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Dim 21 Jan - 19:36
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Un rayon de lumière filtrait à travers la fenêtre. L'aube avait pointé le bout de son nez depuis une petite demi-heure déjà. Le souffle lent et régulier d'une jeune femme endormie. Une jeune femme assise contre le mur où se trouvait la fenêtre, les jambes repliées contre elle, lui servant de support pour sa tête. Ses longs cheveux d'or ondulés avaient glissés, dissimulant une partie de son visage. À ses pieds, se trouvait un journal ouvert avec un crayon posé dessus. Autre élément nouveau, un magnifique rapace blanc qui se nettoyait les plumes, perchés sur l'armoire.
La fin de soirée de la veille n'avait pas été de tout repos. Nakata avait été agressé par un homme épris de la demoiselle. Il avait révélé son secret à cette dernière en revêtant la splendide apparence du légendaire oiseau de feu, connu pour sans cesse renaître de ses cendres. Sa capacité lui avait permis de recouvrer de sa blessure instantanément. Toutefois, il était dans un état de faiblesse que seul le repos pouvait guérir. Lilianna l'avait vu sombrer très rapidement et avait veillé sur lui. Une fois sûre qu'il était paisible dans son sommeil, elle avait doucement quitté la chambre. Son absence dura une petite heure. La belle blonde était retournée au navire pour prendre quelques effets qu'elle avait rangé dans un sac, posé lui aussi à côté de l'armoire, près de son katana.
Sur le bateau de son équipage, elle eut la bonne surprise de retrouver son Elanion qui, était revenu là où il saurait qu'il retrouverait sa maîtresse à un moment ou à un autre. Il avait d'abord fait un peu la tête qu'elle n'ait pas donné signe de vie plus tôt. Cependant, un panel d'excuses et une belle lanière de viande séché eut tôt fait d'apaiser son humeur. Malgré tout, il se fit devoir d'accompagner sa belle, au cas où d'autres menaces se présenteraient. Tandis qu'elle préparait son sac, elle lui avait raconté ses aventures après qu'ils se soient quittés en lui spécifiant qu'elle avait rencontré une personne très gentille. Sachant qu'il resterait avec elle, Lilianna voulait s'assurer que Mistral et son caractère... difficile ne s'en prendrait pas au Phoenix. À son réveil, il faudrait toutefois qu'elle fasse les présentations en bonne et due forme.
Sur cette pensée, elle repartie en direction de l'auberge, prête à se confier des heures entières à des pages vierges. En effet, sachant qu'elle comptait rester veiller une partie de la nuit, l'amnésique avait voulu en profiter pour relater tout ce qui s'était passé. Tous les détails. Bons ou mauvais, elle n'avait jamais pensé à ne pas écrire. Après tout, il s'agissait de son histoire. Et cette partie de son histoire lui était des plus importantes. Ce journal, qui était son bien le plus précieux ne la quittait jamais et elle écrivait dedans quotidiennement. Le médecin avait ainsi tenu la plume pendant une partie de la nuit, s'arrêtant parfois pour aller vérifier l'état du jeune homme. Une fois qu'elle s'était assurée de sa température, avait vu que son souffle était calme et régulier, elle retournait à son écrit. Les minutes défilaient ainsi. Puis les heures. Au grand soulagement de la jeune femme, son compagnon avait passé une nuit sans complication. Au contraire, son visage montrait de l'apaisement. Il avait retrouvé des couleurs.
Si la pirate était restée aux aguets, voyant que l'obscurité du ciel se faisait moins dense, elle avait commencé à se détendre. Tant et si bien qu'elle s'assoupit paisiblement à son tour. Au final, cela ne faisait que deux heures qu'elle avait réussi à trouver le sommeil.
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Dim 21 Jan - 23:49
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Il avait sombré sourdement et brutalement dans le sommeil réparateur que son corps avait tant quémandé, sans qu'il ne daigne jamais l'écouter. Le coup de couteau qu'il avait reçu en dernier lieu l'avait exténué, avait ramené en avant bien trop de fatigue pour qu'il ne puisse continuer à l'ignorer décemment. S'il avait, depuis le temps, l'habitude de voyager d'une île à une autre en passant par les cieux, le blondinet ne pouvait nier qu'il s'agissait là d'un périple durant lequel il devait déployer de cataclysmiques efforts... Et quand bien même son corps commençait à s'y accoutumer, il lui restait encore un long chemin à parcourir pour endurer un calvaire si lourd sans avoir à broncher par la suite. Nakata, donc, avait eu la chance inouïe de profiter d'un lit, Lilianna à ses côtés pour s'assurer que tout irait bien... Et ce fut le cas. Le Phoenix avait rempli son office : la blessure avait été irrémédiablement gommée, et si le manque de sang avait été un handicap, il ne fut finalement véritablement pénible que sur un court laps de temps. Le musicien avait déjà vécu bien pire, comme il avait pu le souffler à sa séduisante doctoresse quelques instants avant de s'endormir si gourdement. Et une preuve éclatante en fut apportée lorsqu'il s'éveilla, au petit matin, bercé par les chants des oiseaux. Sans trop savoir combien de temps il s'était assoupi, le forban comprit d'un coup d'un seul que son corps tout entier en avait profité pour éponger les efforts qu'il s'était imposé. Se remémorant les derniers instants durant lesquels il avait été éveillé, le Fenice se redressa et balaya la pièce du regard. Il décela sans le moindre mal la blondinette, qui s'était assise auprès de la fenêtre, et qui avait également fini par se laisser emporter par Morphée à force de veiller sur lui. Elle était restée là toute la nuit durant... Un sourire peiné sur les lèvres, saisissant sans mal qu'il avait dû lui faire vivre une expérience fort peu agréable, le mythique entreprit de se redresser lorsque son regard croisa finalement celui d'un animal au pelage blanc, perché sur une armoire. C'était un petit oiseau, et s'il ne se remémorait pas en avoir jamais observé de semblable, le légendaire fut immédiatement frappé par sa beauté pure et éclatante. Ne faisant finalement que peu de cas de ce spectateur silencieux, malgré le regard lourd qu'il destinait au pirate, ce dernier quitta son lit et le débarrassa des draps tâchés de sang avec la plus stricte des discrétion. Puis il s'approcha de la demoiselle encore dormeuse.
Alors qu'il s'apprêtait à attraper Lilianna pour la soulever, aussi délicatement que possible, afin de la déposer sur le lit qu'il venait tout juste de quitter, l'artiste fut momentanément interrompu par un claquement de bec qui attira surprenamment son attention. Nakata redressa le regard, faisant face à l'Elanion qui lui jetait un regard sévère et quasiment paternel. Il allait sans dire qu'il s'agissait du compagnon de la doctoresse, et il avait l'air étonnamment protecteur pour un petit oiseau à l'apparence si délicate... un sourire sur les lèvres, le Phoenix dévoila les paumes de ses mains et susurra quelques paroles, juste assez fort pour qu'elles viennent flatter le gardien de la belle.
-Je n'ai rien. Tu vois. Rassure-toi. Je vais juste la déposer sur le lit.
Si le fabuleux volatile daigna déposer les armes, ce ne fut pas néanmoins sans le suivre du regard avec précaution. Doux et lent, le forban attrapa Lilianna et la souleva avec un sourire à la fois chaleureux et bienveillant. Puis, tendre, il la déposa sur le lit en prenant garde à ne pas la brusquer, déposant finalement sur elle sa propre veste en guise de légère couverture pour qu'elle n'attrape pas froid. Ce n'était pas un grand confort, mais c'était assurément mieux que les couvertures trempées de sang... Le Fenice se débarrassa de la chemise qu'elle avait récupéré la veille pour lui auprès du tenancier et enfila son T-shirt qui avait eu le temps de sécher. Puis il quitta la pièce, refermant la porte précautionneusement derrière lui, emportant en même temps la chemise. Il dévala les escaliers en remarquant que ceux-ci avaient été débarrassé de toute trace de sang puis vint se planter au niveau du bar, où le tavernier le scruta, incrédule.
-Mais... Enfin... Vous avez été poignardé hier... -Ne vous en faîtes pas, mon brave. J'ai une excellente constitution. Tenez, votre chemise... Je suis désolé. Il semble qu'elle ait pâti de son usage. Voilà quelques berrys pour vous remercier. -Ah, ça non. Hors de question. J'aurais l'air de quoi, si je facturais les victimes dans mon établissement ?
S'il semblait sidéré par l'étrange faculté du Phoenix à se remettre sur pied aussi vigoureusement, le tenancier n'en oubliait pas pour autant ses bonnes manières. Il jeta la chemise dans une poubelle proche, nonchalamment, et se dirigea vers la machine à café qu'il actionna tandis que le blondinet faisait un tour sur lui-même pour observer les lieux. Ici aussi, le sol resplendissait : les serveurs avaient dû se donner du mal pour gommer toutes traces de ce fait divers sanglant. Constatant la curiosité de l'ancien blessé, l'homme derrière le bar prit la parole d'un air amical, se saisissant d'un plateau sur lequel il déposa quelques viennoiseries, ainsi que les tasses de café qu'il venait de préparer.
-Vous en faîtes pas, monsieur. Vous y êtes pour rien. Et puis, si je puis me permettre... Un coup de couteau, c'est pas banal, pour une querelle amoureuse. Même ici, dans les lieux publics. Ça fait... Une bonne pub, paradoxalement. Les gens s'imaginent toujours qu'ils vivront une histoire fabuleuse dans un lieu sordide. 'Finissent déçus, en majorité. Puis, vous avez fait bonne impression, hier, au piano. D'ailleurs, vous avez pas du utiliser les deux chambres, si ? La demoiselle avait l'air vraiment très préoccupée par votre état. Je vous fais cadeau de la deuxième. -Merci beaucoup.
Ce tenancier avait l'air d'être quelqu'un de bien, sous ses aspects bourrus. Avec un sens du commerce indéniable, mais une bonté remarquable. Nakata posa son regard sur la scène, où il s'était la veille laissé aller à un solo de piano endiablé, lequel lui avait valu après coup plus d'un ennui. Il remarqua immédiatement que l'instrument avait déserté l'estrade, dorénavant remplacé par un duo de guitare. Il n'eut pas le temps de questionner le tavernier à ce sujet que ce dernier le renseignait, décidément fort observateur.
-On a un partenariat avec des 'zicos locaux, et deux trois autres bars. On fait tourner les instruments toutes les semaines. C'est pas grand chose mais ça nous permet de pas devenir fous en écoutant toujours les mêmes sons en boucle. Tenez. Prenez ce plateau, c'est la maison qui offre. Et me remerciez pas. On vous doit bien ça.
Il avait coupé court à la réponse de l'artiste et s'était momentanément éclipsé, se glissant dans les cuisines avec une rapidité insoupçonnée. Surpris mais pas choqué, le blondinet s'exécuta, remontant le plateau jusqu'à la chambre qu'il avait quitté quelques minutes auparavant. Il y avait a priori de quoi se réveiller agréablement : deux cafés, deux jus de fruit, un peu d'eau et quelques pâtisseries sèches, idéales pour commencer la journée sur une touche de douceur. Lorsqu'il pénétra dans la chambre, aussi silencieusement que possible, et qu'il remarqua l'elanion qui veillait toujours aussi assidûment sur Lilianna, il afficha un sourire attendri et déposa le plateau sur l'un des étages de l'armoire. Il prit place sur le sol, et tira d'une des poches de son pantalon un bout de papier plié plusieurs fois ainsi qu'un stylo. Il dévoila finalement un morceau de partition, raturée dans tous les sens, et s'appliqua à réaliser quelques ajustements par la pensée, concentré, tout en laissant à la demoiselle le temps de se reposer. Après tout, elle l'avait bien mérité...
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J'ai eu l'accord de Lilianna pour faire agir Mistral, son oiseau !
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Lun 22 Jan - 22:42
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Un faible gémissement et un petit nez qui se fronce furent les signes annonciateurs du proche réveil de la belle endormie. En tout et pour tout, sa nuit n'avait durée que quatre heures. Ouvrir les yeux n'était pas le moment le plus facile de la journée et de loin. Ce n'est que les paupières à demi-ouverte qu'elle se redressa doucement. Le bâillement émis fut si profond que ses yeux en devinrent humides. Elle frotta ses derniers encore dans son sommeil, assise avec la veste qui avait glissé pour se retrouver sur ses jambes. Toutefois, elle n'était pas encore assez émergé pour porter attention à ce qui l'entourait. Levant les bras pour s'étirer, elle se laissa retomber ensuite sur le coussin... Coussin ?
*Qu'est-ce que...*
La blondinette toucha ses jambes, y trouva la veste qu'elle porta à hauteur de ses yeux. C'était la veste de Nakata. Toujours allongée sur le dos, elle fit le lien entre les évènements et soupira. Puis, en pivotant sur le côté pour pouvoir mieux observer le reste de la chambre, elle trouva en effet le jeune homme assis, un papier à côté de lui qui avait sûrement dû le tenir occupé pendant qu'elle roupillait le plus tranquillement du monde.
- Bonjour... Laisse-moi deviner. Je me suis assoupie et tu m'as porté jusqu'ici ? demanda-t-elle avant d'ajouter en souriant tendrement. Merci.
Mistral déploya ses ailes avec lesquelles il donna de rapides coups dans l'air pour rappeler sa présence. Il avait déjà dû faire preuve d'une bonne patience pour ne pas venir picorer la tête de ce jeunot qui avait posé ses pattes sur sa maîtresse. Alors si en plus, cette dernière accordait plus d'importance à ce bipède, ça n'allait plus ! La demoiselle qui était habituée aux humeurs de son rapace le prit dans ses bras et lui caressa le dessus de la tête.
- Là, tout doux Mistral. Tu as droit à ton bonjour toi aussi. Tu as veillé sur moi, tu es un amour. Et tu as été gentil avec Nakata ?
Nakata ? C'était son nom ? Si c'est ça, alors oui. Lui, Mistral avait été sage comme une image. Après tout, Lili lui avait dit qu'elle avait rencontré quelqu'un. Il ressemblait bien à ce qu'elle lui en avait dit aux premiers abords. S'il avait attaqué directement il y a de cela quelques heures, non seulement il aurait risqué de réveiller sa belle mais en plus, il aurait pu la rendre triste s'il s'en était pris à lui à tort. L'Elanion avait donc attendu et observé. Lorsque ce blondinet avait fait mine de l'approcher, le rapace l'avait bien mis en garde. Et chose surprenante ! Plutôt que de l'ignorer et poursuivre -ce qui lui aurait valu le courroux et l'attaque de l'oiseau blanc- il avait arrêté son geste et avait assuré Mistral de ses bonnes intentions. Ce dernier avait donc laissé couler. Sa belle aurait plus de confort là où il l'installait. Mais il s'était tout de même rapproché pour pouvoir rester aux aguets. Finalement, le bipède n'avait rien tenté. En réponse à sa belle, il émit un petit cri avant de quitter ses bras pour venir se poser sur la tête du Phoenix en faisant attention à ne pas enfoncer ses serres. Mistral exprimait ainsi un début d'approbation tout en montrant, en étant à cette place, qu'il lui était hiérarchiquement supérieur. Il resta quelques secondes en battant des ailes et acheva son petit tour en se posant à nouveau sur la tête de lit. La jeune femme fut avant tout surprise mais partie vite d'un petit rire cristallin.
- Je pense qu'à sa manière il t'a reconnu. C'est assez surprenant d'ailleurs. En général, il est plus... méfiant envers les gens et a le coup de bec assez facile.
Quand ce n'était pas les serres ! Cet échange lui avait laissé le temps de sortir tranquillement du demi-sommeil dans lequel elle comatait encore quelques minutes auparavant. Elle continua ensuite à partager sa pensée à haute voix.
- Lui as-tu fais quelque chose pendant la nuit ? Comme te transformer en phénix et lui parler dans son langage ? Entre oiseaux, vous vous comprenez peut-être.
Le médecin hésita entre le rire et le sérieux. Elle avait sorti cette idée plus par amusement qu'autre chose mais peut-être que la compréhension du langage des oiseaux venait en cadeau avec le fruit du démon. Elle espérait toutefois qu'elle n'était pas allée trop loin.
- Excuse-moi. J'espère que tu ne l'as pas pris comme une méchante blague... Je trouvais cela juste adorable. Je ne vois pas souvent Mistral faire preuve de complicité avec quelqu'un.
S'asseyant sur le lit, la pirate prit enfin conscience qu'un charmant plateau attendait avec dessus quelques délicatesses pour le réveil. Du café, du jus de fruit, des petits gâteaux. Était-il parti chercher tout cela à son réveil ? Décidément, le blondinet était vraiment une personne dotée d'une attention incroyable envers autrui. Dire qu'elle venait peut-être juste de lui faire une remarque blessante. Elle eut honte d'elle-même. Quittant le lit pour venir s'asseoir à côté de lui, elle rapprocha le plateau d'eux avant de prendre un petit gâteau sec dans sa main et le lui tendre. Malgré le peu d'heure de sommeil, elle avait pu récupérer des forces et se sentait d'humeur euphorique et pleine d'énergie pour entamer une nouvelle journée et voulait que son compagnon puisse partager cette joie qui était la sienne.
- Tiens. Voici puissant phénix, une offrande pour me faire pardonner, déclama la demoiselle avec une petite moue à faire fondre.
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Mar 23 Jan - 17:20
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Lorsqu'il entendit et sentit que la demoiselle commençait à se réveiller, l'artiste quitta sa partition raturée pour lui jeter un bref regard souriant et bienveillant. Elle avait l'air encore assez endormie, et devrait avoir besoin de temps pour s'extraire pleinement de cet état semi léthargique, mais le blondinet imaginant qu'elle manquerait d'énergie pour toute la journée à venir. Elle ne s'était pas reposée aussi longtemps qu'il ne l'aurait cru, dans le fond... Les cafés n'avaient fort probablement pas même eu le temps de refroidir, cueillis qu'ils étaient par les rayons naissants du soleil. Ainsi, lorsqu'elle lui adressa un salut, il le lui rendit en l'enjoignant de ne pas se surmener avec une attention certaine.
-Bonjour. Ne me remercie pas... Tu n'as pas dormi beaucoup, à cause de moi. Ne te force pas.
Il retourna à son exercice artistique tandis qu'elle achevait de s'extirper du lit, le tout en saluant son oiseau au passage, et ne quitta sa partition des yeux que sous la surprise, lorsque ledit oiseau vint se placer au sommet de son crâne. Avec un sourire égaillé, le musicien ne tenta pas de chasser cette présence envahissante et laissa au contraire l'animal parti lorsqu'il en eut l'envie. Il n'avait guère envie de se fâcher avec le compagnon de Lilianna si promptement, d'autant plus qu'il n'avait finalement pas vraiment l'air d'être un mauvais bougre... Il était peut-être juste trop protecteur et possessif vis-à-vis de sa maîtresse. Et cela se comprenait sans mal : elle était adorable, et ceux qui voulaient profiter de sa candeur devaient être innombrables. Mieux valait qu'il y ait toujours quelqu'un pour la prémunir de la méchanceté et de la bêtise des hommes... Fut-ce un simple rapace. Le Fenice, donc, reporta ensuite sa pleine attention sur la jeune femme blaguait à son égard, quant à sa condition de zoan mythique. Il afficha une moue faussement agacée, levant les yeux au ciel, mais se rattrapa bientôt avec un léger rire franc. Rares étaient ceux qui le comparaient au commun des volatiles, dans les faits : la plupart n'osaient tout simplement pas se laisser aller à un humour aussi douteux face à un homme capable de régénérer la moindre de ses blessures. C'était du bons sens assez évident. Mais la doctoresse n'avait à vrai dire pas grand chose à craindre du Phoenix : même si elle l'avait frustré, agacé ou courroucé, il aurait conservé son sang froid et aurait su retrouver sa sérénité sans trop de mal, face à elle. Il ne pouvait pas imaginer qu'elle pense mal à son égard : si elle le rendait mal-à-l'aise ou si elle le blessait, ça ne pouvait être que par mésentente, quiproquo ou maladresse. Les autres hypothèses n'étaient pas viables.
Tandis qu'elle se rattrapait en évoquant le côté solitaire de son compagnon et qu'elle se redressait pour attraper le plateau qu'il avait déposé quelques minutes auparavant, le forban sourit et répondit à son tour, apportant quelques précisions quant aux compétences qui accompagnaient celle extraordinaire de pouvoir encaisser n'importe quelle blessure sans avoir à s'en faire pour sa propre vie.
-J'ai toujours été doué avec les animaux. Ils sont généralement plus francs et plus spontanés que nous, les humains. Mais mon fruit n'y est pour rien. Je ne les comprends pas. Pas totalement, en tout cas.
Avec le temps et à force de vivre au contact de la nature, l'artiste avait su apprendre à apprivoiser toutes sortes de petites bêtes, à décoder leurs mimiques, leurs comportements et leurs habitudes. Il savait a priori retranscrire les messages et les intentions que véhiculaient les mouvements et les bruits parfois imperceptibles de tout un tas de spécimens différents et bien distincts, mais ne pouvait pas aller jusqu'à entretenir une véritable conversation avec eux... A moins de passer par la musique. C'était pour cela qu'il appréciait tout particulièrement cet art si noble et si universel : il permettait de transmettre des émotions par-delà le langage. Tandis qu'elle se faisait pardonner en lui tendant une offrande, Nakata se mit à sourire de plus belle, définitivement conquis par son air délicieux et avenant. Il attrapa le biscuit avec délicatesse puis répondit en haussant les épaules, non sans humour :
-J'imagine que je peux laisser couler... Pour cette fois.
Il plia son morceau de papier et le rangea à nouveau dans son pantalon avant de se saisir de son verre de jus de fruit, qu'il descendit de moitié d'un coup d'un seul. Il n'avait que très rarement droit à des petits déjeuners aussi agréables et aussi complets : lorsqu'il voyagé en solitaire, il ne s'encombrait pas d'une nuit à l'auberge et d'un repas digne de ce nom, à moins de se le voir offrir au cours de ses pérégrinations par quelque tavernier charmé par ses dons artistiques. L'échange était par ailleurs souvent plus mercantile qu'autre chose : il se produisait toute la nuit durant et avait en contrepartie la possibilité de jouir d'une chambre pour se reposer et d'un repas pour récupérer. Néanmoins, pour le coup, le Fenice n'était pas malheureux d'avoir choisi de passer cette petite escale en une si délicate compagnie : cela lui changeait de la routine, et cela lui permettait de sociabiliser un peu dans des conditions optimales.
-C'est le tenancier qui nous a offert le plateau. Il a aussi dit qu'on n'avait pas à payer la deuxième chambre. Il a l'air plutôt sympa.
Converser un peu autour d'un petit repas, c'était modeste, mais appréciable. D'une certaine manière, c'était un excellent moyen de commencer la journée sans laisser la pression de la veille les envahir et les malmener outre mesure. Après toutes les péripéties qu'ils avaient dû écumer, ils avaient bien droit à un petit peu de réconfort, non ?
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Fenice Nakata
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Mer 24 Jan - 14:28
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Enchantée qu'il accepta son symbole de réconciliation -qui sait, il aurait pu ne pas aimer les biscuits- Lilianna prit l'un des gâteaux pour elle et croqua dedans sans plus attendre. Il n'y avait pas à dire, rien ne valait un bon petit déjeuner pour entamer la journée. Qui plus est, elle avait la chance d'avoir vu son souhait se réaliser : pouvoir le voir aujourd'hui également. Évidemment ce souhait avait été exprimé la veille avant que de fâcheux évènements ne l'amène à partager la chambre du blondinet. Dans une situation moins mouvementée, ils se seraient quittés après le repas ou du moins l'aurait-il ramené à sa chambre au vu de la petite somnolence dont elle avait été victime. Là, elle aurait passé la nuit dans son lit à profiter d'une belle nuit de sommeil. Néanmoins, qui aurait assuré que les deux compagnons se seraient revus le lendemain ? Certes, la demoiselle espérait qu'il avait autant apprécié leur soirée qu'elle, mais il n'habitait pas cette île et tout comme elle, il faudrait bien qu'il reparte à un moment donné.
C'est cette pensée qui traversa la jeune femme alors qu'elle prenait sa tasse empli de ce liquide noir, magique, appelé café. Le plus souvent, elle préférait le prendre avec une bonne dose de lait et du sucre mais étant donné la nuit raccourcie à laquelle elle avait eu droit, un petit coup de fouet ne pouvait pas lui faire de mal. Heureusement, elle n'aurait pas à le boire sec. Sur le plateau étaient disposés de petits sachets de sucre roux. Le médecin en prit un de sa main libre et déchira le papier avec ses dents avant de verser le contenu des petits cristaux dans sa boisson chaude. Cela ne suffit pas à oublier que sa séparation avec Nakata arriverait tôt ou tard. Cependant, elle éloigna cette idée pour le moment, préférant se consacrer au temps qui leur était encore accordé. Fut-ce une heure ou une journée, tant qu'aucun des deux parti ne devait ou ne voulait quitter l'autre, ils pourraient prolonger cette belle rencontre. Après avoir pris une gorgée de café, elle répondit à sa dernière remarque avec un sourire non-feint.
- C'est vrai. Sa soirée a été plutôt mouvementée. Espérons qu'aujourd'hui sera un peu plus calme.
Se disant, la blondinette reprit son petit-déjeuner tranquillement. Les rayons du soleil, maintenant bien levé, qui traversaient la fenêtre lui réchauffaient doucement le dos. Mistral de son côté sommeillait un peu de son côté. Une poignée de minutes plus tard, Lilianna profita de reposer sa tasse pour récupérer son journal resté ouvert. Levant la tête vers le Phoenix, elle eut un petit sourire.
- Le fameux journal dont je te parlais hier.
Elle tourna plusieurs pages, par habitude car il lui arrivait souvent, lorsqu'elle n'écrivait pas, de le consulter pour relire des anecdotes ici ou là. C'était un passe-temps comme un autre et c'était parfois amusant de redécouvrir les états dans lesquels elle se trouvait à tel ou tel instant. La blondinette se redressa un peu voyant qu'elle avait légèrement glissé. Ce mouvement eut pour effet pendant quelque secondes de laisser les pages du journal s'espacer dans l'air, faisant tomber quelque chose de l'ouvrage qui glissa entre Nakata et elle. Il s'agissait de la photo que sa mère avait mise dans le livre pour sa fille. Une photo de Lilianna en compagnie de ses parents. Sur le cliché la jeune femme était beaucoup plus jeune, une enfant même. Pourtant, elle ressemblait déjà à sa mère. Les mêmes long cheveux dont seule la nuance de blond variait.
- Ah, zut, fit la jeune fille en s'en rendant compte.
Ce jeune pirate en avait déjà beaucoup appris sur notre amnésique préférée qui déjà ne parlait presque jamais de son état. Preuve étant, hormis son capitaine, nul dans l'équipage ne connaissait ce fait qu'elle avait voulu garder secret. Elle ne souhaitait pas être considérée autrement par ses compagnons à cause de cela et qu'ils ne s'inquiètent pour rien. Et puis, de manière générale, c'est un problème qu'elle préférait traiter seule. Or, ce garçon à côté d'elle avait non seulement été mis dans la confidence la veille mais en plus, il venait d'avoir droit à un cliché d'elle encore gamine. Et pour le coup, si elle lui avait annoncé volontairement ses problèmes de mémoire, la photo, elle, n'était pas prévue au programme. Récupérant l'image, elle vint la replacer précautionneusement à sa place. Le journal fut refermé et placé à côté d'elle en attendant qu'elle finisse de manger. Puis, dans le but de changer de sujet mais aussi parce que cela l'intéressait, elle interrogea Nakata les prunelles posées sur lui dans l'attente de sa réaction.
- Est-ce que tu serais intéressé par une promenade en ville après le petit-déjeuner ou tu as autre chose à faire ? Avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas beaucoup eu le temps de faire du tourisme.
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Jeu 25 Jan - 13:10
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Le repas, quoi que léger, fut salvateur du point de vue du forban qui profita de l'occasion pour achever de récupérer son énergie dépensée la veille. Certes, une bonne nuit de sommeil lui avait permis de se remettre au moins partiellement de sa perte de sang colossale, mais il n'en avait pas moins été exténué et avait dorénavant grand besoin de reprendre des forces. Cela ne l'empêchait pas de se focaliser sur Lilianna, si agréable compagnie, avec laquelle il prenait un plaisir fou à converser. Alors qu'il ne se côtoyaient que depuis quelques heures, il avait l'impression d'être si lucide et si sincères en sa présence que cela ne l'aurait pas étonné d'apprendre qu'ils avaient à la vérité toujours vécus ensemble. Un petit quelque chose chez cette nouvelle amie lui soufflait constamment d'être authentique, d'assumer sa propre personne, l'aidait à prendre confiance et à faire preuve d'encore davantage d'assurance qu'il n'en possédait déjà de prime abord. Nakata n'avait jamais été quelqu'un de très farouche et d'intimidable : c'était un artiste, un homme de scène, un aventurier qui ne rechignait jamais devant une foule ou même une ovation. Il en fallait beaucoup pour l'impressionner et le déstabiliser... Mais cela ne l'empêchait pas d'être précautionneux, lucide et raisonnable. Néanmoins, depuis qu'il avait avoué à la jeune femme sa condition de forban, et qu'elle le lui avait bien rendu en lui retournant cette révélation, le virtuose avait l'impression tenace qu'il pouvait absolument tout lui dire, tout lui confier, sans avoir à craindre de conséquences fâcheuses et regrettables. Il profitait donc de cette rencontre et de cette proximité de tout son saoul lorsqu'elle dévoila le journal dont elle usait pour rédiger et collecter ses mémoires, afin de combattre comme elle le pouvait son amnésie terrible. Le Fenice, curieux mais pas indélicat, arqua un sourcil sans poser de question supplémentaire, laissant à la doctoresse le soin de le consulter distraitement. Lorsqu'elle laissa une photo s'échapper des pages, le Phoenix posa machinalement son regard sur le cliché, et constata qu'il présentait la demoiselle qui lui faisait face, bien plus jeune, et encadrée par deux parents aimants. Un sourire affectueux enchanta son faciès tandis qu'il attrapait ledit cliché en le tendant à Lilianna, profitant de l'occasion pour lui poser une question qu'il n'espérait pas indiscrète.
-Ce sont tes parents, n'est-ce pas ? Tu leur ressembles.
Si c'était là une bien simple question, que n'importe qui avait certainement prononcé plus d'une fois dans sa vie, elle était également une espèce de cap dans leur relation et l'artiste saisissait cette notion sans peine. C'était comme si la routine évanouie naguère de Lilianna s'invitait et s'exposait à ses yeux, lui dévoilant ce qu'elle avait de plus profondément enfouie en elle. Il ne pouvait qu'apprécier cet état de fait qui, une fois de plus, lui donnait l'impression certes hypothétiquement trompeuse mais néanmoins bien présente qu'il s'était rapproché d'elle et commençait à la connaître plus intimement qu'auparavant. Tout en s'étirant longuement, un bâillement ostensible s'échappant de sa mâchoire, son corps s'éveillant progressivement et retrouvant l’entièreté de ses fonctions athlétiques, Nakata considéra la proposition de la blondinette et y sourit avec joie. Il espérait qu'elle lui ferait une proposition similaire, aurait pu prier des heures pour qu'elle ne lui fausse pas compagnie d'un coup d'un seul, après cette soirée extraordinaire à bien des égards qu'ils avaient partagée. C'était désormais acté : elle n'avait pas l'air de vouloir achever leur rencontre sur un petit-déjeuner certes enchanteur, mais néanmoins pourvu d'une banalité affligeante. Lui ne pouvait que s'en réjouir : c'était là un sentiment pleinement partagé, et qu'il assumait sans le moindre mal. Il se redressa d'un bond, preste et pressé, et hocha la tête avec conviction avant de lui répondre, le tout emprunt d'une légèreté indéniable.
-Bien sûr que ça m'intéresse ! Je risque d'être un piètre guide, puisque je ne connais rien ici... Mais j'essaierai à tout le moins de me montrer d'agréable compagnie.
Lorsqu'elle annoncerait être prête, il attraperait le plateau et dévalerait les escaliers avec l'empressement d'un enfant. Il rendrait les clés au tavernier, ne sachant pas s'ils reviendraient loger là la nuit prochaine, ainsi que le plateau désormais vide, non sans le remercier une fois de plus quant à son comportement urbain et civilisé. Puis le Fenice ouvrirait la marche et tiendrait la porte à la demoiselle, l'invitant à sortir profiter de cette matinée fraîche mais dûment ensoleillée, qu'un vent parfumé de fragrances florales viendrait bientôt parfaire et sublimer. Finalement, toujours plus galant et romantique, le musicien inviterait Lilianna à lui prendre le bras afin de la guider au travers de cette ville particulièrement touristique, sage précaution afin de ne pas se perdre de vue. Naïf et volontaire, il ne tarderait pas à lui poser une interrogation simple mais cruciale :
-Il y a quelque chose que tu veux aller voir en priorité ? Le centre-ville, le port ?
Pour le peu qu'il en savait, Attraction Town n'était pas réputée pour son histoire dense, son architecture élaborée ou sa culture savante, mais plutôt pour ses mœurs entêtants... Ainsi, leur visite risquait fort d'être avortée et moins intéressante que ce à quoi ils s'attendaient, mais le criminel était parfaitement prêt à en courir le risque. Si s'ennuyer était le prix à payer pour profiter encore un peu de la présence de Lilianna, il se ravirait volontiers de l'être, jusqu'à la mort s'il le fallait !
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Ven 26 Jan - 0:14
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
L'artiste n'avait pas fait de remarques qui eut mis notre médecin mal à l'aise au sujet de la photographie, se contentant de demander s'il s'agissait bien de ses parents. Question à laquelle elle avait répondu à l'affirmative d'un petit hochement de tête. Bien que la ressemblance était plutôt flagrante, la jeune femme était contente de pouvoir être identifiée comme leur fille. Elle leur ressemblait physiquement, partageait aussi quelques traits psychologiques avec ses géniteurs, même si elle avait emprunté une voie différente de la leur. Ils n'étaient que de simples civils après tout alors que leur progéniture menait une vie de "criminelle".
Or, cette dangereuse criminelle avec son nouveau partenaire criminel allaient s'adonner à la plus criminelle des activités : une promenade matinale.
Après avoir fini le dernier gâteau et vidé son verre de jus, la demoiselle se redressa, prit son journal avec elle pour se diriger ensuite vers le sac qu'elle avait ramené la veille. Elle préférait ranger le carnet en sureté. C'eut été bête de le laisser traîner au sol et se rendre compte par la suite qu'elle l'avait égaré. La jeune femme referma ensuite son bagage qu'elle installa sur son épaule, attacha son épée à sa ceinture et s'assura finalement qu'elle n'avait rien oublié. À peine eut-elle annoncée à Nakata qu'ils pourraient bientôt partir que ce dernier fila comme une flèche sous le regard surpris mais rapidement amusé de la pirate. Il avait emporté avec lui le plateau de nourriture... Encore une délicate attention de sa part dont il semblait à la demoiselle de n'avoir cesse d'être comblée. Cette dernière se dépêcha d'aller à la fenêtre pour l'ouvrir afin que Mistral puisse s'envoler librement sans être obligé de voler à l'intérieur du bâtiment. Finalement, elle récupéra le plateau qu'elle avait elle-même ramené le soir précédent. Balayant la chambre d'un dernier regard, Lilianna constata avec satisfaction que le tout était en ordre. Les employés viendraient récupérer les draps couverts de sang lorsque serait venu le temps du nettoyage de la pièce qui se ferait certainement avant que d'autres personnes ne prennent leur place.
Marchant d'un pas plus tranquille que son compère, la blondinette remit le plateau à l'aubergiste avec un grand sourire auquel elle ajouta des remerciement réitérés, espérant que cela serait suffisant pour traduire sa gratitude. Esquissant un geste pour sortir une bourse, le tenancier refusa d'un geste de la main, lui apprenant que le jeune homme qui l'accompagnait avait déjà tout réglé. Aussi bien la chambre que le dîner. Stupéfaite, elle ne put que saluer le brave homme avant de tourner les talons. Le musicien l'attendait porte ouverte sur l'extérieur. En approchant, elle sentit le parfum léger, mais bien présent, de fleurs l'accueillir tandis que le ciel d'un bleu aveuglant, promettait aux couples de l'île une journée ensoleillée. Elle fut tirée de sa douce torpeur par ce jeune homme qui ne s'arrêtait plus de montrer galanterie sur galanterie. L'intéressé lui tendait un bras, l'escortant ainsi avec élégance comme le serait une fille de haute naissance. Acceptant avec plaisir l'offre, Lilianna glissa son bras sous celui de l'oiseau de légende et le déposa avec délicatesse.
Comme quoi, ce n'était pas tous les pirates qui passaient leur vie à échafauder des plans de conquêtes, comploter contre l'ordre public sans arrêt et préparer des mauvais coups. Eh bien non ! Les deux jeunes gens en étaient la preuve vivante ou alors il faudrait trouver une nouvelle appellation qui définirait mieux la catégorie dans laquelle ils se situaient. Pour le moment, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un homme et d'une femme se demandant ce qu'ils pourraient bien visiter. La blondinette resta songeuse un instant face aux choix que lui proposait son ami. Le centre-ville ou le port ? À vrai dire, si elle allait au port, elle craignait de rencontrer un membre de son équipage voire Tora lui même. Ce dernier surtout ne manquerait pas l'occasion de se montrer malicieux. De plus, malgré l'affection qu'elle leur portait, le médecin préférait passer cette journée encore en compagnie du Phoenix. Le port serait donc exclu pour le moment.
- J'opterais plutôt pour le centre-ville. Il y a sûrement des choses intéressantes à voir ! déclara la belle blonde.
Ils s'étaient mis en marche dans les rues où déjà plus personnes par groupe de deux, déambulaient sur le chemin, la plupart roucoulant comme des tourtereaux. De jour, la ville dégageait une aura différente. Plus calme, apaisante. Les lumières des lampadaires et des bars où se retrouvaient nombre de couples, étaient éteintes. À l'inverse, plusieurs commerces dont les portes fermaient à la tombée du jour étaient maintenant ouverts, allant pour certains jusqu'à dévoiler une partie de leurs stocks sur des étales à l'entrée de la boutique. Les magasins qui plus est, même s'ils se rassemblaient tous autour du thème principal de l'île variaient les uns des autres. Il y avait des fleuristes qui proposaient des bouquets à offrir à l'élu(e) de son cœur, des pâtisseries mettant en avant leur savoir faire pour offrir aux amoureux de quoi déguster des gâteaux grands ou en petites bouchées, décorés selon des motifs délicats et des couleurs douces, qui rappelaient sans cesse la tendresse. Alors qu'ils marchaient, Lilianna repensa à ce qu'elle souhaitait lui dire un peu plus tôt, au sortir de l'auberge, avant qu'il ne l'entraîne avec courtoisie dans une si charmante promenade. La pirate leva les yeux vers le blondinet avant de prendre la parole.
- Pour la chambre, tu ne voudrais pas que je te rembourse ? Totalement ou ne serait-ce qu'en partie. Tu as déjà payé le repas après tout. Je me sentirais mal que tu ais tout pris à ta charge...
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Sam 27 Jan - 0:22
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Après un instant d'hésitation, la demoiselle se prononça en faveur du centre-ville, optant à une balade imprégnée par l'essence même de cette ville que d'aucuns qualifieraient bien volontiers de décadente, mais que le Phoenix trouvait plus justement curieuse et surprenante. Leurs pas les guidèrent bientôt à travers les rues locales, et ils eurent l'occasion de croiser quelques couples bienheureux et suintant la bonne humeur. D'une certaine manière, cela participait à la féerie si particulière qui embaumait les environs, en même temps que le parfum fleuri tenace que Nakata envisageait fortement artificiel. Il était rare qu'une ville recèle d'autant d'effluves douces et sucrées, même parmi les paradis touristiques... Néanmoins, que l'origine de ces odeurs soit naturelle ou humaine, le fait était que tout semblait irradier de perfection. Chaque pierre, chaque élément du décor, chaque personne semblait comme sublimée, comme transcendée par cette atmosphère enivrante... Jusqu'à sa compagne du jour, qui s'était accrochée doucement à son bras et qui, encore plus que la veille, lui inspirait un sentiment rassérénant de plénitude. A ses côtés, le forban avait l'impression d'avoir gâché des années de sa vie dans des voyages grotesques et qui, de manière générale, n'avaient eu aucune finalité véritablement constructive. Ce constat acerbe, celui-là même qui lui soufflait que son existence pénible n'était ni plus ni moins qu'absurde, tant avant qu'après sa désertion de la marine, ce constat acerbe donc lui sautait dorénavant aux yeux plus violemment que naguère. Le musicien savait reconnaître une beauté harmonieuse lorsqu'il l'observait, et c'était assurément la symbiose que lui rappelait Lilianna en marchant paisiblement à ses côtés. Fort de ce qu'il estimait être une chance inouïe de pouvoir seulement profiter d'encore quelques heures à ses côtés, le Fenice l'entendit finalement s'enquérir de l'argent dépensé à la taverne. Elle proposait de le rembourser, ne fut-ce qu'en partie... Hésitant dans un premier temps, ne voulant pas transformer cette expérience en souvenir désagréable pour sa nouvelle amie, il en vint finalement à avoir une idée qui pouvait leur convenir, à l'un comme à l'autre.
-Non... Ce ne serait pas juste de ma part. Je t'ai causé beaucoup d'ennuis et tu n'as même pas pu te reposer convenablement ! Mais si tu tiens à me rendre la pareille... Sache que j'adorerais prolonger notre promenade avec un repas ensemble, ce midi.
Si elle se sentait trop mal à l'aise de lui laisser à lui la pleine charge financière de leur escapade agréable, il pouvait bien lui proposer une mince contre-partie en lui offrant d'autres occasions pour compenser... lui, de son côté, pourrait de toute manière y trouver une satisfaction sourde qui, seule, comptait à ses yeux à cet instant précis. Passer encore un peu de temps en sa mirifique compagnie... Profiter de cette merveilleuse aventure qu'était cette proximité singulière, presque familière, quasiment ancrée en lui malgré leur rencontre encore bien trop récente. Cependant, le musicien n'eut pas l'opportunité de se réjouir de la réponse de la blondinette : avant que celle-ci n'ait l'occasion d'y réagir, une tierce personne vint se joindre à eux, brisant malencontreusement l'intimité qu'ils avaient su instaurer. Ne relâchant pas le bras de sa compagne pour autant, Nakata jeta un coup d’œil interloqué à l'inconnu, qui s'avéra rapidement être une sorte de crieur public, vêtu d'un tablier aux couleurs d'une pâtisserie locale.
-Vous êtes adorables, tous les deux ! Je travaille pour la Pâtisserie Tendresse, située juste au coin de la rue. Nous offrons aux jeunes clients leurs premières consommations. N'hésitez pas à vous y rendre !
Le type ne leur laissa pas vraiment le temps de répondre, se désintéressant d'eux aussi promptement qu'il avait pu les interpeller, s'en retournant vers d'autres clients potentiels qui passaient par là. Un peu surpris par cette démarche, mais envisageait que l'opportunité était peut-être bonne, l'artiste proposa finalement à Lilianna :
-C'est un peu tôt pour retourner manger, mais... Après notre balade, on pourrait y revenir, non ?
La proposition était lancée, restait à savoir ce que la blondinette en pensait ! Nakata ne faisait pas de fixette particulière sur cet établissement, mais il appréciait l'audace et trouvait la démarche intéressante. Certes, ce genre de racolage pouvait aboutir à une désillusion ou, à tout le moins, à un résultat décevant... Mais il avait confiance et estimait que n'importe quelle expérience pouvait être appréciable en pareille compagnie. Dans le pire cas de figure, la pâtisserie serait d'une piètre qualité, et ils n'auraient qu'à aller chercher un autre endroit où s'installer pour satisfaire leur faim... Ce n'était pas ce genre de boutiques qui manquaient sur Attraction Town, loin de là. En tout cas, en attendant de se décider, les deux jeunes voyageurs pourraient continuer paisiblement leur excursion au cœur de cette ville aux fragrances exceptionnelles. Il n'y avait semblait-il rien qui puisse véritablement entacher ce parfum d'amour qui les entourait, partout où ils aillent... S'il n'avait jamais été très à l'aise sur West Blue, pour le coup, le pirate ne pouvait qu'admirer sa décision d'aller y faire un tour. C'était grâce à celle-ci qu'il avait droit à ce moment fantastique.
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Mer 31 Jan - 16:48
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
La jeune femme en entendant le début du discours du blondinet, sentit poindre une note de déception. Le sentiment n'eut toutefois pas le temps de subsister bien longtemps car ce dernier renchérit avec une proposition plus qu'alléchante. Un repas ? Un de plus ? Si certains escomptaient encore que Lilianna le lui refuse, c'est qu'il leur fallait revenir en arrière et se rejouer un certain nombre d'heures. Pour les autres la réponse ne put qu'être évidente. Elle n'essaya même pas de cacher la satisfaction que cette offre lui apportait et se faisant, répondit d'un ton enjoué. Du moins s'apprêtait à le faire.
Elle n'eut pas le temps de lui dire "Ce serait avec plaisir ! Si tu as envie de quoique ce soit, n'hésite pas à m'en faire part" que la magie de cette île opéra de nouveau. La demoiselle, étonnée, en aurait pensé que cet endroit était doté d'une volonté propre lorsque celui-ci crut bon de mettre sur leur chemin un crieur public qui apparu devant eux comme un petit diable sorti de sa boîte. Le temps de leur vendre l'établissement qu'il servait, l'homme s'éclipsa comme il était venu. La blondinette resta un instant sans voix, suivant le bonhomme des yeux quelques instants qui jouaient à d'autres couples le même tour. Elle se demandait si elle et Nakata avaient eu la même expression qu'eux sur le visage. Ce dernier d'ailleurs la tira de sa contemplation, pour la ramener à lui. Son compagnon avait-il trouvé un certain charme à cette approche ? Que ce fut pour cette raison ou une autre, Lilianna s'en tenait tout de même à ce qu'elle pensait plus tôt, à savoir lui laisser pleinement le choix. Regardant tout de même le musicien en clignant des yeux à plusieurs reprises, encore sous l'effet de cette présentation éclair, elle ne put s'empêcher de dire.
- Je me demande si le reste du personnel sera aussi énergique que lui... Puis, secouant doucement la tête pour revenir à leur balade, elle ajouta seulement. En tout cas, ils ont un nom charmant.
Reprenant la marche, la demoiselle continuait à regarder avec intérêt les alentours. Accompagnant les senteurs florales omniprésentes au sein de la ville, leurs oreilles purent après quelques mètres percevoir petit à petit le bruit de l'eau. Au fil des pas, celui-ci se ferait progressivement plus distinct. Attirée par ce bruit apaisant, la blondinette entraîna le forban par le bras avec pour idée de trouver l'origine du bruit. S'il y avait de l'eau quelque part c'est peut-être qu'il y avait une fontaine, un cours d'eau ou quelque chose dans le genre. Ou peut-être une fontaine de vin ou de chocolat ? Qui sait avec cet endroit. À choisir, Lilianna avait une préférence pour la seconde option mais fabulations gourmandes mises à part, elle aurait bien aimé voir ce qu'il en était. Brutes ou travaillées, en pierre ou dans un autre matériel, les fontaines avaient généralement une architecture agréable à regarder. Et puisqu'ils étaient dehors pour jouer les touristes, c'était une belle opportunité de voir un élément peut-être marquant du décor, bien qu'Attraction Town dans son ensemble avec son ambiance si particulière méritait sa place dans le guide des destinations touristiques.
C'est en tournant à un angle, que les deux jeunes gens arriveraient sur une rue parallèle, au sol pavé. L'objet de leur recherche se trouvait sur la droite, un peu plus loin. Une fontaine aux bords de pierres, lisse, de forme hexagonale, au centre de laquelle trônait la statut d'un homme et d'une femme dos à dos, les doigts entrelacés.
Quittant momentanément le bras du Phoenix, la doctoresse amnésique s'approcha de la structure pour pouvoir en apprécier davantage les détails. Hormis la statue, l'autre élément notable de cette fontaine se trouva être une gravure dans la pierre d'une superstition locale qui se résumait en ces termes. Une rose rouge dont les pétales feraient office d'offrande à la statue. Chacun son tour doit offrir un pétale. Et ce, jusqu'à ce que le dernier pétale soit être offert sans tricherie. Un nombre pair sera de bon augure. Un nombre impair sera synonyme de malheur. C'était bien le genre de superstitions que l'on retrouvait fréquemment dans ce genre de lieux. Or, la demoiselle n'était pas très superstitieuse. Pourtant, elle trouvait que la pratique avait quelque chose de romanesque. En effet, le bassin de la fontaine était parsemé de pétales rouges dansant paresseusement sur l'eau. Montrant du doigt la gravure, Lilianna chercha le regard de l'artiste avant de reporter son attention sur l'eau habillée de petits éclats vermeille.
- Tu as vu ? Je trouve que c'est vraiment ravissant. Puis, elle ajouta après quelques secondes de silence. Est-ce que tu voudrais qu'on essaie ? Je ne crois pas spécialement à ce genre de choses mais je suis curieuse de connaître la prédiction de cette statue.
Après tout, ce n'est pas parce qu'on n'y croyait pas qu'on ne pouvait se permettre de s'amuser un peu. Le destin jouerait-il en leur faveur ? Si l'augure était favorable, cela voudrait-il dire qu'elle serait amenée à revoir ce jeune homme à l'avenir. Qu'ils resteraient en contact peut-être ? Qu'ils conserveraient une bonne relation même à des milliers de lieux loin de l'autre ? Le temps le leur apprendrait bien. Mais pour le moment, cette croyance populaire avec éveillé un petit côté joueur chez Lilianna.
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Ven 2 Fév - 11:26
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Finalement, leur balade reprit, dans la quiétude féerique d'Attraction Town. Le blondinet, tout abandonné qu'il était à cette promenade charmante, ne perçut qu'après coups les doux clapotis de l'eau, se laissant bien plus volontiers porté par les senteurs printanières et les fragrances sucrées que par les sons assurément moins remarquables qui les accompagnaient au travers de cette ville séduisante, et ce malgré ses compétences en tant que musicien. Autant dire qu'il fut légèrement désarçonné par l'empressement et l'engouement de Lilianna, qu'il ne chercha néanmoins pas à nuancer ou à refréner. Ils visitaient tout deux une île où ils n'avaient strictement jamais mis les pieds, autant en profiter jusqu'à ce que leur curiosité insatiable soit comblée... Dans tous les cas, Nakata se laissa donc entraîner, suivant d'un pas mesuré la demoiselle qui le précédait désormais. Lorsqu'ils furent enfin arrivés face à la fontaine, il la laissa lui quitter le bras et se contenta de demeurer à distance un bref instant, profitant de la sculpture qui composait cette fontaine en tâchant d'en déceler les aspérités et les imperfections. C'était un travail de longue haleine qui leur tenait tête, hypothétiquement conduit par plusieurs sculpteurs de profession, à en croire le niveau de détails que les deux silhouettes arboraient... L'artiste, qui avait déjà eu l'occasion de s'essayer à cet art sans jamais parvenir à y exceller, ne pouvait qu'être franchement impressionné par la qualité d'une telle oeuvre, d'autant plus que sa taille lui conférait une dimension grandiose, écrasante. Les petits couples que cette fontaine avait vu passer par le passé devaient presque sembler ridicule, en comparaison... Remarquant finalement que la jeune femme s'était d'ores et déjà rapprochée de l'édifice pour y découvrir quelques fables locales, le Fenice s'approcha à son tour, curieux de savoir ce qu'elle avait bien pu dénicher. Il ne fut malheureusement pas surpris : il s'attendait à ce qu'une statue de cette qualité ait laissé naître des traditions folles et uniques, mais le petit jeu auxquels se livraient les amoureux locaux n'était finalement pas vraiment dépaysant. Cela étant, c'était envers et contre tout une source d'amusement potentielle : le forban prit donc l'initiative et attrapa une rose fraîche qu'il tendit à la demoiselle, pour l'inviter à entamer ce petit jeu.
-Ça me va ! Je suis curieux également.
Ils dénudèrent donc la rose, pétale après pétale dans leur petit jeu de naïveté, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Et ce dernier pétale fut libéré de son attache originelle par la main douce et délicate de Lilianna... Impair. Cette conclusion inattendue força Nakata à arquer un sourcil, légèrement désarçonné. Il n'attachait pas d'intérêt particulier à ce genre de prédictions et, de manière générale, ne croyait pas vraiment à tout ce qui touchait de près ou de loin les domaines du mysticisme... Néanmoins, il devait admettre que la compagnie de sa camarade avait été si appréciable et si délectable qu'il en avait momentanément oublié que les choses pouvaient parfois mal se passer, et que tout n'était pas un long idylle tranquille durant lequel les amoureux se prélassaient, transi dans la clémence chaleureuse de leurs premiers balbutiements romantiques. Bien entendu, le pirate n'estimait pas que ce présage indiquait foncièrement que la blondinette et lui allaient se quitter en bien mauvais terme, mais il avait a priori eut l'occasion de revenir légèrement les pieds sur terre. Ce genre d'oracles ne l'empêcherait pas de vivre, au contraire. Il haussa donc les épaules, maussades, et offrit à nouveau son bras à la criminelle pour l'inviter à l'accompagner, lui offrant quelques paroles amusées portées par un sourire charmeur.
-Visiblement, nous sommes de trop ici. Viens, il doit y avoir d'autres lieux de ce genre, par ici !
Un autre jeu leur serait peut-être plus salutaire et favorable que celui-ci... C'était à vérifier. Malheureusement, les deux blonds n'eurent guère l'occasion de s'atteler à cette tâche : une silhouette gracile s'immisça, se plaçant derrière le Fenice avec un air horrifié. Curieux, sentant la présence d'une personne derrière lui, le mythique pivota pour lui faire face et découvrit une demoiselle séduisante, en robe de soirée plutôt légère, laquelle mettait franchement en évidence ses atouts féminins. Il n'eut pas l'occasion de s'enquérir au sujet de sa présence qu'elle lui décerna une baffe monumentale. Le Phoenix en fut soufflé, tant par la surprise vive qu'il avait ressenti à la suite de ce coup imprévisible que par la force déployée dans ce geste qu'il avait enduré sans pouvoir y répliquer. Stupéfait, il laissa l'inconnue, les larmes aux yeux, lui lancer un flot d'insultes et de paroles acerbes dont il ne parvenait pas même à saisir le sens.
-Qu'est-ce que tu fais ici, Nakata ? Je t'avais dit de ne plus jamais revenir ! Tu m'as couverte de honte, et tu reviens avec une autre ? Tu veux lui faire le même coup, c'est ça ?
Silencieux, le souffle coupé, le jeune homme resta là, débile et muet, incapable de se justifier puisque ne comprenant pas même ce dont on l'accusait. Cette conduite était assurément assez suspecte, du point de vue de Lilianna, mais l'artiste était à mille lieux de cette préoccupation-là : il se demandait simplement par quelle folie curieuse cette inconnue avait pu se procurer son nom et pourquoi elle s'amusait à se livrer à un tel spectacle lors même qu'il était certain de ne l'avoir jamais croisée. S'il avait porté une main à sa joue machinalement, il fut incapable de formuler une réponse digne de ce nom, hébété, dans les instants immédiats qui suivirent.
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Dim 4 Fév - 20:41
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Le consentement dont fit preuve le jeune homme ravit Lilianna dont le sourire s'était élargi. Comme deux enfants, ils s'amusèrent donc à retirer chacun leur tour un pétale. Prise par le jeu, la demoiselle sentait la tension s'accroître au fur et à mesure que le nombre de pétale diminuait. Puis vint finalement l'instant fatidique où elle détacha le dernier, révélant aux jeunes gens un nombre impair. La blondinette regarda ce petit morceau de velours rouge qu'elle tenait encore entre les doigts et qui venait de leur prédire un mauvais augure. Bien que ce ne soit qu'un jeu, elle ne put s'empêcher de ressentir une pointe de déception. Ce fut la voix mélodieuse du musicien à ses oreilles qui encore une fois, la rappela à lui. L'ombre de tristesse qui avait traversé, fugace, son visage fut remplacé par un léger sourire. Elle fit l'offrande de l'ultime pétale à la fontaine comme le voulait la règle. Pas de tricherie. Puis, retourna au bras de son compagnon, qui le lui offrait de nouveau généreusement. Levant les yeux vers lui, elle répondit avec sa douceur habituelle.
- Tu as raison. Et puis, même si ça s'avérait exact, nous n'aurions qu'à combattre le destin.
Même si elle déclara cette phrase qui semblait un peu exagérée à première vue, elle n'en était pas moins sérieuse à ce sujet. S'il lui fallait affronter quelques malheurs pour avoir une chance de le revoir un jour et passer à nouveau des moments comme celui-ci, cela ne dérangeait pas notre médecin. Mais pour le moment, leur promenade reprenait son cours faisant s'éloigner petit à petit la statue et le petit nuage qu'elle avait apporté dans sa journée. Or, un nuage de ce genre est souvent suivi d'une nuée d'autres amenant avec eux la pluie. Voire un bon petit orage. Le duo n'allait pas tarder à en faire les frais...
La pirate venait juste de reprendre la marche en compagnie du forban. La statue n'enlèverait pas son compagnon. Sa présence à ses côtés et le contact entre eux le lui assurait. Mais comme pour conforter davantage ce sentiment, elle posa la tête contre le bras du blondinet. Malheureusement, elle n'eut pas la chance de profiter longuement de l'apaisement que lui aurait procuré ce contact car, à l'étonnement de la demoiselle, Nakata se retourna. Obligée de quitter sa position, Lilianna releva la tête et suivit le mouvement pour voir ce qui avait attiré son intérêt. Là, elle fut surprise de découvrir une très belle femme, en robe de soirée mettant... en avant les diverses courbes de son corps. La seule tâche à ce tableau pourtant très attirant était l'expression qu'affichait son visage. Les yeux trop brillants... Le coup partit... La blondinette porta sa main à sa bouche, les yeux agrandis d'effarement alors que l'artiste venait juste de recevoir une gifle monumentale juste devant ses yeux. Elle restait interdite devant ce spectacle alors que les paroles prononcées par la nouvelle venue exprimaient la raison de ce geste virulent.
Plus les mots affluaient, moins Lilianna semblait comprendre. Son regard passa de l'un à l'autre essayant de définir la nature du lien qui unissait ces deux personnes et comment ils en étaient arrivés à ce qu'elle voyait se dérouler sous les yeux. Oh certes, les propos de la beauté laissaient imager quelques scénarios mais la blondinette avait un mal fou à poser sur cette description l'image du phénix qui lui avait tenu compagnie depuis la veille. Pourtant, plusieurs choses la mettaient mal-à-l'aise, faisant se créer un nœud au sein de son ventre. Pourquoi ce silence ? Si cette femme mentait, il aurait pu la démentir tout de suite et ainsi empêcher la demoiselle bien malgré elle d'être victime de ce poison qu'était le doute. Il fallait qu'il parle, qu'il s'explique s'il voulait fournir un antidote à cette anxiété. En plus de ce silence, il y avait son nom que la supposée victime semblait connaître. Lilianna aurait voulu l'approcher et lui dire de se calmer, lui demander si elle était sûre de ne pas s'être trompée de personne. Mais se tromper sur un physique et un nom identique ? La probabilité était faible. Dans les faits, elle avança tout de même vers la dame qui semblait en proie à une souffrance véritable ce devant quoi, la blondinette ne pouvait fermer les yeux. Elle posa une main qui se voulait rassurante sur le bras de la connaissance de l'oiseau mythique, parlant d'une voix douce, essayant de chasser ses propres doutes.
- Doucement. Calmez-vous d'abord.
Lilianna essayait d'apaiser la femme de la crise de sanglots qui menaçait visiblement d'éclater sous peu. Elle attendit un peu que la demoiselle se calme avant de reprendre sur le même ton.
- Vous dites connaître ce jeune homme ? Vous portez des accusations à son encontre... Auriez-vous eu un malentendu ? Auquel cas, je suis sûre qu'il pourra s'expliquer devant vous ici même...
En prononçant cette ultime phrase, la doctoresse avait tourné la tête et cherché à plonger dans les prunelles de Nakata, son regard lançant presque une supplique muette. Oui, il pourrait s'expliquer devant cette femme qu'elle tenait désormais dans ses bras. Il pourrait s'expliquer devant le médecin aussi puisque celle-ci était en partie concernée. Cette dernière attendait vraiment d'entendre sa version des faits. Dans son regard, il verrait qu'elle avait encore confiance en lui mais qu'elle cherchait simplement à ce qu'il la rassure... qu'elle avait raison d'avoir confiance. Le problème n'était pas tant qu'il connaisse la dame en vêtement de soirée mais de savoir s'il se rendait coupable ou non de ce dont elle l'accusait.
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Jeu 8 Fév - 15:03
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
La claque l'avait soufflé et plongé dans un mutisme lourd mais c'était surtout la virulence des propos qui lui étaient accordés et l'usage de son nom qui décontenancé puissamment le jeune forban. Il était absolument certain de n'avoir jamais croisé cette jeune femme, et même de n'avoir jamais mis les pieds sur Attraction Town avant la veille, durant laquelle il avait justement croisé Lilianna... Dans quelles conditions Nakata aurait-il pu espérer faire une telle rencontre et la voir irrémédiablement gommée de ses souvenirs ? Il n'avait pas pour coutume d'abuser de l'alcool, encore moins lorsqu'il était en présence galante d'une demoiselle mirifique... Pour autant, les larmes de cette inconnue étaient bel et bien là, roulant sur ses joues avec une fureur virulente que ses pupilles retransmettaient plus qu'impeccablement. Lorsque la blondinette qui l'accompagnait tâcha de calmer l'énergumène qui s'était emportée contre lui, cette dernière la laissa faire en continuant de fustiger le pirate d'un regard acéré et agressif, comme si elle semblait prête à lui sauter à la gorge d'un instant à l'autre. Les dires de ladite blondinette ainsi que le regard suppliant qu'elle dédia au Phoenix poussèrent ce dernier à s'extirper de sa léthargie ahurie. Dans un premier temps, il secoua le visage fermement, dans l'espoir de remettre un peu d'ordre dans ses souvenirs et d'hypothétiquement mettre le doigt sur quelque chose lui ayant échappé, puis se concentra davantage sur la situation présente dont le silence pesant n'était dorénavant que cycliquement rompu par les sanglots étouffés de cette prétendue amante excessivement furibonde. Le Fenice ouvrit la bouche, avec la volonté ferme de mettre un terme à cette mascarade, n'y voyant là qu'une méprise ordinaire dont il préférait se prémunir des conséquences avant qu'elles ne surviennent, ne bronchant pas quant à la claque magistrale dont il avait été gratifié à tort, mais fut coupé dans son élan par la furie vigoureuse de cette assaillante qui lui aurait probablement sauté à la gorge pour achever de l'écharper si Lilianna ne s'était pas tenue là, à ses côtés, pour l'en dissuader.
-C'est sûrement une erreur, je ne vous conn... -Tais-toi ! Tais-toi, tais-toi, tais-toi ! Tu vas encore lui servir tes mensonges, lui donner une histoire à l'eau de rose, la prendre pour finalement disparaître du jour au lendemain, c'est ça ? Tu me dégoûtes !
Le Phoenix, impuissant, reçut un crachat en plein sur la joue gauche et cligna des yeux, incompréhensif face aux sanglots dont l'intensité avait été redoublée par sa brève tentative d'explications. C'était à n'y rien comprendre... Le musicien, à nouveau plongé dans un mutisme, tâcha de ne rien ajouter pendant les secondes qui suivirent ce nouveau déferlement de haine pure et viscérale dont il avait fait l'objet. Il n'était guère nécessaire de donner une raison supplémentaire à cette illustre inconnue pour lui en vouloir davantage encore, et il semblait que seul sa tempérance apparente pourrait la retenir de lui filer un coup de couteau dans les instants qui suivraient. Finalement, comme il ne tournait pas les talons et qu'il se contentait de demeurer là, les bras ballants, impressionné par la tournure tout bonnement abracadabrantesque de cette situation incongrue, figé face à ces péripéties mouvementées contre lesquelles la promesse d'une balade charmante et idyllique s'était subtilisée, l'inconnue attrapa Lilianna par la main sans toutefois user de force et de virulence et la regarda droit dans les yeux avec un air profondément désespéré.
-Tu ne dois pas rester avec lui, je t'en conjure... Viens, partons... il va te faire vivre un enfer, c'est un monstre... Il passe pour le prince charmant parfait, mais ce n'est qu'une façade...
C'était assurément une description peu flatteuse, mais contre laquelle le zoan ne pouvait pas faire grand chose : s'il tenta bien d'intervenir pour rompre ce portrait dégradant et humiliant de sa propre personne, le regard de l'inconnue l'en dissuada aussi sec. Le message que véhiculaient ses prunelles assassines était parfaitement clair : s'il mouftait, jactait, ou même frémissait, quel qu'en soit la raison, fut-elle légitime et justifiée, elle risquait bel et bien de se jeter sur lui pour lui faire passer l'envie de s'exprimer. Ce constat poussa Nakata à demeurer bête, le regard peiné, mais inactif et muet, malgré les assertions sèches qui lui étaient destinées. Son regard glissa jusqu'à Lilianna et, cette fois-ci, ce fut lui qui fit montre d'un faciès assez piteux et pitoyable, destiné à lui souffler une simple supplique : ne la croit pas. La perspective que la doctoresse n'en vienne à le haïr sur une méprise aussi stupide et incommodante le désespérait au plus haut point. Leur relation, même si elle était aussi récente et fébrile, lui apparaissait comme indéniablement importante, capitale même pour son équilibre et son bien être. Il ne pouvait guère se résoudre à l'abandonner lâchement, pas sur des termes aussi flous et sur un procès aussi tortueux. Néanmoins, le mot final de cette affaire ne lui appartenait pas, pour le coup : c'était à la médiatrice et à la première intéressée d'y répondre, pas à lui. Il craignait toutefois que la réaction de la belle blondinette ne lui brise le cœur...
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Jeu 15 Fév - 8:40
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Une explication... c'est tout ce qu'il aurait fallu. Mais Lilianna ne risquait pas de pouvoir écouter le plaidoyer du phénix car la femme à ses côtés ne semblait pas prête à entendre quoique ce soit venant de sa part. À peine avait-il ouvert la bouche qu'il s'était violemment fait couper par cette fameuse compagne. Et il n'avait osé insister plus que cela. Cette réaction eut pour effet de plonger davantage notre blondinette dans le désarroi. Un désagréable pincement au cœur se fit sentir alors qu'elle comprenait que la situation pourrait difficilement aller en s'arrangeant. La douleur de la victime était présentement trop intense pour que rester face à Nakata apporta quoique ce soit de bon. La belle se faisait du mal en voyant le musicien. Et lui risquait juste tôt ou tard d'être victime d'une crise trop importante pendant laquelle il pourrait sans doute se faire agresser physiquement. En effet, la femme en robe de soirée s'était contractée au moment où le forban prit la parole. S'en étant rendue compte, le médecin avait resserré sa prise doucement mais fermement. La femme s'était retenue, du moins à peu près. Mais rien ne pouvait garantir qu'elle le ferait la prochaine fois. C'est pourquoi, lorsque la blessée l'enjoignit à partir, elle savait déjà qu'elle ne refuserait pas.
Jetant un regard à l'oiseau mythique, elle y vit son expression. Elle semblait lui souffler "S'il-te-plaît, ne crois pas ce qu'elle te raconte". Lilianna aurait voulu se rendre à ses côtés, savoir sa version des faits et pouvoir le rassurer pleinement. Toutefois, la présence de la femme l'en empêchait pour deux raisons. D'une part, si la blondinette se rendait près du jeune homme pour faire ce que son cœur avait envie de faire, une nouvelle crise pourrait être déclenchée. D'autre part, la tenue ferme de ses mains par la dame en pleurs qui commençait à vouloir l'attirer dans la direction opposée. Pourtant, la doctoresse ne pouvait s'en aller aussi facilement loin de lui. Elle devait trouver un moyen de le retrouver. Qu'il sache qu'elle voulait le revoir. Au moins une fois. Au moins le temps de régler cette histoire... Elle eut soudain une idée et étreignant doucement les mains de la femme, Lilianna prit la parole.
- Ne vous inquiétez pas... Nous allons partir. Je vais vous suivre. Mais dans ce cas, je dois d'abord lui redonner quelque chose. Ce serait dommage de le garder avec moi.
Étrangement, la blondinette avait trouvé le moyen de dire la vérité dans les propos tout juste énoncé. Elle ne voulait pas spécialement mentir, surtout à une femme qu'elle ne connaissait pas et qui s'inquiétait pour elle. Mais en même temps, elle omettait des détails parce que d'un autre côté, elle ne pouvait la croire plus que Nakata. Libérant temporairement ses mains, elle partit à la recherche de quelque chose dans son sac. Après avoir fouillé quelques minutes, la main de la jeune femme ressortit avec une photo entre les doigts, face cachée. Elle s'approcha ensuite du phénix, restant à une distance respectable et lui donna le cliché. Un précieux cliché. Il comprendrait.
- Tiens c'est à toi. Et ne cherche pas à nous suivre, s'il te plaît... Tu ne ferais qu'aggraver ton cas.
Dos à la femme en robe de soirée, elle échangea un regard avec lui. Un regard où se mêlait incompréhension et tristesse. Ne voulant pas s'attarder plus que nécessaire, elle tourna les talons dès qu'il eut récupéré la photo et retrouva la victime qui s'empressa de la prendre par le bras et de l'entraîner, laissant le pirate seul. La blondinette se laissa faire à contrecœur, obligée de marcher au rythme rapide de la femme, même si elle n'avait qu'une envie : celle de traîner les pieds. Chaque pas lui demandait un effort car elle savait que chacun l'entraînait toujours plus loin du musicien. Son humeur s'assombrit, mais elle tenta de ne rien laisser paraître. Une fois qu'elle fut assez loin, Lilianna posa une question à son interlocutrice, voulant éviter de penser au jeune homme qu'elle avait laissé derrière.
- Est-ce que je peux vous demander votre prénom ? Avec ce qui s'est passé, je ne le connais même pas...
*Et s'il m'en voulait ? Je lui ais donné la photo mais est-ce qu'il comprendra ?*
- Anastasia. Mais tu peux m'appeler Anna. Et toi ?
- Lilianna. Alors... dites-moi Anastasia, voulez-vous que je vous raccompagne quelque part ?
*J'espère qu'il s'apercevra... Cette photo est précieuse. Je viendrai la récupérer. S'il te plait... Nakata... comprends que je veux te revoir...*
La blondinette espérait que maintenant qu'elle avait satisfaite à la demande d'Anna, cette dernière la laisserait faire son chemin. Auquel cas, elle pourrait retrouver le forban. Toutefois, elle ne pouvait non plus fausser compagnie à cette femme sans s'assurer qu'elle aille bien. Celle-ci d'ailleurs, la regarda avec un air triste et gênée à la fois, les traces de colères disparues de son visage, contrairement à celles de son maquillage désormais fichu.
- Je... je pourrais te demander un service plutôt ? Tu ne voudrais pas passer un peu de temps avec moi ? Le fait... le fait d'avoir revu ce... ce monstre m'a perturbé. Je ne me sens vraiment pas de rester toute seule pour le moment...
Non. La blondinette ne pourrait donc pas s'échapper pour le moment. Cependant, la douleur d'Anastasia semblait tellement réelle. Cette lèvre inférieure qui tremblait. Ces battement des paupières répétés pour éviter que de nouvelles larmes affluent. Comment pouvait-elle mentir ? Il lui était arrivé quelque chose, c'est sûr. Mais la jeune femme espérait juste que ce soit un malentendu, que ça n'ait rien à voir avec le blondinet. Elle priait de toute son âme pour qu'il ne soit pas fautif. Il lui était tellement difficile de croire qu'il avait fait ça... Elle voulait lui faire une confiance aveugle. Son cœur répugnait tant de ne pas être près de lui. C'était un ensemble de sensations difficile à exprimer. Lilianna se sentait perdue...
Hochant lentement, mécaniquement, la tête en guise de réponse, elle vit la jeune femme esquisser un sourire. Faible. Mais c'était déjà cela. Le premier depuis que cette inconnue s'était présentée à eux.
- Merci... vraiment. J'ai un frère qui habite dans les environs. On pourra le retrouver plus tard. Mais je ne voudrais pas qu'il me voit dans cet état. Il s'inquièterait... On n'a qu'à se rendre dans un café ou se promener un peu le temps que je me reprenne. Et que je nettoie... tout ça.
En prononçant cette dernière phrase, Anastasia avait fait quelques tours du poignet encerclant son visage de son index. Lilianna approuva à nouveau avant de se remettre en marche avec elle.
- Oui, je comprends. Prends le temps dont tu as besoin. Je ne te laisserai pas toute seule.
*Je ne le laisserai pas tout seul non plus...*
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Sam 17 Fév - 14:42
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Elles avaient toutes deux promptement disparu de son champ de vision. Bien sûr, le Phoenix n'avait pas manqué le regard jeté par Lilianna à son égard, probablement censé le rassurer, et il avait également été capable de comprendre le message que symbolisait la photo qu'elle lui avait tendu, qu'elle avait elle-même décrite comme étant d'une certaine importance à ses eux, mais le cœur de Nakata n'en saignait pas moins. Lui, hébété et hagard, resta à sa place, silencieux, appliquant le présent de la blondinette contre son torse, comme s'il s'était agi là d'un pansement susceptible de le guérir des maux qui l'habitaient et des troubles qui l'agitaient. Il n'arrivait pas à comprendre comment la situation avait pu dégénérer à ce point-là. Si ses instincts lui hurlaient de se montrer alerte et critique, de faire preuve d'un pragmatisme élaboré et d'une réflexion acerbe, il ne parvenait guère à s'appliquer avec tant de soin dans l'état actuelle des choses. Il était, comme fréquemment, victime et soumis à ses émotions, lesquelles, torturées, l'empêchaient d'être aussi sagace qu'il n'aurait pu le vouloir de prime abord. Finalement, avec lenteur, le Phoenix parvint à retrouver son sang froid. Les deux jeunes femmes n'étaient parties que depuis quelques secondes. En usant de son fruit du démon et en prenant garde à ne pas attirer l'attention sur lui trop ouvertement, il pouvait les suivre en filature et surveiller l'évolution de la situation sans pour autant perdre la doctoresse de vue. Oui... C'était la meilleure solution au problème épineux auquel ils venaient d'être confrontés. Il avait tout juste rangé le cadeau provisoire de Lilianna dans l'une des poches de son pantalon en prenant garde de ne pas le froisser qu'il s'apprêtait d'ores et déjà à s'enflammer pour prendre son envol. Néanmoins, à son grand dam, il fut coupé dans son élan par une présence qu'il localisa juste derrière lui, et qui se dévoila un instant plus tard, dans un éclat de voix hésitant et presque aussi abasourdi que lui-même n'avait pu l'être.
-Tu es... Le musicien de l'auberge, d'hier... -Toi...
Le sang du Fenice ne fit qu'un tour dans ses veines. Avec promptitude, il comprit. Cette fille, face à lui, c'était Yuriko. Celle-là même qui s'était montrée hostile à Lilianna en déclarant qu'elle ne le méritait pas... Elle était forcément derrière toute cette affaire. C'était elle qui voulait le priver de la proximité de la douce doctoresse, elle qui voulait l'isoler et l'esseuler. Elle voulait le priver de son amour naissant, le plonger dans un état d'ascétisme véritable en l'empêchant de profiter gaiement de la compagnie douce de sa nouvelle amie. Oubliant momentanément le fait que cette dite nouvelle amie était actuellement prisonnière des griffes d'une autre jeune femme, le forban se mit à marcher en direction de la nouvelle arrivante, laquelle tressaillit devant l'air bestial du musicien. Ses yeux lançaient des éclairs, ses poings et sa mâchoire étaient contractés et trahissaient un énervement certain, que nul n'aurait pu ignorer. Finalement, comme il l'attrapait puissamment par le poignet et répondait avec une virulence qu'elle n'aurait su anticiper, elle ne tarda guère à larmoyer et à se débattre, effrayée comme jamais.
-C'est toi ! C'est encore un de tes sales coups ! Je ne laisserai personne me priver d'elle, tu m'entends ? -Lâche-moi ! Tu es complètement fou ! Je ne sais même pas de quoi tu parles !
Ce fut en percevant la détresse véritable dans la voix de Yuriko que l'artiste comprit qu'il était allé trop loin : il la relâcha sans plus tarder et, comme terrorisé par le monstre de violence qu'il avait pu devenir à la simple idée d'être à tout jamais séparé de Lilianna, se laissa reculer jusqu'à la fontaine où il prit place avant d'orienter son regard vers le sol, plongé dans un mutisme lourd et éreintant. Il ne pensait pas être assez proche de la blondinette pour pouvoir justifier un tel comportement et une telle paranoïa. Et il n'arrivait même pas à comprendre pourquoi le simple fait d'être éloigné d'elle le rendait si caustique et si déboussolé, si désemparé. Ils ne s'étaient rencontrés que quelques heures auparavant, n'avaient pour l'heure pas de relation qu'il pourrait décemment qualifier de vitale, voire même d'importante... Ils n'étaient que deux jeunes gens qui avaient passé quelques heures à flirter, côte-à-côte, car le destin avait bien voulu leur laisser cette chance inouïe. Véritablement cerné par les doutes et l'incertitude, le jeune pirate demeura donc là un instant, prodigieusement troublé, tandis que Yuriko retrouvait également son sang froid et constatait de ses propres yeux l'état de détresse du mythique. Si elle esquissa bientôt un sourire froid et satisfait, heureuse de voir que son stratagème touchait au but, elle reprit bientôt une posture plus avenante et se rapprocha du Fenice pour déposer une main chaleureuse et douce sur sa joue. Elle redressa le visage de Nakata de sorte que leurs regards puissent se croiser et, d'une voix tendre et basse, afficha un air sceptique, comme si elle cherchait à trouver la vérité directement dans ses pupilles.
-Je ne te connais presque pas mais... je suis sûr que... Tu n'aurais pas pu agir comme ça en temps normal. Que se passe-t-il ? J'ai été stupide, hier. Si je peux me rattraper... Crois-moi, je le ferai.
Cette main tendue eut le don d'enfoncer le légendaire dans d'autant plus d'incompréhension. Il ne s'était jamais attendu à ce que Yuriko se montre à la fois si douce et si désintéressée, si attentive au moindre de ses états d'âme... Découvrir un tant soit peu de soutien au sein de l'affliction qui l'animait lui fit le plus grand bien. S'il écarta le bras de la jeune femme d'un revers de la main et s'il se redressa, il n'en afficha pas moins une expression peinée et empreinte de regrets.
-Je suis désolé... je déraille... C'est certainement cette île, et la fatigue...
Après tout, le pirate itinérant n'oubliait pas cet état de fait : ici, le moindre sentiment était exacerbé jusqu'à son paroxysme. Oui, c'était probablement cela qui expliquait son attachement naissant mais viscéral à Lilianna. L'intérêt transi qu'il lui vouait. Il n'était pas seulement victime de ses émotions... Il était aussi et surtout victime de ces lieux enivrants, où la moindre passion s'enflammait brusquement.
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Lun 19 Fév - 11:14
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Le bruit d'une tasse qui se pose sur la table. Quelques conversations accompagnées de temps à autre d'éclat de rires. L'expression de la joie alentour. Tout cela était distraitement capté par l'oreille d'une jeune femme. Une jeune femme qui ne partageait pas les heureux sentiments des gens autour d'elle, ayant été privée de la compagnie de son ami. Elle tournait sa paille dans son verre comme si cette simple action l'eut été d'une quelconque utilité pour oublier qu'elle n'était pas là où elle devrait être.
- Voilà, j'ai fini.
La blondinette leva le regard vers la nouvelle arrivante et se para d'un faible sourire. Anna était revenue des toilettes où elle était partie enlever les marques d'un maquillage gommé par les larmes. Elle en avait visiblement profité pour s'en mettre une nouvelle couche mais plus légère et naturelle. Aussi, la demoiselle put remarquer d'autant plus sa beauté. Ses yeux étaient encore rougis, mais plus assez pour dissimuler le vert pomme de ses yeux. Ses fins sourcils, juste au-dessus, se plissaient encore de la douleur qu'elle éprouvait. De même, les lèvres fines mais pulpeuses, enjolivées d'un rouge à lèvre rose pâle, étaient pincées alors qu'elle prenait place face à Lilianna. Comme pour essayer de gagner du temps, ne sachant comment entamer une conversation avec la blondinette qu'elle avait traîné avec elle, Anna porta la main à ses cheveux, replaçant une mèche de ses longs cheveux roses derrière son oreille.
- Pardonne-moi Lilianna... Je sais que j'ai dû te paraître égoïste en t'enlevant à lui.
L'intéressée resta silencieuse, ne sachant que répondre. Il aurait été mentir de lui dire qu'elle était ravie d'avoir quitté Nakata. Mais Anastasia semblait prête à se confier et peut-être la doctoresse comprendrait-elle ce qu'il en était de cette histoire. Cette première d'ailleurs, qui s'était finalement jetée à l'eau, eut la force de relever la tête pour plonger dans les prunelles groseilles qui l'observaient.
- Mais quand je vous ais vu tous les deux... Je l'ai reconnu. J'ai vu ton expression. Tu semblais vraiment heureuse ! Tu me rappelais trop moi quand j'étais à ta place... ajouta-t-elle après une hésitation comme si cet aveu lui rappelait des souvenirs d'un autre temps. J'étais sans doute un peu jalouse aussi... mais je te prie de me croire quand je te dis que je ne voulais pas que tu vives ce que j'ai vécu.
La demoiselle l'écouta patiemment. La sollicitude de la dame en robe de soirée était louable, ce qui amplifiait de minutes en minutes le doute qui la tenaillait. Elle essaya de ne rien en laisser paraître mais ce n'était pas évident pour elle. C'est ce qui lui fit répliquer en secouant la tête égarée.
- J'ai tellement de mal à le croire...
L'établissement dans lequel elles s'étaient arrêtées était doté d'une terrasse extérieure où les clients pouvaient venir s'installer, s'ils préféraient se trouver en plein air. Les deux jeunes femmes, elles, avaient favorisé une table à l'intérieur à proximité de la grande vitre qui leur donnait une vision sur la rue où les couples continuaient leur promenade. Le café avait choisi des couleurs pastel, la menthe et le sable se mariant aux murs. Les tables et les chaises aux courbures finement travaillées, revêtaient quant à elle, une couleur nacrée. Quelques plantes aux larges feuilles étaient disposées ici et là donnant une nouvelle touche de fraîcheur à l'ensemble. L'une de ses plantes d'ailleurs se trouvait juste à côté de la fenêtre, dans le coin du mur, non loin de la blondinette. Fort heureusement car se trouvant en proie à une incertitude grandissante, la plante lui servit de centre d'attention temporaire, le médecin caressant le bout d'une feuille d'un doigt.
En suivant Anna, notre amnésique favorite n'avait pas spécialement porté attention à la direction empruntée, se contentant de mettre un pied après l'autre. Si on lui avait demandé de retrouver l'auberge où elle avait passé la nuit la veille, elle aurait probablement hésité avant de retrouver son chemin. Aussi, la coïncidence qui suivit allait être un tournant de cette journée. Et cela débuta avec une déclaration froide qui la fit lever la tête.
- Tiens... puisque je te le disais. Si tu ne me crois pas, peut-être croiras-tu davantage tes yeux.
Son sang se glaça avant qu'elle ait pu être face à la scène, comme l'annonce d'un mauvais présage. De l'autre côté de la rue, elle vit une silhouette qu'elle reconnut malgré le peu de temps qu'elle avait passé avec. Ses habits étaient encore frais dans sa mémoire. Sa silhouette n'avait pas eut le temps de quitter son esprit. Cette chevelure blonde rebelle, retenue par un bandeau, si familière. Le jeune homme qu'elle venait de quitter n'était qu'à une petite vingtaine de mètres d'elle. Mais ce n'est pas ce qui avait fait s'immobiliser le médecin, les yeux grands ouverts. Enfin, seulement pour une petite portion. La plus grande part de stupéfaction venait surtout du fait que le blondinet qu'elle avait laissé seul... ne l'était plus. Le phénix était aux côtés d'une femme. Et pas n'importe laquelle. C'était cette folle qui l'avait agressée d'un verre de glaçons alors qu'elle dînait avec lui. Elle n'était pas assez proche pour voir l'expression de leur visage mais la brune était assez proche sans que l'oiseau mythique n'ait l'air de vouloir lui fausser compagnie. Les épaules de Lilianna s'affaissèrent bien malgré elle, et sans se soucier de dissimuler ses émotions, son visage se décomposa. Ce devait être un fait exprès. Elle les avaient vus de loin et avait profité qu'elle ne s'éloigne pour approcher le forban. Ce n'était pas lui ? N'est-ce pas ?
- Il n'a pas perdu de temps... C'est sûr qu'il avait cette femme aussi à son carnet d'adresse. Il n'a pas dû tarder à la contacter en voyant que son rendez-vous avec toi était tombé à l'eau.
- Arrête... s'il-te-plaît.
Lilianna ne voulait pas qu'Anastasia en dise davantage. Elle craignait que si la demoiselle aux cheveux roses ne continue dans l'état où elle était, ses doutes ne s'accroissent que trop rapidement. Or, elle voulait avoir confiance en lui. Mais pour le moment, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine déception. Bien qu'Anna ait respecté son souhait et se soit tût, l'esprit de la belle avait été assez touché pour se tourmenter de futiles pensées désagréables, s'imaginant ce que cela donnait si l'image que la victime avait du musicien était la vraie. Il avait contacté la femme qui marchait maintenant prêt de lui ? Mais quand ? Elle chercha involontairement le moment où ils n'avaient pas été ensemble. Et elle se souvint que Nakata s'était réveillé avant elle. Notre amnésique favorite secoua la tête, chassant ces stupidités de sa tête.
*N'y penses pas ! Fais-lui confiance !*
C'était dur... Portant la main à son front, Lilianna ferma les yeux se demandant si ce n'était pas elle qui faisait une fixette sur cet homme. Qu'est-ce qui lui prenait après tout ? Il faisait ce qu'il voulait de sa vie. Elle n'avait aucune raison de lui reprocher quoi que ce soit. Qui était-elle pour lui finalement ? Et qu'était-il pour elle ? Ils étaient simplement deux jeunes gens qui s'étaient croisés par hasard et avaient été victimes du sort de cette île. Chacun reprendrait sa route et serait désenvouté en partant. Elle ne ressentait rien de plus pour lui que ce que cette île lui offrait. Ce n'était que l'histoire de quelques heures... Mais cette douleur qu'elle ressentait à la poitrine se dissiperait-elle vraiment ? Lilianna ne savait pas et ne le saurait probablement pas avant d'avoir quitté cette île. Si cela pouvait la guérir, c'était peut-être la meilleure chose à faire après tout... La blondinette se mordit la lèvre mais ne réussit pas à empêcher une larme de couler le long de sa joue. La main qui était sur son front glissa sur ses yeux pour s'offrir une sorte de protection, alors que de nouvelles gouttes de ce liquide salé faisaient leur chemin sur son visage. Elle n'entendit pas le bruit de la chaise, ne sentant que des bras qui vinrent l'entourer pour l'attirer, lui faisant poser la tête contre un ventre couvert d'un tissu doux. C'était Anastasia qui était venue la prendre dans ses bras silencieusement, sans essayer de la consoler par de vaines paroles à lui dire qu'elle comprenait ce qu'elle ressentait. Ce pour quoi Lilianna lui fut reconnaissante d'ailleurs. Elle n'avait aucune envie de discuter. Elle se sentait juste mal...
La femme aux yeux verts caressa la chevelure d'or de la blondinette d'une main, laissant à cette dernière le loisir de se reprendre. Au bout de quelques minutes, elle prit la parole d'une voix douce pour ne pas brusquer la pirate.
- Je pense que ce n'est pas une bonne idée pour toi comme pour moi de rester en ville. On risquerait de les croiser. Viens, allons chez mon frère. Tu pourras t'y reposer un peu.
L'intéressée hocha doucement la tête n'hésitant pas contrairement à la première fois. Elle avait besoin de réfléchir un peu, savoir ce qu'elle allait faire désormais. Lilianna ne souhaitait pas rencontrer Nakata pendant qu'il était avec cette brune et faire face à une vérité qui aurait achevé de la plonger dans le désespoir. Si elle devait aller le voir, ne serait-ce que pour récupérer la photo d'elle et ses parents, elle voulait être capable de lui faire face. Si elle y allait...
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Ven 23 Fév - 10:45
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
S'il avait pu retrouver un semblant de sérénité, il devait admettre que cela n'avait été possible que grâce à la présence de Yuriko. Paradoxe énigmatique en soit, cette jeune femme, pour le coup, tombait à piques : elle avait su, d'une certaine manière, lui remettre les pieds sur terre. Certes, son intervention ne gommait en rien les sentiments qui animaient le blondinet et dont il prenait inexorablement conscience, sans savoir véritablement si l'île facétieuse lui jouait des tours ou si le lien qui les unissait, lui et Lilianna, n'était ni plus ni moins que le produit de leur rencontre. Nakata avait pour habitude tenace de s'attacher promptement, mais force était d'admettre que cette fois-ci était une exception à bien des égards : il n'avait jamais éprouvé des émotions à la fois si pure, si désintéressées et si fougueuses à l'intention d'une jeune femme qu'il ne connaissait tout au plus que depuis quelques heures. Il aurait été plus rationnel, probablement, de pointer du doigt la malice d'Attraction Town. Tant et si bien que, l'espace d'un instant, le musicien se demanda s'il était bien légitime de tenter de retrouver la jeune blondinette, voire de l'attendre ici pour continuer son séjour en sa présence. Leur relation était peut-être basée sur un mensonge, sur un sentiment usurpé... Il aurait été terrible qu'ils s'attachent l'un à l'autre outre-mesure avant de découvrir dans le hasard d'un voyage qu'à la vérité, ils ne pouvaient tout au plus se vouer naturellement qu'une indifférence glaçante. Mieux valait peut-être qu'il quitte West Blue au plus vite, afin d'enterrer définitivement cette incompréhension sourde qui le malmenait tant et tant... Sauf qu'une chose essentielle l'en empêchait. Non content d'être peu friand de ce genre de couardises, estimant qu'il aurait assurément mieux fait d'en parler à la doctoresse franchement, et de but en blanc, quitte à sortir du champ d'attraction de l'île au même moment afin de vérifier la teneur de leurs sentiments l'un pour l'autre, le mythique n'oubliait pas le petit objet que sa belle avait pu lui donner. La photo... Oui, le Fenice ne pouvait décemment pas abandonner Lilianna sans lui rendre a minima ce qu'elle prêté. Cela aurait été indigne de lui... Et il devait, de surcroît, la confronter pour mettre le doigt sur les émotions qu'elle-même en ressentait, dans l'espoir probablement vain de démêler le vrai du faux, la nature véritable de la passion qui s'émerveillait en son sein.
Yuriko, en grande artiste, s'était quant à elle contentée de parer un visage cerné par les doutes, l'incompréhension et la patience : elle souhaitait renvoyer l'image d'une jeune fille modèle, intéressée par les problèmes d'autrui et prête à tout pour y apporter une résolution, ne fut-ce que partielle et trompeuse. Elle s'apprêtait à surenchérir lorsque la voix soudainement plus volontaire et déterminée du musicien la coupa, la cloîtrant dans un état de stupéfaction pour le coup sincère.
-Je vais y aller. Encore désolé. -Y aller ? Qu'est-ce que...
La pauvre demoiselle n'eut guère l'occasion de soumettre son interrogation qu'elle assista au spectacle à la fois le plus terrifiant et le plus fabuleux de toute son existence. Le maudit s'enflamma devant elle, à quelques centimètres seulement, sans qu'elle n'en ressente la moindre brûlure. Elle tomba à la renverse et recula précipitamment, terrifiée, avant que son sentiment d'épouvante ne se mue en une fascination grandiose et unique. Nakata n'était plus là : à sa place trônait un oiseau enflammé, aux couleurs azures et dorées, comme si son plumage était paré du soleil et du ciel eux-mêmes. Avant qu'elle n'ait le temps de souligner le caractère fantastique de cette métamorphose, le zoan battit puissamment des ailes, se projetant dans les airs à une vitesse extrême, abandonnant là la jeune Yuriko qui ne savait guère comment réagir à ce revirement de situation pour le moins sec et inopiné. Le Phoenix, quant à lui, s'éleva loin au-dessus des toits, ne se souciant guère des regards interloqués et catastrophés qu'il pourrait susciter : la blondinette, elle, si elle le voyait, n'aurait aucun mal à le reconnaître. Et c'était là le premier objectif : lui faire comprendre, en s'élevant à la verticale, qu'il entendait bien veiller sur Attraction Town afin de la retrouver. Ce fut d'ailleurs la tâche à laquelle il s'attela l'instant suivant : lorsqu'il estima être monté suffisamment haut, il cessa derechef son ascension et se stabilisa soudain, toujours sans accorder la moindre importance à la curiosité maladive des badauds. Qu'ils le lorgnent si telle était leur envie : lui n'avait guère le loisir de s'embarrasser de leur insistance. Son regard perçant et aquilin se perdit bientôt dans les rues vives et ensoleillées de l'endroit, à la recherche d'une silhouette qu'il se savait capable de reconnaître entre mille. Le Fenice n'avait pas nécessairement l'objectif de lui foncer dessus à vive allure pour la retrouver sans plus tarder, oh que non : il souhaitait bel et bien lui laisser le temps de communiquer avec l'autre jeune femme hystérique à son propos, mais ne voulait pas prendre le risque de perdre sa trace sur cette île abondamment touristique et plus vaste qu'elle n'y paraissait. Si leur première rencontre avait été un miracle, alors la seconde, à n'en pas douter, serait le fait de son insistance...
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Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
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Mar 27 Fév - 18:27
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Sans prendre la peine de finir son verre, la blondinette s'était relevée et avait laissé Anastasia passer un bras autour de son épaule pour l'entraîner en dehors du restaurant. Si les larmes s'étaient temporairement estompées, les yeux de la demoiselle n'en restait pas moins rosis. Alors qu'elle gagnait de nouveaux les pavés de la rue, elle constata avec déception que celle-ci lui apparaissait moins attrayante et fut, de ce fait, ravie d'être conduite ailleurs. Si elle ne pouvait se construire des souvenirs heureux avec le forban dans cette rue, alors elle préférait s'en éloigner avant que les mauvais ne se construisent et finissent par occuper tout l'espace. Les deux jeunes femmes tournaient le dos à la direction empruntée par Nakata et Yuriko, ce qui les privèrent de l'ascension majestueuse dans le ciel d'un oiseau enflammé. Seul un mélange de voix, pour certaines des murmures, pour d'autres des exclamations, renseigna le duo sur l'évènement qui se produisait en ville.
Quelque chose dans le ciel... Un oiseau ? Non c'est bien trop gros ! On dirait des flammes... C'est un spectacle ? Est-ce que c'est dangereux ? Magnifique... Chacun y allait de son petit commentaire et si Anna et Lili se retournèrent en même temps, elles ne furent pas partagé du même sentiment. L'une ne connaissant pas l'identité véritable de l'oiseau mythique, se retourna et fut tout aussi surprise et fascinée que la plupart des personnes qui virent Nakata ce jour-là. L'autre, dont le cœur avait raté un battement en faisant le lien entre les dires et son ami, avait fait brusquement volte-face.
*C'est bien toi...*
Il était bien là, dans le ciel, paré de ces couleurs si vives qui avaient marqué la jeune femme. Bien qu'elle ne soit pas aussi proche que la veille, chaque détail de cette forme lui revint, elle qui s'était tenue juste en face de lui. Son regard profond qui s'était posé sur elle, les flammèches azures et or composant sa tête, son corps et ses ailes, dansant vigoureusement avec l'intention de ne jamais s'éteindre. Une créature que les mots ne sauraient décrire tant elle était empreinte de grâce et de pureté, chaleureuse et puissante à la fois. Inconsciemment, sans détourner le regard de cette vue qui aurait extasié les artistes présents, Lilianna esquissa le mouvement d'un pas vers l'avant. Ce ne fut que la voix de la femme aux cheveux roses à cet instant qui la ramena sans le vouloir à la réalité, prisant ce sortilège hypnotique dans lequel la blondinette avait voulu se perdre l'espace d'une seconde.
- Je n'ai jamais vu pareille merveille... souffla Anastasia visiblement aussi absorbée qu'elle ne l'avait été, ayant simplement une raison de moins que la doctoresse qui la poussait à rester accrochée. Et toi Lili ?
La jeune femme, dont le nuage avait violemment était soufflé, se retourna car la vision du phénix avait amoindri les sentiments douloureux dont elle était victime, le seul temps de la contemplation. Mais lorsqu'elle répondit à son interlocutrice, le médecin ne put dissimuler la vérité qui habitait son cœur.
- Non... tu as raison. Il est magnifique. Probablement unique...
Inoubliable eut-elle envie d'ajouter. Elle aurait eut sans doute davantage que ce simple mot à formuler mais était encore trop mêlée dans ces sentiments pour réussir à définir ce qu'elle ressentait sincèrement ou non. C'est d'ailleurs pour cela que Lilianna devait s'éloigner. Ce fut à son tour de réveiller la belle en robe de soirée pour lui rappeler qu'elles avaient encore du chemin à faire. Si celle-ci sembla dans un premier temps déçue de ne pouvoir savourer davantage la vue de l'oiseau mythique, elle se remit malgré tout en chemin.
Quand elles s'étaient retournées, les deux femmes avaient déjà parcouru une certaine distance et il ne leur fallut que quelques minutes supplémentaire pour s'éloigner du cœur d'Attraction Town. Les bâtiments se séparaient les uns des autres et les divers tavernes, commerces, restaurants et attraits touristique laissèrent bientôt la place à ce qui ressemblait davantage à des maisons, plein pied pour la plupart ou alors doté d'un modeste étage. Mais elles ne s'arrêtèrent devant aucune d'entre elles. Anna conduisit la demoiselle à travers les charmantes ruelles plus calmes, s'éloignant encore un peu. Les demeures devenaient moins modeste, les cours plus grande, et avec cela la distance entre chaque bâtiment. Les habitants des lieux devaient avoir un revenu plutôt satisfaisant en moyenne. Là, Anastasia ralentit finalement avant de montrer à sa compagne une charmante maison aux murs de pierres blanche. Une demeure prestigieuse, avec ses grandes baies vitrées qui devait rendre la salle à manger vraiment lumineuse et depuis laquelle les propriétaires avaient une vue mirifique sur leur jardin. Dans celui-ci où étaient plantés quelques arbres et arbustes, trônait un petit belvédère, blanc également, surmonté d'une coupole. Celle-ci retenue par des colonnades de pierres de cette même couleur pure, cachant partiellement depuis leur emplacement, un petit banc simple de pierre lui aussi. Autant dire que dans ce jardin, on ne pouvait se sentir dépaysé d'Attraction Town car le cadre aurait été tout bonnement propice à des amoureux même si sa contemplation pouvait ravir tout un chacun. Lilianna d'ailleurs ne pouvait s'empêcher d'observer les alentours enchanteurs avec admiration.
- Anastasia ! Ma sœur, tu es de retour ! Et tu ramènes une amie ?
L'amie en question ne put s'empêcher de se crisper un tantinet en entendant la voix. Elle l'avait déjà entendu à deux reprises. La deuxième étant de trop. Mais jamais deux sans trois comme on dit. Lorsque la blondinette se retourna, ce fut pour affronter l'homme à qui cette île étrange avait donné des sentiments à son encontre. Des sentiments qui l'avait conduit à blesser Nakata...
- Toi... ne put-elle s'empêcher de dire avec un mélange de surprise et de froideur.
Anastasia qui avait perçut la tension de sa nouvelle "amie" était passée devant elle pour lui mettre les mains sur les épaules comme Lilianna avait put lui faire auparavant. Juste au cas où il prendrait à cette jeune femme de sauter sur son frère, mais certainement pas pour de joyeuses retrouvailles. Tournant un regard exaspéré vers l'homme qui partageait son sang, elle tenta de se renseigner.
- Roman, qu'est-ce que tu as fais à Lili ? Tu n'as encore pas su te tenir je suppose !
- Non ! Enfin... oui, bredouilla-t-il devant les aboiements de sa sœur, en se passant une main gênée derrière la nuque. Puis de reprendre plus bas ses aveux. J'ai blessé une personne proche à ses yeux...
- Non mais tu es devenu fou !
La doctoresse suivait l'échange non sans garder son regard braqué sur le dénommé Roman, ses prunelles groseilles menaçant de le foudroyer sur place. Il fallut quelques minutes à Anastasia pour tenter d'apaiser les torts causés par son frère à la jeune femme. Celle-ci d'ailleurs ne s'intéressa pas sur l'instant de savoir pourquoi Roman n'avait pas eut l'air de connaître Nakata alors que la femme aux cheveux roses avait eut des relations privilégiées avec lui. Ou peut-être était-ce l'une des raisons de cette attaque... Après tout, elle était endormie et n'avait pas tout suivi de l'échange qui avait eut lieu entre le phénix et le prétendant de la blondinette. L'histoire qui liait ces personnes devenaient de plus en plus complexe mais elle ne se sentait pas encore assez sereine pour tirer des conclusions. Surtout si cela devait mener à des décisions. Lilianna tenta donc de respirer profondément et si elle ne ferait pas preuve de violence dans son comportement, ne serait-ce que pour la jeune femme à côté, elle ne lui accorderait pas tout de suite son pardon. Aussi, elle fit un effort lorsque Roman fit une proposition qu'il accompagna d'une nouvelle vague d'excuses.
- Je te demande d'accepter mes plus plates excuses pour ce que j'ai fais. C'est impardonnable... Je ne sais pas comment j'en suis arrivé là...
- Ce n'est pas à moi que tu dois le plus des excuses.
- Si j'avais l'occasion de le revoir... crois-moi, je le ferai. Est-ce qu'il va bien au moins ? s'enquit le jeune homme.
- Il est hors de danger, rétorqua Lilianna sans aborder les miraculeuses capacités dont elle avait été témoin.
- Tant mieux... Je ne peux pas te demander d'effacer ce que j'ai fais aussi facilement mais j'aimerais au moins te proposer de rester manger avec Anna et moi ce midi. Vois-ça comme une proposition sincère vu que tu connais ma sœur.
- Tu n'es pas forcée de te contraindre Lili mais ça me ferait plaisir... Je ne voudrais pas te laisser seule après que tu sois restée avec moi sans y être obligée. Je voudrais te remercier.
La blondinette resta muette quelques instants. Elle pouvait juste tourner les talons et enfin rejoindre Nakata comme elle l'avait espéré un peu plus tôt. Mais c'était avant qu'elle ne se sente si confuse. C'est d'ailleurs ce qui avait guidé ses pas jusqu'ici. Après tout, malgré l'attaque dont il avait été l'auteur, cet homme était chez lui et c'était elle l'intruse présentement. De plus, après avoir suivi la femme aux cheveux roses aussi loin et se faire poliment invitée, il aurait été irrévérencieux de sa part de refuser. Regardant Anastasia vers qui elle aurait tout de même moins de mal à parler normalement, Lilianna donna sa réponse.
- Si tu es sûre que je ne vous dérangerai pas, dans ce cas j'accepte.
- Non, tu es la bienvenue. C'est moi qui t'ait invitée après tout. Je me doute que tu dois avoir besoin d'un peu de temps et si manger en notre compagnie peut te changer les idées, ce sera une manière de te montrer ma reconnaissance.
Un hochement de tête de la part de Roman approuva les paroles d'Anna. Une fois l'affaire décidée, cette dernière conduisit sa convive jusqu'au salon, le temps que le repas soit servi. Le frère de la belle avait pris une autre direction que les jeunes femmes et revint un instant plus tard avec dans les mains, un plateau rond sur lesquels étaient disposés trois verre d'un liquide rougeoyant, ainsi que la bouteille de vin dont il était issu.
- Je ne savais pas si tu buvais mais j'ai pris la liberté de te servir un verre de vin quand même.
Lilianna observa le verre et opina de la tête en guise d'approbation. Oui, elle buvait du vin de temps à autre bien que ce ne soit pas un art comme certains. La blondinette savait cependant savourer un bon verre parfois. Et aujourd'hui était un jour particulier où un peu d'alcool n'aurait pas été de refus. Ne serait-ce que pour l'aider à se détendre afin de mieux réagencer ses idées. Remerciant Roman du verre qu'il lui tendait sans pour autant oser encore lui sourire sans que ce ne soit malhonnête, la demoiselle attendit que lui et Anastasia se servent avant de regarder son propre verre, qu'elle tenait entre deux doigts, les mains posées sur les genoux. Un mouvement infime avait suffit à créer quelques ondulations dans le liquide. Lorsque tout le monde fut installé, la doctoresse porta le verre à hauteur de visage pour en observer la couleur. Un beau vin en pleine maturation à en juger par sa couleur vermeille, à la fois clair et velouté. Elle en huma ensuite les fragrances et releva quelques senteurs de verdures, du laurier et quelques notes plus poivrées. Finalement, la blondinette porta lentement le vin à ses lèvres. Une petite gorgée qui lui permit d'apprécier le goût de cette boisson qu'on lui avait offerte. Lilianna prit ensuite une gorgée du vin.
Le salon était silencieux, les trois goûteurs profitant de cet apéritif sans trop de mots, admirant la fameuse vue sur le jardin et le belvédère. Les minutes s’égrenèrent tandis que le vin dans les verres diminuait tranquillement. La jeune femme se détendit petit à petit grâce à ce vin exquis qui avait un je-ne-sais quoi d'apaisant. Ou peut-être le jardin féérique jouait-il un rôle sur cet état d'esprit. Certainement le savant mélange des deux la rendit rapidement somnolente au fil des minutes. La belle déposa son verre, de manière à se donner une activité afin de garder les yeux ouverts. Pourquoi se sentait-elle si fatiguée ? Son manque d'heures de sommeil de la veille à veiller sur le phénix était-il en cause ? Elle n'eut pas grandement le temps de s'interroger. Le repas n'était pas encore prêt, son verre déposé, et la blondinette le dos posé dans le canapé qui faisait face à celui où était installé ses hôtes, s'assoupit. Sa tête reposant sur la tête du canapé, le visage paisible où ne se lisaient plus les soucis qui l'avaient tourmenté ce jour.
- Ah ? Elle s'est endormie, constata Anastasia surprise.
- Oui. C'est semble-t-il un effet secondaire fréquent de ce que j'ai ajouté à son verre.
La femme en robe de soirée haussa les épaules. Elle avait pu assister à plusieurs choses dans sa vie mais elle s'étonnait toujours des situations que les humains pouvaient parfois se retrouver à créer.
- Ils étaient mignons ensemble quand même. Pauvre d'eux, je les plains.
- Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis.
- Tu as raison. Mon avis, je l'ai et je le garde. Tant que je reçois ce qui m'est dû. Le reste, ce ne sont plus mes affaires.
À l'extérieur, le cri d'un rapace en colère déchira le ciel. Mistral fulminait de voir ce malotrus se lever pour approcher du canapé où se trouvait sa belle. Il n'arrivait pas à comprendre d'ailleurs qu'est-ce qui était passé par la tête de celle-ci de se retrouver face à cet imposteur. L'Elanion qui avait suivi sa maîtresse depuis les airs comme d'habitude avait vu cette femme aux cheveux roses la conduire vers cette maison. Mais pourquoi au nom de tous les oiseaux de ce ciel ne s'était-elle pas enfuie lorsqu'elle l'avait reconnu ? Voilà qu'elle dormait maintenant et qu'elle se trouvait entre les griffes d'un monstre, sans que lui, son compagnon ne puisse y faire quoique ce soit. Il ne pouvait entrer dans la maison et les grandes vitres n'étaient pas de celles qu'on ouvrait d'habitude. Force était d'admettre qu'il avait besoin d'aide. Sa fierté en prendrait peut-être un coup, mais la sécurité de sa maîtresse était prioritaire. Le rapace décolla d'un puissant coup d'aile rageur de devoir momentanément tourner le dos mais il fallait qu'il aille chercher de l'aide et il savait déjà à qui s'adresser. À cet homme blond.
Ce qui s'était passé entre lui et sa maîtresse et la raison pour laquelle ils s'étaient quitté lui échappait. Une autre femelle s'était présentée, bruyante et était repartie en compagnie de Lili. Mistral qui s'était montré méfiant avait préféré suivre sa belle et à raison visiblement. Et s'il ne connaissait pas pleinement l'autre blondinet non plus, ce dernier avait montré patte blanche à l'Elanion jusque-là et s'il s'était une fois montré prévenant avec Lilianna, il pourrait sans doute lui venir en aide. Le rapace en avait la certitude. Il le comprendrait. Il l'avait compris dans la chambre. Et s'il ne comprenait pas, il lui ferait comprendre par la force ! L'heure n'était pas à la patience. Aussi, Mistral s'envola tranchant l'air à toute vitesse de ses ailes expertes. Il survolerait la ville en sens inverse en regardant la foule jusqu'à le repérer. Tournant encore et encore au-dessus des allées. Il poussa un cri en espérant se faire entendre de Nakata. Une seule chose le fit s'arrêter net, passant à un vol stationnaire l'espace d'un instant. La rencontre avec un oiseau bien plus grand que lui, tout de feu bleu et or en guise de plumes. Est-ce que cet être était dangereux ? C'est ce qu'il pesa un instant en ne bougeant pas, prêt à détaler ou se battre si la fuite s'avérait impossible. Mais il ne sembla pas se montrer agressif. Aussi, n'ayant pas de temps à perdre en faisant connaissance avec d'autres oiseaux aujourd'hui, le compagnon à plume de Lilianna reprit ses battements d'ailes rageurs, ses virées en poussant un nouveau cri à la recherche de celui qui pourrait lui venir en aide. Il fallait qu'il trouve le jeune homme et vite...
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Mer 28 Fév - 15:10
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
C'était un échec. Un furieux échec. Cette approche n'avait eu aucun résultat manifeste, même si son cœur avait tressailli à plus d'une reprise lorsque ses yeux aquilins et perçants avaient pu déceler une chevelure blonde et abondante. Il ne parvenait pas à déceler la silhouette si gracile et séduisante de Lilianna, pas plus que celle peu vêtue de sa soit-disant ex-conquête. Elles s'étaient volatilisées... Malheureusement, le zoan mythique se rendit compte à grands regrets que son approche de cette épineuse situation avait été plus qu'illusoire. Retrouver deux jeunes femmes perdues dans les innombrables ruelles d'Attraction Town, lors même que l'endroit commençait à être bondé des touristes qui, après une soirée effervescente, profitaient de la clémence matinale pour se revigorer... Cela aurait été un coup du sort pour le moins fameux. D'autant qu'en entamant sa prestigieuse ascension, le musicien avait commis une erreur grossière et affligeante : bon nombre de badauds avaient appelés leurs amis, voisins et familles à se répandre dans les rues ou aux fenêtres pour l'observer, lui, ce phénomène si étrange et si fascinant que nul n'avait jamais pu épier. En bref, l'endroit avait eut tôt fait de se trouver bondé, et même depuis son promontoire aérien le Phoenix n'aurait pas été capable de lorgner les pavés s'il l'avait voulu : une véritable marée humaine avait pris place pour le dévisager et le scruter sans la moindre pudeur, avec une curiosité maladive. Il avait échoué à retrouver la doctoresse... Ce constat démoralisant et cinglant le força à contracter poings et mâchoires, même si cet agacement ne put être retranscrit physiquement sous sa forme actuelle. L'oiseau majestueux, pour autant, n'abandonna nullement : il se contenta de poursuivre son observation assidue et avide, balayant la moindre ruelle d'un regard inquisiteur et scrutateur, comme s'il espérait bien attraper le moindre détail au vol, comme si quelque indice quant à la localisation de la mirifique blondinette finirait ainsi tôt ou tard par éclore. Ne se décourageant que pour faire preuve de davantage d'assistance, l'artiste demeura donc là haut, en vol stationnaire, ses ailes battant furieusement les airs à intervalles réguliers simplement pour le maintenir parmi les nuages, jusqu'à ce qu'un petit rapace ne manifestement affolé ne vienne à sa rencontre.
Nakata n'eut besoin que d'un regard pour reconnaître l'Elanion qui, paniqué, sinon complètement épouvanté, voletait vivement dans sa direction en lorgnant également en direction de la foule à peine moins dense située en contrebas. Les gens s'étaient progressivement désintéressés de l'ensorcelant spectacle que produisaient ses flammes dansantes et quasiment lascives, langoureuses, mais un bon nombre de curieux n'avaient eu de cesser de l'observer sous toutes les coutures, quitte à prendre pour l'occasion un certain nombre de clichés de son plumage si déroutant. Toutefois, Mistral avait fort à faire pour tenter de dénicher la silhouette qu'il cherchait si anxieusement, et si ardemment à la fois... S'il ne prêta dans un premier temps pas la moindre attention au Phoenix, le petit rapace fut contraint de s'immobiliser lorsqu'il se retrouva bec à bec face à son gigantesque homologue, l'épiant pendant quelques secondes avant de reprendre son chemin en piaillant furieusement. S'il avait toujours été très doué avec les animaux, et s'il avait toujours été capable de s'entendre avec eux instinctivement, le forban n'en était pas moins face à un spécimen qu'il ne connaissait que très sommairement : leur seule véritable rencontre avait été courte. Le mythique, donc, fut absolument incapable de comprendre qu'il était l'objet des recherches cupides de l'autre volatile... mais comprit en revanche qu'ils avaient hypothétiquement la chance de remettre la main sur Lilianna plus promptement, s'ils décidaient dans s'entraider dans cette quête. Ainsi, ignorant tout de l'angoisse sourde qui frappait l'Elanion, le Fenice reprit forme hybride, toujours sans se soucier un traître instant du regard des passants qui, pour la plupart, demeurèrent stupéfaits devant cette métamorphose exceptionnelle : si ses ailes restèrent bel et bien de flammes entrelacées d'or et d'azur, le reste de son corps quant à lui revêtit une apparence plus banale... Celle d'un homme blond, un bandeau carmin lui ceignant le front, et que le compagnon de la doctoresse ne manquerait assurément pas de reconnaître. Pour s'en assurer, le légendaire ne manqua pas de l’interpeller d'une voix claire et audible, couvrant momentanément les pépiements de son petit interlocuteur.
-Mistral ! C'est moi, Nakata ! J'ai perdu Lilianna, tu...
Il n'eut pas à s'appesantir davantage : le rapace fondit dans sa direction et, manifestement enjoué, se mit à tournoyer tout autour de lui, en tâchant de s'accaparer son attention. Le musicien, désarçonné par la soudaineté d'une telle approche, se contenta dans un premier temps de le scruter, les yeux ronds, avant de comprendre petit-à-petit qu'il était à la vérité celui que l'oiseau avait cherché à déceler avec autant d'assiduité. Une crainte sourde se mit alors à grogner en son sein, nouant ses entrailles et son cœur avec puissance. Se pouvait-il que... Horrifié, une question ne tarda guère à quitter ses lèvres, émise avec lenteur et hésitations.
-Attends... Il ne lui est... Rien arrivé, si ?
Il se figea d'autant plus lorsque Mistral se remit à pépier, de nouveau en proie à un affolement certain qui transparaissait plus que limpidement à travers ses faits et gestes. L'expression faciale du forban s'assombrit d'un coup d'un seul tandis qu'il prenait lentement la mesure de la bêtise qu'ils avaient pu commettre. L'un comme l'autre le savaient : cette île était dangereuse, car les passions s'y déchaînaient avec une intensité rare, voire jamais vu. Or, c'était avant toute autre chose des sentiments amoureux que naissaient les plus grands drames... La statue, à sa manière, avait semblé vouloir les mettre en garde, mais ils n'en avaient pas moins été naïfs. Nakata aurait dû s'imposer face à sa présumée ex-conquête, aurait dû se montrer ferme et intraitable, renvoyant cette menteuse d'où elle venait et conservant à ses côtés la proximité chaleureuse et bienveillante de la doctoresse. Si elle avait souffert... Si qui que ce fut lui avait fait du mal... Bouillonnant de rage et de colère, le Phoenix reprit son sang froid l'espace d'un instant, en se souvenant que pour l'heure, rien n'était acté. La jeune femme s'était peut-être causée du tort seule... Peut-être s'étaient-elle simplement perdue ? Dans tous les cas, il n'allait pas manquer d'en avoir le cœur net : ce fut un empressement sec et certain qui l'emplit, l'instant suivant, et sa langue claqua, sèche, tandis que son corps s'enflammait de plus belle.
-Guide-moi !
L'Elanion ne se fit pas prier et le Fenice s'engouffra à sa suite, se maintenant sans peine à la hauteur de l'oiseau qui, quoique nettement plus agile que lui, ne pouvait pas égaler sa vitesse en ligne droite. Leur chemin les guidèrent vite en direction d'une bâtisse aux dimensions plus que respectable qui, à l'extérieur de la ville, se dressait fièrement et ostensiblement, en un signe de richesse et d’opulence plus que visible. Deux choses traversèrent momentanément l'esprit du Phoenix, à cet instant. En premier lieu, il n'était plus étonné quant au fait que les deux jeunes femmes aient momentanément échappé à sa surveillance : il n'avait pas l'ombre d'un instant songé qu'elles auraient pu se rendre dans ces quartiers richissimes et luxueux. En second lieu, l'image de l'homme propre sur lui et vêtu d'un costume qui l'avait agressé la veille pour s'accaparer la tendresse de Lilianna lui revint bien vite à l'esprit. Un mauvais pressentiment vint saisir ses entrailles tandis que Mistral, de son côté, s'immobilisait en lorgnant en direction de l'une des gargantuesques baies vitrées qui donnaient sur un salon des plus somptueux. Ici ? Sans songer un seul instant à la bienséance, le pirate s'y catapulta et reprit brutalement forme humaine, plongeant en piquée vers les vitres à une vitesse folle. Il plaça ses bras devant son visage et se recroquevilla légèrement, ne prenant guère le temps de privilégier une approche moins tapageuse : il traversa purement et simplement la baie vitrée lorsqu'elle éclata, projetant une nuée de morceaux de verre à même le sol tandis que les gerbes de sang et les flammèches ardents se nouaient en un spectacle plus vif et coloré qu'un coucher de soleil. Nul dans la bâtisse n'avait eu le temps de bouger le moindre orteil que le zoan effectuait une roulade habile et prompte pour finalement retrouver son équilibre, droit et fier, balayant la zone d'un regard acerbe et acéré. Cette observation de quelques secondes seulement lui suffirent pour comprendre dans quel guêpier Lilianna s'était fourrée... Et pour comprendre, bien entendu, qui en était l'odieux et immonde responsable.
-Toi... -Di... Diantre... GARDES ! GARDES, VITE ! -Comme s'ils allaient te sauver... Rameute toute la population de cette putain d'île si tu le souhaites. Tu vas pas t'en tirer en un seul morceau.
L'homme, plus que livide, tressaillit à peine devant le faciès décomposé par une haine animale, bestiale, vive et inébranlable que l'artiste arborait. Il était méconnaissable. Il n'était plus l'homme de culture et de savoir de la veille, et plus même le combattant brutal qui avait pu répondre à son coup de couteau ayant indirectement mis la belle en danger : il n'était ni plus ni moins qu'un tueur froid, prêt à tout pour faire payer à cet homme l'affront impardonnable qu'il avait causé en s'en prenant à la demoiselle. Anastasia, de son côté, était simplement tombée en constatant la brutalité sanguinaire qui émanait du Phoenix, comprenant qu'il aurait pu, près de la fontaine, la tuer en une poignée d'instants s'il en avait couvert l'ambition. Pourtant, le mythique ne lui destina pas l'ombre d'un regard : elle aurait tôt ou tard à faire face à sa colère cataclysmique, elle aussi, mais elle n'était pas la première cible qui trônait sur sa liste immédiate. Liste qui, par ailleurs, vint croître brutalement tandis que cinq hommes en armes pénétrant dans la pièce, armés de fusils. S'ils furent manifestement interloqués par l'intrusion du pirate et par le fait qu'il semblait être arrivé par les airs, à en croire le trou qui garnissait le haut de la baie vitrée, ils ne tardèrent guère à le mettre en joue, s'approchant de lui à pas feutrés, lui sommant de ne pas faire le moindre geste. Nakata, qui ne quittait pas des yeux le prénommé Roman depuis qu'il l'avait localisé, n'eut pas le goût et la patience de se montrer docile : il fit un premier pas dans la direction du nobliau qui, effrayé, chuta à son tour, ses jambes tremblantes n'ayant plus la force de le maintenir dans une posture effrontément droite. L'un des gardes, plus courageux ou plus stupide que les autres, eut alors l'outrecuidance de croire qu'il pouvait immobiliser le mythique en lui tirant dans la jambe. La balle traversa le genou du blondinet qui, pour autant, ne broncha pas, comme captivé par l'homme au sol et terrifié. Les gardes, livides, assistèrent alors au spectacle le plus effrayant de toute leur existence : la plaie se referma d'elle-même, accompagnée par l'apparition de flammèches fantastiques.
-Oï, les gars... Vous me gênez !
Joignant l'acte à la parole, le criminel tourna les talons, faisant face aux cinq hommes qui n'eurent pas le temps de réagir face à la menace imminente qui trônait face à eux. Le Fenice se catapulta dans leur direction à vive allure, se retrouvant bien vite planté face à l'auteur qui tir qui l'avait freiné. Il attrapa le canon de son arme d'une main ferme et, avec une puissance dantesque, usa du bout de sa crosse comme d'une lance, fournissant un virulent coup d'estoc à son agresseur qui ne put rien faire d'autre que cracher du sang, impuissant face à un tel déferlement de force brute. Si son collègue le plus proche, effrayé, tenta de réagir instinctivement, brandissant son arme en visant la tempe du légendaire, ce dernier l'empêcha de faire feu en se penchant précipitamment, s'extirpant sans peine de la trajectoire de son arme. Bien loin de s'arrêter en si bon chemin, le musicien démontra une part de l'étendue de ses talents martiaux en attrapant ledit collègue d'une main adroite et assurée au niveau du col. Sans le moindre ménagement, il l'attira à lui et le souleva avant d'user de sa puissance musculaire pour le projeter à travers le salon, droit vers la baie vitrée qu'il traversa sans peine. Celle-ci, déjà fragilisée, ne tarda guère à s'effondrer définitivement, dans une pluie d'un verre plus que poussiéreux. Le troisième homme eut encore moins de chance que ses deux camarades : le blondinet avait pu récupérer l'un des fusils, au sol, et l'orienta sans plus tarder dans la direction du crâne de son ennemi, pressant la détente sans l'ombre d'une hésitation.
-Si tu es prêt à faire feu, sois prêt à ce qu'on te tire dessus, bouffon.
Les deux rescapés eurent des réactions aux antipodes l'une de l'autre. Le premier, un jeunot, sembla estimer que sa survie valait mieux que celle de son employeur : angoissé, il lâcha sa propre arme et tourna les talons avant de s'enfuir, manquant de trébucher sous le coup de la précipitation. A lui, le mythique ne destina que de la pitié. En revanche, son collègue se montra plus insistant : souhaitant manifestement troquer l'usage des armes à feu pour du close combat, il tenta de bondir sur le blondinet pour le ceinturer et le plaquer au sol. Grossière erreur. Usant du fusil comme d'une batte de baseball, Nakata réceptionna l'homme en lui livrant un coup horizontal en déployant à nouveau une puissance transcendante, l'envoyant paître en direction d'un mur contre lequel il s'écrasa lourdement, aussi désarticulé qu'une poupée de chiffons. Là-dessus, le maudit relâcha son arme contondante improvisée et, avec lenteur, se redressa pour faire face au nobliau livide, qui n'avait eu d'autre choix que de regarder ce spectacle avec un effroi plus que palpable. Il semblait même s'être uriné dessus... Sans avoir une once de pitié pour celui qu'il considérait désormais comme un simple psychopathe, l'état assoupi de la demoiselle ne lui ayant évidemment pas échappé, le combattant se mit à marcher dans sa direction, poings serrés. Un seul châtiment attendait cette ordure... S'il était devenu marine, à l'origine, cela avait été par idéalisme. Pour guérir cette société gangrenée des maux qui la tenaillaient, pour permettre à tout un chacun de vivre dans la décence et la sécurité, de jouir de ses libertés fondamentales et de livrer une existence saine et sereine. S'il avait trahi la marine, c'était par désillusion lorsque, désabusé, il avait été confronté à l'avarice, à la cupidité des puissants qui osaient même s'octroyer la vie d'autrui. Cet homme était tout ce qu'il méprisait, tout ce qu'il détestait, tout ce qu'il combattait... Et le fait qu'il ait tenté de nuire à Lilianna par deux fois, dont l'une de façon plus que volontaire, sinon assumée, poussait le Fenice dans ses ultimes retranchements. Comprenant que le châtiment qui l'attendait n'avait rien d'enviable, le noble tenta de se redresser et de faire volte face mais retomba lourdement à quatre pattes, glissant sur le sol impeccable de sa majestueuse demeure. Son visage manqua de rencontre le marbre mais il reprit appui juste à temps pour commencer à se redresser... Avant de faire face à une force irrésistible contre laquelle il ne put rien. Le pirate, vif et prompt, avait bondi jusqu'au malheureux pour finalement retomber sur l'arrière de son crâne, à pieds joints. Le nez dudit malheureux fut brisé sans plus de cérémonies et il se mit à beugler, effrayé, tandis que le musicien se rattrapait agilement, un peu plus loin. Comme l'autre tentait à nouveau de lui fausser compagnie, il s'élança et le cueillit en plein vol d'un croche-pattes certes fugace, mais néanmoins efficace. L'autre homme s'étala de tout son long, avant qu'un nouveau coup de pied ne le cueille en plein dos, brisant une bonne part de sa colonne vertébrale avant de l'envoyer à la rencontre d'un autre mur, mort.
S'il n'avait guère pour habitude de se montrer si brutal, si sanguinaire et si incontrôlable, l'effervescence sentimentale dans laquelle cette île avait savamment su le plonger ne l'avait pas vraiment aidé à se montrer raisonnable. Le Phoenix venait de dévoiler une facette bien plus sombre et plus intransigeante de lui-même : celle du guerrier, qui percutait sèchement sans vraiment prendre la peine d'estimer les conséquences de ses coups furieux...
Là-dessus, le forban tournoya, se désintéressant subitement du corps désormais vidé de toute étincelle de vie pour se retourner vers Anastasia qui, tremblante, le dévisageait comme elle aurait pu scruter la mort elle-même. Elle voyait en lui un Diable, un fameux démon, et craignait d'avoir commis sa dernière erreur. Pourtant, l'instinct de brutalité du corsaire semblait s'être épanché, d'une manière ou d'une autre. La pitié reprit le dessus, mais fut néanmoins teintée d'une rage froide et insondable lorsqu'il prit la parole à son encontre, non sans lui décerner au passage un coup d’œil glacial et méprisant.
-Tu n'as qu'une chance. Mets ta vie au profit du bien. Ne cherche plus jamais à commettre le moindre crime, ou la moindre brutalité à l'encontre de qui que ce soit... Ou crois-moi, je l'apprendrai, et je te ferai connaître le même sort que ce rat.
Elle acquiesça mécaniquement, sans plus sembler oser respirer, tandis que le blondinet se penchait finalement sur sa compagne de la veille d'un air anxieux et inquiets. Il déposa une main sur son cou pour prendre délicatement son pouls, remarquant qu'elle était en vie. Mistral avait pourtant semblé si affolé... Il comprit alors qu'elle n'était probablement pas juste endormie, sans quoi le raffut qu'il venait de provoquer aurait amplement suffi à la tirer de ses songes. Il ne restait plus qu'une poignée d'options... Drogue y compris. Jetant un regard noir et dédaigneux au cadavre qui ne lui répondrait jamais, l'artiste prit la doctoresse dans ses bras, tâchant de l'éloigner de cette scène macabre pour ne pas lui causer de vision traumatisante en guise de réveil. Il allait donc quitter la bâtisse par la baie vitrée, se dirigeant vers l'hôtel où ils avaient eu une chambre la nuit passée, pour qu'elle puisse se remettre de ce dur moment sereinement...
Gasmask
Lilianna m'a donné son accord pour PNJiser Mistral !
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Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Lilianna Windspell
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Jeu 1 Mar - 10:56
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Cette voix qu'il avait reconnu. Il avait dit son nom. L'Elanion s'était arrêté et avait fait-demi tour pour voir que c'était bien ce qu'il pensait. C'était lui ! Qu'est-ce... comment se bipède pouvait avoir des ailes ? Oh peu importe ! Il était devant lui et c'est ce qui comptait. Si Mistral n'avait jamais montré particulièrement d'affection pour les êtres masculins à qui il n'accordait que le plus grand déni pour les inconnus, une méfiance ou acceptation contrôlée pour ceux qui côtoyaient sa maîtresse et une haine absolue pour ceux qui voulaient du mal à celle-ci, Nakata avait fait l'objet d'une rare exception. Le rapace s'était précipité sur lui avec un engouement non dissimulé et une fois n'est pas coutume, ce n'était pas pour becqueter ! Il était content de le voir. Le garçon serait sans doute capable de lui venir en aide. Oui, il le comprenait encore ! Quel soulagement pour l'oiseau blanc qui n'avait pas de temps à perdre. Heureusement, à force de temps passé avec sa maîtresse, Mistral avait appris à déceler les changements d'expression. C'est ce qui lui permettait en général de savoir associé à la tonalité de la voix, l'humeur de sa belle. En cet instant, il comprit que le phénix montrait de l'inquiétude pour Lili et se remit à piailler de plus belle avec affolement, à défaut de pouvoir s'exprimer dans le langage des hommes. Mais une idée ressortait de ces cris désespérés. La supplique que l'oiseau mythique le suive.
Guide-moi. Ce furent deux mots que l'Elanion avait presque réussi à saisir. Cela ressemblait aux indications que sa maîtresse lui apprenait et qu'elle répétait de temps à autre, quand elle voulait lui demander quelque chose de précis, d'aller dans une direction et quelques petites choses de ce genre. Aussi le compagnon de la blondinette interpréta cela avec justesse comme étant le signe qu'ils pouvaient se mettre en route. Mistral ne se fit pas prier et s’élança. Il fut rapidement rattrapé par l'étrange oiseau grandiose aux couleurs si étincelantes. Celui auquel le rapace avait fait face. Normal qu'il n'avait réussi à le trouver. Mais il ne s'interrogea pas plus. Nakata était amplement capable de le suivre aussi il accéléra l'allure sans ménagement. À ce rythme, il ne leur fallut que peu de temps avant de retrouver la maison où se trouvait la belle captive. Oh cette maison, Mistral ne risquait pas de l'avoir chassé de son esprit ! À peine son coéquipier bipède eut-il compris qu'elle était leur cible qu'il partit à l'assaut de la demeure. Il brisa la vitre permettant au volatile de s'engouffrer à sa suite.
Si l'être aux plumes blanches pensa venir en aide au forban, surtout en voyant le nombre d'opposants augmenter, il dût rapidement se rendre compte que son aide ne serait pas requise. Cet homme... était puissant. Monstrueusement. Mistral se percha donc sur la tête du canapé, à proximité de la demoiselle endormie, en bon gardien. La scène qui se déroulerait sous ses yeux, resterait très certainement entre eux. S'il laissa des personnes en vie, les principaux ennemis avaient été abattus. Les étranges capacités du blondinet l'avaient fait ressortir de son combat sans qu'aucune blessure ne subsiste et il ne lui avait semble-t-il pas fallu beaucoup d'effort pour se défaire de ses opposants. L'Elanion à queue blanche bien qu'il soit resté calme devant la mise à mort, avait simplement eut un léger frémissement à un moment donné. Il devait en convenir, cet homme était puissant et dangereux. Il était bien content qu'il soit l'ami de sa maîtresse. Lorsque l'intéressé s'approcha de la protégée de Mistral pour la prendre dans ses bras et l'emporter loin de cette demeure, celui-ci le laissa faire, s'élevant doucement pour rester près d'eux. Il s'inquiétait de l'état de Lilianna. Pourquoi ne se réveillait-elle pas ?
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Noir. Il faisait noir. Mais il ne faisait pas froid. Si c'était cela la mort, elle avait été mal décrite dans les divers livres qu'elle avait pu écrire. Ici, une chaleur d'abord douce, puis plus présente. L'air semblait se raréfier et chaque respiration se faisait de plus en plus difficilement. La jeune femme essayait d'absorber cet oxygène si vital s'en y parvenir correctement. Et moins elle y arrivait, plus l'impression d'étouffer se faisait sentir. Bientôt, elle sentit un sensible balancement qu'elle n'avait perçu avant. Mais ce ne fut que l'histoire de quelques secondes avant que cette sensation se fasse noyer dans une nouvelle marée de feu.
Dans les bras de Nakata, alors qu'ils étaient en route, l'expression de Lilianna avait progressivement évolué. D'un calme paisible, un léger froncement de sourcils était apparu. Puis, ses paupières se firent frémissantes. Pour ceux qui ignoraient que la jeune femme avait ingéré une substance sans le savoir, elle devait juste sembler en proie à un cauchemar ou à une fièvre relativement sévère. Ce qui n'était par ailleurs en partie véridique puisque le corps de la blondinette avait en effet grimpé de quelques degrés. Elle avait commencé à respirer par la bouche en essayant inconsciemment d'évacuer cette chaleur cumulée. La demoiselle se tortilla dans les bras du blondinet, enfonçant instinctivement son visage contre lui.
Le brasier ne voulait pas se calmer. Cela devenait de plus en plus insupportable. Elle se sentait étrange. Très étrange...
Le mouvement de balancier reprit brièvement le dessus, apportant une coupure, une nouveauté dans l'état si sournois dans lequel l'avait plongé le vin empoisonné. Lentement, la demoiselle ouvrit les yeux. Les formes d'abord flous s'éclaircir petit à petit bien qu'elle ne se sent pas capable tout de suite d'ouvrir entièrement les yeux, gardant les paupières mi-closes. À cause de la fièvre ses prunelles avait gagné en brillance, comme si elle avait tenté de retenir des larmes. Pourtant elle n'avait aucunement envie de pleurer. Elle se contentait de contempler le jeune homme qui la portait.
- Na... kata...
Sa voix était faible et sa gorge semblait plus sèche que le désert d'Alabasta. Elle tenta d'avaler sa salive mais ce ne fut pas d'une grande aide. Les halètements répétés avaient participé à assécher sa gorge désormais victime d'une légère irritation. Mais cela importait peu à la demoiselle. Celle-ci était trop occupée à détailler le visage du musicien. Un visage qu'elle connaissait d'hier mais qui lui apparaissait à l'instant des plus séduisants. Lorsque le regard de la jeune femme se posa sur les lèvres du phénix, son cœur rata un battement lorsqu'il changea de rythme. Le sentiment d'incompréhension et de honte était étouffait par un sentiment qui s'imposait sur les autres. Une émotion et des sensations naissantes qui lui étaient jusque-là inconnue. C'était une attirance qu'elle ne pouvait combattre. Si Lilianna devait être honnête avec ce qu'elle éprouvait en ce moment, il n'y avait qu'une chose à dire. Elle... avait envie de toucher à ses lèvres.
La petite créature enflammée à l'intérieur de son corps approuva la tournure que prenait les choses et comme pour encourager la jeune femme à continuer dans cette direction, se montra moins virulente. Il ne fallait pas combattre mais se laisser aller. Plus on se débattait, plus on souffrait. Si la doctoresse essayait d'aller à l'encontre de cet ordre établi, elle ne ferait que souffrir davantage. Or, pour le moment, l'accalmie de la bête et le flottement dans lequel la plongeait la découverte de nouveaux sentiments ne l'encourageait pas à lutter. Cependant, cela ne l'empêchait pas d'être confuse. Lilianna avait trop conscience de son propre corps en contact avec celui de l'oiseau mythique, ce qui la fit rougir sans qu'elle n'arrive à s'expliquer pourquoi. Confuse de ces sentiments paradoxaux qui l'habitaient et dont Nakata faisait l'objet. Elle lui en avait voulu mais était étrangement attirée par lui. Elle avait envie de le connaître et lui parler, se promener et rire ensemble. Des sentiments purs qui pour le moment, étaient teintés d'un désir qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Jusqu'à quel point les émotions dont elle était victime étaient vraies... elle ne le savait pas. Mais elle sentait au fond d'elle qu'il ne pouvait pas y avoir que du faux. Sinon, ce ne serait pas son cou qu'elle serait venu embrasser mais ses lèvres.
- Excuse-moi... Je... je me sens juste un peu bizarre...
La jeune femme détourna les yeux pour ne pas le regarder. Que penserait-il d'elle ? Pourtant, elle se sentait incapable de lui expliquer cette action et encore moins ce qu'elle ressentait à son égard. Entre son propre ressenti, l'influence d'Attraction Town, et finalement le produit qui faisait présentement effet, la jeune femme arrivait à peine à se comprendre elle-même. Mais la créature de feu, bestial ne fut pas pleinement satisfaite de cette décision et chercha à rappeler la personne qu'elle possédait à l'ordre. Une nouvelle vague de chaleur traversa son corps, la faisant trembler. Dans un geste d'auto-protection contre la réaction du blondinet et contre l'assaillant qui se trouvait dans son corps, la jeune femme s'entoura de ses bras, se recroquevillant légèrement en espérant guérir très promptement de cet état. Si elle avait réussit cette fois-ci à se battre et à ne poser ses lèvres que sur le cou du phénix, elle ne pouvait savoir de quoi d'autre elle était capable. Et ne tenait pas particulièrement à le savoir...
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Ven 2 Mar - 23:32
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Il ne s'inquiétait pas. Bien entendu, il s'était inquiété, plus que fortement, de voir le teint légèrement rosé de la jeune femme ainsi que de constater sa respiration haletante... Mais la marche de la distance parcourue, celle qui séparait le prestigieux manoir, légèrement excentré, du quartier touristique où ils avaient pu dénicher l'auberge qui les avait accueilli, avait permis au Phoenix de se montrer plus perspicace et serein, moins agité. Il était évident que l'homme qu'il avait abattu froidement, le riche séquestrateur de Lilianna, n'était pas nécessairement doué de mauvaises intentions à son encontre. Il semblait surtout follement amoureux d'elle, probablement manipulé par l'étrange atmosphère d'Attraction Town, comme tant d'autres avant lui... Cette conduite, l'artiste avait pu la constater de ses yeux propres, la première fois qu'ils s'étaient croisés et qu'il avait été victime de sa brutalité romanesque, pour avoir osé porter la doctoresse dans l'optique de l'emmener jusqu'à sa chambre. Ces sentiments lui semblaient donc cohérent même si, à ses yeux, sa conduite restait envers et contre tout impardonnable : c'était pour cela, par ailleurs, que le Phoenix s'était montré si brutal et si féroce dans le moindre de ses mouvements, pour mettre un terme à sa piètre et pathétique existence. Quoi qu'il ait fait, il avait placé la jeune blondinette sans une situation manifestement inconfortable : Mistral était venu le chercher, particulièrement affolé, en toute connaissance de cause... Et Nakata n'en restait pas moins curieux quant à l'état de la voyageuse. Elle était encore endormie, plus ou moins profondément... Instinctivement, comme pour lui communiquer sa bienveillance et sa proximité, le forban la tint un peu plus contre lui, sans savoir que cela, ironiquement, ne devait guère lui rendre service compte tenu du produit qu'on lui avait fait inhaler à son insu. Il lui restait encore quelques dizaines de mètres à parcourir lorsqu'elle sembla enfin se tirer de sa torpeur, quoique plus que progressivement. Sa respiration pour le moins hachée, son teint fiévreux et l'humidité dont ses pupilles resplendissaient étaient autant d'informations qui le poussèrent à se montrer anxieux, sans pour autant être catastrophé un traître instant. Elle était peut-être simplement tombée malade, après tout : elle avait veillé sur lui un long moment nocturne durant, lors même qu'elle avait grand besoin de sommeil, selon son propre aveu... Le Fenice tâcha donc de la rassurer quelque peu, affichant un sourire doux et tendre, sans toutefois trop lui en dire.
-Tout va bien, ne t'en fais pas. Je te ramène à l'hôtel. Tu pourras t'y reposer un peu.
S'il lui avait communiqué le minimum syndical, c'était précisément car il craignait qu'apporter ne fut-ce que quelques bribes d'informations puissent la pousser à se montrer maladivement curieuse. Or, elle n'avait guère besoin de s'encombrer l'esprit de pensées pour le moins superflues, dans l'état des choses : sa voix, faible et traînante, suffisait à le prouver amplement. Le musicien avait ralenti l'allure en remarquant son éveil, afin de ne pas trop la brusquer, mais reprit un rythme plus soutenu lorsqu'il remarqua, désarçonné, qu'elle ne le quittait pas des yeux. Elle le dévorait, à la vérité. Il sentit son cœur battre furieusement et détourna le regard, le teint quelque peu rosi, sans pour autant l'être autant que la jeune femme fébrile qu'il maintenait contre lui. Ce ne fut d'ailleurs qu'à cet instant précis qu'il se rendit compte de leur proximité : il la tenait là, tout contre lui, pouvait sans peine sentir le moindre de ses mouvements, de ses frissons, capter le bruissement qui naissait de l'union de leurs vêtements... Toutefois, c'était surtout la chaleur qui émanait d'elle qui acheva de mettre Nakata mal à l'aise. C'était si... Agréable. Si envoûtant. Ses pensées divaguaient toujours autant lorsqu'il fut tiré de son for intérieur, par une action qu'il ne sut ni anticiper, ni évaluer à sa juste valeur les premiers instants durant. Elle s'était redressée, venant déposer sur son cou des lèvres d'une douceur exquise, d'une délicatesse éreintante, d'une suavité exubérante et indicible...
Son cerveau disjoncta. Il marqua l'arrêt, mécaniquement, interdit et silencieux. Son regard, toujours pointé vers la ligne d'horizon, tressaillit un bref instant pour se déposer sur le visage de Lilianna avant de le fuir à nouveau, semblant craindre de seulement croiser les prunelles ardentes de la demoiselle qui s'était pour l'occasion montrée si audacieuse. L'aveu qu'elle lui fournit fut déroutant, à n'en point douter. Le forban eut besoin de plusieurs secondes pour remettre un tantinet d'ordre dans son esprit en pleine ébullition, mais ça n'était rien comparativement à ce qui l'attendait imminemment. Lorsque, dans ses bras, la jeune femme sa cabra sensuellement, s'enveloppant lascivement de ses propres mains en se montrant d'autant plus fiévreuse, deux sentiments paradoxaux s'emparèrent de lui. Sa basse extraction, sa condition d'homme et de bête, son instinct grégaire et mâle le poussèrent à sentir poindre en son sein un désir sourd. Elle était belle. Non, elle était magnifique, dans les faits, et la sentir à la fois si brûlante et si audacieuse avait le don de l'hypnotiser puissamment. Cette primitivité, néanmoins, était lourdement contrebalancée par une honte croissante, que l'artiste n'avait aucune peine à voir croître en son sein. Il n'était habituellement pas homme à se laisser ainsi corrompre par ses désirs les plus triviaux et les plus inavoués, après tout... D'autant qu'il constatait sans peine que quelque chose n'allait pas. Aucune des réactions de la demoiselle n'était naturelle. Elle renvoyée l'image de quelqu'un de souffrant, de désorienté... De drogué.
La froideur glaçante de cette certitude l'abasourdit au plus haut point. Elle avait été droguée. C'était l'évidence même, et elle lui éclatait à la figure de manière si virulente et si inattendue qu'il en était soufflé. Le richissime possesseur de la somptueuse bâtisse avait voulu abuser d'elle... Cet homme de peu de vertu n'avait perçu en elle rien de plus qu'une créature désirable, qu'un moyen d'assouvir ses pulsions les plus archaïques, sans jamais se soucier ni de son consentement, ni de son bien-être. Finalement, il avait définitivement mérité son sort bien peu enviable. Sans hésiter une seconde de plus, le Phoenix s'élança en direction de l'auberge, fort heureusement à deux pas de là seulement, et y pénétra sans crier gare, s'approchant du bar où le serveur le lorgna s'approcher, Lilianna dans les bras, incompréhensif et tétanisé, craignant qu'il ne soit arrivé un malheur.
-J'ai besoin d'une chambre. Vite... il faut qu'elle se repose. -Je... Euh... oui, bien sûr, tenez. Vous avez besoin de... -Rien, merci.
Sans jamais relâcher la demoiselle, le Phoenix s'empara du bout des doigts de la clé que l'homme lui tendait et se dirigea sans plus attendre vers les escaliers, qu'il grimpa vigoureusement avant de finalement parvenir à la porte de la chambre qui leur avait été attribué. Toujours aussi brusque et impétueux, sans toutefois négliger le confort de la fébrile jeune femme un traître instant, le mythique ouvrit la porte et la referma sourdement derrière eux avant de se diriger sans plus attendre vers le lit où il déposa enfin Lilianna, la gorge nouée, avant de prendre la parole sans trop savoir quoi lui dire. Il tâtonnait mais... il était légitime, de son point de vue à tout le moins, qu'elle sache ce dont elle souffrait.
-Je... Je pense qu'il t'a drogué. Je ne vois que ça, et puis... Il y avait des verres de vin, sur la table, quand je suis arrivé. Il t'y a fait boire, non ?
Question rhétorique. C'était la seule probabilité qui expliquait si efficacement l'état incommode dans lequel la demoiselle se trouvait. Elle était doctoresse, aussi peut-être aurait-elle une idée de la marche à suivre afin de se tirer de ce mauvais pas aussi vivement que possible... Néanmoins, l'artiste ne pouvait ni se permettre de s'enfuir, ni de demeurer à ses côtés effrontément. Il se savait pertinemment source de désir. Sauf que s'il s'écartait, s'il l'abandonnait à son affabulation... Qui diable pourrait veiller sur elle ? N'importe quoi pouvait arriver, ici, sur l'île des Désirs : l'un comme l'autre avaient eu l'opportunité de s'en rendre compte depuis leur arrivée. Tout ici était si lascif, si langoureux... Si désirable. Les yeux du Phoenix glissèrent le long des courbes de sa jeune amie, détaillant la moindre de ses formes et l'harmonie que dégageait son corps enflammé. Cela ne dura qu'un traître instant, mais cela l'accabla d'un remord sourd : il secoua vigoureusement la tête afin de vider son crâne de la moindre idée libidinale et, tout en demeurant à distance raisonnable, à savoir à environ un mètre, Nakata reprit de plus belle, soucieux d'apporter son aide s'il en avait la capacité.
-Ne bouge surtout pas. Je vais te chercher un verre d'eau. Ça te fera du bien.
Il s'exécuta rapidement. S'il se doutait que ce stratagème ne rimerait à rien, du point de vue de la demoiselle, et que cela ne l'aiderait guère à retrouver son état normal, il voulait avant toute autre chose profiter d'un court laps de temps pour s'éloigner d'elle. Pour se vider la tête, pour quitter des yeux son corps éreinté par le désir, pour cesser d'entendre ses halètements érotiques incessants. C'était peut-être de la lâcheté, mais c'était son besoin le plus vif et le plus soudain... Toutefois, il ne serait pas égoïste plus de quelques secondes. Il reviendrait bien vite auprès de la voyageuse, pourvu dudit verre d'eau, dans l'espoir de lui être d'un secours plus pertinent... Et moins lubrique.
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Lun 5 Mar - 14:26
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Dissimulée. Qu'on ne la voit pas. Qu'il ne la voit pas. La doctoresse sous l'emprise du produit était figée, honteuse de ce qu'elle venait de faire et se sentant incapable pour autant de s'occuper d'elle-même toute seule. Sans quoi, elle lui aurait demandé de la reposer sur le sol au moins, qu'elle puisse marcher sans avoir besoin de subir les effets de leur proximité qui rendait son corps si fébrile. Cependant, elle savait que s'il la déposait en l'état, la demoiselle ne tiendrait pas sur ses jambes et s'écroulerait juste par terre. C'était inutile. Elle devait donc s'en remettre au jeune homme pour le moment et lui fut infiniment reconnaissant de se remettre prestement en route sans discourir sur ce qui venait de se passer.
Le trajet restant jusqu'à l'auberge, le bref échange entre le serveur et Nakata, les escaliers qu'il grimpait en vitesse... tout cela parut lointain pour Lilianna. Ayant osée s'opposer à la bête qui grondait en son sein, la blondinette devait désormais lui rendre des comptes. Elle fut parcourut, pour la peine, de sensations peu enviables. Les flammes étaient reparties de plus belles, glissant leur langue sur le corps de la jeune jeune femme que les respirations saccadées peinaient à garder consciente. Même si cela lui fut pénible, la doctoresse tenta de ralentir sa respiration au risque le cas échéant de sur-oxygéner son cerveau. Le port de ses habits était devenu insupportable, frottant sur une peau qui lui semblait à vif. Alors que le phénix l'allongeait sur le lit, la demoiselle fut en proie à de nouvelles émotions. D'une part, elle était soulagée de ne plus avoir autant conscience des bras du forban qui la serrait contre lui, faisant naître un désir qu'elle n'arrivait à réprouver. D'autre part, sa liberté de mouvement regagnée était un bien pour un mal. Il lui fallait désormais par sa volonté contrôler l'entièreté de son corps. Et c'était là un défi d'envergure. Agrippant de ses mains le tissu qui recouvrait le matelas, elle serra avec force comme pour se retenir d'utiliser ses mains autrement. La blondinette tentait d'apaiser son corps mais n'arrivait à se faire entendre, se tortillant sur le lit. Le visage encore fiévreux se tourna vers le blondinet qui exposa sa théorie. Hochant doucement la tête, elle répondit la voix tremblante, heureuse malgré tout de pouvoir momentanément penser à autre chose qu'au musicien se tenant non loin et qu'elle n'avait qu'à saisir par le col pour pouvoir l'attirer à elle.
- Oui... c'était sûrement le vin... Il a dû rajouter quelque chose. M-mais... je n'ai rien décelé d'étrange avant de le boire...
De toute manière, il était trop tard désormais. L'élixir utilisé avait déjà fait son mal, Lilianna sous le contrôle de plus en plus oppressant de ce produit pernicieux et de la créature qu'il avait fait naître. Or, le médecin malgré sa fonction n'avait aucune idée de comment s'en sortir. Ses capacités de raisonnement étaient bien trop mises à mal et même en fournissant un effort de concentration, elle ne pouvait apporter un remède à un poison dont elle ne connaissait la nature. La seule chose à faire était probablement d'attendre que les effets se dissipent car selon toute logique, il était impensable qu'une telle chose dure indéfiniment, si ? Ce ne serait que l'histoire de quelques heures tout au mieux ? Et si cela durait plusieurs jours ? Et si cela ne s'arrêtait jamais ? Dans ce cas, à moins d'acquérir une drogue contre-carrant les effet de celle-ci, comment s'en sortait les victimes ? Si la solution la plus simple et évidente sur le moyen usé par la plupart des gens pour sortir de cet état lui traversa l'esprit, elle chassa bien rapidement cette absurdité. Il en était hors de question. Elle ne lui demanderait pas cela. Plus encore, elle se refusait tout bonnement d'en arriver à une telle extrémité elle-même.
Le fait qu'il quitte la pièce pour aller chercher un verre d'eau soulagea son esprit tiraillé quelques instants. Elle ne prit pas la peine de lui répondre. Où espérait-il la voir s'enfuir dans son état ? Quand elle entendit la porte se refermer sur l'oiseau mythique, notre amnésique favorite se redressa pour se débarrasser rageusement de ses bottes qu'elle envoya dans le mur d'en face. Elle était rarement prise par ce genre d'accès de rage mais présentement, la situation lui donnait juste l'envie de hurler. Qu'est-ce que le phénix et elle avaient pu faire de mal pour en arriver là ? Dire qu'elle était si heureuse de l'avoir rencontré et le sort s'acharnait sur eux. C'était plus que désespérant. Elle se sentit si impuissante qu'elle décida de se rallonger sur le lit, sur le côté, revêtant une position fœtale. Le drap qu'elle tira sur elle, se recouvrant complètement eut pour effet de la plonger dans un véritable four. C'en était suicidaire comme réaction et elle le savait mais ne voyait pas de meilleur moyen d'agir. La blondinette préférait mille fois rester dans sa caverne, à souffrir des attaques de son assaillant de plus en plus virulent, que de devoir interagir avec Nakata. Elle l'appréciait trop pour le voir garder une image aussi pitoyable d'elle. Lorsqu'il reviendrait, elle lui dirait de s'en aller. Avant que les choses ne dégénèrent. Oui, il le fallait. Si le destin le voulait bien, ils se retrouveraient un jour.
À force de contracter violemment ses muscles pour lutter contre le souhait que la bête sournoise voulait voir se réaliser, elle se sentait faiblir imperceptiblement. Elle entendit à peine la porte s'ouvrir à nouveau et sentant en revanche parfaitement poindre l'envie irrépressible de sortir de cette grotte qu'elle s'était confectionnée. Combien de temps encore pourrait-elle tenir ? Elle l'ignorait mais son cœur lui faisait savoir qu'il commençait à lâcher prise à son tour, battant de plus en plus vite à mesure qu'elle entendait les bruits de pas. Le constat était affligeant et même si c'était ce contre quoi elle se débattait, il s'imposait de plus en plus à elle. Elle le désirait. Le fait d'avoir laissé cette pensée arriver finalement jusqu'à elle, ne fit qu'affaiblir davantage ses défenses. Il fallait qu'elle se change les idées. Qu'elle ne laisse pas la créature détourner les véritables sentiments qu'elle avait pour le jeune homme en une parodie grivoise aux seules fins charnelles. Aussi prit-elle promptement, bien que tout aussi faiblement la parole que précédemment, partageant au phénix la première chose qui lui venait à l'esprit.
- Pardonne-moi... C'est de ma faute. Je... je n'aurais jamais dû partir avec elle. J'aurais dû rester avec toi...
Comme pour se donner le courage de poursuivre dans cette voie et ne pas laisser les plus vils instincts prendre le pas sur sa volonté, Lilianna porta les lèvres sur le dessus de son doigt et se mordit avec force. Elle conserva sa prise, opposant à la douleur de ses désirs croissants et inassouvis, une douleur plus physique. C'était peut-être vain mais si celle-ci pouvait au moins la garder éveillée ne serait-ce qu'un peu plus, ce serait déjà cela de pris. De plus, cela limiterait les halètements que trop sensuels dont elle avait été l'auteur. Il ne restait plus qu'à attendre en priant pour que le temps soit un remède suffisant à la drogue qu'elle avait ingéré. Et que si c'était par bonheur le cas, elle tiendrait bon jusque-là. Finalement, avant qu'elle n'ait pu l'empêcher, dans cette tempête d'émotions qui l'habitaient, le souhait de voir l'oiseau mythique s'en aller par crainte d'une réaction de dégoût se mua en une toute autre prière qu'elle lui adressa. Une prière sincère et pure, restée vierge de l'influence de la drogue.
- S'il-te-plaît... reste. Je sais que c'est beaucoup demander... mais j'ai besoin de toi. Je n'y arriverai pas toute seule...
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Mer 7 Mar - 1:49
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
-Je... te le pose là.
En la voyant enfouie sous la couette, le mythique comprit sans trop de peine qu'elle avait très certainement préféré se dérober de sa vue, par honte ou par peur de ne plus savoir refréner son désir croissant et falsifié. Il ne lui en voulut pas, pas le moins du monde, et estima tout au contraire que telle précaution, si elle n'aiderait peut-être pas Lilianna éternellement, aurait à tout le moins l'intérêt indéniable de permettre au Phoenix de ne pas se laisser piéger par le corps artificiellement lascif de la demoiselle. Nakata ne pouvait évidemment pas nier le fait qu'il la trouvait séduisante, belle et désirable. Il aurait été sot de l'assurer... En revanche, il savait que l'érotisme flagrant dont elle était l'auteure était plus que malencontreux, et qu'il n'était en aucun cas à l'origine d'un tel déferlement d'excitation. Il n'en était que la cible plus ou moins hasardeuse, par un coup du sort qui avait décidé de placer les deux têtes blondes l'une à côté de l'autre... De facto, sachant qu'il avait sa propre amativité à combattre et refréner, le musicien songea naïvement que ne pas la voir suffirait à gommer de son esprit toute impureté honteuse et ignoble, tristement opportuniste. Il était un homme bon, un homme doux, un homme romantique, à la fois galant et courtois. Il aimait à croire que l'amour véritable ne passait pas par le corps mais par l'harmonie des âmes, que les courbes déhanchées et que les reins renoués n'étaient ni plus ni moins que le prolongement d'un sentiment plus noble, plus grand, plus universel. Et pourtant... Malgré toutes ses considérations physiques, malgré son élévation spirituelle et malgré son éloignement certain de son appétence la plus triviale, les halètements que Lilianna ne tarda guère à tenter de camoufler ne portèrent qu'une seule et unique pensée obscène et misérable à son esprit : s'il l'avait voulu, le Fenice aurait pu se rapprocher d'elle, unir leurs lèvres, et n'aurait eu qu'à laisser la demoiselle s'occuper du reste... Cette seule idée, néanmoins, le dégoûta au plus haut point. Serrant les dents, il se laissa reculer jusqu'au mur et y plaqua son dos avant de se laisser glisser jusqu'à s'asseoir à même le sol, orientant son regard vers le parquet en signe de pénitence. Il le savait. Ses envies n'étaient motivées strictement que par son ego archaïque... Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. Sentiment accentué par un constat fataliste au possible : il ne lui était strictement d'aucun secours...
Pourtant, lorsqu'elle prit la parole à son intention, sans trop remuer en-dessous de sa véritable fournaise, le mythique arqua un sourcil interrogatif comme pour capter toute la profondeur et tout le sens de ses mots. Une petite pensée s'agita soudain en lui : il prit lentement conscience du fait qu'il était effectivement capable de l'aider, comme elle put le souligner après coup. Elle avait besoin de quelqu'un... Parce qu'elle devait penser à autre chose. Sans plus attendre, Nakata répondit avec un ton doux et bas, non sans enfouir sa main dans l'une des poches de son pantalon pour venir y quérir un objet qui ne l'avait pas quitté depuis que la demoiselle le lui avait confié.
-Tu n'as pas à t'excuser. C'est à moi de le faire. J'aurais dû me douter... Que c'était un piège. Et protester plus fermement. Oui, surtout protester.
Et la chercher avec davantage d'ardeur, parcourir le ciel d'Attraction Town sans relâche, à la recherche du moindre indice pouvant le mettre sur sa trace en temps et en heure, avant que la situation ne bascule du tout au tout. Tâcher de déceler le plumage immaculé de son petit compagnon volatile, dont la simple présence aurait été un signe révélateur terriblement éloquent... Toujours fut-il que l'heure n'était plus aux regrets. Tout avait eu lieu. Tout avait lieu. Le Fenice ne pouvait pas oublier momentanément et en un clin d’œil l'état dans lequel la doctoresse avait été précipité. Il ne pouvait pas l'ignorer, et ne voulait par ailleurs pas l'ignorer. En revanche, il se refusait catégoriquement à en profiter de quelque manière que ce fut. Il n'était pas ce genre d'homme... Son regard, plus apaisé et moins tourmenté par ses propres démons, se posa sur ladite photo, qu'il scruta machinalement, avant d'enfin oser prendre à nouveau la parole, sur un ton toujours aussi placide, ne souhaitant pas secouer la jeune femme outre mesure si elle décidait de se concentrer sur autre chose que sur lui-même.
-Je suis... Je suis devenu pirate parce que... J'ai compris qu'en tant que marine, je ne pouvais pas me battre librement pour les idéaux que je prétendais défendre. Et toi ?
Il voulait lui être utile. Il ne voulait pas abuser de son état et, comme le prouvait très bien sa faculté à éluder la supplique de la demoiselle, n'envisageait même à pas à dire vrai de la laisser seule, en plan, se débrouiller avec les démons qui la tourmentaient. Non... Il préférait tenter une autre approche. La pousser à conter autre chose. Des histoires possiblement plus tranquilles, qui sauraient la détourner de l'effervescence incontrôlable qui bouillonnait en elle, la rendant ardente d'instant en instant. Le Phoenix n'était pas certain que cela aboutisse à quoi que ce soit de concret, mais il ne pouvait pas s'empêcher de l'espérer... Car si même cela ne servait à rien, alors il avait pleinement conscience du fait que le moindre de ses efforts s'avérerait illusoire, et qu'il ne pourrait rien faire d'autre que de supporter le supplice de la jeune femme par sa seule présence. Maigre coup de main, à n'en pas douter...
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Mer 7 Mar - 9:45
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Les paroles prononcées ne cessaient de tourner encore et encore dans sa tête. La jeune femme savait qu'elle les avait prononcées sans arrières-pensées. Elle le sentait. Et sur une île comme Attraction Town où, face à la personne destinée, de telles paroles n'étaient souvent que teinter de la magie de l'attirance, Lilianna savait ses mots empreint d'un sentiment plus profond, plus vrai. C'est ce sentiment qui pour le moment noyé par les artifices de l'île et de cette drogue, luttait pour se faire remarquer. Mais au final, c'est lui à n'en pas douter qui subsisterait même après qu'elle ait quitté ce lieu mélange éreintant d'amour et de folie. La blondinette pouvait en cela remercier le poison dont elle était victime qui la paraît d'émotions si illusoires qu'il lui avait permis d'écarter plus facilement le faux pour percevoir la voix de ses sentiments les plus sincères. Si la situation s'y prêtait, elle en aurait sourit, presque heureuse d'en arriver à cette conclusion, soulagée que les moments passés en compagnie du phénix n'étaient au final probablement pas qu'une mascarade. Bien sûr, elle ne serait que pleinement assurée de cette théorie dès lors qu'elle serait repartie. Toutefois, cet espoir lui apportait un baume au cœur. Un baume qui malheureusement, en l'état actuel des choses, ne pouvait apaiser la souffrance qu'elle éprouvait. Cette souffrance qui l'empêchait de sourire de cette constatation qu'elle venait de faire.
À travers les sensations d'abord simplement désagréables se transformant progressivement en une douleur plus physique, la doctoresse écouta les excuses du forban. Si elle avait été en état, ils auraient pu prolonger ce petit jeu de savoir qui devait des excuses à l'autre mais qu'importe. Elle s'était excusée. Lui aussi. Et il était là. Surtout, il était là. Non seulement de vouloir la présence du musicien auprès d'elle parce qu'elle l'appréciait véritablement, elle avait également, comme elle l'avait dit, besoin de lui. En effet, sentant son état empirer progressivement, la jeune femme commençait à avoir peur. Elle ne savait rien de ce produit et ce qui arriverait dans les minutes à suivre et craignait de se retrouver toute seule. Les douleurs qui étaient apparues petit à petit ne participaient par ailleurs en aucun cas à la rassurer. Or, toute la perversion de cette drogue relevait justement du fait que malgré l'intensité de la douleur, le désir ne s’effaçait jamais réellement. Bien au contraire, il semblait s'accroître graduellement avec la douleur, car plus la douleur était forte, plus des failles se créaient, encourageant les victimes à s'abandonner simplement à un remède des plus plaisants. Or, les défenses de Lilianna subissaient l'une de ses brèches dont elle n'avait pas encore conscience. Pour l'heure, son attention avait temporairement été détournée par la voix du jeune homme qui avait reprit la parole, lui partageant sa raison de devenir un pirate. Le médecin, sauta sur l'occasion non sans devoir auparavant fermer les yeux, inspirant et expirant profondément pour retrouver un semblant de calme quand elle lui répondrait. Relâchant sa prise sur son doigt portant désormais une marque de morsure, la belle après quelques minutes de silence, tenta une réponse, se concentrant sur son articulation et haussant assez la voix pour qu'il n'ait pas trop de peine à l'entendre malgré sa position recroquevillée sous les draps.
- Un hasard. Pour ma part... Comme je t'en ais parlé hier... c'est d'une femme qui faisait dans la piraterie qu'est née ma.. ma curiosité pour ces personnes dont on n'entend souvent pas grand bien. Mais je n'ai... fondamentalement pas d'autres objectifs que d'améliorer mes compétences en médecine... et pouvoir soigner les gens que je rencontre sur ma route. Le plus risible dans l'histoire... c'est que je ne suis pas capable de me soigner moi-même...
Cette dernière phrase avait une double portée pour la jeune femme. D'abord, celle de guérir son présent état. Bien qu'elle soit médecin, elle se retrouvait impuissante face à cet élixir qu'on lui avait fait boire et devait bêtement attendre que les minutes passent sans que ses connaissances ne lui apportent la moindre solution viable pour ne serait-ce qu'apaiser le mal. Mais cela concernait aussi son amnésie à laquelle elle espérait trouver une solution en voguant sur les mers.
Prise d'un nouvel accès de douleur, Lilianna se replia encore plus sur elle-même, portant une main à son ventre où la bête enragée causait de plus en plus de dégât, contraignant sa main libre à momentanément se poser sur ses lèvres dû à une forte nausée que la douleur avait provoquée. À cet instant, un nouveau constat s'imposa à elle, malgré les efforts qu'elle fournissait pour aller mieux. Elle ne se sortirait pas de cette situation. C'est le genre de passage dans les romans où un heureux évènement allant jusqu'à plonger dans le Deus Ex Machina, permettait au héros de se relever des difficultés auxquelles il avait été confronté. Mais ce n'était pas une fiction. C'était bien réel et rien n'apparaîtrait dans cette chambre qui lui permettrait de se remettre comme par miracle. De plus, ils étaient bien naïfs, du moins la blondinette l'était, de croire qu'elle pourrait par sa simple volonté, combattre une drogue de ce genre. C'eut été là encore très irréaliste. Non, ce qui se passait en réalité et elle en prit conscience, c'est que ses forces s'amenuisaient indéniablement et qu'elle ne pouvait se débattre indéfiniment. C'était comme essayer de lutter contre le sommeil après un nombre suffisant de nuits blanches. Peu importe le nombre de café ingurgités, les petites astuces comme se passer la tête sous l'eau et autre. Au final, Morphée récupérait juste son dû et on finissait tout simplement par s'écrouler une fois les résistances tombées. La similitude entre ce cas et celui de la blondinette était assez notable pour qu'elle ne puisse l'ignorer. Mais que pouvait-elle faire ? Il n'y avait donc aucune solution ? Si, il y en avait une. Elle s'en voulait de d'impliquer le musicien dans cette affaire mais il y était déjà de toute manière et elle avait confiance en lui.
Lilianna n'était vraiment pas rassurée à cette idée et n'était pas sûre de ce qu'elle faisait mais elle jugeait préférable d'agir avant d'être complètement dominée par la drogue. Retirant le drap de sa tête, elle se redressa et marcha tant bien que mal, pied-nu vers l'endroit où se trouvait le jeune homme. Elle lui était sincèrement reconnaissante de ce qu'il avait fait pour elle, d'être resté et d'avoir essayé de lui changer les idées. Mais la créature ne la lâcherait pas de sitôt. Arrivée à la hauteur du blondinet, elle s'assit sur les talons, allant capturer l'une des mains du phénix entre les siennes et chercha à capter son regard pour plonger les yeux dans les siens. Même si elle doutait de ce qu'elle faisait et que son cœur battait encore plus vite que précédemment, ce n'était pas le genre de demande qu'elle ferait en détournant le regard.
- Touche-moi.
Sachant que sa phrase pouvait porter à confusion, la blondinette tenta de lutter contre l'idée que la créature en son sein se faisait de ces paroles. En effet, sur le moment, la simplicité des mots lui avait paru presque trop évidente mais le médecin se rendit compte que c'était tout l'inverse. Se passant une main mal à l'aise dans les cheveux, serrant les dents à cause d'une nouvelle vague de douleur dans son ventre et désormais dans sa poitrine, elle poursuivit son explication aussi posément que possible.
- Crois-moi... j'aimerais ne pas avoir à te demander pareille chose... On ne se connaît pas depuis très longtemps mais j'ai décidé de te faire confiance. Si c'est toi... ça va aller. J-je ne te demande pas de faire des choses auxquelles tu n'adhérerais pas... mais... enfin... je pense qu'on pourrait tenter de déjouer les effets de la drogue en initiant un contact... par le biais de simples caresses.
Ses paroles s'étaient bien malgré elle affaissées sur la fin, prononcées de moins en moins fortement. Elle n'en rougit que davantage malgré son état fiévreux d'avoir dû lui exposer une idée de la sorte. Sa prise se resserra inconsciemment sur la main de l'oiseau mythique, la demoiselle se forçant à ne pas détourner les yeux pour autant. Il fallait bien qu'elle assume ce qu'elle venait de dire et la réaction de son interlocuteur.
- Tu n'es pas contraint d'accepter. Je comprends que cette proposition soit démente... Je me suis juste dit qu'il valait mieux te proposer l'alternative avant que je ne perdes complètement mes moyens. Et sois assuré d'une chose. Si tu acceptes et que je n'arrive pas à me contrôler pendant que tu m'aides, n'hésites pas à me faire sombrer dans l'inconscience. Je ne t'en voudrais pas. De toute manière, ce serait la seule autre "solution" que je verrais. Si je reste consciente et qu'on ne fait rien, je crains que les choses ne fassent qu'empirer. Tu sais ce que je pense... Je ne te forcerais à rien. À toi de voir...
Lilianna acheva sa tirade, presque à bout de souffle. Avec la douleur qui lui oppressait désormais la poitrine en plus du ventre, parler autant en essayant de garder une voix neutre avait été encore plus difficile que ce qu'elle avait imaginé. Les caresses, l'inconscience ou l'attente ? La demoiselle n'avait en finissant son discours et encore maintenant aucune idée de ce vers quoi se tournerait Nakata.
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Mer 7 Mar - 15:21
Folie, lendemain d'amour. feat. Lilianna
Plus l'amour est parfait, plus la folie est grande et le bonheur sensible.▹ Erasme.
Comme il avait pu le craindre de prime abord, sa tentative de détourner l'attention de Lilianna sur quelque chose d'aussi banal et standard qu'une simple discussion, y compris sur des sujets qui pouvaient potentiellement remuer quelques souvenirs et quelque sentiment de nostalgie s'avéra bientôt plus qu'infructueuse. Tout revenait à son envie falsifiée et usurpée, au désir insurmontable que le produit illicite faisait croître en son sein, seconde après seconde, jusqu'à éclatement, jusqu'à déraison. Peut-être, d'ici quelques instants, qu'elle ne serait plus même capable de penser... Qu'elle se laisserait aller à ses instincts les plus libidineux, ceux-là même que le produit entêtant s'entichait à malmener, à exacerber jusqu'à outrance. Dans ce cas de figure, que faire ? Le musicien n'en avait pas la moindre fichue idée. Il n'avait pas envie de lui faire du mal, de quelque manière que ce fut, et il lui semblait pourtant que la moindre de ses décisions pouvait déboucher sur une blessure encore plus cuisante du point de vue de la blondinette que le mal impétueux et fougueux qui la rongeait alors. L'abandonner à sa quête érotique d'un plaisir insatisfait ? C'était prendre le risque de la laisser vagabonder jusqu'à ce qui lui arrive malheur... Jusqu'à ce qu'un homme moins scrupuleux que lui ne prenne connaissance de son état et n'en abuse. Attraction Town était la ville de tous les amours, de toutes les passions... Et c'étaient précisément de ces passions que naissaient souvent débauche et folie. Définitivement, il ne pouvait pas se permettre de lui fausser compagnie... Alors quoi ? Prendre la décision de remplir le rôle que le poison tentait désespérément de lui octroyer ? Unir leurs corps dans une étreinte fusionnelle qui, à défaut d'être sincère, pourrait à tout le moins leur communiquer de plus plaisants souvenirs que si la doctoresse, capitulant face à ce démon vorace, se jetait sur le premier venu ? Il n'en était pas question, du point de vue de Nakata. Lui en mourrait d'envie, c'était indéniable : la voir aussi fébrile l'avait plongé dans un état coupable, mais ne gommait pas pour autant ses pulsions les plus inavouables, les plus malsaines, celles-là même qu'il s'évertuait à taire. Mais il ne voulait pas prendre le risque d'abuser d'elle... Il ne voulait pas jouer sur le consentement que le vin empoisonné pourrait avoir usurpé. Il avait déjà du mal à seulement estimer que toute l'attirance qu'ils se vouaient l'un l'autre n'était peut-être que le fait de cette maudite île... Alors maintenant que cette inconnue supplémentaire venait de se mêler à l'équation, il se trouvait être absolument hermétique à cette seule option.
Alors quoi ? L'enfermer dans la salle de bain, ou dans la chambre en elle-même, et lui laisser l'occasion d'affronter ce démon d'elle-même ? Après tout, c'était probablement du seul plaisir que son corps réclamait si ardemment... Plaisir qu'elle aurait l'opportunité de s'offrir elle-même, si elle ne sentait pas la présence impudente du Phoenix à ses côtés. Mais elle avait précisément fait la supplique inverse... L'abandonner lui aurait fendu le cœur, et il ne pouvait s'y résoudre. Pas une nouvelle fois... Pas dans ces conditions. La contraindre à demeurer immobile autrement, fut-ce par la force ? Fermeté ne rimait pas nécessairement avec brutalité. Si lui causer du mal, de quelque manière que ce fut, n'était pas souhaitable du point de vue du Fenice qui ne pouvait en aucun cas s'y résoudre, il aurait pu tenter de la ceinturer sans pour autant la blesser... Sauf qu'il n'avait guère besoin, dans l'état des choses, de lever la main sur elle pour la faire souffrir. Elle était blessée, d'instant en instant, et il allait sans dire que l'immobiliser ne l'aiderait guère à s'en sortir plus promptement... A la vérité, le mythique ne voyait aucune échappatoire. Quelle que fut l'issue hypothétique dans laquelle il prévoyait de s'engouffrer, celle-ci semblait constamment s'achever sur une impasse. Sur la crainte, principalement, de voir leur relation se ternir sous le coup de la frustration, de la colère, de l'insatisfaction, de la peur... Il avait peur qu'à l'issue de leur petit périple, l'un et l'autre ne conservent de cette relation galante et fugace qu'un sentiment néfaste et rancunier, qui ne leur permettrait jamais plus d'échanger aussi sereinement et poliment qu'ils avaient pu le faire jusque-là. Oui, le problème était là : en fin de compte, l'artiste ne se sentait pas capable de seulement faire une croix sur tout ce qu'ils venaient de vivre... Et sur tout ce qu'ils pouvaient être amenés à vivre à l'avenir.
Son incapacité à prendre la moindre décision plongea le Phoenix dans un mutisme sourd et dans une incertitude perplexe. Que faire ? Comment se rendre utile ? Comment venir en aide à Lilianna sans que ni l'un ni l'autre des pirates n'ait le cœur en peine ? Sans que ni l'un ni l'autre des jeunes gens ne se sente lésé dans cette triste et sordide affaire ? Au final, c'était encore une fois un coup du sort particulièrement pénible à endurer... Et terriblement injuste. Dans d'autres circonstances, leur rencontre et leurs échanges n'auraient été du début jusqu'à la fin qu'idylle tendre et romantique. Que flirt délicat, qu'amour naissant et enthousiasmant. Mais là ? C'était comme si tout Attraction Town avait décidé de se jouer d'eux... Perdu dans ses pensées, le blondinet ne se rendit compte qu'après coup que la demoiselle avait quitté son lit, et qu'elle s'aventurait dorénavant dans sa direction. Relâchant la photo, qui glissa au sol à quelques pas d'eux, le légendaire la scruta, interrogatif et apparemment peiné, tandis qu'elle s'asseyait près de lui et attrapait l'une de ses mains en plongeant dans ses yeux son regard ardent et paré de larmes effervescentes et bouillonnantes. La simple demande qu'elle formula le rendit subitement bien plus carmin qu'au préalable, et il accueillit ses précisions avec un soulagement non dissimulé, ayant cru l'espace d'un instant qu'elle avait purement et simplement perdu la tête. Tenter de jouer le jeu de son poison... Le manipuler, et usurper ses sentiments. L'idée était peut-être un peu naïve, mais avait au moins le mérite de les faire progresser dans une direction ou dans une autre... Aussi le futur corsaire acquiesça-t-il avec lenteur avant, hésitant, de formuler quelques mots bas et doux.
-Je... Je ne te ferai pas le moindre mal. Sois-en assurée. Je m'y refuse, catégoriquement...
C'était l'évidence même mais il s'était senti obligé de le dire. Elle devait le savoir... Ne fut-ce que pour se montrer plus sûre d'elle et de ce choix surprenant. Avec une langueur extraordinaire, comme pour tenter de retarder ce moment fatidique autant que possible, le Phoenix fit passer ses jambes de part et d'autre de la jeune femme recroquevillée face à lui, puis glissa sa main libre dans le dos de Lilianna. Ensuite, toujours avec une douceur extraordinaire, faisant fi du désir malsain qui reprenait place dans son abdomen en faisant vibrer son cœur, se concentrant plus que pleinement sur sa tendresse la plus saine et la plus innocente, le forban ramena la blondinette contre lui, la conviant à se laisser aller, à s'abandonner à son torse et à leur étreinte candide et chaste. Lui-même ferma les paupières, le souffle court, prêt à apprécier à sa juste valeur le moment où leurs corps se rencontreraient pour s'offrir leur première union, certes encore tout-à-fait désertée de pulsions triviales, mais néanmoins vibrante et terriblement intense. Sa main qu'elle tenait encore chercherait alors à entremêler leurs doigts, à les entrelacer avec toujours la même suavité quasiment lascive, mais pourtant étonnamment pure. Son visage, quant à lui, viendrait longer celui de la belle pour reposer finalement sur son épaule, cherchant instinctivement à l'enrober, à l'entourer dans un geste protecteur et rassurant. Elle n'était pas seule face à ce démon intrinsèque, immanent : il était là, même s'il ne savait lui être d'un grand secours. Et il était déterminé à l'idée de la guérir quelque peu... Les battements de son cœur reprenant avec davantage d'intensité et de virulence, le Phoenix sentit sa tête lui tourner tandis que son faciès virait à nouveau au rouge vif et pétulant. Les fragrances naturelles qui émanaient d'elles étaient si exquises qu'il eut un mal fou à ne pas enfouir son nez au creux de son cou, comme pour venir les cueillir à la source. En revanche, il ne put malgré lui tressaillir et frissonner un bref instant, sans savoir pour autant si elle parviendrait nettement à le ressentir. A dire vrai, il ne pouvait faire preuve d'une empathie suffisant pour seulement deviner à quel point ses sens étaient exacerbés... Et à quel point le moindre de ses gestes risquait d'être accentué au centuple.
Son souffle apaisé vint glisser le long de l'épaule de la jeune femme qu'il tenait dans ses bras tandis que sa main commençait à parcourir son dos, ne sachant plus se contenter de seulement la retenir à lui. Les doigts, taquins, glissèrent paresseusement de son bassin jusqu'à sa nuque, suivants avec méticulosité son échine pour lui communiquer une tendresse exacerbée. Il ne savait comment surenchérir... mais se doutait bien malgré lui qu'il finirait par le deviner, si elle ne le faisait pas d'elle-même.
Gasmask
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Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Lilianna Windspell
Pirate
Messages : 227
Race : Humaine
Feuille de personnage Niveau: (25/75) Expériences: (52/80) Berrys: 1.010.000 B
Mer 7 Mar - 17:30
Folie, lendemain d'amour
"Au lendemain de notre rencontre, notre lien fut mis à l'épreuve par les tumultes de la vie"
Les paroles qui quittèrent les lèvres de Nakata eurent le don de rassurer quelque peu le médecin, ne serait-ce que par le fait de les avoir prononcées. Cela montrait qu'il se souciait réellement du bien-être de la jeune femme et qu'elle avait raison de lui confier cette tâche délicate. Le forban ne tarda guère d'ailleurs à remplacer les mots par les gestes, ouvrant ses jambes lentement. Le cœur de la belle se mit à battre plus vite, sentant le courage dont elle avait pu faire preuve s'enfuir aussi vite qu'un lièvre détalant au moindre bruit. Son expérience inexistante en la matière la rendait d'autant plus nerveuse, ce sur quoi elle comptait en partie pour se jouer de la créature l'habitant. Elle l'observa avec lenteur venir poser la main dans son dos, sans la brusquer. Lilianna, qui s'était crispée, ne savait que faire même si elle n'aurait pour le moment nul besoin de réfléchir. Il la guidait avec mille précautions comme il l'avait promis, sensible à la manière dont elle réagissait. Elle lui avait demandé beaucoup et il s'appliquait avec tant de bienveillance qu'elle s'encouragea au calme pour lui faciliter les choses. Aussi, répondit-elle docilement à son invitation de venir se blottir dans ses bras.
Deux sentiments s'exprimèrent en parallèle quand son corps entra en contact avec celui de Nakata. D'une part, la créature surprise de ce brusque revirement de situation cessa momentanément ses assauts. La blondinette sentit les douleurs se faire sensiblement moins intenses et sa nausée connaître une accalmie. De l'autre, l'honnêteté des sentiments de la doctoresse qui découvrait pour la première fois l'étreinte d'un homme. Il la gardait contre lui avec une douceur telle qu'elle se sentit protégée, à l'aise et d'autant plus confiante. C'était une sensation agréable qui ne la mit pas plus que cela mal à l'aise et que même sans les effets de la drogue, elle aurait prolongé sans peine. C'était à la fois similaire et différent de ce qu'on éprouvait en étreignant affectueusement un membre de sa famille. Peut-être la sentit-il détendre ses muscles crispés et se reposer davantage contre lui, car il continua à faire découvrir à la jeune femme de nouvelles douceurs. La main de l'oiseau mythique encore dans la sienne vint entrelacer chacun de leurs doigts tour à tour. Une langueur qui détachait ces gestes de ce qu'elle pourrait partager avec de la famille. Un ami ? Pas un simple ami dans ce cas. Quelqu'un de plus proche... Oui, cette même proximité qu'elle ressentait depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Elle se concentra sur ce sentiment, laissant la bête se nourrir de cette situation qui devenait somme toute intéressante malgré la lenteur de la jeune femme.
Les prochains mouvements du phénix seraient bien accueillis par la partie primitive qui résidait présentement au sein de la demoiselle qui frémirait en sentant le visage de son compagnon aussi proche du sien avant de finir sa course suave au creux de son épaule. Le visage de la belle explorerait le panel des couleurs dans les teintes rosées à rouge, devenue si vite prisonnière volontaire du blondinet sans ressentir spécialement l'envie de mettre fin à ces moments. Elle se sentait captivée par tout ce qu'il faisait éprouvant chacun de ses gestes avec la curiosité pure où se mêlait un désir incontrôlé de le voir poursuivre. Désir muet auquel il répondit inconsciemment en faisait glisser langoureusement ses doigts du bas du dos de la doctoresse vers sa nuque, longeant sa colonne vertébrale. Ses doigts laissèrent une traînée ardente sur sa peau couverte par le vêtement, mais l'empêchant à peine d'en sentir toute l'ampleur. L'effet était si intense, perçut avec la sensibilité que lui conférait la drogue que la demoiselle sentit un petit soupir échapper bien malgré elle de ses lèvres. La bête jubilait de cette sensation éprouvée par son hôte qui se rapprochait déjà plus de ce qu'elle était attendait.
Lilianna se lova davantage contre Nakata, fermant les yeux temporairement pour mieux savourer les caresses dont il était l'auteur. Lentement, sans qu'elle ne daigne arrêter son mouvement, la pirate remonta la main le long son flanc, puis de son dos imitant la tendresse dont il avait fait preuve. Les doigts osaient à peine frôler le jeune homme, incommodée de son inexpérience mais parvinrent malgré tout à se arriver jusqu'à son cou après avoir caressé son omoplate et achevèrent leurs courses dans sa tignasse rebelle. Elle put apprécier la texture si soyeuse de sa chevelure dans laquelle elle se perdit de longues minutes. Le médecin prit la parole dans un murmure proche de son oreille, voulant renseigner l'artiste sur son état mais craignant si elle avait parlé normalement de rompre l'atmosphère qu'il avait su instaurer si naturellement, faisant preuve d'un romantisme et d'une attention qui avait charmé notre amnésique favorite.
- Je... je pense que ça marche. C'est... je me sens bien près de toi... Je ne dis pas ça à cause de la drogue... Ou à cause de cette île. Je suis vraiment heureuse d'avoir pu te rencontrer.
Ce n'était peut-être pas le moment le plus opportun pour lui communiquer ce genre de pensées mais elle voulait qu'il sache. Après tout, elle ne savait pas si elle pourrait lui partager cette vérité avec autant d'émotions qu'à l'instant. De peur que ses paroles ne l'ait interrompue, la jeune femme prit le parti de faire un petit pas à son tour venant pencher la tête pour la déposer sur celle de l'oiseau mythique non sans y avoir déposé ses lèvres en premier lieu. Puis n'osant plus bouger sa tête désormais installée, elle recommença simplement à jouer dans ces filaments d'or qu'elle tournait autour de son doigts ou caressant sa tête avec douceur juste avant la nuque. Ce baiser avait suffit à faire apparaître une expression gênée sur son visage. Il pourrait le voir comme une marque d'affection mais elle espérait qu'il ne le prendrait pas mal. Après tout, rien ne justifiait qu'elle se montre aussi entreprenante qu'il ne l'était. Mais ce baiser... elle en avait juste eu envie.