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Erwin
Erwin
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Mer 18 Mai - 19:08
Il suffit d'un seul être... [1]

Le port était bien calme en ce jour. Erwin, le regard au loin, était assis en tailleur sur l'un des murets qui séparaient la ville de la zone d'activité maritime. Il semblait être entré dans une certaine transe à cet instant. Du haut de ses dix ans, il pensait clairement que le monde était sien, et qu'il pourrait un jour l'explorer en long, en large et en travers. Il voulait voir ce que les marins voyaient, il voulait s'émerveiller devant les cascades de lave, devant les forêts géantes. Il voulait voir les montagnes se renverser et reprendre leur position d'origine, et plus encore ! Pour lui, ce monde qui s'offrait à son regard était empli de merveille. Malheureusement, son père ne voudrait jamais. Il n'était pas à la maison en ce moment, et Léon était parti avec ses parents pour un long voyage de quelques mois. Lui en avait de la chance. Il ne lui restait donc plus que sa propre présence pour compenser les multiples trous dans sa vie.

Un instant, il pensa à sa mère. Elle était partie quand il était jeune. Toutes ses photos s'étaient évaporées de la maison, il n'en gardait qu'un frêle souvenir qui semblait s'évaporer d'années en années. À présent, il aurait réellement aimé la voir revenir, et tout ce qui germait en lui était une rancœur à son égard. Peut-être aussi à celle de son père. Cet homme n'était jamais là, toujours occupé entre telle et telle réunion pour le boulot. Parfois, il ne rentrait pas le soir, et le petit rouquin devait se faire à manger lui-même. Heureusement, avec le temps il s’endurcissait. Pleurer ne ramènerait personne. Il devait être fort.

- Alors, gamin, tu attends le prochain navire de tourisme ?

Un vieux pêcheur s'était approché du garçon. Il était en quelques sortes un paria dans son village, mais étrangement passé un certain âge, les gens n'en avaient cure. Ils lui parlaient normalement, et parfois même l'encourageaient. Un sourire bienheureux sur le visage, le garçon acquiesça avec vivacité. Il sauta du muret et fit mine de regarder la mer avec des jumelles invisibles. Le rire du pêcheur fut un vrai rayon de soleil dans sa journée, et il se mit à son tour à éclater de rire. C'était agréable quelques fois. Le temps passait plus vite. Ainsi lorsque le klaxon habituel résonna au loin avant même que l'image du bateau n'apparaisse, le rouquin dévala la pente et se posta parmi les villageois, à quelques dizaines de mètres du lieu d'amarrage.

Il avait le secret espoir que son ami revienne avec ses parents : ainsi il pourrait profiter de quelques repas chaud et d'une complicité qui lui manquait. Mais ce n'était qu'un rêve, et il le savait. La date du retour du garçon était encore lointaine. S'il revenait, ce ne serait pas bon signe, et savoir cela le tiraillait dans ses désirs. Entre l'égoïsme enfantin et l'altruisme auquel il aspirait, il n'avait pas encore pris sa décision. Pourtant, le bateau s'approchant, son cœur devenait de plus en plus lourd. Il observait le mouvement des vagues, le chant des mouettes, le bruit des villageois... La marchande de poisson s'était arrêtée de brailler, le temps que les nouveaux venus puissent mettre pied à terre. Pourtant, lorsque le bateau finit sa manœuvre et que le cordage le relia au port, les personnes sur le pont débarquèrent une à une, tranquillement, laissant sur leur passage s'étouffer les derniers espoirs du rouquin.

- Il est bon mon poisson, il est bon mon poisson !

Si quelques personnes habillées avec des costards sombres détonaient dans le groupe, ce n'était pas les seuls à faire effet. Une demi-douzaine de bons hommes au chapeau melon fit quelques réflexions sur une jeune fille bien étrange, mais Erwin ne releva pas. Il était trop déçu d'avoir espéré, et peut-être encore plus que son espoir ait été vain. Se retournant, il commença à se diriger vers le village, celui-là même surmonté d'un édifice d'une blancheur éclatante, le temple de l'île, mais fut bousculer par un couple qui ne fit guère attention à lui et sentit que son nez allait bientôt rencontrer le sol.
Erwin
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Kanäe Toupex
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Jeu 19 Mai - 14:31
Profonde colère

 
La mer était tellement bleue, pour une jeune femme qui n’avait vu qu’en majeure partie du vert tout sa vie, le constat était bien plus significatif que pour tout autre personne. Alors certes depuis les côtes de Noréa, l’île végétale, on voyait la mer et sa couleur mais là, dans un bateau l’adolescente à la couleur de cheveux atypique se rendait compte que ces étendues maritimes étaient incroyablement grandes. Cela faisait environ deux semaines qu’elle avait quitté son île natale mais n’avait qu’en tête les deux dernières années causant chez la jeune fille, une colère permanente.
 
Elle avait vécu quatorze ans sur une île, à l’abri du monde extérieur sans en connaitre la moindre information sauf celle disant qu’il était passablement dangereux. Et la seule illustration qu’elle ait eue de celui-ci en quatorze longues années ne faisait que corroborer les propos de son père : le monde était froid, dangereux et inhospitalier. Deux ans auparavant, le pirate Gadomasou avait fait escale sur Noréa et avait annihiler le clan de la jeune Toupex ne laissant comme survivant qu’un vieux sage et une jeune fille partie à la chasse. Les survivants avaient enterrés les morts et le vieux sage avait passé les deux dernières années de sa vie à enseigner à la chasseuse ce qu’il savait en matière de combat : le style du serpent. Deux années durant lesquels le vieil homme se tuait chaque jour à faire la leçon et souvent la morale à une élève un peu trop têtue  et surtout passablement fatiguée de la courte vie qu’elle avait alors connue. Puis, après un peu moins des deux années de labeur, l’heure avait sonné : l’instructeur retournait à la nature qui lui avait donné la vie. Pour la mort de son clan, de ses parents, elle avait quelqu’un à blâmer mais là… la nature n’avait fait que son œuvre : l’aiguille avait fait le tour du cadran. Elle avait donc offert une sépulture décente à son maître avant de quitter son île, à bord d’une simple barque de pêche qui appartenait à son clan. Un bateau du gouvernement mondial l’avait alors trouvé en pleine mer, l’avait nourrit et après une proposition refusée par la naufragée, l’avait remis sur un bateau civile de tourisme. Le commandant qui l’avait trouvé était un homme bon et lui avait donné suffisamment d’argent pour le voyage et pour tenir quelques temps en laissant toujours la porte de la marine ouverte.
 
Quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle, elle était sur ce bateau de tourisme civil qui se dirigeait vers une belle petite île même si Kanäe ne profitait pas du spectacle, préférant ruminer sa colère à la proue du bateau. Plus que la colère, elle entretenait une sorte de rage contre la nature humaine et se sentait plus seule que jamais … sans personne à qui parler, sans famille, sans amis. Son dernier contact physique avec un être humain remontait à deux semaines, lorsqu’elle avait serré dans ses bras le corps sans vie de son maître combattant. Tout cela lui manquait malgré la rage qu’elle pouvait avoir, elle aurait aimé avoir au moins quelqu’un. Toutes ses pensées prirent le large lorsqu’elle entendit un son horrible, une sorte de corne de brume placée sur le navire. On lui avait expliqué que cela servait à annoncer l’arrivée du bateau sur une île. Oui, les connaissances de la petite sur le monde avait crue de façon exponentielle en quelques jours…
 
Le bateau accostait enfin et la plus jeune passagère entreprit de suivre le flot de personne qui descendait du bateau, passant derrière un couple composé d’un homme en costume gris et chapeau haut de forme et d’une jeune femme blonde. Les deux étaient complétement absorbés dans leur discussion ne faisant absolument pas attention à leur environnement. Tout le monde descendait du bateau et passait devant un groupe de cinq ou six personnes, tous affublés de chapeau en forme de demi ballon (Kanäe ne connaissait pas le terme de chapeau melon) et plusieurs d’entre eux allèrent donc de leur commentaire.
 
Oh regarde la petite là ! Je sais pas où elle va poser ses fesses ce soir, mais je sais où j’aimerais qu’elle les mette maintenant !  

 
Oh t’abuses, elle a quinze ans à tout casser.  En plus regarde ses cheveux, je suis sûr qu’elle a une perruque ! AHAHAHAHAHAHAHA

 
Et alors ? Je ne vois pas où elle le problème. Tu sais, c’est plus ça qui m’arrête maintenant ! Perruque où pas, une fois chez moi ça n’aura plus d’importance, ce n’est pas ce qui m’intéresse.

 
La chasseuse en herbe se retourna alors vers le groupe en plongeant sa main sous la petite cape qu’elle avait sur les épaules et ressortit la main avec l’une de ses dagues en la pointant en direction du graveleux personnage qui parlait d’elle. Son regard n’était plus froid, mais glacial et son air des plus menaçant. Elle était jeune mais savait pertinemment ce que recherchait le groupe d’homme ici présent. Sa mère lui avait toujours dit de ne jamais se laisser faire par des hommes. La colère qu’elle éprouvait, la solitude ajoutée aux propos des débiles la poussa à agir, tout en restant au stade de la menace.
 
Moi non plus je ne sais pas où mes fesses vont se poser ce soir, mais fait attention que mon ami pointu n’arrive pas dans les tiennes plus vite que prévu.  

 
Elle ne resta pas plus longtemps et reprit sa marche, à quelques  trois mètres de ce couple bruyant et inattentif. Soudain la jeune femme pressa le pas et glissa légèrement avec toute l’adresse qui la caractérisait dans le but d’empêcher un léger accident. En effet, le couple, trop occupé à s’extasier des histoires financières du mâle ne faisait pas attention à l’endroit où ils posaient leurs pieds, si bien qu’ils finirent par renverser un petit rouquin. Alors que le visage de l’enfant allait entrer en contact avec le sol, celui-ci fut retenu au niveau du col par une main. La Toupex avait attrapé l’arrière du col du vêtement de l’enfant et avait joint l’acte à la parole en direction du couple.
 
Pouvez pas regarder où vous marchez !  



Elle finit par redresser le petit pour que ses pieds retrouvent le sol, et alors qu’il semblait retrouver son équilibre, une idée vint en tête de sa sauveuse : il s’agissait de son premier contact physique avec un être vivant depuis plus d’une année, voire deux d’ailleurs. Elle se retourna enfin vers l’enfant pour lui adresser un avertissement.
 
Fais attention à toi, les gens ne sont pas agréables pour la plupart et n’hésiterons pas à te marcher dessus.  

 
Elle n’attendit aucune réponse et reprit son chemin vers la ville sans même faire attention à si elle était suivie ou non. Arrivée en périphérie de la ville, elle s’arrêta et prit la parole, à voix haute, pour elle-même.
 
Bon je dois trouver où manger ce soir.

 
Durant les séances explications du contexte mondial que le commandant avait pu donner à Kanäe durant sa traversée sur la navire gouvernemental, où elle avait d’ailleurs appris les problématiques de ce monde et les factions en présence, ce dernier lui avait expliquer que dans le monde, tout s’achetait, la nourriture y compris. Pour une jeune femme qui avait vécu sur le troc toute sa vie, la notion était difficile à assimiler. Ainsi, elle devait trouver un endroit où manger, et de préférence sans payer.
 
 

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Erwin
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Dim 22 Mai - 11:26
Il suffit d'un seul être... [2]

Une main salvatrice. Erwin la regardait avec admiration. Il lui sourit, se mit sur ses deux pieds et acquiesça à tout ce qu'elle dit. Il ferait attention et les gens étaient tous des imbéciles, c'était noté. Il n'avait pas attendu qu'elle le lui dise pour le constater cependant, mais ça aurait été impertinent de dire cela alors qu'il s'était mis dans cette situation gênante. Ses lèvres fendirent son visage en une grande expression de reconnaissance. Puis, un instant plus tard elle partit. Il ne put s'empêcher de la suivre quelques minutes, jusqu'à l'orée de la ville. La seule de l'île par ailleurs. Surmontée de son grand temple, elle était à la fois le centre de l'activité culturelle des lieux mais aussi, apparemment, son centre politique. Bien souvent, des hommes faisaient des discours pour rameuter les foules. Les enfants n'y assistaient pas. Après tout, la politique, c'était une histoire de grands.

Prenant le temps d'observer discrètement la jeune femme de dos, le rouquin nota que sa chevelure verte était vraiment étrange. Il n'en avait jamais vu de pareille. En classe, il avait récemment appris que seuls certains pigments étaient présents dans les cheveux, et qu'il n'y avait qu'un moyen de leur donner une couleur anormale : une teinture. Mais ça ne semblait pas être son cas, ses racines avaient l'air parfaitement uniformes. Alors on lui aurait menti ? Tout en se posant ces multiples questions, il finit par attraper le bas du haut de la jeune fille qui avait sûrement environ cinq ans de plus que lui. Ses paroles l'avaient intrigué. Elle cherchait quelque chose à manger ? Il pouvait l'aider !

- Merci de m'avoir aider, dit-il d'abord. Je... Il n'y aura personne chez moi. Tu veux venir manger avec moi ce soir ?

Il n'attendit pas sa réponse pour prendre sa main et l'entraîner chez lui. Sa maison était plutôt grande pour une seule personne, mais c'était normal. Elle avait à l'origine été construite pour le chef de l'île. Pourtant personne n'y portait attention, pas plus qu'à la belle porte en chêne massif, pas plus qu'à la baie vitrée qui donnait une vue sur la mer, pas plus qu'à l'étage composé d'une demi-douzaine de chambre ou à la cuisine aménagée. Le garçon ne faisait plus attention à tous ces détails depuis longtemps, car malgré ces superbes aménagements, il n'y avait pas de touche personnelle. La vaisselle était toujours faite après chaque repas, la table nettoyée, une personne venait faire le ménage tous les trois jours... On aurait dit que personne ne vivait ici. Même la chambre du rouquin ressemblait à une chambre d'hôpital stérilisée. Pas de photo, pas de dials.

- Tu veux manger quoi ?!

Il ouvrit le frigo. Des légumes, du poisson, un peu de viande. Beaucoup d'aliments, et quelques condiments. Tous rangés selon un ordre qui dépassait le garçon. Erwin se préparait lui-même tous ses repas, alors même s'il n'avait rien d'un chef, il était tout de même apte à faire plein de choses ! Son regard émerveillé se portait sur l'intérieur du frigo tandis qu'un filet de bave commençait à dégouliner le long de ses babines. Il était affamé ! Pourtant, il n'était pas tard. A cette âge, après tout, l'estomac était un trou sans fond.

- Papa ne reviendra pas, alors on a tout le temps qu'on veut. Il travaille dur, alors il faut que je sois fort, se dit le rouquin à lui-même en retenant encore ses émotions à l'intérieur.

Il voulait être fort. Pour son père. Pour Léon. Et pour lui-même. Que faisait son père à longueur de journée ? Il ne le savait pas. Tout ce dont il était conscient, c'était que le dîner n'allait pas se préparer tout seul.
Erwin
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Kanäe Toupex
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Kanäe Toupex
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Dim 22 Mai - 19:16
Bye Bye Solitude

 
Le gamin roux que la jeune fille avait récupéré avant qu’il ne tombe au sol était bien singulier, il ne devait pas connaitre la prescription parentale disposant qu’il valait mieux éviter de parler, de suivre, voire même d’enlever des inconnus. Mais quoiqu’il en soit il avait suivi l’orpheline jusque devant cette petite cité et avait entendu sa complainte sur son état actuel de faim.  Voilà qu’après un moment d’hésitation il venait remercier la verte et  il l’invitait même à venir manger chez lui. La Toupex hésitait clairement à suivre le petit et était animée par deux intérêts ambivalents. Elle mourrait de faim et savait pertinemment qu’elle n’avait pas assez d’argent pour manger à sa faim mais d’un autre côté, elle préférait ne pas avoir à parler à des inconnus, sachant que toute personne vivante était aujourd’hui inconnu pour elle. Son choix fut néanmoins vite fait lorsque la petite tête lui attrapa la main et l’emmena en direction de sa maison, elle aurait pu résister mais à quoi bon ? Elle avait tout à gagner à suivre le gamin : un repas, un toit et peut-être même un lit pour la nuit.
 
L’aspect matériel de la chose n’était cependant pas le plus intéressant pour la jeune femme, elle trouvait en cette rencontre enfin une nouvelle compagnie. Alors certes, cette compagnie n’avait que dix ans mais il était innocent et ne demandait rien à personne, il vivait sa vie de petit garçon sans se soucier de détails politiques ou des drames de la vie. Elle se laissait donc trainer par ce petit bout d’homme devant elle qui semblait plus que pressé de rejoindre sa maison, et quelle maison ! Le petit duo arriva rapidement devant une imposante bâtisse d’un style très moderne et bourgeois, la verte n’avait connu toute sa vie que des petites maisons en bois que son clan construisait avec très peu, voire trop peu de moyen. Ici, le constat était bien différent et la jeune femme se tenait alors devant un petit palais. Le petit poussa la porte confirmant ainsi qu’il s’agissait bien de sa maison, enfin de celle de ses parents. En entrant, les vieilles habitudes de chasseur qu’avait pu engranger la jeune femme refirent surface bien rapidement et c’est ainsi qu’elle détailla rapidement son environnement : de grandes pièces, des fenêtres gigantesques, une vue sur la mer paradisiaque, des meubles de tous les côtés et surtout, SURTOUT, une cuisine incroyable. Dans celle-ci se trouvait beaucoup d’équipement dont Kanäe ne connaissait même pas l’existence, elle se rapprocha du frigo, puis de la gazinière et enfin du four. Elle fut néanmoins sortie de ses interrogations par la voix du petit Dog qui lui demandait ce qu’elle souhaitait manger pour le diner. Elle se retourna ensuite, et regarda instinctivement à droite et à gauche en se penchant pour voir s’il n’y avait personne d’autre dans le bâtiment et où était les parents du petit qui seraient probablement ceux qui prépareraient le repas mais aussi ceux qu’il faudrait remercier en plus de l’enfant. Enfant qui était d’ailleurs perdu devant ce que la jeune herboriste prenait pour un grand placard avec une lumière à l’intérieur, elle n’avait pas encore senti le froid qui se dégageait de l’engin.
 
Quoiqu’il en soit, le petit finit enfin par annoncer qu’il n’y avait que lui et que son père ne reviendrait pas pour la soirée, apparemment il travaillait beaucoup et cela causait une grande peine au petit et, par assimilation, à l’adolescente. Celle-ci s’approcha enfin de son hôte et s’accroupit pour se mettre à son niveau, elle nota au passage que l’armoire lumineuse était froide et pleine de denrées périssables. Etrange, dans son clan on plaçait ce genre d’aliment dans le sel pour leur assurer une conservation optimale, mais cela n’avait pas vraiment d’importance à l’heure actuelle. Elle concentra donc son attention sur le petit qui semblait refoulé beaucoup de chose au fond de lui, apparemment les deux jeunes n’étaient pas si différents.
 
Dis-moi, beau jeune homme, comment tu t’appelles ? J’aimerais connaitre le nom de mon sauveur pour pouvoir le remercier, celui sans lequel je mourrais de faim dehors.

 
Sur une personne adulte, cette phrase représentait de la flatterie de bas étage, voir même une proposition indécente et Kanäe aurait mieux choisit ses termes, mais envers un petit homme triste comme le roux, il fallait savoir et pouvoir lui remonter le moral. Elle ne voulait pas que son petit hôte, et bientôt futur cuisinier lui éclate en sanglot dans les bras, quoique cela entrainerait peut-être la même réaction chez la plus grande. Ainsi ils pourraient vider leurs sacs ensembles et s’échapper un peu plus de la solitude qui semblait agiter leurs jeunes esprits fatigués. Une certaine curiosité naturelle de la verte la poussait à vouloir demander où était le père du rouquin, où était sa mère, mais tout cela attendrait un petit peu, au moins que les deux protagonistes se connaissent un peu mieux. Kanäe décida donc de jouer sur un registre moins déprimant pour améliorer ses connaissances sur le monde extérieur.
 
Il faut que je te dise que je viens d’une île où il n’y avait pas tous ces appareils électriques que tu as dans cette cuisine, alors j’ai plusieurs questions. Qu’est-ce que c’est que cette armoire froide où tu entreposes la nourriture ? Et ces plaques noires à trou là-bas ? Et cette boite incrustée dans un meuble avec une plaque en fer à l’intérieur ?  Et pour le repas, c'est toi qui va faire la cuisine alors ?  

 
La Toupex venait de décrire tour à tour, le frigo la gazinière et le four avec des descriptions que l’on pourrait qualifier de personnelles. Mais plus la conversation avançait, plus elle en oubliait sa solitude, peut-être l’enfant était-il dans la même situation.
 
 

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Mar 24 Mai - 18:55
Il suffit d'un seul être... [3]

La fille aux cheveux verts s'était avancée vers le jeune garçon dans le but de le réconforter, du moins à première vue. Il sentit sa bonté dans ses douces paroles, tout autant que son inquiétude. Pourtant, ses yeux semblèrent refouler des larmes de solitude, à mesure que le temps avançait. Il avait l'impression d'aller de mieux en mieux. En fait, il allait bien. Enfin, lorsqu'elle parla, il crut la voir sous un jour très flatteur. Elle était gentille, belle et en plus elle avait bon fond. C'était incroyable, c'était rare les personnes comme ça. Malgré l'écart qu'ils avaient en âge... Il se sentait proche d'elle en quelque sorte. Comme s'ils partageaient quelque chose en commun. Peut-être ce gouffre dans leur cœur. Ainsi il ne chercha pas à contenir ses émotions de joie et d'amusement. Son regard passa rapidement de celui qui caractérisait sa condition d'enfant isolé à celui d'enfant sociable. Il lui prit les mains, créant ainsi une promiscuité avec la jeune fille. Elle avait l'air d'une amie.

- Je m'appelle Erwin ! Erwin Arsenal et toi ?

Arsenal... Le nom de famille de son père. Un véritable fardeau à porter, raison pour laquelle il l'oublierait des années plus tard. Il aurait aimé avoir autre chose à dire mais il pensait plus avec son estomac qu'avec sa tête. Celui-ci gronda pendant un long moment et il s'amusa à fouiller dans les tiroirs pour sortir les ustensiles nécessaires. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? La réponse à cette question n'arriva pas avec les multiples interrogations de son invité. Elle découvrait ces lieux et soulevait tous les mystères qu'ils renfermaient. Bien sûr, dans les détails, Erwin aurait sûrement dit « C'est de la magie. ». Il ne connaissait pas l'état actuel des technologies créées et importées sur l'île en collaboration avec le Gouvernement Mondial. Cependant, il avait les réponses les plus basiques.

Ainsi en prenant les objets uns à uns dans la cuisine, il put répondre à la jeune fille. C'était un frigo, pas une armoire. Il y avait un système de refroidissement qui fonctionnait de manière totalement énigmatique pour le garçon. Celui-ci continua en indiquant les plaques à gaz. Il en alluma d'ailleurs une en sortant un étrange appareil dont il avait oublié le nom, et qui près du feu permettait aux flammes de s'éveiller de leur torpeur. Un allume-gaz, tout bêtement. Mais il n'avait pas encore fait le lien entre les différents termes de vocabulaire. Il n'eut cependant aucun mal à nommer le four, et à en énumérer les fonctions : faire chauffer des pizzas, des gratins, des tartes...

- Oui, je vais cuisiner ! Ajouta-t-il enfin au terme de l'énumération des différents composants de la cuisine.

Et alors qu'il terminait enfin le tour de son petit monde culinaire, ses yeux se portèrent à nouveau vers le frigo. Comme il n'avait pas eu de réponse, il devrait décider par lui-même ce qu'il allait faire le soir même. Acquiesçant intérieurement, il décida finalement de procéder par ordre : d'abord une tarte avec une sauce à la moutarde qui badigeonnerait la pâte brisée, faite par un commerçant du coin, quelques tranches de saumon, des lamelles de courgettes et une demi-douzaine de tomates cerises coupées en deux, le tout enfourné pendant une demi-heure. Une fois cela enfourné, il décida de commencer à préparer un accompagnement. Des pâtes ? Ou plutôt d'autres légumes ? Sortant un peu de salades, il lava celle-ci à la main et l'essora ensuite avec précaution. Enfin, il prit soin de couper et d'écarter le cœur pour garder des feuilles de laitue en bon état. Il prépara par la suite sa vinaigrette maison, un fond de moutarde, de l'huile d'olive, quelques morceaux d'échalotes, du sel et du poivre. Lorsque le tout fut prêt à être servi, il passa les assiettes et les couverts à la jeune femme pour mettre la table et apporta les verres et l'eau dans une carafe.

Enfin, il ne put s'empêcher de sortir une bouteille de soda pour agrémenter le repas d'une boisson pétillante. Lorsque la tarte fut enfin prête, il la sortit du four et arriva à table, ayant passé le temps de sa préparation à rigoler sur l'école et les choses qu'il y apprenait. Le soleil était bien haut dans le ciel au moment où il remercia une présence mystique, sans conviction, pour avoir permis ce repas en compagnie de la nouvelle arrivante.

- Tu sais, le repas est toujours meilleur quand il est pris avec d'autres personnes.

Sans cela, il se retrouvait face à quelque chose de fade malgré tous les arômes du monde. De fade et de vide. Tout comme cette maison. En regardant par la baie vitrée, il pouvait observer le faible mouvement des vagues à l'extérieur. Soudain il se retourna vers la jeune fille et lui dit avec le regard pétillant :

- Tu as déjà voyagé ? T'as été où ? Tu connais quoi du monde ?

Et tandis qu'il menait cet interrogatoire avec la curiosité qui caractérisait son âge, plus loin un groupe d'hommes aux chapeaux melons entrait dans le temple.
Erwin
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Mar 24 Mai - 19:54
Le petit débrouillard

 
Le petit homme s’appelait donc Erwin, Erwin Arsenal. Elle aimait mettre un nom sur visage et ici c’était encore vrai, elle commençait à se prendre au jeu, à sourire devant la jovialité du gamin en oubliant peu à peu ses idées noires. Puis la politesse la plus élémentaire revint en esprit de la jeune femme, cela faisait un certain temps qu’elle n’avait pas eu à se présenter à quelqu’un depuis longtemps, elle avait en effet jamais donné son nom ni sur le bateau de la marine qui l’avait trouvé, ni sur le navire commercial qui l’avait emmené sur l’île. Elle avait vécu toute sa vie au sein d’un petit clan où tout le monde se connaissait et en réalité, elle ne s’était peut-être plus présentée depuis sa tendre enfance, où les adultes s’amusaient à demander son nom à la petite. La Toupex répondit enfin à la question de celui qui abandonnera son nom quelques années plus tard au profit d’un nom plus… animalier. Elle avait un large sourire aux lèvres pour transmettre de bonnes ondes au petit.
 
Je m’appelle Kanäe Toupex, et je suis vraiment très heureuse de te rencontrer.  

 
Puis, après la phase de présentation, on entra dans une phase d’émerveillement pour la jeune fille, un émerveillement technologique bien évidemment. Elle découvrait en ce jour le frigo, la gazinière et le four. La gazinière et le four ne faisait que remplacer le bon vieux feu de camp qui brûlait en permanence au milieu du son village et où les repas du clan étaient préparés. Mais ces outils électriques étaient beaucoup plus pratique, plus petit, mon dangereux et bien plus simple d’utilisation. Rater une cuisson à la flamme était assez simple, il suffisait de laisser la casserole trop longtemps sur le feu mais avec ces plaques et surtout avec ce four disposant d’un minuteur : tout était beaucoup plus simple. Mais le véritable émerveillement ne venait pas de ça, mais bien de l’armoire réfrigérante : ce frigo. Quelle belle invention pour la jeune femme, elle comprenait que le froid remplaçait le sel et que la préservation des chairs et des aliments étaient bien meilleure. Grâce à cela, on pouvait garder ses denrées plus longtemps et surtout à l’abri des animaux. Enfin, dans le cadre de cette maison, le pillage animal ne semblait pas être un problème comme il l’était sur son île natale. Elle était tout simplement envieuse de ne jamais avoir connu ce merveilleux appareil dans son enfance et se promit alors d’en avoir un à elle un jour, ce rêve n’avait pas réellement fait long feu.
 
Puis fut venu le temps pour le petit Arsenal de faire le repas, il déclara donc qu’il allait cuisiner et commença à sortir des ustensiles et des ingrédients en commençant à parler de son activité d’écolier et de toutes les choses qu’il  pouvait y apprendre. Kanäe écoutait le récit avec intérêt et ne loupait pas une miette des enseignements du petit mais aussi de sa technique de cuisinier. Il n’avait que dix ans mais était incroyablement débrouillard pour son âge, il semblait exactement savoir ce qu’il faisait et savait même se servir de ce four qui semblait incroyablement complexe à l’autre énergumène présente dans la pièce. Kanäe répondait aux dires du jeune homme en lui expliquant que d’où elle venait, il n’y avait pas d’école mais seulement une des femmes qui faisait la classe aux enfants. Les cours étaient d’ailleurs largement orientés vers les choses de la nature que sur l’histoire, la géographie. La seule chose sur laquelle la verte était excessivement callé était les mathématiques. La  chasse n’était pas seulement une question de pratique mais aussi de théorie, et le tir à l’arc, le lancer de dague ou autre supposait de fortes connaissances en math.
 
Mais bref, les discussions sur le savoir de l’un et de l’autre s’enchainaient et rapidement le repas fut prêt. La verte fut investie de la tâche de mettre la table et rapidement les deux jeunes se retrouvèrent attablés l’un en face de l’autre. Le gamin, en s’asseyant, notifia qu’il préférait manger avec quelqu’un que seul, entrainant une réponse immédiate de la Toupex.
 
Ah ça, je suis bien d’accord avec toi. Cela fait presque un mois que je mange seule… Je vois viens ce que tu veux dire.

 
Alors qu’elle aurait pu se laisser aller à ses pensées de solitude, elle ne repensa même pas un instant à tout ce qui avait pu se passer deux auparavant, un mois auparavant et toutes les choses depuis. Maintenant elle avait trouvé quelqu’un à qui parler, et repensait à ce contact où le petit lui avait pris les mains pour partager un peu de sa présence. Elle ne connaissait cet enfant que depuis quelques petites heures, mais elle se sentait déjà tellement proche de lui, il était gentil, agréable et surtout, il était pur. Il n’avait pas vu les atrocités du monde, celles qui avait sauté aux yeux de la jeune fille alors qu’elle ne s’y attendait pas. L’affection de la belle pour le petit roux ne faisait que grandir et un sentiment de protection commençait clairement à naître en elle, elle était la plus grande et commençait à se faire une mission de le protéger. Elle souriait en regardant le petit, presque comme une femme amoureuse, mais elle ne l’aimait pas comme on pouvait s’y attendre, elle commençait à l’apprécier comme son petit protégé. Puis vint la question de sa part, celle qui supposait qu’il n’avait jamais bougé de cette île. Où la verte avait-elle voyagé ?
 
Je n’ai pas voyagé Erwin. Je suis restée les quatorze premières années de ma vie sur une petite île végétale nommée Noréa, avec ma famille et mon clan. Puis, je suis partie il y a deux semaines de cette île parce que…

 
Elle bloqua un petit instant en ravalant un peu de salive, se demandant ce qu’elle devait dire, apparemment il souffrait autant de solitude alors ses parents avaient-ils subis le même sort que les siens. Elle préféra éviter le gros du problème pour le moment.
 
Parce que j’y étais la dernière personne présente. Donc j’ai décidé de partir pour explorer. Un bateau de la marine m’a récupéré et m’a déposé sur un navire de tourisme jusqu’à ce que j’arrive ici.  Ce que je connais du monde, je l’ai appris de ce commandant de la marine. Il m’a expliqué les conflits qui pouvaient exister entre les pirates et le gouvernement mondial.  

 
La jeune femme ne lui cachait rien, elle n’avait pas mentionner le massacre de son clan mais savait bien que le sujet arriverait sur la table à un moment ou à un autre, elle décida donc de le lancer elle-même pour avoir la réponse du petit et ainsi adapter sa réponse en fonction de celle du petit. Elle laissa donc un petit blanc s’installer en mangeant le plat préparé par l’enfant. Celui-ci était excellent, et non pas parce que la jeune femme n’avait rien mangé depuis plus de vingt-quatre heures mais bien parce qu’Erwin gérait son sujet. Il était temps d’éclaircir la situation, ce qu’il se passait dans cette grande maison.
 
C’est excellent Erwin, je suis impressionnée qu’un garçon de ton âge s’en sorte aussi bien en cuisine, j’ai quatre ans de plus que toi mais je ne m’en sors pas aussi bien que toi dans ce domaine. Tu es un vrai petit débrouillard ! Mais tu n’as personne qui te fait à manger habituellement ? Tu es seul dans cette maison ? Tu m’as parlé de ton papa non ?   

 
La jeune femme avait clairement peur de faire de la peine au petit mais elle savait aussi comment le réconforter, après tout, leurs situations n’étaient pas vraiment différentes et même si la famille de chacun n’avait pas subit le même sort, ils savaient ce que faisait le fait de ne plus avoir de famille.
 
 
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Jeu 26 Mai - 19:45
Il suffit d'un seul être... [4]

Kanaë... Il s'agissait d'un prénom vraiment spécial. Mais il était joli. Dans l'esprit du jeune garçon, il s'agissait d'un prénom admirable. Celui d'une jeune fille qui s'était montré gentille avec lui. Sur cette île, pour une personne de son âge, c'était assez exceptionnel. À part quelques personnes éloignées du culte, ainsi que la famille de Léon, il n'y avait personne qui se montrait aussi aimable. Après avoir écouté ce qu'elle avait à dire sur sa famille, Kanaë finit par manger, complimenter le jeune garçon qui sourit à pleine dent et lui poser quelques questions. Il n'y avait pas réellement à réfléchir, il était débrouillard par la force des choses. Réfléchissant pourtant, malgré ses propres recommandations, il finit par dire sur un ton un peu perdu :

- Je... Mon papa travaille beaucoup... Et...

Il avala une bouchée, cette fois-ci les larmes aux yeux. Sa famille avait éclaté depuis longtemps, et il ne connaissait pas les circonstances dans lesquelles cela s'était vraiment passé. Sa mère avait juste disparu du jour au lendemain. Ses photos s'étaient volatilisées. Pourtant, il aurait aimé qu'elle laisse une trace de sa présence quelque part. Déglutissant, il regarda la jeune fille en face de lui, posa sa fourchette et s'essuya le regard. Puis il renifla un peu, descendit de sa chaise et attrapa un mouchoir à proximité. Essuyant plusieurs fois son regard, il finit par répondre à la question de la demoiselle :

- Je peux faire les choses tout seul alors papa a dit... Il a dit que ce n'était pas la peine...

Il acquiesça à ses propres paroles avant de se remettre à table et de finir son assiette en quelques minutes. Il se leva ensuite sans dire un mot, débarrassant sa vaisselle dans l'évier, et attendant que la Toupex ait terminé. Ses larmes n'avaient pas coulé. Il était sauf. Pourtant, quelque chose en lui était comme bouleversé... Et en regardant le ciel se couvrir rapidement en début d'après-midi et les gouttes d'eau tomber sur le sol, il ne put s'empêcher de pleurer silencieusement, s'approchant de Kanaë près de laquelle il cherchait sûrement le réconfort que ses parents ne lui apporteraient jamais. Il n'avait ni famille, ni support. Léon était parti, Louise était morte. Ses amis...

Quelques minutes auraient pu suffire pour qu'il se calme, mais tandis que le ciel tonnait, ses pleurs et cris devenaient de plus en plus forts. Le sommeil l'attrapa en milieu de journée, alors que le soleil restait caché derrière les nuages.

- Je ne veux pas être seul, Kanaë... Je...

Le temps semblait s'interrompre par moments, tandis que ses pleurs s'arrêtaient. Il ne pouvait s'en empêcher. Il s'en empêcherait pas. Une fois son visage sec, il se souviendrait de ce moment comme le début d'une période de bonheur. Un des instants les plus heureux de sa vie.

Deux mois plus tard...

L'odeur des pancakes dans la poêle devrait réveiller la verte. Erwin était devant la gazinière, le regard pointé vers l'extérieur. Il attendait que sa colocataire se réveille. Son père n'avait rien dit lorsque le rouquin lui avait annoncé l'emménagement de la demoiselle. Il l'avait croisée, un matin, mais ça n'avait pas semblé l'intriguer. Il était trop occupé par son travail pour la considérer comme une gêne, passant la plupart de ses soirées au temple.

- C'est l'heure du petit-déjeuner ! Il est déjà dix heures !

La voix du rouquin se porta à l'étage avec aisance. Quand ils ne passaient pas leurs nuits à parler, les deux amis avaient leurs propres espaces privés. Les vacances d'été avaient par ailleurs commencé depuis une semaine : cette longue période d'interruption de cours était pour une fois bénéfique au moral du garçon qui y trouvait un temps à consacrer à l'étude de ses vraies passions. Il avait commencé à bouquiner un livre sur les changements de temps sur Grand Line. À dix ans, c'était un peu précoce certains auraient tendance à dire. Mais soit, il s'en fichait.

Alors que le pancake allait recouvrir la pile déjà présente dans une assiette sur la table, le jeune homme regarda le programme de la journée, fait pas ses soins la veille au soir. Ils allaient pouvoir aller pêcher près de la crique, car selon les pêcheurs de nombreuses prises devraient pouvoir être faites là-bas. Ensuite, ils pourraient manger leurs prises et... Oh, la porte d'entrée ? Un homme entra. Erwin le regarda. Il sentit un froid lui parcourir le dos. Un chapeau melon. Une arme. Un coup de feu.
Pour ce post, ça a été vu avec Kanaë.
Erwin
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Jeu 26 Mai - 20:58
Le début d’une longue histoire

 
Quelle question la jeune femme n’avait pas posé là, elle venait de déclencher une grande tristesse chez le petit roux mais au final, ce n’était peut-être pas plus mal : autant se livrer l’un à l’autre, chacun en avait gros sur le cœur. Il commençait à bégayer sur le travail de son père sans réussir réellement à trouver ses mots. Néanmoins, cette peine qui grandissait dans le cœur du jeune homme, la Toupex ne la connaissait que trop bien mais elle ne montra pas sa peine, pas le moins du monde. Elle se devait d’être forte, pour la mémoire de son père, de sa mère ou plus généralement de son clan, pour pouvoir soutenir le gamin qui était sorti de table pour aller chercher de quoi essuyer ses yeux. Il le faisait seul, il tenait bon et ne craquait pas… L’interlocutrice de l’Arsenal  était épatée par la force morale du gosse, à son âge, même dans le contexte dur de son île, elle n’aurait probablement pas eu la force morale d’Erwin. Puis il revint à table et reprit ses explications, son père apparemment lui avait expliqué qu’il pouvait faire les choses seul et que ce n’était pas la peine. La peine de quoi ? De s’occuper de son garçon ? De le réconforter dans les moments difficiles de sa vie ? D’au moins lui trouver quelqu’un pour lui tenir compagnie ?
 
L’adolescente était totalement déçue et dégoutée de la situation dans laquelle le petit, elle en voulait énormément à celui qui avait plongé un enfant de cet âge dans cette situation.  Le petit quittait la table et celle qui n’avait pas encore terminé repensait à cette situation, elle ne pensait plus à sa solitude, à la mort des siens mais plus qu’à une chose : cette rage qui venait de naître en elle contre cet homme qu’elle ne connaissait pourtant pas le moins du monde. Elle ne se retiendrait de frapper cet homme si elle l’avait devant lui que pour ne pas peiner davantage celui qu’elle considérait dorénavant comme son petit protégé. Et c’est à cet instant qu’elle se comporta pour la première fois comme une grande sœur envers son petit frère avec Erwin Arsenal.
 
Alors qu’elle emmenait sa vaisselle vers l’évier, elle vit le petit se planter devant elle, il ne faisait pas de bruit mais n’en avait pas besoin : des petites soubresauts agitaient son corps d’enfant et ses joues étaient maintenant recouvertes d’une petite cascade d’eau, de larme. Elle déposa son assiette sur la table et fit quelque chose qu’elle ne pensait plus possible, elle se pencha et prit l’enfant dans ses bras déclenchant alors la peine du petit qui se mit à crier et à pleurer de plus en plus. Elle se redressa alors avec le petit toujours dans les bras en le portant contre elle avant de s’affaler avec lui dans le canapé.
 
Ne t’inquiète pas Erwin, et n’ai pas honte de verser quelques larmes, il n’y a aucune honte à ça. Tu sais, moi aussi j’ai été seule… Mes parents, mes amis, ma famille, mon clan… Ils ont tous été pris par un homme horrible, un pirate… Lâche toi devant moi et ne craint rien, je comprends ta peine mieux que personne.

 
Elle venait de donner des conseils à son ami mais elle se rendit compte qu’elle ne les appliquait pas pour elle, et une première larme commença également à perler sur son visage, suivie d’une autre et le processus ne s’arrêtait plus. Le gamin devait sentir les larmes de la jeune femme tomber sur son visage mais entre deux sanglots il eut la force de seulement lâcher quelques mots, ou plutôt un souhait : Il ne voulait plus être seul. La réaction fut immédiate, Kanäe ne sécha pas ses larmes et les laissaient clairement sortir, elle avait rencontré le même qu’elle, une personne qui comprendrait, une personne qui l’accompagnerait : une personne qui pourrait devenir sa famille. C’était presque une évidence à ses yeux, le petit serait dorénavant sa famille.
 
Ne t’inquiètes pas, tu ne seras plus seul, je te le promets… Je resterai avec toi sur cette île et tu ne seras plus jamais seul… Petit frère.

 
Elle avait lancé ça sans vraiment y penser, plus comme un surnom que comme une vérité… Mais au fond, n’était-ce pas une vérité ? N’était-il pas aujourd’hui son petit frère ? Ce nouveau surnom allait rester, des années plus tard ils seraient toujours liés par cette relation fraternelle.
 
Le petit s’endormait tranquillement dans les bras de la verte, une première soirée qui débutait une période de joie et de complicité pour ces deux jeunes.
 
Deux mois plus tard
 
Ah le soleil, il était peut-être le siège de la vie, celui qui permettait la vie sur cette terre et réchauffait le cœur de beaucoup mais il était surtout l’ennemi de ceux qui ne se levait pas tôt. Dans cette grande bâtisse Kanäe avait sa propre chambre et son propre lit avec un matelas incroyablement doux et confortable : il s’agissait d’un espace privé qu’elle n’avait jamais connu au cours de sa vie avant de croiser la route de son protégé. Deux mois avaient passé et le duo n’avait rien vu tant leur bonheur était total. Il parlait très souvent et très longtemps, tous les soirs ou presque, et maintenant l’un comme l’autre connaissait tout ou presque de la vie de l’autre. Kanäe avait raconté ses histoires d’enfance à Erwin, et lui avait livré également une grande quantité de ses secrets. D’ailleurs, en parlant de secret, le père du petit était passé à la maison mais Kanäe ne l’avait pas croisé. Il savait que son fils avait une colocataire mais s’en fichait royalement, c’était donc aussi bien que la petite chasseuse ne l’ait pas croisé : elle n’était pas certaine de se retenir de lui planter une dague dans la jambe.
 
Quoiqu’il en soit, la vie était douce sur cette petite île et les petits se contentaient de peu de chose, il allait à l’école tous les jours, enfin plus depuis une semaine, elle se réveillait en milieu de matinée et préparait le déjeuner. Ils mangeaient ensemble et elle le récupérait à la sortie des cours le soir pour se promener, chercher des livres ou jouer à un jeu ou autre. Elle voyait que les centres d’intérêt du petit commençaient à se développer et notamment l’étude des phénomènes climatiques alors que sa grande sœur restait fidèle à la botanique. La vie était douce et belle…
 
Pour en revenir à notre dormeuse dérangée par le soleil, celle-ci fut réellement sortie de ses rêves par la voix d’Erwin qui annonçait l’heure du petit déjeuner. Elle n’arriva à prononcer que peu de mots pour notifier avec élégance sa venue à son hôte.
 
J’arrive !!!

 
Elle venait seulement de s’asseoir dans son lit lorsqu’elle entendit des pas sur le parquet de l’étage du bas, ce n’était pas le roux… Elle connaissait bien le bruit du petit lorsqu’il marchait et ce n’était pas lui, qui était là ? Le père ? Elle restait assise pour ne pas descendre et croiser l’homme, mais tout à coup : un coup de feu. La réaction fut imminente, la verte sortit de son lit en toute hâte en récupérant ses dagues sur sa table de nuit et descendant les escaliers en hurlant.
 
Erwin !!!!!!

 
Il ne fallait pas que le petit soit blessé, ou le tireur passerait un sale quart d’heure, mais serait-elle capable d’ôter la vie à un homme ?
 
 

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Dim 29 Mai - 19:01
Il suffit d'un seul être... [5]

Le coup de feu était parti. Erwin, le regard perturbé, mit un temps à réaliser ce qu'il venait de se passer. Puis la douleur survint, intense et insensée. Son bras avait été touché. Il saignait, comme beaucoup avaient saigné avant lui. Il sentait le liquide chaud s'écouler le long de son poignet, partant du haut de son bras. Était-il mort ? Allait-il bientôt l'être ? Étouffant son cri, il entendit l'homme recharger son arme et déplaça par instinct sous la table. Les larmes semblaient vouloir fuir le long de ses joues mais... rien à faire, il était effrayé, il ne comprenait pas ce qu'il se passait et c'était peut-être pour ça qu'il n'arrivait pas à crier. Et alors qu'un nouveau pas du tireur se fit entendre, la porte d'entrée s'ouvrit en trombe et un homme déboula de dehors.

- Papa ! Hurla le jeune garçon alors que son imbécile de père revenait au bout moment, prenant le tireur par gorge et lui cassant simplement la nuque.

Pas une once d'hésitation. La mort dans sa pratique la plus froide. Erwin n'en croyait pas ses yeux. S'il n'y avait pas une once d'admiration dans son regard, on y trouvait au moins de la peur mélangée à de l'incompréhension. Que venait-il de faire ? Pourquoi lui avait-on tiré dessus ? Pourquoi le regard de celui qui avait aidé à sa conception était aussi... inhabité ? Alors qu'il fit un mouvement vers lui, le garçon ne put s'empêcher de reculer, ce qui déclencha un sourire amusé chez le père. Monsieur Arsenal avait sûrement des affaires plus pressantes à faire que s'occuper de son fils blessé après tout...

En un rien de temps, pourtant, il vint saisir le garçon par son bras valide et l'emmena sur le canapé. Le sang vient bien rapidement salir le tissu. Mais ça ne semblait pas mettre en rage l'homme qui ne supportait pas qu'on mange à cet endroit habituellement. Il se reprochait la situation ? Erwin ne put s'empêcher de laisser couler quelques larmes. Une voix sèche l'interrompit dans sa lamentation.

- Ne pleure pas.

La balle l'avait traversé. Il se contenta de désinfecter la plaie et de la bander en forçant le trait. Une fois cela finit, il se contenta de prendre le cadavre de l'homme qu'il avait tué à l'extérieur et de laisser son fils dans une solitude qu'il comblerait bien assez tôt. Se dirigeant vers Kanaë, en montant les escaliers si elle n'était pas descendue depuis le temps, Erwin s'élança dans les bras de la jeune fille. Il commença à pleurer à chaudes larmes.

- J'ai eu tellement peur... Tellement peur...

Tout en continuant à pleurer, il évita de s'agiter. Le sang aurait pu recommencer à couler.


Monsieur Arsenal

- Monsieur Arsenal...

L'interpellé regarda froidement l'homme encapuchonné qui s'adressait à lui. Il y avait une relation de pouvoir entre ces deux personnes, et le père d'Erwin n'était certainement pas celui qui avait se laisser marcher sur les pieds. Pour preuve, son interlocuteur baissa le regard et se recula. Lâchant le cadavre sur le sol après avoir emprunté des tunnels qui menaient au temple, le châtain s'assit sur un siège, confortablement. Il craqua quelques-uns de ses os avant de prendre la parole.

- Débarrassez-moi de ça. Mon fils a été blessé. Je veux que ma maison soit mise sous surveillance... Ils sont arrivés on dirait.
- Les hommes aux chapeaux melons nous avaient prévenu... La Guilde des Assassins, « Empty Shadow », en veut à votre vie. Et à celle de votre famille. Ils ont envoyé un amateur et ont laissé filtrer l'information au dernier moment pour vous menacer à nouveau...

Il le savait déjà. Il n'était pas idiot. Le culte de Skarn s'était monté grâce à son intelligence et à la lubie des hommes pour les croyances idiotes. Bien sûr, créer tout cela et le faire accepter lui avait déjà pris plus de dix ans. Mais il continuerait. Même si on lui envoyait une horde d'assassins, il ne fléchirait pas. Un sourire sur le visage, il laissa finalement un temps se passer, sirotant un verre de vin rouge avec un air mélancolique.


Assassins d'Empty Shadow

- Il s'est fait avoir comme un bleu.
- Il ne valait pas la peine... On fait quoi ?
- Réfléchis...
- Tsss. On se retire pour aujourd'hui. Au fait, la gamine à l'étage, elle était pas prévue, t'sais.
- Je sais... Les imprévus rendent les missions intéressantes.
Erwin
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Dim 29 Mai - 23:01
Frayeur


Non, pas encore. La jeune fille ne pouvait tout simplement pas perdre encore une fois un membre de sa famille, c’est avec les larmes aux yeux qu’elle avait commencé à avaler le nombre de marche qui la séparait de son petit frère, mais elle s’arrêta au pied de la cage d’escalier en voyant ce qu’il se passait. Un homme qui ressemblait étrangement au petit venait de tuer un homme armé d’un pistolet sous les yeux du petit propriétaire. Apparemment, à en croire la réaction du gamin, il s’agissait de Monsieur Arsenal, le père d’Erwin donc. Kanäe resta donc cachée, ses armes à la main, prête à s’en servir si le vieil tentait de faire du mal ou d’emporter son fils loin de la Toupex. Elle ne permettrait pas que quelqu’un lui fasse du mal mais pas non plus que quelqu’un l’emmène loin d’elle. Mais le père prit à part son enfant et l’emmena sur le canapé où deux mois plus tôt un lien s’était créé entre les deux enfants. Erwin pleurait de douleur et de peur mais il n’était pas le seul, Kanäe pleurait de frayeur : la frayeur d’avoir cru perdre celui qu’elle s’était promis de protéger mais aussi la frayeur de sa pulsion. Elle était prête, elle aurait pu prendre la vie de cet homme pour le gamin mais elle n’avait pas eu à le faire, et si elle l’avait vraiment fait ? Si elle avait vraiment ôté la vie à un être humain ?
 
Pendant ce temps, le père s’occupait d’Erwin en lui faisant un bandage clairement grossier, mais il dégagea rapidement le plancher en emmenant avec lui le cadavre de l’homme assassiné, elle vit alors que l’Arsenal se dirigeait vers elle. La petite s’essuya alors les joues pour ne pas que son protégé puisse remarquer qu’elle avait pleuré et remonta rapidement les marches pour qu’il la rejoigne, elle se dépêcha d’aller fourrer ses dagues sous son matelas pour ne pas que l’enfant voit ce qu’elle avait été prête à faire. Il y avait de forte chance qu’il ne lui en veuille pas si elle tuait pour lui et surtout pour le protéger mais elle n’aimait pas pensé que ce fragile petit puisse penser qu’elle était une tueuse au sang-froid.
 
Enfin, elle fut rejoint par le roux qui était encore en pleure, il avait eu peur, tellement peur mais quoi de plus normal pour un petit de dix ans ? Elle se pencha alors et le prit sans ses bras comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’il s’endormait en bas ou lorsqu’il avait un coup de moins bien. Elle le souleva du sol et l’emmena sur son lit dans sa chambre et le mettant assis devant elle. Elle entreprit ensuite de défaire le bandage pour le refaire plus correctement, et surtout beaucoup moins serré. Elle enroula la bande délicatement autour du petit bras du roux en lui souriant.
 
Tu ne te rappelles pas la promesse que je t’ai faite petit frère, je t’ai promis de toujours te protéger. Alors peut-être que certaines fois tu seras blesser et que tu souffriras, peut-être que nous serons séparés un jour. Mais ce serment, je ne l’oublierais jamais, et personne ne t’emmènera loin de moi si je ne l’ai pas décidé. Personne ne prendra ta vie.

 
Des assassins étaient aux portes de la villa des Arsenal mais ça personne ne le savait sauf le père du petit. La verte avait néanmoins prévu cette éventualité, pourquoi un tueur serait venu seul ? Et pourquoi s’attaquer à un petit ?
 
Le problème était le suivant : Erwin avait toujours dit que son père avait un travail très prenant et assez obscur, alors le problème venait-il de là ? En tous les cas, il fallait revenir à des choses plus importantes : ne plus laisser le petit seul.
 
Erwin, à partir d’aujourd’hui tu dors dans ma chambre et tu ne t’éloignes plus de moi, c’est d’accord ?  

 
Puis il était temps de partir à la chasse aux informations, elle n’avait que quatorze ans mais avait déjà le sens de l’enquêtrice apparemment. Le plus important était de s’assurer de la sécurité de celui qui abandonnera son nom bien des années plus tard.
 
Petit frère, tu sais ce que fait ton papa comme travail ? Ou tu sais si tu as fait quelque chose de très mal ?  

 
L’ado pariait toutes ses intuitions vers le père, il était étrange que personne ne sache ce qu’il faisait dans la vie, qu’il soit arrivé à l’exact bon moment et qu’il ait tué si facilement un homme : apparemment il n’était pas à son coup d’essai. De plus, il n’avait rien montré alors que son fils avait été blessé, il avait donc l’habitude des blessures et les sentiments étaient bien enfouis. Cet homme qui paraissait assez sympathique si on le croisait dans la rue avait probablement un secret et des informations. Mais ne sachant rien de lui elle ne pouvait pas lui demander, elle ne savait même pas où le trouver. Son regard se porta alors vers la fenêtre, vue sur la mer… Quel calme.
 
Elle caressait tranquillement les cheveux du petit en espérant que celui-ci s’endorme, elle voulait sortir dehors pour voir s’il y avait des traces en dehors de la maison mais sans vouloir alarmer l’enfant.
 
Repose toi petit frère, je suis là. Ne t’inquiète pas.  

 

A l’heure actuelle, il n’y avait rien à faire mais les choses bougeraient sans doute rapidement. 

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Sam 4 Juin - 16:34
Il suffit d'un seul être... [6]

Elle le réconfortait. C'était comme ça qu'on se comportait dans une famille, normalement. Elle refit le bandage du jeune rouquin, celui-là même dont le regard était encore rempli de larmes. Son attitude ouverte envers la jeune fille semblait montrer l'affection qu'il lui portait. Enlacer, s'asseoir, et finalement perdre pied. Il avait peur, pas seulement pour lui, pour elle aussi. Ses yeux rencontrèrent ceux de la verte. Et si il avait d'autres méchants ? Et si... Elle risquait de se faire tuer. De disparaître. Comme sa mère. Comme Léon qui n'était toujours pas revenu. Tout le monde partait, tout le monde disparaissait. Son père ne lui attachait que peu de considération. Il aurait aimé lui montrer son inquiétude, il aurait aimé lui faire voir à quel point il se sentait coupable de lui faire avoir cette attitude, de provoquer chez elle un sentiment de peur. La peur de perdre quelqu'un qu'elle aimait...

- Mon papa...

Il s'arrêta avant de répondre. Que faisait son père ? Il... il était à la tête d'un groupe ? Il avait un travail prenant en tout cas. C'était un peu comme le maire de l'île. Enfin l'autre maire. Il dirigeait des cérémonies ! C'était lui qui avait organisé les funérailles de Louise, plus de deux ans auparavant. C'était ça, peut-être. Tout ce qui touchait à la croyance de l'île était régi par l'Arsenal. Mais ce mot, « croyance », qu'il avait appris en cours... Le culte de Skarn... Il n'en comprenait pas réellement la portée.

- Papa est le chef du Culte de Skarn, je crois...

Il n'était pas sûr. En tout cas, la seconde question de la jeune fille le marqua beaucoup plus, parce qu'il se tut et commença à réfléchir. C'était vrai, ça, il se l'était toujours demandé : Avait-il fait quelque chose de mal ? Après tout, sa maman était partie. Elle n'était jamais revenue. C'était de sa faute, pas vrai ? Tout comme le fait que son père s'occupait à peine de lui et ne rentrait jamais à la maison, ou presque... Il était responsable de tout ça, il le croyait du fond de son cœur. Et c'est avec ce sentiment qu'il grandirait avant de s'émanciper de cette famille. C'était cette culpabilité qui le pousserait, des années plus tard, à construire sa propre famille et à la chérir.

Ainsi, une fois trop fatigué par la perte de sang, à présent arrêtée, et par les émotions de ce début de journée, il plongea dans un sommeil profond. Ses rêves furent pourtant colorés de rouge. Il sentait son corps répondre violemment aux actes de cette journée.

- Kanaë Toupex, c'est donc toi.

Une voix se fit entendre. Erwin n'était pas en état de la repérer. Il ne comprenait pas les tenants et aboutissants de ces quelques mots qui étaient venus interrompre son sommeil. Et il commença à replonger, quand il aperçut la silhouette d'un homme masqué. Les motifs de ce qui lui masquait le visage étaient clairs : il s'agissait d'un des exécuteurs du Culte de Skarn. Ils étaient envoyés quand la situation devenait critique chez un croyant. Pourquoi étaient-ils ici dans ce cas ? Les enfants n'étaient pas...

- Le jeune fils du maître est ciblé par les assassins de la Guilde « Empty Shadows ». Tu n'es pas de poids à le défendre... Laisse-moi l'emmener en lieu sûr.

Ils allaient être séparés ?! Il ne voulait pas. Mais il ne pouvait pas réagir. Son corps tout entier semblait avoir du mal à réagir... Et merde... Il ne pouvait rien dire. Il ne pouvait pas se réveiller. Grande-sœur...


Monsieur Arsenal

- Maître...
- Guillermot est parti récupérer Erwin. Nous allons envoyer les Exécuteurs pour prendre soin de la Guilde...
- Feront-ils le poids ?
- Je me déplacerai s'il le faut. Mais évitons d'arriver à de telles extrémités.

Le majordome acquiesça. Il valait mieux ne pas en arriver là.
Erwin
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Lun 6 Juin - 10:28
Séparation ?

 
Arsenal père était donc un homme d’influence, un chef de culte … Kanäe n’aurait pu avoir que quelques menues notions de ce que pouvait être un culte mais la réalité n’était pas celle-ci. Sur Noréa, son île natale, ils entretenaient un véritable culte envers la nature : la nature n’était pas seulement un environnement mais bien une divinité. Elle savait que les croyances des humains étaient puissantes et pouvaient pousser plusieurs hommes soumis et relativement faibles vers des extrémités incroyables. Le père du petit était donc une personne importante qui dirigeait son lot de sous-fifres ; ce qui pouvait donc clairement entrainer des représailles sur le culte de Skarn ne faisait pas que dans les actions sympathiques. La jeune fille réfléchissait déjà à un moyen de protéger comme il fallait son petit frère alors que ce dernier commençait à sombrer de fatigue, il n’était pas si simple de protéger un enfant contre des assassins et cela méritait donc de mettre un bon plan en place.
 
Mais ces hésitations ne furent que trop rapidement coupées par l’intervention d’un nouvel intervenant qui venait d’entrer dans la chambre de la verte, là où se trouvaient déjà les principaux intéressés. Il la connaissait, il savait comment elle s’appelait et n’était absolument pas étonné de voir une autre personne que le petit roux dans cette maison. Apparemment, sortir dehors pour étudier les traces humaines ne servait plus à rien, et décidemment, cette maison était un véritable gruyère : on y entrait comme dans un moulin. Le bon côté de la chose était néanmoins que selon ses dires, il ne s’agissait pas d’un assassin mais bien d’un valet de L’Arsenal père ; enfin il était peut-être quand même un assassin mais il ne voulait pas la peau de l’enfant. De plus, la menace était donc avérée, Erwin était la cible d’une guilde d’assassin : les « Empty Shadows ». Ils étaient donc dangereux, organisés et disposaient probablement de beaucoup de moyen et d’expérience, c’est-à-dire donc que la verte n’était pas de poids.  Le culte de Skarn avait donc pris sur lui de protéger le futur Dog, enfin le père se comportait réellement comme tel et pas seulement comme un étranger qui nourrissait seulement un gamin trouvé dans la rue. Le père n’avait seulement trouvé qu’une solution pour trouver que de séparer les deux petits, alors le protéger oui mais le ménager sentimentalement … Apparemment le père s’en moquait complétement, mais la verte ne pouvait pas supporter ça !
 
Je suis désolé mais vous pouvez tout de suite oublier ça. J’accepte que vous emmeniez Erwin en lieu sûr mais je suivrai. Il est jeune, il n’a pas besoin de ça en ce moment, il est trop fragile et fatigué pour supporter une séparation avec moi, et je veux le protéger autant que vous, pardon je veux bien plus le protéger que vous ou que son père. Alors si vous cherchez à nous séparer, vous y passez. Compris ?  

 
La verte reposa le corps endormi de son petit frère sur le matelas en lui calant la tête sur l’oreiller, elle fit le tour de son lit et plongea rapidement ses mains sous le lit en récupérant ses dagues, celles de sa famille. Elle les serrait si fort que de légères gouttes de sang coulaient déjà de ses mains, elle se retrouvait face à un homme inconnu, un tueur probablement mais elle, elle n’avait jamais tué… Elle ne voulait pas en arriver là avec cet homme, ils avaient le même objectif même si pour une il s’agissait d’amour et pour l’autre d’un ordre mais ça ne changeait que peu de chose dans le fond. Elle tenta donc un dernier recours, elle tenta de le convaincre de soit organiser une défense dans cette maison ou de prendre la jeune chasseuse avec lui là où il emmènerait le petit.
 
Je ne veux pas me battre avec vous, nous sommes dans le même camp… Mais je ne peux permettre qu’Erwin me soit enlevé. De plus, réfléchissez, me laisser avec lui est tout bénéfice pour lui : Vous aurez quelqu’un en permanence avec lui, quelqu’un prêt à mourir pour lui, une recrue de plus, et surtout vous n’aurez pas endigué mes tentatives d’intrusion dans votre cachette et ses tentatives de fuite. D’autant que si je vous trouve et que l’on me suit, alors je suis un problème. Si vous m’emmenez, le problème est réglé. Sinon, vous pouvez toujours organiser une défense ici, dans cette maison. Nous connaissons et vous connaissez parfaitement les lieux, la maison est vaste et il y a donc beaucoup de recoins où l’on peut se cacher. Qu’en pensez-vous ? Je suis sûr que Monsieur Arsenal ne sera en tous les cas pas contre l’idée d’avoir une personne supplémentaire pour protéger son fils…. Qu’il aime tant.   

 
Le ton sarcastique de la voix de la future lieutenante ne laissait que peu de place au doute, elle se moquait royalement de ce que pouvait bien ressentir le père mais elle allait pouvoir profiter des pouvoirs de celui-ci dans le but de protéger le petit. Il ne lui resterait plus qu’à faire sa part du travail si l’homme sombre voulait bien la prendre avec eux, à défaut, il aurait à se battre.
 
 
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Dim 19 Juin - 2:03
Il suffit d'un seul être... [7]

L'homme encapuchonné finit par sortir un escargophone blanc et eut un court échange avec la voix de l'Arsenal. Celui-ci était seul décisionnaire, et apparemment il préférait avoir son fils près de lui, ou du moins à proximité. C'était toujours plus sûr que dans cette maison. Les défenses du lieu de culte étaient après tout les meilleures de l'île : pour pénétrer en ces lieux il fallait soit y être invité, soit être suicidaire. Et la Guilde d'assassin ne faisait parti d'aucune de ces catégories, du moins pas à leur connaissance. Erwin, était à nouveau pris entre deux feux. Enlèvement, tentative d'assassinat, des dizaines de faux espoirs... Le petit rouquin ne manquait pas de raisons d'avoir peur ou de se plaindre de cette dixième année d'existence. Pourtant un point positif resterait : il avait rencontré Kanaë, et c'était un cadeau inestimable. Le futur Dog allait avoir une vie bien remplie, et cette femme croiserait son chemin plus d'une fois. Mais pourquoi l'avait-elle quitté à ce moment-là alors ? Il fallait avouer que le risque de se faire trahir était maigre. Il y avait donc forcément une autre raison. Et le jeune rouquin la connaîtrait, un peu plus tard...

- Nous allons déménager dans le Temple de Skarn. Prend l'essentiel.

Il se dirigea dans la chambre d'Erwin pour y prendre quelques affaires, les fourra dans un sac et, prenant le garçon sur son épaule comme s'il s'agissait d'un sac à patates, il parcourut rapidement la ville avec, si elle l'avait suivi, la verte aux pieds. Il se fichait d'ailleurs bien de sa couleur de cheveux inhabituels. Il lui trouvait même un certain charme, et ils ne devaient pas avoir plus de cinq ans de différence... Mais non. Il secoua la tête. Fort heureusement, il restait masqué et personne ne pouvait déterminer exactement ses traits comme cela.

Le métier de Guillermot était un mystère pour la plupart des membres de Skarn. Certains disaient qu'il était le bras-droit de Monsieur Arsenal, d'autres prétendaient à un parasite. Dans tous les cas, un point commun subsistait : il ne remplissait pas toutes les fonctions que ces deux postes requéraient. En réalité, parmi les siens, il restait un homme-à-tout-faire pour le compte du dirigeant. Il aimait la variété de tâches qui lui étaient confiées. De cette manière, il ne s'ennuyait jamais. C'était sa première surveillance aujourd'hui. En entrant par les portes secrètes qui menaient au temple, Guillermot fit attention à ne pas être suivi. Il dirigea Kanaë et Erwin dans une pièce équipée de plusieurs lits, comme un dortoir, et d'un espace de jeu et de livres. La poussière semblait installée dans les lieux, et aucune fenêtre ne donnait à voir sur l'extérieur. S'agissait-il d'une prison ou d'un enfer sur terre ? Quoiqu'il en soit, le rouquin se réveilla quelques instants plus tard et comprit que quelque chose ne tournait pas rond.

- Kanaë, on est où ? C'est...

Il n'eut pas l'occasion de finir que déjà son corps retombait. Il était encore fatigué. Il allait pouvoir s'installer sur le lit... Mais bientôt, alors que le sommeil commençait à poindre à nouveau, un cliquetis désagréable retentit et une arme de jet s'approcha dangereusement du rouquin. Les Empty Shadows se trouvaient face aux jeunes gens, un sourire maléfique sur le visage. Sans un mot, ils s'élancèrent en direction de la verte montrant chacun des dagues en fer simple pour tuer la demoiselle et son petit-frère... Il allait falloir tenir bon quelques instants, le temps que les bruits alertent Guillermot.
Petit post de transition ! Les Empty Shadows de plus haut nous ont retrouvé, ils attaquent !
Erwin
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Mar 21 Juin - 10:01
Premier sang 

 
La décision avait été prise et la grande sœur du principal intéressé avait eu le droit de le suivre dans cette folle aventure. Ce n’était pas cet homme qui était venu les chercher qui avait pris la décision finale mais bien le père du jeune Arsenal par le biais d’un appel escargophonique. Ce père, bien sombre pour la verte, faisait donc la pluie et le beau temps au sein d’un culte religieux bien plus secret et dangereux que ce qu’il semblait être. Malgré tous ses défauts apparents, le dirigeant du culte de Skarn semblait concerner un minimum par la vie de son fils, il aurait simplement pu laisser les assassins massacrer l’invitée et le jeune propriétaire de la maison plutôt que de les rapatrier dans son antre. Quoiqu’il en soit, le départ fut relativement rapide étant donné que l’homme s’était chargé de récupérer des affaires pour le petit roux, la jeune fille de son côté avait fait au plus simple : quelques vêtements de rechange, des plantes séchées de son île natale, une fiole remplie d’un liquide pourpre et ses dagues bien évidemment. Le trio rallia bien vite la nouvelle et temporaire demeure de l’Arsenal et de la Toupex qui fut rapidement enfermé dans une pièce style dortoir sans aucune fenêtre. Bien évidemment, le gamin s’était réveillé et voulait savoir où ils se trouvaient mais ne termina même pas sa phrase avant de retomber dans le sommeil.
 
Même s’il était fatigué de la journée et des quelques jours qui avaient pu précéder ces moments si… spéciaux, il n’y avait que peu de probabilité pour qu’il retrouve le sommeil si rapidement dans un tel état de stress. Selon sa protectrice, il avait été drogué par son père ou cet homme qui était venu les récupérer. Elle se serait en principe indigner d’un tel acte car même à quatorze ans il est difficile de supporter de voir ses proches dans un tel état  mais dans ces circonstances cela n’était pas plus mal. Les choses allaient mal, très mal, des assassins voulaient faire la peau à la famille Arsenal, il avait déjà blessé le petit, les deux plus jeunes de l’intrigue étaient enfermés ne sachant pas réellement où … Erwin n’aurait tout simplement pas pu garder son calme dans de telles circonstances et on le comprenait aisément. Kanäe Toupex, jeune femme si ce n’est adolescente, allait donc tout donner pour ce petit qui lui avait tant apporté.
 
Ne t’inquiète pas petit frère, je suis là. Dors…

 
Le futur Dog dormait déjà mais la veilleuse le rassurait autant que elle, il se trouvait qu’elle était autant sous pression que la cible des assassins en fin de compte. Tout en restant le plus forte possible, elle prit le corps inanimé de l’enfant et le porta sur son lit pour qu’il puisse dormir tranquillement. Elle pensait avoir un peu de répit, être à l’abri dans un pareil endroit mais elle se trompait encore une fois lourdement.
 
A peine avait-elle posé son petit frère que déjà un cliquetis se fit entendre au niveau de la porte, quelqu’un venait de déverrouiller la serrure, plus par peur que par réel sentiment de défense, la chasseuse porta ses mains sur ses dagues, même si elle pensait davantage voir entrer le père Arsenal ou un autre valet. Mais lorsque la porte s’ouvrit, il n’y eut que trois éléments visibles par la seule personne encore éveillée dans la pièce : une jeune femme aux cheveux violets, un homme aux cheveux rouges souriant et portant une large épée et un élément plus urgent : une arme de jet se précipitant sur le rouquin. Clairement, la petite verte ne faisait pas le poids, elle savait se battre avec ses armes, elle savait chasser et avait déjà maté d’impressionnante créature mais ici le schéma était différent : elle se retrouvait face à d’autres humains possédant le sens de la stratégie et ayant bien plus d’expérience. Son seul atout dans cette bataille serait donc la surprise, celle de sa force réelle qui aurait pu être sous-évaluée par les assaillants. Mais chaque chose en son temps, il fallait déjà s’occuper de la première menace portant sur la vie du petit, il ne faisait aucun doute que les assassins des Empty Shadows s’éviteraient probablement tout combat inutile et si le jet portait sur le gosse, ils partiraient sans doute bien vite mais cette solution n’était pas envisageable pour une autre personne.
 
Parer avec ses propres dagues semblait la meilleure idée mais il n’en restait pas moins que le lancer était rapide et que cette possibilité bien trop restreinte, elle protégea donc l’enfant de la manière la plus sûre possible : avec son propre corps en sautant sur lui et plaçant sa jambe dans la direction du jet. Le résultat ne fut pas celui attendu par les tueurs mais bien celui que cherchait la protectrice. L’arme vint se planter dans la chair de la petite lui arrachant alors un large cri de douleur qui ne servit pas seulement à exprimer sa souffrance mais aussi à donner l’alerte. Immédiatement et sans réfléchir davantage, les deux assassins passèrent à l’attaque, après tout pourquoi se retenir ; ils allaient affronter une jeune femme blessée et un gamin endormi. Pour la verte, il fallait donc répliquer, elle s’extirpa du lit pour retrouver le sol, retira l’arme blanche encore fichée dans sa chair et la relança en direction de l’homme qui parait dans grande difficulté avant de se jeter sur la petite avec sa collègue. La représentante féminine des assassins était la plus rapide et arriva avant son collègue sur sa cible portant alors un large coup qui fut parer par la défenseuse, la suite fut bien plus confuse.
 
Kanäe glissa, l’assaillante perdit l’équilibre, le guerrier à l’épée s’était avancé vers la native des îles végétales, la future lieutenante avait perdu tout capacité à se défendre et avait lancé un mouvement aléatoire dans les airs, l’homme avait tenté une attaque…. En fin de compte, le coup porté dans les airs par le puissant guerrier était passé bien loin grâce au déséquilibre engendré par la première attaque mais un second estoc arrivait déjà en direction de la jeune combattante qui ne pouvait plus bloquer. Les mouvements aléatoires de la jeune femme et notamment ceux pour se rattraper dans sa chute entrainèrent celle-ci a lancé un coup de dague en direction de la nuque de la première assaillante. En principe, elle ne pouvait voir le coup venir, l’homme déjà lancé ne pouvait pas bloquer pour elle et il ne chercherait probablement pas à le faire… Si tout se passait dans l’ordre des choses actuelles, la tueuse mourrait d’un violent coup de dague dans la nuque, la verte mourrait découper en deux par le guerrier qui aurait alors tout le loisir d’achever Erwin.
 
 

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Sam 16 Juil - 22:24
Il suffit d'un seul être... [8]

Tout s'était enchaîné très vite. Le cliquetis de la porte, le cri de Kanaë, l'assaut des deux assassins... Dans son état à moitié comateux, Erwin ne pouvait intervenir pour se protéger ou protéger celle qu'il considérait comme sa sœur. Ce n'était pas un gamin de dix ans qui allait renverser la situation, surtout pas dans son état. Qu'il ait été drogué, ou que le stress soit retombé d'un coup sous la sensation d'être protégé, il n'était pas opérationnel. À la merci de l'homme à la lame acérée. Du moins, tant que Guillermot n'était pas arrivé. Les précieuses secondes que la demoiselle avait gagnées furent salvatrices. Des bandelettes vinrent interrompre le mouvement de l'assaillant tandis que la verte fut tirée par le poignet par un ruban étrangement solide. Sauvée in-extremis, elle n'était à présent plus en danger, si ce n'était psychologiquement, à la vue du cadavre qu'elle venait de faire choir au sol. L'autre poussa un juron et tenta de saisir une gélule dans sa sacoche, rapidement arrêté par l'action de l'encapuchonné.

- N'y pense même pas, j'ai encore quelques questions à te poser, fit le protecteur des jeunes gens en approchant son opposant de lui et en lui assénant un coup qui l'envoya dormir.

La scène de combat était terminée. Un cadavre, un prisonnier et deux potentielles victimes de sauvées. Le compte était bon. Un sourire aux lèvres, ce fut finalement Guillermot qui leva son masque sur son visage...


Guillermot

Un visage franc, des cheveux mi-long et châtains, un regard améthyste. Pour un jeune homme de vingt-trois ans, le membre du culte de Skarn avait plus de ressources qu'il n'y paraissait. Bien que fidèle aux principes que ses croyances lui enseignaient, il était toujours prêt à aider son prochain et à mettre sa vie sur le fil du rasoir pour sauver qui avait besoin de l'être. C'était un homme de principe, de conviction, et d'espoir. Un acteur et un observateur dans le même temps.

Ainsi, en parvenant à apercevoir les capacités martiales de Kanaë, il ne put s'empêcher d'y voir un espoir. Celui selon lequel elle pourrait, un jour, venir en aide au rouquin, au fils de son maître. Il aurait besoin de gens de confiance pour le protéger. De personnes prêtes à risquer leur vie pour lui. Ces amitiés-là, elles se liaient par la conviction qu'il découlerait de son existence de grands changements, nécessaires et bénéfiques au futur de l'humanité, ou par un attachement sans bornes. Guillermot classa sans mal la demoiselle dans la seconde catégorie. Lui était dans la première. Il soutenait l'héritier de tout un culte, qui aurait pour fonction non seulement de représenter un idéal lourd de sens, mais aussi de porter une vision du monde importante.

- Je vais demander à une équipe de nettoyeur de venir s'occuper du bazar. Tu as bien agis. Elle aurait pris ta vie et celle du jeune maître sans cela.

Il s'agenouilla près de l'adolescente et lui caressa un instant le haut de la tête. Malgré ses pensées patriotiques, il avait un regard triste, conscient qu'elle venait de perdre une part d'elle, de son innocence, dans les événements qui venaient de se produire. Enfin, en se levant, il mit l'assassin sur ses épaules et l'emmena hors de la pièce alors qu'une femme et un homme en costume entraient pour libérer les lieux du cadavre et nettoyer le sol maculé de sang. Le Dog, toujours sur son lit, se retournait. Il mimait les gestes d'un cauchemar. Avait-il été conscient du réalisme de cette scène ou s'était-il contenté de dormir, croyant assister à un rêve éveillé tout du long ? À présent, il n'était plus qu'un gamin, au bord des songes, tirant les nuages de Morphée pour se recouvrir de leur douceur réparatrice.


Monsieur Arsenal

Quelques heures passèrent. L'Arsenal avait pris des mesures pour interroger le prisonnier, dont il s'était lui-même occupé. La tentative d'assassinat sur sa progéniture était un crime passible de mort, dans la plus grande discrétion qui soit. Pourtant il extirpa d'abord des informations. Au bout de la troisième phalange sectionnée, il commença à la parler. Le commanditaire, les modalités de l'engagement de sa Guilde, ainsi que les termes du contrat : détruire l'entourage, puis le noyau fort du culte pour qu'un homme d'affaire puisse récupérer la zone d'influence sur laquelle rayonnait l'Arsenal. Une fois un dernier nom tiré, le maître des lieux fit un dernier cadeau à l'assassin. Il lui tira froidement une balle entre les deux yeux, laissant choir un cadavre de plus en ces lieux. Le coup de feu résonna dans les sous-sols, réveillant un Erwin plongé entre deux rêves, incapable de discerner le réel du faux.

- Que... que s'est-il passé ? Lança-t-il en se réveillant après quelques minutes supplémentaires.

Mais à peine eut-il le temps de parler que la porte de la pièce s'ouvrit à nouveau, laissant paraître le visage grave du père du rouquin. Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu avec une telle expression. D'un signe de la main, il sembla ordonner à ce que la verte soit prise. Et ce fut en tout cas ce que tentèrent de faire les deux hommes en noirs, sans utiliser d'arme. Ils la traitèrent comme la patiente d'un hôpital psychiatrique. Une personne peu dangereuse, que seuls deux bras vinrent saisir par dessous les épaules, tandis qu'Erwin criait, retenu par Guillermot dans sa chambre improvisé.

- Je te dois la vie de mon fils, fit le père Arsenal en s'asseyant dans un fauteuil, dans une grande salle, tandis que les deux personnes qui auraient amenées Kanaë la lâcherait.

Il la dévisagerait alors, interloqué par un visage si juvénile et pourtant marqué par tellement d'expériences. En la fixant, il se rendrait compte qu'un certain charme se dégageait d'elle. Une nature sauvage qui n'était pas sans lui rappeler la mère de son enfant.

- Malheureusement, pour l'instant, Erwin est promis à un grand destin. Il ne peut s'encombrer de personnes comme toi, pour le moment. Un jour, tu lui seras d'une grande aide. Mais pour le moment j'ai besoin que tu quittes cette île. Pars voyager, forge-toi, et reviens d'ici des années.

Ce ne serait pas une demande, mais un ordre. Les paroles du patriarche résonneraient, inflexibles à quelque demande que ce soit.
Erwin
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Sam 16 Juil - 23:16
Des décisions nécessaires 

 
Du sang… Kanäe avait la main pleine de sang… Elle avait senti sa lame s’enfoncer dans nuque de l’une des assaillantes, elle avait entendu les os se fissurer sous le poids de son corps et sous le tranchant de sa lame, elle avait perçu le contact de l’acier tranchant la chair et s’enfonçant jusqu’à ce que sa main entre en contact avec une peau inconnue. Et avec ce sang qui lui maculait la main. Pour le reste, elle n’avait rien suivit, l’intervention de Guillermot, le fait qu’elle soit elle-même retenue, la capture du deuxième larron. A cet instant précis et alors qu’elle avait sauvé la vie qui comptait le plus pour elle, la petite verte ne se focalisait sur une chose : la chaleur humide de ce fluide vital qui s’étendait sur sa main. Ce n’était pas seulement une sensation, mais aussi une image, celle d’une vie qui s’en allait, une vie humaine. La nouvellement tueuse avait presque perçu le dernier souffle de vie de sa victime, elle aurait presque juré avoir vu un sorte de feu follet sortir de la bouche de cette dernière, comme si la vie s’était matérialisée pour la quitter. Elle avait eu beau tuer des dizaines, peut-être des centaines d’animaux dans sa jeunesse, elle ne l’avait fait que pour se nourrir ou sauver sa vie. Ici elle sauvait sa vie, mais aussi celle du petit Arsenal, alors pourquoi s’en voulait-elle autant ? Elle ne savait le dire.
 
Ses pensées se mêlaient sans véritablement avoir une quelconque signification, elle ne s’en voulait pas, n’avait pas de remords, ne pleurait pas, ne hurlait pas ; elle était tout simplement la définition vivante de la qualification d’une personne perdue. Elle n’avait découvert le monde que depuis quelques semaines, elle s’était trouvé une nouvelle famille depuis deux mois et pourtant, à cet instant, elle n’aurait su dire comme elle se nommait.
 
Accompagnant ses pensées, ses yeux furetaient de droite à gauche, parcourant ainsi tous les recoins de la pièce, cherchant un point d’encrage, un endroit où se perdre, un objectif sur lequel se focaliser. Elle avait vu les évènements qui avaient bouleversé cette salle mais ne les avait seulement pas compris. Elle venait à l’instant d’entendre le larbin du père Arsenal dire que ce sang allait être nettoyé mais elle s’en fichait pas mal, sa main était sale, souillée pour la première fois d’un sang humain déversé en abondance. Puis la chaleur d’une main qui venait la réconforter en lui frottant la tête mais rien n’y faisait : la petite était chamboulée à un point difficilement imaginable. C’est alors que ces yeux se figèrent sur cet objectif tant recherché, sur la raison de son meurtre. Et alors que les agents de « nettoyage »  commençaient leur œuvre, la belle essuya sa main tant bien que mal contre le sol et se hissa dans le lit de son petit frère, elle l’attira à elle sans lui laisser vraiment le choix. Son état de sommeil ne lui permettrait guère d’exprimer son refus dans tous les cas. Elle le colla contre elle, plaçant ainsi sa tête au niveau de sa poitrine tout en lui caressant les cheveux, elle ressentait la paix qui émanait de l’enfant et réussissait à vider son esprit tout en câlinant frénétiquement celui qu’elle avait juré de protéger. Des premiers mots sortirent alors de sa bouche, la pièce était vide, personne ne l’entendrait mais peu importe.
 
Je le referai… Pour toi, je n’hésiterais pas.  

 
Une larme perla sur sa joue, elle avait enlevé sa première vie, mais quelle plus belle chose que protéger sa famille. Il n’était pas de son sang mais là n’était pas le problème, il était celui qui l’avait accueilli et qui lui avait redonné le sourire. Prendre une vie  pour sauver la sienne, le jeu en valait la chandelle, que ce soit une, dix, cent ; le constat restait le même. Une promesse avait été faite et elle serait honorée. Elle continua ainsi à coiffer, ou plutôt à décoiffer, les cheveux roux d’Erwin pendant un temps qui lui sembla bien trop court.
 
Puis, un coup de feu, la Toupex releva la tête en même temps que son protégé se réveillait, une seule pensée et une seule prière en tête : « Pas encore un ennemi ». Erwin s’inquiéta alors de savoir ce qui venait de se passer, la chasseresse prit pour rôle de le rassurer, cela ne servait à rien de le paniquer.
 
Ne t’inquiète pas petit frère, ce n’est rien. Surement quelqu’un qui a fait tomber quelque chose.  

 
Comme pour lui donner tort, la porte s’ouvrit découvrant ainsi le père du futur Dog accompagné de deux hommes et de Guillermot. Les deux inconnus avancèrent vers la belle alors que le subordonné direct retenait le gamin. L’enlevée ne se débâtit même pas ; elle était bien trop faible pour ça, elle fut ainsi conduit à la suite du chef des lieux dans une nouvelle salle. L’homme la remerciait alors pour ce qu’elle avait fait pour l’enfant mais lui notifiait l’impossibilité pour elle de rester à ses côtés. La notification en question était donnée sur un tel ton qu’il ne laissait peu de place à l’interprétation : la petite devait partir. Pour elle, ce constat était cruel, mais il s’agissait d’une cruelle vérité. Elle était encore trop faible et sans l’intervention de Skarn, le petit serait mort aujourd’hui, et elle avec. Ce fût donc le cœur lourd que la petite entreprit de répondre à son interlocuteur.
 
Vous avez malheureusement raison… Pas sur le destin d’Erwin, pas sur le fait que je l’encombrerais, mais sur le fait que je ne suis pas utile ici pour le moment… Et bien sûr que je reviendrais… Je ne vous demande que deux choses monsieur Arsenal. Traitez le avec plus d’égards en prenant soin de lui et laissez-moi le voir une dernière fois, je ne partirai pas sans lui avoir dit au revoir.  

 
Une nouvelle image envahit au même moment la tête de l’adolescente, celle du petit se débattant pour ne pas la laisser partir, elle ne pouvait se résoudre à le voir souffrir autant et prit une décision pour le bien du roux.
 
Je voudrais aussi une seringue de somnifère, il sera agité et je ne veux pas qu’il me voit le quitter. Lorsqu’il se réveillera, dites-lui une chose : il pourra toujours compter sur sa sœur.

 
Ce côté sauvage que la majorité présente des cultistes avaient pu voir chez la verte s’était évaporé, il n’y avait plus qu’un objectif dans la tête de la future lieutenante : grandir, gagner en puissance et retrouver l’enfant.
 
Une fois servie, elle quitterait la salle seule, et partirait rejoindre le rouquin pour une dernière entrevue avant de nombreuses années.
 
 

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Mar 19 Juil - 17:27
Il suffit d'un seul être... [9]


Guillermot

Grâce à une drogue douce qu'on lui avait donnée, Guillermot n'eut aucun mal à plonger le rouquin dans un sommeil plutôt léger, le plaçant sur son épaule pour le transporter hors de la base alors que la menace venait d'être écartée. Il allait retourner à une vie paisible pour l'année à venir, puis au milieu de l'année de ses onze ans, son père lui parlerait de Skarn et de son importance, de son rayonnement sur la région et de ses plans sur le monde. Si tout semblait parfait, ce n'était pas réellement le cas, car dans l'ombre déjà d'autres personnes avaient prévu de se mettre en travers du chemin de l'Arsenal. Un sourire sur le visage, l'homme à tout faire du culte posa le garçon sur son lit et lui apposa un baiser sur le front.

- Tu ressembles de plus en plus à ta mère, finit-il par souffler en se retournant, emportant dans la nuit le souvenir douloureux d'une femme au fort caractère et aux espoirs bien placés.


Monsieur Arsenal

L'Arsenal observait la gamine aux cheveux verts sans le moindre signe de condescendance à présent. Seule la compassion subsistait dans son regard. Il aurait bien apprécié de passer plus de temps avec elle, peut-être pour l'entraîner et la convertir, mais cet électron trop libre ne faisait pas parti de ses plans, qu'il n'avait aucune envie de revoir. Ainsi, il ne put que répondre avec douceur aux conditions qu'elle lui posait, lui faisant croire qu'elle avait un minimum de contrôle sur la situation, là où lui ôter la vie relevait du jeu d'enfant.

- Il s'agit de mon fils, je prendrai soin de lui. Quant à ta requête, Erwin est dans sa maison. Un bateau va être préparé pour te permettre de quitter l'île en tout sérénité.

Il claque des doigts et quelques instants plus tard, un homme arriva et transmit une seringue de tranquillisant léger à la verte. Elle aurait affaire à quelqu'un de perturber par les événements, qui oublierait certainement que cette « sœur » a jamais existé dans les prochaines vingt-quatre heures. L'hypnose avait de ces effets pervers qui la rendaient tellement utile. C'est ainsi qu'après le départ de Kanaë, alors que la maison était toujours surveillée par Guillermot, l'Arsenal ne put s'empêcher un sourire satisfait. Il y avait eu quelques dérapages, mais ça c'était plutôt bien terminé au final. Acquiesçant à lui-même, il ne prit même pas la peine de consulter l'avis de son majordome. Il y avait bien ce problème sous-jacent de Révolution, mais de toutes les manières ces mouvements allaient s'épuiser. De par le monde, ils n'avaient aucune importance, sinon leur pseudo-unité si fragile.

Le regard embrumé, Erwin se réveilla quelques minutes après le départ Guillermot. Il n'avait pas encore réalisé tout ce qui venait de se produire. Tout avait été si vite. La lune, dans le ciel, portait son regard bienveillant sur les habitants de la terre. Lui n'était qu'un parmi tant d'autres, ayant certainement fait un mauvais rêve comme bien d'autres jours. Le pas lourd, il se dirigea vers là où il aurait du trouver sa sœur normalement. Mais personne. Pas un chat. Il fronça les sourcils et s'essuya les yeux. Où était-elle ? Parcourant alors la maison de long en large, son cœur commença à battre plus fort. Ce n'était pas possible. Elle n'avait pas pu partir. Elle n'avait pas pu le laisser seul. Il ne voulait pas, il...
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Mer 20 Juil - 18:35
 Le temps des adieux 

 
La verte avait reçu ce dont elle avait besoin pour pouvoir partir le cœur plus léger de l’île : du temps avec le petit Arsenal et une dose de sédatif pour lui permettre de s’endormir sans cauchemarder. Mais de cette entrevue avec le père du roux, la belle adolescente gardait une impression plus que mauvaise : cet homme ne voyait en son fils qu’un potentiel successeur, une arme, une fin pour arriver à un moyen. Certes avait-il promis de bien prendre soin de l’enfant mais il ne comptait certainement pas faire revenir la chasseresse auprès de son fils et ferait probablement tout pour le couper de cette nouvelle relation qu’il venait de tisser. Ce fut donc l’esprit plus qu’embrumé que la nouvellement tueuse rejoignait l’habitation où elle avait vécu deux mois durant, là où l’attendant probablement le petit. Elle n’était pas encore devant lui mais cherchait déjà ses mots ne sachant pas vraiment par où commencer mais surtout par où finir. Le temps des adieux arrivait à grands pas et cela entrainait une peine telle dans le cœur de la future mouette qu’elle en oubliait complétement le fait qu’elle avait ôté une vie plus tôt dans la journée. Elle referma encore sa prise sur sa poche, poche où se trouvait une petite seringue métallique qui allait bientôt entrer en contact avec la chair d’un garçon qu’elle n’aurait préféré jamais quitter. Bien vite, trop vite, la Toupex arriva devant le foyer de la famille Arsenal, elle se posta devant la porte, prit une grande inspiration et commenta pour elle-même.
 
Nous y voilà. 

 
Kanäe poussa cette porte bien connue et détailla chaque élément de l’entrée, elle les connaissait déjà tous mais ne voulait en oublier aucun. Les pièces sur le chemin furent toute détaillées de la même manière jusqu’à ce que l’invitée tombe enfin sur celui qu’elle était venue voir. Il était debout, semblait chercher quelque chose ou quelqu’un. L’herboriste en herbe fonça sur lui et le pris dans ses bras d’une force qu’elle ne mesurait plus, les premières larmes commencèrent à perler sur sa joue, elle allait commencer et ne laisserai pas le gamin répondre, elle enchainerait, l’endormirait et partirait.
 
Petit frère, aujourd’hui il s’est passé beaucoup de chose durant ton sommeil et je n’ai pas été en mesure de te protéger seule. J’ai fait tout mon possible mais sans ton père et ses hommes, nous ne serions plus de ce monde aujourd’hui. Tu te rappelles ma promesse ? Celle où j’ai dit que je te protégerai, je ne l’ai pas oublié et ne l’oublierais jamais, je vais seulement devoir la mettre en parenthèse. 

 
A l’écoute de ses propres mots, l’interlocutrice se mit elle-même à sangloter de plus belle, sans doute le petit devait l’imiter mais elle ne le voyait pas et ne sentait rien, seulement son petit visage contre elle. Elle déclamait des mots qu’elle aurait aimé garder pour toujours en elle. Cependant, à la lumière de cette dernière journée, il était impossible pour elle de rester, elle était, comme le pensait probablement le père Arsenal, un boulet. Enfin, la mouette en devenir se secoua légèrement la tête avant de reprendre.
 
Je vais devenir plus forte, intégrer la marine pour apprendre le plus de chose possible et avoir une progression la plus rapide possible. Je t’avais dit qu’un homme me l’avait proposé, tu sais celui qui m’a recueillis en pleine mer lorsque je m’étais enfuie de Noréa…

 
La conteuse se perdit ainsi en détail insignifiant, presque sentant la fin, le dénouement de cette histoire approchée ; elle désirait seulement prolonger ses moments d’amour sincère un peu plus longtemps. Se rendant compte de ses digressions, elle revint au cœur du sujet, le pincement au cœur n’en fut que plus grand.
 
Bref… Tu l’as compris, je pars. 

 
Alors qu’elle terminait cette simple phrase, elle injecta le contenu de la seringue dans l’organisme de l’enfant, il allait sombrer vite mais elle avait encore quelques secondes pour lui glisser des mots, des paroles qui, espérait-elle, raisonneraient en lui pour les années à venir.
 
Erwin, tu es la personne qui tient la plus grande place dans mon cœur, j’ai appris à t’aimer, je t’ai aimé, t’aime encore et t’aimerai toujours. N’oublies jamais deux choses, quoiqu’il advienne je serai là pour toi et je reviendrai… Nous nous retrouverons petit frère… Grandis bien. 

 
Etait-il endormi ? Somnolent ? Conscient mais incapable de bouger ? Allait-il se jeter sur elle en tant que dernière insulte à l’effet du sédatif ? Elle n’en savait rien mais une fois qu’il serait endormi, et elle s’en assurerait, Kanäe Toupex se redressera, déposera le futur Dog sur son lit mais ne partira pas comme prévu, pas sans laisser une dernière chose. Ainsi, un papier, un crayon et une paire de ciseaux seraient vite dénichés dans la chambre de jeunot. Elle terminerait cette grande histoire par un simple mot replié sur une de ses mèches de cheveux d’un couleur si particulière. Elle écrirait donc le mot, couperait la dite mèche et placerait le mot tout au fond de l’une des poches de l’endormi, là où lui seul le trouverait. Sur ce mot sera écrit : « Ne m’oublies pas, car je ne t’oublierai jamais petit frère ». Sur le coté du papier, une légère trace de goutte d'eau, une larme... elles étaient alors nombreuses sur le visage de notre héroïne.
 
Enfin, elle rejoindrait le port et partirait en direction de Marijoa pour entrer dans les rangs du gouvernement mondial, le seul endroit auquel elle pensait pour devenir plus forte.
 
Le temps des adieux était terminé.
 

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Mar 26 Juil - 21:27
Il suffit d'un seul être... [10]

Encore ensommeillé, mais pourtant à l'écoute, Erwin avait été silencieux jusqu'à ce que Kanaë ait terminé de dire tout ce qu'elle voulait lui transmettre. Une larme coula le long de sa joue tandis qu'il voyait l'impuissance de sa grande-sœur et la nécessité d'un père qu'il n'aimait pas considérer comme tel. Alors qu'il aurait aimé lui dire de rester, ou de le prendre avec elle, l'effet du sédatif le plongea dans les bras de Morphée. Sur son lit, de nombreux rêves vinrent le hanter. Il n'aimait pas la sensation de perte qui subsistait, alors que ses souvenirs s'effaçaient progressivement. Des jours durant, les effets des drogues et des manipulations de Skarn prirent la place du visage, de la voix et de la tendresse de sa sœur, cette étrangère au coin de la rue.

Alors qu'il se réveillait la nuit en murmurant son nom, les spécialistes en manipulation mentale engagés par son père allaient triturer son esprit plus profondément encore. Au passage, il oublia quelques autres visages, quelques autres noms, comme des dommages collatéraux acceptables. L'ébauche qu'il s'était faite de Guillermot sembla à son tour s'évanouir.

- Comment vas-tu, mon fils ?

La voix de son père le réveilla alors qu'il semblait sortir d'un rêve. Son regard passa dans la chambre, vide, puis une main lui attrapa la sienne de l'autre côté du lit. Il sursauta avant de croiser les yeux noirs de Léon, son meilleur ami. Il tenta de lui sourire mais ses muscles ne voulaient pas bouger. Pourquoi ? C'était comme si ce corps, son corps, était resté endormi très longtemps. Alors on vint à lui avec une histoire de chute, une opération au cerveau, et une cicatrice recouverte par ses cheveux à présent. Un mois de coma, c'était tout. Pourtant, impossible de se souvenir de ce qu'il s'était passé ces trois derniers mois. Mais « C'est normal, c'est courant lors de ce genre d'opérations ». Il sortit de l'hôpital et son père l'emmena prendre une glace avec son meilleur ami. Bien qu'il dut utiliser une chaise roulante, cette situation était fort agréable.

Il quitta l'hôpital quelques temps plus tard, accompagné par les parents de Léon chez lui. Son père n'avait pas pu faire le déplacement. Dans la rue, il croisa le regard compatissant d'un jeune homme aux cheveux châtains. Ses yeux améthystes brillaient tels le bijou poli le plus précieux. On aurait dit qu'il avait pleuré peu de temps auparavant. Un échange de sourires au milieu de la rue, et il arriva dans sa maison. Elle lui semblait étrangère. Comme si tout avait changé. Le plancher, le mobilier, et même les chambres en haut. Tout lui paraîtrait bizarre pendant les semaines qui suivraient... Puis il s'habituerait, revivrait...

Quelques années plus tard

Depuis les événements qui l'avaient poussés à reconquérir sa mémoire sur le Nouveau Monde, de plus en plus de scènes lui revenaient. Cette fille qu'il avait rencontré à plusieurs reprises, Kanaë... Elle était... Il le savait. Les liens qu'il avait construit, reconstruit avec elle ces dernières années n'étaient pas...

- Il faut que je la contacte, fit-il en fermant les yeux avant de déglutir, incertain de l'avenir qui se profilait devant lui. Je me souviens à présent... Je me souviens de tout.
Erwin
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