Feuille de personnage Niveau: (52/75) Expériences: (879/1000) Berrys: 2.235.426.002 B
Dim 4 Mar - 23:34
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
Feat Kyoshiro et Element.
L'élaboration du nouveau navire susceptible de porter Tengoku no Seigi par-delà Red Line était sur bonne voie. Des esclaves avaient été libérés en nombre par le petit groupe mené par Kyoshiro, dans le plus fameux des hasards. Kari, la jeune femme que Nakata et son bras-droit avaient croisé à Time End, semblait également décidée à l'idée de rejoindre la petite bande pour s'y épanouir jusque dans le Nouveau Monde. Autrement dit, et comme à chaque fois qu'il y avait foutu les pieds, le Phoenix avait trouvé sur cet archipel des péripéties nombreuses et chronophages. Si le célèbre chasseur de primes Groogal avait décidé de les suivre a minima quelques temps durant et si d'autres équipages de fieffés forbans avaient pris la décision remarquable de rejoindre officiellement la flotte du mythique, dans le but de l'aider à asseoir son autorité en tant qu'Empereur dans un futur plus ou moins proche, tout en revanche ne semblait pas aussi souriant et optimiste que le musicien n'aurait pu l'espérer. Quelques tensions naissaient, avec l'augmentation soudaine du nombre de résidents de l'Aldébaran, dont les plus sévères étaient assurément celles qui opposaient l'homme-lumière et Ayato, clown trop incontrôlable et arrogant pour s'entendre parfaitement avec le logia, à la fois plus calme, plus posé et plus réfléchi. Contre toute attendre, le capitaine avait décidé de ne pas se prononcer vis-à-vis de cette hostilité certes soudaine, mais qui risquait fort d'être éphémère : il avait fait du puissant sabreur son bras-droit, pour le meilleur comme pour le pire. Que Kyoshiro ait à s'imposer semblait relativement naturel... Qu'il le fasse par la force était regrettable, mais les éléments les plus réfractaires devaient apprendre à marcher en cadence. Sans quoi l'équipage n'aurait d'autre choix que de se passer d'eux... Le Fenice, plutôt confiant quant à l'autorité de son lieutenant le plus proche, donc, avait préféré concrètement s'appesantir au déroulement de leur petite expédition ayant débouché sur une rixe manifestement sanglante. C'était ainsi qu'il avait appris qu'une esclave y avait trouvé la mort... Et ainsi qu'il avait comprit que, sans nul doute possible, son désormais vieil ami devait s'en vouloir ardemment.
On va faire en sorte de revenir assez vite. Damon, tu t'occupes de surveiller les alentours en notre absence ? Si besoin est, appelle-moi immédiatement. Je garde un Den Den.
C'était pour cela que, soucieux du bien-être de son bras-droit, il avait décidé de l'inviter à aller boire quelques bières dans un tripot quelconque, dans les groves de non-droit de l'Archipel Shabondy qu'il connaissait comme sa poche. Le capitaine ne savait que trop bien à quel point Kyoshiro savait se montrer naïf et modeste. Il ne savait que trop bien que ce dernier risquait de s'en vouloir mortellement d'avoir été trop faible, trop lent ou trop malchanceux, et ne savait à ce titre que trop bien quel était son rôle. Il était le leader de cette petite bande qu'il devait à tout prix conserver dynamique et volontaire, déterminée et rigoureuse, a fortiori à l'orée d'une transition si capitale pour l'histoire de leur équipage. C'était la première fois que Tengoku no Seigi allait s'aventurer jusqu'aux mers troubles du Nouveau Monde. La première fois que la fameuse bande du Phoenix allait tenir tête aux Empereurs, les pirates les plus violents et les plus influents que le Monde ait jamais porté... Cela n'était pas envisageable si la deuxième figure d'autorité du groupuscule qu'ils constituaient montrait des signes d'hésitation ou, pire encore, de faiblesse et de relâchement. Ainsi donc, Nakata espérait que de l'alcool pourrait aboutir une discussion certes douloureuse, mais néanmoins nécessaire et incontournable. L'homme-lumière avait certainement pris conscience du fait qu'ils ne pourraient assurément sauver tout le monde... Et avait probablement compris que le mythique n'affabulait pas lorsqu'il parlait de la nécessité de détruire Mariejoa et d'éradiquer les Tenryubitos afin de repartir sur des bases plus saines socialement parlant. Ces types étaient des monstres, et ils pouvaient s'estimer heureux de n'avoir pas croisé le blondinet en personne. Ce dernier, marqué à vif par son ultime mission en tant que marine, entretenait à leur égard une haine plus que tenace et viscérale... Assurément accentuée par tous les faits ignobles et funestes qu'il entendait d'eux au jour le jour.
La bande s'élargie pas mal...
Plus une vaine tentative d'engager la discussion qu'un constat réfléchit, pertinent et lucide. Kyoshiro avait bien été capable de constater de ses yeux propres l'arrivée de nouveaux éléments, tous plus fringants les uns que les autres. Une bonne comme une mauvaise chose... Le nombre était capital pour prétendre à un certain niveau d'influence. Néanmoins, le Phoenix n'était pas certain que la plupart des nouveaux soient capables de veiller à leur propre sécurité avec une efficience indiscutable. De facto, il craignait que leurs ennemis ne finissent par tirer profit de leur nombre croissant... D'où la nécessité absolue de se dégoter un navire où ils pourraient tous évoluer davantage à leurs aises. Une salle d'entraînement serait bien le minimum syndical pour conserver intacte leur forme olympienne... Comme ils arrivaient à proximité du tripot, où quelques généreux litres d'alcool les attendaient à n'en pas douter, le Phoenix passa une main distraite dans ses cheveux pour les rabattre machinalement, avec une efficacité plus que discutable. Ils avaient toujours été aussi indisciplinés : c'était probablement là le premier de ses signes distinctifs, au final... Sans se douter un traître instant de ce qui allait advenir dans les secondes suivants, le légendaire oiseau franchit la porte d'entrée devant son camarade, balayant la salle qui leur ouvrait les bras d'un regard curieux, humble et cordial. Ils n'étaient pas vraiment là pour semer le chaos, cela sautait aux yeux...
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Tadake Kyoshiro
Pirate
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Équipage : Tengoku no Seigi
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Lun 5 Mar - 0:24
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Les deux têtes d'affiche ne s'étaient séparés que quelques heures ou moins et pourtant il s'en étaient passées des choses, d'un côté comme de l'autre, comme si les deux combattants attiraient à eux les ennuis. Était-ce l'île qui voulait cela, leur karma ou leurs réputations respectives ? Commençant à peine à être connu dans ce monde depuis l'attaque d'Impel Down, le jeune épéiste doutait que sa réputation soit la cause de ces combats incessants. S'en plaignait-il ? Pas publiquement, il ne pouvait se le permettre depuis sa récente promotion, préférant garder ses doutes et plaintes pour lui et lui seul. Pendant que l'équipage s'affairait à trouver ou élaborer un nouveau navire capable de supporter son effectif grandissant, le jeune capitaine décida d'emmener son nouveau lieutenant pour une petite balade en ville. Si de prime abord le jeune homme se montra quelque peu sceptique, ne désirant pas remettre les pieds sur l'archipel après les récents événements, il ne tint pas à contredire son capitaine pour autant. Celui-ci avait en tête de boire quelques bières pour se détendre et discuter juste entre eux deux , sans aucun autre membre d'équipage pour les écouter, le lumineux ne pouvait pas lui refuser cela. Tout en marchant en direction du tripot où voulait l'emmener son supérieur, Kyoshiro vint à se poser une question : de quoi allaient-ils parler ? Depuis sa promotion l'épéiste devait être indéfectible et inébranlable aux yeux de tout l'équipage, pour que le doute et l'inquiétude ne prennent pas racine dans la tête de chacun. L'ancien candide devait donc garder pour lui ses craintes et ses doutes mais, dans ce cas, de quoi pourrait-il bien parler à son capitaine ? Ce dernier pensait-il qu'un peu d'alcool permettrait à son subordonné de se délier la langue ? Vu que le concerné n'avait pas vraiment l'habitude de boire, cette tactique avait 50% de chances de fonctionner.
Mettant un pied devant l'autre en direction de cette antre de débauche et de perdition la tête dans les nuages, l'homme aux yeux de braise se mit à repenser à tout ce qui venait de se dérouler. L'arrivée sur l'archipel, les combats, les enchères, les nouvelles recrues, le changement de navire. Tous ces changements avaient quelque chose de déstabilisant mais, au-delà de leur quantité, Kyoshiro se demandait si cela allait devenir une constante. L'équipage finirait-il par retrouver un rythme de croisière où les choses n'allaient-elles faire qu'empirer ? Au vu de la direction que l'équipage prenant, le calme ne semblait pas être au rendez-vous. Ils se dirigeaient droit vers la tempête, en pleine connaissance de cause et, de ce fait, le duo méritait bien de profiter de quelques heures d'accalmie pour se détendre un peu. Qui pouvait dire quand une telle occasion se présenterait de nouveau ? Pas eux, en tout cas.
Bientôt le jeune capitaine ouvrit la discussion par une phrase banale et sans importance, comme pour dissiper la tension qu'il pouvait sentir chez son subordonné. Ce dernier se força à lâcher un petit sourire discret tout en répondant :
« Ta réputation n'est plus à faire. Ça se bouscule pour te rejoindre. »
Le Phénix était connu dans le monde entier, encore davantage depuis Impel Down et ce n'était pas surprenant de voir toujours plus de membres rejoindre l'équipage. Auparavant cette perspective aurait ravi le nouveau bras-droit mais aujourd'hui ce dernier n'était plus si enthousiaste. Pourquoi donc ? Parce qu'il était inquiet. Pas pour lui, bien sûr que non, mais pour ceux dont il avait la charge. Il savait pertinemment que son rôle était de soutenir son capitaine, de protéger les intérêts du Phénix mais aussi de veiller sur tous ses compagnons. Mais, depuis quelques jours, ce rôle semblait peser beaucoup plus lourd sur ses épaules, cela venait d'ailleurs d'empirer avec les événements d'empirer. Le lumineux épéiste était arrivé à un constat douloureusement simple, malgré tous ses efforts il ne serait pas capable de sauver tout le monde. Aujourd'hui son cœur était lourd car il avait condamné à mort une innocente mais, si cette seule idée lui était insupportable, qu'adviendrait-il quand il tiendrait le corps froid d'un de ses compagnons ? Que se passerait-il lorsque la personne qu'il ne pourrait pas sauver serait proche de son cœur ? Voilà une question dont il n'avait pas hâte de connaître la réponse réponse qu'il ne souhaitait même pas demander au blondinet à ses côtés.
Alors oui il avait le sourire discret et la mine grave depuis son retour sur le navire, encore plus que la veille même, il ne fallait pas avoir le haki de l'observation pour le voir. Tuant dans l’œuf un soupir qui pointait le bout de son nez, ne souhaitant rien rajouter de plus, le garçon emboîta le pas de son capitaine en pénétrant dans la bâtisse. Captant une serveuse qui passait par là, un plateau sous le bras, le maudit demanda poliment :
« Deux bières, s'il vous plaît. »
Balayant la salle de son regard, l'ancien candide finit par localiser une table vide dans un coin de la salle, là où ils seraient tranquilles pour discuter sans que l'on vienne les déranger. D'un simple geste il invita poliment son capitaine à se rendre vers la table vide, tout en le suivant de près. Non il ne devait pas se mettre la pression, pas ici, pas maintenant. C'était l'un de ses rares moments de repos où il pourrait faire le vide dans son esprit. Hors de question de polluer ce moment avec de sombres pensées, hors de question de faire part de ses inquiétudes à son capitaine. En parler n'arrangerait rien de toute façon. Pas à ses yeux en tout cas, mais il avait déjà été connu pour se tromper auparavant. Peut-être que cela se répéterait aujourd'hui également.
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Lun 5 Mar - 8:36
Pourquoi maintenant ?
Depuis combien de temps déjà la demoiselle était partie en mer ? Il n’appartient pas aux vivant de décider de ce que souhaite la mer, qu’il disait. Il semblait que, malgré le temps passé, ses pensées étaient toujours troublées par les mots intemporels prononcés par le défunt. C’est, non pas sans une certaine nonchalance, qu’Element s’était levée ce matin là, elle avait comme à son habitude pris la direction de la cuisine de l’habitation qu’elle louait depuis maintenant plusieurs semaines, cherchant un moyen de rejoindre le nouveau monde pour y trouver qui de droit, l’origine des maux de celui qui fut et qui est ; qui sera ? Certainement que non. Elle était malgré tout consciente du fait que, ayant déjà fait son deuil, les choses et les souvenirs allaient flétrir, petit à petit, laissant place à des fabulations, à des contes qu’elle pourrait raconter a ses amis, à ses enfants et petits enfants par le futur, les légendes d’un épéiste parti trop tôt, rappelé par les Dieux. Secouant légèrement la tête en souriant, Elle sortie du feu les œufs qu’elle venait de brouiller dans une poêle, accompagnées de champignons. Elle se racla la gorge, ses actions avaient été machinale. Elle entrouvrit alors les lèvres, sifflant d’une voix posée et au combien pleine de sentiments profonds et sincères :
« Eucalysta… Viens manger, je dois sortir. »
Oui, Si elle avait décidé de venir ici, c’était avant tout pour la diversité culturelle et intellectuelle de l’île. Element N’était là que pour contenter sa fille à la soif de savoir quasi inépuisable. A n’en pas douter, elle ferait une grande chercheuse, archéologue ou navigatrice, et pourquoi pas même scientifique. Elle aimer penser à cela, à quelle aurait pu être sa vie loin des combats, loin de la mort, au plus près des gens et de leurs réalité. Elle s’en était rendu compte quelques temps après être arrivée ici, elle était dans le faux en pensant pouvoir libérer le monde en tuant des marines ou en aidant des révolutionnaires. Non, le problème était bien plus profond que cela et maintenant qu’elle en avait conscience elle attendait le bon arrivage ou le bon départ de navire, celui qui transporterait les personnes qu’elle jugerait digne de la tâche qui incombait à tout homme qui se respecte. Il fallait agir au plus haut du monde pour avoir des effets positifs en toile d’araignée. Malheureusement l’homme est puéril, faible et égoïste, qui plus est égocentrique lorsqu’il est question d’argent, de gloire ou de renommée. Mais au milieu de cette marée putride, il en était un qui savait se sortir du lot, une personne qu’elle avait connu et qui connaissait très bien le père d’Eucalysta. Elle ignorait cependant totalement ou il pouvait être à ce jour et elle espérait inconsciemment ne jamais le revoir, comme le revoir ce jour.
Elle se repoussa du mur sur lequel elle était adossée et pris la direction de la salle de bain pour y faire un brin de toilette avant de finalement quitter les lieux, non pas sans saluer la demoiselle toujours attablée, un bouquin à la main. Cette dernière adressa un signe de tête à sa mère accompagné d’un léger « Je t’aime. ». Si elle savait à quel point cette phrase lui faisait plaisir autant qu’elle la faisait souffrir. Elle voyait en elle tout d’Hato, et c’était, malgré qu’elle aie déjà fait son deuil, une déchirure chaque jour que Dieu faisait. Elle lui rendit son amour par des mots similaire en refermant la porte derrière elle. La journée passa, sans aucun problème particulier, rien ni personne n’était intéressant, une fois de plus. Décidant de conclure sa journée de la manière la plus classique qu’il soit, elle se dirigea vers une taverne, poussant la porte d’un air discret, ne souhaitant pas se faire remarquer. Elle aperçue du coin de l’œil, au fond de la salle, une tête familière à côté d’un blond qui semblait charismatique, mais chétif vu d’aussi loin. Elle ne prêta pas attention aux fabulations de son esprit et vint s’installer au bar, demandant un saké. Le barman arriva, tendis son verre à la belle, puis tourna les talons sans demander son reste. Qu’est-ce-qu’il voulait encore ?
« Mike… ? » Lança la demoiselle à destination du barman.
« Désolé Element… Ils ne m’ont pas vraiment laissé le choix… » S’empressa t-il de répondre, laissant la porte de la réserve derrière lui s’ouvrir déversant une marée pourrissante de cinq raclures.
« Ce n’est pas grave… Je t’aime quand même… » Elle lâcha un sourire sincère au barman en portant sa main à sa ceinture, posant sa paume sur la garde de son katana. Elle avait sévi il y’a peu dans le Dock de ces débiles, ils était stupides et faibles mais ils savaient faire de l’argent et Element étant sans travail, il n’y avait que le vol ou les arnaques pour sustenter à ses besoins et à ceux de sa fille. Le premier homme passa par-dessus le bar, un couteau dans la main en criant une injure incompréhensible. La belle se contenta de décaler son corps sur la gauche en un mouvement de rotation de quatre vingt dix degrés en lançant « Shigan ! ». Son doigt vint perforer l’épaule de l’individu, opération qu’elle répéta une dizaine de fois en quelques secondes, pour le rendre totalement inapte au combat et à la marche pour un bon moment. Lorsque qu’il toucha enfin le sol après sa cascade à travers le bar, il était perforé aux épaules, aux coudes, et aux genoux deux fois. Elle soupira en relevant la tête, crachant sur un deuxième homme qui la regardait. « Tâchons de faire vite, je dois rentrer préparer le dîner. » Un verre vola dans sa direction, elle l’esquiva au dernier moment avant que ce dernier vienne se fracasser sur le mur au dessus de la table du blondinet et de l’obscure qui lui était familier. La soirée s’annonçait coton…
F*ck you, I'm alive to play with the world.
CRÉDIT - CSS
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Element D Emishi
Fenice Nakata
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Lun 5 Mar - 15:23
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
Feat Kyoshiro et Element.
La tienne aussi a le vent en poupe. Je n'étais pas seul à Impel Down, jusqu'à preuve du contraire. Pas plus qu'à Time End, ou qu'à Alabasta.
Le mythique avait accueilli le compliment de son bras droit avec un haussement d'épaules nonchalant et modeste. A la vérité, même s'il était assez sûr de lui, fier du chemin parcouru et de la myriade d'exploits qui avaient pu gonfler son palmarès au fil des ans, et même s'il revêtait bien fréquemment un masque impétueux et impertinent, renvoyant de facto l'image d'un garnement hautain et arrogant, Nakata était bien loin de souffrir d'un ego surdimensionné. Il avait simplement su, avec le temps, remarquer ses qualités et les mettre en exergue... Alors on avait beau pouvoir pointer du doigt son apparent manque d'humilité, il était impossible de lui faire le reproche d'être irréaliste et altier dans sa manière d'être au jour le jour : précisément car il n'entachait pas la valeur des siens et la grandeur de leurs âmes, la férocité de leurs idéaux et la témérité affable dont eux aussi savaient faire preuve. A ce titre, Kyoshiro était l'un de ses camarades les plus preux et dévoués : il luttait sans chercher nulle gloire, nulle reconnaissance, se contentant de lutter mécaniquement quitte même à minimiser ses actes et les sublimes conséquences qui en découlaient. Car de leur farouche opposition à l'infamie et à la tyrannie naissait l'espoir, un espoir revigorant pour bien des petites gens... Un espoir qui, chemin faisant, finissait tôt ou tard par aboutir sur la vie elle-même. En combattant au nom des opprimés, Tengoku no Seigi ne faisait pas qu'adresser un pied de nez au Gouvernement Mondial et à tous ceux qui osaient se faire persécuteurs souverains de populations impuissantes : ils semaient les graines qui, tôt ou tard, feraient germer de vigoureux justiciers, tous plus idéalistes les uns que les autres. Ils montraient à la société civile elle-même qu'une alternative était possible et qu'elle pouvait même s'avérer fructueuse : que le grand banditisme que les cadors de la marines pointaient du doigt sans la moindre honte, masquant généreusement leurs propres vices au passage, ne demeurait pas spécialement dans l'illégalité pour en puiser des profits colossaux. La piraterie du Fenice n'était pas celle dans laquelle la majorité de ses rivaux s'étaient précipités sourdement, corps et âmes. Il était doté d'une noblesse singulière et éclatante... Partagée par l'immense majorité de ses compagnons d'infortune. Aurait-il fasciné autant et suscité autant d'enthousiasme et d'admiration s'il n'avait pas été si fidèlement encadré ?
Tu n'es pas fautif. C'est le système qui l'est. Si l'esclavage était aussi factuellement abolie qu'elle ne l'est dans les textes, tout cela n'aurait jamais eu lieu. Vous avez pris les bonnes décisions... Quant au reste, c'est évidemment malheureux, mais c'était inévitable. C'est pour cela qu'on se bat. Parce que, dans la situation actuelle, la souffrance est inévitable pour le commun des mortels. Parce que certains usent de leurs forces pour asseoir leur domination, sans la moindre légitimité...
A peine avaient-ils pu prendre place, juste après que l'homme-lumière ait commandé deux boissons en leur nom, que le Phoenix avait à nouveau fait montre de son indéniable talent oratoire. Cela lui semblait capital que de remettre les choses à plat, à ce titre, et c'était précisément pour cela qu'il avait convié Kyoshiro à se rendre dans ce tripot, à ses côtés. Le capitaine ne comptait ni houspiller, ni secouer son bras-droit : cela sautait aux yeux. Sa posture était plutôt celle d'une espèce de guide spirituelle. Les doutes qui troublaient le logia l'avaient lui aussi usé par le passé. Il y avait répondu par d'autant plus de volonté et de combativité, d'ardeur et de rigueur... Toutefois, il ne pouvait être certain que le chemin qu'allait dorénavant parcourir le placide épéiste allait être semblable au sien naguère. Et il ne voulait par ailleurs pas vraiment l'orienter dans une direction ou dans une autre... Juste le rasséréner, et lui offrir une opportunité d'y penser plus posément, plus sagement, sans que la culpabilité ne vienne occulter la raison. Les conclusions, ce serait au sabreur de les tirer de lui-même. Mais le mythique pouvait à tout le moins le guider quelque peu à travers les ténèbres qui, dans l'état des choses, devaient tourmenter son jugement et rendre son esprit bien trop opaque pour qu'il ne saisisse enfin une réponse à tout le moins satisfaisante à l'épineux marasme qui avait ceint son pertinent esprit. Sans prêter attention au ballet des petites gens, qui allaient et venaient au sein de ce lieu de vie à une allure croissante à mesure que la soirée s'annonçait chaude et pétulante, sinon puissamment enivrée, et ne remarquant par conséquent pas l'arrivée d'une silhouette qui fit singulièrement son apparition au bar de ce modeste établissement, le forban se redressa quelque peu et adressa à l'autre maudit un regard lourd, mais bienveillant et réconfortant.
Pour tout te dire, j'ai vécu ici quelques mois, à une époque. J'étais plus jeune, mais aussi plus désabusé que je ne le suis actuellement. J'ai été témoin de... de barbaries. De la cruauté et de la bassesse de bien des nobles et militaires, qui considèrent que leurs rangs et leurs hauts-faits les prémunissent de la honte et justifient un comportement odieux, hautain. Que le commun des mortels ne devrait avoir de cesse de les couvrir de louanges et d'offrandes, de chanter en leurs noms des odes vibrantes et épiques. Mais ça n'est malheureusement pas l'apanage de Shabondy, et je sais que tu en as conscience. C'est pour cela que...
Un branle-bas soudain et tumultueux vit brusquement le jour, coupant Nakata dans son élan oratoire et le poussant à froncer les sourcils, impérieux. Sans plus attendre, il fit tournoyer son regard, le plantant sur la scène inédite et agitée qui s'enracinait au niveau du bar, présage d'ennuis imminents. Le capitaine de Tengoku no Seigi fut tout juste capable de détailler la silhouette gracile d'une femme plus que dynamique que le doigt de celle-ci, mordant et vif, pénétrait la chaire de l'un de ses cinq assaillants pour le catapulter au sol sans plus de cérémonies. Elle n'y allait pas avec le dos de la cuillère... Quelque peu interloqué par ce déferlement inattendu de brutalité, le blondinet tenta donc de discerner les traits du visage de cette nouvelle arrivante au tempérament plus ardent que sa peau pâle et que ses longs cheveux immaculés ne semblaient bien vouloir le laisser penser. Une curieuse sensation vint alors se saisir de ses entrailles, les nouant avec une force croissante, tandis qu'un verre venait s'échouer sur le mur, à mi chemin entre lui et son collègue pirate. Il sentit son cœur se dérober l'espace d'un instant, sans parvenir à comprendre pourquoi. Sa respiration lui fit également défaut, tandis que les autres hommes menaçaient de reprendre la bataille avec une poigne redoublée maintenant que leur camarade avait été rendu impuissant. Il n'avait jamais eu la vocation de vivre ici sereinement. Si le musicien avait fini par s'échouer sur l'Archipel Shabondy, laissant la morosité l'étreindre et lui grignoter plusieurs mois de sa sombre adolescence, ça n'était pas par une lubie passagère et stupide ou par un rêve quelconque ayant nécessité un statut plus casanier que celui de boucanier. C'était là la première terrible déconfiture qu'il avait eu à affronter, et la première fois qu'une dépression névrosée l'avait envahi, mettant à mal le moindre de ses repères et ébranlant les fondations mêmes de ses conviction les plus pures et les plus admirables. Son capitaine s'en était allé, sacrifiant son existence dans une ultime lutte âpre, dans le but altruiste et magnanime de permettre au bout-en-train blond de sauver la sienne. Hate, Jack, Perséphone, Johnny s'étaient tous battus sourdement, redoutablement, plus vigoureusement que jamais. Ils avaient tenté de repousser les troupes de la marine... Vainement. Et lorsque celles-ci avaient fini par resserrer leur carcan d'acier autour du Suzanô, le navire des Storms, une autre jeune femme douce et combative avait sacrifié son corps et son âme pour offrir au Phoenix l'opportunité de brandir plus haut encore la bonté désintéressée dont ils avaient toujours fait preuve.
El...ement...
Ses lèvres s'étaient mues, plus que distinctement, mais la supplique qui avait tenté de s'en échapper n'avait jamais véritablement pris quelconque résonance. Le peu d'impact qu'elle aurait pu revêtir s'estompa sans mal tandis que l'agitation se généralisait, et tandis que la peur étreignait les clients les plus proches de la rixe qui opposait ces badauds-là, armés et voraces de vengeance. En revanche, le Fenice, perdu dans sa contemplation silencieux et immobile, offrit à la vue de tous un aveu autrement plus loquace du tourbillon émotionnel qui secouait des successions de souvenirs avec une prodigieuse intensité. Une larme, solitaire, dévala le long de sa joue droite puis glissa le long de sa mâchoire nette et marquée, s'isolant finalement sur le bout de son menton. Véritablement tétanisé, et incapable de produire le moindre geste, l'ancien capitaine corsaire demeura planté là, figé, meurtris, en proie à ses chimères qui, malicieuses, semblaient vouloir obtenir de lui autant de souffrance et d'agonie que possible. Car elle ne pouvait pas être Element... Si ?
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Tadake Kyoshiro
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Mar 6 Mar - 1:14
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Si le jeune homme avait établi un constant clair quant à la réputation de son capitaine, ce dernier ayant gagné en notoriété depuis l'attaque sur Impel Down, Kyoshiro n'était clairement du genre à tirer la couverture pour lui tout seul. Bien au contraire. Alors oui il était conscient que ses derniers combats avaient suscité un certain intérêt à n'en pas douter, sinon Eko Taka n'aurait sans doute pas reporté son attention sur lui, mais il était bien trop modeste pour prendre pleinement conscience de sa réputation naissante liée à sa terrible puissance. N'était-ce pas étrange que d'accepter de pouvoir raser un village d'un claquement de doigt, mais pas d'accepter la réputation liée à ce monstrueux potentiel ? Cela l'était sans doute mais c'était plus fort que lui, l'épéiste était désespérément modeste et se sentait gêné à la seule idée d'être mis sous les feux des projecteurs. Malheureusement il savait aussi que cela n'irait pas en s'arrangeant au fil du temps, avec sa prochaine entrée sur le Nouveau Monde l'équipage ferait encore plus parler de lui et, dans le prolongement logique, les deux principales têtes d'affiches seraient l'objet d'une attention supplémentaire. Aussi quand son capitaine évoqua les récents combats de son subordonné et la réputation qui y était liée, celle-ci étant représentée par sa toute première et récente prime, le garçon se contenta d'un sourire discret et d'un haussement neutre des épaules. Il ne désirait pas insister davantage sur ce point car, si la conversation continuait, son capitaine l'enjoindrait certainement à se sortir les doigts du cul et accepter sans rechigner sa notoriété chèrement gagnée. Le concerné savait que le blondinet aurait raison de le lui dire, mais c'était un travail sur lui-même à faire au jour le jour. Petit à petit, un pas après l'autre, cela finirait par venir.
Un jour il finirait par se présenter comme le plus terrible logia de ce monde, le lumineux épéiste, le bras-droit d'un futur Yonkou, le soleil dissipant les ténèbres de ce monde. Mais il n'y était pas encore. Cela viendrait en temps et en heure.
Au bout de quelques instants le duo pénétra dans la bâtisse et, à bien y réfléchir, Kyoshiro ne pensait pas être venu dans un tel tripot avec son capitaine auparavant. Ils avaient déjà mangé ensemble sur Graou Island ou sur le navire, très certainement, mais partager une bière dans une taverne était une première pour lui. Cela avait au moins le mérite de dissiper le formalisme d'une telle réunion, de baisser les barrières pour qu'ils puissent se parler à cœur ouvert, d'homme à homme. Si le maudit n'oubliait pas le rapport de subordination qui régissait leur relation, il savait aussi que son capitaine l'avait amené ici pour qu'il se détente et se sorte le balais resté coincé dans son cul depuis un petit moment. En effet même s'il ne se l'avouait pas l'ancien candide se sentait tendu depuis sa récente promotion et les combats qui suivirent. Cela faisait-il de lui un mauvais compagnon ? Un mauvais bras-droit ? Il espérait bien que non mais comptait sur son capitaine pour lui dire si quelque chose n'allait pas. N'ayant pas eu de remarque à ce sujet jusqu'à maintenant, le candide pouvait souffler et se considérer hors de danger.
Le duo se posa enfin et, quelques instants plus tard, une serveuse vint déposer sur la table deux bouteilles de bières et les deux verres qui allaient avec, laissant aux clients le plaisir de choisir entre boire au goulot ou non. Trop épuisé pour faire des manières, le garçon écouta son capitaine tenter de le rassurer alors qu'il empoignait la bouteille et en absorbait une partie du contenu. Si le lumineux savait que le Phénix voulait bien faire, tenter de lui expliquer que rien de tout ceci n'était sa faute, que cette souffrance n'était que la résultante du jeu de pouvoir des puissants se pensant au dessus de tous, le concerné n'était pas totalement convaincu. Oh si il avait vu la puissance des dragons célestes et l'arrogance qui transpirait par tous les pores de leur peau, il fallait être aveugle pour ne pas la remarquer, mais était-ce la seule raison ? Cette situation était-elle implantée depuis si longtemps que le gros de la population se contentait de baisser la tête, sans oser envisager de protester ? Oui cette souffrance était triste, mais le samouraï avait bien trop d'honneur et d'empathie pour rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. Engloutissant sa première forgée de cet amer nectar, il tint tout de même à rectifier un point concernant le début du speech de Nakata.
« Je suis aussi fautif que son bourreau. Si ce n'est pas ma balle qui lui a ôtée la vie, j'ai tout de même pressé la détente. »
Oui le commerçant avait brisé la nuque de la demoiselle, l'ancien candide ne risquait pas d'oublier cette scène de toute sa vie, mais même sans se geste la demoiselle aurait tout de même connu un bien funeste destin. Aucune personne sans défense ne pourrait résister à un tir de plein fouet du fruit de la lumière, la demoiselle fut condamnée au moment où le jeune homme décida de lancer son attaque, savoir quel coup avait causé sa mort n'était qu'un détail sans importance. Posant un regard absent sur la bouteille face à lui,sa main tremblotant légèrement en repensant aux événements récentes, le garçon posa une question extrêmement simple à son capitaine :
« Comment fais-tu...pour garder les idées claires ? »
Celui-ci semblait impassible et indéfectible, ou tout du moins il faisait semblant de l'être car il restait humain malgré tout. Cependant, de mémoire d'homme, jamais son subordonné ne l'avait vu défaillir ou perdre de sa superbe malgré tous les obstacles devant sa route. Comment faisait-il pour rester bien droit dans ses bottes malgré toutes les souffrances endurées et tous les compagnons perdus ? Si cette question initiale semblait trop flou, c'est en peinant à son contrôler que l'ancien naïf précisa sa pensée :
« J'ai son visage vissé dans mon esprit, je n'arrive pas à m'en défaire. Où que j'aille, peu importe qui je regarde, je revois ce visage implorant ma pitié juste avant que je la condamne à une mort certaine.»
Même en fermant les yeux il revoyait le désespoir se dessiner sur ce doux visage, il renvoyait sa bouche s'ouvrir et le mot « pitié » parvenir à ses oreilles juste avant que l'attaque ne soit lancée. Ce n'était pas la première fois que le jeune homme lançait une attaque susceptible de provoquer des morts, mais cette fois-ci lui faisait un effet bien différent. Il n'arrivait pas à ramener la paix dans son esprit malgré ses nombreuses tentatives, il n'arrivait pas à passer outre pour garder l'esprit clair et vif. C'était un réel problème car cela finirait par remettre en cause son efficacité sur le terrain : une chose impensable et inacceptable. Engloutissant une autre lampée de cet alcool doux, le garçon s'ouvrit une nouvelle fois à son capitaine en concluant son intervention par :
« J'ai fini par comprendre dans quoi je m'étais engagé, je ne cherche pas à me bercer d'illusions quant à la tâche qui nous attend. Mais...c'est la première fois que je condamne une innocente à mort. C'est...non, je n'ai pas de mots pour ça. Rien que d'y repenser me donne la nausée. »
Devait-il s'habituer à ce genre d'horrible sacrifice ou, au contraire, lutter fermement pour que cela ne se répète jamais plus ? Peut-être que son capitaine serait en mesurer de le mettre sur la bonne voie, le bras-droit l'espérait sincèrement en tout cas. Malheureusement le capitaine en question semblait soudainement décontenancé par le bordel qui naissait au fond de la taverne. Son subordonné n'y aurait pas fait attention si un prénom n'avait pas attiré son attention. Element...y en avait-il d'autres qui portaient ce prénom ? D'autres que celle avec qui il avait passé un moment privilégié, le jour de son arrivée sur Grand Line ? Un coup d’œil en direction de la demoiselle acheva de convaincre le jeune épéiste qui, quelques secondes auparavant, aurait craché tout l'alcool qu'il avait encore en bouche. Fort heureusement celui-ci avait déjà été avalé et allait rester bien au chaud. Ni une ni deux, le sabre rangé dans son fourreau bien en main, le maudit se leva de sa chaise et s'approcha du groupe d'idiots du jour. Pourquoi fallait-il toujours qu'il y ait un groupe d'abrutis partout où il se rendait ? Si le premier malchanceux eux le souffle coupé par un violent coup de point au ventre, assez puissant pour le plier en deux à terre, le second ne se laissa pas faire. Il dégaina un couteau qui, à la surprise générale, ne fit que traverser la gorge du logia de la lumière comme s'il s'agissait d'un fantôme. L'instant d'après le front du logia vint rencontrer le nez de la brute, celui-ci se brisant dans un craquement horrible alors que son possesseur était projeté à terre sous la puissance du coup.
Les autres allaient-ils poursuivre leur action ou deviendraient-ils raisonnables ? Quel que soit le résultat, le jeune épéiste rangeait son fourreau à sa ceinture avant de gratifia la demoiselle d'un modeste :
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Mar 6 Mar - 8:30
Pourquoi maintenant ?
« Le monde est petit. »
C’est une blague ? Elle trouvait ses propos quelques peu diminutif sans pour autant en être gênant, mais le peu de salutation de cet homme avait un elle ne sait quoi de dérangeant. C’était surement du au fait qu’Hato était aussi du genre à faire ce même genre de salutations foireuses au combien gavante, froide et distante. La demoiselle ne se formalisa pas, et adressa un léger signe de tête à Kyoshiro en le gratifiant d’un « Hey… ». Dans les faits, elle était heureuse de le revoir. Une âme qui semblait être aussi torturée que la sienne au moment de leur rencontre. Elle avait hâte de voir comment cette personne singulière avait pu évoluer. Visiblement les coups qu’il assainit à nos ennemis semblaient pour le moins efficaces, car ils partirent sans demander leurs restes. Element s’étira avant de venir poser une main sur son fourreau, regardant derrière elle au niveau du bar, l’air hagard. Elle avait un souci.
« Kyoshiro, j’ai un problème. Ce que tu portes à ta ceinture. Je vais faire simple, je vais te donner les deux prochaines minutes pour me donner une explication quant à l’existence de ses katanas en ces lieux et pourquoi et comment ils sont arrivés à ta ceinture. » Sa respiration s’était accélérée d’un coup, comme ses idées qui semblaient de moins en moins claires et elle continuait, sans réfléchir, entamant presque une crise de panique, dans sa tirade. « De plus, il est absolument inconcevable que tu sois ici, car à l’époque je ne le savais pas mais maintenant je sais qui tu es, et si tu es ici, c’est qu’il l’est aussi, et s’il vient dans ce bar, ça risque de finir bizarrement, je vais pas pleurer, mais je risque d’avoir une envie soudaine et irrépressible de te casser la gueule, après m’être violemment soulée. » Elle rigola jaune, un rire nerveux qui venait de faire dérailler sa voix et qui lui arracha les tripes. Elle déglutit alors, manquant de rendre son verre déjà consommé, mais il n’en fut rien. Elle porta ses mains sur ses tempes, les touchants du bout des doigts.
Elle le savait, elle le savait, elle le savait, elle le savait, elle le savait. Il est là, là, là, là, là…
« Merde, putain c’est dingue… Je n’ai pas encore relevé la tête mais je le sens… haha…hé… » Elle écarta gentiment Kyoshiro, posant une main sur son épaule pour le décaler sur sa droite et plongea son regard dans celui de l’homme figé à la table du fond tandis qu’autour d’eux, la fête commençait à rebattre son plein, les mécréants ayant quitté les lieux. Elle se mordit la lèvre inférieure, laissant couler un filet de sang sur son menton en avançant difficilement dans sa direction. Elle semblait étouffer au milieu de se monde, et même si la foule n’était en réalité pas si dense, il lui semblait pourtant à ce moment-là nager à contre courant. Elle poussait les gens sur sa route, percutant leurs épaules, manquant de trébucher à chaque pas, se rattrapant de justesse à un poteau en bois avec le coin du visage. Elle semblait avoir perdu tout sens de l’équilibre et de notions de l’espace. Alors qu’elle avait fait la moitié du chemin, elle se stoppa net. Et si la présence de Nakata ne faisait que détruire tout ce qu’ils avaient fait ? Et si le blondinet remettait en question tout ce sur quoi son destin est posé, s’il remettait en question les fondations même de sa personne ?
Elle n’était plus une enfant, elle savait ces choses-là. De son côté à elle, elle savait qu’il était en vie, elle le voyait dans les journaux et était emplie à chaque fois d’une fierté indéfectible. C’était juste que le revoir plongeait de nouveau un poignard dans son cœur. Jamais elle ne l’avait porté pour responsable de la mort d’Hato, mais ils n’en étaient pas moins comme des frères, et Element se sentait comme la sœur de Nakata au moment de… Dans ses plus jeunes années. Elle laissa des larmes parcourir ses joues pour venir s’écraser sur les planches à moitié pourries de cette vieille bâtisse. Serrant les dents, elle revit tout, toutes les péripéties, tous les moments, les rires, les pleures, la mort de ses compagnons, et sa propre mort, qu’elle évita unique grâce à l’indulgence d’un gradé sur les lieux du massacre. Après ce jour, elle avait souhaité tout d’abord rejoindre Nakata et chercher d’éventuels survivants, s’en suivit la phase de culpabilité ou elle souhaitait mourir. Et vint finalement Hato qui la ramena vers la lumière. De mémoire, c’était quelques dizaines de mois avant qu’il ne fonde Tengoku avec le blond.
Element était fière de ce qu’il était devenu, mais elle avait toujours eu peur que, si naguère ils devaient se revoir, cela les briserait l’un comme l’autre. Elle serra son poing et repris sa route vers la table du blond. Il était trop tard de toute façon pour commencer à se poser ces questions là. Ils étaient face à face, l’heure de l’affrontement était venu, pourquoi continuer à essayer de fuir encore ? Finalement arrivé au niveau de la table, elle attrapa les mains du blond et l’aida à se relever. Une fois debout, elle essuya sa larme sur sa joue du revers de la main en retenant un léger sanglot dans un rire un peu gênée en l’attrapant dans ses bras, venant l’étreindre d’un amour si profond et sincère qu’il ne semblait plus exister qu’eux à ce moment précis, même si cela ne dura que quelques secondes. Elle voulu faire une longue tirade, mais seul parvint à s’échapper de ses lèvres un des mots préféré du défunt vampire.
« Hu… Sashi... bu... ri… »
F*ck you, I'm alive to play with the world.
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Element D Emishi
Fenice Nakata
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Mar 6 Mar - 20:29
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
feat Kyoshiro et Element
Le blondinet aurait été ravi de pouvoir répondre à son bras droit, afin de le guider quelque peu en lui fournissant des éléments de réponse certes pesamment fatalistes, mais néanmoins indispensables, à ses yeux à tout le moins, pour avancer sur le chemin qui était le leur relativement sainement. Bien sûr qu'il avait eu à souffrir de maladresses ou d'erreurs grossières au court de sa carrière... bien sûr qu'il avait été tenté, à plusieurs reprises, de baisser les bras. Combien des siens avait-il fait souffrir de par ses choix capricieux, sous le simple prétexte fort pratique du bien commun ? Avait-il seulement quelconque légitimité pour entreprendre cette lutte au nom de personnes qui ne lui avaient jamais rien demandé et qui n'avaient, parfois, même pas esquissé une volonté de changement ? Les mœurs convenaient parfois aux civils qui en souffraient le plus, parce qu'ils étaient raisonnables. C'était un mécanisme de survie primaire que l'adaptabilité, et bien des êtres avaient su se conformer aux règles même les plus injustes et les plus despotiques dans le seul but de livrer une existence sereine et paisible. Alors cela valait-il la peine d’œuvrer afin d'améliorer la vie de ces gens-là ? De ces résignés par excellence, qui préféraient ignorer leur propre misère ? Ce constat était d'autant plus lourd à porter pour Nakata qu'il était le Phoenix. Nul ne pouvait l'abattre, nul n'avait jamais pu l'abattre, et nul ne pourrait jamais l'abattre. Pour autant, il était parfaitement incapable de changer ce monde et ce système vicié jusqu'aux os en tant qu'être individuel et solitaire. Il lui fallait pour cela, non content de sa force brute et de son intelligence certaine, une bande susceptible de l'entourer. Une bande qui, quant à elle, n'était guère capable d'endurer myriades de blessures sans jamais s'effondrer... Une bande qui, à l'instar de celle qu'avait conduit Raphaël, pourrait un jour ou l'autre cessée d'exister, fauchée par le facétieux et malsain Destin, celui-là même qui avait cru judicieux et pertinent de placer ce démon de son passé face à lui, dans ce tripot misérable où les deux forbans, véritables coups du sort, avaient décidé d'élire domicile la soirée durant.
Car elle était face à lui. Si le souffle du Fenice avait cessé de s'extirper de ses lèvres, péniblement nerveuses, et si la larme avait dégringolé son visage pour aller se perdre au bout de son menton, ça n'était là que deux aveux physiques d'un tourbillon désastreux et calamiteux de douleur interne et psychique qu'il n'aurait jamais su expliquer par les mots à quelque auditoire que ce fut. Il sentait chaque parcelle de son être lui faire endurer un grossier martyr, lui rappeler avec lourdeur qu'il aurait dû mourir ce jour-là, mourir à leurs côtés en se battant vaillamment plutôt que de vivre en lâche, en pleutre, en couard craintif et paresseux, trop heureux de se savoir supporté et épaulé, trop heureux d'avoir le poids de la vie de Fran sur ses épaules afin de justifier sa fuite éhontée. Car la vérité était là... Bien sûr, l'ex corsaire avait voué sa vie au combat que Raphaël avait souhaité mener dans le but de venger l'affront dont sa sœur, réduite à l'esclavage selon les lubies terrifiantes d'un Tenryubito quelconque, avait été rendue malheureuse victime. Cela avait longtemps durant suffi, par ailleurs, à estomper la honte mordante dans laquelle il s'était vautré, les mois fuyants, à la faveur de l'Archipel Shabondy, son sacrosaint refuge d'un temps depuis lors évanoui, avant même que son chemin ne croise enfin celui d'Hato. Le mythique avait songé que se donner un mal fou gommerait son agonie névrotique et mélancolique. Il avait cru, utopiquement, qu'il finirait par se remettre de cette rage intestine qui l'avait réduite à l'état d'insecte, de larve, de cancrelat bouffi de peur et de terreur, hanté par des fantômes qui jamais ne l'abandonneraient complètement. Il prenait désormais la pleine mesure de sa naïveté illusoire, tandis qu'une silhouette chimérique à la fois familière et étrangère s'approchait paresseusement, à reculons, trop effrayée par la symbolique de ce moment inédit qu'ils ne vivraient jamais plus. Ils se retrouvaient... Après des mois d'errance, de honte, d'une frayeur terne et morne qu'il avait érigé en sorte d'inévitable et ineffable compagnon, le musicien retrouvait l'une de ses camarades d'infortune, l'une de celles qu'il avait cru morte à en pleurer, qu'il avait cru morte à s'en exécrer, à s'en ronger les sangs, à s'en saouler, à en mourir même, comme si tel châtiment était encore susceptible de lui offrir un repos plus qu'éphémère.
Ainsi, le capitaine pirate fut tout juste conscient de ce qui advint par la suite, tant cette situation hors du temps l'estomaquait. Il n'avait à vrai dire plus l'impression d'être dans ce tripot tristement banal, d'une normalité affligeante, d'être venu ici dans le seul but de panser les plaies encore béantes dont son ami avait à souffrir. Il ne voyait plus les clients qu'Element bousculait péniblement, dans le vain espoir de progresser plus vite jusqu'à lui, de précipiter l'imminence déjà terrible et aberrante de leur rencontre, de rendre immédiates leurs retrouvailles d'ores et déjà effrayantes, d'ores et déjà cauchemardesques. Il n'entendait plus les éclats de rires et les discussions qui s'enchaînaient, qui pleuvaient à ses tympans avec une ardeur redoutable, avec une force remarquable. Il ne sentait plus les effluves qui émanaient de l'alcool généreusement dispensé à l'orée de cette soirée folle, pas plus que la fragrance rance de la transpiration des badauds qui, revenus en masse, investissaient le lieu déserté de toute animosité bestiale. Non... Il ne percevait plus rien de tout cela. Car ce spectacle éminemment banal se trouvait être trop évident pour qu'il ne daigne le percevoir. C'était comme si ses sens, aux aguets, n'avaient de cesse de se focaliser que sur une seule et unique personne. Oui... Il voyait Element. Il l'entendait. Il sentait d'ores et déjà son parfum se rapprocher de lui, jadis si familier, et désormais comme lointain, comme oublié... Et il la sentit, bientôt, lorsqu'elle daigna lui prendre les mains, le pousser à se redresser, ce qu'il fit en silence, et lorsqu'enfin sa main glissa le long de la joue du Phoenix, venant cueillir au passage la larme qui, plus silencieuse encore que son auteur, s'était aventurée au-delà de ses cils. Puis il la sentit le serrer contre lui et se laissa faire, désarticulé, ballotté par ses émotions comme il aurait pu l'être par l'océan, envahi à nouveau d'émotions foudroyantes et si denses qu'il se sentit perdre pied. A l'évocation du mot anodin qu'elle prononça, le légendaire comprit que tout cela était vrai. Que tout cela avait réellement court... Et ce constat, assourdissant au possible, ne manqua guère de l'estomaquer avec une rigueur gargantuesque.
Element... Tu... Tu...
Il ne tint debout que grâce à son soutien indéfectible, mais ne tarda guère à choir à genoux, dès lors qu'elle rompit leur étreinte farouche et si chaleureuse. Son visage noyé de larmes, son buste secoué d'incessants soubresauts, sa respiration reprenant de plus belle dans le seul but d'être bruyamment secouée, le Fenice se laissa purement et simplement aller à l'émotion, s'abandonnant à l'instant présent comme jamais il n'avait pu le faire jusqu'alors en public. Mais il se fichait des regards. Il se fichait des alcooliques notoires qui, déjà, pivotaient dans sa direction pour, interloqués, lorgner cette grand figure de la nouvelle ère à genoux, abattue par la vie comme tout un chacun, capitulant face à la dureté effroyable de son existence pénible, se livrant à cœur ouvert comme un spectacle à part entière. La preuve en furent ses paroles, qu'il avait longtemps radotées, qu'il avait souvent remâchées, dont il s'était souvent accablé sans jamais pouvoir s'en libérer. Il en avait enfin l'occasion...
Je... je suis désolé... je suis tellement... Tellement désolé... J'étais votre égide... Votre bouclier... j'avais juré de souffrir pour vous... J'avais juré de protéger le moindre d'entre vous... J'avais promis à Raphaël que jamais je ne faillirais, que je me battrais comme jamais pour toujours vous permettre d'embrasser l'espoir... Mais j'ai échoué... C'est... C'est vous qui êtes morts à ma place... Je n'aurais jamais dû survivre, ce jour-là, je n'aurais jamais dû m'enfuir... Tout est ma faute... J'étais si naïf... Si stupide...
Ses mains, tremblantes et hésitantes, se déposèrent sur le plancher tandis qu'il se prosternait humblement face à cette réminiscence dévorante de son échec le plus cuisant, face à la preuve tangible de sa faiblesse révolue, de son impuissance crasse. Mais à la vérité, quiconque connaissait un tant soit peu le Phoenix pouvait comprendre d'instinct que ce n'était pas auprès d'Element qu'il s'excusait... mais auprès de lui-même. Il s'était oublié. Il avait lutté pour les autres et non plus pour lui-même car il avait toujours songé qu'il aurait dû perdre la vie à la place de Raphaël : son dévouement absolu s'était encore accru considérablement, réduisant son existence à cette seule et unique valeur. Il en faisait désormais les frais...
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Tadake Kyoshiro
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Mar 6 Mar - 23:35
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Une bonne baston de taverne avait au moins le mérite d'occuper le jeune homme et de faire circuler le sang, de mettre ses muscles en branle l'espace d'un instinct pour sentir à nouveau l'adrénaline circuler à travers tout son corps. Ce n'était peut-être pas le plus sain et le plus passionnant des passe-temps, de très loin même, mais l'épéiste avait appris à tirer profit de chaque situation qui se présentait à lui. Désireux de joindre l'utile au peu désagréable, le garçon vit ce chahut naissant comme l'occasion de remettre des brutes à leur place tout en retrouvant de vieille connaissance qu'il n'avait pas croisée depuis une ou deux années. En vérité, de ce qu'il se souvenait de leur rencontre et de la nuit passée ensemble, les deux étaient plus que de vieilles connaissances mais ce n'était là qu'un point de détail. Certains verraient cette passade comme une erreur, comme un moment de faiblesse mais Kyoshiro n'y accordait pas plus d'importance que cela. Pourquoi ? Pas par fidélité envers Tenshi, leur relation était pratiquement éteinte à présent, mais bien parce qu'il s'agissait plus d'un besoin physique momentané qu'une véritable passion amoureusement torride. Ils s'étaient fait du bien, à n'en pas douter, mais il serait illusoire d'y consacrer plus d'importance que cela n'en avait : il ne semblait pas s'agir d’autre chose qu'un coup d'un soir. Même si les deux n'avaient pas pris le temps de discuter à l’époque et ne se connaissaient pas donc plus que cela, leur échange se limite au prénom de ce que le maudit s'en souvenait, le concerné s'attendait clairement à un autre genre de retrouvaille. Il ne s'était pas attendu à ce que la demoiselle lui saute dans les bras, il n'était plus naïf à ce point-là, mais le ton employé par cette femme ne fit que provoquer un froncement de sourcils sur le visage du maudit. Était-elle en train d'accorder davantage d'importance aux sabres que le garçon portait à sa ceinture plutôt qu'à la santé du garçon concerné ? Préférait-elle ces lames au récit des épreuves traversées par l'épéiste ? Apparemment oui et cette perspective n'était pas pour plaire à l'ancien candide. Déjà qu'il n'appréciait pas vraiment qu'on lui ordonne sèchement d'obtempérer, mais en plus la demoiselle ici présente osait lui donner un compte à rebours pour transmettre sa réponse. L'espace d'un instant le garçon envisage effrontément de lâcher à simple « sinon quoi ? » mas il avait dans l'idée que cela ne ferait qu'envenimer les choses. Gardant une main sur ses deux armes désormais bien calées tout contre lui, il se contenta de répondre sur un ton neutre :
« Pourquoi poser une question dont tu connais déjà la réponse ? Il n'y a pas 36 raisons pour moi d'avoir ces sabres. »
Il y avait deux façons d'obtenir les sabres d'un épéiste : en les arrachant de son corps sans vie ou en les recevant en cadeau. Bien entendu rares étaient les épéistes qui donnaient volontairement leurs armes à une autre personne, mais ici l'ancien propriétaire n'était plus vraiment en mesure de protester. La seule explication logique était que Kyoshiro avait récupéré ces sabres des mains du capitaine de l'équipage, capitaine qui semblait d'ailleurs également connaître la demoiselle. Ne désirant pas vraiment s'attarder sur ce point de détail car il ne pouvait concevoir de se séparer de ces lames à présent, l'ancien candide fut intrigué par la seconde partie du speech de son interlocutrice. Elle faisait référence à une personne dont la seule présence la perturbait terriblement et, pour couronner le tout, cette perturbation provoquait chez cette femme une envie de frapper le lumineux avant de se noyer dans de l'alcool. En entendant ces propos le visage de l'épéiste se ferma en une expression alliant mécontentement et surprise, avant de répondre sur un ton sec :
« Tu essaieras, en tout cas. »
Ne pas se vanter de sa puissance ne voulait pas dire que le garçon devait se laisser marcher dessus et intimider par la première dame venue, cela faisait des mois voire des années qu'il ne laissait plus personne lui marcher sur les pieds. Pourquoi recommencer maintenant ? Il était difficile de dire si cette femme était sérieuse ou si elle ne faisait que réagir sous le coup de l'émotion mais, de toute façon, Kyoshiro était lui-même trop perturbé ces temps-ci pour avoir envie de creuser là-dessous. Sans rajouter un mot il laissa son interlocutrice se rapprocher de son capitaine et, à la surprise générale, le maudit posa les yeux sur des retrouvailles que d'autres auraient pu qualifier d'émouvantes. Il ne connaissait strictement rien du passif entre ces deux individus, il ne connaissait d'ailleurs presque rien des anciens camarades du Phénix aujourd'hui disparus, mais un seul regard suffit à lui faire comprendre qu'ils avaient toujours une place dans le cœur du blondinet.
Le Phénix avait toujours semblé être aussi solide que le roc et aussi inébranlable qu'une falaise sur laquelle viendraient s'écraser les plus violentes des vagues, mais aujourd'hui cette image s'était envolée en un battement de cils. Si Kyoshiro ne comprenait que vaguement la situation, il réalisait que les seuls actes de son capitaine lui donnèrent la réponse à sa question de tout à l'heure. Le blond n'avait rien d'un surhomme insensible, il n'était pas plus résistant qu'un autre aux obstacles de la vie car il lui arrivait aussi de craquer comme en cet instant. Il n'était pas invincible et le voir prostré ainsi donna enfin à son bras-droit la réponse qu'il attendait.
Il n'y avait pas de solution magique pour passer outre la douleur et les regrets, il fallait apprendre à enfouir tout cela au plus profond de son âme et continuer d'avancer un pas après l'autre, sans pour autant s'interdire de se laisser aller lorsque personne ne serait là pour le voir et le juger. Chaque personne devait essayer de faire son possible pour mettre un pied devant l'autre, c'était long et pénible mais chacun devait pourtant porter sa croix. Il n'y avait pas de personnes parfaites, juste des gens qui faisaient de leur mieux.
L'espace d'un instant le garçon ouvrit la bouche pour expliquer qu'il voulait laisser ces deux amis se retrouver juste entre eux, afin de ne pas se sentir encore plus à l'écart, mais il s'abstint. Il se retint aussi de tapoter l'épaule de son capitaine, préférant ne pas briser ce moment d'émotion. Sur ce, il fit un discret signe de la main au duo tout en se dirigea vers une table non loin de là, n'oubliant pas d'amener avec lui sa bière. Il ne savait guère combien de temps cela durerait mais, au moins, il aurait le temps de se reposer et de réfléchir à tout cela. C'était mieux que rien.
Feuille de personnage Niveau: (36/75) Expériences: (277/350) Berrys: 29.000 B
Mer 7 Mar - 11:47
Pourquoi maintenant ?
Kyoshiro avait répondu sèchement, et même si en temps normal, Element serait rentré dedans, là il n’en était rien, ses pensées étaient embrouillées, son souffle lui, coupé. Et s’en suivit ce que l’on sait. Nakata, après qu’elle l’a lâché, tomba au sol, dans une position de supplication. La demoiselle ferma les yeux, écoutant simplement ce qu’il avait à dire.
« Je... je suis désolé... je suis tellement... Tellement désolé... J'étais votre égide... Votre bouclier... j'avais juré de souffrir pour vous... J'avais juré de protéger le moindre d'entre vous... J'avais promis à Raphaël que jamais je ne faillirais, que je me battrais comme jamais pour toujours vous permettre d'embrasser l'espoir... Mais j'ai échoué... C'est... C'est vous qui êtes morts à ma place... Je n'aurais jamais dû survivre, ce jour-là, je n'aurais jamais dû m'enfuir... Tout est ma faute... J'étais si naïf... Si stupide... »
Soupirant doucement, la demoiselle se mit à genoux, tentant de croiser son regard avec un léger sourire sincère dessiné sur le visage. Ainsi il en était aux remords. Mais combien de fois avait-il vécu la mort, combien de fois avait-il du la braver ? Il s’était saigné, sacrifié, molesté pour la survie des siens et de ses idéaux, de leurs idéaux. Tous le savaient, et même si les autres n’étaient plus là pour en témoigner, il ne faisait nul doute que leurs sentiments depuis l’au-delà à l’égard du phénix étaient réels. Il s’était enfermé dans une spirale autodestructrice, se mettant volontairement en péril face à l'adversité pour finalement pouvoir els yeux vers les cieux et dire fièrement ‘ça y est, j’ai vaincu mes démons, je n’ai pas fui et je vous ai protégé.’ Mais il semblait ne jamais être parvenu à cette forme de pardon. Elle avança sa main vers son visage, marquant un léger temps à mi-chemin avant de finalement venir caresser ses cheveux anarchique. Elle susurra à son oreille à quel point elle était désolée de l’avoir laissé dans l’ignorance, et combien elle avait souffert elle aussi, mais qu’a défaut de pouvoir le rejoindre, elle avait réussi à se pardonner, elle, contrairement à son ancien camarade, et que c’était là la source de tout ses maux et de toutes ses questions. Elle souleva le jeune homme doucement, mais non sans mal, pour l’aider à s’assoir à la table.
« Il faut que tu te pardonnes, nous, nous sommes tous fiers de toi. Tu as porté haut les couleurs de ce que nous étions, et de ce que tu es, de ce que tu représentes aujourd’hui pour des milliers, des centaines de milliers de personnes. La graine d’espoir que nous avions laissé germer au milieu de nos cœurs, elle flamboie en toi comme en nul autre pareil. Tu n’as pas fui, Nakata, on t’a foutu dehors » Lança t’elle en souriant, laissant même un petit rire cristallin. Elle était comme ça, l’émotion, du rire aux larmes, tout cela en l’espace de quelques secondes. Cette soirée fut agitée. Alcool, rire, rixe, étonnement, colère, larme, joie, réconfort, rire, et pour suivre… ? « Je vais te dire où me trouver, tu… Je vais emmener Kyoshiro avec moi et… »
Alors qu’elle allait prendre la parole de nouveau, elle saisit un bout de papier dans sa poche et y nota un lieu, une adresse ; à l’attention de Nakata. Elle glissa la note dans la poche du blond et se releva doucement en tournant la tête vers Kyoshiro, prenant la direction de la table où il s’était installé pour elle aussi s’assoir, un bref instant. Elle plongea son regard dans le sien de longue secondes,
« Je suis désolée… Mais tu portes les sabres d’un défunt qui m’était cher. Cependant, je suis heureuse que tu sois celui qui en a hérité… Tu me sembles être une personne forte et de confiance, et je ne me trompe jamais sur ces choses-là, par contre je tiens à ce que tu saches que si un jour ces katanas servent à faire le mal ou font couler du sang innocent, je devrai t’arracher la tête… Je ne laisserai personne salir sa mémoire… » Elle prit le verre de Kyoshiro entre ses mains et en bu une grande gorgée. Elle avait nullement soif, c’était simplement un moyen de marquer une pause, comme pour lui faire comprendre que ses sentiments n’étaient en rien négatifs vis-à-vis de sa personne. Elle avait été surprise et cela avait réveillé des maux douloureux en elle. « Je suis contente que tu ailles bien… J’avoue avoir suivi tes aventures aux côtés de Nakata avec une attention toute particulière. » Elle laissa échapper un léger rire, un rire franc et sincère qui l’aida grandement à relâcher toutes les émotions et la tension qui étaient encore trop présente en son être à cet instant précis, en ce lieu. « Tu peux me suivre ? J’aimerai que l’on s’éloigne de cette agitation, elle me semble néfaste quant à la suite de nos conversations… » Elle tendit alors la main vers Kyoshiro, comme pour le rassurer sur ses intentions et lui montrer que son attitude néfaste de tout à l’heure n’était qu’un coup de sang. « Nakata sait où nous allons, je lui ai donné une note avec l’adresse… Il nous rejoindra, mais une conversation avec lui maintenant serait complètement stérile. Il doit se poser beaucoup trop de questions, il me pensait morte depuis des années. » S’il décidait de venir, sans nul doute que la nuit serait encline à laisser Morphée à la porte. Elle avança un peu plus la main vers lui comme pour l’encourager à venir, de toute façon, il était certain qu’il ne la craignait pas.
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Mer 7 Mar - 16:27
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
feat Kyoshiro et Element
Ses excuses et ses regrets avaient été évacués d'une traite. Il avait été contraint de les porter trop longtemps durant, ils avaient été son calvaire le plus épouvantable et son fardeau le plus lourd... Ils l'avaient stigmatise, l'avait martyrisé à tant d'innombrables reprises qu'il ne parvenait plus à les énumérer précisément. S'il pensait que sa pénitence avait cessée depuis qu'il avait rencontré Hato, depuis qu'il avait fondé Tengoku no Seigi et depuis qu'il avait su s'entourer d'autres camarades fiers, solides et impétueux, fiables et aimants, tendres et colériques, il comprenait avec lourdeur que c'était une fausse impression et qu'il venait d'en apporter la preuve. Il avait momentanément oublié la douleur, le supplice froid et meurtrissant de cette agonie indicible, endurée à la suite de leur mort à tous. Mais elle avait toujours été là... Lui, qui savait tromper la mort avec tant de brio et de virtuosité, lui s'était simplement contenté de tromper la vie des mois durant. Il n'avait pas vécu : il avait survécu. Pas en son nom, mais en celui de ses amis, en celui des innocents qui pullulaient à travers ce monde décadent... En celui des défunts des Raiu no Kaizoku, qui avaient donné leur vie pour prolonger la sienne. Toutes ses émotions venaient de resurgir d'un coup d'un seul, le précipitant dans une lucidité désarçonnante que le futur Yonkou aurait volontiers préféré continuer à ignorer. Sa carapace, qu'il avait mis des mois à façonner et à entretenir, venait d'être concassée en des nuées d'éclats disparates et désormais évanouis, exposant plus frontalement que jamais les psychoses aliénantes dont il avait à souffrir, dont il avait été rendu l'esclave. Ce changement si soudain et si âpre venait de l'ôter à la perception de ce monde environnant, et si les mots d'Element lui parvinrent bel et bien, en aucun cas le mythique ne parvint à y opposer la moindre réponse digne de ce nom, à tout le moins quelque peu éloquente. Il se laissa péniblement et machinalement redressé, regagnant la place que la jeune femme lui indiquait, plongeant son regard dans le sien, les larmes cessant d'envahir ses yeux sans pour autant déserter ses joues. Et, d'une certaine manière, tout ce qu'elle avait à lui dire le marqua profondément. Savoir qu'elle ne lui en voulait aucunement, et qu'elle était même fière du chemin qu'il avait parcouru pour prolonger celui brutalement interrompu de Raphaël... C'était une source de soulagement tellement aberrante qu'il eut du mal à s'en dépêtrer, et qu'il n'en parvint qu'une fois qu'elle et son bras-droit eurent désertés la taverne.
Combien de temps Nakata resta-t-il ici, immobile et vaguement conscient ? Il n'en eut jamais la moindre idée. Toujours fut-il que les badauds se désintéressèrent finalement bien vite de lui : il avait beau être un jeune homme déboussolé et hagard, il n'en était pas moins un cador de la piraterie mondialement reconnu, et même les coupe-jarrets qui se trouvaient dans la taverne n'osèrent finalement tenter de lui causer le moindre mal. Il eut donc l'occasion de remettre les choses à plat, fébrilement, sans trop parvenir toutefois à se répartir de sa sérénité originelle. Cette rencontre... Il ne l'attendait pas. Il ne l'attendait plus, pas même dans ses fantasmes les plus fous et les plus inavoués... Qui aurait pu dire qu'un autre pirate des Raiu no Kaizoku, Fran et lui-même mis à part, avait pu réchapper à la véritable boucherie que leur avaient adressé les gouvernementaux qui s'en étaient pris à eux, plusieurs années auparavant ? Un espoir illusoire, qu'il s'échina bien vite à éteindre par la suite, ne manqua par ailleurs pas de ceindre son cœur et de lui insuffler mille tourments supplémentaires. Si Element avait survécu, peut-être que d'autres avaient également eu cette chance... Et si le blondinet aurait donné son âme pour pouvoir leur adresser à tous ne fut-ce qu'une paire de mots, il retrouva bien vite son réalisme fatalisme et qui, dorénavant, lui semblait inévitablement nauséabond. Jamais la marine n'aurait permis à Raphaël et à Hate de s'en sortir vivants : ils étaient des renégats, et possédaient bien trop d'importance, de part leurs puissances individuelles autant que de part leurs funestes exploits. Ils avaient survécu à un Buster Call... Le second ne pouvait que leur être fatal. Quant aux autres ? Jack aurait préféré mourir que de vivre en pleutre. Il était ainsi, et l'avait toujours été... Tourner le dos aux ennemis, fut-ce pour obéir aux ordres de son capitaine, lui aurait été absolument inconcevable. Perséphone et Johnny étaient morts devant lui... Il en avait été le témoin le plus impuissant, et leurs images glaçantes lui rendaient parfois visite, la nuit, lorsque son lit désert et froid l'accueillait pour lui octroyer le peu de repos qu'il parvenait à prendre. Le Fenice se rendit à cette pensée compte d'un fait édifiant par sa simplicité et son évidence, mais dont il n'avait pas su prendre conscience, jusque-là : s'il avait abhorré l'idée même de prendre du repos, ces derniers temps, allant même jusqu'à s'épuiser au sortir d'Impel Down et de Time End, ainsi que des grandioses batailles qu'il avait pu y livrer, c'était fort probablement parce qu'il avait intuitivement peur de ce que les draps pourraient lui évoquer... De ce que Morphée, morbidement joueuse, viendrait insuffler à son esprit tourmenté.
Sans grande conviction, le blondinet retrouva quelque peu sa motricité et vint enfouir l'une de ses mains, hésitante et tremblante, dans la poche où Element avait enfoui un morceau de papier sur lequel quelques indications semblaient griffonnées. Une adresse... Il connaissait suffisamment Shabondy pour la retrouver aisément, mais le Phoenix n'était pas encore certain de vouloir s'y rendre. Il avait, bien entendu, pléthore de questions à soumettre à la jeune rescapée... Mais parviendrait-il seulement à les prononcer ? Son cerveau lui semblait affaibli, absent, et ses pensées ne trouvaient plus aucun ordre logique. Tout son être déraillait, confronté au fait accompli... Pour autant, le capitaine de Tengoku no Seigi ne pouvait se contenter de demeurer là éternellement, les bras ballants, dans la crainte de découvrir les réponses aux questions qu'il ne se formulait même pas. Nakata s'était toujours évertué à prouver sa persévérance à la face du Monde, à montrer qu'il était susceptible, comme tout un chacun, de faire montre de vigueur et même d'une volonté de fer. Quelque peu requinqué, il s'empara de sa bière et la vida d'une traite avant de redresser un regard déterminé. Il laissa quelques berrys à l'intention des serveurs et du personnel qui avait dû, médusé, l'observer un long moment durant sans vraiment savoir comment réagir à ce spectacle incompréhensible, puis se redressa pour quitter le tripot, à nouveau décidé. Il n'avait pas le droit de baisser les bras. Pas maintenant... Plus maintenant. Il lui restait si peu de chemin à parcourir, et paradoxalement encore tant à apprendre...
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Mer 7 Mar - 21:54
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Tout réservé et respectueux qu'il était le jeune épéiste se voyait mal intervenir dans ce moment de retrouvailles entre deux vieux amis, il ne pouvait qu'essayer de devenir la puissance des liens qui les unissait et c'était justement cette ignorance qui le faisait se sentir à l'écart. Mais n'était-ce pas plus mal de les laisser entre eux ? N'était-ce pas préférable de prendre un peu de distance afin de leur laisser l'intimité dont ils avaient besoin pour se retrouver, pour échanger et partager ? C'était avec cette idée en tête que le garçon vint s'asseoir à une autre table, sirotant sa bière fraîche tout en penchant sa tête en arrière en laissant ses esprits aller dans tous les sens. En vérité il n'osait pas poser son regard sur son capitaine car il ne voulait pas le voir dans cet état. Si le Phénix était capable de finir dans cet état à force d'accumulation de souffrances, comment est-ce que son bras-droit pouvait espérer surmonter les épreuves à venir ? Il allait faire de son mieux, comme toujours, mais savoir que même son supérieur pouvait craquer n'allait pas vraiment le rassurer. Bien sûr il était aussi conscient que se plaindre ne changerait rien et que encaisser faisait partie du cheminement qui durerait toute sa vie,mais au moins cette petite scène avait permis de lui ouvrir les yeux : il n'y avait pas de solution miracle pour fuir la souffrance. Passant une main dans ses cheveux pour les ébouriffer quelques peu, comme si cela pourrait permettre de remuer ses pensées et chasser les plus sombres d'entre elles, le garçon baissa la tête pour voir la demoiselle s'approcher de lui de nouveau. Venait-elle de nouveau pour le menacer ? Il comprit bien vite que non, réalisant qu'elle n'avait fait que parler sur le coup de l'émotion, ce qui ne semblait pas surprenant au vu de la situation précédente. Elle connaissait Hato, très personnellement apparemment, ce qui expliquait sa surprise de voir ses sabres à la ceinture du maudit. Ces deux lames portaient les idéaux et valeurs autrefois portés par l'ancien bras-droit de Nakata et, à ce titre, ils étaient les garants de l'honneur et de ce qu'avait été le défunt épéiste. Kyoshiro ne fut donc pas surpris de l'évidente menace qui lui fut adressée. La demoiselle cherchait à ce que l'esprit de son défunt épéiste ne soit entâché par aucun acte horrible ou déshonorable, aussi préférait-elle mettre les choses au clair d'entrée de jeu.
Envisageait-elle vraiment que le lumineux soit capable de glisser vers cette sombre pente un jour ? Bien sûr qu'elle l'envisageait car elle ne le connaissait pas du tout, il ne pouvait pas lui en vouloir pour cette maladresse. Posant les mains sur ses sabres tout en leur lâchant un regard pensif, le samouraï répondit sur un ton absent de toute ambiguïté :
« Si ça doit arriver un jour, je le ferai moi-même. »
Lorsqu'il releva sa tête et braqua son regard de feu vers la demoiselle, la concernée comprit certainement que ce n'était pas juste une façon de parler. Après tout il avait beau être un pirate ou un maudit, il ne fallait pas oublier qu'il était un samouraï avant tout, un guerrier pour qui les concepts d'honneur et de droiture étaient les plus importants qui soient. Un samouraï qui se déshonorait lui-même devant se faire seppuku, s'ouvrir le ventre jusqu'à ce que la Faucheuse vienne le prendre. C'était une pratique qui n'était plus très courante de nos jours, certes, mais Kyoshiro y croyait toujours. Si un jour il devait passer de la lumière aux ténèbres, s'il en arrivait à renier ses plus intimes convictions et infliger souffrance et malheur aux plus faibles, alors il se tuerait lui-même pour se faire pardonner. Mais, même s'il était tout à fait sérieux, il savait qu'il ferait tout pour que cela n'arrive jamais : il ne pouvait pas concevoir de finir ainsi. Laissant cette dernière phrase de côté, le garçon laissa la demoiselle se servir à sa bouteille et arqua un sourcil de surprise, il ne pensait pas que la demoiselle avait suivi ses supposés exploits.
« Vraiment ? »
Avant même que la conversation ne puisse se poursuivre, cette femme lui fit part de son désir de poursuivre cette conversation ailleurs, loin des oreilles indiscrètes. De quoi voulait-elle parler qu'elle ne pouvait pas évoquer ici ? Il n'en savait rien mais répondit :
« Je te suis, ouvre la voie. »
Laissant de l'argent pour sa bière sur la table, posant de nouveau sa main gauche sur ses sabres, il adressa un dernier regard à son capitaine avant d'emboîter la pas à Element. Restait à savoir où il allait l'emmener.
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Mer 7 Mar - 23:13
Pourquoi maintenant ?
Un lieu sans nul autre pareil. Alors qu’elle tenait toujours la main de Kyoshiro, elle passa en premier la porte du bar, le tirant doucement dehors pour venir lever les yeux au ciel. Il n’y avait décidément que sans toit au dessus de sa tête qu’elle pouvait se sentir libre, tant dans ses gestes, dans ses mots que dans son âme. La demoiselle pris alors une grande inspiration avant de souffler profondément, de quoi vider ses poumons pour en renouveler l’air. Elle l’emmenait doucement, au milieu des docks de Shabondy, toujours silencieuse. Elle savait que le moindre mot risquait de briser cet instant de calme et de sérénité dont elle avait tant besoin après de telles émotions. Elle se remémorait brièvement les moments passés. Nakata, Hato, et même l’épéiste à ses côtés passèrent dans le film de ses souvenirs. Elle en fut non pas surprise, mais quelques peu gêné, tant mal étant qu’elle en lâcha doucement la main de se dernier en se retournant pour lui faire face. Elle ne dit mot, elle se contenta de plonger son regard dans le sien en souriant, tendrement, de quoi le rassurer quant à la subite prise de décision de le laisser plus libre de ses mouvements. Elle ne voulait pas qu’il se fasse d’idée sur ses intentions à son encontre pour le moment. Nul sans douter que, si le phénix n’était pas de la partie, elle aurait tenté de l’embarquer dans une expérience similaire à la fois dernière.
Ici, en ces gestes, il n’aurait fallu y voir que quête de réconfort, car seul un imbécile pourrait dire que l’épéiste étant inquiétant. Non, bien au contraire, il avait tout de rassurant, de sécurisant, et c’était bien pour cela qu’elle avait souhaité qu’il vienne avec elle à l’extérieur. Il aurait surement pu trouver les mots juste pour aider son capitaine à se reprendre, mais elle avait décidé d’être égoïste dans un moment ou elle aussi avait besoin de réconfort et de se sentir sécurisé, car rarement auparavant elle s’était sentie si fébrile émotionnellement parlant. Elle pencha légèrement la tête sur le côté en lui disant, comme dans un murmure « Il est évident que tu es ce que tu es… Mais tu sais que je ne peux pas le dire, ni ici, ni aujourd’hui. Mais plus que des journaux, j’ai suivi de près ce qu’ils vous aient arrivé à tes nakamas et à toi-même. Les journaux ne disent pas tout, les gangsters, les marines et les chasseurs de primes non plus. Est-ce-que tu reviendras sur cette île ? Tu viendras me narrer tout ça par toi-même… Car je doute qu'une nuit suffise, si ? ». Elle se retourna après seulement trois secondes, n’attendant pas spécialement de réponse, d’autant qu’un refus lui aurait certainement fait du mal. Jamais elle ne s’était donné à quelqu’un qu’elle n’aurait pas jugé digne de détenir un morceau de sa vie et de son être, car c’était ce qu’il s’était passé ce jour-là, malgré l’alcool et le fait qu’elle ne lui a laissé qu’un mot. Le fait même d’avoir signé de son nom sans mentir en était la preuve. Elle qui cherchait sans cesse à fuir ses détracteurs et les gouvernementaux dont elle avait fait parti jadis, elle s’était teint les cheveux en blanc, avait volontairement abandonné toute trace de maquillage, elle avait en somme cédée une partie même de sa personne pour disparaître et se faire oublier.
Kyoshiro était le seul à savoir qu’elle était en vie et quelle était sa véritable identité –en dehors de sa fille bien entendu- jusqu’à ce soir. Preuve d’estime et de confiance, malgré le peu d’échange verbale, le corps et cependant bien plus sincère, direct et décis. Elle marqua un temps d’arrêt devant une bâtisse modeste et en poussa la porte, retirant ses chaussures à l’entrée pour ne pas salir le ménage de la veille. Il ne pouvait de facto pas être du jour, ayant passé la journée à l’extérieur. Elle adressa un léger signe de tête à Kyo pour l’inviter à entrer et s’enfonça dans un long couloir sombre dont elle alluma la lumière avant de prendre sur sa gauche pour rejoindre le salon. Une voix infantile se fit entendre à l’autre bout de l’habitation, proposant à boire. Element soupira en se laissant tomber sur le sofa en rétorquant de manière désintéressée « Exit le thé ma chérie… Emmène plutôt le sake avec trois verres… ». La tête de la demoiselle passa par l’encadrement de la porte « On avait dit pas de rendez-vous professionnel à la maison ! Tu as tout cassé la dernière fois sous prétexte qu’il n’avait pas la marchandise ! Ha… Bonjour… » Fit-elle finalement en tournant la tête vers Kyoshiro. Element poussa un long soupir d’ennui en tournant la tête vers Eucalysta en faisant la moue. « Mais si je ne l’avais pas fait tu n’aurais pas eu de quoi manger ou rassasier ton appétit vorace de connaissance avec tes bouquins qui me coutent plus cher que le loyer. ». Elle eut pour simple réponse de la part de la demoiselle un rire gêné ainsi qu’un départ précipité dans la cuisine pour s’enquérir de trouver le tant plébiscité sake. La belle fit alors un signe de main à Kyoshiro pour qu’il la rejoigne autour de la table basse.
« C’est ma fille… Eucalysta. Elle est également la fille de Tsukiyo no Hato, l’homme dont les sabres se baladent désormais fièrement à ta ceinture. Elle est bien plus jeune que son sang de vampire ne veut bien en dévoiler, mais ce n’est pas plus mal, elle parait de fait moins atteignable et fragile. Désolé pour ses présentations alambiquées, je ne veux pas te mettre mal à l’aise… »
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Element D Emishi
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Jeu 8 Mar - 10:31
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
feat Kyoshiro et Element
Il retrouva la faveur et la clémence de la nuit tombée avec un certain réconfort, s'extrayant de l'établissement avec une fierté requinquée pour ne finalement découvrir qu'une poignée d'ivrognes aventureux qui soulageaient leurs vessies à l'extérieur du tripot à la crasse croissante. Sans se soucier un traître instant de ces locaux ivres morts, il jeta un bref regard au papier qu'Element lui avait fourni et qui lui pointait du doigt une adresse qu'il ne connaissait pas, mais qu'il saurait retrouver sans peine. Sans crier gare, Nakata s'embrasa : il n'avait pas de temps à perdre en vague contemplation, désormais qu'il se sentait quelque peu ragaillardi. Evidemment, assurer qu'il n'avait pas l'ombre d'un doute n'aurait été ni plus ni moins qu'un mensonge éhonté... mais force était d'admettre que la torpeur qui ceignait son âme et l'offrait à un martyr capricieux venait brutalement de s'estomper, grâce à la toute puissance miséricordieuse du temps. Néanmoins, le Phoenix n'en était pas moins déboussolé, comme son rythme de croisière put bientôt le témoigner avec prolixité : que trouverait-il, une fois enfin parvenu à sa destination ? Element, à n'en pas douter... mais quoi d'autre ? Qui d'autre ? Cette folle perspectivement doucement enivrante, celle-là même qui pouvait le laisser à penser que d'autres avaient survécu à ce massacre unilatéral, s'avérait être terriblement plaisante et tentante... Mais il ne pouvait s'y résoudre. Il était déjà extraordinaire que la jeune femme ait survécu... Il était impensable que qui que ce soit d'autre ait eu la même chance inouïe. A priori, le Fenice ne s'attendait donc à rien : il songeait naïvement qu'elle ne voulait que profiter de l'occasion pour lui adresser quelques mots rassérénants. Qu'elle envisageait sérieusement d'accompagner l'aveu de sa survie d'autres palabres, qu'elle souhaitait, d'une certaine manière, expliciter davantage sa démarche, s'y appesantir plus sérieusement et plus assidûment que dans la taverne où ils n'avaient pu se retrouver que superficiellement, dans un cadre qui ne convenait que très peu à ce genre d'exercices et qui ne se prêtait guère aux épanchements sentimentaux.
Pour autant, l'ironie de la situation le poussait à afficher un sourire terne et quasiment macabre, non perceptible sous cette forme embrasée. Kyoshiro et elle avaient eu l'air de se connaître... Depuis des mois, l'homme qui était hiérarchiquement le plus proche de sa fonction de capitaine possédait la vérité, mais ni l'un ni l'autre des pirates n'avait pu s'en rendre compte à temps. Des regrets puissants accablèrent le mythique. Il s'était toujours montré fier et inébranlable, au point de ne parler de ses déconvenues passées qu'en des termes vagues, flous et extrêmement laconiques... Cela expliquait sans aucun doute une partie des interrogations que l'homme-lumière lui avait adressé avant que la jeune femme ne pointe le bout de son nez. Le capitaine des Tengoku no Seigi avait probablement toujours été perçu pareil à une muraille ferme et invincible, qui ne bougeait ni ne tremblait pas lors même que des cataclysmes tentaient de l'éroder. Mais il n'était qu'un homme, avec ses failles et ses faiblesses, et il en payait dorénavant le prix fort... Si Nakata avait pris la décision d'évoquer ses échecs de naguère, sans doute aurait-il pu s'éviter cette soirée folle en émotions et en révélations. Prendre les devants aurait pu lui assurer de rester le maître de lui-même... Et de ne pas renvoyer une image aussi pitoyable de sa propre personne.
Pour autant, le musicien ne regrettait pas le moins du monde le désespoir accablant dont il avait si fidèlement fait part au reste des clients de ce tripot délabré. Cette névrose mélancolique était une partie de lui, qu'il avait tenté de refréner bien trop longtemps et qui avait, à ce titre, prendre une ampleur phénoménale en s'ancrant en lui d'autant plus efficacement. Cela avait été une grossière erreur que de ne pas l'assumer plus tôt, mais il se sentait a priori désormais la volonté de la combattre. C'était probablement naïf, mais le forban ne pouvait décemment se permettre de perdre l'espoir qu'il essayait si ardemment d'insuffler à tout un chacun... Des battements d'ailes puissants supplémentaires le portèrent bientôt jusqu'à la tant désirée et à la fois tant redoutée bâtisse désignée par Element et il se laissa choir en forme humaine jusqu'au sol, où il se réceptionna prestement et agilement, la gorge nouée et le cœur battant. C'était là un sentiment éreintant et pour le moins paradoxal : il avait une envie incommensurable de rejoindre son ancienne camarade, de la retrouver plus frontalement et plus franchement que précédemment... Mais redoutait également ce qu'il pourrait y trouver, et les révélations qu'elle pourrait lui faire. Tout n'avait pas dû être rose pour elle non plus, depuis le traumatisme auquel ils avaient eu la chance de survivre... Fébrile, donc, le glorieux forban se rapprocha de la porte, contre laquelle il pensa cogner sèchement, mais qu'il ne fit finalement guère plus que caresser, terrible révélateur de son incertitude terrassante. Il prit toutefois son courage à deux mains et le Fenice ouvrit la porte, pénétrant dans la maison sans plus attendre, non sans s'annoncer clairement au préalable pour ne pas en prendre les occupants de court.
Je suis là...
Une voix traînante et peu assurée. C'était tout ce qu'il avait à offrir, pour l'heure...
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Jeu 8 Mar - 21:02
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
En sortant de la bâtisse, sentant la demoiselle tenir sa main, le jeune homme ne cessa de demander quel sujet Element allait vouloir aborder. Quel sujet pouvait être assez sensible pour ne pas être abordé à côté de son capitaine ou, à défaut, au beau milieu d'une bande de pochtrons ? La plupart étaient trop beurrés pour écouter quoi que ce soit, aussi le jeune épéiste ne comprenait pas vraiment la nécessité d'aller ailleurs pour poursuivre cette question. Mais cela n'importe qu'assez peu, il était assez arrangeant comme garçon et sans laissa faire sans réticence, tâchant de mettre de côté son questionnement habituel : il lui suffirait d'être un peu patient pour avoir sa réponse. Au bout de quelques instants le duo s'arrêta au niveau des docks et, le plus naturellement du monde, le garçon tourna son regard vers l'horizon devant lui, se perdant dans ses propres pensées comme il aimait le faire de temps à autres. Mais, comme de bien entendu, il fut extirpé de ses rêveries par sa camarade. Si la première partie de son speech resta tout à fait obscure aux yeux de l'épéiste, ce dernier ne comprenant pas vraiment où elle voulait en venir, le reste fut beaucoup plus clair et explicite. Reviendrait-il un jour pour lui conter d'autres exploits ? Pour qu'ils partagent ensemble plus qu'une simple nuit ? Si ce souvenir vint rajouter un peu de couleur sur ses joues, le concerné ne manqua pas de répondre :
« Ici ? Mon chemin finira forcément par m'y faire retourner, un jour ou l'autre. À ce moment-là je suppose que j'aurais une nouvelle pelletée d'histoires, même si je ne suis pas très bon pour les raconter. »
Si le jeune homme n'était pas un très bon conteur, il n'était jamais contre l'idée de passer un peu de temps en charmante compagnie. Le problème dans cette équation était de savoir combien de temps il allait rester sur le Nouveau Monde et, surtout, s'il allait pouvoir en revenir un jour ou l'autre ; Bon nombre de ses connaissances étaient sur Grand Line ou les blues et, conscient que la navigation était plus que chaotique sur le Nouveau Monde, le maudit ne savait pas s'il pourrait revenir un jour donner de ses nouvelles. Mais s'il en avait l'opportunité, évidemment qu'il le ferait ! Bientôt, en repensant à cette nuit partagée, le garçon tourna son regard vers la demoiselle à ses côtés pour lui poser une question extrêmement simple :
« Tu ne me l'a jamais dit à l’époque, du coup je le demande pendant que j'y pense. Pourquoi moi et pas un autre ? »
S'agissait-il de quelque chose de réfléchi ou avait-elle jeté son dévolu sur le premier homme pas trop laid à sa portée ? La réponse ne serait pas sans grande importance pour le garçon, certes, mais ce dernier était assez curieux pour poser la question. Il emboîta ensuite le pas à la demoiselle qui l'emmena chez elle, se déchaussant également avant de pénétrer dans le foyer. Le lumineux épéiste fut-il surpris de voir une petite fille ici ? Ce n'était rien de le dire mais, retrouvant sa contenance, il sourit à la demoiselle et lui répondit par un :
« Bonjour, mademoiselle. Enchanté. »
Venant s'asseoir à côté de la demoiselle, de l'autre côté du sofa, décrocha ses sabres de sa ceinture pour les poser à côté de lui, l'ancien candide écouta la demoiselle lui parler de la fille qu'elle avait eu avec l'ancien bras-droit du Phénix. Essayant de rassembler toutes les pièces du puzzle dans sa tête, non sans difficulté, il commença à poser à voix basse une question très simple :
« Sans indiscrétion, cela lui fait quel âge ? »
Si le garçon appréciait que la demoiselle s'inquiète de le mettre mal à l'aise, il hocha la tête de gauche à droite en signe de réponse négative avant d'enchaîner par :
« Ne t'inquiète pas pour ça, c'est juste...surprenant. Apprendre que tu connaissait mon capitaine, que tu étais proche de son ancien bras-droit avec qui tu as eu un enfant. Effectivement, ça fait beaucoup de nouvelles à enregistrer d'un coup. »
Il n'était peut-être pas le plus brillant de sa génération mais il ne lui fallait pas non plus une éternité pour enregistrer toutes ces informations, le plus dur était de comprendre ce que toute cette nouvelle situation impliquait. Le garçon avait été relativement intime, l'espace d'une nuit, avec une vieille ami de son capitaine qu'il croyait morte depuis des années. Comment allait-il lui annoncer cela ? En supposant qu'il serait vraiment obligé de le faire, ce qui n'était pas encore certain. Après tout il s'agissait de sa vie privée. Tentant de prendre des aises, s'enfoncer un peu plus dans le sofa, rabattant sa tête en arrière jusqu'à ce que ses yeux soient braqués sur le plafond, c'est sur un ton pensif que le garçon lâcha pour conclure :
« Tu n'as pas d'autres révélations à me faire, pendant qu'on y est ? »
Mais soudain, avant que le garçon ne puisse avoir une réponse à cette toute dernière question, la voix de son capitaine se fit entendre à l'entrée du foyer. Comment allait-il réagir face à la fille de son ancien bras-droit ? L'épéiste allait-il encore se sentir de trop ? Les réponses viendraient bientôt.
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Ven 9 Mar - 8:44
Pourquoi maintenant ?
Des mots simples mais très clairs. Si le jeune homme avait l’occasion de revenir en ces lieux, il le ferait, et viendrait très certainement lui narrer ses aventures. Element sourit à cette pensée. Il était vrai que depuis des semaines, elle n’avait pas spécialement su ce qu’il était advenu d’eux. Elle s’intéressait de près à Nakata, qui portait les valeurs de ses défunts camarades ainsi que les siens, et à Kyoshiro également, qui n’avait pas été qu’une simple rencontre, et il est évident que cela était riche de sens. Il lui posa d’ailleurs la question de savoir s’il était un choix voulu ou un être par défaut de mieux. La demoiselle sourit à cette pensée. Il est vrai qu’il n’est pas aisé en ce monde de définir avec précision des relations sociales, des contacts et échanges humains d’un individu à un autres. Chacun à son ressenti, chacun interprète les choses à sa manière, alors si elle lui avait dit qu’il n’était que le coup d’un soir, cela aurait-il changé le déroulement de la soirée ? Mais il n’en était rien, et comme la question était directe et franche, elle ne comptait pas mentir.
« Si j’étais là-bas en ta présence, ce n’était pas pour penser à la mort, à Hato, aux autres. J’étais là pour l’espace d’une soirée me vider totalement la tête, ne penser à rien d’autre qu’à moi, qu’à nous. Je ne savais rien au final de cet homme qui me faisait face et n’en saurais probablement jamais plus que ce que j’avais appris au bar ce jour-là, du moins c’est ce que je pensais. Tu étais un pirate fraîchement arrivé sur grand line, à part cela ? Je n’avais même pas songé à te demander le nom de ton capitaine. Dis moi tu t’en souviens… ? » Attrapant doucement son col, Elle vint déposer ses lèvres dans son cou en y appliquant un léger effet de suçon. « « Ne pense pas à ce que tu dois faire… Juste… Fais-le… C’est ce que je t’avais dit à ce moment-là… » Elle passa sa main dans ses cheveux en souriant avant de baisser légèrement la tête en se retournant. « Toi, car tu es comme lui, tu penses comme lui, tu agis comme lui… Mais ne te méprends pas, je ne jouis pas des fantômes de mon passé, tu n’es pas lui, tu es une personne différente, totalement, mais tu m’apaises comme il savait le faire jadis, juste de part tes mots, l’intonation de ta voix et tes gestes. Tu as quelques chose qui m’intrigue, me fait vibrer au plus profond de mon âme et comme du cristal, j’ai peur d’exploser si je suis trop soumise à ces vibrations… Je ne veux pas le dire, car perdre une autre personne trop chère, trop réconfortante, ce serait perdre le peu d’humanité que j’ai l’impression d’avoir réussi à faire brûler en moi. Tu me dis vouloir revenir, mais tu pars pour un monde souvent sans retour possible… ». Finalement, elle le lui avait dit sans le lui dire, mais sans nul doute il comprendrait parfaitement, il était intelligent.
~ Plus tard dans la maison ~
« Sans indiscrétion, cela lui fait quel âge ? »
« Nous n’en parlons jamais… Et nous ne souhaitons pas le faire, c’est un sujet tabou d’autant plus à cause de son apparence physique qui n’en reflète rien. Mais dans les faits, elle est bien trop jeune pour prendre la mer comme l’avait souhaité son père. Il est hors de question qu’elle quitte cette île avant une dizaine d’année. Même s’il règne ici une sorte de climat d’insécurité, les études possibles et les débouchées sont intéressantes… Je ne souhaite pas qu’elle se batte, jamais… »
« Ne t'inquiète pas pour ça, c'est juste...surprenant. Apprendre que tu connaissais mon capitaine, que tu étais proche de son ancien bras-droit avec qui tu as eu un enfant. Effectivement, ça fait beaucoup de nouvelles à enregistrer d'un coup. Tu n'as pas d'autres révélations à me faire, pendant qu'on y est ?»
Elle sourit en tirant la langue alors qu’Eucalysta revenait de la cuisine avec les boissons. « J’ai des milliers de révélations à vous faire, monsieur l’épéiste, mais qui serais-je si je vous… » Une vois la coupa dans l’entrée. Element afficha un grand sourire, elle n’était absolument pas inquiétée quant à la suite des évènements, le plus gros des émotions était déjà passé par là et avait eu le temps de s’évacuer au détour e la conversation avec Kyo. La demoiselle fit un signe de tête à Eucalysta pour qu’elle rejoigne le jeune capitaine dans l’entrée pendant qu’elle parlait avec Kyoshiro au salon, versant trois coupelles de sake avant d’en tendre une en sa direction. « Il va arriver, mais je pense qu’ils ont des tas de choses à se dire… Et en même temps pas grand chose !». En effet, Eucalysta s’était de fait et suivant les instructions de sa mère précipitée dans l’entrée pour tomber nez-à-nez avec le capitaine de son défunt père. Elle le reconnu immédiatement et resta là, plantée devant lui de longue secondes durant. La scène dura bien une minute avant qu’elle ne daigne revenir à elle en tendant une main amicale ver le phénix en soufflant, la voix tremblante, décline de toute négativité et pleine d’admiration et de respect. « Je suis Tsukiyo no Eucalysta… Et je sais qui tu es… ! ».
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Lun 12 Mar - 11:50
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
feat Kyoshiro et Element
Je suis Tsukiyo no Eucalysta… Et je sais qui tu es… !
Excuse-moi... Tu... as dû te tromper...
Ses épaules s'étaient affaissées tandis que son visage s'était comme alourdi à la suite des paroles de l'enfant qui s'était montrée devant lui. Un doute avait d'un coup d'un seul saisi son doute à l'écoute de ce nom pour le moins inédit, celui de son ancien bras-droit et frère d'arme disparu des mois auparavant. Le Phoenix, vif d'esprit, avait rapidement cerné le sous-entendu avancé et avait pu en tirer les conclusions qui s'imposaient sans pour autant oser les assumer d'entrée de jeu. Comment aurait-il pu le faire ? Il venait d'être précipité face au fait accompli de la survie d'Element, qu'il croyait mort depuis des lustres... Alors que son cœur venait tout juste de se remettre de la balafre béante et fraîchement rouverte, voilà que Nakata était catapulté face à d'autres troubles, projeté face à d'autres hésitations et d'autres doutes qui avaient pu le ceindre et mettre à mal sa volonté, sa détermination, son ambition même en tant que capitaine pirate. Hato avait été, d'une certaine manière, le premier cinglant et cuisant échec de sa carrière de chef d'organisation. Méliandre le lui avait fait comprendre à plus d'une occasion, et même si le blondinet avait toujours préféré penser que le vampire avait choisi sa vie et sa mort par acquis de conscience, il avait toujours eu l'occasion de penser, par un travail désastreux et mortifère de remise en question, que ce constat-là avait toujours été facilité par son envie de se déculpabiliser. Bien sûr que son bras droit n'aurait jamais trouvé la mort si le mythique avait décidé de se montrer plus ferme, avait choisi de le conserver jalousement à ses côtés afin de jouir de ses conseils pragmatiques et lucides, de sa force et de son habileté indéniable... Mais le vampire aurait-il décemment pu accepter telle existence ? Difficile à croire. Dans les faits, le seul responsable de cette mort désastreuse à bien des égards n'était ni plus ni moins que le mort lui-même... Malheureusement, le Fenice avait toujours songé, après coup, avoir failli à sa tâche. Non pas à celle de capitaine, mais à celle d'ami, en fin de compte... Il aurait dû le guider et le protéger comme Hato l'avait fait durant la Grande Guerre, veillant sur lui durant le combat qui l'avait opposé au Nebula Harushige. Il aurait dû être là, quand l'affrontement l'ayant opposé à Kokuwo Makui s'était soldé par la disparition du défunt...
Ainsi donc, ces troubles rassérénés et remontés en surface ne pouvaient que l'éreinter et le catastropher. Refusant donc catégoriquement, dans un premier temps à tout le moins, d'admettre la vérité qui se trouvait pourtant juste là, à portée de mains, le mythique préféra douter de la véracité des dires de la jeune inconnue avant de saisir la pleine portée de ce qu'elle venait d'annoncer. Elle lui ressemblait, il ne pouvait pas le nier... Son cœur se noua une fois de plus, rendu capricieux par ce début de soirée pour le moins détonnant et mis à vif par cette révélation inattendue et désarçonnante, et il tomba machinalement à genoux avant de passer ses bras autour d'Eucalysta pour la serrer contre lui. Les larmes qui s'échappèrent de ses paupières désormais closes contrastèrent pourtant singulièrement avec le sourire certes navré mais néanmoins bienveillant et honoré qu'il revêtait tandis qu'il plaçait sa tête sur l'épaule de l'enfant, prenant la parole à son égard d'une voix douce et chaleureuse.
Je suis désolé... Mais... Je suis si heureux de te rencontrer, Eucalysta...
Il ne savait quoi dire sans tomber dans le superflu ou le grotesque. Sa candeur enfantine l'avait déserté depuis bien longtemps, contrairement aux airs taquins et irrévérencieux qu'il laissait apparaître sur son faciès encore relativement juvénile, tant la confrontation avec son existence de pirate s'était faite brutale et sanglante. Il avait été contraint de mûrir plus promptement que quiconque, face à l'adversité, opprimé par des responsabilités qu'il n'avait jamais su mesurer judicieusement... Tout cela empêchait évidemment le Fenice de se montrer simple et naturel face à une présence si mystique, si inattendue. Element d'abord, et la fille d'Hato ensuite... L'héritage de son ancien frère d'arme, du cofondateur de l'équipage qui brandissait dorénavant les idéaux qu'ils avaient pu partager de son vivant. S'il avait été le jour, avec la part d'ombre que toute lumière resplendissait générait nécessairement, le vampire avait indéniablement été la nuit. Ils avaient su se comprendre instinctivement, trouver chez l'autre des repères et un appui indéfectible sur lequel s'appuyer... Et leur rencontre, à elle seule, suffisait à expliquer bien des décisions plus sombres et plus nuancées pour lesquelles le mythique avait pu opter ces dernières semaines écoulées. Il était évident, à ce compte-là, qu'une telle rencontre ne pouvait qu'être un bienheureux dénouement à cette soirée tumultueuse sentimentalement parlant, quand bien même elle ramenait à la surface des souvenirs encore pénibles et terrifiants.
Finalement, le Phoenix relâcha la jeune enfant et lui adressa un sourire radieux avant de se redresser quelque peu, simplement heureux d'avoir eu l'honneur de rencontrer la fille de son frère d'arme et de son défunt meilleur ami.
Navré... Je ne me suis pas présenté... Je suis Nakata. Enchanté.
Que dire de plus ? Le légendaire n'en avait pas la moindre traître idée. Dans l'état des choses, il était simplement estomaqué par cette rencontre inattendue. Il avait d'ores et déjà hâte d'en savoir un peu plus quant à la vie qu'elle pouvait bien mener aux côtés d'Element... Mais il ne savait que trop bien que cela viendrait en temps et en heure !
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
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Mar 13 Mar - 8:59
Pourquoi maintenant ?
La demoiselle fut doucement emmenée vers le capitaine et ne disant mot, elle le laissa faire, passant ses bras frêles autour du cou du phénix en souriant avec bienveillance et une certaine fascination. Elle avait tellement entendu parler de Nakata Fenice, l’homme avec qui son père partait si souvent en mer, une des raisons principales pour laquelle il était toujours heureux de partir, et certes de revenir pour retrouver sa famille. Element elle s’était faites petite pour éviter d’attirer l’attention et elle n’en avait jamais rien dit à Hato concernant son capitaine. Par peur ou regret ? Surement les deux. Au final qu’est-ce-que ça change ? Le présent est un instant merveilleux, tant et tant qu’il permet à des êtres qui sont chers de se retrouver, de s’enlacer les uns les autres et de sortir de ses moment perturbant grandis, bien plus fort et confiant qu’auparavant. Cependant, de son côté elle, Element ne s’était jamais pardonnée la disparition de son amant et s’était jurée de faire tomber cette sinistre organisation, que cela en vienne même à lui en couter la vie. Finalement le phénix se décolla de la demoiselle qui elle aussi relâcha doucement son étreinte, non sans mal.
« Navré... Je ne me suis pas présenté... Je suis Nakata. Enchanté. »
Elle sourit, portant sa main devant elle, pointant le blond du doigt en faisant de léger cercle comme pour le scanner et mieux se souvenir des mots qui lui traversaient l’esprit à une vitesse démesurée. « Je sais… Je dois te le dire maintenant car c’est très certainement ce qu’il aurait souhaité, nous n’en parlerons qu’une fois et nous n’en parlerons plus après, car c’est aussi ce qu’il aurait voulu ! Mon père me parlait souvent de toi et de vos aventures, même de vos combats bien que je me doutais du côté romancé de la chose. Il était toujours fier des moments que vous aviez vécu tous les deux et les contais avec une fougue rarement vu chez lui, ma mère elle-même aurait pu en pleurer tant il semblait apaisé en ces moments de complicité. Il te portait en très haute estime et était fier d’être à tes côtés et de partager tes idéaux. Il souhaiterait surement que tu avances en te pardonnant, tout comme je lui ai pardonné d’avoir fait le choix de partir pour ce qui lui semblait juste. »
Elle reprit sa respiration, et bien qu’elle semblait regarder Nakata dans les yeux, son regard était quelque peu vitreux, semblant même regarder le mur derrière le blondinet au travers même de son être. Elle continua un peu, avant de souffler en souriant. « Il faut que tu continues, mais tu vas avoir des soucis si tu penses que tu vas pouvoir partir aussi simplement que tu es arrivé car si moi je me suis pardonnée, si je lui ai pardonné, il y’en a une qui cherche à rendre la monnaie… Elle partira et c’est ce jour qu’elle attendait, mais elle ne te le demanderas pas, au mieux elle te laissera partir et te suivra, sans que tu le saches ; sinon tu peux toi-même faire le choix qui s’impose à toi. Dans un cas comme dans l’autre c’est… » Elle secoua légèrement la tête de droite à gauche en toussant. « Désolé, c’est mon héritage… Le sang de mon père ne lègue pas que du bon, tu sais ce qu’il était ! » Lâcha elle en rigolant légèrement. Le drame de sa malédiction résidait surement dans le fait que, après cette nuit, elle aurait oublié cette discussion au-delà des salutations et gentillesse partagée, ce monologue n’était pas le sien mais celui de ses ‘nuits’ tourmentées.
Les yeux de la demoiselle n’étaient plus vitreux, et alors qu’elle vint reprendre le maudit dans ses bras elle attrapa sa main pour l’emmener dans le salon ou étaient déjà installés Element et Kyoshiro. La demoiselle se leva pour se diriger vers Nakata en lui tendant une coupe de saké en souriant. Elle leva la sienne en direction de Kyoshiro, puis du phénix, et bu d’une traite. Alors que le maudit allait faire de même, la maîtresse des lieux lâcha entre deux gestes « Elle est étonnante hein ? Elle sauvera le monde une fois ce dernier nettoyé de sa vermine… Demain, ce ne sera pas le sang qui régnera, mais bel et bien ceux qui en savent plus que ce qu’eux même pensent savoir. C’est son cas, je pense que c’est son sang, j’ai rencontré plusieurs nocturnes, chacun avec leurs capacités… Hato c’était la vitesse par exemple, elle, elle semble dotée d’une compréhension qui l’a dépasse encore elle-même et généralement, ça la fatigue… » Elle pointa alors la demoiselle au bout du canapé, elle venait de s’assoir et baillait en s’étirant, cherchant une position confortable pour se reposer.
« Nous avons des tas de choses à nous dire, tous les trois… Dîtes-moi ce qu’il vous est arrivé, et n’oubliez aucun passage… » Elle servit de nouveau ses camarades en sake et s’installa à leurs côté.
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Mar 13 Mar - 16:47
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
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Elle était assurément plus loquace que lui... Le mythique l'écouta, patient et sage, tandis qu'elle ressassait chez lui toute une succession d'images et de souvenirs encore étonnamment frais, malgré les semaines qui s'étaient succédées, toutes plus éreintantes les unes que les autres. Il se trouva curieux tandis qu'elle évoquait la double vie que le vampire avait mené, et songea un court instant que la chose expliquait bien des absences d'Hato. Nakata, pour autant, n'en voulait pas à son ancien frère d'arme de ne lui avoir pas totalement évoqué le fruit de ses voyages incessants, de ses absences interminables et toujours plus fréquentes à mesure qu'ils progressaient de concert. Il comprenait mieux que quiconque que la vie au sein d'un équipage pouvait revêtir un aspect étouffant duquel certaines personnes n'arrivaient jamais vraiment à s'accoutumer... Et il n'était pas vraiment étonné de savoir que le prestigieux épéiste en avait fait partie. A dire vrai, il s'en était toujours fermement douté... Taciturne et discret, le bretteur n'avait jamais été du genre à faire dans l'extraversion. Il avait toujours tu ses états d'âmes, avait toujours été du genre à faire montre d'une placidité équivoque, qui laissait flotter tout autour de lui une aura mystérieuse, sombre. C'était là encore une différence flagrante et marquante qu'il avait pu entretenir avec le Phoenix, quand bien même l'ultra sociabilité du mythique avait souvent été davantage une carapace et un masque hypocrite plutôt qu'une ambition véritable de sa personnalité propre. Lorsque la suite des événements fut abordée et qu'Eucalysta évoqua à mi-voix la possibilité qu'Element cherche à poursuivre l'aventure aux côtés de Tengoku no Seigi, les sourcils du Fenice se froncèrent, tandis qu'il se montrait quelque peu interrogatif. Il était incapable de savoir s'il s'agissait là d'une bonne ou d'une mauvaise chose. Le mythique ne se sentait à la vérité guère prêt à affronter un tel sujet : voguer aux côtés de la jeune femme allait lui rappeler les meilleurs souvenirs de sa vie de pirate, les plus insouciants... mais aussi son pire drame, jour après jour. Il n'était pas convaincu d'avoir la détermination et la volonté nécessaire pour l'ignorer, pour oublier le traumatisme qui s'était ancré en lui si profondément que même la nouvelle de la survie de l'amante d'Hato n'avait su l'estomper durablement. Cependant, le corsaire était assez intelligent pour comprendre une chose évidente et limpide : cela ne viendrait pas sans une discussion exhaustive et prolongée. Ils auraient avant toute autre chose besoin de converser à ce sujet... Et cette nuit l'aiderait potentiellement à y voir un petit peu plus clair.
Ainsi, Nakata ne chercha guère à commenter ce qu'elle venait de lui déclarer, se contentant de la laisser l'entraîner au travers de la bâtisse, renonçant à se montrer particulièrement songeur dans l'état des choses. Cela ne serait ni plus ni moins que du gâchis. Il n'avait plus qu'une chose à faire, ainsi confronté au fait accompli : vivre cette soirée comme toute autre, retrouver Element et échanger quant à leurs vies respectives, quant à tout ce qu'ils avaient pu traverser chacun de leur côté. Il avait également hâte d'en savoir un peu plus quant à la relation qu'elle semblait avoir tissé avec Kyoshiro et, évidemment, quant au foyer qu'elle avait pu bâtir auparavant avec Hato. Trop de questions menaçaient d'éclore et de tourbillonner s'il décidait de se montrer curieux : il fut donc ravi qu'elle lui coupe l'herbe sous le pied, lui présentant une coupe de saké avant de vider la sienne d'une traite. Le musicien ne tarda guère à l'imiter, ayant plus que besoin d'un remontant de ce type afin de retrouver un chouïa de calme et de sérénité. Il mit également à profit les paroles tendres d'une mère au sujet de sa fille pour retrouver son sang froid tandis qu'il prenait place aux côtés de son bras-droit, lui accordant un bref signe de la tête quelque peu rasséréné, quoique légèrement honteux. Il venait de se souvenir que l'épéiste avait du le voir dans un état plus que piteux... Qui, à lui seul, suffisait à répondre à la myriade d'interrogations que le logia avait pu lui poser dans le tripot. Il était impossible de conserver constamment la tête haute. Le plus important était certainement d'apprendre à vivre avec ses torts et ses faiblesses... Et, à ce titre, le capitaine des Tengoku no Seigi avait encore beaucoup à apprendre.
Étonnante, elle l'est, assurément. Elle a... Quelque chose qui me le rappelle. Un peu de sa prestance, peut-être...
Notion subjective... et pourtant. L'artiste, même lorsqu'il la voyait se lover ainsi dans le canapé, ne pouvait ignorer qu'elle était la fille d'Hato : cela lui semblait désormais l'évidence même. Toujours fut-il que, soucieuse de rattraper le temps perdu, Element convia les deux hommes à évoquer les aventures qui avaient été les leurs. Le Fenice sauta sur l'occasion, trop ravi de pouvoir lui conter les hauts-faits qui avaient été les siens, et la discussion se prolongea. Tant et si bien que, le temps que Kyoshiro et lui-même eurent fait un tour d'horizon plus ou moins global, les minutes et les heures s'étaient écoulées, portant le trio jusqu'au petit matin... Lui, de son côté, n'avait rien occulter. Omettre le moindre détail, y compris le plus dérisoire, l'aurait trop grandement dérangé : il ne pouvait se le permettre. Sachant pertinemment et éperdument qu'elle avait déjà du avoir connaissance des événements qui avaient eu lieu via Hato, il avait tâcher de les expliquer de son point de vue, complet et vibrant de sincérité. Il parla donc de son premier combat face à Harushige, sur Shabondy, à la suite des mois qu'il avait perdu, ici, le temps de se reconstruire à la suite de la mort de Raphaël et des autres Storms. Il parla de la tempête d'Alabasta, durant laquelle il avait saccagé une partie du château royal en combattant Daisuke Aurola, puis de sa rencontre avec Hato sur la même île, aux côtés duquel il s'en était retourné jusqu'aux Seas Blues. Il évoqua sa rencontre avec Holly, sur l'Archipel Paradise, et son apprentissage laborieux du haki de l'armement. Il souligna sa rencontre avec Méliandre et la relation pour le moins houleuse qu'ils entretinrent et qui se dégrada au fil du temps. Il revint brièvement sur la Grande Guerre et sur son deuxième affrontement face à Harushige, duquel il avait pu venir à bout grâce au secours d'Hato lui-même. Il divagua en contant l'arrivée sur Graou Island, les recrutements d'Alidia et de Kyoshiro, et la conquête triomphale de l'île. Il parla bien entendu de sa dernière rencontre avec son vieux frère d'arme, peu de temps avant la mort de ce dernier, puis la nouvelle de son décès. Il en vint à raconter comment son demi-frère avait tenté de leur nuire, sur Area Eleven puis sur Time End, et comment il était grossièrement tombé dans son piège avant que le reste de l'équipage ne lui sauve enfin la mise. Suivirent sa convocation à Mariejoa pour officialiser son rang de Capitaine Corsaire et l'assaut sur Baltigo, où il avait combattu Mozero et Mendela, puis sa décision de se confronter à Centes directement afin d'endiguer sa montée en puissance. Il insista quelque peu sur la libération d'Elisabeth et son premier trajet au sein d'Impel Down, puis son retour sur South Blue où il pacifia Armageddon Town par la force des armes, sans omettre sa rencontre supplémentaire avec Kururu, son amie d'enfance. Succédèrent à ces souvenirs d'autres, plus tumultueux, y compris la bataille de Time End aux côtés de Kyoshiro, leur rencontre avec Mewi Taggle, compagnon de Roger, et la vision de l'Oro Jackson, leur légendaire navire. Son récit s'acheva enfin sur l'intrusion à Impel Down, sur sa trahison du Gouvernement Mondial, sur la libération d'une foultitude de prisonniers... Et sur sa rupture avec Holly.
C'était la première fois qu'il l'évoquait en public, et pourtant la chose s'était faite plus que naturellement. Comme s'il avait d'ores et déjà pu épancher ses sentiments jusqu'à satiété, il n'avait pas senti une once de tristesse l'accabler tandis qu'il avait conté leur ultime rencontre, se livrant également à cœur ouvert à Kyoshiro sans trop hésiter, comme si la chose lui semblait au final quelque peu naturelle. C'était davantage la résignation qui avait semblé l'animer : il avait compris que cette relation était futile, et qu'il n'aurait pu puiser aucune satisfaction à l'allonger jusqu'à épuisement. A priori, la rencontre avec Element et Eucalysta n'y était pas pour rien... Toute cette succession de souvenirs lui avaient permis deux choses. Se rappeler, en tout premier lieu, que sa relation avec la jeune botaniste de l'équipage n'était pas la seule qui valait la peine d'être cultivée. Et se remémorer, en second lieu, l'existence d'une autre jeune femme que les péripéties incessantes avaient contribué à tenir loin de lui, mais dont quelques nouvelles avaient récemment pu lui parvenir par le biais d'une conversation par escargophone. Il avait plus que jamais hâte de retrouver Lilianna, car il savait précisément qu'il pourrait trouver chez elle une oreille attentive et pudique. L'un comme l'autre avaient eu à vivre de terribles traumatismes durant leur existence de pirates... Et ils sauraient certainement, avec le temps, se comprendre et panser leurs plaies mutuelles. Oui. L'avenir lui permettait de rester optimiste, car il lui semblait que tout ce dont il avait privé pouvait un jour reparaître et l'ensoleiller, à la manière d'Element, dont il croyait avoir été privé à jamais, et d'Eucalysta, qui représentait bien plus à ses yeux que l'enfant elle-même ne pouvait l'imaginer.
Enfin, tout cela est achevé. Ça n'a plus d'importance. J'ai... une question à te poser. Eucalysta m'a dit que tu prévoyais... De partir. C'est vrai ? Tu comptes vraiment quitter Shabondy ? Vous êtes en sécurité, ici...
Il se sentait désormais prêt à lui en toucher quelques mots, car toute la nuit lui avait permis de guérir de ses blessures encore ouvertes la veille. De son parcours, le mythique ne pouvait rien tirer d'autre que de la fierté et de la hardiesse. S'il abandonnait à ce stade, lors même que le plus dur avait été accompli, il ne valait pas grand chose...
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
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Fenice Nakata
Tadake Kyoshiro
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Mar 13 Mar - 19:55
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Lorsque le jeune homme était encore sur les docks, avec la demoiselle non loin de lui, il avait voulu savoir pourquoi elle l'avait désigné pour être son partenaire d'une nuit. Nul besoin de dire que le jeune épéiste n'avait que très peu d'expérience en la matière mais, même en laissant sa modestie de côté pour quelques secondes, il était curieux de savoir pourquoi il avait été le choix de cette beauté. Il n'était pas particulièrement connu ou charismatique, physique il n'y avait bien que son sourire et ses yeux flamboyants qui pouvaient attirer l'attention sur lui, mais dans un monde aussi vaste que celui-ci de tels traits n'avaient rien d’époustouflants. Il n'était à l’époque qu'un autre épéiste de plus noyé dans la masse, à la recherche de défis à relever ou d'une réputation à se créer. Mais bien vite le jeune Kyoshiro fut fixé lorsque la réponse parvint à ses oreilles, satisfaisant en partie sa curiosité naturelle. Il avait été le choix le plus naturel car il était un nouvel arrivant sur l'île, nouvel arrivant sur Grand Line amenant avec lui sa dose de fraîcheur et de rêves encore intacts. Elle n'avait même pas cherché à le connaître, désirant simplement passer un moment agréable avant de repartir vers de nouveaux horizons. Il ne fallait donc ici pas y voir de signe d'aucune sorte mais, malgré tout, le jeune homme fut quelque peu pris au départ lorsque la demoiselle s'approcha tout contre lui pour lui murmurer quelques mots qui ramenait son esprit à cette nuit-là.
« Je m'en souviens. Ce n'est pas le genre de moment qu'on oublie.»
Il ne possédait peut-être pas une mémoire d'éléphant mais il en avait suffisamment en réserve pour se souvenir des moments importants et des personnes chères à son cœur, chacune de ces expériences était logée quelque part dans son esprit, attendant d'être utilisée ou remémorée sur commande. Quelques instants plus tard la demoiselle s'ouvrit davantage au jeune homme, lui expliquant qu'il ressemblait à son défunt proche sur bien des points sans qu'elle ne cherche pour autant à le comparer à lui. Ne sachant pas vraiment ce qu'il pouvait avoir d'apaisant, le maudit ne chercha pas à rebondir sur ce point et laissa son interlocutrice s'expliquer jusqu'au bout. À force de vivre et de souffrir, de perdre des êtres proches la demoiselle avait fini par se replier sur elle-même pour se protéger. Elle ne désirait plus s'ouvrir à un autre homme afin de ne plus prendre le risque de souffrir de sa perte, car la mort était toujours omniprésente, aussi le lumineux ne put lui en tenir rigueur. Lui-même n'avait connu qu'une seule femme qui, depuis, ne faisait plus battre son cœur comme avant mais il pouvait imaginer la douleur de la perte d'un être aimé. Pouvait-il tenir une promesse alors que son futur était des plus incertains ? Non, bien sûr que non et son explication ne tarda pas à se faire connaître.
« J'ai le désir de vivre mais la Mort ne nous demande pas notre avis. J'ai le désir de parcourir le monde avec mon capitaine jusqu'au bout mais je ne sais pas de quoi demain sera fait. Aussi je ne peux pas te promettre mon retour, mais t'assurer que je n'ai pas l'intention de disparaître. »
Ce ne serait pas suffisant mais c'était tout ce que le jeune homme pouvait offrir à présent, une fois arrivé au Nouveau Monde il serait en danger à chaque instant et ses promesses ne tiendraient pas plus longtemps. De retour au foyer d'Element, le jeune homme sentit l'arrivée de son capitaine et ne fit, à son interlocutrice, qu'un seul commentaire :
« Quand j'imagine ce qu'il doit traverser en ce moment, je n'ai pas vraiment le droit de me plaindre. »
Rapidement le capitaine fit son entrée, accueilli par un hochement de tête discret de son bras-droit qui s'enfila son verre de saké sans demander son reste. Sentant le liquide lui réchauffer les entrailles l'espace d'un instant, le garçon laissa son capitaine s'installer et débiter la longue liste des obstacles traversés durant les dernières années. C'était assez étrange de se dire qu'il avait fallut que son capitaine retrouve une ancienne camarade pour qu'il parle de lui de la sorte, son propre bras-droit n'avait pas eu le droit à un tel traitement mais cela n'avait plus d'importance. Le Phénix avait bataillé pendant plus longtemps que son bras-droit ne le ferait peut-être jamais, mais chaque détail était impeccablement enregistré dans la tête du lumineux. Puis, au bout d'un moment, ce fut au tour du garçon de parler de lui : tout ce qu'il détestait. Que pouvait-il dire qu'Element ne savait pas déjà ? Tous les combats récents avaient été traversés au côté de son capitaine, il ne se voyait donc pas répéter ces mêmes informations, mais quelques ajouts viendraient pointer le bout de leur nez. Durant sa très courte description le jeune homme décrivit son arrivée chez les Tengokus et passa très rapidement sur ses très nombreux combats depuis cette époque. Ne cherchant pas à tirer la couverture à lui tout seul, éternellement modeste qu'il était, il évoqua rapidement son combat au Colisée sans oublier sa visite à Wa No Kuni où il rencontra Eko Taka. Cette révélation avait su piquer la curiosité de son capitaine, certes, mais peut-être que la demoiselle n'y ferait pas plus attention que cela. S'enfonçant dans le sofa, espérant que personne ne lui poserait de question afin de ne pas attirer davantage l'attention, le garçon écouta avec curiosité son capitaine évoqua le désir de déménagement de la demoiselle. Expliquerait-elle sa décision ? Le maudit l'espérait.
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Mar 13 Mar - 21:21
Enfin je suis moi.
Jamais je ne me suis sentie si vivante.
La nuit passa simplement et alors que semblait se peindre l’aurore sur la fresque précédemment étoilée de cette nuit loin des bras de Morphée, nos trois comparses eux étaient toujours là, présent. Combien de bouteilles de saké étaient tombées ? Combien de fou rire ou de tressaillements autour de cette table lors de l’évocation des misères et des rires passés ? Trop, et trop peu. Element ne s’en lassait pas et c’était certainement ce qui lui manquait le plus dans cette vie de nomade Le fait de pouvoir se retrouver, la nuit tomber, au clair de lune avec ses camarades et, tout en buvant un saké ou une bière en gloussant, pouvoir tourner le gouvernail en quête d’aventures nouvelles. Elle soupira doucement de contentement. Eucalysta semblait s’être endormie depuis quelques heures déjà sur le fauteuil en face d’eux. Alors s’en suivit la question, alors qu’elle allait rebondir sur ce qu’avait dit Kyoshiro. « Enfin, tout cela est achevé. Ça n'a plus d'importance. J'ai... une question à te poser. Eucalysta m'a dit que tu prévoyais... De partir. C'est vrai ? Tu comptes vraiment quitter Shabondy ? Vous êtes en sécurité, ici... ».Un silence se fit, il était évident que Nakata n’était pas le seul à en juger par l’atmosphère qui venait de s’appesantir dans la pièce. Une telle pression en extérieur annoncerait du mauvais temps, mais qu’en était-il de nos amis ? Elle se leva et se dirigea vers la cuisine sans répondre, le temps de faire couler du café et de remettre ses idées en place pour finalement revenir après cinq petites minutes.
« Écoute, elle sait des choses qu’elle ne devrait pas savoir, tu l’as constaté toi-même, mais c’est une bonne chose que tu en parles. Je suis faible. Je suis ici depuis bien trop longtemps, je ne peux pas espérer pouvoir avancer ou me libérer pleinement l’esprit en restant entre ces quatre murs. Je suis heureuse, et fière de mon enfant, mais si je te coupais les ailes, qu’en dirais-tu Nakata ? Tu serais là, rampant au sol en regardant le ciel tant de fois caressé, mais que jamais plus tu ne pourra contempler de si près. Ça fait un moment que je guète les équipages à la recherche d’une navigatrice et avec un minimum de bon sens et de valeurs morale. Votre venu n’est qu’un concours de circonstance au milieu de tout ça et ça ne m’avait pas traversé l’esprit. Tu vois ce que je veux dire, les émotions tout ça… Mais si je devais reprendre la mer après ce jour, pourquoi voudrais-je le faire sans toi ? Tu es mon passé, et tu as ressurgis dans mon présent. Je ne compte pas t’effacer, je ne peux pas t’effacer. Soyons réaliste, la seule raison que tu as de refuser c’est la crainte de me voir mourir, non ? Alors entraîne-moi, emmenez-moi avec vous… ». Elle pinça ses lèvres de ses dents pour retenir un souffle de tristesse qui venait faire briller ses yeux. « J’ai ce besoin viscérale de revoir la mer putain… » Elle prit alors sa tête dans ses mains en balayant ses cheveux en arrière, se relevant brutalement pour éviter de céder devant eux une fois encore. « Et plus que tout, j’ai besoin de retrouver mon identité, exit la fuite, je ne suis pas celle que je devrais être. Je reviens en fin d’après midi, vous avez le temps de réfléchir. » En sortant, elle sourit à Nakata en glissant sa main dans sa veste pour y prendre une masse assez conséquente d’argent.« Dommage et intérêt… Je vais faire deux trois courses. »
Elle s’en était allée. Où ? Partout. Pour commencer son tour d’horizon, elle avait pris la route des docks sud où elle avait des affaires d’armement en cours. Elle se servit de l’argent de Nakata pour récupérer ses armes qui avaient subit quelques transformations. Sans nul doute que cela amuserait sa fille. De fait, serrant la main du vendeur, elle lui glissa des billets dans la paume de la main quand celui-ci venait déposer dans la sienne des dials. Elle sourit bêtement, comme parfaitement satisfaite, et mis les valises sur son dos. Elle semblait porter des guitares tant les bagages semblaient encombrants. Enfin, elle s’était arrêtée face à la devanture d’un coiffeur, regardant son reflet en grimaçant, ses lèvres se relevant d’un côté simple en une expression de lassitude et de dégoût. Elle devait redevenir elle-même, cesser de fuir, elle n’avait plus rien ni personne à fuir si ce n’est le gouvernement, mais sans nul doute que Nakata ne laisserait jamais ses choses là arriver. Avant même de s’en rendre compte et perdue dans ses pensées elle poussa la porte et il lui sembla en ressortir l’instant d’après. Elle en avait profité pour redevenir féminine, autant que faire ce peut pour sa personne tout du moins. Suite à cela, sans pression aucune, elle se dirigea vers le marché, sifflotant en balançant ses bras de haut, en bas, comme dans une danse, seule avec le vent. Si elle était moins songeuse et rêveuse en cet instant, elle se serait rendue compte sans nul doute des visages qui se tournaient sur elle dans la rue, mais elle n’en avait cure. Elle se sentait incroyablement bien, de part les rencontres de la veille déjà, et parce-que chaque boutique la rapprochait un peu plus d’elle-même. Sa seule crainte résidait dans le fait que Nakata refuse de la prendre avec lui, auquel cas elle lui aurait surement mit un pain.
Une fois ses emplettes finis ; quelques heures plus tard ; elle revint à son habitation et eu une longue conversation dans la cuisine avec sa fille alors qu’elle épluchait les légumes pour le repas du soir. Une journée entière s’était déjà écoulée, et elle n’attendait que Nakata et Kyoshiro pour qu’ils lui fasse par de leur décision.
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Element D Emishi
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Mer 14 Mar - 11:36
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
feat Kyoshiro et Element
La question soumise ramena bien vite le trio à la réalité, et poussa Element à se prostrer dans le silence et dans le sérieux plusieurs minutes durant avant qu'enfin une réponse ne soit prononcée à l'intention du Phoenix et de son compère, encore confortablement assis. Il allait sans dire que la jeune femme savait se montrer convaincante, tant et si bien que Nakata lui-même fut contraint à détourner le regard en affichant une moue attristée. Il ne pouvait que comprendre le sentiment qui était celui de son ancienne camarade, et devait admettre que la majorité des points qu'elle avait pu soulever demeuraient indéniablement pertinents. Lui-même aurait dû se réjouir de la savoir à nouveau à ses côtés... Mais il n'y parvenait pas. Ça n'était pas de l'égoïsme : c'était de la peur, une peur crasse et indélébile, autrement plus infamante pour le fringant capitaine qu'une décision tyrannique. Il n'avait jamais été contre le fait d'accueillir de nouveaux visages au sein de Tengoku no Seigi, au contraire même : c'était un fait qu'on lui avait par ailleurs bien souvent reproché, celui de ne pas se soucier suffisamment des personnes qu'il acceptait à son bord. Et pourtant, il sentait bien que la jeune mère ne pourrait pas, à ses yeux à tout le moins, être acceptée aussi aisément que n'importe lequel de ses compagnons d'infortune. La seule idée de l'avoir à bord de leur nouveau navire le figeait d'effroi, quand bien même un sentiment de félicité et d'euphorie tentait vainement de contrebalancer ce noir constat. Ils avaient déjà frôlé la mort une fois, tous ensemble... Et bon nombre d'entre eux y étaient effectivement passés. En quoi la situation était-elle différente ? A dire vrai, il était même troublant de remarquer à quelle point elle était similaire. Raphaël, à l'époque, venait de trahir le Gouvernement Mondial dans un coup d'éclat magistral... Chose que le Fenice lui-même venait de réaliser en pénétrant à Impel Down. Les Raiu no Kaizoku, à l'époque, s'étaient élancés sur Grand Line une fois formés et élargies... Et si Tengoku no Seigi allait quant à lui voguer sur le Nouveau Monde, le blondinet était le premier à remarquer que l'équipage était sous bien des aspects une entité nouvelle, car ayant accueilli bon nombre de petits nouveaux. Lui, comme Raphaël, s'étaient faits un lot d'ennemis conséquents... Et lui, comme Raphaël, devaient se trouver au haut des cibles prioritaires du Gouvernement Mondial.
Enfin, l'ex capitaine corsaire eut bientôt une occasion d'être reconnaissant à l'égard d'Element, qui décida sagement de lui octroyer un petit peu de temps afin d'y songer. Il la laissa embarquer un peu d'argent sans piper mot, n'ayant de toute manière pas l'intention de protester, songeant qu'il lui devait bien ça. Par la suite, il se contenta de pivoter pour faire face à Kyoshiro, demeurant silencieux et de marbre l'espace d'un instant avant de formuler quelques pensées sagaces et perspicaces. Nakata était plus fort que Raphaël n'avait jamais pu l'être de son vivant, et Kyoshiro était plus fort qu'Hate lui-même. A eux deux, ils auraient probablement pu briser l'armada que la marine avait envoyé à l'encontre des Storms... Il devait apprendre à se montrer plus confiant, malgré l'apparence orgueilleuse qu'il ne cessait d'afficher ouvertement. Conscient que la fatigue n'aidait probablement pas beaucoup, il passa une main dans ses cheveux et prit la direction de l'Aldébaran en énonçant sommairement :
Je vais rentrer me coucher un petit peu... J'ai besoin de sommeil. On en reparlera directement avec elle, si tu le veux bien...
S'il fut planté dans son lit avant d'avoir le temps d'y penser à deux fois, le mythique ne trouva pour autant pas le sommeil immédiatement. Certes, son corps et son esprit étaient éreintés, mais ce dernier était avant toute autre chose maintenu dans un état d’ébullition que cette longue soirée de conversations diverses et de réminiscences passées n'avaient su calmer et tempérer que très provisoirement. Elle était vivante. Element était vivante. Lui et Fran n'étaient pas les seuls rescapés des Raiu no Kaizoku et, plus déconcertant encore, elle avait enfanté une jeune fille avec Hato en guise de partenaire. C'étaient des nouvelles pénibles à encaisser, même si, à nouveau, le Fenice se sentait terriblement coupable de ne pas pouvoir les accueillir aussi joyeusement qu'il n'aurait dû le faire. Toute cette histoire le remuait bien plus qu'il ne pouvait décemment l'admettre...
Le soir revint bien trop vite au goût du forban, qui reprit ainsi la route de la maison d'Element après avoir fait signe à Kyoshiro. Il fut à nouveau relativement silencieux durant le trajet, même si plusieurs questions n'en finissaient plus de s'agiter en son sein. Ces questions-là, il allait nécessairement devoir les soumettre à la jeune mère avant de prendre une décision dans un sens comme dans l'autre... Il ne pouvait pas se permettre de l'accueillir au sein de l'équipage sans se renseigner quelque peu, car c'était précisément les tâches qui lui incombaient en tant que capitaine. S'il espérait pouvoir les poser dès lors qu'il reparaîtrait devant elle, il en fut à la vérité incapable : car lorsqu'il eut passé le pas de la porte et que son regard s'échoua sur la silhouette de la jeune femme, les chimères estompées revinrent à la charge, le percutant sauvagement et de plein fouet. Avec ses cheveux noirs, elle était indéniablement bien plus familière et reconnaissable... Le légendaire eut besoin d'une paire d'instants pour reprendre son sang froid et le contrôle de ses pensées et, à ce moment-là, posa la première interrogation qui lui semblait capitale et incontournable avant que la discussion ne s'enclenche de manière plus assidue et plus sérieuse.
Que comptes-tu faire d'Eucalysta ? Elle ne peut pas rester seule ici. Tu veux... l'emmener dans le Nouveau Monde ?
Cela, a minima, il avait besoin de le savoir. Nook était jeune, quoique certainement moins que la fille d'Hato, mais il était capable de se défendre, avant toute autre chose : il l'avait pertinemment prouvé durant le conflit qui l'avait opposé à la vouivre de Groogal, en compagnie de Kari. Ce n'était fort probablement pas le cas d'Eucalysta... Et l'ancien Schichibukai ne pouvait décemment pas aimer l'idée de l'entraîner avec eux sur une mer si houleuse, alors que des conflits plus tumultueux que jamais se dressaient à l'horizon. Et pourtant, il n'avait pas assez de cruauté barbare pour forcer Element à se séparer d'elle : il ne comprenait que trop bien l'amour maternelle qu'elle pouvait lui vouer de toute son âme...
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Mer 14 Mar - 21:51
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Pendant les premiers instants le jeune homme ne cessa de se demander ce qui pouvait bien passer par la tête de son capitaine à ce moment-là, car les révélations s'accumulaient à un rythme effréné. Bien sûr que l’épéiste fut surpris d'apprendre que son ancienne amante était une camarade de son capitaine, c'était l'euphémisme de la semaine, mais ce n'était rien à côté d'apprendre que son capitaine croyait celle-ci morte depuis bien longtemps. Le lumineux se sentait-il mal de ne jamais avoir fait le rapprochement, pour retirer une partie de la douleur qui ralentissait son capitaine ? Non, pas vraiment, à l'épôque de son entrée chez les Tengokus il n'avait aucun moyen de savoir que cette personne spécifique était une vieille amie de son tout nouveau capitaine. Certes il avait tendance à vouloir porter toute la douleur du monde sur ses épaules tremblantes, il fallait bien le dire, mais pour le coup cet épéiste ne se sentait pas plus mal que cela. Plusieurs heures durant il resta donc assis dans le canapé à s'enfiler des verres de saké tout en écoutant ses deux interlocuteurs narrer le passé et rigoler à des anecdotes qu'il ne comprenait pas toujours : c'était aussi cela de se retrouver, pas seulement des larmes mais aussi quelques fous rire et le temps perdu à rattraper. Si l'ancien candide était soulagé de voir des sourires se dessiner sur les visages autour de lui, il ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'inquiétude quand la demoiselle confirma sa volonté de quitter cette île. Pourquoi vouloir quitter un lieu sécurisé ? Avait-elle pensé à sa petite protégée ? Bien vite la réponse ne se fit pas attendre. Cette femme semblait guidée par un besoin compulsif de reprendre la mer et, si le jeune homme ne partageait pas vraiment cette passion pour les fonds marins et les gigantesques vagues pouvant engloutir un navire, il comprenait le besoin de vouloir de nouveau faire partie de quelque chose de plus grand que lui. Elle ne souhaitait plus se cacher et reprendre la lutte, peut-être même reprendre le combat au côté du Phénix pour le soutenir dans sa quête, mais une question restait dans l'esprit du garçon : qu'adviendrait-il de l'enfant ? Il était impensable d'emmener pareil bambin sur le nouveau monde, cette jeune mère ne se séparerait pas non plus aisément de son enfant, alors quelle solution avait-elle en tête ? Avant de pouvoir formuler une réponse elle décida d'aller faire un peu de shopping pour se changer les idées. Chacun sa méthode, Kyoshiro n'avait pas à en juger.
Alors que son capitaine décidait de repartir au navire pour s'autoriser quelques heures de sommeil, rien de bien folichon mais assez pour poursuivre leur conversation, son bras-droit prit une toute autre décision.
« Ça me va. Je vais rester un peu ici. »
Même si cela lui faisait bizarre de rester tout seul dans une habitation qui lui était étrangère, comme s'il n'était pas à sa place, un seul détail simple le poussa à rester : l'enfant endormie à quelques mètres de lui. Même s'il était assez doué et patient avec les enfants l'épéiste ne se sentait pas envahi de la fibre paternelle pour autant. Ce petit bout de chou n'était plus totalement sans défense comme pouvait l'être un nouveau né, mais le logia ne se sentait juste pas à l'aise avec le fait de quitter une maison avec quelqu'un encore endormi à l'intérieur. Il n'avait pas les clés, aussi la porte resterait déverrouillée : un risque qu'il ne pouvait pas prendre. Oh oui, peut-être prenait-il les choses trop à cœur mais, à ce moment précis, ce fut son côté protecteur qui le poussa à rester ici.
Ne désirant pas bouger l'enfant par peur de la réveiller, le garçon vint laisser un peu d'espace à la demoiselle en s'asseyant dans un fauteuil juste à côté, avant de s'y enfoncer pour tenter lui aussi de grappiller quelques minutes de sommeil. La veille il avait passé un événement assez traumatisant, ou tout du moins perturbant, aussi avait-il le plus grand besoin d'un peu de paix dans sa tête. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire le jeune homme fut emporté par Morphée dans un sommeil sans rêve. Celui-ci fut bientôt interrompu par la retour de la demoiselle qui avait clairement fait quelque chose à ses cheveux. Pourquoi un tel changement ? Un besoin de renouveau peut-être ? Avant qu'il ne puisse poser la question le Phénix fit son apparition et la conversation put recommencer de nouveau. Pour tout ce qui touchait au recrutement de nouveaux membres la seule et unique voix ayant de l'importance était celle du capitaine, c'était lui qui avait toujours le dernier mot aussi son bras-droit n'intervint pas lorsque la discussion reprit son cours. Qu'allait pouvoir répondre la demoiselle au sujet de sa fille ? Que désirait-elle faire d'elle ? Pensait-elle que ses futurs compagnons pourraient protéger cette enfant sur la mer la plus impitoyable du monde ? Le maudit serait vite fixé.
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Mer 14 Mar - 22:53
Enfin je suis moi.
Jamais je ne me suis sentie si vivante.
Element sourit à l’apparition de Nakata et Kyoshiro, aussi, elle déposa ses ustensiles en venant s’assoir autour de la table, leur faisant signe de la suivre sans autre mot. Elle prit une petite inspiration et indiqua du coin de l’œil la demoiselle dans l’encadrement de la porte. Elle savait très bien qu’elle ne pouvait pas laisser la demoiselle seule sur cette île et bien que l’idée lui avait traversé l’esprit plusieurs fois de la ‘confier’ elle n’avait pu s’y résoudre, jusqu’à aujourd’hui. Elle avait fait toutes les connexions qu’il fallait, contacté les personnes concernées. Il se rappelait qu’elle était elle-même jadis placée sous la protection d’un tiers avant de devenir indépendante et ça n’avait pas été sans la rendre plus forte et assurée. C’était ce qu’elle souhaitait, et c’était ce que sa fille avait approuvé, faute de quoi elle aurait été condamnée à rester sans pouvoir se mouvoir de nouveau sur les étendues bleutées des mers du monde.
« Nous en avons déjà parlé, et elle ira à Logue Town. Nous avons… avions, des connaissances là-bas, par le biais d’Hato, et j’ai contacté ces personnes. Elles souhaitent prendre en charge Eucalysta jusqu’à sa majorité et lui donner une éducation bien au-delà de mes moyens, mais ils me l’offrent. Pourquoi refuserais-je ? Elle pourra apprendre auprès des plus grands des seas sur ce monde qui la passionne tant et qui ne cesse de nourrir en elle ce désir insatiable de ‘savoir’. » Elle prit des assiettes sur le coin de la table avant de les distribuer aux convives. « Sans compter le fait que, que je sois là ou non, elle serait partie d’elle-même en des lieux où l’accès m’est interdit du fait de mon passé. Je suis une ancienne du Cipher Pol, je pense ça ne t’as pas échappé Nakata. Elle ne sera jamais plus en sécurité que loin de moi avec un œil bienveillant derrière elle. » Finalement, elle vint remplir les assiettes une à une avec la gamelle au milieu de la table. Elle tourna la tête vers Kyoshiro « Aussi, je tiens à préciser que c’est ma tête d’origine que vous voyez, des fois que vous ayez des doutes. Je ne souhaite plus me cacher donc je redeviens moi-même. » Et enfin, elle annonça le début des hostilités en regardant les autres commencer à se nourrir sans dire mot. Elle était asse fière de sa tirade qu’elle semblait avoir minutieusement préparée depuis des heures.
« C’est dégueulasse, hein ? C’est la la raison principale du fait que j’ai plus ma place sur un bateau en tant que navigatrice plutôt qu’ici à faire une tambouille dégueulasse ! » Lança t-elle sur un ton semi-agressif mais plein de joie, lâchant au même moment un rire sincère. « Ha ! Je ne t’ai pas montré ! » Elle se précipita dans le salon pour y chercher ses armes et les emmena dans la cuisine, étalant tout ça sur la table en manquant de faire tomber les assiettes. « C’est mes derniers jouets que tu m’as offerts en même temps que mon visage d’origine, vois ça comme un cadeau de retrouvaille ! Y’a trois armes ! Un pompe, une revolver et un sniper, ça peut paraitre banale mais chacun d’eux est équipé d’une fente pouvant accueillir des dials… » Elle marqua un temps d’arrêt en tournant légèrement la tête vers Nakata. « Des dials… C’est lui qui m’avait donné cette idée… » Son visage paru alors comme légèrement crispé, mais ce qui semblait de prime abord être de la douleur se transforma rapidement en un rire nerveux. « J’aurai adoré qu’il voit ça ! Ça va être mortel ! ». De nouveau, elle était enjouée. Elle n’avait en aucun cas ressentie de la tristesse ou de la colère, mais juste une légère frustration du fait de ne pouvoir le lui montrer. C’était de fait plus que logique qu’elle soit si pressée de montrer tout ça à son ami et son amant d’un soir.
D’ailleurs, qu’en était-il de cet amant ? Ils avaient pu échanger quelques mots mais rien de bien fringuant. Surement qu’elle saurait prendre une décision à son sujet, mais elle n’osait pas réellement le regarder dans les yeux du fait de ses ressemblances avec lui. Elle ne le comparait en rien, et ne le ferait jamais. C’était trop insultant, trop dégradant, tant pour l’un que pour l’autre, mais le calme et la sérénité qu’il lui inspirait la troublait bien plus que jamais elle ne voudrait bien l’admettre. Ils allaient devoir faire avec, du moins un certain temps, mais pour dissiper tout malentendu, elle devait le dire, là, maintenant, à Nakata, c’est pourquoi elle envoya sa fille se promener quelques instant, ce qu’elle fit sans rouspéter. « Nakata, j’ai couché avec Kyoshiro. Voilà c’est dit on en parle plus. » Voilà, et c’était tout, elle avait balancé cela comme aurait dit que le facteur était passé mais elle ne voulait pas que Kyoshiro se sente honteux devant son capitaine d’avoir eu cette relation sans savoir que Nakata souffrait de cette disparition du passé. Au moins, même si il venait à lui en vouloir quelque temps, il serait tranquille quant à ça si toutefois c’était pour lui une gêne. Ensuite vint le silence, l’attente, et le jugement.
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Element D Emishi
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Jeu 15 Mar - 14:10
Pas de nouvelles, bonnes
nouvelles.
feat Kyoshiro et Element
Je vois...
S'il ne semblait pas réellement convaincu quand à la décision d'Element vis-à-vis de sa fille, ses quelques mots maugréés le prouvant bien assez, il n'avait à tout le moins plus la moindre objection quant à cette décision qui, de toute manière, ne le regardait pas vraiment. Si elle se sentait capable de se séparer de sa fille pour retrouver son indépendance et sa liberté en la confiant à autrui, Nakata ne pouvait qu'accepter sa décision, sinon l'encourager. Ça n'était assurément pas chose facile, il s'en doutait sans le moindre mal, et tant qu'Eucalysta elle-même y trouvait son compte, c'était définitivement la meilleure chose à faire. Il allait sans dire que pour la moujingue, les Seas Blues seraient effectivement un cadre de vie autrement plus propice à l'apprentissage et au développement intellectuel que l'Archipel Shabondy, où s'entrelaçaient criminalité et brutalité gouvernementale... Mieux valait l'éloigner au plus vite des tumultes de Grand Line, si l'objectif était bel et bien de la destiner à une existence d'érudite. Pour autant, curieusement, la simple perspective de quitter la gamine qu'il venait tout juste de connaître lui pinçait le cœur. Le blondinet connaissait ses propres responsabilités et les savait pertinemment et indéniablement incompatibles avec la présence d'une enfant, mais il avait été si soulagé, quelque part, de savoir que le sang d'Hato persistait qu'il avait du mal à se faire à l'idée qu'il en pourrait malheureusement pas assister à sa croissance. Malheureusement, c'était là la vie qu'ils avaient choisis, l'un comme l'autre, et ils en payaient le prix, Element y compris... La piraterie et la famille n'étaient conciliables qu'en de très rares occasions, et celle-ci n'en était pas une. Sans piper mot supplémentaire, encore accaparé à ses réflexions, le Fenice vint s'asseoir à la chaise qu'on lui indiquait, retrouvant Kyoshiro d'un simple mouvement de la tête. Son bras-droit avait décidé de rester ici, en fin de compte, et ça n'était peut-être pas plus mal : ils avaient très certainement besoin d'un peu d'isolement, les uns comme les autres, afin de remettre un peu de clarté dans leurs esprits embrumés.
Vint ensuite le repas qui fut très judicieusement qualifié de dégueulasse de la part de la cuisinière elle-même. Le blondinet, qui n'avait rien mangé d'aussi mauvais depuis que Tengoku no Seigi avait formellement interdit à Damon de s'approcher des fourneaux, retrouva le goût âcre et gâché des aliments avec un sourire simple et incontrôlé, malgré son exténuation morale et mentale. La tornade Element ne tarda guère à l'époustoufler, virevoltant de droite à gauche pour lui présenter tantôt ses nouvelles armes, accompagnées d'un système de dials semblable à celui qu'Hato utilisait de son vivant, tantôt sa coupe de cheveux d'un noir profond, qui n'allait pas sans rappeler une multitude de souvenirs à Nakata. Ce dernier, interloqué, remarqua sans peine que la jeune femme qui lui faisait face possédait quelque chose que son ancienne amie n'avait jamais véritablement revêtit : une espèce d'extraversion, de tempérament ouvert aux autres, bon vivant, une propension à étendre ses sentiments et à en faire l'éloge. C'était comme si ces années passées à l'observer de loin et à s'occuper de sa fille l'avaient puissamment rongée, comme si tout ceci n'avait eu de cesse de remuer un couteau dans la plaie... Comme si elle attendait l'occasion parfaite pour se montrer aussi impétueuse et dynamique depuis la disparition de leur équipage. L'atmosphère, assurément allégée par l'énergie considérable et insouciante qu'elle déployait, poussa le Phoenix à se remémorer, une fois de plus, les soirs de fête à bord du Suzanô. Il prit alors conscience d'un fait effarant dont il était jusque-là étrangement passé outre, qu'il n'avait pas pu saisir dans son absolue globalité : il était purement et simplement heureux d'être ici, à ses côtés, à leurs côtés. Cette bienheureuse prédisposition caractérielle lui fournit un regain de dynamisme indéniable, comme un second souffle suscité par empathie ou par contagion face à l'ardeur de la demoiselle et à son optimisme. Ce fut certainement la raison de sa réaction pour le moins inattendue quand Element chassa Eucalysta et lâcha l'information comme une bombe à la face des deux hommes, dévoilant une relation charnelle qu'elle aurait eu avec Kyoshiro. Le Fenice comprit instantanément que cela expliquait bien des choses, y compris leur départ du tripot où ils s'étaient tous les trois réunis la veille. Il se doutait qu'ils se connaissaient, pour une raison ou pour une autre, mais n'aurait jamais pu soupçonner un tel lien... Qui ne tarda guère à le plonger dans l'hilarité. Son euphorie fut par ailleurs redoublée lorsqu'il se mit à imaginer la tête que devait avoir son bras-droit, si sérieux, si sévère et si implacable en temps normaux... Et lorsqu'il s'y confronta effectivement.
Ah, si tu voyais ta tête !
Il eut besoin d'un long moment pour retrouver son sang froid et son calme apparent, essuyant d'un revers de la main quelques larmes qui s'étaient insinuées dans son regard apaisé et rieur. Finalement, il soupira ostensiblement et exagérément, remettant un peu d'austérité dans la discussion en retrouvant non sans remords son rôle de capitaine des Tengoku no Seigi. Element attendait encore sa décision, et il devait la prendre. Il se doutait de la position qu'aurait Kyoshiro, aussi se permit-il de ne pas lui demander son avis : il allait sans dire qu'une navigatrice de plus ne serait pas de trop, d'autant que Natalia n'était pas encore très bien intégrée et que leur nouveau navire risquait d'avoir besoin d'une paire de mains supplémentaires pour être manié avec brio sur la mer du Nouveau Monde.
Tu peux venir avec nous... A deux conditions. Primo, tu vas t'entraîner d'entrée de jeu, jusqu'à ce qu'on arrive à l'île des Hommes-Poisson, a minima, pour qu'on puisse connaître tes compétences. Deuxio... Danaé est une de mes alliées. Elle n'est pas connue des services du Gouvernement Mondial. Elle escortera avec ses subordonnés Eucalysta jusqu'à Logue Town pour assurer sa sécurité. C'est uniquement là-bas qu'elle l'apportera à vos contacts. Ça te va ?
La première condition était quasiment tacite et évidente, mais non moins importante. Ils avaient besoin de se connaître les uns les autres sur le plan martial, afin de pouvoir se compléter aussi habilement que possible sur le champ de bataille. Ils ne pouvaient pas se contenter d'avancer aveuglément, dans le vain espoir que tout s'arrange comme par miracle... Non. Leurs ennemis seraient nombreux, puissants, virulents, agressifs et pertinents. Ils devaient l'être au moins autant. D'autant plus qu'Element possédait des liens privilégiés avec les deux plus fortes têtes de l'équipage : ils ne pouvaient pas se permettre de la prendre à bord si elle n'était pas capable de tenir ses armes. Bien entendu, se souvenant quelque peu du niveau qu'elle possédait à l'époque de leurs débuts et considérant qu'elle s'était fort probablement entraînée, même en demeurant ici en tant que simple mère, le Phoenix se doutait qu'elle devait largement posséder les compétences nécessaires pour assurer sa propre sécurité... Mais il préférait encore s'en assurer. La seconde condition, en revanche, était peut-être plus surprenante. Toutefois, elle le lui semblait au moins aussi capitale... Grand Line était un océan redoutable, à bien des aspects, et il ne pouvait pas se permettre de laisser de vulgaires civils escorter Eucalysta jusqu'à une mer aussi lointaine... Non. En tant qu'ex capitaine d'Hato, et en tant que frère d'arme de ce dernier, il était également de son devoir de la protéger. Quoi qu'en pense Element, d'ailleurs. Il attendit, patient et serein, de savoir ce qu'elle en pensait et si elle acceptait ses termes, sur lesquels il serait absolument implacable et intransigeant.
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Tadake Kyoshiro
Pirate
Messages : 1794
Race : Humain
Équipage : Tengoku no Seigi
Feuille de personnage Niveau: (47/75) Expériences: (226/750) Berrys: 66.560.000 B
Ven 16 Mar - 1:22
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. pv Nakaka & Element | Shabaody
Kyoshiro n'avait pas d'enfant et ne pouvait donc pas comprendre ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de la belle demoiselle, mais ce n'était pas faute d'essayer pour autant. La demoiselle avait donné la vie à un enfant et, maintenant que ce bout de chou avait grandi jusqu'à atteindre l'âge de raison, elle semblait vouloir le laisser de côté pour partir à l'aventure et se retrouver. Si l'épéiste arrivait à peu près à comprendre que quelqu'un veuille tout abandonner pour faire quelque chose qui lui conviendrait mieux, pour pouvoir enfin être satisfait de sa vie et retrouver un semblant de bonheur, il avait du mal avec le concept de laisser son enfant derrière. En effet, avant même que la demoiselle ne débute son explication, le lumineux émit l'hypothèse logique que Element ne serait pas assez folle pour amener un bambin sur la mer la plus dangereuse du monde où elle-même n'était pas sûre de survivre. Puis enfin, une fois la question posée, la demoiselle prit enfin la peine de fournir une explication quant à cette décision. Il ne s'agissait pas pour elle de partir sur un coup de tête sans savoir ce qu'il adviendrait de sa progéniture, celle-ci allait être amenée à des gens de confiance qui prendraient en charge son éducation, une chose qui ne manqua pas de rassurer en partie le jeune épéiste. En effet si le devenir de la petite ne semblait plus être un problème, Kyoshiro se demandait combien de temps une mère pourrait supporter d'être éloignée de sa chair et son sang. Il savait au moins que la navigation sur le Nouveau Monde était chaotique si bien que lui-même ne pouvait pas voyager comme il le souhaitait, il ne pouvait pas se contenter de voler au hasard jusqu'à tomber sur sa destination à force d'essais. Alors que prévoyait-elle ? Nul ici ne savait pour combien de temps ils partiraient mais, en tout cas, Kyoshiro savait au moins que l'équipage ne se reposerait pas et ne quitterait pas le Nouveau Monde avant qu'Hadès ne soit vaincu. Il connaissait au moins assez son capitaine pour savoir cela. Et lui ? Que fera t-il quand son capitaine se sera taillé une part du gâteau qu'était le Nouveau Monde ? La question n'avait pas besoin d'être posée, il continuerait de soutenir le Phénix jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'ils meurent de vieillesse ou qu'un combat particulièrement ait enfin raison d'eux. Mais bientôt, laissant de côté ces questions, la demoiselle présenta un plat à ces deux convives qui piochèrent dedans bien volontiers, avant de se rendre compte de leur terrible méprise. L'ancien candide n'était pas difficile en matière de cuisine, pouvant se contenter de mets simples comme il l'avait fait durant toute sa vie, mais ici force était de constater que ce plat avait grand besoin de quelques améliorations. Était-ce mangeable ? En se forçant, oui, mais sinon...mieux valait éviter.
Se forçant à avaler avec difficulté alors que son cœur lui commandait de tout recracher, ce fut une fois sa bouche enfin libre qu'il lâcha sur un ton incertain :
« Mais non voyons, c'est...très bon.»
Fort heureusement cette conversation culinaire ne dura pas bien longtemps mais, avec du recul, le jeune homme aurait préféré qu'il n'en soit pas ainsi. En effet la demoiselle décida de dévoiler au capitaine leur nuit partagée quelques plus tôt comme si de rien n'était et, en entendant ces mots à voix haute, le jeune homme devint rouge comme une tomate et manqua de s'étouffer. L'espace d'un instant il espéra que cela passe inaperçu mais ce fut sans compter sur l'intervention de son capitaine qui semblait plus amusé que réellement choqué par cette révélation. Tentant de masquer son inconfort, le maudit voulu répondre mais ne parvint qu'à balbutier :
« Mais non...enfin si...enfin je... »
Que pouvait-il dire ? Il ne cherchait pas à masquer la vérité, il ne cherchait pas non à oublier que la demoiselle fut sa première expérience charnelle, mais le simple d'y repenser le mettait quelque peu mal à l'aise. Il n'était simplement pas habitué à parler de ce qu'il pouvait ressentir ou désirer, surtout devant son supérieur qui avait déjà ses propres problèmes à régler. Se raclant la gorge en essayant d'oublier qu'il était toujours aussi rouge que son corps le lui permettait, le bras-droit tenta de se redonner une contenance en lâchant :
« Bon, si on parlait d'autre chose ? »
Bientôt la conversation enchaînerait sur un sujet pour lequel l'avis de l'épéiste n'était pas demandé, le capitaine imposait ses conditions sur ce qui allait se passer à commencer par un entraînement de la demoiselle. Allait-il y participer ? Si on le lui demandait, si on lui proposait : oui. Que leur restait-il à aborder à présenter ? Pas grand chose, tous les sujets avaient à peu près traités et bientôt le logia retournerait le navire. Finalement ce n'était pas encore aujourd'hui qu'ils allaient avoir leur discussion à cœur ouvert...non, il fallait se rendre à l'évidence, ils ne l'auraient jamais.