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En quête d'un métier [FB 1504]
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Nils Gratz
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Mar 5 Sep - 10:50



Le juste malade !


Dermatologue. N’était-ce pas là la profession des médecins planqués ? Qui avait déjà été voir un dermatologue pour le remercier de lui avoir sauvé la vie ? Nils se rappela une scène cocasse où il avait été de mèche avec un clochard à qui il avait demandé de simuler une crise cardiaque pour impressionner une fille alors qu’il n’était encore qu’un interne. La scène avait été plutôt cocasse mais le vieux ne roulait pas sur l’or à l’époque et pendant la simulation, le jeune sans abri avait demandé plus d’argent pour ne pas faire capoter le plan.

Le jeune médecin qu’était Nils à l’époque n’avait pas eu le choix et avait alors demandé l’aide d’un dermatologue « de toute urgence ». Trois médecins s’étaient alors pointés pensant qu’il s’agissait, enfin, de leur heure de gloire. Bien qu’ils déchantèrent lorsque le Gratz leur demanda simplement quelques berrys, ces derniers obtempérèrent, bien trop heureux d’être utile au « sauvetage » d’une vie.


Nom d’une fiole en verre !

Le vieillard, rappelé à la réalité, n’avait pas vu la vitesse de déplacement de l’autre énergumène qui lui proposait maintenant une fiole à l’aspect douteuse. Sans vraiment en avoir conscience, la mouette accepta l’offre et se déplaça jusqu’à l’estrade d’un air un peu absent. Quoi qu’il puisse penser à l’heure actuelle, il ne put aucunement retrouver un quelconque souvenir de ce docteur Paiz, ce qui avait le don de lui triturer l’esprit. Peut-être qu’il était avec lui en internat et qu’il avait donné quelques sous lors de la simulation de la crise cardiaque…

Quoiqu’il en soit, voilà que Nils était avec cette fiole dans la main. Sans même faire attention à la posologie, le vieillard engloutit la fiole sans même attendre quoique ce fût. S’il s’était agi d’un poison ou d’un remède à base de toxines botuliques, aucun effet n’aurait alors pu être visible à cause de son immunité de maudit. Dans le cas contraire, peut-être n’avait-il tout simplement pas respecté la façon dont il devait être administré. Dans tous les cas, le vieillard toussa de nouveau avec cette mixture des plus étranges.


Kof ! C’est d’la merde ! Kof !
Le vieillard ne put se retenir plus longtemps. Le gout infect de fiole, les immondices et le radotage dont le Hair Paiz avait fait preuve avait eu le don de l’agacer au plus haut point et Nils se lança finalement, corrigeant une par une les erreurs qu’avait pu commettre le médecin. Plus il parlait et plus il avait du mal à reprendre sa respiration : c’est qu’il en avait dit des conneries le Paiz !


Et alors non… on ne soigne pas une maladie chronique avec une pommade ou en enlevant un grain de beauté…
Une idée germa alors dans la tête de du vieillard. Assurément, il n’avait qu’une envie, c’était de rabattre le caquet à ce charlatan. Vu qu’il avait proposé une expérience, Nils proposa ainsi la sienne.


Que diriez-vous, cher confrère, de vous lancer dans une expérience avec moi sur le sujet du soin et de la maladie ? Une consultation, un diagnostic… mais pour faire valoir la « passion », comme vous le dites si bien, nous jouerons les patients et chacun choisira son médecin.
Se tournant vers l’assemblée, Nils sortit une fiole violacée de sous son manteau pour la montrer à l’assemblée.


Dans cette petite fiole se trouve un léger poison. En réalité, il ne s’agit que d’un poison innofensif.
Le vieillard s’était senti obligé de le préciser dans la mesure où il sentait déjà les yeux de Vondaire le fusiller du regard.


Je suis moi-même malade… comme a pu élégamment le constater le professeur « pèse ».
Insistant bien pour écorcher le nom du charlatan, Nils eut un petit rire avant de reprendre.


Je propose ainsi que lui et moi choisissions nos « médecins en herbe » pour nous diagnostiquer avec l’aide, bien sûre, de nos propres connaissances et directions.
Imitant une dernière fois le charlatan, Nils opta pour une voix nasillarde.


« La science et la médecine sont formidables » ! N’est-ce pas cher collègue ?
S’il acceptait, Nils donnerait alors la fiole à son adversaire du jour avant de choisir son médecin en herbe. Il voulait avoir quelqu’un qui n’avait absolument aucune envie de faire quoique ce soit, ça n’en aurait été que plus drôle ! Pire encore… il avait déjà repéré un jeune qui semblait ne plus le supporter. Pointant du doigt Fudo, il insisterait pour que ce soit lui « son médecin ». Si jamais le Paiz avait lui aussi ce genre de fiole, c’aurait été avec plaisir que Nils avalerait la fiole pour se prêter au jeu. De son côté, il n’avait donné qu’un virus du rhume des foin… seul petit bémol, il y avait également une partie de laxatif, ce qui aurait pour défaut de ne pas l’aiguiller sur le bon diagnostic. Nils était un fourbe… non. Nils était juste un vieux qui aimait jouer.




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Mer 6 Sep - 9:16


- En quête d'un métier -


Contre toute attente, le vieillard se leva dans un silence d'or qui suivit un énième «Oh» d'Ado. Le marine rutilant rejoint alors l'estrade, accompagné du dermatologue qui semblait lui susurrer quelques mots en lui montrant l'échantillon de son produit. Il lui expliquait sûrement à quoi cela était destiné, et comment il fallait l'utiliser. Cependant, le vieillard n'en avait visiblement rien à faire : il paraissait absent, l'esprit ailleurs, les yeux perdus dans l'atmosphère de l’amphithéâtre. Une fois au devant de la scène, le docteur Paiz confia le tube blanc à la mouette, celle-ci s'empressa d'ouvrir l'objet tout juste donné pour le porter à ses lèvres. Pressant d'un coup les parois du tube, tout le contenu fut expulsé au sein de sa gorge et disparut en quelques déglutitions sous les regards stupéfaits de toute l'assemblée. Un rictus vint alors fendre mon visage tandis que Dodo me demandait ce que ce vieil homme venait de faire.

-J'y crois p...

-MAIS ! MAIS !


D'un prompt mouvement, Ado se leva et pointa son calepin en direction des deux hommes sur l'estrade. La toux du vieillard reprit cours, puis il prit de court tout le monde, Ado compris, en qualifiant cette "crème de jouvence" de merde. Les lèvres du docteur Paiz, comme celles de mon frère un peu chiant, se retroussèrent alors, ses poings se crispèrent. Mon sourire s'élargit donc de plus belle, laissant paraitre ma dentition. J'y croyais pas, cet énergumène sorti de nul part venait de comettre l'irréparable, du moins à mes yeux. Ces derniers se dirigèrent vers le proviseur de l'établissement, Vondaire, qui était toujours en retrait dans un coin de l'estrade. Tous pouvaient le voir, il fulminait intérieurement, son corps était au summum de la crispation : Vondaire allait bientôt exploser. Son pied quitta le sol, il s'apprêtait à foncer sur le marine qui constituait l'ennemi numéro un de son évènement, de son bon déroulement. Et, pourtant, la voix d'Hair Paiz le figea et fit taire le brouhaha qui venait de naître. Attirant de fait toute l'attention sur lui.

-Et bien, si vous tenez tant à vous tourner en ridicule. Allons-y.

Les yeux clos, le bonhomme semblait focalisé sur sa respiration ventrale, ses mains s'étaient détendues et son visage venait de se fermer. Lorsqu'il rouvrit ses deux mirettes, il s'avança vers le médecin de la marine pour se poster devant lui, le menton en avant et le front en retrait, il le prenait de haut et témoignait d'une attitude presque belliqueuse. Le docteur venait d'accepter l'offre du vieillard sans sourciller, mon frère, Ado, agita alors ses bras dans les cieux pour que l'un d'eux, et surtout Paiz, daigne le choisir en tant que médecin en herbe.

Un poignard se planta dans mon torse, l'index du rutilant me désigna. Mes ongles s'enfoncèrent dans les accoudoirs en mousse de mon siège alors qu'Ado accelerait ses mouvements.

-Dis, c'est bien toi qu'il pointe hein ? Moi je bouge pas d'ici ! Il m'a totalement ignoré, pauvre type va ! Je poserai mes questions à papa ce soir, par Den-Den et je lui demanderai s'il connait ce vieux gars !

-Je m'en...


Un calquement de mains et Paiz s'exclama une nouvelle fois, désignant le premier venu : un gars du premier rang, un "random" comme certains pouvaient dire. Ado tomba lourdement au fond de son fauteuil après un énième «Oh», puis, alors que l'autre sélectionné se levait et se précipitait vers l'estrade, Ado me fit une remarque.

-T'en as de la chance ! Il m'a totalement ignoré... Oh ! Tiens, prends ça et demande lui un autographe quand tu seras à sa portée !

Une page déchirée et son stylo apparurent dans mon champ de vision, je m'apprêtais à les balayer d'un revers de la main et de leur demander, aux deux, de fermer leurs clapets. Ce fut le pesant regard de Vondaire qui m'en empêcha. Ainsi je me redressais lentement, l'air renfrogné, saisis les objets présentés par mon frère avant de les enfourner dans la poche de ma veste, puis enjambai nonchalamment les jambes de ce dernier pour pouvoir rejoindre les marches. Je descendis à la même vitesse, traînant le pas, j'aurais aimé, à cet instant-là, que mes yeux se transforment en revolvers. Le marine serait sûrement au sol si cela avait été le cas.

Après plusieurs minutes, mon pied foula l'estrade. Je me postais aux côtés de l'homme qui m'avait condamné, sentant le regard de Vondaire se planter dans ma nuque. «Ne fais pas de connerie gamin !»

-Tocard. -bougonnai-je finalement à l'adresse de mon bourreau.

-Bien, j'imagine que nous pouvons débuter ce petit concours. -dis Paiz à l'adresse de l'enflure de mouette, en récupérant sa fiole.

_________

Au loin, une porte s'ouvrit d'un coup. Une jeune femme blonde se mit à hurler alors qu'un porte manteau s'extrayait de la pièce en grinçant.




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Mer 6 Sep - 12:10



PO PO PO !




Deux ans… c’est le temps qu’il te reste à attendre pour que la puberté arrive gamin.

Nils en ricanait dans sa barbe. Fier de sa trouvaille, il avait fait en sorte de n’être audible que par sa victime du jour. Depuis quand les jeunots manquaient de respects aux ancêtres qui détenaient le savoir depuis l’aube des temps ? Quoiqu’il puisse en être, le vieillard semblait apprécier cette petite joute verbale : il s’amusait vraiment beaucoup !

Le docteur Paiz prit donc la fiole tandis que Nils se gaussait toujours de son souffre-douleur personnel. La partie allait donc commencer et c’est dans un geste du plus bel effet que le vieillard se raidit pour tomber à la renverse sur le dos. Son objectif était simplement de s’allonger pour permettre au jeunot de pouvoir l’ausculter. Le pauvre Fudo n’était pas au bout de ses peines ! Un tel geste relevait sans doute de la crise cardiaque, parfaitement mimée depuis que Nils était passé maitre dans l’art de la simulation.

Si seulement il n’avait pas dit « Aie » en se cognant la tête contre le sol, on aurait sans doute pu y croire. Accentuant ses symptômes, le vieillard commença à bomber sa cage thoracique tout en tendant un stéthoscope à son disciple. Il allait simplement simuler un hoquet mais histoire de faire plus classe, il lui attribuerait le nom scientifique… avec un peu de chance le Paiz tomberait dans le panneau.


Prend-ça et au boulot ! On écoute quoi avec ça gamin ?
Espérant qu’il comprendrait qu’il faudrait écouter les poumons principalement vu qu’il souffrait de toux, Nils aiguillerait alors habilement mais pas de trop sur le terme de Myoclonie phrénoglotique. Est-ce qu’on ne risquait pas d’appeler une ambulance sous peu à cause d’une maladie si rare ?

Ayant un énième hoquet en plus de la toux, le vieillard souriait discrètement dans sa barbe, signe qu’il s’amusait plutôt beaucoup de la situation. Son objectif était clair : si un simple élève parvenait à diagnostiquer une maladie qu’il confondrait peut être avec une autre, le Paiz ne s’en trouverait que couvert de ridicule.

Nils ferait alors signe à Fudo pour qu’il attende avant de lire le traitement pour une telle maladie. Le vieillard espérait vraiment que tout se déroule selon son plan… dans le cas contraire, il allait devoir inventer une nouvelle maladie, ce qui serait tout aussi drôle mais avec bien moins d’effets. Après tout, Fudo n’était absolument pas obligé de se prêter au jeu ! De plus, Nils avait quelque peu été odieux avec lui depuis le début même si pour l’ancêtre, il ne s’agissait là que d’un simple jeu.

Le grand-père espérait sincèrement que le Fudo ne s’arrête pas à la simple vision qu’il avait de lui de prime abord. C’est qu’il lui en restait tout de même pas mal dans la caboche à l’ancêtre.





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Lun 25 Sep - 16:46


- En quête d'un métier -


C'était un putain de calvaire de devoir se retenir alors que l'autre tocard, lui, ne prenait même pas le peine de faire le moindre effort : pire même il faisait tout pour me pousser à bout. Si seulement Vondaire n'avait pas été là... Je me mordillais les lèvres, poings verrouillés, en contemplant de toute ma hauteur le vieux marine le cul au sol.

-Mais c'est qu'il est vraiment...
-soufflai-je.

Sa cage thoracique se gonfla alors qu'il me tendait un stéthoscope, la mouette se mit finalement à tousser très fort. C'était irritant, vraiment, de voir un ancêtre dans une telle position. Sa toux me pesait déjà, mais puisque Vondaire s'érigeait dorénavant en figure d'autorité dans mon dos je n'avais d'autre choix que de me plier aux exigences du papy. Enfin, j'allais bien entendu faire de mon mieux pour lui faire payer d'une façon ou d'une autre le fait de me mettre dans un tel embarras, face à tous les autres élèves. Je me baissai donc à sa hauteur tout en saisissant son outil. Ma vengeance serait silencieuse et elle serait réalisée intelligemment : après tout je devais conserver une certaine image, celle d'un élève talentueux, pertinent et surtout intelligent : le minimum nécessaire pour que ma mère daigne me laisser tranquille. Je me devais d'agir avec précaution.

-Le système respiratoire ?
-interrogeai-je le septuagénaire en lui flanquant le pavillon de l'outil en plein dans le torse.

Je ne savais pas grand-chose, j'allais juste imiter mon médecin que je pus voir à la tâche auprès de mes frères et de moi-même lors de nos différentes consultations en famille. Après m'être équipé correctement, en portant les écouteurs à mes oreilles, je soulevai d'un coup le vieil homme, le forçant à se redresser, avant de plaquer le pavillon dans son dos cette fois-ci. Je fermai ma poigne sur son épaule gauche sous prétexte de le maintenir dans une position quelque peu stable.

-Je comprends rien à ce que j'entend, Myobidulequoi ? T'as quoi vieillard ? A part la maladie de l'emmerdeur, j'vois pas. -lui murmurai-je.

Il tentait de me faire passer un message, visiblement, mais le constat était affligeant : je bitais rien, à vrai dire j'en avais pas vraiment envie, et les écouteurs sur mes oreilles me renvoyaient un son incompréhensible pour un ignorant de ma sorte.

De son côté, Hair Paiz avait ingéré le contenu de la fiole qu'il avait prise auparavant. Quelques minutes s'étaient écoulées maintenant, l'élève en face de lui tremblotait tant la pression qu'il avait était insoutenable. Et pourtant, Paiz restait de marbre face à l'adolescent. Il ne le calculait pas, trop occupé par ce qu'il se tramait dans son corps. Le docteur ressentait effectivement quelques démangeaisons au niveau de son nez, de la morve y affluait peu à peu. S'il pouvait dores et déjà essayer de mettre un nom sur cette maladie qu'on venait de lui filer, c'étaient d'autres symptômes qui l’inquiétaient : son estomac semblait altéré par la substance consommée. Il ressentait pas mal de drôles de sensations, et Hair Paiz savait ce que cela risquait de signifier. Il avait vraiment peur de se chier dessus ici, face à cet amphithéâtre. Quel roublard ce vieillard de Gratz ! Le cul serré, l'homme fut obligé de se déplacer, lentement mais sûrement, vers Vondaire pour se pencher vers lui et lui susurrer deux trois mots.

-Cet énergumène, je ne sais pas ce qu'il m'a fait boire mais j'ai un soucis. Vous devez me conduire à l'infirmerie de suite, c'est urgent.


La mine du directeur de l'établissement se décomposa en une fraction de seconde. Et, alors qu'il s'apprêtait à répondre à son interlocuteur, un heurt au niveau des portes battantes captiva toute son attention.

-VOUS NE POUVEZ PAS !
-laissèrent passer les portes.

Un filet de sueur s'écoulait dégueulassement entre ses deux yeux, puis il découvrit la scène : les portes s'ouvrirent brutalement, un porte manteau métallique, sur roulettes, dévala les marches alors qu'un bonhomme beuglait.

-Qu'est-ce que tu captes pas dans le caractère urgent du mot urgence ?

Une main apparut ras du sol, elle s'agrippa à un bout de dalle du hall puis l'homme continua son avancée. Tous, du moins ceux qui se trouvaient au dernier rang, purent voir deux silhouettes ramper en direction de l'amphithéâtre. Ils allaient bientôt franchir le seuil de la porte, un était en tenu de marine, l'autre, qui tenait le premier par la cheville, n'était autre que Pèdre. Puis, une troisième silhouette apparut derrière les deux rampants. Une jeune femme blonde, en blouse. Une infirmière. Madame Optiswan.

-Qu'on me vienne en aide !

Elle avait beau essayer de les calmer, elle savait qu'à tout moment elle risquait de se prendre un coup de pied perdu. Le marine était vraiment agité.

-Jamais on me fera retourner là-bas !




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Dim 1 Oct - 11:16



C'est qui ?


Le contact du métal froid sur la peau de l’ancêtre avait eu le don de lui donner un léger frisson réveillant une nouvelle fois son hoquet qu’il exagéra expressément pour le jeunot qui ne semblait rien comprendre. Décidément, les gamins de cet âge paraissaient véritablement incapables de retenir ne serait-ce qu’un seul mot. Articulant du mieux qu’il put afin qu’il retienne le terme, le vieux docteur espérait que Fudo comprendrait.


Myo-Clo-Nie Phré-No-Glo-Ti-Que.
En allant plus loin, le vieillard se redressa en réalité pour approcher de l’oreille de son comparse discrètement afin de lui souffler ses intentions. Visiblement bouché, non pas uniquement par l’outil, il espérait que celui-ci comprendrait. La prochaine fois, il choisirait le jeune avec les plus grandes oreilles. Le vieillard aurait alors eu plus de chance avec un éléphant volant qu’avec ce jeune impétueux.


T’as juste à répéter… l’autre glandu à côté est un véritable charlatan. Faut vraiment tout t’expliquer à toi hein…
C’était sans compter sur l’irruption de trois personnages dans la salle. Les portes ouvertes en trombes eurent le don de surprendre le vieillard au plus haut point. De ses yeux défaillants, il ne voyait, pour ainsi dire, que deux limaces tentant de ramper au sol et c’est finalement une voix connue qui l’extirpa de ses réflexions. Souriant pour avoir retrouvé son homologue sans pour autant le reconnaitre de visu, l’ancêtre se redressa d’un bond en position assise. Le geste, plus vif qu’à l’accoutumée, provoqua un léger choc sur l’appareil qu’avait employé Fudo. Ce dernier risquait d’amplifier le son de façon assez importante et aurait ainsi pu faire croire à une crise de tachycardie, ce qui n’était pas si loin de la vérité.

Agitant la main en signe de de bonne volonté et réellement content de le retrouver sans savoir pourquoi, le docteur Gratz ne put s’empêcher de saluer le lieutenant de la marine.


Oy ! T’étais passé où ?
S’était-il vraiment inquiété ? Se désintéressant momentanément de la situation initiale et de sa maladie imaginaire, Nils observait le remue-ménage d’un œil distrait. Se fourrant l’auriculaire dans le nez, quelque chose le dérangeait visiblement, il ne faisait qu’attendre que la situation se décante. Nonchalant, il semblait réellement ailleurs et ne faisait qu’acte de présence en cet instant, bien trop absorbé par tout ce qui se déroulait sous ses yeux. Finalement, il se retourna vers Fudo pour en savoir un peu plus, histoire de ne pas passer pour un ignare.


C’est qui au fait ?
Ses yeux ne lui permettaient pas de savoir avec exactitude s’il avait reconnu qui que ce soit. Il espérait sincèrement que le jeune homme en saurait plus. Peut-être que, pour une fois, ce dernier serait utile au grand-père !






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Mar 17 Oct - 21:56


- En quête d'un métier -


Ses lèvres se muèrent encore, plus près de mon visage cette fois-ci. Malheureusement pour l'ancêtre, les deux écouteurs que j'avais calés dans mes oreilles ne laissaient filtrer le message qu'il désirait me délivrer. Agacé par son histoire de maladie, je retirai l'un des deux écouteurs afin de pouvoir mieux entendre ce qu'il racontait.

-C'est plutôt à moi de vous expliquer qu'avec ces deux trucs dans les oreilles je ne peux pas vous entendre ! Pour qui tu te...


Puis les portes s'ouvrirent en grand, me figeant presque sur place. Le porte manteau vint finir sa course contre l'un des bords de l'estrade, il fut légèrement projeté en arrière et alla se loger dans le premier rang, entre deux pauvres gars qui n'avaient rien demandé. Une voix se fit alors entendre, une que je reconnaîtrais entre mille... du moins en théorie.

-Que...


Il était subitement apparu dans mon champ de vision, mon père. Son menton contre la moquette carmin de l'amphithéâtre, sa jambe valsait difficilement dans les airs. Son talon se retrouvait pris au piège dans la main d'un autre. Mais, à force d'accoup, la frêle pogne fut dégagée en même temps que la chaussure de mon paternel, qui, elle, valsa en arrière et percuta une tête blonde venant tout juste de débarquer dans le panorama. Je la reconnus, c'était Madame Optiswan, l'infirmière !

-Mais !

-Yes !

Une fois libéré de sa contrainte, les paumes du lieutenant se plaquèrent au sol, propulsant le corps du bonhomme en hauteur. Durant cette subite ascension, son corps sembla s'arquer un court instant pour se détendre d'un autre coup. L'impulsion résultante lui permit de décoller et de s'avancer, dans un salto purement acrobatique, au sein de l'escalier entre les rangées de gradins. Ses pieds, déchaussés, vinrent finalement heurter une marche de plein fouet. Mon père venait de se réceptionner droit comme un "i", sous le regard ébahi d'un de mes frères, Dodo.

-Wow.


Dans un souffle, sa mâchoire tomba mollement alors que ses yeux, habités d'un éclat ardent, grignotèrent la silhouette du marine en service qui venait de faire son entrée en scène. Celui-là finissait sa prestation par un salut militaire, ramenant sa main à sa tempe. C'était la première fois que Dodo pouvait admirer son père ainsi, dans cette tenue, en service. L'idée lui vint alors, elle le percuta de plein fouet, comme s'il s'agissait d'une évidence.

-J'veux être comme lui.-expira-t-il.

De son côté, le paternel venait d'apercevoir mes deux frangins, seuls à être debout dans les gradins, il leur fit de larges signes avec ses mains tandis qu'il beuglait, comme si le reste n'existait pas.

-Dodo ! Ado ! Papa est venu vous faire une surprise !

D'elle-même, ma paume débuta sa trajectoire en direction de mon front. Sa course fut cependant stoppée par les paroles que m'avaient adressées le rutilant un peu avant.

-C'est un bou...

-Eh, mais ! Il est où le troisième ?

Sa main en guise de visière, mon irresponsable de père balaya la pièce d'un coup d'oeil, jusqu'à ce que son regard ne croise le mien.

-Fudo ! Oh...

On aurait dit que son système oculaire venait d'effectuer un léger dézoom, tant celui-ci s'était soudainement focalisé sur ma tronche. Ainsi, après un instant de flottement, sa tête se tourna légèrement, ses mirettes observant un tout autre homme. Son collègue.

-Vieil homme !

Et son talon quitta la marche, il fondait vers l'estrade, vers nous. Ramenant son lot de problèmes avec lui.

____

Vondaire s'était figé lorsque le porte manteau menaça d’atterrir sur sa tronche. D'énormes gouttes dégoulinèrent entre ses sourcils alors qu'il découvrait le joyeux visage de Jiro. La voix du lieutenant fracassait ses tympans nonchalamment, et un affligeant constat s'imposa bien assez tôt au proviseur de l'établissement : c'en était fini de ses espoirs quant au bon déroulement de ce forum. La marine avait, semblait-il, tout ruiné. Que ce soit par le biais de cet abruti ébahis qui gueulait à l'adresse de sa progéniture, ou par le biais de l'autre à la toux irritante qui polluait désormais la scène de l’amphithéâtre.

Une palpitation se fit ressentir dans sa cage thoracique. Son coeur s'était comprimé subitement, lorsqu'il eut pensé à la réputation que les divers médias allait lui causer. A ce qu'ils allaient lui mettre sur le dos, le salir, lui, Rob Vondaire, le seul à avoir un parcours quasi-parfait.

Les mots de Hair Paiz l'arrachèrent à sa torpeur, à ses sombres pensées, mais il était bien trop tard. Car les paroles du chef de clinique venait de lui planter un autre couteau dans le torse, il venait de lui faire part de son urgent désir de quitter les lieux.

-J'ai... -Rob entendit sa frêle voix, sentit sa langue pâteuse, ses lèvres frémissantes - j'ai la situation en... main. -bégaya-t-il.

Mais il était trop tard. Le pied du docteur Paiz avait quitté le sol, débutant sa marche vers la sortie de scène, dédiée aux conviés. Il allait rejoindre tous les invités et leur faire part de l'actuel état des lieux. De son mécontentement, à lui, Paiz. Et celui-ci pesait fort dans la balance.

En réalisant ses premiers pas vers la sortie, il venait de retirer à Vondaire le seul soutien sur lequel il pouvait actuellement se reposer. Ses genoux se mirent à trembler alors que ses yeux tourbillonnaient dans ses orbites, bordés d'une peau striée, comme la peau pendante du cou d'un vieillard, le genre de truc souvent terré derrière une imposante barbe grisonnante.

Le bonhomme ne trouvait aucun soutien dans les gradins. Et le semblant de dialogues, qu'entretenait Jiro, s'ajoutait au martèlement de son petit coeur, jusqu'à rompre son souffle, un instant de trop.

Vondaire se raidit subitement, dans un murmure étouffé, puis son corps valsa en arrière. Hair Paiz put voir ce spectacle se dérouler sur sa droite, et si l'idée de tendre sa main pour soutenir l'ancêtre qu'était ce pauvre directeur lui parcourut l'esprit, il n'en fit rien et continua sa marche sous l'impulsion d'un autre soubresaut au sein de son estomac.

Seul Ado eut une réaction appropriée, du moins de son point de vue.

-MONSIEUR VONDAIRE ! -hurla-t-il, son doigt pointant le principal concerné.

Pèdre, toujours buste contre sol, se sentit alors revigoré par une énergie nouvelle quand les paroles de l'étudiant perforèrent ses oreilles. Sa tête se redressa d'un coup, et ses membres antérieurs se postèrent de sorte à lui servir d'appuis.

-ROB !




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Mer 18 Oct - 16:03



Lucidité ?


Un autre vieux croulant menaçait de s’effondrer et Nils le reconnaissait. Bien qu’il ne le portait pas vraiment dans son cœur dans la mesure où c’était principalement un rabat-joie de première. Pire encore ! Le relou de service qui parlait bien trop pour être vraiment humain venait lui aussi de refaire son apparition. Le vieillard marqua tout de même l’arrêt lorsque ce dernier crut voir ses enfants dans l’assistance. Décidément, la sénilité arrivait de plus en plus tôt.

Haussant les deux sourcils, Nils tourna finalement vivement son regard pour dévisager Fudo. L’autre crétin était son père ? Au final ça n’avait rien de vraiment étonnant…


Tu m’étonnes que tu pigeais rien… si c’est héréditaire avec ton père, tu risquais pas de m’être d’une quelconque utilité…
Levant les yeux au ciel, le grand-père se laissait rejoindre par le père de Fudo sans pour autant montrer de signe d’animosité. Nils avait été déçu de voir qu’il n’avait pas vraiment flairé le bon partisan pour son petit exercice mais au moins, il pourrait bientôt se rattraper : avec Vondaire qui tournait de l’œil et le « Docteur » Paiz qui était sur le départ, c’était maintenant le moment pour lui de briller.

S’appuyant sur sa canne de fortune, la mouette n’aurait de toute façon pas été capable de rattraper le Vondaire. Cependant, sa nonchalance et son sens de l’observation lui permettraient sans doute de comprendre le mal dont souffrait le responsable de cette école.

Ainsi, sous les yeux de la promotion, Nils ferait alors abstraction de plus ou moins tout ce qui l’entourerait pour se focaliser sur son nouveau patient. Bien qu’en réalité, il n’avait pas véritablement besoin de tant de concentration, il en profita simplement pour rester dans une sorte de bulle où il aurait la paix. Le plus gros danger de la salle était tout de même ce « père » qui restait une sacrée épine dans le pied.

Pour une fois que le vieillard faisait montre de ses compétences réelles de médecin, il en profiterait également pour expliquer chacun de ses gestes. Plus pour lui même que pour les autres, le vieux grand-père soupira un instant de plus. Agitant une fiole de sels de pamoison qu’il sortit de sa tunique, il en profiterait alors pour prendre en charge le responsable.

Si tout se passait comme il le souhaitait, Nils en profiterait alors pour remettre en cause le Dr Paiz. Incapable d’avoir un honneur de médecin, ce type le débectait simplement au plus haut point. Il fallait également espérer que le père de sa « victime » le laisse faire…

Quelle journée !






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Sam 21 Oct - 8:54


- En quête d'un métier -


Emporté par un moment de faiblesse, la gravité condamna Vondaire à la chute. Cependant, sous l'impulsion de son cerveau réptilien, les paumes du proviseur se présentèrent au sol, réduisant en partie le choc dont souffrirait son dos. Phil s'était lancé dans les escaliers qui scindaient l'amphithéâtre en deux, il le faisait à quattre pattes au début pour se relever petit à petit, à mesure qu'il se rapprochait de l'estrade. Voir le corps étalé de son comparse lui procurait un immense sentiment de désespoir, c'était comme si son théâtre intérieur s'effrondrait : le grand Rob, bien que cette grandeur n'était que métaphysique, venait de s'écrouler. Les phallanges du vice-proviseur vinrent alors s'aggriper au rebord de la scène, une semi-traction plus tard, le bonhomme parvint à poser l'un de ses coudes sur l'estrade. Lui permettant ainsi de découvrir ce qu'il s'y déroulait avec plus de précision.

-Rob ! Rob ! -s'écria-t-il alors qu'il remorquait tout son corps en hauteur.

De son côté, Fudo semblait avoir ignoré la pique que lui avait adressée le Gratz. Le regard de l'étudiant embrassait le frêle corps du proviseur à terre, les paupières de ce dernier prises dans un conflit interne : elles voulurent se rabattre, là où Vondaire luttait pour les maintenir ouvertes. Aspiré par cette vision qui se présentait à lui, voir un simulacre d'homme de pouvoir chuter de tout son poids, les pensées de cet étudiant à la chevelure en banane s'activèrent d'une façon bien étrange. Son visage autrefois figé dans la surprise se fit fendre par un minime rictus.

Cette réaction l'étonna, et son visage se ferma brutalement quand son père posa sa main sur son épaule.

-Hey, fiston ! Va rejoindre tes frères, c'est pas un spectacle auquel vous devez assister !

Les mots atteignirent difficilement le cerveau stupéfait du brunet, mais à force d'accoup sur son épaule, celui-ci fut arraché à sa torpeur. Une déglutition, un regard adressé à son paternel, et il sauta dans la fosse séparant la scène aux gradins. Il s'engouffra dans l'allée dévalée par Pèdre quelques instants plus tôt.

Une fois son fils éloigné, Jiro s'activa et s'abaissa aux côtés de son collègue qui avait sorti une fiole. Le duo se fit rejoindre par un Pèdre stressé, alors que le lieutenant Zetsu murmurait quelques mots au Gratz.

-Je vais aller prévenir les pompiers et l'infirmière, il faut bien que quelqu'un vienne lui porter les premiers soins !


Le bonhomme avait totalement zappé que Nils se trouvait être médecin. Alors Jiro se leva d'un coup, porta ses mains en cône au niveau de sa bouche, puis beugla.

-Madame Optiswan, il faut faire vite !


D'un autre côté, des bruits de pas envahirent le côté gauche de la scène où se trouvait la sortie des conviés après leur passage devant tout le monde. L'équipe de pompier débarquait, ceux-ci avaient, semblaient-ils, été prévenus par un certain Paiz. Ils se posteraient bientôt aux côtés du nouveau duo assis près du proviseur. Voyant Nils manœuvrer en expliquant chacune de ses entreprises, les combattants du feu lui informeraient qu'ils écouteraient ses directives un instant, après s'être bien entendu assuré que ce vieil homme était bel et bien un médecin.

Vondaire, piégé entre la conscience et le coma, avait fait part de sa méfiance au Gratz quand celui-ci lui avait présenté une petite fiole. Cependant, il n'eut pas la force de repousser cet énergumène en partie responsable de son pathétique état. Il le laissa donc, presque contre son gré, porter la fiole près de ses narines et inhala les différentes effluves. Celles-ci améliorèrent quelque peu son état, lui permettant de souffler plusieurs mots dans le pif du Gratz.

-Tout ça c'est de votre...

-Rob !

La main de Pèdre vint saisir celle de son camarade, reportant l'attention du proviseur sur son unique ami. Le Gratz aurait pu sentir gêné.

Dans un recoin obscur de l'amphithéâtre, un élève s'était timidement levé, un sourire aux lèvres. Son regard était posé sur le gastéropode qu'il tenait en mains. Un escargophone photographique. Kevin appuya dessus, après avoir ciblé la scène principale, il pourrait ainsi se vanter auprès de ces copains dans la cour de récréation. Les jeunes de nos jours...



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Jeu 26 Oct - 19:43



A toi de jouer !


Nils était pour le moins efficace. Le Vondaire avait pu lui balancer ses quatre vérités mais le vieillard n’en avait pas tenu compte. Mécaniquement, avec des gestes, précis, Nils chercha simplement à prendre en charge l’homme. Bientôt rejoint par des pompiers et le corps médical avec Optiswan, le grand-père ne se formalisa pas de l’oubli du jeune homme quant à ses compétences médicales.

Assuré, il opéra à soigner du mieux qu’il put le Vondaire, même si visiblement, ça avait été une bien grosse journée pour ce dernier. Soupirant, c’est avec une petite tension sur la main qui trahissait évidemment sa gêne que Nils toussota finalement pour laisser le champs libre aux deux tourtereaux en herbes. Visiblement, le vioque, en plus de sa sueur, n’était qu’à quelques centimètres des lèvres de son patient.

Détournant le regard un instant, il en profita pour lui mettre un doigt sur la bouche. Malheureusement pour le pauvre Vondaire, une telle action lui écrasa les lèvres et risquait même de lui pénétrer une narine. Décidément, ce n’était pas sa journée.

S’assurant que son patient serait en de bonnes mains en donnant les quelques instructions, Nils se retira un instant pour chercher Fudo du regard. Ce pauvre faible avait disparu et, haussant les épaules, le grand-père en profita pour lâcher quelques mots à son père.


Faudrait penser à r’voir son éducation au p’tit hein… De mon temps, on respectait ses ainés !
Nils n’insista pas pour autant. Persuadé d’avoir terminé sa mission, le vieillard descendit habilement de l’estrade pour accompagner finalement l’équipe et saluer Optiswan. C’était maintenant à Jiro de briller en société ! Lui avait terminé son intervention pour la médecine mais la marine restait encore à être présentée. Se retournant, Nils beugla de sorte à être bien entendu.


Hey Jiji ! Vend-nous du rêve ! C’est à toi de présenter le gouvernement mondial !
L’ancêtre résista à pouffer de rire. Parvenir ainsi à se débarrasser d’une éventuelle mission chiante pour la refourguer au premier venu était pour lui une réussite totale. Sans compter que pour le coup, le vieillard était en accord avec lui même. Ce n’était plus aux anciens de briller en société ou de prendre les médailles sur l’uniforme : c’était à la relève de le faire.




Je savais pas trop quoi dire pour le coup :/

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Mar 31 Oct - 8:28


- En quête d'un métier -


-Il a juste un sacré caractère ! -répondit Jiro à la remarque de Nils.

Le lieutenant se tenait là, sur l'estrade, et observait son môme prendre place aux côtés de ses frères. Une fois ceci fait, le brun se retourna vers le petit cortège qui entourait dorénavant Vondaire. Visiblement, les soins qu'on lui avait administrés seraient suffisants. Il observait donc, silencieusement, les pompiers saisir le corps de l'ancêtre avec précaution pour finalement le déplacer, lentement mais sûrement, vers la sortie par laquelle ils étaient entrés. Les combattants du feu étaient accompagnés de Pèdre, scotché à la main de son ami, qui leur demandait d'y aller doucement à chaque pas effectué : comme si le groupe d'hommes trimbalait un colis fragile.

-Moi ? -se questionna Jiro en se désignant de l'index.

Le Gratz venait de réussir un sacré coup, beugler ainsi face à tout l'amphithéâtre forçait le père de famille à se lancer. Qui serait-il, après tout, s'il délaissait ce devoir qu'on lui avait imputé sous les yeux de ses enfants.

-Euh...

Dorénavant seul sur l'estrade, le bonhomme faisait face à tous les élèves. Ces derniers étaient en partie toujours remués par ce qui s'était déroulé juste avant, aussi cela complexifiait les choses pour Jiro. Réussir à captiver tout le monde constituait une première difficulté, trouver un discours en constituait une seconde. Face à toutes ces personnes, y compris le Gratz, un soupir s'apprêtait à s'extirper de sa cavité buccale. Et, pourtant, lorsque les mirettes de Jiro croisèrent l'éclat ardent des yeux de Dodo, le père inspira longuement tout en bombant le torse.

-Votre attention s'il vous plaît !

Si sa voix s'était faite vacillante, Jiro avait été pris de cours et ne savait guère quoi dire. Puis, un éclair de génie sembla le frapper : il venait de trouver une idée pour vaincre le blanc qui menaçait de prendre place dans la pièce.

-Citoyens et citoyennes de... Nano ! Suites aux récents événements liés à la piraterie, au terrorisme et à la rébellion, l'honorable et respectueux...

Il était parti pour continuer sur sa lancée : réciter le décret Décima. La raison de sa venue ici, et celle qui poussa de nombreuses personnes à rejoindre la cause du gouvernement.

« Tu vas quand même pas gober ce ramassis de conneries » adressa Fudo, en pensée, à son frère contemplatif.





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Ven 3 Nov - 19:23



A toi de jouer !


Oh non. Pas encore ce ramassis de conneries…

Nils avait profité de l’intervention de Jiro pour se mettre en retrait. Il fallait dire qu’il en avait tout de même pas mal fait depuis le début de la journée et qu’il avait bien mérité un repos ! Tel un grand guerrier des mers de tous les périls, Nils Gratz avait vaincu son ennemi et il était maintenant temps pour lui de se retirer. En vérité, l’ancêtre ne cherchait là qu’une excuse pour se débiner.

Le décret décima… ça avait été une longue bévue dans la vie du grand-père. En réalité, c’était ce même décret qui était à l’origine de son départ pour la marine. C’était à cause de ce décret que le vieillard ne pouvait plus voir ses petits-enfants et, pire encore, sa femme. Renfrogné à l’évocation des premiers mots, le grand-père eut soudainement la vision de l’ensemble de sa famille, heureuse. Certes, il n’était pas parti depuis très longtemps et de nombreuses aventures allaient lui arriver sous peu. Cependant, repenser ainsi à sa famille et à sa femme eut le don de lui filer le bourdon.

Une moue un peu plus triste, le regard ailleurs, Nils sortit finalement discrètement de la salle pour ne rien entendre de plus. Plus blasé que blessé, le vieillard entreprit de sortir prendre l’air. Quelque peu abattu par ces réminiscences, il ne pensait pas, ce jour là, qu’il ne reverrait jamais sa femme. Du moins si, la fois suivante serait le jour où, par magie, il verrait le corps de sa moitié criblé de balles.

S’installant sur un rebord près de l’entrée de l’école, le vieillard se laisserait aller à contempler le large. Emprunt de souvenirs et d’espoir, il n’avait plus qu’une seule envie, celle de rentrer chez lui pour serrer le plus fort possible ses petits bambins, son fils ainsi que sa chère et tendre.

Ainsi, Nils resta sur le muret un long moment. Tout du moins, pour lui même. Assis là, que ce soient plusieurs secondes ou plusieurs minutes, le temps sembla défiler sans qu’il ne puisse avoir aucune emprise sur ce dernier.




Nils aime pas le décret décima.

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Ven 3 Nov - 20:41


- En quête d'un métier -


Le vieillard se trouvait là, posé sur son rebord, les jambes dans le vide et probablement le regard vagabondant sans but, perdu dans le panorama se présentant à lui. C'était une occasion de rêve, oh que oui. Il était temps pour lui de payer pour ce qu'il avait fait, cette attitude que la mouette avait eu avec sa pauvre femme.

Alors l'homme saisirait cette opportunité, sa main surgirait de derrière le muret pour prendre d'assaut la gorge du Gratz. Il serait ainsi de retour, pour lui jouer un mauvais tour : Eric, son soi-disant fils !

_____

-Et... du coup si il y a des personnes intéressées, je suis ici pour répondre à vos questions.

Jiro finit enfin son récital, il se permit un soupir avant de chercher du coin de l’œil son collègue favoris, celui qu'il aimait embêter, tout en observant les possibles réactions dans la salle.

Personne n'osa lever la main, à son grand regret.

-Hmm, je vois... j'imagine que...


Soudain, un mouvement capta son attention dans son champ de vision. Une main venait de s'ériger haut dans les airs avant de s'agiter frénétiquement. Les yeux du lieutenant, bouche entrouverte, une lueur d'espoir au sein de ses pupilles, se fixèrent d'un coup sur le membre avant de détailler son propriétaire qui était désormais en train de sautiller tel un hystérique. C'était Dodo, son fils.

Le brunet fut tiraillé entre deux sentiments lorsqu'il découvrit sa progéniture : la déception et une immense fierté. Evidemment le dernier parvint à prendre le dessus, aussi il se ferait un plaisir de tout expliquer à son fils. Mais quelque chose l'enquiquinait en ces instants, Jiro venait de faire le constat suivant : il était seul sur l'estrade, avec aucun autre responsable au sein de la pièce : tous s'étaient tirés ailleurs avec l'incident précédent. Alors, ne voulant guère alimenter le pesant silence régnant désormais dans l'atmosphère, Jiro raviva l'attention de tous d'un claquement de mains.

-Bien ! Je pense qu'il est donc temps d'en finir ici avec tous ces monologues, haha ! Il est l'heure de manger, alors allez-y les petits gars : par ici la sortie - balança-t-il en se jetant dans les gradins.

Son bras, prolongé par son index, se tendit alors vers la porte. Le lieutenant s'avançait dorénavant vers elle, mettant à terme à la conférence sans autorisation aucune. Il s'en fichait de toute façon : c'étaient des gosses, fallait bien les laisser respirer un peu ! Quelques secondes lui suffirent pour ouvrir les deux portes battantes. Dès lors plusieurs silhouettes se faufilèrent timidement à ses côtés pour s'extirper de la salle. Puis le temps et le nombre firent leur travail et Jiro fut bien vite expulsé du cadre des portes par le troupeau d'étudiants affamés.

_____

La main d'Hélène arracha Eric à ses joyeuses visions, Maurice venait de reprendre un semblant de consistance et avait demandé à parler à son camarade. Alors, déjà ennuyé par ce qu'il se profilait, les yeux du murs se détachèrent de la silhouette lointaine du vieil homme pour se tourner vers la porte à moitié ouverte de l'infirmerie. Il s'y glissa, lui et sa carrure imposante, à la suite de la jeune femme.

_____

-Enfin, je te retrouve !

Jiro venait de passer le sas d'entrée de l'établissement, celui-ci servant aussi de moyen de sortie. Il s'était quelque peu rapproché de Nils avant de s'adresser à lui, après tout Jiro savait pour ses problèmes d'ouïes. Du moins il s'en doutait... Quoiqu'il en était, le lieutenant s'avança d'avantage en direction de son collègue jusqu'à atteindre le rebord. Il prit place aux côtés de l'autre mouette avant de soupirer longuement.

-Je pense qu'aucun d'entre eux n'a envie de rejoindre nos rangs... Enfin si ! Y'a un de mes fils, très motivé d'ailleurs, il voulait me bombarder de questions !

Le Zetsu n'avait cependant entendu aucune de ces dites questions, il avait gentiment esquivé Dodo : il lui expliquerait tout autre part, quand l'heure viendrait. Pour le moment, le père de famille ne souhaitait guère alimenter les ambitions naissantes de son enfant, il le voyait mener une autre vie, moins tourmentée par la criminalité grandissante. Il laissait alors sa mère gérer l'éducation de ses trois fils qu'il aimait à distance.

-Je crois qu'il est temps d'aller chercher les trois autres gars. On pourra ensuite envisager de partir pour Toroa, la mission n'ayant rien donnée.

Une tape sur l'épaule de la mouette rutilante et Jiro s'en alla à la recherche de ses autres collègues. Ceux-là étaient sûrement en train de se faufiler discrètement dans la fine ouverture de la porte des coulisses, là où le pauvre Vondaire et les autres se trouvaient, pour se tirer en douce de ce lieu chaotique.

-Sinon, tu la veux ? - dit-il au Gratz, en lui présentant une sucette tout juste sortie de sa poche. Celle-là, il l'avait dérobée lors de son passage à l'infirmerie, alors que Madame Optiswan tentait de le canaliser. -T'as l'air d'être en manque d'énergie, faudrait pas que tu fasses comme l'autre ! Haha ! T'as compris ? - finit-il sur une rire très sobre, histoire de mettre rompre le léger malaise qu'il palpait.




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Le cercueil de la vie


Nils s’était finalement bien amusé ce jour là. Cette mélancolie soudaine ne lui ressemblait pas et il lui fallut même essuyer une petite larme qui avait osé poindre au coin de l’œil. Plusieurs minutes passèrent ainsi sans que Nils n’ait la moindre conscience de son environnement. Plongé dans ses pensées, il revoyait ce qu’il avait alors pu vivre. Plus le temps passait et plus l’ancêtre se posait des questions.

Ainsi, Nils sursauta simplement lorsque le Jiro le rejoignit. En vérité, le vieillard n’avait même pas prêté attention à la sortie des enfants de l’établissement. Nils était bouleversé et se questionnait de plus en plus en rapport à sa propre famille. Avait-il véritablement bien agi en prenant la place de son fils face à l’adversité ? Avait-il vraiment offert à sa famille une protection sans faille de cette façon ?

Lorsque Jiro lui tendit la sucette, Nils la déballa instinctivement. Habitué à donner ça à ses patients, c’était finalement comme accepter qu’il puisse subir des dégâts. Principalement mentaux, ces affres le tourmentaient et c’est tout naturellement que Nils laissa un blanc tout en suivant son acolyte du jour. Finalement, comme pour briser le silence, Nils n’eut d’autres choix que de partager ses doutes et inquiétudes.


Tu penses vraiment que partir pour sauver le monde, c’est protéger sa famille ?
Il n’attendait pas vraiment de réponse. Le regard toujours aussi perdu, le vieillard posait maintenant des questions plutôt rhétoriques. Il n’aspirait pas vraiment à reprendre la mer. Même s’il retournait sur Toroa, il savait que la vision de la ferme au loin ne serait que dans son esprit. Jamais les permissions, aussi nombreuses avaient-elles pu être, avaient permis au grand-père de rejoindre sa tendre moitié et ses enfants, si chers à ses yeux.

Un nouveau soupir laissa le lieutenant de marbre tandis que son regard se profilait maintenant à l’horizon. Mécaniquement, il était reparti sur le navire et s’était éclipsé en douce. De nouvelles aventures allaient attendre le vieillard très bientôt. De nouveaux horizons allaient sans doute lui ouvrir de nombreuses portes, c’était certain. Ce qui était en revanche beaucoup moins sûr… c’était cette capacité à pouvoir retrouver sa moitié, femme, et maitresse de sa vie.


Je te retrouverai mon amour…
Et il ne croyait pas si bien dire : dans quelques années, lui aussi serait très certainement dans la tombe.



Fodu ou Fudo, c'était trop beau ! (J'aime les rimes !)

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Sam 4 Nov - 19:10


- En quête d'un métier -


Les trois mouettes restantes rejoignirent un Jiro bien silencieux, son enthousiasme quelque peu abattu par la question que lui avait lancée le Gratz avant de partir. Celle-là avait trouvé une certaine résonance au sein des tristes pensées, profondément enterrées, du lieutenant. Aussi, lorsqu'il retourna à la réalité et se retrouva entouré par le trio tout juste arrivé, le brunet se laissa guider par les pas de Nils : direction le navire.

Jiro aurait aimé que la journée ne tourne pas ainsi, il avait esperé que les élèves eut été plus intéressé par la cause à laquelle il s'était rattaché de son plein gré. Et, en même temps, il comprenait que certains ne souhaitent guère rejoindre les rangs du gouvernement mondial. Etre marine était contraignant, il fallait répondre à une hiérarchie qui vous considérait à peine comme un individu, hormis certaines individualités réussissant à se démarquer au fil d’événements généralement atroces. Ce travail menaçait ainsi, et ce au quotidien, sa vie : une urgence était si vite arrivée, et celle-ci pouvait très bien mal tournée. La criminalité était en constante croissance et nul ne savait quand un fou malade allait diriger une arme vers le peuple, fusiller des civils pour le plaisir ou pire : s'attaquer à une ville toute entière, en la bombardant, dans le but de se l'approprier. Pour sûr, Jiro sentait en lui le besoin d'être là afin de protéger ce peuple à la merci des hors-la-lois, à l'époque il ne supportait pas l'idée que la majorité vivait avec un canon invisible contre la tempe, que ce risque de malheureux incident existait. Alors le Zetsu s'était lancé pour devenir une sorte de bouclier, risquer sa vie pour sauver celles d'innocents, ignorants du mal que lui et ses collègues se donnaient au quotidien.

Et les mots du Gratz ramenèrent la question de ses fils sur la table.

Ne pas pouvoir les voir grandir. Se voir contraint de ne pas assister à un grand évènement de leurs vies. Ne pas être là pour les assister au quotidien, pour les guider et les éduquer, comme un père se devait de le faire. Et, il le savait, au fond de lui, que ces retours au foyer, de courte durée, étaient à double tranchant : ses enfants assistaient constamment au départ d'un père qu'ils ne pouvaient jamais pleinement aimer et connaître, le temps faisant défaut.

C'était là sa plus grande peur. Que ses fistons, à lui, ne le connaissent pas totalement. Et, bien malheureusement, c'était déjà le cas. Car, jamais, du moins c'était ce que souhaitait ce paternel, ils n'auraient l’occasion de le voir sur le terrain pour combattre les malfrats constellant West Blue. Jamais ces enfants ne le verraient commettre ces actes de violence envers les criminels qu'il haïssaient tant. Et jamais ils ne pourraient l'observer le soir, seul, sous la douche, à se frotter hystériquement le corps comme pour se laver d'une honte qui ne voulait guère partir. Un sentiment qui le suivait, le tourmentait à chaque fin de journée.

Car après tout, pour protéger les gens il devait constamment renoncer à deux choses importantes pour lui : ne pas céder à la violence et être un bon père.

-On y va. -lança-t-il finalement d'une voix atone.



Jiva
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