Richard Borderline, James Harper

- Le Canon est prêt ?
- Il est prêt...

Le Vice-Amiral acquiesça. Le Canon Longue-Distance offert par la Section Scientifique n'avait pas pour but d'envoyer de lourds boulets de canon. Cela aurait été tout simplement inconcevable : après tout, il aurait manqué de précision. Il avait pour but d'envoyer autre chose. Enfin... Quelqu'un, en réalité. James Harper. Le « Soldat Inviolable », comme aimaient l'appeler ses camarades sur South Blue. Le « Boulet » comme aimait l'appeler le jeune Lazard, qui avait côtoyé cet homme à plusieurs reprises dans les avants-postes dirigés par le Vice-Amiral. Il s'était placé dans son cocon, dans le canon, et attendait qu'on mette littéralement le feu aux poudres. Quel homme ! En réalité, il était bien plus qu'un simple homme. Son regard laissait percer les traits d'un démon. Et ses ailes... Ah, oui, ses ailes aussi.

- Prêts... 3... 2... 1... Tirez !

Le coup partit tout seul. L'homme aux ailes de diablotin eut une longue et palpitante virée vers le navire des hors-la-lois. En plein dans les airs, il fit quelques gestes, esquivant avec aisance et anticipation tous les coups qu'on aurait pu vouloir lui porter. Alors que son jutsu semblait prêt à être lancé, il hésita et abandonna l'idée au grand damn du Vice-Amiral... Et interrompit sa course pour se jeter dans l'eau sous le regard sidéré de la moitié des marines présents. « Ci-gît un con. », c'est ce que pensa le Vice-Amiral qui préparait déjà ses réprimandes, vis à vis de ce garnement. Quel imbécile...


Malia Hijima
Malia avait continué sa ruée vers l'ennemi, et dans son excès de puissance, s'était même amusée à vouloir lui trancher la tête. Esquive. Elle tiqua sur le Haki de l'Observation de son ennemi à ce moment-là, et comprit que sa contre-attaque promettait d'être aussi explosive que celle envoyée quelques instants plus tôt. Que neni ! Elle comptait bien en faire voir de toutes les couleurs à cet homme, quitte à le découper en petits morceaux. Ainsi, l'explosion était dirigée par la portée de son poing. Pas de soucis, elle n'était pas à une esquive prêt : sa puissance résidait dans son habileté à saccader des mouvements qui auraient pu être uniformes. Tel était l'un des secrets de son agilité. Ainsi elle fit un petit tour sur elle-même, plantant sa lame dans le sol. Sans attendre que le Tao ait terminé son coup, elle saisit son épée par le saillant et l'utilisa comme un poignard dans l'estomac de son ennemi, à présent à portée directe de ses coups.

L'explosion retentit. Ainsi, alors qu'elle aurait pu y échapper, les débris de l'attaque la frappèrent en plein dos et l'envoyèrent valdinguer avec son arme. Étaient-ils à puissance égale ? C'était stupide. Elle qui faisait parti du haut du panier des Vices-Amiraux, il n'y avait aucune chance pour que ce type de gars n'existe, à se balader sur Grand Line et les Blues où elle était presque toute puissante. Alors que le Tao aurait pu vouloir s'échapper, la Hajila lui envoya une série de lames d'air pour couper sa course. Elle souffla et s'éleva sur les toits, lançant avec détermination :

- Tu ne t'échapperas pas, Tao.

Son regard sanguinaire en disait long sur ses projets. Elle était déterminée à le blesser, à le traquer, à la capturer ou à le tuer. Qu'importe, elle était Malia Hajima. Elle n'avait pas le droit à l'erreur.

- Sen no Yoru : Extermination.

Elle avait concentré une bonne partie de son énergie dans l'attaque qui allait suivre. Non contente de s'approcher à grand vitesse de son ennemi, elle était à présent sûre de le toucher avec sa lame : soit une lame d'air, ou plutôt cent, extensions de son arme qui allaient trancher avec la même puissance son adversaire, dirigées de manière le toucher à plusieurs hauteurs différentes, soit le tranchant de sa lame qu'elle adapterait en fonction de son ennemi, s'il lui faisait face ou s'il lui tournait le dos, en fonction de la quantité de lames d'air qui avait rencontré son corps.


Vice-Amiral Carlton, Kisa Mojini
Phazia cherchait à s'échapper. Ils avaient gagné. Elle n'était plus apte à prolonger l'affrontement, et c'est ainsi que la mélodie de Carlton pouvait prendre fin. Il sourit, alors que soudainement une dernière attaque se mit à courir dans leur direction, comme l'ultime cri de désespoir de cette folle furieuse. Elle leur tournait cependant le dos, ainsi le Vice-Amiral musicien n'eut aucun mal à esquiver avec l'aisance qui lui était naturellement due le coup de son ennemie... Tandis que la lame intangible continuait sa course démente vers d'autres personnes en arrière plan que Carlton allait devoir calmer.

Et c'est ainsi qu'en un seul Soru, Kisa Mojini arriva sur la femme qui rejoindrait bientôt les geôles d'Impel Down. Elle lui trancherait les tendons avec ses deux lames les plus bases et la figerait au sol avec la détermination dont elle était capable, et deux autres de ses lames contrôlées par son système nerveux. De dos, il y avait peu de choses que cette folle pourrait faire pour répondre, surtout immobilisée ainsi.

Napoléon, primé à 150 berrys, et Jen Hissère, 200.000.000 berrys.

Lorsque le canon des gouvernementaux fit feu, les hors-la-loi observèrent le projectile improvisé avec une défiance certaine. Leurs têtes d'affiche se mirent immédiatement en garde, tendues et aux aguets, tandis que les plus faibles saisissaient leurs armes pour tenter de mettre à bas ce qui avait rapidement été analysé comme étant un océan. En remarquant que celui-ci faisait montre d'une agilité effarante, même en pleins cieux, Napoléon comprit immédiatement qu'il s'agissait d'une menace conséquente. Vif, il décida de bondir sur le bastingage et se mit à animer sa fourrure, laquelle grandit alors avec violence, menaçant de cueillir le marine s'il s'aventurait trop près du Millésime. Avec Ippo derrière lui, l'homme-bête-tontatta était convaincu de n'avoir rien à craindre : ce type était peut-être un abruti fini, mais il était un combattant d'une qualité extraordinaire... Potentiellement même le meilleur sur cette île, à l'heure actuelle. Toutefois, lorsque leur assaillant sembla abandonner son assaut en terminant subitement sa course dans l'océan, l'envoyé d'Harishigawa s'autorisa tout de même un léger soupir de satisfaction, heureux de ne pas avoir à éponger de confrontation directe avec les marines de South Blue, pour l'heure. Ils allaient devoir se rassembler au plus vite avec leurs autres alliés et préparer un plan pour la suite des événements... Il était ainsi préférable qu'ils conservent leurs forces et évitent de provoquer outrancièrement les forces de la justice, afin d'éviter les représailles inutiles. Pour l'heure, ils n'avaient aucune nécessité à s'ériger en tant qu'ennemis de l'ordre et de la paix... Restait à espérer que les hauts-gradés réunis ici le comprendraient et les laisseraient filer sans les prendre en chasse. Les mouettes étaient dans ce genre de situations dotées d'une hargne désarçonnante...

Sans perdre de temps, et en remarquant que leur navire avait déjà pris une direction souhaitable, se dirigeant plus ou moins dans la continuité des côtes, le demi-lapin s'en retourna sur le pont, délaissant le marine à sa petite baignade. Il envoya alors un ordre en direction de Jen, lequel ne tarda guère à s'exécuter.

-Jen, tu sais quoi faire ! N'est-ce pas ?
-YOSH !

L'homme se débarrassa de son manteau d'un simple coup d'épaules et se mit à balancer son fusil de gauche à droite. Si rien ne se produisit dans les premiers instants, un puissant courant d'air continu ne tarda guère à être généré par ses assauts incessants, lequel ne tarda pas à gonfler brutalement la voile. Le Millésime prit alors une vitesse de croisière incroyable pour un navire marchand tel que celui-ci, dépassant rapidement le blocus du Gouvernement Mondial et le gros des troupes de la marine positionnées à terre. Le but était évident : prendre de court les hypothétiques manœuvres des hommes en bleu pour les pousser à abandonner d'autant plus facilement... Mais aussi et surtout rattraper l'embarcation des Shadow Ghosts qui, même si elle jouissait d'une avance considérable, n'était concrètement pas assez loin pour espérer semer le Millésime dans de telles conditions. De fait, tandis que Jen continuait à s'acharner, projetant d'innombrables bourrasques pour accélérer leur fuite, Napoléon attrapa le gouvernail grâce à deux tentacules érigées depuis sa fourrure et se mit à manipuler le navire, l'amenant progressivement à embrasser la trajectoire la plus optimale pour rattraper les autres fuyards. Ils n'allaient tout de même pas se quitter sans un petit cadeau d'au revoir... Puisque Ren Tao les avait privé de leur contact sur place, ils allaient s'arranger pour l'en remercier.

Phazia, primée à 246.000.000 berrys.

Si une personne normale aurait indéniablement été maîtrisée par la vice-amirale dans une telle situation, soumise à une fuite aveugle et angoissée à l'idée d'être projetée dans la plus vieille et la plus terrifiante des prisons, Phazia échappait et de très loin aux règles qui régissaient l'existence et les réflexes du commun des mortels. Ainsi, lorsqu'elle sentit son adversaire s'approcher d'un virulent soru, ayant déjà eu l'occasion d'observer cette technique, elle sut qu'elle ne possédait plus qu'une seconde ou deux afin d'agir : elle pivota donc puissamment, au dernier moment, dérobant l'un de ses pieds aux lames de la gouvernementale... Mais exposant plus encore l'autre, qui fut séparé nettement de sa jambe dans une effusion d'hémoglobines colossale. Pourtant, la jeune femme ne fit guère plus que pousser un hurlement tonitruant : son visage, quant à lui, affichait une satisfaction pleine. Peu importait dès lors le sort qu'elle lui réservait : la mercenaire allait tenter de lui rendre cet affront au centuple. Son coutelas se dirigea dans la direction de la gouvernementale pour tenter de l'embrocher au niveau du flanc gauche. La blessure en elle-même ne serait aucunement mortelle... Tout au plus fortement douloureuse et handicapante. De toute manière, une telle pointure finirait par s'en remettre, potentiellement en l'espace de quelques semaines tout au plus, surtout avec un soutien médical efficace... Non, ce qui intéressait la hors-la-loi, c'était la teinte rougeâtre dont avait été pourvu sa propre lame. Une teinte désespérée, la transfusion ultime. Dans cet assaut quasiment suicidaire et qui condamnait sa liberté, la criminelle voulait transmettre à Kisa sa plus dense technique de désespoir. La résultante pousserait peut-être la marine à une rage effroyable et incontrôlable, ou à un sentiment d'abandon traumatisant... Néanmoins, dans les faits, elle risquait a minima de causer quelques problèmes à ses propres alliés !

<
Malia Hijima
Il avait choisi la fuite plutôt que l'affrontement, quitte à s'infliger des blessures tonitruantes. Malia rageait intérieurement, elle bouillonnait, mais son Den Den Mushi retentit subitement, la coupant dans son élan : la Vice-Amirale Kisa Mojini faisait des siennes sur le rivage, apparemment poussée par une attaque désespérée de Phazia. Il fallait l'arrêter au plus vite. Cette petite diversion tombait très bien. Trop bien. Saleté de Ren Tao. Il avait encore réussi à échapper aux forces de la marine. Elle ne s'inquiétait cependant pas pour la suite des actions : un homme comme lui avait le don de se mettre à dos même ses compères criminels. Et son champs d'action sur South Blue venant de se réduire, il y avait tout à parier pour qu'il quitte cette mer...

- J'arrive, marmonna la vampire dans le Den Den avant de disparaître en direction de la ville.

Richard Borderline

- Vice-Amiral, que fait-on ?
- Sécurisez l'île et le périmètre, enfermez les prisonniers dans les navires.
- Poursuivons-nous les navires ennemis ?
- L'objectif est atteint. Les alliés de Konan sont des plaies dont nous nous débarrasserons un autre jour...

Le Vice-Amiral regardait Paradise Island. Les cartels qui s'y trouvaient représentaient une grosse partie de ce qui se faisait dans le monde hors-la-loi actuel, sur cette mer. Ce gros coup qu'ils venaient de faire aurait un écho particulier. Il serait le regain d'espoir d'une génération de marine, une preuve que les gouvernementaux n'étaient pas des incapables qui courraient après des fantômes. Les prochaines étapes seraient l'extinction de ces tributs de hors-la-lois sur cette mer : la Guilde Marchande, les envoyés de Konan, et même cette peu fameuse « Triade »... Qu'importe les ennemis, il saurait leur envoyer une réponse adaptée. Le maître de la guerre qu'il était faisait une entrée bien plus remarquée que ses collègues qui, s'ils voulaient suivre le rythme, devraient eux aussi chercher à briller par leurs actions sur les mers bleues... Ce qu'ils ne manqueraient sûrement pas de faire, sourit intérieurement l'homme d'action.

Au bord de l'île, les navires de guerre continuaient de s'agiter. Ils avaient pris possession de la majorité des côtes, et s'étaient confrontés à des populations de hors-la-lois qui tentaient de s'enfuir : des patrons de cartels de drogues, de jeux, des imprimeurs de fausse-monnaie, les plus têtus de ces mers étaient même venus supplier à ce qu'on les laisse partir pour qu'ils puissent court-circuiter les affaires d'autres ennemis du Gouvernement. Des informations capitales sur ce qui se faisait parmi les petits trafiquants furent trouvées, cependant il manquait encore d'informations sur les gros poissons. Ceux-ci n'étaient pas assez stupides pour laisser figurer ce qu'ils savaient.

_________________________
Du haut de son perchoir, un jeune homme observait la scène avec une fascination peu commune. Ses yeux pétillaient devant la mise en scène de la marine, et il déposa pied à terre en voyant s'avancer vers lui un contingent. Tout sourire, il se dirigea vers eux. Les bruits d'armes qui s'actionnent et les sommations de s'arrêter ne semblèrent rien changer à ses actes. Et alors que les balles fusèrent sur l'ordre d'un Colonel, elles traversèrent tout simplement le corps de cet être fantomatique. Il secoua la tête sur le côté. Aucun son. Un soupir le prit et tandis qu'il haussait les épaules, son corps se dispersa. Il se reforma au-dessus des marines. Ses lèvres bougèrent, mais aucun témoin ne fut là pour raconter ce qu'il avait dit à ce moment-là. Les corps de la troupe furent déchiquetés en un rien de temps, comme s'ils avaient éclaté de l'intérieur.

Napoléon, primé à 150 berrys, et Jen Hissère, 200.000.000 berrys.

Phazia avait été vaincue. C'était Göz qui, l'air triste, avait annoncé la nouvelle. Napoléon n'afficha pas la moindre expression sur son faciès poilu, et c'est tout juste si le reste de ses compagnons d'infortune tiquèrent à l'annonce de cette perte. La jeune femme avait un pète au casque, ils le savaient depuis belle lurette, et n'avaient jamais eu la naïveté de croire qu'elle demeurerait à leurs côtés bien longtemps. Elle avait sans doute permis aux vices-amiraux de revoir leurs ambitions à la baisse en les empêchant de prendre le Millésime en chasse, et c'était déjà une bonne chose... Sans compter le fait que Konan n'aurait plus à lui fournir des malles et des malles de berrys, dont elle n'avait de toute manière aucun usage. Ce pragmatisme froid était indéniablement la marque de fabrique des troupes d'Harishigawa, qui tentaient de ne pas tisser de liens superflus avec leurs compagnons. C'était le commerce qui passait avant toute autre chose, et même leurs petits existence ne dérogeaient pas la règle... Certes, les occupants réguliers du Millésime avaient commencé à s'apprécier et faisaient en sorte de se protéger les uns les autres, mais les personnes extérieures à leur petit cercle très privilégiée n'étaient en aucun cas exemptes de sacrifices. Après un moment de navigation, Kaïler se risqua à enlever ses bouchons d'oreille tandis que Jen redoublait d'efforts, gonflant la voile à qui mieux mieux. Chemin faisant, ils dépassèrent promptement le blocus instauré par la marine qui ne tenta rien pour les interrompre dans leur folle course poursuite lancée avec le navire des Shadow Ghosts : ils devaient espérer que les hors-la-loi s'étripent définitivement, trouvant tous la mort dans une bataille navale sanglante et brutale... Malheureusement, il n'en serait rien. L'homme-bête-tontatta ne souhaitait pas davantage de pertes, ce jour-ci : ils devaient rester en bande complète pour retrouver leurs alliés et reformer des troupes plus solides. De surcroît, il ne comptait pas forcément tuer les subordonnés de Tao non plus... Son but était juste de leur rendre la monnaie de leur pièce en leur faisant comprendre que le boss du cartel n'était pas le seul homme à surveiller : en l'occurrence, eux aussi valaient le détour.

Lorsqu'ils eurent gagné suffisamment de terrain, les ennemis semblèrent commencer à craindre une offensive trop menaçante et décidèrent logiquement de prendre les devants. Les projectiles envoyés par les Shadow Ghosts en prévision furent toutefois parfaitement inutiles : Ippo envoya ses propres seringues avec une puissance détonante. Chaque seringue qu'il lançait revenait finalement à lui, attirée par un fil relié à l'un de ses doigts : il jonglait avec les dix instruments médicinaux avec aisance et simplicité, recouvrant ceux-ci d'une plaque du haki de l'armement à chaque fois qu'ils revenaient dans sa main. Lorsque des lames d'air se mirent à menacer le mât, ce fut à Kaïler de réagir : il se plaça à l'avant du Millésime, sur le bastingage, et usa de longs fils couverts de haki pour les bloquer sans la moindre difficulté. Le courant à contre-sens les prit de court et parvint effectivement à les faire ralentir durablement, mais Napoléon estima toutefois que la perte de vitesse, compensée par les efforts redoublés de Jen, ne serait pas trop pénalisante : ils finiraient malgré tout par mettre la main sur leurs opposants, au grand large dans le pire des cas. Cependant, lorsque des voix animales se manifestèrent dans l'eau et que l'océan grouillant de vie s'ajouta, l'homme-bête-tontatta comprit instinctivement qu'il tenait enfin sa petite vengeance. Il donna quelques ordres à ses subordonnés avant de sauter dans l'eau d'un plongeon habile et gracieux :

-Kaïler, tu prends le commandement ! N'est-ce pas ? Vous continuez à protéger le Millésime jusqu'à mon retour ! N'est-ce p...

Le reste de ses propos se perdit dans les éclaboussures qu'il provoqua en chutant dans l'eau. Il y découvrit alors une bonne bande de poissons-combattants, dont certains semblaient plus menaçants que d'autres. Etant lui-même issu du Nouveau Monde, Napoléon avait déjà eu l'occasion de se frotter à de telles bestioles, d'autant plus qu'il était responsable du passage d'un certain nombre d'entre eux sur la première voie de Grand Line : il avait durant quelque temps officié dans le braconnage et la vente d'animaux illégaux aux quatre coins du Monde. S'il considéra brièvement qu'il avait peut-être connu l'un de ses poissons enfant, il n'en fut néanmoins pas ému du tout : sa fourrure s'anima, toujours avec la même virulence qu'auparavant, et il généra un gigantesque tuba de sa bouche jusqu'à la surface pour pouvoir continuer à respirer tout en demeurant sous l'eau. Deux hélices furent formées dans son dos grâce à ses poiles et s'animèrent, lui permettant d'avancer plus rapidement que s'il avait dû nager par la seule force de ses petites pattes. Les tentacules qu'il avait l'habitude de générer, enfin, se changèrent cette fois-ci en harpon... Et transpercèrent sans la moindre hésitation tous les monstres marins passant à portée de son haki de l'observation. Une fois ce petit génocide achevé, et relativement fier de son oeuvre, le criminel se rapprocha du Millésime et étira ses poils jusqu'au bastingage pour s'y hisser sans efforts. Trempé jusqu'aux os, il donna alors un ordre clair qui sonnait la fin des hostilités :

-Changement de direction. N'est-ce pas ? A tribord toutes. N'est-ce pas ? Jen, tu peux arrêter. N'est-ce pas ?

Il n'était pas nécessaire de s'acharner davantage. De toute manière, si ce Ren Tao souhaitait continuer à grimper les échelons dans le monde underground, il finirait tôt ou tard, fatalement, par croiser à nouveau leur chemin...