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Edward Lawrence
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Ven 12 Mai - 21:52




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







C’est un ciel d’un bleu éclatant qui règne sur l’océan. Sa suprématie est tel qu’aucun nuage n’oserait s’interposer à ce temps des plus radieux. S’ajoutent à cela les rayons d’un soleil vigoureux, distribuant sa lumière chaleureusement. Enfin, une brise douce et légère caresse la mer pacifiquement, dispensant un zeste de fraîcheur à cette météo des plus clémentes. Mais ce paysage serait incomplet si l’on ne décrivait pas les belles étendues de sable fin, les cocotiers saillants ainsi que le bruissement des vagues venant s’échouer sur le rivage. Bienvenue sous les Tropiques, ce petit brin de paradis qui repose paisiblement sur les eaux calmes de South Blue. L’une des quatre îles de Paradise Island ! Sur l’une des côtes qui bordent ce petit bout de paradis se trouve une de ces stations de vacances qui attirent de nombreux touristes. Le cadre est reposant, loin des tumultes du monde. Un endroit idéal pour y couler des jours heureux. Difficile d’imaginer qu’il puisse être possible de troubler la quiétude qui baignait ces lieux privilégiés.


Et pourtant… Le mal est partout, c’est bien connu. Il pourfend la mer et progresse inlassablement vers ces heureuses contrées, poursuivant sa quête de malheur et de désespoir. Et les quelques vacanciers insouciants qui traversent le petit ponton qui longe la côte sont loin de se douter du mal qui les guette. On ne peut pas leur en vouloir : ils sont dans leur bulle. Ils sont là pour oublier les tourments qui gangrènent le monde qui les entoure. Tant de haine, de souffrance, de violence. Alors qu’il y a de si beaux paysages desquels il est possible de se délecter. Un véritable gâchis. Et pourtant…


Le bateau poursuit sa course effrénée. Il a atteint les abords de l’île. Prêt à accoster, sans doute. Une fois amarré, il se délestera de nouveaux touristes. Un cercle vertueux pour les propriétaires du Club Paradise : ils jouissent d’une bonne affluence en cette période de l’année. Tout le monde y trouve son compte, au final. Et pourtant…


L’imposant navire vient s’écraser sur le ponton, provoquant la panique chez les quelques témoins. La bâtisse de bois est ébréchée de toute part. Son mat pendouille mollement dans le vide, décapité. Et les voiles sont déchirés. Les poutres de bois sont noircies par ce qui semble avoir été un incendie. D’épaisses taches de sang viennent donner un peu de couleur à cette peinture, morte, si je puis dire. Ce n’est pas le récent choc qui a mis le navire dans cet état.


– Mais que…
– Regardez là !



Une silhouette chancelante apparaît sur le pont. Et finit par s’affaisser, chutant au pied de feu, son navire. L’homme est salement amoché. Il tremble. Ses yeux sont horrifiés. Qu’a-t-il bien pu se passer sur ce bateau ? Très vite, les gens oublient la collision pour se concentrer sur la situation. Encore paralysés par ce qu’ils viennent de voir, d’autres hésitent à venir en aide au blessé. Et pourtant…


– À… a… al… ai… aide…





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Edward Lawrence
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Sam 13 Mai - 10:14

Et si l'amour était un crime


Mystère à Paradise!




Un soleil éclatant régnait d'une main de maître sur l'archipel paradise. Un endroit de rêve et de calme, il y faisait chaud même à l'ombre. La chaleur était supportable même très agréables sur les plages très touristiques de ces quatre îles. Les petites vagues venaient s'échouer sur un sable fin et chaud avant de repartir. L'eau était d'un bleu azur, l'on pouvait facilement distinguer le fond. Une petite embarcation vint se poser au port d'à côté, il était vaste et abritait déjà un bon nombre de navire tous plus impressionnant les uns que les autres. Il y avait, à quelques pas du port, un ponton qui avait été aménagé pour recueillir les touristes venant apparemment d'un navire qui devrait bientôt arrivé. Il y avait des familles, des amis qui semblaient impatients de retrouver leurs proches. Ils ne savaient pas encore le drame qui allait les briser en seulement quelques secondes. D'autres passants ne s'inquiétaient pas non plus, normal bien sûr.

Lise sortit de sa petite embarcation en s'étirant, elle s'était simplement vêtue de son plus beau maillot de bain. Elle partit vers le ponton, soudain, elle tourna la tête pour apercevoir un navire voguer vers l'endroit où ils étaient. Elle décida d'attendre son arrivée en s'asseyant sur un banc un peu plus loin que le ponton, sur la plage. Les secondes qui suivirent furent les plus troublantes. Le navire ne semblait pas s'arrêter sur le ponton. Dotée d'une vue légèrement supérieure à la normale, Lise plissa les yeux pour apercevoir que quelque chose n'était pas normal sur cette embarcation, il y avait un feu qui s'était déclaré et aucuns voyageurs n'étaient sur le pont pour saluer sa famille. La demoiselle se leva et tira un coup de feu au sol pour attirer l'attention de tout le monde.

Dégagez du pont!

Personne ne semblait l'écouter, elle les menaça ensuite avec son arme, cette adolescente ne peut pas faire dans la délicatesse apparemment.

Dégagez je vous dis, après si vous voulez crever c'est votre délire!

Ce n'est pas souvent qu'elle "sauvait" des personnes ils devaient en profiter. Mais quelque chose de vraiment étrange s'était passé sur ce navire qui fonçait vers le pont. Certains touristes assez intelligents écoutèrent le conseil de Lise et s'écartèrent assez du pont, d'autres restaient là, ils semblaient trop bien pour écouter une pauvre folle de dix-sept ans qui tirait dans le vide. Quelques secondes plus tard, le navire commençait à s'échouer sur le ponton, le choc fut tellement violent qu'il commençait à dériver sur le sable, Lise se mit à courir pour éviter de se prendre une chute de mat qui pourrait la tuer sur le coup. D'autres malchanceux qui étaient restés sur le pont ne purent courir assez vite et se firent écraser par le navire.

Après le choc, il était possible de distinguer que cet incident n'était pas arrivés par mégarde mais il s'était surtout passé quelque chose d'anormal sur ce navire. Lise s'en approcha, les mats qui n'était pas tombés continuaient de brûler. Il y avait des tâches de sang sur les voiles, soudain, un homme tomba au pied du navire en appelant à l'aide. Personne ne bougeait, ils allaient laisser cet homme mourir alors qu'il venait de sortir d'un tragique accident?! Lise n'étaient pas du genre à aider des inconnus mais ce bel homme semblait trop important pour mourir, pour preuve, il était le seul survivant de ce qui venait de se passer. La jeune femme s'en approcha et l'aida à se relever pour l'aider à s'asseoir sur un banc, un groupe de personnes entoura rapidement le duo.

Monsieur, est-ce que vous m'entendez? Hé les rapaces dégagez de là, vous voyez bien que vos proches sont morts non?!

Tant de délicatesse dans ce corps si envoûtant. Mais il faut dire que Lise détestait être entourée surtout dans ce genre de situation. Les touristes s'écartaient mais restaient pas loin. Certains pestaient parce que la demoiselle ne semblait pas comprendre la gravité des choses et en parlait comme d'une chose banale.

Monsieur, si vous m'entendez j'aimerais savoir ce qui est arrivé à ce navire, pourquoi vous êtes dans cet état?

Lise ne le laissait pas reprendre sa respiration, elle l'agressait tout de suite avec des questions dont elle souhaitait immédiatement les réponses.

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Sam 13 Mai - 13:52




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







Les civils présents sur les lieux étaient comme tétanisés par cet évènement tragique. C’était là une chose inimaginable. Et pourtant, une jeune femme se décida à agir et accourut vers l’unique rescapé de la boucherie. Elle tenta de rallier d’autres personnes pour la soutenir, mais en vain. Cette scène était trop brusque, trop extraordinaire. La plupart des témoins ne réalisaient pas ce qu’ils vivaient. Certains se frottaient les yeux tandis que d’autres se pinçaient, comme s’ils espéraient pouvoir se réveiller à l’ombre d’un cocotier, sans aucune ombre pour ternir leur idyllique repos.


– Malheureuse ! Que fais-tu ?! Tu risquerais de le tuer, en le malmenant ainsi !


La jeune femme tenta de relever le blessé et de le faire s’assoir sur un des bancs qui trônait sur le ponton. Mais sa démarche fut vaine : l’illustre inconnu était bien trop faible pour pouvoir se redresser et retomba donc très logiquement d’où il venait. De ses larges plaies s’extirpa un peu de son sang qui tacha les poutres de bois qui composaient le sol. À la vue de cette tentative, un homme s’était risqué à critiquer l’attitude de la jeune demoiselle, qui pensait pourtant bien faire. Mais il n’en était rien : déplacer ainsi la victime sans aucune précaution pouvait s’avérer très dangereux. Juste après s’être remarqué, il s’avança vers le corps du blessé, commençant rapidement à l’examiner.


– Vite, il faut lui appliquer les premiers secours !


Doug était le nom de ce pseudo-médecin qui venait apporter son assistance. Il avait une apparence des plus banales tandis que ses lunettes lui donnaient un air cultivé. Doug était en réalité un ancien apprenti médecin qui avait dû renoncer à ses rêves lorsqu’il avait fallu faire face à l’immonde réalité des champs de bataille. Il était horrifié par la violence, et n’avait pu se résoudre à la côtoyer au quotidien, et ce même si c’était dans le but de sauver des vies. Aujourd’hui il avait l’occasion de le faire. Tâchant de se rappeler au mieux les gestes nécessaires, il débuta ainsi ses premiers soins.


– Allez mec, reste avec nous !





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Dim 14 Mai - 10:22

Et si l'amour était un crime


Le médecin!




Le jeune homme que Lise essayait tant bien que mal de sauver ne semblait apte à ne rien faire. La demoiselle tomba sous le poids qu'elle portait, il ne pouvait pas répondre à ses questions. Elle voulait l'aider mais ne faisait pas les choses biens, un médecin sortit de la foule en expliquant qu'il fallait tout d'abord lui appliquer les premiers soins. Il commença donc par le placer dans une position qui pourrait l'aider à mieux respirer, après cela il fit le tour de tous les chocs qu'il avait pu subir. Lise observait la scène, impuissante, elle n'avait aucunes notions de premiers secours et ne pouvait pas assister le médecin bien qu'elle l'aurait voulu.

Le médecin remit l'inconnu dans sa position initial, il prit un air inquiet en voyant une large plaie qui continuait de saigner, il se viderait de son sang d'ici quelques minutes s'ils ne feraient rien. Doug, le sauveur de la situation cherchait frénétiquement de quoi arrêter cela le plus vite possible.

Mademoiselle, veuillez comprimer sa plaie d'une forte pression de manière à servir de garrot jusqu'à ce que je trouve de quoi maintenir cette pression s'il vous plaît.

L'homme prêta des gants à usage unique à Lise qui les enfila le plus rapidement possible pour commencer à appuyer fermement sur cette plaie qui saignait relativement fort. La jeune pirate allait devoir passer un tampon relais à la place de sa compression pour stopper l’hémorragie. Et ensuite, placer un garrot juste au dessus de la plaie pour en stopper la diffusion tout en entourant les tampons relais avec un tissu propre pour maintenir leur place.

Je ne sais pas pourquoi je fais ça ... j'suis pas médecin ... si tu reviens à la vie t'as intérêt à me remercier!

Lise exécuta tous les gestes avec une précision impressionnante pour une première fois, elle dut s'y reprendre à deux fois pour arriver à placer les tampons relais correctement. Doug l'assistait si jamais elle se plaçait mal, ce n'était pas comme un examen d'apprentissage des premiers secours, là elle apprenait sur le tas sans jamais avoir fait une opération d'une telle envergure. Les touristes continuaient de fixer le médecin et son apprentie avec insistance ce qui n'était pas forcément là pour avantager la concentration de la jeune adulte. Il fallait ensuite compresser les tampons relais avec du tissus, Doug regarda de haut en bas Lise qui ne portait qu'un maillot de bain deux pièces. Il dut donc sacrifier son foulard en l'accrochant autour du membre dont ils venaient de stopper la plaie.

Voilà, maintenant j'espère qu'avec ça il va pouvoir commencer à reprendre ses esprits. Il a d'autres blessures assez anodines je devrais pouvoir lui arrêter cela avec deux ou trois pansements et du désinfectant. Je fais bien de toujours emmener un sac à dos avec de quoi faire les premiers secours en vacances.

Lise retira ses gants et se passa le poignet sur son front, transpirant. Elle s'attacha les cheveux en queue de cheval pour éviter de réellement mourir de chaud. En attendant la moindre réaction de l'inconnu elle décida de s'asseoir à ses côtés avec Doug avec qui elle commença à faire connaissance. Le médecin continuait de s'occuper des quelques petites blessures de l'homme en le palpant pour savoir s'il avait eut des chocs internes trop graves et alors là il faudrait l'emmener au centre de soin le plus proche.

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Dim 14 Mai - 11:34




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







Les deux apprentis médecins s’employèrent ainsi tant bien que mal à remettre d’aplomb leur patient du jour. Sous la tutelle de Doug, la jeune demoiselle parvint à effectuer un travail correct. L’apprenti médecin quant à lui avait réussi à stopper l’hémorragie et s’occupait à présent de soigner les autres nombreuses blessures. L’homme était salement amoché, en plus des dommages du jour, Doug put noter la présence de nombreuses cicatrices ainsi qu’une grande quantité de brûlures. Ceci n’était pas étonnant lorsque l’on pensait à l’état du bateau. Ravagé par les flammes, il semblait avoir essuyé une bien féroce bataille. Doug frissonna en imaginant la scène. Il abhorrait la violence : elle n’apportait que du mal lorsqu’elle blessait tous ces acteurs. Le sensible jeune homme secoua sa tête, afin d’oublier ces pensées et commença à discuter avec son assistante du jour, guettant l’instant où le grand brûlé daignerait reprendre connaissance.

___________________________________________


Un tremblement vint soudainement troubler l’inertie qui régnait jusqu’alors. Curieux phénomène. Peu à peu, des sensations faisaient leur apparition. La douleur, notamment. Mes sens recouvraient peu à peu leurs fonctions et alimentaient mon cerveau d’informations incongrues. Un nouveau spasme me gagna, plus intense. Et puis, une sensation de brulure. Un puissant halo tentait de percer mes paupières. J’essayai de résister. Je me sentais bien dans mon inconscience, coupé des aléas qui défiguraient le monde. Mais je dus renoncer à mon inconscience. Je ne pouvais plus fermer les yeux plus longtemps sur les évènements récents. Triste constat.

___________________________________________


En amont, quelques employés du club de vacances s’étaient regroupés autour de navire et commençaient à constater les dégâts. Deux hommes s’apprêtaient à se hisser à son bord. Il y avait sans doute d’autres blessés qu’il fallait sortir de là. Les regards finirent par se tourner vers le corps allongé non loin de là. Il venait d’être pris de tremblements. Ses paupières s’agitaient, indiquant il reprenait peu à peu conscience. Mais, alors que toute l’attention semblait porter sur la couleur de ses yeux, l’assemblée fut surprise par un autre dénouement. Ce fut sa voix rauque qui annonça en premier son retour parmi les vivants. Et une fois ses premiers mots prononcés, ses yeux ouvrirent brusquement.


– Où… où suis-je ?





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Dim 14 Mai - 12:09

Et si l'amour était un crime


Un réveil, difficile.




Alors que Doug continuait de discuter avec Lise, ils apprenaient à se connaître, ils expliquaient tous les deux pourquoi ils étaient ici, ils purent apercevoir des employés du club de vacances en train de fouiller le navire à la recherche de probables survivants autres que l'homme encore couché qui semble retrouver son état normal. La foule se regroupe à nouveau autour du médecin et de la jeune femme qui entouraient le corps de l'inconnu qui se mit à réagir. Il tremblait, faiblement mais assez distinctement pour que Lise puisse le sentir bouger sous ses mains qu'elle venait de poser sous sa tête.

Le médecin s'approcha un peu plus du visage de l'inconnu pour écouter son souffle, il respirait, il était vivant! Son corps ne semblait pas lui permettre de se redresser ce qui semblait normal après avoir subit autant de dommages au niveau physique. Une voix rauque sortit de sa gorge, pour demander où il était. Ses paupières se délièrent pour montrer ses beaux yeux fatigués et encore choqués de ce qu'il venait de vivre. Lise s'empressa de lui répondre en coupant complètement la parole à Doug qui allait lui expliquer.

Tu es ici à l'Archipel Paradise, sur l'une des quatre îles. Le navire sur lequel tu étais s'est échoué sur la plage, pour l'instant tu es le seul survivant, une chance pour toi que tu sois tombé sur Doug ... et moi aussi!

Le médecin plaça sa tête au dessus de lui.

Enchanté, c'est moi Doug, médecin qui s'est permit de te sauver avec l'aide de la demoiselle ici présente, c'est Lise. Avant tout, est-ce que tu parviens à nous distinguer correctement? Combien vois-tu de doigt là?

Doug lui montra trois doigts, il fit cela comme d'un test de vision. Un réveil après un choc aussi violent peut avoir endommagé sa vision, il faut en être sûr au moins avant de commencer à vouloir en savoir plus sur ce qui s'était passé. La foule commença à s'approcher de l'homme qui était encore couché. Lise se leva d'un coup et se retourna face à eux, elle serra les poings pour contenir sa colère et leur parla d'une gentillesse qui ne semblait pas commune à la femme.

Reculez, je vous l'ai dit une fois, la deuxième fois je vous jure que JE vous fais reculer! Compris?

Hé dit donc sale gonzesse, t'es qui pour nous parler comme ça?! Des familles à certaines personnes ici sont sûrement mortes, le seul survivant encore capable de parler est en face de nous, laisse nous lui poser des questions!

Est-ce que c'est mon problème?! Là actuellement nous venons juste de le sauver d'une mort qui aurait été certaine si ni moi ni Doug n'étions là! Vous n'auriez même pas bougés alors arrêtez de vous la jouer pauvre petite famille en pleur, ça ne fonctionne pas avec moi. Attendez qu'il soit sur pied pour tout expliquer, d'ici là, reculez, vous nous gênez!

Les touristes, n'ayant plus rien à dire reculèrent de quelques pas pour laisser le naufragé se remettre de ses émotions. Lise tourna la tête vers lui en remontant son poing sur sa poitrine, elle se mordilla la lèvre inférieur en signe d'inquiétude.

*Qu'avait-il bien pu se passer sur ce navire pour qu'il soit blessé ainsi? Est-ce que la personne qui a causé tout cela est encore à bord? Si c'est le cas il faudrait avertir ... non, je devrais sûrement y aller avec lui ... même si je doute qu'il veuille y retourner. Devrais-je y aller seule? ...*

Tant de questions se battaient en duel dans la tête de Lise, elle n'avait que très peu de réponses, pour ne pas dire aucunes. L'état de l'homme s'améliorait au fil des minutes mais sûrement pas assez pour pouvoir se déplacer comme il le voudrait à moins qu'il soit doté d'une force physique hors du commun.

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Dim 14 Mai - 14:01




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







Tout était flou. Des contours difformes s’agitaient autour de moi. Des voix parvenaient, sans que je fusse en mesure de les décrypter. J’étais assailli par une foule invisible qui semblait vouloir me dévorer. Mes yeux se refermèrent. Je parvins à déchiffrer les termes émanant d’une voix féminine. L’Archipel Paradise ? Ce nom m’évoquait vaguement quelque chose, mais mon esprit était encore trop secoué pour me permettre de lier correctement les choses entre elles. Survivant ? Comment ça, survivant ? Que me racontait-elle là ? Soudainement pris d’un doute, je me décidai à reprendre les choses en main.


– Le bateau… URGH !


Je me redressai brusquement et pris conscience de mon état corporel. Une vive douleur s’était manifestée. J’étais blessé ? Comment ? Pourquoi ? Qu’importe, la demoiselle présente non loin de moi avait parlé de bateau, de survivants. Était-ce là un naufrage ? Je voulais m’assurer rapidement moi-même de ce qui se passait. Mais je peinais à me mouvoir. Mon avant-bras s’opposa brutalement à ma chute vers le sol, alors que les vertiges voulaient me faire chavirer.


– Combien de doigts ? Comment ça, combien de doigts ? J’ai pas l’temps pour ces conneries ! Le bateau ! Mes compagnons…


D’un geste dédaigneux, je repoussai la main du binoclard qui me faisait face. Une devinette ? En un pareil moment ? Qu’avait cet abruti à vouloir jouer au prof dans un tel moment ? Je pestai. Encore un de ces imbéciles heureux. Il ferait une bonne recrue pour l’équipage, songeai-je. En parlant d’équipage, il me tardait de le retrouver…


– Du calme ! Tu n’es pas en état de t’agiter ainsi.


Alors que je me débattais pour gagner le navire qui semblait avoir été pas mal endommagé, le dénommé Doug s’était interposé. En sa qualité de médecin, il me demandait de me calmer. Sa voix apaisante m’assagit quelque peu. Songeant à la gravité de mes blessures, je pouvais aisément deviner qu’il était, en quelque sorte, mon sauveur. Je soufflai un bon coup, tentant de garder mon sang-froid afin de réfléchir posément à la situation.


– Voilà… maintenant, explique-nous calmement ce qu’il s’est passé.
– Eh bien… nous étions en mer avec mes compagnons… et puis… et puis…

___________________________________________


L’homme balafré ne put terminer sa phrase, subitement abattu par une puissante émotion. Sa voix tremblait. Un air horrifié s’affichait sur son visage blessé. Il était évident au vu des dégâts sur le bateau qu’ils avaient essuyé une attaque d’une rare violence. Les deux hommes partis en éclaireur inspecter le navire venaient de revenir. Ils purent dresser un premier bilan, le visage durci par leur découverte macabre.


– C’est… c’est horrible…
– Il y a eu un véritable massacre à l’intérieur…
– Il n’y a… aucun survivant…



Une déclaration qui ébranla de nombreux témoins : il y avait encore des personnes qui espéraient, parmi l’assemblée. Cette annonce laissa un lourd silence. Et un homme, assailli par le désespoir, était au bord du gouffre.





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Mer 17 Mai - 23:18

Et si l'amour était un crime


L'heure des révélations!




L'homme bougeait, il semblait avoir réagit aux paroles de la jeune demoiselle. Elle se retourna subitement vers lui en n'entendant plus personne, elle n'allait se concentrer que sur lui à présent. Il avait les yeux encore embués par le mini sommeil qu'il venait de faire. Il semblait pressé de retrouver quelque chose, ou quelqu'un sûrement. N'empêche qu'il remit Doug à sa place en lui répondant froidement lors du test de vue que le médecin voulait lui faire passer.

Lise les suivaient, elle ne laissait toujours aucun touriste s'approcher ne serait-ce que du médecin. Elle s'arrêta en même temps que l'homme qui fut prit par un flot d'émotion en commençant à raconter ce qui s'était passé sur cette embarcation. Pour ne rien arranger, les employés du centre de vacances descendirent informer la population de leurs recherches. Il n'y avait aucuns autres survivants, tel qu'ils décrivaient la scène c'était devenu une horreur à voir. Certains touristes ne purent pas retenir leurs larmes plus longtemps, d'autres espéraient. Lise serrait les poings, comment leur inconnu pouvait convenablement s'exprimer après une telle nouvelle?

Calme toi, respire et ne te concentres pas sur ce qu'on dit les employés. Pense plutôt à nous en dire plus sur ce qui s'est passé.

La jeune femme prit la main de l'inconnu. Jamais elle n'avait été aussi proche avec quelqu'un et surtout, aussi rapidement. En vérité, sa situation actuelle la touchait énormément, perdre des êtres chers sans possibilités de les revoir et nous annoncer qu'il n'y a aucuns survivants ... c'était ce que Lise craignait chaque jour. Elle craignait de recevoir une lettre faisant part de la mort de sa mère ou pire encore, de Arias Knightwalker, elle en serait dévastée et changée à jamais.

Doug posa sa main sur l'épaule du grand survivant en baissant les yeux, il savait très bien qu'aucun pouvoir ne pourrait sauver ses amis. Il n'y avait pas d'autre choix que d'en savoir plus sur le déroulé de ce qui s'était passé, et pour cela il fallait absolument l'aide de l'homme. Le médecin regarda rapidement Lise, elle devait s'occuper de lui remonter le moral pour essayer de lui faire mettre ses peines de côté pour arriver à en parler.

Ecoute, si tu veux en discuter seulement avec moi et Doug on peut s'éloigner du navire et des touristes. On ne te force pas, vu ton état si tu veux boire quelque chose il me semble qu'il y a un vendeur de boisson pas loin, mais nous ne pourrons pas te quitter sans savoir ce qui s'est passé sur ce navire. Si c'était quelqu'un de dangereux il faut mettre au courant le plus de personnes possible pour les avertir du danger qui rôde sur, possiblement, South Blue.

En vérité, Lise ne faisait absolument pas ça pour aider quiconque sur South Blue mais surtout savoir qui pourrait être un danger pour ses futurs plans sur cette mer.

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Jeu 18 Mai - 21:18




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Milieu 1501







Cette déclaration m’avait transpercé comme l’aurait fait une balle en me pénétrant de plein fouet. Je fus totalement abasourdi, incapable de poursuivre mon discours. Quelque chose en moi s’était rompu, brisé. Dans un premier temps, je réfutai les propos de ces démons, ces vils charlatans. Ils tentaient de me faire vaciller, ils voulaient m’affaiblir… Le déni.


Vint ensuite la thèse d’un mauvais rêve. Oui, tout ce qui se passait actuellement ne pouvait qu’être les dérives d’un odieux cauchemar. Mais, bien que je m’efforçais de refuser cette réalité, force était de constater que cela n’était pas cohérent. Aucune de mes réfutations n’avait de sens. Mes pensées étaient parfois éclairées par des sortes de flashs : des bribes de souvenir qui refaisaient surface. D’horribles fragments de mémoire qui ne faisaient qu’étayer un peu plus les terribles propos des messagers de l’enfer.


– N… Non… Impossible… Mes… compagnons…


L’espace d’un instant, je fus comme coupé du monde qui m’entourait. Un immense vide se fit ressentir dans ma tête. Mais pas que. C’était tous mes sens qui semblaient s’être éteints. Le néant absolu. Une sensation des plus détestables. Mes yeux se rouvrirent. Une main s’était posée sur la mienne. Chaude et réconfortante. Une douce voix l’accompagnait. Des paroles si gentilles, si bienveillantes. Mais pourtant si vides de sens. Rien de tout cela ne pouvait effacer mon désarroi. Ni même l’atténuer. Rien n’est plus douloureux que la perte d’un être cher.


Et puis, lentement, le temps s’assombrit de nuages opaques et ténébreux. Une à une, les gouttes firent leur apparition et transpercèrent le monde de leur fraicheur. Jusqu’à devenir un véritable crachin, abreuvant la terre sèche de son humidité. J’agitai mes paupières afin de chasser toute cette eau qui se déversait, mais en vain. Après le beau temps vient la pluie, disait-on. Ainsi, fatalement, je ne pouvais refréner les torrents de larmes qui fuyaient mes cavités oculaires, symbole de la tristesse et du désespoir qui m’habitaient. Et, pris d’intenses sanglots, j’exprimai ma souffrance, sommant les dieux de me rendre ce qu’ils m’avaient injustement pris.


– NON ! NON ! NOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! RENDEZ LES MOI ! CES GENS QUE J’AIME ! RENDEZ LES MOOOOI !!!!!
– …

Et finalement, je sombrai dans la démence.


— GAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH


___________________________________________


Un infini chagrin avait terrassé ce grand inconnu. Il ne pouvait supporter la perte de ses êtres chers, d’autant qu’il se rappelait de leurs derniers instants. Des scènes tragiques et sanglantes qui marqueraient à jamais son esprit. Sans doute se questionnait-il : pourquoi avait-il épargné ? Pourquoi devait-il vivre avec cette douleur toute sa vie ? La vie devait lui sembler si injuste. Il inspirait la pitié des quelques témoins de la scène. Il était difficile de voir un homme de sa carrure ainsi brisé par les aléas de ce monde. Aléas qui étaient pourtant monnaie courante. Ces crimes odieux que tout le monde venait oublier en ces terres hospitalières. Et pourtant, aujourd’hui, les gens prirent conscience qu’il était vain de vouloir fuir les mauvais jours.


– Lise... On va l’emmener loin de tout ça. Il a besoin de se reposer. Il a pris un très gros choc psychologique.


Doug s’en voulait d’avoir laissé son patient à la merci d’une telle découverte. Il lui fallait du calme afin d’espérer lui faire oublier ses terribles tourments. D’ailleurs, le grand brûlé avait fini par s’évanouir, comme si son cerveau avait subitement lâché, une démarche pour préserver sa santé mentale ? C’est ainsi que le grand homme fut transporté dans l’un des petits bungalows, un peu plus loin.





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Mer 24 Mai - 20:00

Et si l'amour était un crime


Un choc insoutenable!




Les informations morbides fusaient, elles étaient parfois totalement fausses et venaient juste de certains vacanciers un peu trop dramatiques sur les bords. Malgré cela, le choc était bien présent pour cet homme, qui n'avait rien demandé et qui ne voulait pas tout ce qui lui ai arrivé. Le choc fut si important qu'il se mit à hurler, Lise se retenait de se retourner vers les touristes qui lançaient des commentaires péjoratifs sur l'homme, ils le traitait de fou. Doug essaya de calmer le patient mais il n'y avait rien à faire, il était partit dans une transe vraiment très puissante. La perte de ses proches l'avait affecté à tel point qu'il semblait presque impossible de le raisonner, son corps pourrait ne pas supporter cet état qui le fragilise.

Lise posa ses deux genoux au sol et prit l'homme dans ses bras, elle essaya de le calmer de la seule manière qu'elle le pouvait, avec la force de ses sentiments. Cette technique ne semblait pas marcher, quelques larmes longeaient ses joues et son état s'aggravait. Lise relâcha son étreinte et lui prit la main, elle le regardait dans les yeux en priant pour qu'il se calme. L'attitude qu'avait la jeune demoiselle n'était pas habituelle, jamais elle n'aurait pu être aussi concernée par une affaire comme celle-ci, Lise n'est pas le genre de femme à se soucier de n'importe qui. Mais c'est ce je ne sais pas de ce jeune homme qui la pousse à agir ainsi.

Doug proposa de s'écarter du grand public qui n'arrêtait pas de critiquer le pauvre homme, Lise valida cette idée qui était la sienne, elle l'avait formulée quelques minutes auparavant. Doug porta l'inconnu, Lise restait à côté de lui, sa main serrant celle de l'homme, elle était bouillante, comme son front. Une fois éloignés des touristes, ils posèrent l'homme sur un lit, dans un bungalow. Ils purent remarquer assez rapidement qu'il s'était évanoui, dès lors qu'il avait fini de crier sur le chemin Doug l'avait remarqué. Lise sortit une bouteille d'eau de son sac.

J'emmène toujours l'essentiel sur moi, c'est à dire des plans, de quoi manger, boire, me soigner si jamais et mes munitions ainsi que mes armes. Cet homme est courageux ... j'espère sincèrement qu'il ne va pas avoir de séquelles physiques comme psychologiques ... il me fait de la peine.

Lise se mit à genoux à côté de son lit et passa sa main dans ses cheveux en le regardant fixement. Elle alla lui remplir un verre d'eau qu'elle déposa au bas de son lit, en même temps, elle humidifia une serviette qu'elle vint déposer sur son front encore chaud. Il fallait à présent attendre que leur protégé se réveille. Le médecin et son apprentie priaient pour qu'il ne reparte pas dans une transe aussi importante que celle d'il y a quelques minutes, à force, ça pourrait devenir dangereux pour son état psychologique. Lise décida de s'asseoir face à Doug.

Votre métier doit être compliqué ... voir souffrir un nombre incalculable de personnes ... après tout ... on est peut-être dans le même cas vous et moi, pirate, n'est-ce pas la même chose qu'un médecin, en moins héroïque bien évidemment. Vous soignez les blessés, moi je croise des blessés j'en fais parfois même. Avant que vous ne me preniez pour une sale pirate ou je ne sais quoi, je ne veux pas de mal ni à vous ni à cet homme, au contraire ... c'est la première personne avec qui j'agis de cette façon depuis ... facilement deux ou trois ans.

Lise serra les poings en se remémorant les bons moments qui n'étaient pas si courants avec son père, sa mère et sa petite sœur qu'elle ne regrettait absolument pas. Elle se souvenait aussi de son sauveur, Arias Knightwalker, chaque soir elle priait pour que tout se passe pour lui ainsi que pour sa mère, les deux dernières personnes qu'elle a vu. Lise jeta un bref regard à l'inconnu, elle ressentait quelque chose pour cet homme, quelque chose qu'elle ne pourrait pas expliquer si facilement.

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Mer 24 Mai - 21:15




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







L’homme désormais inconscient fut transporté tant bien que mal vers un endroit plus calme, un petit bungalow loin des tumultes qui fusaient de toute part. Des rumeurs invraisemblables circulaient même, à propos du bateau, de l’identité du rescapé ou encore sur la nature de l’attaque. Quels hommes enquêtaient, continuaient de fouiller le bateau en quête d’indices sur ce qu’il avait bien pu se passer. Ils jonchaient ce qui restait des corps, enjambaient des rivières de sang. Certaines des victimes n’étaient même plus reconnaissables. La curiosité était parfois un bien vilain défaut : dans une telle situation, face à un tel massacre, l’attitude de ces badauds avait de quoi déconcerter. Mais animés par le savoir, les hommes agissaient parfois ainsi.


Plus loin, deux jeunes gens s’occupaient du survivant de cette boucherie, des actes altruistes qui représentaient un certain espoir dans ce monde des plus déplaisants. La rouquine commença à sortir de son sac tout son attirail, découvrant ainsi bien des aspects de sa personnalité. Dans certaines contrées, il était dit que le contenu du sac d’une femme reflétait ses mœurs ainsi que son caractère. Doug eut un regard inquisiteur à la vue des munitions et des armes, ces outils du diable qui n’avaient rien à faire aussi près d’un blessé. Etait-ce là une simple arme pour se défendre ? Qui pouvait bien être cette rouquine ? Mais les doutes du binoclard furent chassés par l’attitude protectrice et bienveillante de cette fille aux cheveux écarlates. Après quelques instants, Doug vit la jeune infirmière s’asseoir en face de lui.


- En effet... c’est vraiment dur de voir les gens souffrir… j’ai horreur de ça. Je rêve d’un monde où je me retrouverais au chômage…


Mais Doug eut soudain un mouvement de recul en lorsque les paroles de son interlocutrices furent analysés par son cerveau. Il avait baissé sa garde, le mal était partout.


- Pi… Pirate ?!


Durant un instant, le médecin fut pris de panique, cherchant un moyen de se tirer de cette situation compliquée. Il avait peur des pirates, ces êtres cruels qui répandaient la douleur partout où ils passaient. Le jeune homme s’en voulait d’avoir été aussi crédule : maintenant qu’il était loin de cette foule, l’entité maléfique qui se trouvait face à lui possédait une opportunité idéale de le faire taire et lui prendre son argent. Résolu à mourir, Doug poussa un petit cri et ferma les yeux, s’attendant à sentir son torse se faire cribler de balles.


- Hein ?!


Lorsqu’il rouvrit les yeux, Doug fut forcé de constater que la jeune femme n’avait aucunement l’intention de nuire à quelqu’un. Bien qu’elle s’affirmait être pirate, son attitude semblait prouver tout le contraire. L’homme aux quatre yeux soupira, résolu à accepter la situation. Cette journée était particulière, riche en rebondissements.

___________________________________________


A l’extérieur, plus loin de là, trônaient les vestiges d’un bateau qui venait d’effectuer son dernier voyage en mer. Des hommes continuaient à explorer ces ruines flottantes, en quête d’un quelconque intérêt. Soudain, leurs souhaits furent exaucés.


- Re.. Regardez !
- Qu’est-ce que c’est ?
- Imp… Impossible…



Une nouvelle découverte qui ébranla tous ces témoins, imposant un lourd silence dans l’assemblée. Aucun d’entre eux n’avait envisagé se trouver face à cela. Ils contemplèrent ainsi l’imposant poids du savoir, le prix à payer afin de nourrir la curiosité.





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Mer 24 Mai - 23:06

Et si l'amour était un crime


Le pire arrive ...




Lise eut un fou rire quand elle entendit le petit cri du médecin, il semblait avoir une peur bleue des pirates. Pas étonnant vu la pub que se font les pirates, des hommes ou des femmes assoiffés de trésors et parfois de sangs. Les civils en ont peur, certains les combattent pour les empêcher d'arriver à leurs fins. Les pirates sont désignés comme les pires forbans des mers, là où il y a des richesses à piller il y a des pirates à l'horizon. La jeune femme sortit son arme pour la montrer à Doug, elle pouvait tenir un long discours sur ses armes chéries qu'elle ne peut pas quitter. Quoi qu'il arrive, elle aura toujours ses armes sur elle pour pouvoir se défendre et ressentir un peu de présence maternelle puisqu'ils ont étés fabriquées des mains expertes de la mère de Miss Knightwalker.

Non sérieusement Doug, vous n'avez aucun soucis à vous faire, aujourd'hui je suis de bonne humeur je ne vous ferais rien. Et actuellement je ne m'en sentirais pas capable. Cet homme qui est allongé là me fais changer ... pourtant je ne le connais pas ... il ne me rappelle personne c'est ça le plus étrange.

Un peu plus loin du bungalow, aux débris du navire qui avait "accidentellement" heurté le rivage, les employés du club de vacance de l'île découvrirent quelque chose pour le moins intriguant, choquant et qui serait descriptible par toutes les émotions d'étonnement. L'un des employés quitta le navire pour aller chercher le médecin, la pirate et le mystérieux inconnu. Il avait suivit leur trajet lorsqu'ils avaient quittés la foule pour rejoindre un endroit calme plus loin. L'homme arriva en quelque minutes au bungalow, il ouvrit violemment la porte. Surprise par l'entrée en scène du petit brun inconnu au bataillon, Lise serra plus violemment la main de l'inconnu encore allongé.

Que se passe t-il?!

Doug s'était levé d'un coup et fixait l'homme en fronçant les sourcils. Lise était restée assise au pas du lit du beau au bois dormant. Le petit brun qui ne devait pas dépasser un mètre soixante dix peinait à reprendre sa respiration, il mit bien une longue minute avant de pouvoir lâcher un bonjour qui fit sourire Lise, être poli dans ce genre de situation il fallait le faire quand même.

Nous avons trouvé quelque chose dans les débris du navire, il faut que vous veniez voir ça! Maintenant!

Lise reprit son sérieux et lâcha la main du bel homme, elle se leva et passa sa main dans ses cheveux, du haut de ses un mètre quatre vingt -presque quatre vingt dix- elle s'adressait au petit homme.

Je n'aime pas que l'on me donne des ordres, mais si ça concerne le cas du bel inconnu couché dans le lit derrière moi je prendrais tous les risques possibles et inimaginables. On ne peut malheureusement pas le laisser ici tout seul ... et l'envie d'y aller sans mon médecin favori ne me dit rien. Doug, que fait-on? On attend qu'il se réveille?

Lise pouvait voir le navire par la fenêtre du bungalow qui était ouverte. Elle sentait quelque chose d'anormal. Des personnes s'attroupaient autour de l'embarcation échouée. Ils ne devaient pas perdre plus de temps, le pire était à venir, mais pour pouvoir y aller il leur faudrait l'aide de l'homme encore dans les vapes.

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Jeu 25 Mai - 22:18




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







C’était un cadre idyllique. Les doux remous de l’océan azuré venaient caresser le sable fin d’une magnifique plage. Des mouettes piaillaient joyeusement, tandis que les rayons de soleil coloraient les lieux d’une lumière chaleureuse. Dans un petit bungalow situé non loin de là, une jolie jeune femme prenait soin d’un homme inconscient. Sa gestuelle douce et attentionnée, ainsi la manière qu’elle avait de le regarder laissait supposer qu’elle éprouvait des sentiments particuliers à son égard. Et ce cadre paradisiaque semblait encourager cette romance naissante. Une ombre venait toutefois ternir ce beau tableau. Doug tentait de se faire discret et de faire comme si de rien n’était. Il était un peu gêné par la situation. Bien sûr il aurait préféré lui aussi se faire dorloter par la belle Lise. Pourtant, le médecin se satisfaisait de sa position actuelle. Plus que l’amour, il éprouvait une véritable passion envers la médecine : il était bien plus important pour lui de sauver des vies.


La porte qui maintenait les lieux à l’abri du tumulte extérieur s’ouvrit soudainement, brisant ainsi le brin de tranquillité qui flottait dans l’air. Le nouvel entrant était porteur de nouvelles contraignantes, à en juger par l’expression de son visage. Son attitude pressée ainsi que son souffle court en disait long sur l’urgence de la situation. Les deux soignants hésitèrent à accepter sa requête. Il n’était pas très judicieux de laisser seul le rescapé du naufrage bien qu’il était à présent hors de danger. Doug soupira.


- Lise, je te propose de rester ici afin de veiller sur lui. Je pense qu’il vaut mieux que tu sois à ses côtés lorsqu’il reviendra parmi nous.


Après avoir prononcé ces mots, le médecin eut un petit sourire mesquin à l’attention de la jeune pirate. Il sentait qu’il fallait mieux les laisser seuls : et puis quel homme ne rêverait pas de se réveiller auprès d'une telle beauté ? Sans attendre de réponse de la part de sa coéquipière du jour, Doug sortit, accompagné de l’homme qui avait fait irruption un peu plus tôt.

___________________________________________


Quelques instants plus tôt, non loin de là, une découverte avait chamboulé le jugement émis précédemment sur la tournure des évènements. Un voile noir s’était détaché d’une poutre de bois qui pointait vers les cieux, comme pour venir assombrir tous les fondements établis jusqu’alors. Levant la tête au ciel, les visages se figèrent dans une expression de torpeur, tandis que le mal gagnait peu à peu les côtes de l’île. Et d’un coup, les ténèbres happèrent les consciences de leur terrible vérité. Un cruel dilemme. Ce n’était pas la lumière qui était faite sur les évènements mais le voile sombre de la mort. Son symbole s’affichait désormais aux yeux de tous. La forme ténébreuse glissa paisiblement jusqu’au sol et s’y posa délicatement. Mais le fléau s’était déjà rependu. Un silence morbide écrasait les témoins, ou plutôt, les victimes, si bien que personne n’osait se mouvoir. Des ossements blancs gisaient à leurs pieds. Ils étaient lourds de sens. Ses formes disgracieuses étaient reconnaissables entre mille.


[…]


Un drapeau pirate. Celui d’une véritable terreur, qui plus est. D’un coup, l’atmosphère s’était assombrie. Et les pires suppositions hantaient les être rassemblés autour de l'infernal navire.


___________________________________________


De légers tremblements agitèrent mon esprit. Une lueur s’extirpa du néant et s’intensifia peu à peu. Les contours du monde se faisaient de plus en plus précis. Je sentais une présence chaleureuse à mes côtés, mais ce n’était pas l’astre solaire. Et, d’un coup, mes paupières s’ouvrirent au monde, m’extirpant de mon sommeil récupérateur. Pour la seconde fois, j’étais de retour parmi les lucides.





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Ven 26 Mai - 10:39

Et si l'amour était un crime


Le pire arrive ...




Lise recula lentement quand Doug prit la décision d'y aller seul. Elle ne savait pas ce que les employés du club de vacance venaient de découvrir, et le fait de ne rien savoir n'arrangeait en rien la peur qu'elle pouvait éprouver pour la sécurité du médecin. Néanmoins elle accepta de rester ici avec l'inconnu, espérant qu'il n'allait pas tarder à se réveiller. La demoiselle expliqua à Doug de bien faire attention et que si c'était une découverte de grande envergure qu'il devait tout de suite venir les chercher. Avant qu'ils ne soient trop loin du bungalow pour ne plus rien entendre, Lise sortit sa tête par la fenêtre pour lui adresser quelques mots.

Faites attention et nous vous rejoindrons dès que l'état de notre grand blessé se sera amélioré.

Tout cela intriguait vraiment Lise, qui ou quoi aurait pu venir à bout d'autant de personnes à bord d'un navire si impressionnant. Ce fut à ce moment que les mots de l'inconnu firent tilt dans le petit cerveau de la demoiselle, lors de sa crise de tout à l'heure il avait prononcé le mot compagnon. Ce mot désignait-il simplement des amis de voyages ou bien formaient-il un équipage, de pirates?! Rien qu'en pensant cela, Lise en eut des frissons, si c'était le cas et qu'elle ne se trompait pas Doug pourrait bien s'en prendre à l'inconnu. La jeune femme s'en voulut de penser cela et balaya cette idée d'un sourire moqueur. Doug était un médecin au grand cœur, jamais il ne pourrait faire de mal à l'un de ses patients.

Bon ... je n'ai plus qu'à attendre le réveil du beau au bois dormant.

Lise appréciait comparer cet homme à une princesse qui s'était endormi pendant fort longtemps, il lui rappelait les petites histoires niaises que lui lisait sa mère lorsqu'elle était petite et encore innocente. Elle prit une chaise et se mit juste à côté du lit de l'endormi, sortant de son sac ses deux armes elle prit le temps de bien les nettoyer tout en repensant à ce qu'elle avait déduit quelques minutes plus tôt. Depuis elle ne put s'empêcher de regarder par la fenêtre s'il se passait quelque chose au loin, du côté du navire échoué. Elle fut sortie de ses rêveries par un mouvement de l'homme encore couché. Pour la seconde fois de la journée il se réveillant à nouveau, son visage encore empli de tristesse chagrinait Lise qui ne put s'empêcher de lui prendre la main à nouveau. Elle rangea ses armes dans son sac et se pencha en avant de manière à avoir appuie de ses coudes sur ses genoux tout en tenant la main de l'inconnu.

Tu reviens enfin à toi, bien dormi?

Lise se pencha encore plus pour attraper le verre d'eau qu'elle lui avait remplie quelques minutes auparavant. Elle lui tendit avec un air si gentil et si réconfortant.

Bois, ça va te faire un bien fou.

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Ven 26 Mai - 21:29




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Milieu 1501







Mes yeux s’écarquillèrent pendant quelques instants, le temps de pour eux de s’habituer aux lueurs ensoleillées de ce climat tropical. La première chose que je vis furent les mains blessées et tremblotantes d'un homme déboussolé. Les miennes. Mes poings se fermèrent avec hargne. Je grimaçai. Mon corps était encore endolori par tous ces évènements. En repensant à cela, mon visage pris une teinte sombre et mes yeux s’abaissèrent. Ce n’était pas tant la douleur physique qui m’incombait, finalement, mais bien la souffrance mentale, celle qui me dévorait, me consumait de l'intérieur. J’avais la sensation d’être rongé par un acide corrosif : bientôt mes entrailles seraient réduites en bouillie. Et pourtant, je savais que rien de cela n’était réel.


Une voix m’extirpa de mes ténébreuses cogitations, une voix féminine. Mon attention se porta sur le verre d’eau qui m’était tendu. Ma gorge était rauque, sèche, comme si des hurlements l’avaient épuisé de son humidité. Le liquide incolore fut englouti d’une traite. Je toussai. A trop me hâter, j’en avais avalé une partie de travers. Puis, enfin, mon regard se porta sur cette jeune inconnue qui semblait avoir pris soin de moi, à en juger par les pansements qui parsemaient mon corps. Il s’agissait d’une belle jeune femme à la chevelure écarlate. Elle me souriait chaleureusement et semblait heureuse de me voir conscient. Je me décidai à clarifier à la situation.


- Qui es-tu ? Qu’est-ce que je fais là ? Où sont mes…


Ma voix se brisa avec amertume. Les souvenirs me revenaient. Il n’y avait aucun survivant. Il me fallait l’accepter à présent, pour aller de l’avant. Et puis, je voulu me lever, me tenir à nouveaux sur mes deux jambes et contempler le monde depuis les hauteurs. Une vive douleur dans les côtes me cloua sur place, rompa ainsi ces ambitions démesurées. J’avais été salement amoché. Et j'étais faible. Mais j’avais besoin de respirer et de ressentir le vent caresser mon corps et mon âme, tous deux meurtris par mon récent vécu.


- Je veux… prendre l’air… Aide-moi à me relever, s’il te plait.


_______________________________________






Près du bateau, la foule contemplait toujours la toile noire qui tapissait le ponton. Cet emblème pirate était connu en ces mers du sud. Il inspirait la cruauté et la violence aux civils, le voir était souvent synonyme de mort. Peu de témoins pouvait d'ailleurs se targuer d'être encore là pour en parler. Doug, quant à lui, venait d’arriver sur les lieux du crime. Il fut également stupéfait d’apprendre à quel point les choses s’avéraient problématiques. Pourtant, il n’y avait pas l’ombre d’un doute. Tout le monde arrivait à la même conclusion. Ils étaient en présence de l’imposant navire de cette terrifiante capitaine pirate qui semait la terreur sur la mer.


- C’est… Ladyn… Arshavin…
- Vous autres ! Fouillez encore le bateau ! Tâchons de retrouver son corps, ça nous enlèvera une sacrée épine du pied.



Doug trembla lorsque qu’il entendit le nom de la femme pirate. Il l’avait vu lui prendre son grand frère, il y a de cela quelques années, son grand frère qui s’était sacrifié pour le sauver. Les civils espéraient de tous cœur trouver le corps sans vie de cette incarnation du mal. Ils frissonnèrent malgré la chaleur environnante. Le simple fait d’imaginer cette créature errer dans les parages faisait froid dans le dos. La peur s’était installée dans ces lieux d’ordinaire si joyeux.


- Mais alors… le survivant de tout à l’heure… C’est un pirate ?!
- On ne peut pas le laisser vivre !
- Il faut se débarrasser de lui… pendant qu’il est encore faible !



De part et d’autre, la panique s’installait. Et l’indignation. Comment avaient-ils pu sauver un tel bandit ? Et si le navire n’avait pas essuyé un tel revers ? Que serait-il advenu de ces lieux ? Ces barbares comptaient sans doute tout mettre à feu et à sang. Pris au dépourvu par la tournure dramatique des évènements, Doug ne savait plus quoi penser. Une seule certitude subsistait parmi l’angoisse générale : tant que Ladyn Arshavin demeurait introuvable, personne n’était à l’abri.





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Ven 26 Mai - 23:18

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Deux choix!




La jeune femme le laissait reprendre ses marques, elle afficha un sourire gêné lorsque leurs regards se croisèrent. Elle ne savait plus où se mettre lorsqu'il commença à lui adresser la parole. L'homme lui posa des questions dont elle ne se fit pas prier pour commencer à y répondre d'un ton clair.

Je suis Lise Knightwalker, je passais sur le pont quand ... je t'ai vu. Avec l'aide d'un médecin, Doug, nous nous sommes occupés des premiers soins sur la plage pour ensuite t'emmener ici pour que tu te reposes. Tu sembles avoir vite récupéré, Doug est partit sur la plage il y a un peu plus d'une quinzaine de minutes.

Lise évitait au maximum d'employer des mots ayant un rapport avec le navire échoué et les compagnons malheureusement décédés de l'homme. Il semblait encore fragile, une rechute lui serait fatale, elle devait le ménager au maximum pour qu'il s'en sorte avec autant de force que possible. Il lui demanda ensuite de l'aider à se relever, il voulait bouger, prendre l'air, essayer de se changer les idées. Lise l'aida à se mettre debout, elle restait à côté de lui, se tenant prête à l'aider dès qu'elle le sentait incapable d'en faire plus seul. Il était grand, plus que la pirate qui dépassait déjà pas mal un mètre quatre vingt. Elle lui ouvrit la porte et l'aida à sortir de cet espace confiné.

Et toi, comment t'appelles-tu? Depuis tout à l'heure je veux mettre un nom sur ce visage sur cette carrure sur ...

Lise s'arrêta en voyant qu'elle commençait à le dévorer des yeux, ses mains serraient celles de l'inconnu. Elle le relâcha délicatement et lui laissa un petit espace privé pour qu'il essaie de se tenir debout, le choc l'ayant beaucoup affaibli ce n'était pas étonnant qu'il ai autant de mal à se mouvoir. La jeune femme souriait à chaque mouvements qu'il faisait. Quelque chose la tracassait, elle ne pouvait pas s'empêcher de jeter un œil derrière elle, en direction du navire. Cela faisait déjà un moment que Doug était partit, il ne revenait toujours pas.

Du côté de la plage justement, les employés du club cherchaient à savoir où s'était réfugié le présumé pirate ainsi que l'apprentie médecin qui était avec lui. Ils se regroupèrent autour du petit brun qui était allé à leur bungalow, ils commençaient à discuter d'un plan d'attaque pour essayer de l'arrêter. Malgré sa faiblesse il n'était pas seul, à ses côtés, Lise pourrait tout faire pour arrêter la première personne ne voulant ne serais-ce qu'un seul cheveux de son "prince charmant". Doug n'avait plus le temps de peser le pour et le contre, malgré sa peur panique des pirates et surtout de Ladyn Arshavin il se devait de faire un choix et vite!

Deux choix s'offraient à lui, rejoindre précipitamment son apprentie ainsi que leur patient qui s'était réveillé et les prévenir du danger qui les attend s'ils restent ici. Ou bien, s'allier aux employés du club pour rejoindre Lise et le présumé pirate, ce second choix, fait par peur de tomber sur Ladyn Arshavin et de voir l'île tomber aux mains des pirates. Les dernières secondes s'écoulaient, Doug fit son choix, qu'il se devait de ne pas regretter.

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Edward Lawrence
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Sam 3 Juin - 15:09




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







Les premiers pas furent compliqués à mettre en œuvre. Mais, à force de persévérer, il me fut finalement possible de retrouver cette faculté cruciale de me mouvoir sur la terre ferme. Une légère satisfaction s’afficha sur mon visage. Il était bon de retrouver sa grandeur après tous ces moments difficiles. Je me mis donc en quête de mon prochain objectif : me libérer de cette étroite prison, visiblement pas conçue pour les personnes de mon standing. Dès que la porte s’ouvrit, je sentis une légère brise caresser mon visage. L’espace d’un instant, je fus comme transporté par cette sensation, comme si je flottais avec légèreté, libre de tout. Revigoré par ces prémices de renaissance, je poursuivis mon chemin vers la liberté.


Mes bras s’écartèrent tandis que mes yeux se fermèrent : je désirai graver cet instant dans mon esprit. Puis, mon regard se posa sur l’horizon, cette étendue azurée aussi dangereuse que mystérieuse qui ondulait aux grés des vents. Cet océan si meurtrier. Après m’être étiré, démontrant ainsi toute mon envergure, je soufflai un bon coup, décidé à reprendre les choses en main.


- Tu peux m’appeler Lawrence. Merci d’avoir pris soin de moi, Lise.


Et puis, je me dirigeai vers l’emplacement supposé de mon ancien bateau, suivant les éclats de voix qui troublaient l’ordre publique. J’étais résolu à affronter mon destin. Aussi funeste fût-il.


- Eh bien… Allons donc remercier ce… Doug.


___________________________________________


Dans les abysses d’un bateau naufragé, un homme progresse, lentement, vers son objectif. De nombreux corps jonchent le sol, offrant à ses sens un spectacle effroyable. Ou du moins ce qu’il en reste. La plus part des victimes sont méconnaissables. D’autres sont démembrées. Il s’agit là d’un véritable carnage. Mais, armé par sa curiosité, et peut-être même un brin de cupidité, l’homme poursuit son avancée. Et, finalement, il parvient au bout de son périple. Le trésor qui repose au fond de ce navire est là, il lui tend les bras. D’innombrables richesses provenant des quatre coins de South Blue. Un très beau butin. Il y a donc une pièce secrète au fond de ce navire. L’homme était satisfait. Avec une telle quantité d’or, il allait pouvoir réaliser ses rêves les plus fous.


Mais, c’est bien connu, les plus beaux trésors sont souvent les plus difficiles à acquérir. Il y a toujours un petit quelque chose qui se dresse sur le chemin des cupides aventuriers. La plus part du temps, c’est un dragon. Ici, pour l’instant, il n’y a pas la moindre trace d’une telle créature. L’homme pousse un soupir de soulagement et progresse vers les nombreuses pièces qui jonchent le sol. A la lueur de sa torche, il s’aperçoit toutefois que quelque chose cloche. L’éclat de cet or est terni par une étrange teinte écarlate. Intrigué, il s’accroupit pour examiner de plus près cet étrange phénomène. Des sueurs froides apparaissent autour de son visage. L’or n’est pourtant pas censé s’oxyder, cet immense trésor serait donc un faux ? Son cœur palpite, il a peur de découvrir la vérité. Son regard s’élève vers un tas d’or situé sur la gauche. Une chose immense repose à son sommet. Une hideuse créature se tient là pour défendre son trésor. L’homme, horrifié, se dit que sa dernière heure est arrivée.


___________________________________________


Doug était face à un dilemme, alors que la foule le pressait de faire son choix. Mais la présence d’un éventuel pirate sur l’île n’était pas le plus grand danger en soit : le rescapé était blessé et seul. Les vacanciers étaient persuadés de pouvoir en venir à bout en s’unissant. Non, ce n’était pas là ce qui était véritablement problématique. Tout le monde ici connaissait ce nom, Ladyn Arshavin, qui faisait trembler bien des civils. Imaginer qu’elle était peut-être dans les environs, attendant patiemment l’heure opportune pour agir avait de quoi faire froid dans le dos. Doug était également conscient de cela. Il tressailli. L’idée de revoir Ladyn Arshavin le terrifiait plus que tout. Elle qui lui avait déjà pris une partie de sa vie. Le jeune se contenta donc de rester interdit, implorant au fond de lui les dieux de lui venir en aide. Ainsi qu’à tous ces innocents qui étaient en danger.


___________________________________________


La pression est à son comble. L’homme cupide a conscience de vivre ses derniers instants. Il sait qu’à tout moment, le monstre tapis dans l’ombre peut se ruer sur lui et lui ôter la vie. Mais la créature ne bouge pas. Comme envouté par une curiosité maladive, il s’avance vers l’ombre massive à sa gauche. Et ce malgré le danger évident. Le visage de cette chose est reconnaissable entre mille, malgré son état. Son immense corps laisse apparaitre un trou béant dans son ventre. Quelques organes trainent non loin de leur précèdent réceptacle. Et par ici, un bras arraché. L’homme est pris d’un haut le cœur en contemplant la scène. Si le paysage est horrible, une dernière composante vient achever l’homme qui s’est montré trop curieux. Une odeur insoutenable s’élève du cadavre, une odeur qui force l’homme à répandre son menu de midi sur le sol. Et puis, Il se précipite à l’extérieur, oubliant complètement l’or qu’il était venu chercher ici, porteur d’une nouvelle des plus gratifiantes pour le monde.


Ladyn Arshavin, 16.000.000 Berrys, est décédée.





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Sam 3 Juin - 21:33

Et si l'amour était un crime


Ladyn Arshavin!




La jeune femme restait à côté du grand homme qui se présenta enfin. Elle put donc mettre un prénom sur ce visage, ou plutôt un nom mais ça elle ne le savait pas le moins du monde. "Lawrence" ce fut le prénom que Lise n'arrêtait pas de se répéter dans sa tête, un bel homme grand ayant pour nom Lawrence, elle ne pourrait jamais oublier cela. Lise pensait qu'il souhaiterait rester ici, seul avec elle un moment pour reprendre calmement ses esprits et ne pas se brusquer. Ce fut tout l'inverse que l'homme décida de faire. Il proposa donc à sa compagne d'aller à la rencontre de ce Doug. Elle espérait juste que ce qu'elle avait déduit quelques minutes plus tôt serait faux, sinon elle ne donnait pas chère de leur peau une fois sur la plage.

Oui, allons-y. Je prend mon sac et je te suis, tu es plus grand que moi tu devrais apercevoir l'endroit de notre destination.

Lise lui fit un petit sourire et partit dans le bungalow pour prendre son sac et vérifier qu'elle avait tout à l'intérieur. Ses deux armes, ses munitions, de quoi se soigner si jamais il y a besoin et de la nourriture. Elle sortit du petit espace qui avait abrité les deux pirates ainsi que le médecin. Elle marcha aux côtés de Lawrence en jetant un œil toutes les deux secondes à son sac. La plage était à présent face à eux, ils continuaient de marcher en direction de celle-ci, la demoiselle pouvait voir les employés du club de vacance qui discutaient entre eux et Doug, à l'écart qui semblait tourmenté et choqué par quelque chose l'empêchant de bouger.

Lawrence! Sois sympa et ne fais rien qui puisse nous faire remarquer ...

L'homme étant beaucoup plus grand que Lise se fit rapidement remarquer alors qu'ils marchaient en direction de Doug, qui ne semblait pas dans son assiette. La jeune femme lui attrapa de justesse le bras avant de se faire rappeler à l'ordre par l'un des chefs du club de vacance. Il ordonna à Lise ainsi qu'à Lawrence de s'écarter du médecin qui ne semblait pas dire le contraire, apeuré par quelque chose qui l'empêchait de s'exprimer.

Nous ne voulons pas vous faire du mal mademoiselle, mais l'homme avec qui vous êtes pourrait-être l'un des compagnons d'une pirate du nom de Ladyn Arshavin.

La demoiselle fouilla dans son sac et en sortit un paquet d'avis de recherches, ce n'était pourtant pas une chasseuse de têtes mais elle aimait se tenir au courant des pirates influents sur les Blues. Elle fixa ensuite son compagnon, alors il se pourrait que se soit un pirate ayant voyagé avec Ladyn Arshavin l'une des femmes pirates qui faisait vibrer la soif d'aventure de Lise? Son avis de recherche indiquait qu'elle était primée pour 16 Millions de Berrys. Sur le coup la demoiselle n'avait pas encore très bien compris mais elle eut un déclic et s'agenouilla aux côtés de Doug. Elle le prit ensuite dans ses bras.

Doug ... je viens de comprendre. Vous êtes apeuré parce qu'il pourrait y avoir une grande pirate tout près de nous?

Le chef du club commençait à se montrer de plus en plus insistant il n'aimait apparemment pas qu'on le fasse attendre. Tous les civils autours fixaient d'un œil mauvais le grand homme ainsi que la femme qui était encore agenouillée. Elle se releva et chuchota quelque chose à Lawrence.

Si tu veux t'enfuir je peux créer une diversion avec mes armes, je n'en ai strictement rien à faire des civils présents, je ferais tout pour que tu puisses t'en sortir.

La demoiselle mit sa main sur son sac et commença à l'ouvrir, quel ne fut pas la joie des employés ainsi que des civils quand l'un des leurs sortit du navire, titubant et s'empêchant de vomir. Il annonça la plus grande des nouvelles, celle qui bouleversa tout le monde. Lise relâcha la lanière de son sac ainsi que l'avis de recherche de Ladyn qui s'envola jusqu'aux mains des employés du club qui le levèrent tel un cadeau sauvant un peuple entier.

LADYN ARSHAVIN EST MORTE!

Le chef du club ordonna à ses employés de capturer Lawrence ainsi que Lise qui semblait aider le pirate. Ils attrapèrent la jeune femme par les bras qui n'essaya même pas de se débattre.

Attendez! N'essayez vous même pas de savoir comment et pourquoi une si grande pirate est-elle morte?

C'était une lâche ... elle a prit une partie de ma vie! Je suis désolé Lise ... mais une femme comme elle ne méritait que la mort, peut importe comment elle est décédée, elle l'est, c'est le plus important. Tous les civils ici n'ont plus rien à craindre dorénavant, il n'y a plus aucuns pirates pouvant leur faire du mal.

Lise écarquilla les yeux, Ladyn avait apparemment gâché la vie du médecin qui ne semblait pas s'en remettre. Voir cette femme morte le réjouissait plus que tout. Néanmoins, ce qu'il avait dit à la fin de sa phrase rassurait Lise, il essayait d'aider les deux pirates en plaidant pour leur défense.

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Jeu 8 Juin - 16:07




Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501







Lise entra dans le petit bâti qui m’avait hébergé jusqu’à maintenant afin de récupérer ses effets personnels. Intrigué par cette jeune demoiselle, je glissai un regard discret dans sa direction, l’observant alors qu’elle rangeait ses affaires dans son sac. À ma grande stupéfaction, je vis la robe froide et métallique de deux pistolets. Comment ?! Que… ? Je n’en revenais pas d’apprendre que ce petit brin de femme, à l’apparence si pure et inoffensive, était armée. Qui était-elle réellement ? Avait-elle l’intention de m’abattre ? De funestes interrogations résonnaient dans mon esprit torturé. Après tout, je venais tout juste d’échapper à la mort.


Et puis, une fois que Lise fût équipée de son sac, nous partîmes en direction de l’épave toujours encastrée dans le ponton, aux abords de la plage. Toujours soucieux de ma découverte du jour, j’essayais de masquer un maximum mes doutes, craignant une réaction punitive de la part de ce qui était sans doute une jeune criminelle. Les femmes étaient de bien dangereuses créatures. Puis, Lise me demanda de ne pas faire de grabuge, un conseil étonnant lorsque l’on pensait aux armes qu’elle dissimulait dans son sac. Que manigançait-elle au juste ?


Alors que je m’efforçais de comprendre quels pouvaient être les agissements de Lise, de nombreuses personnes s’étaient attroupées autour de nous, comme pour nous encercler. Pourquoi agir de la sorte ? Je ne parvenais pas à comprendre ce qu’il se passait autour de moi. Et puis, la jeune femme me fit part de ses intentions criminelles. Moi ? Fuir ? Mais fuir quoi au juste ? Et pourquoi fuir ? Il y avait sans doute un élément qui m’échappait dans cette histoire. Néanmoins, je ne pouvais me permettre de laisser Lise attaquer d’innocents civils.


Avant que je pusse faire quoi que ce soit, un cri retentit à travers l’assemblée. Le messie se tenait sur l’épave, levant les mains aux cieux. Comme s’il en recevait la bénédiction. Et d’une voix forte, il prononça la sentence des dieux. Cette annonce métamorphosa totalement la foule qui éclata de joie : leurs vies n’étaient plus en danger à présent. Soulagé par cette nouvelle, je les imitai, haussant mes bras vers le ciel et criant ma joie.


Et puis, l’euphorie générale baissa en intensité, permettant à ma bienfaitrice de prendre la parole. Ses remarques étaient intelligentes, mais souffraient d’un très mauvais timing. Personne ne voulait savoir connaitre l'origine du trépas de cette femme terrifiante. C’était une pensée bien trop effrayante. Comment un tel monstre avait-il pu être vaincu ? Parfois, mieux valait-il ne pas savoir certaines choses.


– Tu te trompes Doug ! Le grand brun est aussi un pirate !
– Ouais ! Rends-toi sans faire d’histoire ! Il ne reste plus que toi, tout le monde est mort !







Des paroles qui me glacèrent le sang. Ainsi donc ces personnes me considéraient comme un forban de la pire espèce ? Une vive douleur martela ma poitrine. Ces accusations étaient injustifiées. Mes souvenirs m’étaient quasiment tous revenus : j’étais capable de comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Et je devais à tout prix faire cesser ces diffamations. J’étais le porte-parole de la vérité.


– Écoutez tous ! Vous vous trompez sur toute la ligne ! Rappelez-vous ! Qui était Ladyn Arshavin ? Pourquoi était-elle aussi terrifiante ?
– Que…


De part et d’autre, les gens commençaient à comprendre où je voulais en venir. Évidemment, ils avaient émis un jugement bien trop hâtif. Des larmes s’écoulaient sur mes joues. Mon cœur était brisé. C’était un moment douloureux, mais il me fallait l’affronter. Notamment pour le bien des personnes disparues. Paix à leurs âmes.


– Tu veux dire que toutes les personnes qui disparaissaient mystérieusement jusqu’à maintenant…
– Nos proches étaient dans ce bateau ?!
– Les rumeurs étaient donc vraies… des esclaves…

– OUI ! Ladyn Arshavin était un véritable tyran ! Tous nos compagnons qui ont un jour disparu, qui se sont volatilisés ! C’est de sa faute ! Elle avait cette manie de kidnapper quiconque se trouvait sur son chemin. J’étais moi-même avec mes compagnons sur notre navire marchand quand elle nous a attaqués… Nous avions alors deux choix : soit mourir de sa main, soir vivre, réduis en esclavage. Nous avons de choisis de vivre ! Car nous avions l’espoir de nous en sortir un jour… Malheureusement… tout le monde… Ils sont… morts…


Ma voix se brisa : je ne pouvais pu contenir mes sanglots. Tous ces gens que j’avais côtoyés, tous ces innocents civils qui ne demandaient qu’à vivre paisiblement. Toutes ces vies arrachées à leurs proches... Toutes réduites à néant. C’était un véritable drame, une tragédie. Et mon devoir, en tant que survivant, étant d’honorer leur mémoire. Le monde devait connaitre l’enfer qu’ils avaient traversé.





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Ven 9 Juin - 16:40

Et si l'amour était un crime


La libération




Doug essayait de calmer la foule mais les employés n'étaient apparemment pas d'accord face à cela. Ils hurlèrent que le grand brun était un pirate, qu'il fallait l'arrêter au plus vite. Lawrence commença à prendre la parole, il n'agissait pas en tant que pirate. Lise s'était trompée sur toute la ligne, ici il n'y avait qu'elle du côté de la piraterie. La demoiselle tomba sur les genoux en écoutant ce qu'avait à dire celui qu'elle jugeait à mal depuis le début. Ladyn les avaient capturés, les proches des civils ici présents qui attendaient le navire de voyage qui aurait dû desservir sur cette plage, le navire marchand de Lawrence et de ses compagnons.

La jeune femme s'interrogeait toujours sur la même chose, comment était-elle morte? Ils considéraient tous cette femme comme principale coupable mais et ce qui l'avais tué qu'est-ce que c'était? Était-ce même encore sur le navire? Lise ne pouvait pas rester plus longtemps assise sans rien dire, ses interruptions étaient toujours réfléchis, elle ne parlait jamais sans avoir mûrement pensé à ce qui serait bon de relever ou non. Et dans le cas présent, le principal était d'élucider le mystère de la mort d'une grande pirate, elle était sûrement une femme sans foi ni lois mais ce qui était parvenu à lui ôter la vie devait sans doute être bien plus impitoyable et hargneux.

Permettez moi, s'il vous plaît.

La jeune femme posa une main au sol pour se relever, elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille.

Certes, Ladyn Arshavin est morte. C'est celle qui a réduit en esclavage vos proches ... ou vous.

Elle eut un regard peiné en direction de Lawrence.

Mais ne croyez-vous pas qu'il ne sois trop tôt pour se réjouir? Cela me paraît étrange que la femme pirate ai pu tuer vos compagnons, vos amis, votre famille. Quelque chose ou quelqu'un à dû le faire, et ce quelqu'un est sûrement encore dans le navire.

La demoiselle passa un coup de main dans ses cheveux, les faisant flotter au vent. Elle croisa les bras sous sa poitrine puis bougea la tête en direction du groupe des employés du club de vacances.

Vous, certains d'entres vous sont entrés dans le navire. N'auriez-vous pas aperçu quelque chose d'étrange? Des traces de pas bizarres ou autre chose ayant un rapport avec une quelconque intrusion ennemie?

Au fur et à mesure qu'elle parlait, Lise pu voir le visage d'un homme s'effondrer. C'était comme s'il se souvenait de quelque chose, sans doute ce qu'il avait vu là où reposait le corps mort de la femme pirate.

Un homme armé? Aux pouvoirs spéciaux?

L'employé restait pétrifié mais ne semblait pas réagir aux descriptions de la jeune femme. Soudain, leur chef s'interposa entre lui et la pirate.

Mademoiselle, arrêtez ne voyez-vous pas le mal qu'à ce jeune homme?

Est-ce mon problème? Préférez-vous sincèrement être prit par surprise par l'inconnu tout ça pour ménager ce pauvre jeune homme? Mieux on connait l'ennemi mieux nous pourrons nous préparer à l'affronter.

Allons allons, calmez-vous. Qui nous dis qu'il y a un quelconque ennemi quelque part?

Il ... il y en a ... un!

Lise se concentra à nouveau sur le visage de l'homme pétrifié qui manqua de tomber dans les vapes, il fut rattrapé par l'un de ses collègues.

Tapette. Bon, qui veut y aller?

La demoiselle se tourna vers son public et écarta vivement les bras, prête à accueillir des personnes assez fortes et folles pour se dresser face à l'inconnu. Il y avait confirmation qu'il y avait bel et bien un ennemi dans ce navire mais rien n'indiquait quel était sa forme, ses compétences, il fallait être prêt à tout. Lise attendait pas mal de participants, c'était tout de même pour honorer la mémoire de leurs défunts proches.

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Sam 10 Juin - 11:56




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Les regards inquisiteurs se tournèrent vers la jeune demoiselle aux cheveux écarlates lorsque celle-ci prit la parole. Une bonne poignée semblait trouver ses propos déplacés, outrageux dans un tel contexte : la mort de bon nombre de civils venait d’être annoncée. Et cette gamine osait souiller le deuil de leurs proches en s’exprimant ainsi devant l’assemblée sur un sujet qui n’était vraiment pas une priorité en l’instant. Et pourtant, je pensais comprendre l’attitude rebelle de la jeune femme. Malgré son jeune âge, son esprit était aiguisé comme une lame et ses idées fusaient telles les balles d’un revolver.


Néanmoins, l’expérience me laissait penser qu’elle se trompait en voulant se focaliser ainsi sur ce qui avait causé la mort de Ladyn. Du moins publiquement. Dès que ce nom redouté parvenait aux oreilles des gens, ceux-ci étaient effrayés. Etait-ce vraiment judicieux de risquer un mouvement de panique dans ces conditions ? Je doutais quelque peu de la démarche. Pendant qu’elle continuait son discours, je me forçai à me souvenir de mes derniers instants sur le navire pirate. Il restait sans doute un quelconque souvenir exploitable dans ma mémoire qui pourrait mettre la lumière sur les évènements. Il suffisait juste de le trouver. Même si cette tâche allait s’avérer particulièrement douloureuse.


- Etrange que cette femme ait pu tuer tant de civils ?! Sais-tu réellement de quoi cette créature était capable de son vivant ? Sais-tu combien d’innocents elle a massacré ?!


Un homme tenta d’interrompre le discours de Lise : il n’était pas le seul à être furieux devant l’innocence de la jeunesse. Ils pensaient qu’elle devait sans doute être une étrangère pour ne pas avoir entendu parler de l’odieuse pirate. Mais Lise continua, déterminée à aller jusqu’au bout de sa pensée, provoquant d’autres réactions plus variées. Le chef prit tout de même la peine d’essayer e me défendre : Lise semblait en effet avoir cessé d’éprouver de la compassion à mon égard. Et le traumatisme était encore là. Alors que je demeurais jusqu’ici en retrait, je me décidai à confier ce dont j’avais été témoin. Après tout, il était ici question de la sécurité de chacun d’entre nous.


- Attendez ! Je me rappelle… je me rappelle ce qu’il s’est… passé. Je vais vous raconter…


Je soufflai, me préparant à revivre les évènements lors de mon récit. Mes mots étaient primordiaux, ils allaient peut-être pouvoir sauver quelques vies.


- Je me trouvais dans la calle en train de nettoyer le bateau avec quelques compagnons. Cet être tyrannique était une véritable maniaque de la propreté et nous étions en permanence forcés à nettoyer le bateau. Soudain, nous avons entendu des coups de canon. C’était quelque chose de fréquent : elle ordonnait souvent l’attaque des bateaux qui passaient trop près de nous.


Et, à mesure que je parlais, un désespoir de plus en plus prononcé s’emparait de mon être, assombrissant les traits de mon visage. Il y avait parfois des moments où il ne valait mieux pas savoir.


- Et puis nous avons entendu des cris sur le pont. Et puis… un énorme choc à ébranler le bateau, nous projetant contre la paroi de la calle, suivi d’autres chocs. Nous étions médusés, pour la première fois, le bateau de Ladyn Arshavin se faisait attaquer. Pour la première fois, quelqu’un osait lever la main sur elle…


- Des hurlements, des coups de feu, des secousses. Le bateau tanguait. Et nous, nous étions heureux : c’était la marine qui était venu nous sortir de cette traversée infernale. Ils allaient éradiquer les pirates. Ils allaient nous libérer. C’était ce que nous croyons. Nous avons été naïfs.


- De violentes explosions nous secouèrent. Et puis, nous avons entendus des cris. Ceux de nos compagnons. C’était horrible. Le sang giclait à travers la fumée. Nous ne voyions rien. Nous étions condamnés à attendre que la mort vienne nous faucher. Il s’agit des derniers souvenirs qu’il me reste…





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Sam 10 Juin - 16:11

Et si l'amour était un crime


À bord d'un champ de bataille!




Lise venait de terminer de parler, énormément de personnes étaient contre ce qu'elle disait. Ils n'aimaient apparemment pas la façon qu'avait la jeune pirate de s'exprimer sur le sujet de leurs proches décédés il y a peu. Ce fut au tour de Lawrence de prendre la parole, tout le monde l'écoutait, il racontait ce qu'il avait vécu aux côtés de Ladyn avec ses compagnons. La demoiselle se mordillait la lèvre inférieure, elle ne pouvait pas ressentir ni la colère ni la tristesse de l'homme qu'elle regardait mais elle essayait de le comprendre au travers de ses paroles.

Ils étaient en train de nettoyer le navire quand tout à coup, il fut attaqué, apparemment pour la première fois. Personne n'osait s'en prendre à mademoiselle Arshavin, sa réputation de femme implacable n'était donc pas faussée, personne n'osait lui faire face. Le choc fut terrible lorsqu'ils se rendirent compte que Ladyn ne pouvait rien faire contre cet ennemi inconnu. Il décima l'intégralité des résidents de ce navire, compagnons de la pirate comme les esclaves, Lawrence était donc bel et bien le seul survivant. Une question que Lise se posait était, pourquoi et comment avait-il réussit à survivre? Elle devait se rendre sur le navire pour essayer de comprendre quel était la cause d'une aussi grosse perte.

Merci ... merci d'avoir eut assez de courage pour nous en parler.

La demoiselle s'étira après avoir serré Lawrence dans ses bras. Elle croisa les bras et se tourna en direction du navire.

Je vais y aller. Je ne peux pas rester ici sans avoir de réponses claires. Vos réponses à toi et l'homme du club de vacances ne me suffisent pas. Si certains s'en sentent capables, venez.

Lise commençait à marcher vers sa destination, tout le monde la regardait. Certaines personnes l'insultait, ils se demandaient pour qui elle se prenait à vouloir jouer la dure. Tout le monde pariait sur le fait qu'elle n'allait jamais en ressortir ou bien qu'elle ne trouverait rien de plus. Des chuchotements fusaient, elle entendait même qu'elle faisait la fière parce qu'elle était belle, mais qu'elle n'a rien dans le cerveau. Certaines insultes parvenaient à ses oreilles, elle n'avait en aucun cas le droit de se mêler de ce qui ne la regarde pas, même si elle faisait ça pour essayer d'en savoir plus, les civils ne voyaient pas ça d'un bon œil, ils n'avaient pas confiance en Lise, depuis le moment où elle avait tenu tête au chef du Staff du club.

La demoiselle réussit finalement à atteindre le pont du navire, il était criblé de trous béants donnant un accès direct à l'étage du dessous. Tout portait à croire qu'une bataille navale ainsi que plusieurs affrontements au corps à corps avaient eu lieu ici. Des marques de tirs ressemblant à peu près aux balles traditionnelles recouvraient certains murs. Il y avait des traces de brûlures partout, s'agissait-il d'un affrontement entre pirates? Ladyn était-elle la cible d'un groupe de chasseurs de têtes? Tant de questions sans réponses, et en l'état actuel des choses il était quasi-impossible pour Lise d'en savoir plus, Lawrence ne se souvenait pas de ce qui intéresse le plus la jeune pirate. Le seul moyen de trouver quelques bouts de réponses serait d'inspecter le navire de fond en comble.

C'est vraiment ... une hécatombe ... qu'est-ce qui a pu être assez puissant pour faire autant de dégâts et tuer autant de personnes? Je ne vois pas qui il pourrait y avoir d'autre sur ce navire ... l'employé a dû avoir une insolation. Ou alors il a voulu me dire qui était l'ennemi précisément mais il s'est évanoui avant ... tapette.

Lise continuait d'avancer dans le navire, personne n'était venu la rejoindre pour l'instant. Elle arriva dans ce qui semblait être une chambre, il y avait des vêtements et des effets personnels à tous les coins, des choses brûlés il y en avait tellement qu'elle ne pouvait pas tous les compter. Quant au plus désagréable ce fut l'odeur et la vision des corps morts, pour certains démembrés. La jeune femme avait l'audace de ne pas tourner les yeux, elle ne vomirait pas, Lise avait la capacité extraordinaire de ne pas fléchir face à quelque chose d'aussi répugnant que ça. Elle se pencha un moment sur un carnet de bord qui semblait être tenu par l'un des esclaves, peut-être était-ce l'un des compagnons de Lawrence. Elle feuilleta les pages qui semblaient presque intacts, il y racontait leurs dures journées. Ladyn semblait atroce avec eux, elle les considérait comme des moins que rien. Qu'est-ce qui pouvait pousser quelqu'un à être aussi inhumain avec un autre être?

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Archipel Paradise ~ South Blue
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Je soupire. Un filet d’air s’extirpe des parois de ma bouche. Lentement, je regarde Lise s’éloigner de moi. Décidément, les hommes sont des créatures pathétiques. Leur manque de considération envers cette jeune femme est sidérant. Armée de son courage, elle s’efforce d’aller de l’avant, affrontant l’inconnu. Une véritable aventurière qui sait prendre des risques afin de tisser de meilleurs lendemains. Et pendant ce temps, ces ingrats demeurent inertes, campant sur leurs bancales positions, forts de leurs préjugés, paralysés par leurs peurs. Pathétiques hommes, si faibles ! Et dire que cette battante a décidé de braver mille dangers afin de tous les protéger ! Des insultes fusent de toute part, l’indignation générale vrombit tout autour de moi. De bien vaines plaintes qui ne sauraient enrayer la conquête de Lise, fort heureusement. Et ainsi, la courageuse demoiselle poursuit son épopée, se frayant un chemin à travers le vent qui souffle pourtant en sa défaveur. Ce même vent faisant flotter gracieusement sa belle chevelure rougeoyante. Un léger sourire se dessine sur mon visage. Et puis, mes yeux se plissent. Mes membres se crispent. Vient le moment de faire un choix. Un choix lourd de conséquences.

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L’atmosphère était lourde. Visiblement, la petite bombe lâchée à peine plus tôt avait eu l’effet escompté. Les gens étaient tétanisés. Armé d’un regard sombre, je fixai le bateau. Le temps était venu : il me fallait agir. Alors que ma marche funeste débuta, mes yeux se fermèrent et je me remémorais la scène qui s’était déroulée quelques instants plus tôt.

C’était un moment indescriptible durant lequel le temps semblait s’être arrêté, l’espace d’un instant. Cet évènement imprévu qui avait bouleversé l’ordre établi. Dès lors, tout était devenu flou dans mon esprit. Les certitudes s’étaient changées en hésitations et mes convictions s’étaient chargées de doutes. Ma vision des choses avait été altérée. Alors, je revis ces infimes tentacules tâchés de sang flotter dans les airs alors que sa silhouette s’éloignait lentement. Et puis surtout, ce moment survenu plus tôt, lorsque ses petits bras avaient enlacé mon corps meurtri par la vie, lorsqu’elle avait posé sa tête contre mon torse, comme pour atténuer ma douleur. Je pestai. Les femmes n’attiraient décidément que des problèmes.
 
Mais désormais, ma décision était irrévocable alors que je gravissais les derniers mètres qui me séparaient de mon sinistre objectif. Il s’agissait d’un retour des plus difficiles. Un retour dans le passé. Mais un retour nécessaire, afin de boucler cette histoire.





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Sam 29 Sep - 8:17





Archipel Paradise ~ South Blue
Milieu 1501






Alors, je me détournai des entrailles de bois noircies par les flammes d’une âpre bataille pour empoisonner la foule de mon regard aussi tremblant qu’affolé. Et lorsqu’enfin je fus certain que la belle demoiselle s’était enfoncée suffisamment loin dans les entrailles de l’épave, je pus prononcer la fatidique sentence.

« Oy… Tout le monde… ! J’ai un aveu à vous faire… »

Ma voix tremblante résonnait sur l’intégralité du quai, à mesure que je me rapprochais de la foule qui était massée devant moi. Tout mon être tremblait, comme secoué par le poids de la fatalité. Mais la vie était ainsi, amère et injuste, et parfois, elle n’offrait pas d’autre alternative que de se plier à l’irascible destin qui était tracé.

« Je ne pouvais rien dire jusqu’à maintenant, car j’étais sous sa menace… mais c’est cette jeune femme la responsable et elle est armée… Voyez la ressemblance avec la terrible Ladyn Arshavin… Et pour cause : il s’agit de sa fille ! Vous n’avez pas idée, à quel point cette famille est… cruelle… C’est le moment ou jamais… Profitons de cet instant de répit pour abattre ce qui reste de ces pirates… Armons les canons et protégeons ce qui doit l’être ! Je refuse de laisser une fois des gens souffrir comme mes camarades tombés entre ses griffes… »

Alors, les hommes, accablés par mes complaintes, finirent par se décider à résorber cette menace latente et armèrent ainsi les cinq canons qu’ils avaient à disposition. Lors que l’assaut fut donné, la première salve vint percuter la carcasse encore fumante de l’ancien navire pirate et l’envoya vers le fond dans un vacarme assourdissant. C’en était fini de ma vie d’esclaves pour cette vielle folle qui ne pourrait plus nuire. Ni elle ni sa descendance. South Blue allait pouvoir retrouver la paix.


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La bicoque navale fendait l’eau avec autant de grâce qu’un lamantin, bercée par l’intensité de cette belle nuit étoilée. Je me tenais avachi sur le pont, le regard perdu sur l’immensité d’un noir azuré perlé de petites lumières. Perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas l’homme qui venait de sortir prendre l’air et qui marchait désormais dans ma direction. Je me remémorais l’île que nous avions quittée, dans la matinée et les houleux évènements qui s’y étaient déroulés. Après l’attaque, le corps de Lise n’avait pas été retrouvé, mais tout le monde s’était accordé à dire qu’il n’y avait plus lieu de s’inquiéter. Je tentais de chasser son visage angélique de mon esprit tant bien que mal alors qu’une étreinte invisible semblait se resserrer quelque part dans ma poitrine. Alors, le silence de cette traversée maritime nocturne fut brisé par les paroles d’un homme.

« Dis-moi… Tu te souviens d’un certain Dean ? Dean Nutwingo, il faisait partie de l’équipage de cette harpie… »
« Dean ? Ah, oui… Ce bon vieux Dean… c’était un mec cool… »
« C’était mon frère. »
« Ah… toutes mes condoléances… »
« Edward Lawrence… Je sais que tu es responsable du massacre sur ce bateau. Mais je veux savoir comment mon frère est mort. »

Pour la première fois, je vis sur le visage du petit Doug une assurance et une fermeté que je ne lui connaissais pas. Lui qui était tout le temps hésitant et plutôt bon vivant affichait à présent une mine sombre, armé d’un regard empli de ressentiment. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’il m’apprit que Dean était son grand frère… Cet homme qui m’avait offert l’asile lorsque les pirates m’avaient capturé… Cet homme que j’avais vu mourir… Une scène bien difficile à oublier.

Alors, la crispation qui hantait jusqu’alors mon visage se dissipa et mes yeux s’animèrent d’une lueur que Doug ne me connaissait pas. Une balafre vint déchirer la partie inférieure de mon faciès afin de délivrer à mon interlocuteur un sourire peu orthodoxe. Enfin, un ricanement sinistre vint introduire des mots tranchants et brûlants à l’intention du médecin en herbe.

« Il est mort, comme les autres. Et comme les autres, il a péri de ma main… »
« Mais… pourquoi… ? »
« Il m’a souillé et m'a insulté avec sa stupide rébellion contre la capitaine. J’ai sacrifié sa vie pour garantir une traversée moins… tumultueuse… »
« Comment as-tu pu… Tous ces gens… C’est horrible… Et Lise ?! Pourquoi ?! »
« Un autre sacrifice nécessaire pour assurer ma prospérité. »


 

Mes yeux se plissèrent alors que me revenaient une fois encore les tragiques évènements survenus sur ce bateau. Mon altercation avec Ladyn sur notre destination, ma crise de colère… Et puis les flammes, les cris et le sang de mes alliés, de ces pirates avec lesquels je m’étais rangé le temps d’une traversée. J’étais devenu un infâme meurtrier. Pourtant, le destin avait choisi de me garder en vie, me permettant de regagner miraculeusement le rivage de cette île. Oui, j’avais eu le privilège d’avoir une seconde chance et de redevenir ce citoyen modèle que j’avais été jusqu’à présent, alors pourquoi m’esquiver ? Mes yeux se fermèrent, comme pour chasser les visages des sacrifices qui m’avaient permis de conserver ma position actuelle : mon poste dans la marine et ma famille qui m’attendait toujours chez moi.

Alors, d’un coup, mon sang se mit à bouillir et une fureur sans nom s’empara de mon être, dressant deux virulentes veines sur mon front tandis que mes muscles se raidirent.
Inacceptable. Impardonnable.

Je ne pouvais permettre à quiconque de m’éloigner des trésors dont la vie m’avait enrichi. Tel était mon dû, ce qui me revenait de droit. Toutes les souffrances endurées jusqu’alors m’avaient conduit à ces parcelles de bonheur, et personne ne pourrait jamais me les enlever.

JAMAIS.

Alors, mon bras vint se déployer furieusement et vint saisir le jeune homme à la gorge, comprimant avec véhémence ses connexions organiques. Fort de mon imposant gabarit, je me mis alors à soulever ma victime du sol pour l’amener au-dessus de la mer. Mes pupilles écarlates vinrent perforer le visage de l’homme qui semblait suffoqué. Alors qu’il consommait les derniers instants de sa vie, je lui adressai d’une voix solennelle :

« Je suis le souverain de ma propre existence, et tous ceux qui oseraient réfuter ce fait seront broyés. Meurs, misérable insecte ! »

Alors, mes doigts desserrèrent leur étreinte autour du cou de l’homme sans vie qui tomba dans les eaux calmes de South Blue. Et un crime de plus viendrait souiller mes mains. Un crime de plus commis par ambition, mais surtout par amour. Car l’amour n’est rien de plus qu’un odieux crime.






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