Yoko Ceresa, la marraine de Sagev.
Le voyage avait été assez long, tandis que la rémission du Tao se faisait attendre. Les blessures infligées par Shadow avaient le mérite d’être toujours très embêtantes… Et aujourd’hui, sa mort avait le mérite de permettre de retirer un de ses pions les plus puissants au Gouvernement Mondial. Cette hérésie de la nature prouvait sans cesse un manque d’humanité envers tout un chacun, bien que la Ceresa ne se considère pas comme un modèle dans ce domaine. Elle observait dans chacune de ses conversations pourtant une apparence qui ne lui donnait pas des airs trop pompeux ou trop carnassier, car elle était là en tant qu’alliée. Voir Konan monter sur ce trône et lui soutirer de l’aide par la suite contre le Gouvernement Mondial permettrait de faire sortir la branche terroriste de la Révolution…

En tout cas, c’était ce qu’envisageait la grande femme demi-géante qui semblait avoir quelques intentions cachées. Son sourire s’étirait tandis qu’elle attendait patiemment sur le pont que revienne la Bête Pourpre, ou qu’ils abordent sur une île pour qu’elle puisse se détendre.


Anatole, Lieutenant de Konan
Le regard embrumé, Anatole était en train de sentir son énergie se vider. Il était retenu prisonnier par les forces d’Alabasta précédemment, et le voilà qui était maintenu dans une sorte de cocon hermétique dans le navire des Shadow Ghosts. Qu’importe son traitement, il refuserait de parler à qui que ce soit d’autre que le Tao en personne. Il voulait s’assurer que ce qu’il allait faire, ce qu’il dirait, ce serait à l’ennemi de Konan qu’il le transmettrait. Son regard était sombre, ses cheveux noirs, et sa peau sale. Il tenterait à plusieurs reprises de se relever, impatient de pouvoir en terminer, d’être soit exécuté, soit libéré, même si la seconde option était, semble tout, peu envisageable…

Yoko Ceresa, la marraine de Sagev.
Yoko décrocha un sourire de circonstance à la blague du Tao, observant l’état pitoyable dans lequel il se trouvait. Décidément, ce n’était pas tous les jours qu’on affrontait une force de la nature comme Shadow et qu’on en ressortait vivant. Indemne, il aurait fallu être un dieu vivant sur terre… Et une pensée alla pour les trois figures de proues qui auraient pu réaliser un tel exploit : Arias, Tengen et Kamiji. Deux d’entre eux n’étaient plus que de vagues souvenirs, même si le premier la marquerait à jamais. Elle resterait là, pensive, tandis qu’elle écouterait les paroles de ce jeune homme à la chevelure carmin. Il allait droit au but, pourtant ses questions se multipliaient. Ils avaient pourtant le temps, et le temps elle comptait le prendre. Elle allait forger la confiance qui bâtirait leurs futures relations, et pour ce faire elle devait d’abord commencer par le commencement, donc la dernière question d’un Tao souffrant.

- Commençons par la fermeture éclair.

Elle s’arrêta pour regarder l’horizon, se demandant ce qu’avait bien pu devenir ce satané Centes. L’attaque de Marineford, tout cela, c’était de l’histoire ancienne. Qu’importe à savoir qui avait survécu et qui y était mort.

- La fermeture éclair était un passage vers une dimension nommée « Mars ». Il s’agit d’un lieu qui est créé par le Zip Zip no Mi, le fruit de la fermeture éclair possédé par Kokuwo Nala, la sœur du feu Vice-Amiral Kokuwo Makui.

Elle employait le nom de famille en premier de manière consciente, se disant que le lien serait mis en évidence plus facilement. Ses mains allèrent se balader sur sa taille tandis qu’elle repensait à l’affrontement avec les agents du Cypher Pol. Elle n’était pas une excellente combattante, mais elle savait se défendre, et c’était ce qui lui avait permis d’éteindre autant de voix. Lorsqu’elle y repensait, un frisson la parcourait : c’était le boulot d’autres branches que la sienne, et elle survivrait à tout cela, de toutes les manières.

- L’objectif de cette arme était d’être utilisé contre les personnes à Marineford, par Centes. L’arme aurait fait un seul tir avant d’exploser avec toutes les personnes à son bord, c’est en tout cas ce que je me suis assuré qu’il arrive. En résumé ? Je voulais me débarrasser du Monarque et des Marines en même temps, sachant pertinemment qu’Aston Finley protégerait Chairoka et que cela ne ferait qu’affaiblir les deux camps, sans les faire chuter. Alors, un tiers viendrait apposer le coup fatal sur Centes. Insidieux mais efficace.

Elle pensait à quelqu’un mais même si Ren insistait, elle ne lui donnerait pas de nom : ça n’avait pas d’importance, et elle anticipait sur son échiquier bien au-delà de ce genre de détails. Son regard viendrait s’apposer à nouveau sur la bête pourpre. Soudain, un sourire viendrait s’étirer sur ses lèvres couleur rouge, et elle détaillerait alors les besoins de leurs plans.

- Konan n’est pas un allié. J’aurais simplement besoin d’un échange de service : une fois sur le trône de son underground, j’aimerais que tu t’opposes au Gouvernement Mondial, comme tu le fais actuellement mais avec plus de virulence… Konan est un couard qui se cache derrière des magouilles enfantines, toi, tu peux aller plus loin.

Sérieuse, la Cheffe de la Révolution de l’Ombre en disait sûrement suffisamment pour attiser la curiosité de Ren. Elle était consciente de plusieurs choses, et surtout du fait qu’avec la disparition de la branche extrémiste, il y aurait un manque dans la baisse de puissance qu’elle entraînait régulièrement chez les Gouvernementaux. Sayouri, si elle avait survécu, perdrait ses supports immanquablement. Il fallait donc que quelqu’un la remplace, sans pour autant être affilié à la Révolution.

- Quant à Sayouri, je n’ai pas plus d’informations. Elle s’est alliée à Centes. Je ne sais pas ce qu’elle est advenue.

Yoko Ceresa, la marraine de Sagev.
Elle n’était ni effrayée, ni impressionnée par Ren Tao. C’était un homme sur qui elle était prête à miser parmi tant d’autres, et son côté caractériel était exactement ce qu’elle cherchait pour porter un coup fatal au Gouvernement Mondial, quand elle en aurait le plus besoin. Les desseins de la femme aux multiples ressources étaient clairs, mais ses moyens d’y arriver un peu moins. Elle acceptait ce que Sayouri aurait pu caractériser de terrorisme, alors même que la vie de civils était mise en danger. Elle tiqua cependant sur le mot « seconde » : ce n’était pas du tout son objectif. Une fois qu’ils se seraient utilisés l’un l’autre, leurs relations cordiales seraient terminées. En attendant, il lui fallait étendre l’Empire du Tao au risque de perdre l’underground le plus influent de Grand Line.

- Il en va de même pour toi, Ren Tao, sourit-elle modestement en éludant savamment la question sur Centes.

C’était déjà du passé pour elle. Tout plan avait ses failles, et elle était prête à les assumer. Si le Monarque était sorti vivant de cette affaire, ils le sauraient bien assez tôt. Sinon, sa tête serait élevée au-dessus d’une pique en très peu de temps, et elle n’attendrait pas pour fêter la nouvelle… à sa manière. Ses yeux se posaient patiemment sur la Bête Pourpre, avant qu’il ne pose une question un peu étrange. « Baltigo ». Elle était attachée à ces terres, mais c’était sans nul doute un coin assez peu commode pour s’y accrocher à présent. Sa position, sa grandeur – plusieurs jours de marche – et même son environnement en faisait un lieu idéal de développement pour une civilisation, et une base extraordinaire pour quiconque saurait à nouveau la cacher aux yeux du monde…

- Ce lieu est encore sous surveillance du Gouvernement Mondial. Ils y ont déposé des escarméras un peu partout, de sorte à observer quiconque viendrait récupérer ce qui pourrait encore s’y trouver… Même si pour ma part, je n’y ai rien laissé.

Certains avaient peut-être caché des trésors là-bas, mais elle n’avait aucune idée de si untel ou untel y avait réellement caché quelque chose de précieux, sans quoi ils se seraient déjà mis en relation avec le Dog pour le récupérer. Manquait Arias, qui aurait sûrement pris ses dispositions auprès d’elle ou d’un Maréchal… Mais là, elle n’avait aucun contrôle sur cela, et mieux valait ne pas induire son tout nouvellement allié sur une mauvaise piste.

- Pour un lieu de recueil... Le Florian Triangle est une base d'opération intéressante : on peut difficilement la prendre, et je peux t'indiquer où elle se trouve. En revanche, si je peux, nos ennemis aussi le peuvent : leur réseau est étendu. Tu peux aussi infiltrer une île civile sans la conquérir pour être au plus proche de tes ennemis, c'est du moins ce que certains ont fait.

Comme Eken Sor à Illusia.

Tandis qu’une main alla relever ses cheveux dans sa nuque, les faisant voler au gré du vent, elle posa une question simple qui déterminerait le plan d’action et les informations qu’elle donnerait au Tao quant à sa relation avec Konan :

- Quelle approche comptes-tu préconiser pour t’emparer de l’empire de Konan ?

Yoko Ceresa, la marraine de Sagev.
Tao était un homme imprudent. Il ne l’avait jamais caché, et l’avait même montré à de nombreuses reprises. Ses actes étaient chaotiques, tout comme son esprit. Si Ceresa avait eu le temps, elle aurait pu tenter vainement d’y mettre un peu d’ordre mais… Ce n’était ni une envie, ni son rôle. Trouver des informations, manipuler les foules, transformer l’opinion publique : c’était dans cela qu’elle excellait le mieux. Et si sa vision de la Révolution était une Révolution implantée, il était nécessaire que Chairoka chute pour cela. Oh oui, la Bataille de Marineford n’était qu’un prélude, un simple prélude à ce qui allait vraiment se dérouler ensuite. Qui voudrait qu’une Amirale en Cheffe qui est incapable de gagner une bataille ? Cette pensée aurait pu arracher un sourire à nombre de criminels, mais Yoko n’était pas comme eux. Elle tempérait ses actions, et tandis qu’elle regardait le rouge en face de lui, écoutant ses paroles sans y répondre immédiatement, elle s’interrogea sur la finalité de son action.

- Bien, ce n’est donc pas une attaque de front que tu proposes, Ren Tao. Le démantèlement est à double-tranchant, en revanche : sache que tu peux conquérir ses troupes les moins fidèles en prenant sa place. Ses troupes les plus fidèles, en revanche…

Elle réfléchit un instant, et la stratégie qu’elle mit au point fut pour elle un coup d’éclat dont Konan ne pourrait pas se relever. Si personne ne perturbait grandement ce plan, il serait parfait et pourrait même accélérer les choses pour Ren. Qu’allait-il falloir pour lui ? Elle réfléchit, mais finalement ses lèvres formèrent un sourire énigmatique dont elle avait le secret, trahissant une pensée horripilante qu’elle venait d’avoir.

- Je peux te renseigner sur les lieutenants les plus fidèles à Konan. Une fois qu’ils auront chuté, tu pourras faire montre d’un coup d’éclat plus direct. Mon réseau peut donc t’aiguiller… à condition que tu ne tentes rien de stupide.

Elle se tut à cet instant, et observa l’homme en face d’elle, convaincue qu’il aurait certainement des besoins précis dans les prochains temps. Sa toile tissée des années durant allait trouver une utilité à ses côtés, plus qu’aux côtés de ses collègues révolutionnaires qui n’osaient pas aller dans les plus virulentes actions possibles contre le Gouvernement. C’était cela de positif chez Jonas, même s’il manquait de beaucoup d’autres choses : il avait la force de mettre en œuvre ses convictions, par quelque moyen que ce soit.

Yoko Ceresa, la marraine de Sagev.
La Ceresa s’amusa à nouveau de l’assurance du Tao. Ils avaient accompli tout ce qu’ils pouvaient sur ce navire ce jour-là : une alliance en bonne et due forme, et un plan qu’ils pourraient mettre en œuvre très rapidement. Les semaines de Konan étaient comptées, tandis que celles du Tao semblaient prospères devant lui. S’il se montrait cette fois-ci moins précipité que dans certaines de ses actions précédentes, comme à Water Seven où il s’était jeté dans la gueule du loup, il pourrait sûrement prendre toute la mesure de sa chance.

- Je te donnerai la localisation du Florian Triangle quand mes petits oiseaux me l’auront chuchotée : cela ne devrait pas tarder. Pour le reste, nous nous recontacterons.

Elle laissa alors un papier de taille humaine sur lequel était écrit un numéro à contacter. C’était le numéro qu’elle avait en ligne secrète, et s’il fallait qu’elle l’utilise pour que le Tao puisse gagner sa guerre, elle le ferait. Le plan était en marche, et la petite araignée tissait sa toile sans que personne ne s’en rende compte.

S'il n'avait rien à rajouter, la Ceresa prendrait le numéro de son nouvel acolyte et lui transmettrait sous peu les informations qu'il désirait. Elle partirait en s'envolant sous la forme d'un papillon aux ailes hypnotisantes.


Anatole, Lieutenant de Konan
Anatole avait commencé à convulser de froid. Il observait le sol avec l’envie de se cogner la tête contre celui-ci, de se ôter la vie… mais il y tenait trop. Son visage était encore déformé par la peine qu’il ressentait à l’idée de sa mort imminente, mais il avait connu pire. Konan avait été là pour lui, et s’il ne servirait jamais sous les ordres du Tao – il en était intimement convaincu – il risquait d’avoir la langue leste pour retrouver sa liberté… Ou pas d’ailleurs, car quelle liberté y aurait-il une fois qu’il aurait trahi le patron de la Pègre ? Ainsi il patientait, sans réellement croire qu’il allait arriver quelque chose de positif dans la longue nuit à venir. Ou journée ?

Qu’importe, pour lui il n’y aurait pas un jour de plus.

Anatole, Lieutenant de Konan
Il allait voir le jour à nouveau. Cette nouvelle le mettait dans de bonnes conditions, et il en oubliait presque qu’il avait pu être capturé par le Tao, et qu’il s’était lui-même livré à un marché. Les Décimas contre ses informations… Konan n’était jamais venu le libérer, après tout. C’était clair qu’il allait devoir jouer des cordes à son arc pour montrer qu’il valait quelque chose, et tandis que le Tao indiquait ce qu’il désirait savoir, Anatole inspira l’air marin avant de se pencher sur la question.

Quelle information fallait-il livrer, et dans quel ordre ? Lorsqu’il faisait les comptes pour Konan, ou du moins la partie qui le concernait, il avait toujours tendance à s’organiser de manière à avoir toujours une vue d’ensemble et à toujours pouvoir vérifier qu’il était dans une exacte mesure. S’il était sous la protection du Tao, peut-être que ça valait le coup d’essayer de se donner un peu et de prouver sa valeur…

- Konan habite à Himitsu Shima. Son manoir est hyper sécurisé, et nul ne peut y accéder sans qu’il soit au courant… Mais il n’y est plus très souvent ces derniers temps, et quelques lieutenants y résident continuellement, parmi ses plus fidèles.

Cette information, Yoko aurait pu la lui donner en faisant jouer de son réseau. En revanche, c’était la suite qui pourrait plus intéresser le Tao, et cette suite elle promettait d’être croustillante. Anatole avait d’abord fait un état des lieux des défenses avant d’aller sur un point plus particulier.

- Il a un planning de visites et… Je sais que d’ici quelques semaines, il ne peut pas louper un rendez-vous à Bill City, sur Border Land. Cette île est située sur Grand Line. Il y retrouvera des partenaires en affaire et sera plutôt vulnérable, par rapport à d’habitude…

« Par rapport à d’habitude, car il restait l’un des combattants les plus puissants de sa génération en matière de corps à corps, bien qu’il soit doté d’un fruit du démon dont ses lieutenants, tout comme le Gouvernement Mondial, n’ignoraient pas sa nature. Le fruit de la désintégration permettait de désintégrer simplement toutes les armes, toutes les balles qui tentaient de le frapper. Un combattant qui ne possédait pas l’armement pour protéger son bien serait immédiatement défait… Mais un combattant au corps à corps ? Jamais… Encore fallait-il trouver quelqu’un capable de rivaliser avec lui.

- Je peux t’aider, si tu veux y aller. Je peux t’aider.

Et devenir indispensable.

Anatole, Lieutenant de Konan
Anatole déglutissait devant les revendications de Ren. Il était en train de vendre son âme à un diable dont il ne connaissait rien. Enfin, Konan n’était pas réellement un exemple de pitié, mais il avait le mérite d’avoir été très explicite dès le départ. Au moins, là, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même si les choses se déroulaient mal…

- Il y en a quatre… Lady, Napoléon, Mitenryu et Osmose… Ils sont tous très forts, mais leurs capacités sont très floues… Je sais que Lady est à la tête des drogues, Napoléon du mercenariat, Osmose dans les armes et que Mitenryu collecte les revenus des boutiques. Je ne sais pas grand-chose sur eux, on s’est croisé au détour d’une conversation… Napoléon est un Tontatta homme-bête qui maîtrise le retour à la vie de la fourrure, si, et au moins l’Observation !

Il se souvenait de ce jour où quelqu’un avait tenté de l’attaquer dans son dos et qu’il s’était retourné et avait tué sans soucis son attaquant. Il serait cependant sûrement un ennemi de choix pour être la première cible de Ren, si ce dernier était capable d’en venir à bout.

- Il manipule ses hommes par la peur. Je peux trouver où il est rapidement… Si tu veux.

Il attendrait alors le reste, et observerait la bête pourpre avec un air un peu dubitatif. Il lui demandait des informations qu’il n’avait pas. Être un Lieutenant de Konan n’était pas réellement un titre si prestigieux que cela : pour sa part en tout cas, il n’avait fait que glaner des informations sur son patron et n’était monté que parce qu’il représentait un intérêt martial sur Grand Line. Son propre clan avait aussi été un pilier, mais il avait été décimé jusqu’au dernier dans sa confrontation sur Alabasta… Il ne restait plus grand-chose qu’il pouvait faire jouer dans la balance, aujourd’hui.

- Je ne connais pas ses trajets… Mais il est logique qu’il emprunte le plus rapidement en venant de Himitsu Shima, je peux le tracer. En revanche, il n’a pas de manies, et ses lieutenants n’en ont pas non plus, ces « métiers » demandent des tâches qui changent tous les jours… Quant à Himitsu Shima, je n’y ai été qu’une ou deux fois personnellement : dès que tu auras un pied sur l’île, il le saura, tout le monde espionne à son compte et si tu représentes une menace tu le sauras assez tôt. Le Manoir est hautement sécurisé, mais je pense que tu n’y iras pas discrètement… Sache juste que tout peut être un piège là-bas.

Il s’arrêterait là, n’ayant pas plus d’informations à fournir, mais en ayant déjà fourni plus au Tao qu’il n’avait pu en glaner ces derniers mois. Yoko viendrait sûrement faire le reste du travail pour offrir à son nouvel allié des informations sur les emplacements des autres lieutenants que Napoléon… Mais un choix s’imposait à présent : choisir entre attaquer Konan lors de son voyage vers une île où aurait lieu une transaction, ou abattre un à un ses lieutenants.

Anatole, Lieutenant de Konan
L’ancien homme de main de Konan observait avec attention les paroles de Ren. Il lui inspirait une certaine crainte : c’était une personne assez étrange dont émanait une aura très singulière, pour ne pas dire effrayante. Il portait bien son surnom, « Crimson Beast ». D’autres auraient tendance à dire que c’était exagéré, mais quand on savait qu’il avait mis fin aux jours de Shadow, c’était une toute autre histoire. Anatole se contenta donc d’écouter, sans pouvoir rien ajouter d’autre.

Enfin une dernière question arriva sur le tapis, comme l’ultime délivrance qui promettait à Anatole une libération rapide s’il le désirait… Pourtant, ce n’était pas dans son intérêt immédiat. Il n’avait plus rien de vraiment intéressant, et cette personne s’était finalement montrée clémente, ce qui lui valait une forme d’intérêt. Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas faire une partie du chemin ensemble, si les choses allaient dans leur sens à tous les deux ? Ce serait mieux qu’être traqué par Konan et de finir acculé en chien solitaire.

- Je…

Il attrapa la main de Ren, comme un ultime recours à ce qu’il venait de lui proposer. Finalement, il échangea un regard avec l’homme à la chevelure rouge et s’y plongea sans s’y abandonner.

- Je marche.

Il attendrait alors que le Tao libère sa poigne pour répondre à sa dernière question, sans réellement savoir si cela avait un grand intérêt.

- Je maîtrise une forme d’Ichitoryu que mon clan a mis au point. C’est une sorte de « Danse de la Mort » avec un Wakizashi, qui utilise des trompes l’œil pour attirer l’attention des ennemis sur l’illusion d’un mouvement. C’est un style fluide et vif, mais loin d’être destructeur.

Il pourrait en faire une démonstration rapide s’il avait un Wakizashi à proximité, sinon il faudrait qu’il s’en fournisse un sur une île adjacente. L’homme finirait par accueillir la nouvelle de son intégration comme la fin de son court tourment : il avait trahi Konan parce qu’il avait été abandonné à son propre sort. Tant que Ren n’en ferait pas de même, il le suivrait le plus fidèlement possible, à présent que son clan avait disparu.