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| Dim 22 Juil - 13:49 - Karim, Karim !! Eh oh, le clebs ! Le coup de pied dans le tibia de Jean-Gab vint réveiller le blond dont l'air somnolent disparut instantanément. Il faillit lâcher un juron mais se contenta de prendre le gamin par le tee-shirt, le soulever dans les airs et s'apprêta à le balancer dans la flotte près de laquelle il se situait quand brusquement sa voix exprima ce qu'il cherchait à dire : - Aichounne a des blêmes ! - Hein ?! Incapable d'arrêter son mouvement, le loup dut donc aller repêcher rapidement l'enfant qui le traita d'à peu près tous les noms possibles et imaginables dans le langage très, très, très familier. Pour le coup, assez innocemment, Karim attendit que la tempête ne passe en sifflotant. Il se cura une oreille avec l'auriculaire et quand il sentit que la tension retombait, souffla dessus. Les deux garçons se trouvaient près de la mer. Ils avaient abordé, une demi-journée plus tôt, une petite île tranquille de East Blue où une base marine était présente, sûrement pour la forme. À vrai dire, c'était un lieu écarté de tout. Il n'y avait pas de véritable grande ligne maritime, et même les hors-la-lois ne trouvaient pas intéressant de piller les lieux. Un air contraint par la nouvelle de « Aichounne a des blêmes », le blond divagua malgré tout en pensant à ses autres compagnons. Shalon avait pris la poudre d'escampette avec Bayt, profitant de son anonymat tout relatif pour boire avec l'homme-chèvre, munis d'un chapeau et de quelques artifices proposés par le fruit des vêtements pour éviter de se faire trop remarquer. Ils étaient bien couverts mais comme leurs yeux étaient visibles, ce n'était peut-être pas un problème. Finn, lui, avait indiqué qu'il avait affaire et s'était encore une fois tout simplement éclipsé. Quant au Vioque... Ah, ouais, il dormait à côté, sans se soucier de rien. Karim l'en avait quasiment oublié. - Alors, en fait, j'étais en ville. - Va à l'essentiel. - J'étais au village, il faisait beau, c'était une matinée de printemps j'crois, les mouettes dansaient dans le ciel - Tu t'fous de ma gueule ? - Ouais. Une baignade plus tard, les deux garçons se toisèrent à nouveau du regard. Cette fois-ci, Jean-Gab reprit son sérieux, du moins de la manière dont il pouvait l'être. Le jeune homme était en effet capable de plus de choses qu'il ne le montrait. Lorsqu'il observa Karim faire son Karim, c'est à dire perdre patience en très peu de temps, il décida de débiter exactement ce qu'il avait vu. - Aichounne a été capturée par la marine ! Ces affreux jojos l'ont molesté ! Elle a été... Oh, la pauvre. La femme-chien avait en réalité simplement été emmenée par la marine, mais bon. Jean-Gab abusait toujours un peu, et lorsqu'il vit le sang de Karim ne faire qu'un tour, il sut qu'il avait eu raison de le lancer sur une mauvaise piste. Ainsi, l'homme-loup s'élança sans attendre en direction de la petite base de l'île, tandis Le Vieux lâchait un « Et c'est reparti... » en se tournant sur le côté pour continuer à sommeiller. Le maudit, de son côté, poursuivit un homme-loup particulièrement énervé. Il portait sa jambe en bois à la ceinture, tel un katana. Lorsqu'il parvint à la hauteur de la base, le loup avait déjà déboulé, hurlant à tout va : - Libérez la gonze bande de salopards ! J'vais vous défoncer ! Plus loin dans la ville, sa voix se porta aux oreilles d'un Shalon qui soupira sans daigner bouger de sa chaise. Au pire, il irait sauver ce gamin si ses fesses chauffaient, et lui demanderait des explications. En attendant, il préférait jouer les pacifistes et ne pas se lancer dans une vendetta quelconque. De son côté, Bayt était totalement insensible à la situation et buvait une boisson chaude : l'héritier légitime des Ookami était censé être fort... « censé ». Il avait encore du chemin à parcourir.
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| | Lun 23 Juil - 11:44
-Ah ! T'aurais vu sa gueule ! "Oulala, j'ai jamais payé plus de mille berrys pour une pinte et c'est pas aujourd'hui que ça va commencer"... Pire relou du siècle. -Putain, on dirait pas, pourtant. Je l'ai toujours pris pour un déconneur... -Ouais, ben sa prochaine permission, il la fera sans moi. Encore un peu et il me foutait la honte devant Silv... -Attends... C'est qui, ça ? John, Gino, Johnny et Jean étaient quatre militaires attachés à la base de Rhodes, une petite île sans histoire, égarée dans les confins d'East Blue. Leur boulot de planton était assez tranquille et les gradés, compte tenu de la quiétude habituelle des lieux, demeuraient plutôt laxistes. Ici, les délires sectaires du Constantinisme n'étaient pas encore d'actualité : la population locale voyait naturellement la présence Marine comme une aubaine et les hors-la-loi n'avaient pas de francs intérêts à venir s'immiscer pour causer des dommages. Eux n'avaient donc généralement qu'un rôle : demeurer face à l'entrée principal du Quartier Général local afin de recevoir les visiteurs, les touristes et les indigènes qui pourraient vouloir se présenter au secrétariat, pour une raison ou pour une autre. Plus que de la surveillance, ils étaient donc chargés de l'aiguillage et du conseil des passants, de leur prise en charge... Quelle ne fut pas leur surprise, donc, lorsqu'ils virent débarouler un énergumène poilu et au langage particulièrement fleuri ? Ils avaient bien vu une patrouille emmener l'une de ses semblables, quelques instants auparavant, jusqu'à une salle d'interrogatoire pour cause d'un méfait obscur perpétré du côté du marché... Mais de là à imaginer qu'ils feraient ainsi l'objets de représailles musclées ! John, qui était sans conteste le moins débrouillard et le moins malin des quatre soldats, ne tarda guère à s'avancer à la rencontre de cet inconnu, calepin en main et mine embêtée. -Euh... C'est pour quoi ? Il nous faudrait l'objet de votre venue et une petite signature... Colonel Hernandez, Maire de Rhodes. -Hahaha ! Je suis tellement riche ! Le menton haut et le port altier, le colonel ajusta le lourd manteau de fourrure qui lui ceignait les épaules en manquant de faire tomber les innombrables piles de berrys qui se trouvaient être empilées juste devant lui, à même son bureau massif serti de pierres précieuses et de fines lignes dorées habilement ouvragées. Toute la pièce était luxueuse et faste, et pour cause : il était le plus haut gradé local et, franchement, il avait tout pour rouler sur l'or. Il prélevait une taxe, comme c'était de rigueur sur les îles gouvernementales, afin de fournir à ses subordonnés des armes, des repas, et tout ce dont ils avaient besoin pour s'épanouir... Mais Rhodes était une île sans importance, et en fin de compte, la garnison n'avait pas besoin de grand chose pour subsister et demeurer en bon état. Le pire qui pouvait leur arriver, c'était un fusil qui s'enrayait lors des entraînements réguliers et hebdomadaires, destinés à entretenir les agents du Gouvernement Mondial dans une forme irréprochable et athlétique au possible. En d'autres termes, les frais d'entretien étaient généralement dérisoires... Et les taxes, elles, demeuraient constantes. De quoi entasser de sacrées fortunes pour celui qui était officiellement le gérant de l'île ! -Et tellement beau, bon sang ! Qu'est-ce que je suis beau ! Qu'as-tu dit, Aurelia ? Tu veux m'épouser ! Mais je ne le peux pas, voyons ! Je me réserve pour l'Amirale-en-Chef ! -Je n'ai jamais dit ça. -Et Chairoka ne voudra jamais de toi. -Vous aussi, vous pensez que je me dénigre ? Mais enfin, Chairoka est la plus intelligente des femmes ! Ce n'est pas ma faute si aucune représentante du sexe faible ne me mérite ! Haha ! Et puis, il me faut des enfants ! Ce serait une infamie de ne pas me reproduire, moi, le miracle parmi les bijoux de l'humanité ! Commandante Aurelia et lieutenant Zifrost. Vivre dans un trou paumé, c'était acceptable. Devoir glandouiller pour se passer le temps, parce que leur quotidien ne leur permettait pas réellement d'oeuvrer afin de faire respecter la justice, c'était lassant, mais ils étaient également prêts à l'accepter. Mais bosser pour le compte de ce tocard d'Hernandez ? C'était autre chose. Certes, ce colonel était doué, bon meneur d'homme et habile politicien... Sauf qu'il était doté d'un orgueil si titanesque qu'il était miraculeux qu'il n'eut pas encore envoyé tout Rhodes par le fond. Ce n'était certainement ni plus ni moins qu'une question de temps : comment un bureau, même aussi vaste, pouvait-il abriter de si amples chevilles, après tout ? Aurelia ricana bassement, à demi-méprisante, tandis que Zifrost levait les yeux jusqu'au plafond, tâchant de ne pas répondre trop vertement aux dires égocentriques de son supérieur. -Peut-être devrais-je me constituer un gigantesque harem... Et interdire aux autres hommes de se reproduire ! Après tout, il vaut mieux que mon sang prédomine au sein de l'humanité... Nos descendants tiendraient alors tous de moi ! Je suis désolé, Zifrost, mais je vais devoir t'interdire de coucher avec ta copine. Je sais que tu peux comprendre. C'est pour la bonne cause. Je suis si beau. -Y a des chances, ouais. Lorsqu'il s'était enrôlé sur Rhodes, son île natale, Zifrost avait cru qu'on l'enverrait sans plus attendre sur les lignes de front dont la Marine disposait, le long de Grand Line ou de West Blue. Il ne méprisait pas forcément les Révolutionnaires, mais il aimait profondément le frisson du combat. Il était entiché de l'adrénaline depuis son plus jeune âge... Son enfance avait été bercée par les légendes que l'on contait au sujet de l'amiral Kinshishi, le lion d'Or, disparu en haute mer des siècles auparavant tandis qu'il livrait bataille contre les trois plus grands pirates de cette ère révolue depuis lors. Un récit qu'il imaginait, avec le recul, très largement fantasmé, mais qui n'en finissait plus de le faire vibrer... Il s'était longtemps durant vu combattre simultanément Gol D. Roger, Taka Kouji et Hadès Tenryon. Les années, toutefois, avaient rempli leur office : il était plus désabusé, et il rêvait d'une simple rixe contre un Supernova quelconque, dorénavant... -Et si je réquisitionnais Mariejoa, pour mon immense progéniture à venir ? Les Tenryubitos n'auront qu'à aller vivre ailleurs, après tout ! Aurelia ? Comme je te connais bien, je t'accepte en tant que première concubine. Tu es laide, mais je suis magnanime. -Trop aimable.
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| Lun 23 Juil - 12:28 Jean-Gab avait approché la base marine et avait observé avec sérénité l'Ookami qui fonçait dans le tas. Ce gars-là, c'était un aimant à emmerdes sur pattes, mais un parfait petit prodige quand il s'agissait d'attirer l'attention sur lui. Il n'était pourtant pas particulièrement demandeur et s'en tirait très bien lorsqu'il se faisait oublié, mais parfois, il était juste... Trop expressif. Sa capacité à se mettre dans des situations périlleuses n'avait d'égal que son incapacité à se jauger lui-même. S'attaquer seul à une base marine, c'était débile. Mais entre Aichounne et Karim, le marmot avait fait son choix : le loup n'avait pas de boobs alors que la chienne, si. Il laissa donc le jeune homme attirer l'attention tandis que lui commençait à contourner le spectacle. En réalité, il vit ses lèvres bouger. Il détailla celles-ci comme si leur aspect voluptueux était l'une des sept merveilles du monde. Enfin, voluptueux... Particulièrement une fois que son poing serait venu cueillir son visage un instant plus tard pour l'envoyer valser contre un de ses camarades. Toujours en grand braillard qu'il était, l'homme-loup débecterait à nouveau l'autorité du Gouvernement Mondial – ou peut-être était-ce la première fois qu'il le faisait. Il avait avec magnanimité usé d'un simple crochet du droit. Comme à son habitude, le tout était d'une violence inouïe, mais pas assez pour fracasser le crâne de son adversaire : l'objectif n'était jamais de tuer. À quoi bon ? - J'ai d'mandé une réponse, bâtard ! S'énerva à nouveau le loup. Et encore une fois, il n'entendit ni les réponses, ni les baragouinages des autres marines. D'un saut dantesque, il s'attaquerait au reste de la petite troupe qui composait la garde de l'entrée. Il ne leur laisserait pas vraiment le temps de réfléchir : s'il s'agissait de soldats lambda et qu'aucun « Jean » quelque chose à la force surhumaine ne se trouvait là-dedans, il aurait tôt fait de défoncer leurs mères à ces enfoirés. Du moins, c'est comme ça que sa pensée se formulerait. Avec un air si agressif qu'il aurait donné envie aux gamins de l'île de sauter dans la gueule d'un monstre marin, il balaya la petite flopée de gardes en un coup de pied circulaire, puis en saisissant l'arme la plus proche et en utilisant la poignée ou la crosse pour assommer un autre, puis en saisissant le dernier par le col une fois l'arme lâchée et en l'amenant jusqu'à lui. - J'ai dit : REPONDS-MOI ! Puis il lui donnerait un simple coup de boule qui enverrait son ennemi dormir dans sa chaumière, ou du moins en attendant sur le sol devant la base. « Putain, ils sont pas doués ici. » se dirait-il en se retournant en direction de l'entrée de la base. Alors, nonchalamment, il entrerait dans les lieux après avoir craché par terre. Il ouvrirait la porte, et se dirigerait vers les geôles ou en fait... Plutôt au hasard puisqu'il n'avait demandé son chemin à personne. Son objectif c'était pas de se fritter à la moindre occasion, c'était de retrouver cette cruche d'Aichounne pour l'embarquer avec lui. En plus, pendant ce temps, un petit asticot avait pris le plis de s'infiltrer à son tour profitant de l'ambiance de chaos qui allait régner dans les lieux. Il comptait bien libérer la femme-chien en deux-deux. Dehors, Shalon buvait toujours sa bière. Ses sens aiguisés ne s'attarderaient pas sur les bruits de combat tandis qu'il siroterait un peu de nectar fruitée. Il avait quitté la bière pour éviter l'énervement que l'alcool pouvait provoquer sur son caractère pacifiste. - Citation :
- Libre au MJ d'interrompre mes actions à tout moment !
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| | Lun 23 Juil - 22:48
Colonel Hernandez, Maire de Rhodes. -Une alarme ? Comment ça, une alarme ? Il y a une émeute de jolies femmes surexcitées, c'est ça ? Zifrost, vas-y ! Comme tu es laid, toi aussi, elles te fuiront sans doute. -J'y vais aussi. -Mais non, voyons ! Aurelia, ne sois pas timide ! Je sais que tu me trouves terriblement charismatique et que tu es terrifiée à la seule idée de retrouver seule dans la même sale que moi, mais je te l'ai déjà dit, je te trouve absolument hideu... hm. Ils ont fermé la porte. Tant pis ! Le colonel croisa les bras et s'affala d'autant plus dans son fauteuil à bascule. Il croisa alors bras et jambes, et, pensif, songea à toutes ces donzelles hystériques que le lieutenant allait calmer à la suite de sa simple apparition. Le pauvre... Il était si banal ! A côté d'Hernandez, il était même terriblement fade. Un peu comme si on avait à comparer un plat gastronomique avec des coquillettes au beurre, en fait : le maire de Rhodes était une petite pépite qu'on trouvait appétissante quoi qu'il arrive, mais que seuls les palais les plus gourmets parvenaient à cerner efficacement. Zifrost, en revanche, était similaire à une espèce de malbouffe. Il avait beaucoup de succès auprès de la gent féminine, en vérité : le colonel n'était pas aveugle, derrière ses magnifiques lunettes, et il avait déjà pu s'en rendre compte à plus d'une reprise. Toutefois, le lieutenant n'était ni plus ni moins que le catalyseur du dépit de ces dames qui, terrorisées, comprenaient qu'elles n'avaient pas l'ombre d'une chance avec un haut-gradé aussi charismatique que le chef des Marines de l'île toute entière. Condamné à vivre dans l'ombre de son supérieur... Il n'y avait sans nul doute pas de destin plus pitoyable et plus attristant que celui de ce pauvre soldat certes prometteur, mais qui avait eu l'ineffable malchance de naître sur la même île que son supérieur actuel ! Parfois, le destin était bien capricieux... Roger avait volé la vedette à l'ensemble de ses rivaux, lors de son âge d'or. Il allait sans dire qu'Hernandez, de son côté, allait voler la vedette à l'ensemble de ses collègues, supérieurs et subordonnés, et qu'il allait graver son nom jusque dans les légendes éternelles qu'on retranscrivait inlassablement, de générations en générations, tout en tâchant de l'embellir... Sauf que nul n'aurait jamais l'opportunité d'embellir l'existence de ce colonel présomptueux. Après tout... -Vraiment ? Je suis vraiment très, très, très majestueux. Lieutenant Zifrost. -Toi, je te conseillerais de marquer un arrêt tout de suite. Je suis pas aussi jouasse que les quatre pauvres types que t'as étalé. Des hommes en arme n'avaient pas tardé à surgir de toute part, après les méfaits de Karim au niveau de la porte d'entrée : la plupart des matelots étaient fébriles, mais une silhouette ferme n'avait guère tardé à s'avancer et à se manifester d'une voix forte, semblant prendre la situation bien en main, et ce sans plus tarder. Le lieutenant s'avança dans la cour jusqu'à n'être plus qu'à quelques pas de l'inconnu, qu'il darda d'un regard acerbe. Bien sûr, la commandante s'était saisie de cette occasion pour se faire la malle : elle n'était pas réellement du genre intrépide, à se confronter aux problèmes dès qu'il en parvenait à l'horizon. De surcroît, elle accordait une certaine confiance à Zifrost, puisqu'elle l'avait vu combattre à plus d'une reprise... Elle se doutait sans peine du fait qu'il était capable de tenir tête à une espèce de malfrat solitaire, débarqué de nulle part, sans renommée apparente ni méfaits l'ayant rendu célèbre par le passé. Zifrost, de son côté, voyait justement cette opportunité de faire du zèle comme une exceptionnelle aubaine. Bien entendu, il ne pouvait pas se contenter de se ruer droit vers son ennemi pour le rouer d'horions et le précipiter sans plus attendre dans la boite en bois brut qui l'attendrait à la sortie de cette base gouvernementale : il était un gradé de la Marine, et il était impératif, dans cette situation, d'offrir à son ennemi l'opportunité de jeter les armes et de capituler dans les plus brefs délais. Toutefois, quelque chose disait au lieutenant que cet homme-bête n'était pas réellement là pour discutailler et qu'il n'allait en aucun cas baisser les bras, pas tant qu'il n'aurait pas mis la main sur ce qu'il semblait rechercher, quoi que ce fut... Après tout, cette intrusion avait été brutale, mais pas sanguinaire. Il était hautement improbable qu'il soit là par simple envie de tuer des mouettes... -T'es un pote de la voleuse, c'est ça ? Les mêmes poils... Une provocation, plutôt basse, en prime. L'objectif était évident : pousser Karim hors de ses gonds, le forcer à attaquer d'emblée, sans plus tarder. Si le criminel esquissait les premiers gestes bestiaux, alors le lieutenant avait non seulement le droit mais également le devoir de le confronter afin de lui faire payer son agressivité. Zifrost le savait pertinemment : nul ne tâcherait de s'interposer s'ils en venaient à confronter leurs muscles, à faire parler leurs poings. Après tout, il était un des meilleurs combattants de Rhodes, avec ses deux supérieurs directs qui faisaient généralement montre d'un tempérament nettement plus timoré, en terme martial... Lui ne ratait jamais la moindre occasion de faire étalage de sa puissance, de sa vitesse, de son endurance et de sa robustesse : les matelots adoraient de le voir à l'oeuvre, et ceux qui se trouvaient derrière lui l'érigeaient déjà en champion. Ils allaient adorer ce qu'ils allaient voir... Le spectacle auquel ils allaient assister risquait d'être durablement gravé dans leurs mirettes ! Et puis, il allait pouvoir mettre cette baston à contribution pour défouler ses nerfs... Et il en avait grand besoin, pour exprimer sa frustration. Supporter Hernandez, franchement, c'était de plus en plus infernal.
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| Mar 24 Juil - 10:00 Est-ce que Karim envisageait seulement de perdre ? À vrai dire le concept était assez éloigné de son état d'esprit actuel. Il n'envisageait ni la défaite, ni la victoire, car l'affrontement était une fatalité dans la finalité qu'il s'offrait. Il voulait libérer Aichounne des vilains geôliers qui la retenaient, alors rien de plus simple pour cela que de foncer dans le tas et de défoncer sa mère au premier venu : il y aurait bien un temps pour réfléchir à un autre moment sur la possibilité que ce soit une idée stupide. Enfin, s'il n'y passait pas contre les multiples adversaires de cette base. Il ne s'était à vrai dire absolument pas renseigné sur la possibilité qu'un Contre-Amiral y soit venu pour se détendre, même si certains hommes de cette trempe avaient été amenés au pouvoir par le petit bonheur la chance et leurs capacités de réflexions ou, dans le pire des cas, le piston d'un Dragon Céleste. Il arriva de fait en face d'un nouveau gars. Le type teint mat, musclé, vraiment sexy. Il aurait pu faire tomber les donzelles les unes après les autres avec son torse de minet bien sculpté. Le corps de Karim était plus trapu dans sa silhouette, il avait les épaules plus large de quelques centimètres. Instinctivement, il devait savoir qu'il avait affaire à une personne plus forte que les autres. Sa posture, ce qui s'en dégageait de lui, ça stimulait ses instincts bestiaux. L'ouïe qu'il avait oublié de faire fonctionné durant les dernières secondes revint – malheureusement. Il entendit la première réplique et la saisit avec un temps de décalage, percevant aussi les petites frappes autour de lui. L'arrêt fut effectivement effectif, mais pas pour les raisons auxquelles pouvaient s'attendre un gradé. C'était simplement parce qu'en dehors des combats, Karim était un idiot d'une rare qualité. En revanche, pendant ceux-ci, il faisait fonctionner les zones de son cerveau normalement allumé chez les autres créatures vivantes en tout temps. Répliquez à sa première provocation n'était pas dans son intérêt, et à vrai dire il savait qu'il venait de perdre la furie de son premier mouvement, mais il était dans une idée plus sereine. Ce gars-là, il le sentait, il pourrait lui éclater la tête contre le mur avec violence qu'il ne le tuerait pas. C'était une plus-value. Enfin, vint LA remarque. Le type de paroles qui le faisait passer pour un grand raciste de première, le type de paroles que détestait l'Ookami par principe et par chemin de vie. Il grogna un court instant avant de répondre sur un ton plus qu'énervé : - Et ta caille, elle est poilue ?! Ainsi il s'élança vers le lieutenant. Il ne connaissait pas la « caille » de cet homme, et à vrai dire savait-il seulement qui était cette « caille » ou ce qu'était une « caille » ? Il n'en avait putain d'aucune idée. Il n'en savait rien car ce n'était pas inscrit dans son langage et qu'il reprenait le mot au vioque. Son mouvement fut légèrement circulaire. Le loup voulait observer les flancs de son adversaire. Il s'était élancé vers ceux-ci comme s'il souhaitait les dévorer, et à vrai dire il ne comptait pas y toucher. Sa première action durant cet affrontement fut de glisser sur le sol pour esquiver un potentiel coup de son adversaire, qui aurait pu profiter de son engagement pour l'intercepter. Il se relèverait dans le même mouvement pour, ensuite, lancer un uppercut droit dans son dos. L'objectif était simplement de l'abattre en un coup... Ce qui serait sûrement peu réalisable. De son côté, Jean-Gab avait usé de son pouvoir pour transformer ses habits en ceux de la marine, casquette comprise pour masquer son visage. Il s'était alors enfoncé dans la base derrière les combats, si cela était possible. - Citation :
- Glisser et attaque par derrière, un grand classique de Karim !
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| | Mar 24 Juil - 20:36
Lieutenant Zifrost. -Putain, le pied. Un trou du cul se pointe, et c'est le type le plus manipulable de toute cette foutue galaxie. Une seule provocation, et voilà que ce loup survolté se ruait dans sa direction ! Une petite frappe aux gros bras, belliqueuse et irritée, voilà tout ce qu'il était... Du pain béni, aux yeux du lieutenant, qui songea qu'il n'avait plus qu'à le remettre à sa place pour mettre un terme à cette farce grâce à un merveilleux coup d'éclat. Avec un petit peu de chance, cette arrestation musclée lui vaudrait des remerciements, des félicitations, voire une petite montée en grade... En tant que commandant, il aurait suffisamment d'influence pour épauler Aurelia : ils pourraient dès lors s'octroyer l'un des quelques bateaux de la Marine de Rhodes pour prendre la mer, loin de cette île ennuyante à souhait et de ce crétin de colonel dont la tête était au moins aussi disproportionnée que la bêtise. Le sourcil droit de Zifrost se arqua tandis qu'il souriait à pleines dents, ravi. Voilà qu'il venait de mettre la main sur une jolie comparaison... L'orgueil et l'idiotie d'Hernandez étaient équivalents, et c'étaient bien les deux seules choses infinies que cet océan recelait, bordel ! Toutefois, il n'eut pas le loisir de jubiler excessivement sur cette merveilleuse découverte, sur ce coup d'éclat qu'il aurait été tenté de communiquer aux soldats qui se trouvaient non loin et qui auraient sans nul doute cédé à l'hilarité sans plus attendre : il avait du pain sur la planche, et c'était pour cela qu'il était venu, après tout ! Lorsque Karim se présenta face à lui, donc, le gradé comprit deux choses. Primo, son assaillant était rapide. Deuzio, il était réactif... Effectivement, lorsque le gouvernemental leva brusquement sa jambe droite pour cueillir l'homme-bête en plein torse et le renvoyer violemment d'où il venait, ce dernier parvint à se contorsionner adroitement afin de glisser littéralement sous cette riposte prévoyante. Putain de jour de chance : non seulement il parvenait à rompre avec la lassitude monocorde qu'il endurait habituellement, mais en plus, il ne faisait pas vraiment dans la demie-mesure ! Toutefois, l'esquive, si elle était habile et démontrait une aisance indéniable, ne put suffire à Karim pour prendre l'ascendant. Puisqu'il n'était pas né de la dernière pluie, même s'il était indéniablement inexpérimenté, comme son jeune âge pouvait le laisser présager, le lieutenant se doutait du fait que son opposant allait tenter de profiter de leurs postures respectives actuelles afin de prendre l'ascendant. Dès lors, deux possibilités : soit cet intrus était un petit malin, auquel cas il allait faire en sorte de conserver son avantage en visant les appuis du gradé, ne fut-ce que dans l'optique de le déséquilibrer, sinon dans celui de le faire chuter lourdement, soit il était avant toute autre chose une brute féroce et vaillante qui misait sur l'agressivité et qui déchaînait ses muscles dans des assauts qu'il espérait rédhibitoires, auquel cas il allait plutôt s'en prendre aux points faibles accessibles de Zifrost. Et en l'occurrence, la deuxième option, en plus d'être dans l'immédiat plus préjudiciable si elle aboutissait réellement, était également celle qui semblait le plus convenir à la ruée impulsive dont le marine faisait actuellement les frais... Aussi comprit-il que c'étaient ses points faibles qui allaient être ciblés en priorité : sa nuque, éventuellement, mais plus probablement son dos, à la fois plus large, plus vaste et plus proche des appuis de l'homme-loup. Misant sur cette possibilité, le lieutenant afficha un sourire euphorique à l'idée seule de courir des risques : c'était l'une des premières fois qu'il s'abandonnait corps et âme à une lutte qu'il devinait déjà âpre, et il comprenait que certains puissent décidé d'y vouer leur entière existence. Il persista dans son coup de pied esquissé précédemment et décida de jouir de son début de rotation qu'il prolongea de sorte à revenir rudement en tête-à-tête, face à l'homme-bête. Dans le même temps, il balaya les environs de l'endroit où s'était trouver son dos précédemment d'une main gauche ferme et vindicative et, comme prévu, parvint à découvrir là un uppercut virulent qui n'aurait possiblement pas manqué de lui couper le souffle s'il avait pu atteindre son objectif. Il parvint, en procédant de la sorte, à le dévier in extremis et, non content de tuer l'offensive ennemie avec cet insolent rictus, il tenta de diriger sa main droite vers la gorge de l'adversaire afin de l'y saisir brutalement. Ils devaient, lui et l'adversaire, être d'un niveau proche. Toutefois, Zifrost avait conscience en sa force brute : l'objectif était donc d'attraper fermement l'étranger pour l'empêcher de prendre la poudre d'escampette. Si cela fonctionnait, il n'aurait aucune peine à renchérir pour lui faire comprendre qui était le maître, dans l'enceinte de cette base modeste et agitée... Et il ne manquerait pas de le faire dans les règles. Il élèverait son genou gauche brusquement, dans le but de l'atteindre en plein abdomen tout en le tirant vers l'avant grâce à sa prise précédemment réalisée, afin de motiver un déséquilibre soudain dont il saurait tirer un profit généreux. A contrario, s'il n'arrivait pas à saisir Karim aussi correctement qu'escompté, il se contenterait de le chasser d'un coup de pied circulaire, lequel frôlerait le sol : il venait de comprendre que son ennemi se plaisait au sol, compte tenu de l'esquive réalisée aisément juste une demie seconde plus tôt, et il entendait bien l'empêcher de profiter de cette prestance afin de l'écraser expéditivement... Les soldats, de leurs côtés, semblaient captivés par l'affrontement que les deux hommes musculeux se livraient actuellement : Jean-Gabriel, grâce à son accoutrement, passerait donc absolument inaperçu et pourrait se rendre dans l'enceinte des murs sans la moindre difficulté. Quant à franchir la porte la plus proche, là encore, ce ne serait guère un souci, puisque les spectateurs de cette rixe sauvage ne lui jetteraient pas l'ombre d'un regard...
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| Ven 27 Juil - 12:00 Lors de tout affrontement, Karim ne se posait pas la question de ce qui allait être le plus efficace. Il testait d'abord son adversaire pour adapter son style de combat à ce dernier, ce qui en faisait quelqu'un de relativement efficace dans ses assauts. Jamais il ne s'arrêtait à une attaque brutale, et cela surprenait ceux qui se trouvaient en face de lui. Il continuait d'affronter ses ennemis au corps à corps bien sûr, sans quoi il n'avait pas d'autres moyens de procéder... Mais son style de combat était encore en construction. On le lui avait reproché sur le Nouveau Monde, où beaucoup avaient déjà appris à faire de gros dégâts tandis que lui frappait de manière chirurgicale, pas encore assez fort pour faire « assez mal ». L'objectif, dans une bataille, c'était donc la souffrance ? Non, c'était la victoire, et les deux termes n'étaient pas synonymes. Il pouvait juste combattre jusqu'à l'épuisement que cela aurait été suffisant pour lui. Il fallait qu'il se batte, qu'il fasse ses preuves, qu'il « affronte », qu'il défraie les chroniques. Il voulait du plaisir. - 'foiré, fit-il en observant son adversaire se retourner progressivement. Ce n'était pas le gros ballot qu'il avait affronté lors des événements de Mars. Ce n'était pas l'épéiste à l'attaque de longue portée, c'était un homme qui était plus... comme lui. Ils possédaient un style de combat similaire, bien que le sien semble nettement plus brutal à en juger par les mains qui tentaient de s'approcher de son cou. Reculant promptement en profitant du coup de son adversaire, il se laissa porter et reprit ses appuis un peu plus loin. Cette fois-ci, il était concentré. Le regard de l'Ookami avait changé du tout au tout, comme s'il s'était muni d'une concentration qu'il n'avait pas auparavant. Les deux hommes étaient d'un niveau relativement équivalent : ce que l'homme-loup possédait en agilité, son ennemi devait le balancer en force. Il avait ressenti que celle-ci était assez grand quand son uppercut avait été dévié, et il ne se serait pas, pour l'instant, prêté à un jeu de mains. Les avantages de sa race lui permettaient d'être plus à même d'identifier les coups. Il s'en servirait donc lors de cet affrontement. Cette fois-ci, étant encore en dehors de la base, il comptait bien se servir de son environnement pour abattre l'ennemi rapidement. Il n'était pas du genre à jouer dans les règles, et surtout pas à craindre un retour de bâton s'il était « malhonnête ». Prendre quelqu'un en otage ? Pas assez vicieux ! Menacer des collègues ? Qui dit qu'il n'en aurait pas profité, et qu'il tentait à eux ?! Non, il fallait se servir de l'environnement dans lequel ils se trouvaient... Dans un environnement où les pavés avaient laissé place à la terre. - On y r'tourne ! Fit-il en s'élançant à nouveau vers le lieutenant. Et cette fois-ci, s'il était encore en position offensive, le loup rasa le sol un court instant comme s'il allait s'en prendre aux genoux de son ennemi... Avant d'utiliser ses mains pour ramasser de la terre et la lancer aux yeux de son ennemi, en attaque fourbe et utilitaire dont il était capable. La poussière viendrait abimer la vue de son ennemi tandis que le loup tenterait de lui infliger un puissant coup de pied rotatif au flanc de manière à lui faire cracher sa bile. Jean-Gab avait réussi à entrer dans la base, en bon petit marine qu'il était. Le costume lui allait bien, il trouvait, et il n'avait pas fait de folies en se faisant passer pour un simple mousse. Ainsi, il commença à avancer dans les lieux à la recherche d'indications qui lui permettraient d'aller vers les geôles, ou vers les endroits où les prisonniers pouvaient être emmenés.
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| | Lun 30 Juil - 11:35
Lieutenant Zifrost. Habile, réactif et rapide... Ce type n'était pas qu'une vulgaire petite frappe. Son appartenance aux hommes-bêtes était bel et bien fondée, tout comme ses oreilles animales semblaient l'indiquer : il disposait clairement de compétences et de capacités qui lui permettaient de surplomber le commun des mortels, en tout cas celui qui résidait sur East Blue. Combien de soldats ici, sur Rhodes, aurait eu leur chance en combat singulier ? Mis-à-part le colonel, la commandant et une poignée de gradés plus talentueux que les autres, aucun, probablement... Pour Zifrost, cette occasion semblait donc d'autant plus bienheureuses : l'agitation qui s'annonçait n'était pas seulement de l'ordre du détail... C'était effectivement un problème épineux qu'il devait prendre à bras le corps et qui risquait, dans l'absolu, de lui coûter cher s'il négligeait sa défense et la virulence de ses ripostes. Il devait se montrer alerte et adroit pour ne pas être pris de court. Ses dents grincèrent tandis qu'il souriait ouvertement face à l'approche en trombe de son assaillant qui s'était éloigné succinctement, dans la simple optique d'échapper aux doigts qui avaient tenté de lui emprisonner la gorge. Alors comme ça, ils n'allaient pas disposer d'un traître instant pour se souffler tranquillement ? C'était tant mieux. S'ils luttaient dans l'effervescence constante, la moindre erreur risquait de leur coûter cher et, dans l'absolu, cela ne faisait que rajouter une dose considérable d'adrénaline à tout ce que le lieutenant pouvait d'ores et déjà ressentir. Ce conflit promettait d'être haletant et chaque seconde qui passait semblait largement confirmer ce constat et contribuer à l'ériger : restait à voir si cela allait s'avérer aussi vrai sur le long terme que cela n'avait pu l'être jusqu'à présent... Aussi le gouvernemental se mit-il en garde lorsque son adversaire fut suffisamment proche de lui pour lui porter un coup. Il ne fut, néanmoins, pas capable de bloquer la première attaque qu'il lui destinait : la terre et la poussière qui parvinrent à se frayer un chemin jusqu'à ses yeux l'aveuglèrent au pire moment possible et il grogna tandis qu'il sentait le pied de son assaillant le faucher brusquement, le projetant à l'écart avec tumulte et fracas. De la lâcheté... Ce type usait sereinement de l'arme de faibles. Voilà qui agrandissait puissamment son répertoire et le champ des possibles : le lieutenant allait devoir demeurer particulièrement attentif s'il ne voulait pas mordre la poussière à l'issue de cette rixe. Il se redressa promptement, après avoir été envoyé valsé de la sorte : c'était un affront qu'il devait récupérer aussi vivement que possible. Malheureusement, il était encore et toujours à demi-aveuglé : de la terre s'était nichée au creux de sa paupière gauche et de cette désagréable sensation naissait un torrent de larmes aussi indomptable qu'incommodant. Tant pis, puisqu'il n'avait pour l'heure pas le loisir de s'occuper de sa vision... A peine debout, il se rua dans la direction de son adversaire afin de lui rendre la politesse : pour l'heure, il avait laissé l'ennemi prendre les devants à chaque fois, apparaissant aux yeux des soldats comme une espèce de rempart inexpugnable... Maintenant qu'il avait été éloigné de la sorte, il devait se rattraper et prouver qu'il était, lui aussi, capable de s'occuper de son ennemi brillamment. A peine fut-il à portée qu'il tenta de décocher à l'intrus un coup de poing du droit en plein visage. Une approche brutale et vive plus que maline, donc, puisqu'il n'usait d'absolument aucun artifice pour préparer le terrain. Toutefois, si Karim était suffisamment mal inspiré pour esquiver en se baissant, il risquait de le regretter amèrement : le genou de Zifrost ne manquerait pas, effectivement, d'épouser son abdomen avec une vigueur effarante. Un coup qui, en fin de compte, pouvait d'ailleurs s'avérer plus douloureux et plus handicapant qu'une simple droite envoyée en plein visage... --- -Hep ! Toi, là ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'ai jamais vu dans la base... Le vieil Hector, d'une cinquantaine d'années, était un militaire invétéré et une espèce de figure incontournable de Rhodes. On l'avait attaché à la surveillance des prisonniers, ou plutôt des quelques vagues suspects qui, de temps à autres, avaient le malheur de commettre un larcin sur cette île où aucun méfait n'était jamais réellement volontaire. Autant dire qu'il avait été décontenancé en observant l'approche d'un marmot qu'il était quasiment certain de n'avoir jamais croisé non seulement au sein du Quartier Général en lui-même, mais plus largement sur l'île toute entière. Avait-il une raison pour s'expliquer ? Le cinquantenaire l'espérait ardemment : il n'était pas du genre patient et, très sincèrement, l'idée d'être transformé en une espèce de nounou ne lui plaisait que très modérément. L'approche du marmot, toutefois, était désarçonnante notamment parce qu'il régnait à l'extérieur une certaine agitation : même lui, qui avait pourtant interdiction formelle de quitter son poste, en avait été averti par le biais des sonneries. S'il brûlait d'envie de s'y rendre afin d'en savoir davantage, il devait donc fidèlement demeurer à son poste... Ce qui n'était, aux dernières nouvelles, pas le cas de ce marmot inconnu qui, en toute logique, aurait dû se présenter auprès de ses supérieurs s'il avait bel et bien été de bonne foi. Enfin, Hector n'était pas spécialement du genre à aller trop vite en besogne pour autant : il se contentait donc de lorgner le garnement d'un air sévère et rude afin de l'impressionner. Si le bleu le craignait, sa langue se délierait bien assez vite et le marine aurait enfin le fin mot de cette histoire... De quoi lui permettre de prendre la décision qui s'imposait, quelle qu'elle fut !
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Race : Homme-Loup
| Lun 13 Aoû - 22:32 La ruse semblait avoir fonctionné, et arracha à Karim un sourire carnassier. Il aimait lutter pour la bonne cause, c'est à dire la sienne. À travers le prisme de ses yeux, il voyait la bataille qui se profilait et il aimait cela. Tous les moyens étaient bons pour se battre : les ennemis avaient tous un moyen de ruser, souvent à son détriment. Il appréciait découvrir de nouvelles attaques : son opposant était de toute évidence fort, et ne manquait pas de vivacité. Un seul de ses coups était malheureusement capable de l'envoyer bouffer les pissenlits par la racine, ou quasiment. Il était du genre à exulter en combat. Son regard devint plus brillant encore, et lorsqu'il vit l'ennemi revenir bêtement à l'aveuglette, ou du moins avec une force brute qui mettait largement en danger l'intégrité du combattant. Celui-ci vit donc le poing arriver dans sa direction. Cependant, sa paupière gauche était close, il serait donc moins précis de ce côté-là. Cela voulait dire qu'il allait devoir se trouver dans l'angle de vision « faible » de son adversaire. Cela, s'il ne le pensa pas, fut une nouvelle fois intuitif. Le jeune homme sentait la vigueur de ce coup, et aurait bien pu l'accepter, mais il n'était pas fou. Contrairement à ce que l'on pouvait croire, un ennemi seul n'était jamais seul dans une base marine : bien au contraire, il était pluriel. Il était toutes les entités qu'on lui donnait autour pour l'aider : il était un Commandant, un Colonel, voire même plus. Karim voulait tous les vaincre, s'ils se trouvaient sur son terrain. Il ne pouvait pas se permettre de faiblir maintenant. Cette fois-ci, il utilisa un self défense. Il pivota sur le côté gauche, en accueillant ainsi le coup de l'ennemi dans le vide, et quand celui-ci l'aurait légèrement dépassé, il se saisirait du bras de l'adversaire par l'aisselle pour bloquer le mouvement de l'épaule. Dans un même temps, il tenterait de donner un puissant coup sur son flanc, dans le but de le déstabiliser, et de le plaquer violemment au sol, tout cela pour lui donner un coup dont il ne pourrait pas se relever. __________________- Ah... Euh... J'suis là pour le Commandant Zing, on passait par là, et puis... Bah, il m'a dit de venir chercher.... Euh, les prisonniers qui sont... Enfin la chienne surtout, la femme-chienne qu'il a dit ! Il s'exprimait mal. Ce n'était pas un comédien, et dans le stress, le petit homme inventait une histoire abracadabrantesque pour détourner l'attention de ce geôlier. S'il tentait malgré tout de s'emparer de son Den Den Mushi, Jean-Gab s'élancerait avec sa jambe en bois sur lui pour le lui faire lâcher. Une goutte dégoulinerait le long de sa tempe, tandis qu'il lui demanderait de se rendre sagement, qu'il aimait bien taper le vieux mais que ce n'était pas un jour à vieux aujourd'hui. En revanche, s'il obtenait l'information, il ne se ferait pas prier, dans le sens où il ne s'attarderait pas dans les geôles. En revanche, un combat contre cet homme ne l'intéressait pas, mais il s'en accommoderait. Malheureusement, bien sûr.
- Spoiler:
Jean-Gab est niveau 16.
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| | Ven 17 Aoû - 18:24
Lieutenant Zifrost. C'était la première fois depuis le début de la confrontation que le lieutenant prenait l'ascendant mais il espérait bien que cette charge héroïque aboutirait à un résultat des plus concluants : il entendait bien bouter ce malotrus hors de la base dans les secondes qui suivraient, à défaut de pouvoir le précipiter dans les geôles qui l'attendaient de pied ferme sans plus attendre. Il allait sans dire qu'à ce rythme, en tout cas, l'avenir de Karim sur Rhodes était fortement compromis... S'il demeurait ici, il allait s'en mordre les doigts, quel que soit le résultat du conflit qui animait alors la cours poussiéreuse du remarquable Quartier Général local. Ce n'étaient en tout cas pas la cohorte de soldats qui, dûment armés, lorgnaient du côté de la lutte martiale qui allaient lui permettre de s'en tirer tranquillement et sereinement s'il parvenait à mettre leur supérieur à terre... Toutefois, tous semblaient très intelligemment respecter le choix de Zifrost d'affronter l'intrus en solitaire : nul n'avait pris le parti d'attaquer l'homme-bête, et si un cordon fébrile commençait à encercler l'arène improvisée, personne ne semblait vouloir s'interposer ou s'immiscer agressivement en faveur du gradé qui, de ce fait, se concentrait d'autant plus ardemment et sérieusement sur l'assaut qu'il était en train de mener. Un assaut simple, limpide, que son adversaire fut de ce fait parfaitement capable d'anticiper... Et de contrer, a minima partiellement. Le coup de poing, en effet, ne rencontra pas la moindre résistance dans l'immédiat et se contenta de fracasser la brise aérienne jusqu'à ce qu'une main vienne lui saisir l'aisselle : ainsi bloqué, il ne put prolonger son mouvement et, de surcroît, laissa son flanc exposé à une riposte qui ne tarda guère non seulement à s'annoncer, mais aussi et surtout à toucher au but. Le lieutenant crachota, bien sûr, confronté à la solidité des appuis de son opposant et à la virulence de son attaque... Mais ne se départit pas de son sourire arrogant, qui ne faisait guère plus qu'annoncer très ouvertement son envie d'en découdre toujours plus fiévreusement. A la vérité, il avait compris dès que son geste avait été bloqué que Karim n'allait pas en rester là, qu'il allait saisir cette opportunité au vol pour s'acharner sur le flanc de Zifrost afin de prendre l'ascendant quant à leur petite rixe et ce sans plus attendre. Bien sûr, le lieutenant aurait pu tenter de se défendre mais il savait toutefois qu'une telle décision aurait pu s'avérer terriblement futile. Son ennemi était plus vif qu'il ne l'était, et il avait pu le comprendre dès le début de leur brève mais intense confrontation... En revanche, il était un autre fait indéniable que l'homme-bête lui-même avait certainement pu comprendre : le lieutenant était plus solide et, de fait, plus fort. L'idée du gradé était donc la suivante : livrer son corps sur un plateau d'argent et subir une offensive... Pour en offrir une à son assaillant, quasiment au même instant. Ainsi, son bras gauche, libre de tout mouvement, avait finalement pris la place du coup de genou qu'il avait préalablement imaginé en se dirigeant droit vers l'estomac de son arrogant adversaire poilu. Karim devrait, ainsi donc, réagir aussi promptement que possible : s'il avait potentiellement été capable de voir le coup de poing menacer son abdomen, il aurait en revanche plus de peine à l'éviter, d'autant que le marine avait conservé des appuis solides qui risquaient de le surprendre. Zifrost n'avait pas montré le moindre signe de faiblesse, pas esquissé le moindre chancellement malgré le choc frontal qu'il avait eu à endurer. Était-ce un combat sur le long terme qui commençait à s'annoncer ? --- Hector arqua un sourcil et s'apprêta à jurer, interloqué, avant de se raviser brutalement. Que lui baragouinait ce marmot égaré ? Le commandant Zing... Faisait-il allusion au lieutenant Zifrost, le seul dont le patronyme semblait être relativement proche du mot incompréhensible qu'il venait de balbutier débilement ? Il se perdait également dans ses explications, cherchant ses mots et dénichant finalement une raison qui semblait pour le moins brinquebalante derrière sa présence ici bas. Finalement, le geôlier sembla comprendre : traversé d'un éclair de génie, il écarquilla les paupières puis, las, poussa un soupir tandis que ses épaules s'affaissaient. Ce n'était pas la première fois qu'il avait affaire à un garnement couard, ça non : même sur Rhodes, ils étaient nombreux, ceux qui évitaient les entraînements rudes par lâcheté... S'il ne l'avait jamais vu, c'était potentiellement parce que ce garnement passait le plus clair de son temps à se planquer afin d'éviter les sessions sportives et laborieuses ainsi que les multiples punitions qu'il encourrait, à force de jouer à l'absentéisme assidu... -Mon garçon, tu ferais mieux d'y retourner. Je ne te dirais pas que tu ne risques rien. La vie de marine, c'est un risque perpétuel. Mais tu n'arriveras à rien si tu fuis dès que les premiers risques s'annoncent. Puis... On est en pleine base ! Comment te comporteras-tu, quand tu n'auras ni supérieurs te couvrir, ni remparts pour t'abriter ? Le vieil Hector en était convaincu : il faisait face à un marmot qui, effarouché par l'effervescence soudaine dont la base était victime, avait préféré se retrancher au creux des couloirs afin de camoufler sa couardise. Un réflexe humain, surtout si l'on prenait en considération son jeune âge, mais qui ne lui permettrait jamais de gravir les échelons... Au contraire, il risquait de finir au trou s'il continuait à agir de la sorte. On ne rigolait guère avec la désertion, au sein de la Marine... Puis, tout de même, quoi qu'il se passe sur Rhodes, les choses devaient être sous contrôle : le colonel était un gamin terriblement imbu de sa personne, mais pas totalement incompétent. Mieux valait qu'il prenne le coup de mains dans de telles conditions, favorables à sa survie et à son apprentissage, plutôt que d'être confronté à une myriade de forbans sanguinaires en haute mer, en pleine tempête, au beau milieu d'un équipage de cadavres...
Zifrost est lvl 45. Non en vrai il est 19._________________ | | | | |
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| Sam 18 Aoû - 23:55 Il ne ft que cracher des gerbes de sang sur le sol, s'étant mordu légèrement la lèvre par inadvertance en recevant le coup de poing dans le ventre. L'Ookami était l'un de ces gars qui se foutait bien d'être frappé, maravé jusqu'à n'en plus pouvoir : il n'aimait pas ça, mais contrairement à la plupart des mecs qu'il avait rencontré, la douleur ne lui faisait pas peur. Se servant de sa condition d'homme-bête, il avait une habilité plus importante, cependant sa capacité à encaisser les coups était en soit relativement et stupidement normale, contrairement à son adversaire. C'était la première attaque qu'il recevait, mais il n'en fit pas de grands états d'âmes... Ainsi, il grogna simplement le temps d'utiliser le poing de son adversaire, qui de ce fait ne le tenait pas, pour reculer. Il ne pouvait pas rester au corps à corps indéfiniment. C'est ainsi qu'il aperçut la foule autour de lui, d'un court regard désintéressé. Celui-ci ne dura pas longtemps, puisqu'il se concentra sur son adversaire. Ils continuaient à sourire. C'était à nouveau un signe de folie, ou d'amusement. Deux bêtes coincées dans leurs rôles, capables du meilleur comme du pire. Un pirate, ou du moins un simili pirate, et un marine. Ils s'affrontaient sans rechercher forcément l'honneur... Mais que valait la gloire pour Karim, dont le seul objectif était de reprendre le contrôle de son clan pour retrouver son fils ? Allait-il affronter bêtement chaque adversaire qui se situait sur sa route ? Oui. Il le ferait. Il les affronterait, et s'il le fallait, il les vaincrait. Ce n'était pas toujours la solution, cependant il n'en voyait pas d'autre. Rien d'autre qui ne puisse attirer le regard de ceux qu'il haïssait. Il allait leur montrer à tous. Qu'importe la gloire, qu'importe l'honneur, tout ce qu'il voulait, c'était se battre. Perdre ? Gagner ? Comme s'il s'y intéressait ! Avec un geste vif, il repartit donc à l'assaut sans attendre que l'adversaire en fasse de même. À peine son regard terminé, il ignora la petite douleur qui lui perçait l'estomac. Dans un premier temps, il avait affronté son ennemi en observant ses mouvements. Il profitait des assauts au corps à corps pour mettre sa résistance à rude épreuve. Pour chaque coup qui promettait d'abattre Karim, il en faudrait deux pour abattre son adversaire. Celui-ci était conscient de sa faiblesse... ou plutôt de sa force. Il était aussi conscient qu'il possédait une force physique supérieure à celle de l'Ookami. Le cerveau de celui-ci analysa en fond de roulement la situation, sans qu'il n'ait conscience du cheminement qui le ferait arriver à la conclusion voulue. « Donc je ne peux pas l'abattre d'un coup. ». Contrairement au géant de trois mètres qu'il avait affronté dernièrement, il n'était cependant pas aussi facile à toucher. « Il est meilleur. ». Meilleur que son ennemi. À leur niveau, il n'avait que peu d'options pour prendre l'ascendant, et son ennemi devait les connaître et les surveiller. « Les articulations. ». L'endroit le plus sensible du corps. Il allait les surveiller. Il fallait donc porter son attention quelque part d'autre. Prendre un risque mesuré. L'abattre quand il avait le dos tourné. Pas de coup direct : diversion trop évidente. Pas de coup par derrière, trop difficile à mettre en place. Pas de réflexion, trop de choses à penser. « J'y vais à l'instinct. » se dit le loup dont les crocs montraient son aspect carnassier. Il attaqua donc de front. Au dernier instant, l'homme-loup se déporterait à la fois sur la droite, mais aussi vers le bas. Son ennemi s'attendrait sûrement plus à une attaque sur la gauche à cause de son œil : il serait donc plus attentif de ce côté. Du moins l'espérait-il. Quand il descendit son corps l'homme-loup fit attention à la position des jambes de son adversaire. Il allait peut-être tenter de l'attaquer avec, d'agir vivement : ses bras étaient à présent trop loin de l'adversaire. Alors, en faisant attention aux mouvements de celles-ci, gardant en tête que les bras pouvaient toujours être ses ennemis comme depuis le début du combat, il se servirait de sa vivacité pour saisir le pied le moins protégé de l'adversaire... Et le tordre tout simplement, d'un coup sec. Si l'ennemi utilisait ses poings, le loup se contenterait d'esquiver en essayant d'atteindre le dos du lieutenant, dans le but de lui donner un coup dans le creux du genou, et de le déstabiliser. __________________Jean-Gab observait le vieil homme qui semblait s'être mépris. Enfin, pas plus que lui. De toutes les manières, il n'avait pas répondu à sa question, et cela l'embêtait... Ainsi, il se dit qu'il pouvait tenter de jouer l'jeu. D'être celui qu'il pensait qu'il était sans savoir qui il voulait qu'il soit... Enfin, un truc trop compliqué. Après, c'était un vieux tout simplement, donc fallait juste dire « Oui, oui » et passer à autre chose ? T'façon, il n'avait pas trente-six solutions : fallait qu'il trouve un moyen de semer la panique ici. Alors il pouvait toujours se barrer, hein, mais il avait tout intérêt à trouver la femme-chien. - Oui, oui... Enfin j'pense que... Ouais, j'sais pas... T'vois... Enfin vous voyez je... crois que je suis amoureux d'la femme-chien qu'est arrivé là tout à l'heure. J'peux pas aller la voir dans la prison ? Allez, un p'tit coup avant d'repartir ! Une minute ! Il tentait stupidement une technique stupide, mais à vrai dire il s'attendait toujours à ce que l'autre décroche l'escargophone, et à ce qu'il doive l'attaquer à ce moment-là. Si c'était le cas, pas d'quartier avec cette putain de jambe de bois.
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Jean-Gab est niveau 16.
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| | Jeu 30 Aoû - 10:52
Lieutenant Zifrost. Les coups se succédaient et aucun des deux combattants ne parvenait à prendre véritablement l'ascendant : ils étaient d'une puissance équivalente, toutes données analysées communément. La seule chose qui pouvait sourire au lieutenant, éventuellement, c'était la situation. Il pouvait combattre l'esprit serein, ainsi encerclé par tout un tas de soldats en arme, au beau milieu d'une île affiliée au Gouvernement Mondial et dont la juridiction n'avait à souffrir d'absolument aucune ambiguïté : la population locale toute entière était derrière la Marine, la soutenait éperdument, et nul ne s'abandonnait à des exactions criminelles dans une optique révolutionnaire. Autrement dit, Karim n'avait potentiellement pas le moindre renfort à l'horizon là où Zifrost, de son côté, n'avait qu'à demander pour qu'on vienne lui porter assistance... Une vérité qui aurait dû offrir au pugiliste justicier un avantage psychologique indéniable, si son ennemi n'avait pas semblé être aussi casse-cou et audacieux qu'il ne l'était lui-même... Ils se ressemblaient beaucoup, en fin de compte. C'était un combat qui allait se jouer sur la détermination, sur l'intelligence, sur l'astuce et sur l'inventivité du moment : l'un comme l'autre pouvaient le savoir. Et, ironiquement, c'était une certitude qui ne mettait pas réellement le lieutenant en confiance : il manquait encore singulièrement et cruellement de pratique, et il ne savait que trop bien que son ennemi pouvait en tirer profit. Les myriades d'entraînements auxquels il avait pu se livrer n'avaient rien d'une lutte en conditions réelles et ne lui permettaient clairement pas d'en apprendre davantage sur les rouages d'un combat équilibré et impitoyable... Il fit grincer ses dents en transformant son sourire en un rictus plus sardonique tandis que l'assaillant s'en retournait à l'attaque, fondant dans sa direction pour reprendre les hostilités de plus belle. Le coup de poing n'avait pas eu d'impact suffisant pour le placer hors d'état de nuire... Qu'à cela ne tienne. Il n'avait qu'à renchérir autrement. Plus violemment, plus brusquement, plus précisément. Et il crut disposer d'une occasion en or lorsque l'intrus s'élança sur son flanc gauche, tâchant de profiter de sa cécité partielle qui, déjà, commençait à s'estomper lentement, les larmes remplissant leur office. Lorsqu'il vit son assaillant se pencher quelque peu, il tenta sans plus attendre de lui décocher un coup de pied en plein visage : il ne s'attendait pas à ce que son ennemi tire profit d'une telle riposte, et sentit la douleur foudroyante lui remonter le long de la jambe avant de comprendre réellement ce qui venait de se passer. Usant de sa vitesse, l'adversaire parvint à surenchérir en temps en heure, réduisant Zifrost à une impuissance passagère qu'il trouva plus qu'amère : lorsqu'un coup vint quérir l'arrière de sa jambe d'appui, le forçant à choir à genoux, il se dit qu'il était grand temps de rendre la monnaie de sa pièce à cet homme-bête plutôt que de subir inlassablement les coups qu'il avait à lui porter. Sans plus attendre, il prit une décision surprenante, se prenant tout simplement au jeu de l'inventivité : tout en chutant inexorablement sur les genoux, il se pencha brusquement vers l'arrière, courbant son buste de sorte qu'il puisse sans grande peine observer derrière lui, avec son oeil valide. L'objectif ? Localiser Karim et l'attraper sèchement. Les mains du gradé tenteraient de s'emparer de ses vêtements ou, à défaut, de quelques touffes de poils qui pouvaient être apparentes. Il empoignerait cela solidement et, d'un coup d'un seul, se redresserait en forçant sur ses bras... Chose qui devrait tout bêtement projeter le pauvre Karim dans les airs, à une vitesse faramineuse, droit en direction d'un rempart non loin et de quelques marines qui, bien sûr, ne manqueraient pas de s'écarter précipitamment avant de subir les conséquences de cette projection pour le moins inattendue. --- Les mots prononcés par Jean-Gab, tout-à-fait légèrement, eurent un écho pernicieux et tenace dans l'esprit sénile du vieux gouvernemental qui se figea brusquement, pétrifié par la phrase qu'il venait d'entendre et par le sens qu'il commençait à décrypter derrière ces mots impies. Un petit coup.... Un petit coup ? Ce gamin... Ce gamin était lubrique à ce point ? Vouloir profiter d'une prisonnière, alors que ses coéquipiers bataillaient fougueusement et valeureusement contre quelques obscurs dangers ? Profiter du chaos pour se livrer à quelques exactions sordides et sauvages, barbares et grégaires ? Il n'avait aucune morale, aucune éthique ? Que diable faisait-il au sein de la marine, et qui l'avait éduqué ?! Le sang glacé, Hector eut besoin de plusieurs longues secondes afin de retrouver son calme olympien. Il devait prendre les choses en main... Bien sûr, il était hors de question de laisser passer ce dangereux débauché, mais il était également grand temps de lui apprendre quelques petites choses sur la vie et sur le respect d'autrui. Il était hors de question, effectivement, du point de vue du geôlier de Rhodes, qu'un marmot censé représenté l'ordre et la justice puisse envisager sereinement d'abuser d'une pauvre prisonnière, fut-elle une odieuse criminelle rendue coupable d'une foultitude de crimes. La brutalité, la sauvagerie, c'étaient les armes des forbans et des raclures de la pire espèce : ces armes ne devaient pas être utilisées par les parangons de la justice et de l'ordre, sans quoi toute la société risquait de tomber dans la décrépitude. Diantre... La jeunesse ne respectait définitivement plus grand chose. -Oh, mon garçon... Ton âme est vraiment corrompue à ce point ? Ecoute... Bien sûr, je devrais te rabrouer sèchement vis-à-vis de ton manque de courage, mais, à ce stade, ça ne signifie plus grand chose... Tu ne peux pas user et abuser de ton uniforme pour réaliser des actions aussi sordides, aussi dégoûtantes et répugnantes. Cette jeune femme est une criminelle, certes, mais elle mérite, comme tout un chacun, un jugement digne de ce nom. Tu n'es pas juge. Tu es l'instrument de la justice, comme moi : tu dois obéir aux ordres. Au-delà de ça, la cruauté et la barbarie ne sont pas de notre camp... Nous devons respecter nos adversaires tout comme nous devons nous respecter les uns les autres, ainsi que respecter les civils que nous sommes tenus de protéger. Cette jeune femme a le droit de jouir d'elle-même et tu ne peux pas, quelles que soient les circonstances, prendre la décision de violer de la sorte son intimité. Tu dois respecter autrui, et principalement son consentement, en matière de sexe et d'échange. Je sais bien qu'à ton âge, les hormones donnent envie de réaliser des folies : même si je n'en ai pas l'air, j'ai moi-même été jeune... Mais la chose qui doit prévaloir avant toute autre chose, c'est le bien. Tu dois réprimer tes désirs, faire en sorte de les cantonner au fil de tes pensées. Il n'est pas interdit, ni même néfaste, de fantasmer ou d'imaginer... Mais cela doit rester de l'ordre du privé, de l'intime. Ça te regarde, et ça ne regarde que toi : tout comme la sexualité de cette jeune femme ne regarde qu'elle. Tu ne peux pas utiliser les femmes comme des objets : elles sont libres, conscientes, intelligentes et prescientes, tout comme toi. Tu dois apprendre à les respecter : là, seulement, elles accepteront d'envisager l'amour avec toi, dans toute sa fougue et dans toute son ardeur. C'est frustrant, je le sais bien, mais serais-tu heureux si, d'un coup d'un seul, un pirate débaroulait avec l'ambition infâme de te... Enfin... Tu comprends où je veux en venir, n'est-ce pas ? Allez, mon garçon. Je n'en référerai pas à nos supérieurs mais crois-moi, tu dois enterrer ces pulsions tout au fond de toi. Il ne peut rien naître de bon si l'homme s'abandonner de la sorte à ses envies les plus basses... Nous ne sommes plus de simples primates ! Nous sommes la forme de vie la plus évoluée, la plus sage, la plus maline de toute cette planète. Nous devons donc agir en tant que tels. Le sermon achevé, Hector attendit patiemment et calmement la réponse de Jean-Gab. Ce dernier aurait peut-être des questions à lui adresser, aurait peut-être besoin de conseils pour le rassurer... C'était dans l'ordre des choses, à son âge, et mieux valait lui apprendre tout cela tardivement plutôt que de le laisser se débrouiller seul à seul avec son subconscient. En quelque sorte, le vieux geôlier de Rhodes était, en l'espace d'un instant, devenu le père de substitution de ce marmot égaré... Et il tâchait donc de parfaire l'éducation que ce pauvre gamin semblait n'avoir jamais eu.
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| Sam 6 Oct - 12:20 « Putain, putain, putain, putain ! ». Ce fut surprenant. L’attaque de l’adversaire avait quelque chose d’original, puisqu’elle était inspirée de son propre comportement. Il avait saisi ses vêtements, profitant de l’ouverture malgré la douleur qu’il avait ressentie. S’adapter, c’était la clef de la survie en toutes circonstances : Karim en avait compris le sens des années plus tôt, sur le Nouveau Monde. Son adolescence tumultueuse l’avait sans cesse ramené à des sacrifices : sacrifice de sa dignité, de virginité… Enfin, qu’importe, il n’était pas là pour bouffer dans la main de ce mec. Il était hors de question qu’il se laisse faire, et lui péter la gueule était son objectif principal. Ah, non, c’était sauver l’autre nana. « Ah. ». Dans son esprit, cela fit un déclic. Il coulait contre le rempart, la tête à l’envers, se dirigeant lentement vers le sol tandis que les marines s’étaient écartés. Il atteignit la dite poussière, sentant une légère douleur lancinante dans son dos. L’attaque de l’adversaire avait été parfaitement orchestrée, et il sentait que ce premier coup aurait pu lui coûter plus cher encore si son corps avait été aussi peu résistant que douze ans auparavant… - Enfoiré, dit-il en s’élançant à nouveau vers l’adversaire. Il n’avait pas dit son dernier mot. Sauver Aichounne, c’était l’objectif. Il devait passer sur le corps de ce gars pour ça, et peut-être des autres marines de la base. Elle était sûrement quelque part en train de pleurer. Enfin, ça, il s’en foutait, mais il lui fallait quelqu’un pour garder le con de gamin sous contrôle, et ni lui, ni Finn ne pouvait le faire… Enfin, ne voulait le faire. Lorsqu’il s’érigea toujours aussi vif vers son adversaire, il décida instinctivement de la jouer à nouveau fourbe… Ou du moins, c’est ce qu’on aurait pu croire. Il se saisit au passage d’un peu de poussière. L’attaque devait donc logiquement à nouveau permettre d’aveugler son adversaire… Cependant, le loup avait toujours plus d’un tour dans son sac. Il savait que l’ennemi lui renverrait une telle attaque pour l’aveugler à son tour. C’est pour cela qu’il se servit de ses sens d’homme-bête. Levant la poussière, il fit effectivement virevolter dans les airs devant le con de marine. La couverture était maigre, mais les pas de Karim semblèrent le bouger sur le côté. Il devait juste utiliser le voile un court instant. Alors qu’il aurait du faire une attaque fourbe, le poing de l’homme-loup se hissa vers le haut… Et envoya un uppercut en plein dans le menton de son ennemi. S’il réussissait, il se servirait du fait que l’ennemi doive être sonné pour lui saisir la tête et l’éclater contre le sol, mesurant sa force pour l’assommer simplement. ____________________Le vieillard avait fini son laïus, cependant Jean-Gab n’avait pas compris grand-chose. Enfin, si, il avait compris que l’homme n’était pas bien dans sa tête. Et finalement, il dut simplement répondre à cela en disant sur un ton plat et avec un air dégoûté sur le visage : - J’parlais juste d’la voir un p’tit coup… Pas de… ça… Vous avez pas l’air très net. Il ne pouvait pas se montrer poli. A vrai dire, dans l’équipe montée par Karim, personne ne semblait excellent acteur. Peut-être la femme-chien plus qu’une autre, mais là encore les choses n’étaient pas sûres. Il soupira, et regarda finalement le vieillard avant de dire sur un ton moins timide : - Mais du coup, elle est là, dans la prison ? S’il lui répondait « Oui », il ne prendrait plus de gants et se contenterait de l’assommer avec sa jambe de bois, usant de son pouvoir pour faire disparaître ses vêtements, et utiliser l'effet de surprise.
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Jean-Gab est niveau 17.
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| | Mer 10 Oct - 17:20
Lieutenant Zifrost. Il revenait à la charge, et pas sans son ardeur coutumière. Ils ne se connaissaient pas, n'avaient jamais eu l'occasion d'échanger au fil de la moindre des discussions, ne connaissaient pas une once, un fragment même dérisoire du passé de l'autre et pourtant, l'un et l'autre avaient d'ores et déjà pu se jauger, s'estimer. Le combat était une manière formidable de se découvrir et si un trait de caractère ressortait particulièrement des assauts que son ennemi entreprenait à son encontre, c'était son intrépidité, sa témérité. Zifrost ne pouvait que reconnaître son courage, à mi-chemin entre bravoure et folie. Mais ne l'était-il pas lui-même, complètement cinglé ? Pour s'enrôler dans un milieu aussi brutal, où chaque jour nécessitait de composer avec l'incertain, il fallait nécessairement posséder un semblant d'insanité mentale... Du moins le croyait-il fermement, y compris considérant le fait qu'il ambitionnait, depuis longtemps, de s'enfuir de Rhodes, pourtant havre de paix au beau milieu d'océans entre-déchirés par la guerre et l'inimitié. Était-ce pour cela que Karim et lui-même se comprenaient si aisément ? Parce que leurs personnalités, singulières au possible, n'étaient ni plus ni moins que des reflets légèrement déformés ? Ils avaient plus de points communs que l'un ou l'autre n'auraient su l'admettre... A commencer par leur intelligence, laquelle était majoritairement établie sur leur sens du combat, de la réaction, du réflexe, de l'improvisation. Lorsque Karim se pencha, au cours de sa folle course rétablie, pour attraper une poignée de poussière tout en se ruant vers son opposant, ce dernier fronça les sourcils et entreprit de se redresser aussi prestement que possible, ses méninges fonctionnant avec une véhémence requinquée. Son œil invalide retrouvait tout juste sa finesse perceptive qu'il allait à nouveau être pris pour cible par la lâcheté de cet homme-bête... C'était un bien mauvais présage, que le marine se mit à ruminer tout en cherchant précipitamment une issue de secours viable et souhaitable. Il pouvait bien sûr fermer les paupières pour s'en prémunir, au moins sur le court terme : il se condamnait toutefois à se priver de l'un de ses sens, et donc à offrir à son assaillant une carte blanche pour lui offrir une offensive des plus ardentes. Il décida donc inconsciemment d'opter pour une posture plus tranquille, mais néanmoins défensive : il recula d'un pas, s'octroyant une demie-seconde supplémentaire, salvatrice afin d'ajuster ses appuis et de s'apprêter en conséquence à recevoir un assaut bestial de la part de son opposant, puis plaça ses avants-bras devant lui, se mettant en garde de manière à pouvoir réagir aisément et librement en fonction de l'offensive ennemie. C'était une posture standarde, mais en l'occurrence, étonnamment pertinente puisqu'elle pouvait permettre à l'une de ses mains de voler à la rescousses de ses pupilles, lorsque ces dernières seraient menacées par la poussière que Karim venait d'engranger... Car elles le seraient nécessairement, non ? Contre toutes attentes, non, ce ne fut jamais le cas, car l'homme-bête préféra user de ce sable comme d'une stratégie plus subtile et plus vaste à la fois : un écran de poussière, histoire de brouiller momentanément la perception du lieutenant Zifrost, histoire de le prendre par surprise, histoire d'altérer son répondant... Et cela, en fin de compte, fonctionna plutôt bien. Convaincu jusqu'à la fin que Karim allait persévérer dans l'infamie, et qu'il allait redoubler d'inventivité afin de surenchérir dans la couardise, il se prépara au pire. Il envisagea même, dans un élan singulier de paranoïa, l'usage d'une arme à feu que le canidé aurait su camoufler jusqu'à présent... Mais rien de tout cela ne vint. Certes, le pirate manqua grossièrement de courage et de bravoure, puisqu'il se sentit obligé de camoufler une part de son offensive, mais il n'en fut pas moins traditionnel et terriblement basique quant à la suite et fin de son enchaînement... Tant et si bien que le gouvernemental, qui ne s'attendait pas du tout à cela, eut besoin d'un laps de temps non négligeable pour corriger le tir et retrouver un brin de lucidité, qu'il mit à profit dès qu'il le put... Un peu trop tard, en fin de compte. Le coup de poing dont on le gratifia le mordit sévèrement. Pas assez, certes, pour le précipiter brusquement dans l'inconscience, mais suffisamment néanmoins pour attirer à l'orée de son regard quelques étoiles vacillantes : il avait eu le réflexe loué de reculer légèrement sa tête, se dérobant quelque peu face à la barbarie de son ennemi. Toutefois, il n'était pas suffisamment loin pour éviter la suite de l'enchaînement dont il était la cible : lorsqu'on le destina à une rencontre pour le moins fracassante avec le sol, il comprit qu'il ne pouvait pas esquiver et joua avec ce qu'il maîtrisait le mieux... Sa propre force, sa propre robustesse, furent donc mises à profit. Il plaça ses mains au sol, alors qu'il se courbait et ployait l'échine sous la pression exercée par Karim, et se retint au dernier moment, avant que son crâne ne vienne se saupoudrer de gravillons. Toutefois, en l'état des choses, il n'allait pas pouvoir réagir avec la sauvagerie que l'homme-bête aurait mérité : il allait devoir tempérer, encore et toujours, éternellement, jusqu'à ce que la situation soit propice à un revirement flamboyant... --- Il avait tout balayé, en l'espace d'un instant. Était-ce la honte qui ceignait son esprit, et le poussait de la sorte à assumer des mensonges aussi perfides ? Ou bien le vieil Hector s'était-il mépris, d'entrée de jeu, au sujet des intentions de Jean-Gab qu'il imaginait largement néfastes et perverses ? Tout cela était complexe, aux yeux du vieillard, qui songea finalement que l'important ne résidait pas ici. Maintenant qu'on l'y avait pris, on ne l'y reprendrait plus : ce marmot, qui venait d'endurer un sermon carabiné, aurait toute la nuit pour ressasser ces paroles moralisatrices pleines de bon sens. Avec les heures écoulées, il serait forgé de nouveau, tel un homme refait. Il ferait peau neuve et se découvrirait de nouvelles valeurs, une nouvelle morale, de nouveaux dogmes, de nouvelles qualités parfois même dignes d'éloges. En somme, le planton avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour transformer cette bleusaille en futur gouvernemental d'envergure. Deviendrait-il un vice-amiral auréolé de médailles et de trophées, aux cicatrices si nombreuses que nul ne saurait jamais les compter toutes ? Deviendrait-il plutôt un gradé isolé et esseulé sur les Seas Blues, moins médiatisé et moins enveloppé de hauts-faits, mais néanmoins tout aussi important vis-à-vis de la sérénité des petites gens et de la tranquillité qu'il fallait impérativement faire régner aux quatre coins des mers ? Tant d'énigmes et d'interrogations auxquelles Hector ne savait pas encore répondre, en l'occurrence : il ne s'était jamais enorgueilli de sa lucidité ou de son présumé don de prescience... Il aimait toutefois l'idée d'avoir contribué à transformé ce gamin en une personne meilleure, qui, à sa manière, saurait rendre cette société décrépite et en péril plus admirable, plus bonne. -Ah ? Bah ouais, elle est là, bien sûr qu'elle est là. Pourqu... Et son crâne rencontra soudainement la jambe de bois du marmot, qui jugea bon de le remercier pour toutes ces belles leçons par la plus infâme des manières. Ah ! L'ingratitude des jeunes gens n'avait définitivement pas l'ombre d'une limite... Ils étaient capables de tout, et continuaient sans cesse de démontrer la pleine étendue de leur cruauté indicible.
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| Mar 16 Oct - 20:55 « L’affrontement était extrêmement serré, et chaque petite seconde, chaque petite astuce était réellement importante. Pour une fois, Karim devait faire preuve d’ingéniosité face à un adversaire au puissant que lui. Ils étaient à armes égales, et si l’homme-loup n’avait montré aucun signe quant à une envie de tuer, il aurait pu imaginer que c’était cela qui le sauvait des multiples interventions d’autres personnes. Ne pas tuer ? Ce n’était pas la seule chose : il n’infligeait pas, tout comme son adversaire, de blessures irréversibles. Sur Mars, la seule solution pour battre l’homme de grande taille avait été de lui crever un œil, le privant ainsi d’une partie de sa vue à vie. Aujourd’hui, il n’était pas dans cette optique : à vrai dire, son affrontement était plus un moyen d’assumer une supériorité pour faire peur aux marines, et ainsi récupérer son amie, que de maltraiter son adversaire. Il éprouvait peut-être même un certain respect pour le lieutenant… En fait, non, ça il n’en était pas capable. Mais il l’aurait fait s’il en avait été capable.
Ainsi allait l’affrontement. La première phase avait fonctionné avec brio. Le coup de poing avait fait son effet, un uppercut qui avait été amené par une diversion improvisée. Ses talents s’appuyaient sur des réflexes intenses. A présent, il devait, avait même l’obligation d’en finir avec ce gars en face de lui. Ce marine était ce qui le séparait de Aichounne, qu’il s’empresserait d’engueuler avant de la sauver. Fonçant dans le tas, il sentit une résistance au niveau du crâne du lieutenant. Finalement, Karim n’avait plus dix-mille solutions. Il ne pouvait pas se permettre de perdre cette opportunité. En fonction de son angle d’attaque, il se servirait de son genou ou de son tibia pour frapper soit puissamment l’estomac ou les noisettes de son adversaire, le décontenançant une dernière fois. L’attaque menaçait d’être fourbe et sale, pas de quoi le rendre impuissant, mais de quoi provoquer une douleur digne d’un accouchement chez un homme.
Enfin, l’attaque ne serait une diversion, car elle servirait à poursuivre l’action entamée précédemment. Dans la précipitation, il comptait bien se servir de sa poigne pour abattre la tête de son adversaire sur le sol, histoire de le sonner correctement. Si cela réussissait, il pourrait ainsi, à force de coups fourbes et d’attaques basses, arriver à bout de cet ennuyant personnage. Cependant, il restait la possibilité d’une contre-attaque, et l’homme-loup était sur ses gardes, car si sa vivacité était supérieur, il ne souhaitait pas se faire choper par cet ennemi dont les mains avaient déjà réussi à l’envoyer voler.
____________________ Le petit Jean-Gab avait réussi son coup de maître – enfin d’enfants du point de vue de certains. Sa jambe de bois avait sauvagement percuté la tête du vieillard pervers, et lui avait donc offert un répit dans les sermons. Ils recommenceraient à coup sûr si l’homme se réveillait : un petit temps serait cependant nécessaire, et pour faire son travail, le gamin n’en avait pas besoin d’autant. Il dépouilla alors le corps de son adversaire, cherchant des clefs si besoin est.
La suite, c’était à nouveau une succession de simples jeux enfantins. Il descendrait jusqu’aux geôles silencieusement : le vieillard était sûrement la seule pourriture à être restée, avec l’alerte lancée sur la base et les bruits qu’ils avaient fait. Là, il pourrait chercher, peut-être trouver la femme-chienne qu’il s’empresserait de libérer. A vrai dire, il n’était là que pour elle. Karim pouvait bien crever qu’il s’en fichait. Il regarderait les quelques scélérats qui se trouvaient par ici, malgré tout, mais se concentrerait sur sa cible principale. « Histoire de ».
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| | Mer 24 Oct - 16:11
Lieutenant Zifrost. Si l'affrontement persistait, il allait sans dire que l'homme-bête avait réussi à prendre un ascendant certes relatif, mais qui ne demandait manifestement qu'à s'affirmer au fil des minutes. Zifrost, ainsi courbé, à moitié agenouillé, aurait été bien en peine de se dégager de la poigne de son adversaire d'une seconde à l'autre : il devait ruser, essayer de trouver une échappatoire avant que ses propres bras n'arrivent plus à le soutenir. Il avait conscience en ses muscles, qui ne lui avaient jusqu'à présent jamais réellement fait défaut, et il imaginait que son assaillant, plus svelte, disposait d'une musculature moins propice aux bras de fer que lui-même... En revanche, en l'occurrence, cela ne signifiait malheureusement pas grand chose : leurs positions respectives conféraient au pirate un avantage et même si le lieutenant avait réussi l'exploit de tenir la position telle quelle sur des minutes et des minutes, il aurait fini par céder. Il disposait de deux alternatives, en fin de compte. Il pouvait continuer à prolonger cette querelle-ci, en espérant gagner suffisamment de temps pour que l'un de ses subordonnés, collègues ou supérieurs n'en vienne à lui prêter main forte, ou il pouvait, tout simplement, tenter de miser sur un coup de poker afin de prendre le poilu de court et de retourner la situation en sa faveur. La première option, bien sûr, n'en était pas réellement une... Pas, en tout cas, considérant la philosophie pour le moins singulière du lieutenant de la Marine de Rhodes qui, en l'occurrence, puisait bien plus de fierté et d'enthousiasme à l'idée de livrer une lutte certes sans merci, mais néanmoins équitable face à cet intrus plutôt que de jouer sur des critères particulièrement lâches comme la supériorité numérique afin de le placer derrière les barreaux. S'il avait voulu jouir du nombre, il l'aurait fait plus tôt : la myriade de soldats qui les entouraient tout deux auraient pu être mis à contribution dès le début des hostilités, et cela aurait possiblement suffi à leur accorder une victoire généreuse et confortable d'entrée de jeu... Malheureusement, pour accéder à ce sacrosaint et tant désiré revirement de situation, Zifrost allait devoir compter sur l'entêtement, l'acharnement ou simplement la stupidité de son adversaire. En l'état des choses, il était à la merci de l'homme-bête, même si la situation était finalement plus épineuse qu'elle ne semblait l'être... Toutefois, rien n'était irrémédiablement gagné : il suffisait d'une petite brèche dans la posture adverse pour que le lieutenant ne s'en empare vigoureusement. Cette petite brèche, néanmoins, ne vint jamais, pour la simple et bonne raison que le pugnace Karim fit montre d'une prudence tout-à-fait respectable. Le coup qui fut porté aux parties intimes du lieutenant lui glacèrent le sang : ses hommes, partagés entre l'empathie et l'indignation, n'eurent pas le temps de réagir que leur supérieur, sous le coup de la douleur, sentait ses bras se dérober sous la pression qu'exerçait le forban. Sa tête heurta le sol sableux dans un bruit des plus sourd et il sentit sa conscience vaciller, son teint devenu soudain plus que blême. Certes, ce n'était pas la première fois depuis le début de leur rixe que l'homme-bête avait recours à la bassesse pour tenter de le terrasser... Mais cet action-ci était autrement plus lâche que l'utilisation de quelques grains de poussière. Cette atteinte à sa virilité le faisait suffoquer : il perdit l'once de concentration qui lui restait, à l'issue de cette rencontre fatidique, et perdit dans le même temps le combat âpre que lui et l'intrus avaient entamé quelques secondes auparavant seulement. Face à ce résultat déconcertant et à l'intensité de ce combat des plus brefs, les marines eurent un moment de flottement et d'hésitation : finalement, il sembla que la révulsion l'emporta puisqu'ils brandirent tous leurs armes à feu en direction de l'assaillant, profitant de la formation dans laquelle ils s'étaient positionnés durant le conflit afin de le menacer de toute part. Devant, sur les côtés, derrière : Karim était cerné par les canons et ceux-ci risquaient fort de cracher de la poudre et des balles d'une seconde à l'autre s'il lui prenait l'idée de ne pas obtempérer. Confirmant ce danger, l'un des soldats présents, probablement un sergent à en considérer les quelques différences que son uniforme comportait vis-à-vis de ceux que les autres bleusailles revêtaient, ne tarda guère à claironner d'une voix grave et autoritaire des ordres intransigeants. -Placez vos mains sur votre tête ! Éloignez-vous du lieutenant ! Et agenouillez-vous sans plus tarder ! Je ne le répéterai pas ! --- Un inconnu dans une cellule. -Petit ? Tu es un nouveau geôlier ? Je ne t'ai jamais vu, ici... Enfin, peu importe. Tu dois me sortir d'ici... On m'a enfermé à cause d'une simple méprise. Je n'ai rien d'un criminel, je le jure ! Si la majorité des prisonniers entassés dans les quelques maigres cellules de Rhodes s'étaient instinctivement rapprochés des barreaux qui les séparaient de la liberté en voyant se pointer la mine affable et juvénile de Jean-Gab, seul l'inconnu avait daigné lui accorder quelques mots. Il avait l'air particulièrement déboussolé, voire quelque peu amaigri : les récoltes n'allaient bien sûr pas aux criminels retenus en captivité prioritairement, et ils devaient, comme dans beaucoup d'autres geôles, se contenter des restes. Néanmoins, il conservait envers et contre tout bonne mine : un visage poupin, dévoré par l'anxiété mais encore propre et clair, une tignasse soigneusement entretenue, comme s'il consacrait le plus clair de son temps libre à en gommer le moindre épi, et une tenue vestimentaire relativement propre, considérant le bouge dans lequel il était retenu contre son gré. Pour tout lit, il semblait disposer d'une couchette de pailles... Comme beaucoup d'autres prisonniers, par ailleurs. Il ne tarda guère à renchérir, d'une voix toujours plus inquiète et angoissée, semblant absent l'espace d'un instant avant de se concentrer plus fermement sur le garnement qui s'était frayé un chemin jusqu'à ce lieu où croupissaient les âmes coupables. -Ma sœur... Bon sang, elle doit avoir faim... Elle ne peut pas s'occuper de la maison seule... Je dois retourner la voir, le plus vite possible ! Je t'en conjure, aide-moi ! Je reviendrai ici dans quelques jours, s'il le faut, je m'expliquerai jusqu'au tribunal si je le dois, mais... Je dois sortir d'ici...
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| Mer 24 Oct - 17:12 La victoire n’était pas un tremplin, c’était un arrêt, un maudit arrêt, un mur dans lequel Karim rentrait à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Il aurait dû perdre ce combat pour acheter sa tranquillité : on lui aurait mis un blâme, et peut-être qu’on l’aurait gardé un mois sous les barreaux avant de lui faire comprendre qu’il était un abruti et qu’il devait arrêter ses conneries. S’il avait montré patte blanche, il aurait pu se faire libérer. Dans le meilleur des mondes. Mais ce n’était pas le meilleur des mondes, c’était un monde putain d’injuste, et il n’était là que pour traverser des épreuves et se foutre sur la gueule. A présent qu’il avait vaincu un gars de la marine qui avait l’air costaud, il ne pouvait pas dire « Oups, j’avais pas vu, je croyais que c’était un pirate. ». Et qui aurait pu l’obliger à dire cela ? Il n’était qu’un de ces hommes qui voulait faire amende honorable. Enfin, il réussit à « vaincre » son adversaire, tout du moins à l’assommer. Il n’aurait pas longtemps connu la douleur de son entrejambe, et c’était tant mieux, car même l’Ookami pouvait faire preuve d’empathie. Il se releva cependant promptement et regarda autour de lui les soldats qui semblaient s’être rebiffés. En réalité, l’un d’entre eux particulièrement. Il fit d’ailleurs une erreur. Une sombre, simple et triste erreur : « Agenouillez-vous. ». - Je ne m’agenouillerai pas devant un putain d’humain, fit l’homme-loup. Il eut un regard caractéristique de ceux qui ne connaissent pas la peur, de ceux qui ne connaissent pas la compassion, celui de la haine. Il haïssait cet humain qui lui ordonnait de se soumettre. Il aurait pu le tolérer s’il n’avait pas voulu être son supérieur, et cela serait sa perte. Celle de Karim, ou la sienne. Le jeune homme n’avait d’ailleurs pas fini sa dernière syllabe quand il s’était mis à se mouvoir. Il s’était littéralement jeté sur le Sergent. Cette fois-ci, il allait devoir se frayer un chemin, coûte que coûte. Ainsi, d’un geste vif, il s’élança pour empoigner l’arbre de son ennemi et frapper celui-ci avec la garde ou le pommeau, avant de l’envoyer valser sur ses camarades. Le loup était vif, et il avait encore de l’énergie à revendre, bien que le combat ait été assez éprouvant. ____________________Jean-Gab n’avait pas écouté la fin de la tirade. C’était un garçon mal élevé qui ne voulait pas se mêler à d’autres personnes. Il était buté, et se concentrait sur son objectif. Il allait se diriger vers la cellule de Aichounne et simplement ignorer tous les abrutis qui tenteraient de lui dire quoi faire. Son regard était mauvais, digne de ceux d’un gamin fâché. Il portait toujours ses habits de marine, comme s’il avait besoin de ça pour passer inaperçu. Son uniforme créé par son pouvoir aurait du faire montre d’autorité, mais qui eut cru qu’il faisait partie du Gouvernement Mondial ? En tout cas, certainement pas lui. Il fallait qu’il trouve Aichounne au plus vite !
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Karim se déchaîne. Jean-Gab est niveau 17.
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| | Mar 30 Oct - 17:39
Commandante Aurelia. -Je ne pensais pas que Zifrost perdrait. Il est pourtant bon combattant... La commandante avait suivi le conflit avec un intérêt quasiment assidu. Un petit sourire énigmatique s'était vissé sur ses lèvres, et elle scrutait désormais la physionomie singulière de l'homme-loup en demeurant dans son dos. Comment était-elle arrivée là, aussi rapidement et aussi silencieusement ? La question demeurait entière, tant pour Karim que pour les soldats qui étaient restés focalisés sur cet intrus, demeurant aux aguets de la moindre de ses paroles, de la moindre de ses actions. Toutefois, il allait sans dire que les agents du Gouvernement Mondial étaient rassérénés à l'idée de se trouver auprès de l'une des rares supérieures du baroudeur qui venait de connaître une déconvenue amère : d'autant plus que le pirate l'avait emporté d'un cheveu, et qu'il semblait donc que le décalage de grade entre le lieutenant et la commandante allait suffire pour enfoncer le clou... Aurelia, néanmoins, n'avait pas l'air d'être pressée à l'idée de passer aux choses sérieuses. Pour l'heure, elle demeurait là, stoïque et tranquille, son regard rosé orienté vers le criminel et son sourire immuable l'incitant à la quiétude. Alors, cette intervention allait-elle suffire à glacer le sang de Karim ? S'il persistait sur sa lancée, s'il poursuivait sa course folle en direction du sergent afin de s'emparer de son arme, comme il semblait vouloir le faire au préalable, la commandante n'allait pas tarder à réagir : elle ne cherchait certes pas activement le conflit, mais elle ne pouvait néanmoins pas demeurer sciemment les bras croisés tandis que des soldats se faisaient passer à tabac. Zifrost, passait encore : il était une tête brûlée et il aimait en venir aux poings. Chaque occasion était bonne pour ce pugiliste de l'extrême que le calme assommant de Rhodes avait tendance à endormir... D'autant plus qu'il ne porterait, selon toute vraisemblance, pas le moindre stigmate de ce conflit. Au contraire, cette défaite risquait fort de le requinquer : il allait concevoir d'autres techniques, d'autres aptitudes, imaginer que tout un tas d'autres hommes, en dehors d'East Blue, pouvaient encore le couvrir de ridicule en deux temps trois mouvement... Mais tous les militaires n'étaient pas des hommes de l'envergure du lieutenant. Il était une exception, parce qu'il était doté de talent et de persévérance : il allait s'entraîner jusqu'à n'en plus pouvoir, allait pousser son corps aux confins du raisonnable, allait tétaniser ses muscles pour obtenir d'eux tout ce qu'ils avaient à lui offrir... Combien de fusiliers seraient susceptibles de faire montre d'une telle détermination, s'ils subissaient le même affront ? La réponse était évidente, et terriblement décevante : aucun. La défaite de Zifrost était une bonne chose : celle des tireurs, en revanche, ne pouvait en aucun cas s'avérer fructueuse. Ainsi, Aurelia allait s'élancer d'un bond... Ou d'une course si fluide qu'on pourrait jurer qu'elle ne toucherait jamais le sol, en tout cas jusqu'à avoir rattrapé la maigre distance que Karim pourrait avoir instauré entre eux. A ce instant précis, elle se saisirait d'un éventail tout-à-fait banal et innocent qu'elle agiterait avec une prestance brusque : un courant d'air dantesque soulèverait alors le pauvre homme-loup pour le projeter droit dans le décor, jusqu'à l'un des murs qui constituait la muraille défensive du Quartier Général de la Marine. Si Karim choisissait donc de s'acharner sur le sergent, il allait connaître un sort des plus douloureux, car la jeune femme ne semblait en aucun cas être honteuse à l'idée d'attaquer un ennemi par l'arrière... Elle ne s'acharnerait pas, toutefois : elle lui laisserait tout le temps nécessaire pour récupérer son souffle et pour se redresser, même si elle demeurerait impatiente à l'idée de prolonger quelque peu cette rixe qui allait assurément couvrir Karim de ridicule... Un inconnu dans une cellule. -Sale petit... Connard ! Reviens ici, marmot de merde ! Je vais t'égorger ! REVIENS ! L'inconnu braillait, hors de lui : il fulminait face à l'affront qui venait d'être commis à son égard. De tous les criminels que les geôles de Rhodes maintenait sous surveillance, il était sans nul doute le plus dangereux... Et le seul, par ailleurs, qui était en attente d'un transfert jusqu'à Impel Down. Selon toute vraisemblance, et aux dernières nouvelles, un navire apprêté par les services de la prison pluriséculaire arriverait dans les jours à venir : il avait effectué un détour de rigueur par Logue Town afin de récupérer des prisonniers d'une importance plus conséquente, mais ils allaient désormais venir le chercher afin de le livrer au premier étage de l'enfer où Satan veillait nuit et jour. C'était là une chance inouïe de se tirer d'ici : il espérait pousser ce gamin à s'apitoyer sur son sort afin de le duper... Et de le tuer, une fois qu'il aurait été sorti de sa cellule. Enfin, il aurait pu prendre la poudre d'escampette en libérant les autres gros bras locaux : il se serait rué jusqu'au port, aurait sauté dans la première embarcation facilement manœuvrable et se serait tiré d'ici pour de bon. Tout ce plan naïf détruit par l'insolence d'un garnement mal éduqué... C'était un scandale. De son côté, Jean-Gab susciterait bien sûr l'inimitié croissante des prisonniers devant lesquels il passerait et qu'il ignorerait avec un aplomb certain jusqu'à retrouver une trace d'Aichounne, conservée dans une cellule plus soignée que les autres, à l'écart des brigands graveleux qui s'étaient pourléchés les babines en la voyant vagabonder dans les couloirs, guidée par quelques matelots. Les clés qu'il avait pu récupérer sur le corps inanimé du pauvre Hector lui seraient alors extrêmement utiles, puisqu'elles lui permettraient non seulement d'ouvrir la porte mais également les menottes qui restreignaient les mouvements de sa pauvre amie...
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| Mar 30 Oct - 18:21 Il se figea tout simplement quand il entendit la voix derrière lui. « Elle est arrivée comment ? ». La stupeur était incompréhensible : il avait pourtant une ouïe supérieure à celle des autres humains ici-bas. Une goutte de sueur perla le long de son front tandis qu’il se retournait, ayant interrompu son action. Même lui pouvait sentir que quelque chose de mauvais se préparait. Cette femme était d’un tout autre niveau que le sien : s’il en avait conscience, il en était surtout atterré. Peut-être que la différence n’était en réalité pas si grande, cependant quelque chose lui disait qu’il ne voulait pas la tester. Il inspira un coup, ne changeant pas son sourire arrogant qui perçait sur ses traits. - T’es pas « normale », toi… Il sentait que « normal » n’était pas le mot adapté, mais il n’en trouvait pas d’autres, sûrement en raison de son peu de jugeote. Enfin, il savait que les choses n’allaient pas aller dans son sens s’il continuait ainsi. Il inspira quelques instants de plus, l’affrontant du regard avant de serrer le poing. Il ne pouvait pas abandonner et laisser son amie en prison : c’était tout simplement impensable. Ses yeux se firent alors plus « méchants ». Il avait l’habitude de passer à tabac des personnes pour obtenir des informations sur son clan, certes des raclures, mais tout de même. Cette sensation désagréable d’impuissance resterait pour l’instant. Il était plutôt fatigué de son affrontement, et s’il pensait pouvoir tenir durant quelques minutes, il ne pourrait pas faire de miracles face à un ennemi supérieur. Ses options étaient courtes : obtenir de l’aide d’un de ses alliés, ou se contenter de négocier. Bien sûr, la seconde option était vouée à l’échec. Vocabulaire pauvre, et insultes à foison étaient à venir… Mais il préférait commencer par quelque chose de raisonnable. Il était stupide, mais son instinct lui indiquait encore une fois le chemin à prendre. - J’récupère ma pote. C’est tout. En réalité, comme à son habitude, il venait de poser un ultimatum. Skills en négociation ? Zéro. Il ne pouvait que quémander, et profiter d’un court temps de repos pour récupérer. ____________________Shalon venait de finir son nectar, et observa Bayt qui prenait lui-même son temps pour finir son lait de chèvre. Les deux hommes avaient l’air peu préoccupés par la situation. A vrai dire, Finn étant parti pour une obscure affaire, ils étaient responsables du groupe. Il fallait qu’ils prennent le temps de réfléchir à ce qu’ils allaient pouvoir faire par la suite. Karim serait sûrement instable… - Nous allons préparer le départ, fit Bayt. Tu vas chercher Karim ? - On joue à la courte paille ? - D’accord. Aucun des deux n’avait envie d’y aller, mais ce fut malheureusement l’ancien prisonnier d’Impel Down sous couverture qui dut se coltiner la tâche ingrate. Bayt, lui, allait amarrer le bâtiment de fortune avec lequel ils étaient venus. ____________________De son côté, Jean-Gab se faisait huer sans en avoir rien à foutre. Il était là pour une seule et unique chose, et il comptait bien la trouver. Enfin, chose, non, c’était Aichounne qu’il voulait retrouver. La femme-chienne était une perle parmi les perles, une sorte de maman pour lui, et il comptait bien la sortir de cet enfer. Bien sûr, elle serait une évadée et aurait une prime, alors que quelques jours en prison auraient suffi, avec son comportement naturel bienveillant, à la sortir d’ici, mais soit. Il ouvrit donc la cellule et défit les menottes de son amie, avant de poser une feuille sur sa tête. Il lui fit alors vêtir des habits de marine pour passer plus inaperçue. Quand ce serait fait, il lui demanderait de venir et repartirait dans le sens inverse, pour s’éloigner le plus vite possible, lui conseillant de ne pas faire attention à ce qui se déroulait à l’entrée. « C’est rien, ça n’a pas d’importance » lui dirait-il le plus innocemment du monde.
- Spoiler:
Karim discute (Enfin, pour ce qu'il sait en faire). Shalon se dirige par là, il est habillé sous couverture par le pouvoir de Jean-Gab. Celui-ci fuit avec Aichounne en lui faisant porter des habits de marine qui masquent ses oreilles et sa queue. Jean-Gab est niveau 17.
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| | Mer 31 Oct - 17:12
Commandante Aurelia. -Merci ! J'aimerais pouvoir te retourner le compliment mais... Je crois que tu es d'un banal assez affligeant. Aurelia avait souri en remarquant l'intelligence de Karim, qui ne semblait pourtant pas être réellement finaud de prime abord. Il jouissait d'un certain réalisme... Ce qui n'était, sur ces mers, pas de trop pour survivre. De toute façon, le simple fait qu'une créature endémique du Nouveau Monde puisse se retrouver sur East Blue tout en profitant d'un anonymat au niveau des mises-à-prix prouvait qu'il n'était pas seulement être du genre à se jeter au devant de problèmes gargantuesques... Il avait l'air de savoir analyser les menaces qui lui tenaient tête avant de s'y frotter. Un comportement qui avait dû lui sauver la mise à plus d'une reprise... Combien de gringalets avaient pu se fracasser contre des gradés du Gouvernement Mondial trop abrupts, trop compétents ? Une myriade, sans nul doute... Et il aurait pu se trouver noyé dans ce lot conséquent s'il avait pris le parti de l'agresser sans réfléchir. Toutefois, il ne semblait pas hermétique à l'idée d'une discussion, même s'il avait l'air d'exclure toute forme d'entre-deux et de pourparlers... Il ne se satisferait jamais d'une demie-mesure, voilà ce qu'il semblait assumer et claironner franchement en la dardant d'un regard courageux, voire inconscient. Il n'avait pas froid aux yeux... mais qui diable était "sa pote", telle qu'il semblait la qualifier ? A priori, une personne ayant récemment été incarcérée dans les geôles de Rhodes Island... Puisqu'il n'aurait pas eu à se frayer un chemin par la force de ses muscles si cette personne avait été accessible. Dès lors, la réponse à cette énigme était aisée à dénicher : c'était la jeune femme qui avait été capturée pour un simple vol à l'étalage, et qui devait purger une peine pour vol, durant laquelle elle devait croupir derrière les barreaux... La commandante cligna des paupières, d'abord circonspecte, puis interdite. Était-il sérieusement en train de forcer l'entrée d'un Quartier Général de la Marine pour libérer une amie qui, de toute manière, allait l'être naturellement au bout de quelques jours d'incarcération ? Si elle demeura bouche bée dans un premier temps, elle ne tarda guère à articuler, quoi qu'avec une grande difficulté : -Tout ça pour ça ? En admettant qu'ils soient tous capables de s'enfuir, de quitter Rhodes Island dans une direction quelconque, ils se trouvaient encore, envers et contre tout, sur une mer quasiment intégralement contrôlée par les forces de la Marine... Un océan tout entier qui allait leur dévoiler ses crocs et ses griffes, lesquels portaient les marques du Constantiniste et de l'impitoyable décret Decima. Des hommes-bêtes fugitifs sur les Seas Blues... Combien de temps pourraient-ils survivre, dans ces conditions ? Leur signalement serait communiqué aux troupes d'Hérail à la moindre escale, à chaque fois qu'ils croiseraient la route d'un marchand, d'un marin, d'un pêcheur... Ils ne vivraient pas. Ils seraient traqués jusqu'à ce que mort s'ensuive, jusqu'à ce que leur liberté, fanée, ne soit détruite irrémédiablement. Cet homme-loup n'avait-il définitivement pas la moindre once de bon sens en son for intérieur ? Sans cacher sa déception, la jeune femme se massa la tempe gauche du bout des doigts en tentant de réprimer son dépit pour n'en rien montrer, sans grand succès toutefois. Ce type n'était pas une lumière, cela allait sans dire... Et elle commençait même à croire que c'était un miracle s'il ne s'était pas jeté sur elle afin de lui réserver le même sort que celui qu'il avait livré à Zifrost. Un tel personnage ne semblait en tout cas pas être capable de former la moindre pensée élaborée sans voir la moitié de ses neurones partir en fumée... -Tu vas devenir primé... Tout ça pour la liberté provisoire d'une amie ? Même elle risque d'être prise pour cible, à l'occasion. Tu ferais mieux de te rendre. Tu passeras quelques jours derrière les barreaux, toi aussi, et vous vous en irez tranquillement, l'un comme l'autre, lorsque vos peines auront été purgées. Crois-moi, c'est la posture la plus raisonnable que tu puisses avoir. Elle demeurait pendue à ses lèvres, pour le moment : le reste des soldats, eux aussi, attendaient la réponse de Karim qui risquait fort de susciter une vague d'indignation si elle était négative. La commandante n'était pas forcément célèbre pour être magnanime mais en l'occurrence, l'envie de tabasser l'homme-bête ne la titillait pas outre-mesure... Elle n'était pas Zifrost, et la barbarie des uns ne générait pas nécessairement chez elle l'envie froide et irrémédiable d'en découdre. A contrario, elle avait plutôt tendance à vouloir privilégier le dialogue, tant qu'il était envisageable... En espérant, bien sûr, que ce jeune homme-loup ne soit pas trop soupe-au-lait. En théorie, il avait d'ores et déjà eu l'occasion de faire montre de sa sauvagerie : comme il s'était déjà partiellement épuisé, il allait peut-être se montrer plus patient et plus pragmatique qu'habituellement... Un regard anxieux de la jeune femme dirigé vers les fenêtres situées dans les hauteurs du Quartier Général, en tout cas, risquait fort d'attirer le regard de Karim. D'autant plus que ce regard-ci était plutôt anxieux : elle imaginait que le colonel avait finalement pris la décision d'assister au combat opposant son subordonné avec l'intrus, et qu'il avait ainsi assisté à sa défaite. Si tel était le cas, ils risquaient d'avoir bientôt de ses nouvelles... A minima pour se foutre de son subordonné, a maxima pour réparer l'opprobre qui avait été jeté sur le bataillon dont il avait la responsabilité. Un seul homme parvenant à outre-passer leurs défenses... Voilà qui risquait fort de faire scandale, si la nouvelle finissait par être ébruitée. Techniquement, ils y risquaient même tous leurs places... Fort heureusement, Rhodes n'était pas connue pour être un bastion du Constantinisme : la religion y était assez peu répandue et même si Hérail aurait sauté sur l'occasion de remplacer Hernandez par un autre gradé lui étant plus favorable, la chose était rendue relativement improbable par le fait qu'ils allaient fort probablement truquer quelque peu les rapports qu'ils enverraient à Logue Town afin de minimiser grandement les dégâts ayant été occasionnés par l'offensive suicidaire de cet homme-loup aberrant.
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| Jeu 1 Nov - 11:26 Alors que deux personnes filaient discrètement, Karim était maître de l’attention sans le savoir. Il captivait les foules qui attendaient une décision, tandis qu’un regard se heurtait au ciel au-dessus de lui. Fronçant les sourcils, il n’entendit par les retrouvailles bien trop lointaines entre Shalon, Jean-Gab et Aichounne, ni même le départ précipité des deux derniers en direction du bateau qui se situait en bordure d’île. L’Ookami réfléchit quelques instants, ou du moins analysa succinctement les faits. Il était dans une situation compliquée, mais il pouvait encore s’enfuir. S’enfuir pour aller où ? Pour faire quoi ? Cette mer était gangrenée, et il n’aurait bientôt plus que ses yeux pour pleurer. Enfin, non, il ne pleurerait pas, il s’érigerait en tant que fléau pour les humains qui tentaient de s’en prendre aux hommes-animaux. - Vous, les humains, vous avez une tendance trop importante à vouloir dominer tout ce qui vous entoure. Sur le Nouveau Monde, ce que j’ai fait aujourd’hui avec ce gars, c’est comme dire « Bonjour ». On prend ce qu’on désire, c’est la loi du plus fort… Et je suis encore loin de l’être. Je suis encore loin du sommet. Je le serai un jour. Il avait un regard défiant. Cette réplique, il la travaillait depuis des années, car il connaissait le monde duquel il venait : impitoyable, grandiloquent et surréaliste. Loin de ce que les Blues possédaient en terme de climat. Les humains étaient des créatures faibles qui ne survivaient que peu sur ces mers, sauf si le temps était clément avec eux. Les créatures comme Karim étaient plus nombreuses, aidées par leurs seuls instincts, mais elles ne surpasseraient jamais le nombre des humains. Ils n’auraient que la force avec eux pour les dominer un jour. De toutes les manières, il n’était pas prêt de pardonner leurs attitudes. Alors qu’il sentait qu’il commençait à récupérer de la fatigue, une créature apparut derrière lui et l’attrapa par le col. La voix grave et masculine de l’homme-bouc résonna, ses attributs presque tous couverts par ses habits. Il ne savait pas quelle était la gravité de l’affront, mais il avait ouïe dire que c’était pour sauver son amie, bien que son imbécilité devait être le facteur aggravant dans cette affaire. Qu’importe, ils ne pouvaient pas affronter la marine sur leur territoire : mieux valait fuir rapidement. - Je vous prends ce gamin. Il a encore du chemin à parcourir. Il dosa alors la puissance pour sauter au-dessus des marines et s’enfuir en direction du port le plus rapidement possible, tenant un homme-loup qui mit du temps à comprendre ce qui se passait. Bien sûr, l’embarcation était en train d’être préparée par Jean-Gab, le Vieux, Bayt et Aichounne, et le cap était déjà en train d’être mis… étaient-ils en train de partir sans eux ? Est-ce qu’ils étaient réellement en train de mettre les voiles sans se demander si Karim, qui se laissait trimballer en observant la femme qui avait enclenché chez lui quelque chose, et lui pouvaient atteindre leur embarcation de fortune ? – était-ce d’ailleurs celle avec laquelle ils étaient venus, ça il n’en était pas sûr. Alors, au bord du port, il sauta pour atteindre l’embarcation. Karim regarderait toujours derrière lui. La marine était un fléau. Les humains étaient un fléau. Ils étaient « effrayants ». Ils étaient « lâches ». Ils étaient comme une maladie qui rongeait le sol de cette terre.
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Potentiellement mon dernier post.
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| | Ven 2 Nov - 12:15
Commandante Aurelia. Un nouvel arrivant de plus s'ajoutait à l'équation... Et il était du côté de l'intrus, manifestement. La commandante plissa les yeux en l'observant, sans parvenir pour autant à discerner des traits distinctifs qui auraient pu lui permettre de l'identifier. S'agissait-il d'un criminel réputé ou, au contraire, d'un illustre inconnu qui souhaitait simplement continuer à l'être ? Dans un cas comme dans l'autre, elle comprit sans trop de peine qu'il était plus redoutable que l'homme-bête... Voilà qui n'arrangeait rien. Lorsqu'ils se mirent en mouvement, s'éloignant promptement des troupes de la Marine qui tentèrent alors de les mettre en joue, la jeune femme n'eut qu'une demie-seconde afin de beugler le premier ordre qui lui passait par l'esprit. Elle pouvait bien sûr demander à ses subordonnés de déchaîner sur les deux hors-la-loi un feu nourri : c'était une décision drastique, sévère, mais largement plébiscitée par le Décret Decima qui les enjoignait à ne pas prendre de gants avec les criminels, à couper le mal directement à la racine, quelle que soit son envergure. Dans cette position, et jusqu'au port, les deux hommes auraient sans doute bien du mal à éviter toutes les balles qui leur seraient destinées... D'autant plus que la traque ne s'arrêterait pas nécessairement une fois les hommes engagés sur les flots. La Marine de Rhodes jouissait, à l'instar de celle de tout East Blue, de navires solides et rapides, capables de noyer des embarcations plus frêles sous une pluie d'obus continue. Si elle prenait cette décision, il allait sans dire que le petit contingent de criminels affiliés à l'homme-loup passeraient tous l'arme à gauche... Mais elle pouvait opter pour une autre possibilité. Il était envisageable de les laisser prendre la poudre d'escampette : ils n'avaient pas causé suffisamment de tort à Rhodes pour leur poser réellement problème et comme elle avait déjà pu le penser précédemment, il était tout-à-fait possible de truquer quelques rapports afin de satisfaire Hérail et d'empêcher les retombées sur les forces de leur petite île. Toutefois, le colonel pourrait-il se satisfaire d'une telle décision ? C'était compliqué à dire : s'il observait bel et bien la situation et s'il prévoyait réellement d'y prendre part, en tout cas, il allait sans dire que les pauvres fuyards n'avaient pas besoin d'une pluie de balles pour voir leurs lendemains obscurcis par de mornes barreaux : le colonel Hernandez était sans nul doute le plus gros tocard de tout l'océan, mais il était un gros tocard doté d'une puissance et d'une vélocité exceptionnelles. Son orgueil n'avait pas pu éclore de nulle part : il se nourrissait de ses propres compétences, qui étaient quant à elles proprement monstrueuses. Ce fut donc ce qui poussa la demoiselle à trancher pour une option plutôt qu'une autre, prenant la parole d'une voix ferme en distribuant un ordre qui ne manqua pas de faire hausser quelques sourcils. -Laissez-les partir ! -Mais... Commandante ! Le lieutenant... -A perdu un combat singulier, honorable au demeurant. Il s'en remettra, il en a vu d'autres. Cela lui sera même plutôt utile, à l'avenir. Quant au reste, pensez-vous réellement que ces criminels pourront s'enfuir éternellement ? Ils seront tôt ou tard limités par leur propre mobilité... Et par celle de nos confrères. Ils n'iront nulle part. Qu'ils quittent Rhodes : ils mourront ailleurs. La surprise et l'incompréhension firent progressivement place à la résignation. Quelques soldats se dirigèrent momentanément vers l'endroit où le lieutenant gisait encore tandis que d'autres s'en allèrent plutôt en direction de l'entrée, où les plantons avaient subi les foudres de Karim lors de son arrivée musclée. Aurelia, quant à elle, reporta une fois de plus son attention sur les fenêtres situées aux hauteurs avec un soupçon de défiance et de curiosité. L'absence de mouvements, toutefois, la conforta dans sa posture magnanime. Bien sûr, il était possible que le colonel soit simplement absent, trop absorbé, par exemple, dans la contemplation de sa propre beauté dans le reflet de l'un des multiples miroirs qui garnissaient les murs de son bureau... Mais la chose était toutefois hautement improbable, considérant l'effervescence qui avait pu régner dans la cour pendant plusieurs minutes. Finalement, la jeune commandante reporta son regard sur les deux criminels qui disparaissaient déjà à l'horizon, à un rythme pour le moins effréné. Cet homme-loup était un adversaire redoutable, certes, mais il n'avait pas grand chose à voir avec le type qui venait de l'embarquer fermement... Qui étaient-ils, et qu'étaient-ils venus faire sur East Blue ? C'était assez surprenant en soi, de découvrir des représentants d'autres espèces, dans le coin... Alors issus du Nouveau Monde ? Le premier intrus semblait également être doté d'une certaine arrogance, que le second supplantait à sa manière en louant son potentiel. Iraient-ils réellement aussi loin qu'ils semblaient l'envisager ? C'était assez difficile à dire, mais la commandante demeurait sceptique au mieux, pessimiste au pire... L'adversaire de Zifrost avait manqué cruellement de jugeote et de patience : il aurait pu courir à sa perte, si elle s'était montrée plus virulente, plus sauvage, moins apte au dialogue... Il s'était épuisé contre un premier assaillant et elle aurait finalement pu causer sa perte. Une chose était sûre, en tout cas : s'ils demeuraient sur East Blue, ils allaient tôt ou tard se heurter aux Constantinistes... Lesquels étaient assurément moins arrangeants qu'elle. S'ils ne s'endurcissaient pas rapidement et s'ils ne quittaient pas l'océan dans les jours qui suivraient, alors leurs affiches de mises-à-prix seraient actualisées et leur carrière, quant à elle, finirait tôt ou tard par s'achever dans une effusion de sang... -Amenez tous les blessés à l'infirmerie. Préparez un bataillon. Nous allons circuler dans la ville afin de rassurer les citoyens. Doublez la garde à l'entrée de la base et avertissez le colonel de la défaite du lieutenant, s'il n'est pas déjà au courant. -Bien, commandante !
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