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Aggaddon Médixès
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Aggaddon Médixès
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Maths moi ça !
feat Zylphia





Aggaddon trainait dans les quartiers de la ville. Shivering Island était bien l’une des îles les plus étonnantes qu’il connaissait. Il appréciait surtout les fouilles archéologiques qui y étaient faites, l’amenant à revenir régulièrement pour constater l’avancée du projet. Le nuage qui recouvrait l’île donnait un certain charme aux lieux, de son point de vue du moins. Le savant entama une nouvelle balade en direction des ruines excavées en profitant de l’ambiance mystérieuse dont il raffolait. Il se laissait bercer par la beauté visuelle, ensorcelé par l’enchantement que lui lançait Dame Nature. Marchant encore et encore, il se perdit finalement, ayant complétement oublié de regarder là où il allait. Est-ce que l’étrangeté fascinante d’une île prouvant que le surnaturel est naturel était ce qu’il fallait pour conduire l’ancien noble aux portes du bonheur du retour à un état cérébral de pure contemplation, sans qu’il n’y ait aucune réflexion interne derrière ? Son âme voyageait ailleurs, loin de la terrible conscience qui condamnait les hommes au chaos. Il était libéré de la raison. Il ne pensait ni à la maudite liberté, ni à Vazguardia à qui il avait accordé des petites vacances. Rien ne semblait pouvoir entraver sa perdition.

Il tomba alors face à un arbre, chose incroyable à Shivering Island. En effet, à cause de l’absence de rayons solaires, les végétaux n’arrivaient pas à se développer. Celui qu’Aggaddon avait en face de lui semblait avoir muté pour évoluer et pouvoir vivre malgré ces conditions. Ses longues et fines feuilles violettes s’accordaient avec le bois sinistre du tronc. À ses pieds se trouvait un petit étang. Aggaddon s’allongea tranquillement. Profiter de l’instant, c’était tout ce qui comptait. Quand il ouvrit la bouche, un flot de paroles s’échappa.

-Ils furent maudits de sa main.
Nature immuable et éphémère,
Elle attribua la conscience aux humains.
Ces êtres qui sèmeraient la guerre.

Les cendres jonchant les terres
Fumèrent dans les cris ciselés.
Le sang inondant la sainte mère,
Le messie jaillira des mort-nés.

La déchéance chanta les louanges.
La cohorte enchaîna la miséricorde.
Aucun miracle. Aucun ange.
Le néant seul accueillait les hordes.

Condamnés, par l’unique souveraine,
Aux apocalyptiques affres éternelles,
L’humanité devint épicurienne,
Accouchant d’une discrimination excrémentielle.

Se rendant compte du sens de ces paroles improvisés, Aggaddon plaça sa main dans l’eau pour ressentir cet élément parcourir ses doigts. Il se rendit compte que si un jour il mangeait un fruit du démon, il ne pourrait plus profiter de ce moment. Cependant, il ne devait pas céder à ses plaisirs et condamné sa cause. Avoir des pouvoirs lui serait fort utile pour avancer et tenter de prendre le contrôle du monde, peu importe le moyen utilisé. Il se laissa quand même envahir par les sensations que lui octroyait ce fluide.




-La Jungle est l’apogée artistique,
L’éblouissante réussite onirique,
De la maîtresse métaphysique,
Celle qui modèle l’ésotérique.

Son mysticisme sylvestre
Équivaut à ceux des forêts minérales,
Mythe idyllique et astral
Gravé sur une ancienne senestre.

Eden sauvage indomptable,
Lieu d’odyssées dangereuses,
Peine d’un exil tombal,
C’est la terre orageuse.

Pays demeurant à l’état originel,
Aux arborescentes kyrielles,
Conserve ta saveur surréelle
Et qu’à jamais rayonne ton autel.

Aggaddon referma ses lèvres, respira pleinement l’air à portée de ses narines, puis ne bougea plus. Il ne pensait à rien, mais ne dormait pas. Toute notion de temps disparu. Une seule question jaillit à un moment donné, troublant le calme de son océan spirituel. Est-ce que quelque chose pourrait troubler cette paix intérieur ?



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Aggaddon Médixès
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Mer 15 Nov - 21:09



« La nuit pas nuit »


Zylphia aimait le soleil, ce grand blond, comme on le lui avait dit une fois ; elle aimait les reflets d’or qu’il offrait à ses cheveux, la douce chaleur de ses rayons qui l’enveloppait, et tous les mystères qu’il lui réservait. Pour elle, cette grande boule jaune était le parent du monde. Elle vous éveillait au petit matin, étirait ses bras pour les vôtres, et vous berçait le soir jusqu’au crépuscule, attendant sagement votre sommeil. La gnomette l’aimait bien, le soleil.

Mais lorsqu’on lui avait parlé des nuits éternelles de Shivering Island, Zylphia abandonna son amour pour le jour. Elle était partie pour découvrir le monde, après tout. Rater ce spectacle, c’était inacceptable. Elle ne pourrait jamais rentrer chez elle ainsi, et même en ayant visité trois fois le monde entier, sans avoir vu ça, son voyage resterait fade, et les récits de ses aventures tout autant. Comme bien souvent, avant même de connaître les lieux, Zylphia s’emplit l’esprit d’espoirs quant à ce qu’elle y découvrirait. Elle imaginait un tapis d’étoiles collé au ciel, une lune plus grande que la Terre, aussi lumineuse que le Soleil, mais avec sa pâleur à elle, son petit côté mélancolique, son sourire derrière une larme. La fée voulait la rencontrer, cette lune-là, la saluer et pourquoi pas l’embrasser. Elle se mit en tête que chaque étoile était une fenêtre, à laquelle on faisait pendre des lampions. C’était un monde à l’envers, où les villes s’accrochaient à la nuit, alors qu’elle, en bas, si petite, microscopique même, était soudée à la terre. Même en tendant les bras, on ne pouvait pas l’attraper, la nuit. Mais la voir aussi bien, aussi longtemps, c’était déjà incroyable. Les gens qui habitaient là-bas en avaient, de chouettes idées.

C’est dans cet état d’esprit que la petite s’en alla traverser les flots vers Shivering Island.

Et quelle ne fut pas sa déception à l’approche des côtes. Ce qu’il y avait là ne ressemblait en rien à une belle nuit d’été. C’était un gros nuage gris, sale et fade, qui surplombait lourdement l’île. Dans ce nuage, aucune étoile, aucune lune. La seule chose qui pouvait encore rappeler l’astre de la nuit étaient les habitants. Au moins aussi blanc que lui, si ce n’était plus, ils semblaient venir d’ailleurs, de loin. Aucun humain, de ce qu’elle en avait vu jusqu’ici, ne ressemblait à ça. Ils avaient les mêmes formes, mais donnaient l’impression de s’être fait volé leurs couleurs. Il n’y avait plus que du blanc : du blanc pour les cheveux, du blanc pour la peau. Du blanc pour tout. Avec l’ombre pesante du nuage, on les voyait même gris, et on devinait à peine leurs yeux rouges.

Zylphia soupira. Non, ça n’avait rien des nuits éternelles qu’on lui avait promis. Ca n’avait rien de nuits éternelles du tout : c’était juste un gros nuage, comme quand il ne faisait pas beau. Mais maintenant qu’elle était là, il fallait bien qu’elle visite… s’il y avait quelque chose à visiter. En réalité, elle avait aussi entendu parler de sites « arqués aux logiques ». Elle n’avait pas bien saisi le sens de cette expression, et rien que le long nom barbant de la chose l’ennuyait, mais ça l’occuperait.

Elle suivit un groupe pour visiter ces fameux sites. Zylphia ne comprit pas en quoi ils étaient arqués, mais écouta malgré tout. Finalement, ce n’était pas si peu captivant. C’était souvent comme ça, avec la fée. Elle était curieuse malgré elle, et même si elle avait voulu ne pas être intéressée, son oreille se serait tendue pour écouter le discours du guide. C’est d’ailleurs ce qui se passa, mais pas avec la bonne personne. A quelques mètres de là, une voix s’éleva, une voix d’homme, plutôt belle, grave et vibrante, et s’empara de l’attention de la gnomette. Cette dernière, sans même s’en rendre compte, s’éloigna de la visite guidée pour rejoindre l’homme qui parlait. Elle le regarda, assis là sous un arbre tout aussi triste que l’île, avec ses grandes boucles brunes et son allure de prince. Il ne ressemblait pas à l’Homme de ses rêves, mais son potentiel n’était pas négligeable.

La fée, saisissant les dernières paroles de ce qui semblait être un long monologue, attrapa les lanières de son sac pour le serrer contre son dos, et pris son courage à deux mains pour aller s’adresser à l’homme :

- Huuuum… Elle est difficile ta devinette… Je donne ma langue au chat !


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Jeu 16 Nov - 15:49





Maths moi ça !
feat Zylphia





Le calme. Le silence. Le vide. Le néant. La délectation de l’absence de conscience. La sensation de l’eau entre les doigts. L’air caressant son visage. La dureté du bois dans son dos. La vie coulant dans ses veines. Tout ceci était un régal reposant.

-Huuuum… Elle est difficile ta devinette… Je donne ma langue au chat !

Aggaddon souleva délicatement, par la force des muscles de son visages, ses lourdes paupières pour connaître d’où émanait cette douce voix au pouvoir enchanteur. Il découvrit alors une créature toute droit sortie de l’imagination prolifique d’une personne aimant la beauté par-dessus tout. L’ancien noble avait passé une grande partie de sa vie dans un château, là où les arts peuvent montrer ce qu’ils ont de plus magnifique, pourtant cet être galvanisait le savant. Il accordait beaucoup d’importance au paraître. Il ne considérait pas forcement ce qui était différent comme laid, mais trouver quelqu’un de raffiné hors de la noblesse était plutôt rare. Repousser son attraction pour le beau était au final inclus dans sa quête de perte d’humanité qu’il s’était imposé. Néanmoins, aujourd’hui il voulait pour une fois profiter du présent. Il admira la gnomette, ses proportions harmonieuses, sa chevelure finement ouvragée et sa tenue ni trop élégante ni trop sauvage. C’était un chef d’œuvre de la nature. Elle n’était pas parfaite, mais elle était loin de pouvoir s’attirer les foudres d’une critique artistique.

-Il s’agit là non pas d’une devinette, mais d’un poème abordant le sujet de la majestueuse jungle, cette forêt imaginaire où nous rangeons tous ce qui nous semble exotique, voir féérique. C’est ainsi déroutant de voir une telle féérie venir à ma rencontre pendant que j’honore cet immensité naturel recelant mille et un secrets intriguant. Dîtes-moi… Êtes-vous la nymphe de cette marre, la gardienne de ces eaux, une lutine perdue loin de toute compagnie ? En ma qualité d’homme de science, je ne peux croire en une telle hypothèse, mais c’est mon âme d’artiste qui ne peux imaginer autre chose en voyant pareil merveille se révéler à moi au bord de l’étang où mon esprit c’est égaré.

Aggaddon c’était-il laissé aller ? Il avait complimenté cette femme mirifique. Que lui arrivait-il ? Quel tour de magie Shivering Island lui lançait-elle. C’est vrai qu’il avait rarement affaire à des femmes, Vazguardia étant devenu pour lui plus un outil qu’une amie, et qu’il n’en connu que peu à l’époque où il vivait au domaine seigneurial, mais habituellement discuter avec l’une d’entre elle ne le faisait pas passer dans un état second… Au diable toutes ces réflexions qui avaient amenés sa vie sur la voie sombre de l’ambition et la perte d’humanité. Il avait devant lui une apparition divine. Au fond, il s’avait que ce n’était pas réellement ça, mais sur le moment c’est la seule chose qu’il voulait penser. Oublié la noirceur humaine, oublié le chaos, oublié la liberté… Quelques instants éternellement longs était passé depuis sa prise de parole précédente. Il prit une inspiration et se lança dans une nouvelle ode.

-Naïade à la grâce angélique,
Énigme féérique,
Vous incarnez la lumière
Sur cette île singulière.

Vous êtes la Lune
Au cœur de la nuit sans fin,
L’étoile brillant dans le lointain
Dans cette céleste et grise lagune.

Ô messagère du paradis,
Qui a arraché à mon esprit
Une sympathie avouée,
Vous êtes là fortunée.

En ces moments pulsatiles,
Mes paroles sont volubiles.
Dans des développements futurs,
Elles enrichiront votre culture.

Il ferma les yeux quelques secondes… Repensa à cette voix… Cette voix qu’il imagina porter un chant transcendant l’esprit et la matière pour résonner aux quatre coins de son esprit… aux quatre coins de l’univers… Un chant provenant des confins du temps… Un chant rédigé par les adorateurs de Majora, cette divinité occulte que vénérait une secte ancienne du Marquisat de Médixès et dont le seul survivant fut celui dont le pseudonyme était Ahra Manyu ... L’homme qui fut le premier à porter le masque de celui que l’on appelle communément L’éternel dans la pègre de North Blue… Les paroles mystiques remplissaient son âme, comme s’il s’agissait d’un temple à la gloire de l’entité arcanique. Son corps tout entier vibrait au rythme des mots prononcé par la reproduction mental de la voix de la lutine. Les paroles de ce quantique, rédigé dans une langue secrète propice à la calligraphie propre au grimoire de la secte de Majora, emplissaient toutes ses pensées.




« Imisanakikeganonawot.
Orokokumorodametemotowikot,
uaerufetotetiarahowimay :
oditiuomami.

Ikemazasanoyuosasumezak,
Otegakomoukuyirutsuinuzimadat.
Usawurufimimeokonotihonak.
Uremishikadesoyiruketedikasibuy.

Etitomikuuyami.
Uamarosawasabutikotemisamiorokok.
Uamaros.
Uamaros. »

C'était là l’aspect phonétique de cette prière.

Il rouvrit les yeux un instant après les avoirs fermés. La flamme de la vie brillant dans l’œil humain c’était transformer en un ardent brasier alimenté par cette méditation transcendantal qui n’avait rien à envier aux visions des drogués. Voilà ce dont été capable un esprit sans cesse tourmenté par ses perpétuelles réflexions ne prenant jamais un instant pour souffler.

-Excusez-moi pour ces divagations. Pourrais-je vous demander votre nom gente damoiselle ? Mais que je suis impoli ! Je ne me suis moi-même pas présenté. Je suis le Seigneur Aggaddon Médixès, savant spécialisé en mathématiques à la recherche de tout type de connaissances ainsi qu’aventurier à mes heures perdus. Je me suis attardé en retournant aux sites archéologiques et j’ai était pris d’une soudaine envie de rester ici en laissant à mon esprit le champ libre pour s’exprimer.

L’ancien seigneur attendit la réponse de la personne qu’il venait de rencontrer, ne se doutant pas de ce que cette journée à Shivering Island pouvait encore lui réserver.




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Dim 19 Nov - 21:44



« Poète matheux »


Si Zylphia n’avait pas saisi un traitre mot de la réponse du prince, elle sursauta en l’entendant l’insulter :

- Je suis pas une lutine ! riposta la petite. Je suis une gnome !

Elle soupira, comme si cette erreur, d’une ampleur sans précédent, témoignait d’un manque cruel de savoir. Après tout, ça se voyait. Les lutins et les gnomes, c’était torchon et serviette. Elle se souvint d’ailleurs des paroles d’un professeur qui lui avait expliqué la différence, et ne put s’empêcher de les répéter à voix haute :

- On appelle « gnome » le petit peuple s'il est en relation avec les profondeurs de la terre et ses richesses, et « lutin » s'il habite une maison ou ses alentours. Rien à voir !

Zylphia était plutôt fière de son coup. Les rares moments durant lesquels elle se souvenait de quelque chose faisaient les petites joies de sa vie. Elle sourit, pensant que même les jolies filles, aussi fragiles fussent-elles, pouvaient être intelligentes elles aussi. Enfin, parfois. Du moins… de quoi parlait-elle, déjà ?

Perdue dans une unique pensée, qui prenait déjà trop de place dans son esprit, elle n’écouta pas son nouveau compagnon entamer un nouveau poème. En réalité, inconsciemment bercée par la voix de l’homme, le rythme de ses paroles et leur mélodie, Zylphia se mit à se balancer en pulsant le poème, un sourire un peu niais mais paisible ornant ses joues roses. Lorsque la voix se tut, Zylphia avait réalisé la chose, mais eut bien du mal à sortir de cet état de béatitude. Elle aurait voulu que ça ne finisse pas. Elle ne comprenait pas le tiers du sens du poème, mais entendre la voix de l’homme était suffisant.

Elle l’aimait bien, cette voix. Accompagnée du vent, des feuilles qui s’y frottaient, du ruissellement de l’eau et des quelques bêtes qui peuplaient la mare, elle s’était transformée en un soliste, soutenu par son orchestre. La musique, c’était tout. Pour la gnomette, on n’avait pas besoin de mots, quand on était capable de ressentir les choses. C’était d’ailleurs de là que venait sa grandeur, à coup sûr : elle n’était pas souillée par les vices du savoir. Mais restons censés, sa naïveté n’était pas à envier.

A son grand bonheur, l’homme l’autorisa à entendre une nouvelle fois sa voix, pour excuser son fredonnement, et se présenter. A nouveau, elle sourit avec cet air enchanté, ou enchanteur, tout en allant s’asseoir en face du monsieur. Elle le regarda ainsi, quelques secondes durant, avant de se souvenir que les paroles de l’homme attendaient une réponse. D’ailleurs, avant de le faire, elle imagina comme le monde serait mieux, avec une machine qui puisse permettre qu’on réponde aux gens en retard sans que ça ne paraisse bizarre. Et, secouant la tête, elle répliqua :

- Non, non, c’était trop joli ! Moi, c’est Zylphia. Enchantée, Ag… Aggada… Gaga, je peux t’appeler Gaga, monsieur ?

Pour la petite chose, les titres importaient peu. Il pouvait être Seigneur, maître du monde ou boulanger, ça ne changeait pas grand-chose. L’important, c’était qu’il lui plaise. Et il lui plaisait. De par sa beauté, son élégance, c’était certain. Mais surtout, il était mathématicien, et ça, c’était vraiment génial !

- Mathématicien, c’est trop bien ! enchaîna-t-elle. J’avais appris les maths, un peu, au moins jusqu'à 15, mais je confonds tout le temps les nombres… surtout le 2 et le 6 ! Je crois…

Elle prit une pause pour respirer, et poursuivit :

- Dis, tu veux m’apprendre ?!



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Lun 20 Nov - 2:06





Maths moi ça !
feat Zylphia



Aggaddon observa la petite créature perdue dans ses pensées. Elle était donc dans le même état mental que lui ? Elle s’approcha et s’assaillit, avec un sourire envoutant semblable à un sortilège d’enchanteur. Elle ne répondait pas à la question, mais ce n’était pas grave. Elle pouvait bien se demander si elle pouvait faire confiance à ce bonhomme ou ne pas avoir envie de dévoiler son identité, il voulait juste continuer de profiter de l’esthétisme de cette beauté sculpturale vivante, un véritable joyau de pureté. C’était encore loin de l’image d’une femme guerrière avec une prestance incroyable et capable de vaincre ses ennemis qui était un fantasme artistique qu’il n’osait s’avouer. Il espérait trouver une telle personne qui serait au summum de la beauté et de la majesté, l’apogée de sa vision de l’art. C’est l’une des raisons pour lesquelles il voulait rencontrer un jour les amazones. Cependant, sur le moment, pas un seul instant ces détails vinrent troubler la mer calme qu’était sa pensée. La mirobolante voix de la gnomette lui arracha un sourire angélique au moment où elle lui déclara « c’était trop joli ! ». Lui qui repoussait ses sentiments… Lui qui tentait de perdre son humanité… Lui qui voulait conquérir le monde pour faire régner un despotisme absolu sur les populations avec une politique intransigeante et violente… Il avait souri à un compliment !!! Que se passait-il dont ? Est-ce que la marre était un lieu maudit voulant le bercer dans une douce illusion pour l’empêcher de mettre son plan à exécution ? Quelles charmes ou sortilèges étaient utilisés pour métamorphoser ce sinistre penseur aux ambitions de conquérant et aux intentions profondes ?

Elle se nommait donc Zylphia ? Voilà un prénom plutôt sympathique qui aurait très bien pu être attribué à un Médixès. Rien que dans sa fratrie, la multiplicité des connotations civilisationnels était assez grande : Akothopis, Ziedrich, Zuhong, Aggaddon et Solagius. Voilà la réflexion qui lui traversa l’esprit sans qu’il ne pense aux morts de trois d’entre eux, toutes faîtes de sa main. Seul l’aînée, Akothopis, et actuel marquis de Médixès était encore de la partie. En effet, Ahra Manyu avait mis fin à l’existence de Zuhong à Luvneel quelques mois plus tôt. La demande effectuée par la charmante demoiselle saisit le savant. Gaga ? Drôle de pseudonyme. S’il était une femme ça aurait fait « Lady Gaga ». Était-ce pire que Gary ? Boarf ! Il n’en avait cure en cette instant. Une nouvelle fois, seul profiter du présent l’intéressait pour le moment.

-Tu peux m'appeler ainsi si cela te plait !

Alors qu’il songea intérieurement rapidement à ce qu’une personne surnommé « Lady Gaga » pourrait avoir comme talent particulier, la jeune damoiselle s’émerveillait d’être face à un mathématicien. Décidément, elle avait vraiment un don. Elle réveilla en lieu sa passion dévorante pour les mathématiques. C’était là son propre art, ce qu’il maitrisait le mieux et ce dont il n’arrivait toujours pas à dompter les sensations. Déjà que d’habitude, cela l’emportait dans un tourbillon émotionnel pouvant lui faire mettre de côté, pendant le temps d’une démonstration, ses projets. C’était si rare pour lui de croiser quelqu’un qui s’y intéressait. Il avait de temps à autres collaborer avec d’autres savants, mais aucun d’eux ne semblait vivre les mathématiques comme Aggaddon le faisait. Dans ces instants d’emportement, il était transporté dans son univers abstrait. La gnomette tentait-elle de le séduire aussi bien physiquement que mentalement ? L’ancien noble n’y songea pas un seul instant. Il rigola juste intérieurement quand elle expliqua confondre 2 et 6 et comptait jusqu’à 15.

-Dis, tu veux m’apprendre ?! lança Zylphia avec son expression la plus mignonne.

Un savant à la pointe de la recherche actuel allait se rabaisser à enseigner des bases élémentaires à la compréhension de cette science ? On dirait que oui. Là où d’habitude il n’aurait pas prêté un instant à décortiquer des choses aussi classiques à quelqu’un, il se laissait tenter par le cyclone émotionnel qu’il traversait. Après avoir acquiescer, il attrapa une branche de l’arbre et le cassa en petits morceaux. Un brasier de passion brûlait dans ses yeux alors qu’il préparait ses explications. Il devait choisir ses mots, quitte à ce que ce soit répétitif, pour être le plus limpide possible. Il ne pouvait également pas s’empêcher de digresser en ajoutant quelques petites informations de culture mathématique.

-Voilà beaucoup de bâtonnets. Avec eux je vais t’expliquer ce qui se cache derrière le fait de compter. Peu importe ce qu’il se cache derrière les noms des nombres, il faut juste comprendre ce qui se cache derrière. Quand tu comptes, tu utilises des nombres spéciaux : on les appelle les nombres « entiers ». On commence donc à « un ». Tu prends donc un bâtonnet par exemple. Si tu en rajoute un autre, tu obtiens « deux » bâtonnets. Si tu en rajoute encore un, tu obtiens « trois ». Et tu peux continuer comme ça sans t’arrêter pour obtenir des nombres de plus en plus grands ! Il y a une manière de les nommer. D’ailleurs, choisir une manière de donner un nom, ça s’appelle « définir une nomenclature ». Cette façon d’attribuer des noms au nombre vient directement de ce que je viens de te montrer, ajouter un bâtonnet à tes de bâtonnets. Ce simple fait d’ajouter le nombre « un » s’appelle une incrémentation de « un ». C’est donc comme cela qu’on construit les nombres dit « entiers ».

Il faisait attention à faire des gestes pour illustrer ses propos ainsi qu’à parler lentement pour ne pas embrouillait l’esprit de sa disciple du jour. Aggaddon attrapa une nouvelle branche pour faire plus de bâtonnets.

-Je vais essayer aussi de t’apprendre comment fonctionne les noms donnés à ces nombres. La majorité de la planète compte en base dix, c’est à ça que l’on va s’intéresser. Voilà des tas de bâtonnets. Tu peux constater que j’ai utilisé le procédé de l’incrémentation et que dans chaque tas il y a un bâtonnet de plus que celui d’avant. C’est la chose principale que tu dois retenir, ces tas ainsi que le petit rond que j’ai dessiné là. Nous allons d’ailleurs partir de lui. Dans ce cercle, il n’y a aucun bâtonnet. Le nombre correspondant est le zéro. Nous avons ensuite un seul bâtonnet correspondant à « un ». Pour le tas suivant où il y en a un de plus, on dit qu’il y en a « deux ». Celui après il y en a « trois »…

Il continua ainsi en rappelant à chaque fois l’incrémentation jusqu’à arriver au chiffre neuf.

-C’est maintenant que nous arrivons au passage plus difficile. Si on rajoute encore un bâtonnet, on en a dix. On va alors considérés les bâtonnets non plus dans le tas, mais à côté pour en former un nouveau jusqu’à arriver à dix, puis on recommence. Il faudra compter les tas de « dix » pour savoir combien il y en a. Lorsque l’on a deux tas de dix, on en a « vingt »…

Il énuméra toutes les dizaines avant de détailler la manière de nommer les entiers combinant des chiffres et des dizaines. Les cas « onze » à « seize » étant des exceptions malheureuses dans la logique de ces dernières.

-Néanmoins, on pourrait encore rajouter des bâtonnets. Si tu as dix tas de dix bâtonnets, tu les rassemble en un tas encore plus énorme qui correspond au nombre « cent ». À côté tu refais les tas des chiffres et des dizaines. Pour les nombres de dizaines et de chiffres en question, tu dis « cent » puis leur nom. Si tu as deux tas de « cent », tu en as « deux cents »…

Décidant de s’arrêtait à neuf cents, il raconta que cela pouvait encore allait beaucoup plus loin et que les noms utilisé alors, aux rôles équivalent à « cent », « dizaine » et « chiffres », était formé à partir d’une langue ancienne. Il termina en racontant qu’à chaque fois que l’on obtenait dix gros tas, on les rassemblait dans un énorme tas et ainsi de suite.


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« Le cours de maths »


Zylphia était bonne élève, en ce sens où elle était attentive, sage et silencieuse, pendant les explications de l’homme. A priori, la gnomette ne montrait aucun signe d’inattention. Ses yeux, fixés sur les bâtonnets, suivaient les mouvements de Gaga qui accompagnaient les explications. Elle ne bougeait pas, ne parlait pas, ne souriait pas. Apprendre, c’était sérieux.

Son professeur improvisé avait commencé par briser quelques bouts de bâtons. Un moyen efficace pour reprendre les bases. C’était d’ailleurs certainement le but du professeur, celui du scientifique aussi : simplifier les concepts pour les rendre accessibles à lui-même et aux autres. Pas besoin de grandes démonstrations mathématiques, de pages de calculs interminables, pour comprendre le monde. D’ailleurs, ce dernier se moquait bien de tous ceux-là : il existait sans ça. Ce fut donc dans cette optique que Gaga simplifia au mieux son propos. Personne n’aurait douté qu’un homme de son rang avait plus que les moyens d’étaler sa réflexion, d’entrer bien plus dans le détail, mais ainsi, c’était mieux. Pas besoin d’être un génie ; tout le monde pouvait comprendre. Tout le monde ? Non ! Une petite gnome à l’irréductible bêtise résistait encore et toujours au savoir.

Ainsi, elle ne s’occupa pas vraiment de comprendre certains mots, tels que « no-man’s clature » et « excrémentation », qu’elle répéta une fois à voix basse avant de les oublier à jamais. L’important, c’était les bases : compter. Toute démonstration faite, Zylphia se leva, silencieuse, pensive. Elle tourna plusieurs fois autour des tas de bâtonnets qu’avait inventé Gaga, tourna la tête vers la marre pour y voir une grenouille plonger, et se concentra à nouveau sur le cours. Finalement, la gnomette s’assit sur une branche, les genoux fléchis, le menton reposant sur son poing, dont le coude était retenu par un genou. L’autre main était posée sur l’autre genou. Elle s’était statufiée pour penser.

Quelques longues secondes se passèrent dans ce silence, si Gaga n’avait pas décidé de le briser, avant que la petite ne se lève à nouveau. Elle se racla la gorge, attrapa un bâtonnet dans le tas des trentaines – qui correspondait plutôt à celui des soixantaines dans la réalité :

- Et si…

Elle le plaça dans l’un des autres tas au hasard, rompant ainsi l’ordre établi : un tas se retrouvait avec un déficit de bâtonnets, un autre avec un excès. Si de tout ce qu’avait raconté Gaga, elle n’avait presque rien saisi ni retenu, la seule chose qui l’avait marqué était cette redondance, cette égalité qui se présentait dans chaque tas. Il lui semblait comprendre que compter se basait sur ça : on faisait des tas égaux. Mais dans la réalité, elle n’avait jamais rencontré ça : ça lui paraissait fou, qu’on veuille compter avec autant de régularité alors que de sa toute petite expérience, elle n’avait jamais vécu que des situations différentes. Aucune ne ressemblait à une autre. Alors pourquoi vouloir tout ranger comme ça ? Le vent finirait par emporter les bâtonnets, en plus.

Zylphia, aussi curieuse qu’elle était, avait du mal avec les notions fondamentales. Elle voulait du pratique, du concret. Elle voulait savoir compter des choses qui n’étaient pas régulières.

- Et maintenant, comment je dois compter ? demanda-t-elle, sans réussir à traduire ce qui la tracassait exactement.


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Maths moi ça !
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Aggaddon fixa la gnomette qui semblait réfléchir, interpréter, s’approprier la vulgarisation faite par un mathématicien peu habitué à expliqué son travail à quelqu’un d’autre qu’un collègue. Cela lui permis de se remémorer la fois où il avait aidé un étudiant pour sa thèse en lui démontrant que si on a une forme modulaire méromorphe de poids k relativement au groupe SL_2(Z), on avait v_∞(f) + v_i(f)/2 + v_p(f) + la somme limitée aux points de H/G différents de i et p des v_P(f) = k/12. Il avait eu le même genre de réaction en observant chaque ligne minutieusement et en tournant en rond dans la salle, essayant de comprendre toute la profondeur des arguments et le fonctionnement de la chose. C’est alors que Zylphia se décida à poser LA question.

-Et maintenant, comment je dois compter ?

Un sourire malicieux illumina le visage du savant, irradiant son esprit des divers débats et controverses qu’il pourrait y avoir à ce sujet. Cependant, il était clair qu’il fallait simplifier tout ça pour que cela soit accessible. Pas questions de parler des lois de compositions internes, dont font partit l’addition et la multiplication, et les lois de compositions externes, encore moins les classes d’équivalence et les ensemble quotients. Il s’éclaircit la voix avant de reprendre la parole.

-Même si je suis personnellement plus attiré par l’abstraction et donc les mathématiques dites pures, il faut reconnaitre que les mathématiques servent d’outils pour comprendre le monde, ou tout du moins le définir, mettre des mots sur les choses. Pour expliquer concrètement les phénomènes réels, il faut se tourner vers la physique et celle si se sert des mathématiques appliquées pour comprendre et interpréter la Nature. Ce que je t’ai montré là ce sont des quantités et je m’en suis servi pour te montrer que les nombres sont justement des quantités. Si tu veux compter, il va falloir que tu t’imagines les tas que tu peux faire avec ce que tu veux compter. Tu en prends un premier, puis tu rajoute le deuxième et ainsi de suite, en te rappelant les noms de chaque nombre dans l’ordre, comme je te l’ai montré, et en visualisant les bâtonnets.




Il prit une inspiration.

-Il n’y a cependant pas que les nombres entiers. Tu te souviens ? J’ai pris un bâton que j’ai brisé en plusieurs morceaux de même taille ? Et bien j’ai fait cinquante bouts de bois avec. Cinquante bouts de bois correspondent donc au long bâton de départ. Cela souligne que nous utilisons souvent les nombres pour comparer. Ce bâton est égal à cinquante bouts de bois. Il y aussi nos tailles. Je mesure un mètre soixante-dix et toi une quinzaine de centimètres je dirai. Il faut donc un peu plus de onze Zylphia misent les unes sur les autres pour atteindre la taille d’un Gaga. Il y a beaucoup trop de choses différentes dans ce monde pour pouvoir toutes les nommer ou les décrire. Les mathématiques servent donc à permettre d’utiliser une base commune pour comprendre cette diversité. Il faut maîtriser l'ordre avant d'aborder le désordre. Quand les gens apprennent les mathématiques, mais ne s’y intéresse pas, il se demande pourquoi utiliser autant de noms différents et parfois compliqué. C’est en fait pour pouvoir simplifier les comparaisons. En retirant un ou deux mots, certaines situations nécessiterait des pages d’agencements de phrases pour revenir à quelques choses que l’on a réduit à quelques mots. Derrière chaque dénomination attribuée se cache un sens. Pour comprendre ce sens, il faut utiliser des exemples afin que les comparaisons se fasse et que l’on comprenne la véritable nature de ce qui porte cette dénomination. En physique ces exemples sont du coup des expériences que l’on réalise. On peut comprendre pourquoi le ballon lancé dans les airs dessine une « cloche ». Pleins de choses dans le genre.

Ses yeux pétillèrent. Il se leva, emporté par la passion bouillonnant au fond de lui.

-Les mathématiques sont autant une science qu’un art. C’est la poésie utilisée par les dieux pour concevoir le monde et c’est en étudiant ce langage que nous nous décryptons ce qui fait ce monde et son fonctionnement. Chaque geste, chaque mouvement, chaque forme peut être décrypte par les mathématiques. Les mathématiques sont un passage obligatoire pour celui cherchant à lire dans les rouages de notre univers, saisir notre le rôle des choses, maîtriser son environnement.

Il se mit à danser. Ses mouvements étaient fluides, lyriques et sophistiqué. Comme rythmé par une mélodie inaudible, ses gestes passaient de la bestialité féline à l’étrangeté des insectes en passant par la majesté d’un mélange harmonieux de danse classique, contemporaine et modern’jazz. Les gestes nécessitant ses capacités acrobatiques semblait était totalement contrôlé, les suspensions étaient magnifiées, les impulsions et les ruptures chamboulant le rythme donnaient une empreinte esthétique particulière. Et en faisant tout cela, il continuait de digresser.

-La musique est un exercice d’arithmétique, la danse une construction topologique, le sport un travail algorithmique… En chaque parcelle de nos vies résident un peu de science et de littérature. Les lettres valsent, les nombres volent, formant ensemble la balance liant le monde, la vérité de toute chose. Il appartient à chacun de vouloir découvrir la structure de ce tout, de connaître ce que l’on peut savoir, de vivre dans la satisfaction et la beauté suprême. Chaque démonstration, chaque récit, chaque expérience, chaque chanson met en exergue l’art à l’état brut sous toutes ses formes, sous toutes ses philosophies, sous toutes ses interprétations. Psyché multidimensionnelle, matière transcendantale, c’est là la nature de notre univers !

Il s’arrêta lentement de danser avant de se rassoir.

-Pardon. Je crois que je me suis emporté. Ça ne m'étais encore jamais arrivé, déclara-t-il l’air gêné.

C’était la première fois qu’il racontait sa vision des sciences et des lettres. C’était très étrange pour lui. Il ne s’était jamais mis à danser devant quelqu’un, préférant garder ces moments paisibles intimes.



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Ven 15 Déc - 17:01



« Le cours de maths »


Zylphia désirait réellement comprendre ce petit cours de mathématiques improvisé. Elle qui souhaitait tout savoir du monde en partant de zéro, se doutait bien que les mathématiques constitueraient un chapitre de sa grande encyclopédie… dès lors qu’elle saurait écrire. Mais le discours du prince était très long, peut-être pas assez imagé malgré les bâtons, et ne sut captiver assez l’attention de la fée pour qu’elle suive du début à la fin. Il utilisait des mots compliqués, trop pour elles, qui s’ajoutaient au poids des mathématiques. C’était difficile de se concentrer aussi longtemps sur un sujet aussi compliqué.

Elle avait beau suivre les mouvements de l’homme, l’observer fixement briser encore des bâtonnets, elle n’écoutait plus. En réalité, elle ne savait même pas si des milliers d’idées lui traversaient la tête, bourdonnant et résonnant dans son crâne, l’empêchant d’écouter le cours, ou si le vide de son cerveau aspirait les informations dès leur arrivée à ses oreilles, tel un trou noir. Tout ce qui était sûr, c’était qu’elle n’écoutait plus.

En face de lui, l’homme ne sembla pas le remarquer. Il s’écoutait : c’était déjà la moitié de son auditoire qu’il tenait en éveil. Il était passionné, ça se voyait. Il était peut-être même fou des mathématiques. Tandis qu’il parlait, Gaga s’était mis à danser, à la manière des princes et des ducs, si bien que l’on aurait pu s’y croire. Les cieux s’étaient changés en ceux des salles de bal, où les saules pleureurs, habillés de quelques rares feuilles, faisaient office de luxueux lustres en cascade. Le sol était assez souple pour faire office de parquet de danse. Et surtout, au cœur de tout ce théâtre, le prince, auteur de toutes ces transformations. Ses mouvements avaient réveillé Zylphia, qui, surprise, s’était contentée de l’admirer avec de grands yeux ronds.

Dès que sa danse fut terminée, il conclut :

- Pardon, je crois que je me suis emporté. Ça ne m’était jamais arrivé.

- C’est pas grave, sourit Zylphia.

Une lueur de curiosité étincelait au fond de son regard. Elle n’avait jamais vu, auparavant, d’homme ni de gnome danser en parlant de nombres ou de choses compliquées. Danser en chantant, ça pouvait arriver… mais des comme lui, jamais elle n’en avait vu. Bien des gens auraient pu le prendre pour un fou, un savant certes, mais un grand malade, à enfermer ou mettre à mort pour son bien comme pour celui des autres. Mais Zylphia, dans toute la grandeur de son âme, n’y avait décelé que la passion de cet homme pour le savoir. C’était peut-être là le premier de leurs points communs, à ceci près que le prince, à l’inverse de Zylphia, avait déjà une grande collection de connaissances.

Ainsi, admirative de cette danse passionnée pour l’intelligence, Zylphia en vint à se demander s’il n’était pas un surhomme, ou même un dieu. Tout en lui le laissait penser. La richesse de ses vêtements, celle de son allure, et encore celle de son cerveau.

Silencieuse, tout sourire, elle le scrutait comme on dissèque une souris de laboratoire, comme si le dévisager ainsi aller la mener à quelque réponse que ce soit, à propos de l’homme. En réalité, elle avait mille questions à lui poser. Elle avait besoin d’une mise à jour, de remettre en ordre toutes ses questions, et était hors service en attendant d’avoir terminé.

- Est-ce que tu viens de la Lune ? finit-elle par demander.


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-Est-ce que tu viens de la Lune ?

En temps normal, le mathématicien aurait certain rigolait un bon coup en entendant cette phrase, mais l’état mystérieux dans lequel il se trouvait faisait qu’il ne s’en souciait guère. Il était bien loin de ses réflexions habituelles et laissait libre court à la fantaisie qui se jouait en ce lieu. La petite créature l’avait charmé. Non pas qu’il était tombé amoureux, mais elle l’avait tiré hors de sa situation psychique habituel pour le plonger dans un enchantement magistral amenant l’esprit de l’acrobate aux frontières de la transcendance. Il avait envie de se prêter au jeu. L’œil brillant d’un amusement pour le moins absurde au vu de son caractère, il se tourna vers la gnomette enchanteresse. Se faire passer pour un personnage surnaturel, voir même mythique, était quelque chose qui se portait vraiment à un exercice de style intéressant. Pour Aggaddon Séraphin Hyppolyte Apollinaire Médixès, la mythologie de ce monde, les empereurs pirates, les amiraux, les grands chasseurs de primes, les chefs révolutionnaires, était bien loin d’être touché du doigt alors autant se divertir grâce à ces instants… Se divertir étant pourtant prohiber par l’ancien noble.

-Je ne viens pas de l’astre nocturne. Je viens de bien plus loin et de bien plus proche. Je voyage sur les mers pour dispenser mon savoir aux êtres qui le désir. Je traverse mysticisme et occultisme pour frayer mon chemin au traver des couloirs de l’espace-temps. Suis-je un esprit marin, une entité psychique ou une divinité oubliée ? Je ne le révélerai jamais. Le monde est vaste Zylphia et il y a mille et une chose à y découvrir. Il y a autant de complexités similaires aux mathématiques que d’envoutant secret qui attende d’être découvert. Peu importe ta destination, le chemin te permettra d’explorer chaque aspect du monde et d’en ressortir grandit. Trouve toi-même la réponse à chacune de tes questions pour découvrir les merveilles qui t’entoure et les admirer dans leur apogée.

D’un mouvement gracile il caressa l’eau. Inspirant profondément, il effectua une acrobatie aérienne et grâcieuse, l’escrime acrobatique étant un art de combat très esthétique, et retomba pas loin de la petite demoiselle. Il tendit la main vers elle, son regard profond et remplis d’une bonté qui lui semblait pourtant désuète habituellement.

-Mystère, énigme, étrangeté, bizarrerie, exotisme et aventure sont autant de mots qui prônent la beauté cachée dans chaque détail, dans chaque pulsion, dans chaque décor. Regarde ce ciel recouvert d’une horde de nuages refusant de laisser poindre la lumière céleste. On peut y voir une monstruosité perverse, une prairie pour les anges, un toit vaporeux ou encore l’âme du volcan s’étant échapper de son enveloppe charnel et géologique et surveille son domaine depuis les airs.

L’aristocrate se tourna vers la voluptueuse étendue couvrant le firmament de Shivering Island depuis bien longtemps. Cette île possédait réellement un charme, une ambiance particulière. De plus, l’air polaire qui souffler ici caressait la peau de l’originaire de North Blue qui se délectait du froid hivernal. Son teint pâle naturel ne faisait que refléter sa résistance aux brises glaciales. Aggaddon s’était souvent dit que cela venait du fait que sa famille vivait sur cette mer depuis bien longtemps et avait développer une constitution propice à son climat, mais lui plus que tout autre membre de sa ligné aimait réellement ce baiser de glace du Grand Nord.



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Jeu 28 Déc - 16:49



« Géographie approximative»


De bien plus loin, de bien plus proche… Il ne semblait pas savoir ce qu’il voulait. De toute façon, ces indications n’auraient pas tellement aidé Zylphia, finalement : elle n’y connaissait rien, en géographie. La gnomette se demanda même s’il y avait des continents et des mers, avant la Lune, et après aussi. Ceux-là, ils devaient être sacrément loin.

Et le reste du discours ne l’aida pas plus. Il compliquait tout, l’Homme, un peu comme tous les autres. Mais ça n’empêchait pas la gnomette d’aimer les Hommes, en général. Et lui, dans sa manière d’être compliqué, il y avait quelque chose d’admirable. Etait-il un Homme, ou pire, ou mieux ? Alors, forcément, la fée se plaisait plus à écouter le prince parler, et s’émerveillait de toutes ces choses qu’elle ne comprenait pas. En fait, ce qu’elle aimait dans tout ce qui était trop dur à comprendre, c’était que ça attisait encore plus sa curiosité, que son désir de savoir n’en était que plus fort.

Les questions de la fillette étaient simples, pourtant. Pour elle, elles étaient simples, et n’attendaient qu’une réponse concise et clair, au contraire de celles qu’elle recevait. Peut-être que leur caractère candide les rendait finalement, pour les Hommes, plus compliquées qu’au paraître. Zylphia ne se posa pas la question : elle s’amusait de sa propre incompréhension, tout en cherchant toujours à saisir les réponses que Gaga lui fournissait.

Alors qu’il tournait autour d’elle, tout heureux, tout dansant, elle pivotait sur elle-même pour le garder en vue. Le doux vent qui émanait gracieusement des mouvements du prince emportaient ses mèches blondes tourbillonner dans son dos. Ses grands yeux s’ouvraient toujours plus, avec son sourire, alors qu’elle buvait les paroles de Gaga. Elle ne cessa pas lorsque l’homme se retourna vers le volcan.

- Mystère, énigme, étrangeté, bizarrerie… elle arrêta de comprendre à partir du mot « exotisme ».

Mais elle souriait, et même riait de plus belle, remplie de bonheur. C’était exactement ce qu’elle ressentait, tout le temps. Le monde était plein de bizarreries, rien n’était plus vrai pour elle. A chaque instant, dans les moindres recoins du monde, son esprit se remplissait de milliers de questions, impossibles à traiter ou à classer, aussi impossibles que d’y répondre simplement.

Dès que le prince eut terminé son discours, la gnomette étala ses ailes dans son dos, comme deux draps de soie, pour porter son corps léger jusqu’à l’épaule de Gaga. Là, elle s’assit, battant le vent de ses ailes sans s’envoler, sous l’excitation. Elle tenta à nouveau sa chance :

- Attends, attends, je vais deviner ! Je suis nulle en devinettes, mais je vais deviner ! Si tu viens pas de la Lune… tu viens du Soleil !

Cependant, il s’était tourné vers le volcan, ce que Zylphia prit comme un indice.
- Tu es né dans un volcan ?! Ta maman est un volcan !

Puis, comme il avait parlé de nuage, elle essaya à nouveau :

- Non, non, plutôt, tu viens des nuages !


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Cela amusait le Médixès d’entendre la petite créature chercher l’origine du savant. C’était la redécouverte consciente d’une sensation mise de côté depuis jadis. Aggaddon voyait cependant souvent très grand. Pourquoi s’arrêter aux nuages ?

-Je viens d’au-delà des nuages, d’au-delà du temps et de l’espace. Je suis l’enfant du Dragon du Néant et du Phénix d’Argent, le dernier porteur de la volonté de Majora.

Les images défilaient dans le crâne du mathématicien. Les statues, le temple délabré, le couteau sacrificiel recouvert de son sang, les mythes secrets de l’ancien monde recouvrant les murs… Il était le dernier représentant de cette religion occulte. Même parmi les autres L’éternel, combien avait embrasser la voie du premier d’entre eux ? Le véritable Ahra Manyu avait-il put enseigner à un disciple des dogmes de sa secte ? Est-ce que quelque part en ce monde, quelqu’un partageait la même foi que lui ? Aggaddon ne pouvait chasser ces questions de son esprit. Son regard, prenant alors une dimension enragée à l’abri de la vue de la gnomette, se perdit dans le lointain, dans l’immensité du vide flou. Un jour, il restaurerait la grandeur du culte. Il voulait faire de L’éternel le leadeur des adeptes de Majora qui serait alors également des agents qui agiraient aux quatre coins du monde dans l’ombre de la pègre, dans l’ombre des rois, dans l’ombre de Marijoa.

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Après cette prière mentale tiré d’un chant liturgique adressé aux trois grands esprit de sa religion pensé dans ce langage étrange, il inspira quelques bouffés d’air frais. Se basant sur une intuition quant à la dispersion des races dans North Blue, il lança une question pour en apprendre plus sur la jeune demoiselle.

-Et toi… Qu’est ce qui t’a poussé à quitter Dwarf Town ? Qu’attends tu de ce monde ?


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Lun 1 Jan - 18:57



«Poupée de chiffon !»


Lorsque les dragons et les phœnix apparurent dans le conte de fée qu’était la vie du prince, qu’elle paraissait être, Zylphia eut des étoiles dans les yeux. Les créatures fantastiques, encore plus que la réalité, avaient toujours attisé son âme d’enfant. Elle voulait y croire, plus fort qu’elle croyait en tout. Mais les adultes n’aimaient pas ces choses-là, ils parlaient d’imaginaire, de mythes et de légendes. Zylphia avait fini par s’en persuader, sans se douter que dans un coin de sa tête résidait l’espoir d’un jour rencontrer l’un de ces êtres chimériques. Et, après tout, la fée n’était-elle pas la première d’entre elles qu’elle connaissait ? Ainsi, même si le prince n’indiqua toujours pas d’où il venait, il offrit encore un peu de rêve à la gnomette.

« Je le savais ! » s’exclama-t-elle intérieurement, fière, pour une fois, d’avoir eu raison.

S’ensuivit un moment de silence, paisible pour Zylphia. Lorsqu’elle était jeune, encore à Dwarf Town, sa timidité lui imposait ces silences. On l’aimait ainsi, parce que c’était une petite fille calme, comme on aime les filles qui se taisent, qui écoutent et qui sont jolies. Elle ne s’était jamais sentie tourmentée, pour autant. C’était sa manière de vivre, celle qu’elle avait choisi, dans le fond. Rien ne l’aurait empêché de changer là-bas, si ce n’est qu’on lui répétait sans trêve qu’une aussi petite chose ne devait pas trop s’agitait, au risque de briser ses frêles os, comme de la porcelaine.

Mais peut-être qu’elle en avait eu assez, d’être une poupée aux vêtements de soie, assise sur sa petite chaise en osier, jolie, silencieuse. La gnomette avait beau se dire que bien des gens dans le monde avaient certainement pris le même chemin de vie, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était mauvais pour ceux qui y posaient le pied. Elle, elle avait coupé court. A travers les bois, elle avait fui sans un adieu les siens, parce qu’au fond d’elle, depuis toujours, grondait une acrobate, une cascadeuse, une casse-cou somme toute, avide de liberté, d’aventure et d’amour… une fille qui voulait voler de ses propres ailes – le monde est bien fait. Elle l’avait fait, elle avait réussi, elle avait survécu à la violence de la mer, et tous ses périples. Et surtout, à présent, c’était elle choisissait son silence. Alors elle parlait, elle parlait, encore et encore, elle s’adorait bavarde, et ne se sentait jamais aussi belle que dans ces moments-là.

Ainsi, lorsque le prince voulut se renseigner sur elle, elle répondit sans se surprendre qu’il connaissait son habitat de jeunesse :

- Je veux tout apprendre sur le monde, et un jour, j’écrirai une grosse encyclopédie dessus ! Enfin, quand je saurai écrire… Sinon, je veux aussi rencontrer l’Homme de mes rêves ! En plus, il pourrait m’aider à écrire, ça m’éviterait des rampes !

« Crampe » était un mot plus juste que « rampe », mais… c’était Zylphia. Elle se tut une seconde, mais reprit aussitôt, franche :

- Mais je préfère que tu ne te fasses pas d’idées, tu n’es pas l’Homme de mes rêves… il a des lunettes et les cheveux courts.



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Mer 10 Jan - 22:03





Maths moi ça !
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-Je veux tout apprendre sur le monde, et un jour, j’écrirai une grosse encyclopédie dessus ! Enfin, quand je saurai écrire… Sinon, je veux aussi rencontrer l’Homme de mes rêves ! En plus, il pourrait m’aider à écrire, ça m’éviterait des rampes ! Mais je préfère que tu ne te fasses pas d’idées, tu n’es pas l’Homme de mes rêves… il a des lunettes et les cheveux courts.

En voilà une bonne nouvelle. Elle était curieuse au point de désirer l’omniscience tout comme lui. Les êtres n’étant pas animé par une telle passion, un tel désir, ne pouvait pas impacter le monde ou même vivre leur vie pleinement. Chacun à sa manière contribuer à la construction et à la réalisation des projets des uns à des autres, le tout motivé par des convictions immanentes. Cela faisait ainsi partit de l’énergie éthéré alimentant l’esprit, mais également la maudite conscience et l’immonde envie de liberté. La remarque vis-à-vis de l’écriture l’aurait certainement amené à juger Zylphia comme un paria, mais comme pour le reste il ne réagit pas spécifiquement à cela. Il leva juste un sourcil quand elle parla de rampe, comprenant rapidement vu la phrase qu’elle parlait de crampes. Elle n’était pas habituée à tous les mots et faisait certainement des raccourcis dont elle ne saisissait pas forcément l’absence de sens. En tout cas, elle avait un modèle type de prince charmant qu’elle aimait appeler l’Homme de ses rêves comme s’il s’agissait de son nom. Elle apportait peut-être beaucoup d’importance aux sentiments, ce qui aurait dégoûté l’Aggaddon habituel. Il avait fait tant de pamphlets sur ce sujet épineux… Mais même cela ne le tira pas de son étrange état.

-Je ne me fais pas d’idées, ne t’inquiète pas. Je ne suis pas destiné à rencontrer l’amour de toutes manières. Je dois avouer que tu es bien ravissante Zylphia, aussi bien physiquement que mentalement, mais de là à désirer une telle chose ? Non, non, non… Certainement que pour la majorité des hommes cela est suffisant, mais pour moi il faut que cela touche au-delà du bon sens.

Il ne voulait pas passer pour quelqu’un d’insensible, donc il avait improvisé cette petit justification pour faire valoir son opinion sur la question. Au-delà de son désir de perte d’humanité, il jugeait que les femmes n’était pas des objets que les hommes pouvait désirer pour assouvir leurs fantasmes, mais bien des œuvres d’art de la nature qui pouvait s’élever non seulement par leur beauté physique, mais surtout par la majesté mentale.


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Sam 13 Jan - 13:13



«Un amoureux, pas d'amoureuse ?»


Dès qu’elle se tut, Zylphia rougit. Même si c’était devenu une habitude, repousser les hommes ne lui plaisait jamais. Selon elle, ce n’était pas très poli d’interdire à quelqu’un le bonheur. Si elle l’avait attristé, jamais elle ne pourrait se le pardonner. Non, vraiment, ce n’était jamais une partie de plaisir. Mais à quoi bon accepter les avances d’un homme, si elle ne devait l’aimer que quelques semaines ensuite ? Ça aurait été pire. Alors, elle se faisait une raison, et aussi seule qu’elle était, et que les hommes étaient aussi, elle se refuser les petites relations, les histoires de quelques jours, les amourettes de passage. Souvent, lorsqu’elle rencontrait un homme capable de lui plaire, elle posait la main sur son cœur, et elle semblait l’écouter. C’était physique, elle le savait : lorsqu’elle trouverait le bon, il s’emballerait tant et tant qu’elle ne pourrait plus freiner sa course. Mais avec Gaga, ce n’était pas arrivé.

La réponse du jeune prince avait été douce et compréhensive, et la petite fée en avait été rassurée. Néanmoins, elle n’avait pas pu s’empêcher de se vexer. Ca ressemblait à ce qu’on lui répondait souvent : « tu es mignonne, mais pas mon style ». Être jolie, ça ne suffisait pas. Son plus grand défaut, son plus grand complexe aussi, c’était d’être née gnome. Elle aurait tant désiré être humaine. Une grande blonde, bien faite. Avec une vraie poitrine, et pas ces deux cerises qui dépassaient à peine de son buste ! Mais à qui en vouloir ? Ce n’était de la faute à personne, ni même de la sienne, si elle était ainsi faite. Pourtant, elle ne pouvait se contenter d’un aussi petit corps, incapable de contenir tout son amour. Un mètre et demi de plus n’auraient pas été de refus. Mais personne ne pouvait rien y faire. Alors elle continuait à être « ravissante » sans jamais plaire, aussi frustrant que ce fut.

Mais ça, elle ne désirait pas en faire part à Gaga. Ce qui la chagrinait ne regardait qu’elle, et à quoi ça aurait servi, de toute manière ? A le rendre triste pour elle ? Deux personnes malheureuses au lieu d’une… ça n’en valait pas la peine. Et ce n’était pas l’image qu’elle voulait donner aux gens. Parce qu’après tout, elle était heureuse. Sa quête d’amour et de connaissances ne lui laissait pas le temps d’être triste. Puis, lorsqu’elle l’était, elle avait toujours son petit violon sur qui comptait ; il pleurait pour elle.

Alors, au lieu de s’attarder sur elle, elle ramena la discussion vers Gaga, s’étonnant de son désir de célibat. Quel genre de personne pouvait désirer vivre seul ? L’idée même n’était jamais venue à Zylphia, et elle avait bien du mal à imaginer une vie si sombre.

- Tu ne veux pas d’amoureuse ? demanda-t-elle en essayant de capter son regard, se penchant sur son épaule. T’es vraiment trop bizarre, toi ! Je t’aime bien !

Elle émit un rire léger, mais se calma bien vite lorsqu’elle manqua de tomber de l’épaule du prince :

- Ouups !

Elle se redressa et poursuivit :

- Alors, pourquoi tu ne veux pas de petite copine ?


C O D A G E P A R @G A K I. S U R E P I C O D E



Je me suis gourée, en voulant recopier le code de mon post précédent, j'ai mis celui d'aujourd'hui ! Et je suis pas sur mon ordi, mais du coup je remettrai ce que j'avais écrit en rentrant chez moi :c

EDIT : C'est réparé !
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Maths moi ça !
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Aggaddon regarda la petite gnomette s’agiter sur son épaule, faisant apparaitre ainsi un sourire au coin des lèvres du mathématicien. Il l’aida à se rattraper avec l’un de ses doigts fins. Sa question était logique au vu de la nature de Zylphia. Si elle se concentrait sur la recherche l’Homme de ses rêves, il était évident que découvrir quelqu’un n’étant en rien motivé par l’amour ne pouvait que l’amener à être intrigué par cette manière de penser qui devait lui paraître étrange. La raison derrière son désir de célibat était la même que pour l’absence de véritable amitié, il désirait perdre son humanité et ne voulait pas que des personnes aient la capacité d’influencé son avis ou ses jugements.

-Aucune des femmes que j’ai rencontré dans ma vie n’a su attisé le brasier de l’amour dans mon cœur et je pense que cela n’arrivera jamais. De plus, je juge que partagé sa vie avec quelqu’un de cette façon peut amener à terme beaucoup de déception, de rage et chaos, rien que par la rupture et le fais de se quitter en mauvais termes. Contrairement à toi je ne souhaite pas découvrir une « Femme de mes rêves » car j’ai des projets beaucoup trop importants pour cela. De plus, je ne désire pas faire l’expérience d’une relation. C’est aussi profond en moi que le fait d’apprécier la musique, la poésie ou les mathématiques. Pourquoi certaine personne aime les poires et pas les poireaux alors qu’il y en a qui raffole du légume et ne supporte pas le fruit ? C’est une appréciation personnel relative à leurs gouts. C’est pareil pour nous. Toi tu cherches ton Homme alors que moi je n’ai aucune envie de trouver une petite amie.

Il espérait que ce petit développement suffirait comme réponse à Zylphia. Il n’aimait pas traiter les questions en rapport avec les sentiments qu’il désirait perdre. Cela lui évoquait trop un échec de sa quête personnel. Il continua d’admirer la gnomette. C’es vrai qu’elle était belle, mais ce n’était pas une œuvre d’art naturelle de la même ampleur qu’un phénix ou un dragon qui étaient le summum de l’esthétique naturelle pour le nobliau. Cela l’amena à se souvenir de Nakata.

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Sam 13 Jan - 15:07



«I'm in love with the poireaux !»


Zylphia ne connaissait rien à l’amour, concrètement. Ni aventures amoureuses, ni longues relations n’avaient jamais rythmé le chemin de sa vie. Tout ce qu’elle pensait savoir de l’amour étaient des ressentis, des croyances qu’elle s’était elle-même inventées. Libre de toute expérience, la gnomette avait ainsi pu dessiner ce qu’était l’amour, pour elle. Sa vision de la chose n’avait que rarement changée, mais malgré l’obstination de sa croyance, elle aimait connaître l’avis des autres sur la question.

Mais ce garçon la troublait. On aurait dit qu’il se forçait à ne pas vouloir aimer. C’était impossible, inconcevable pour la petite fée, de prévoir de ne jamais tomber amoureux. Qui savait lorsque l’amour viendrait, et avec qui ? Mais il viendrait, ça, c’était certain. Du moins, c’était ce qu’elle se disait, peut-être pour se rassurer. Et quel genre de personne pouvait avoir des projets si importants qu’ils l’empêcheraient d’aimer ? Gaga était vraiment bizarre. « Comment, mais comment ? » se répétait Zylphia. Elle ne comprenait tout bonnement pas.

- Ben… je suis pas d’accord ! C’est parce que tu as pas encore rêvé de LA femme, que tu dis ça. Moi, je sais exactement qui je veux. Après, c’est difficile de le trouver, parce que le monde est grand, c’est sûr. Mais si tu réussis à la trouver, tu ne seras jamais triste, c’est sûr !

Elle ferma les yeux une seconde, comme pour repasser l’image de son Homme à elle, celui dont elle avait rêvé quelques années plus tôt. Celui qu’elle aurait pu épouser, si elle ne s’était pas réveillée si vite. Depuis, son visage ne la quittait plus. Ce n’était pas un homme magnifique. En réalité, il paraissait plutôt banal. Alors, lorsque Zylphia critiquait l’apparence d’un homme, aussi beau pouvait-il être, c’était toujours par rapport à celui de ses rêves.

Puis, lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle sourit, et continua son discours :

- Et tu sais, je pense pas que ce soit pareil, pour les légumes et les êtres vivants. Personne n’aime les poireaux au point de les épouser ! Du moins, je crois…

Elle réfléchit un instant, effrayée. Et si jamais ça existait, l’amour des poireaux ?!


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Maths moi ça !
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On ne pouvait pas dire qu’elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Aggaddon savait que ce genre de conviction profonde ne pouvait pas être altéré facilement et préféra acquiescer aux propos de la demoiselle plutôt que d’aller contre tout en tentant de ne pas dévoiler ses véritables raisons.

-Tu as surement raison… Et pour cette question de mariage, je connais quelqu’un qui s’est marié avec un pamplemousse. Sauf que comme le fruit à pourri, il a dû l’enterrer. À ce qu’il m’a dit la messe était grandiose et à rendu pleinement hommage à son grand amour. C’est assez étonnant comme anecdote.

Il inspira lentement pendant quelques instants.

-Ce ciel sombre me pousse à une profonde mélancolie. Toutes ces rencontres effectuées par le passé… Tous ces paysages harmonieux… Toutes ces architectures merveilleuses… L’art naturelle et l’art humain se marie parfois extrêmement bien… Les secrets de la beauté de cet univers sont passionnant à explorer.

Le visage de son petit frère Solagius repassa dans sa tête.

« Que serait-il devenu si je ne l’avais pas tué ? Si je n’avais pas entrepris cette quête d’utopie ? Si Argunis ne m’avait pas fait découvrir la philosophie ? Tant d’uchronies qui ne resteront qu’uchronie. Pourquoi est-ce que je me morfonds sur mon passé en ce moment même ? Aurais-je fait une erreur de jugement ? … » pensait-il la mine attristé contemplant les nuages.

Ses questions demeureraient sans réponses et il les chasserait de son esprit d’ici plusieurs heures. Pour la première fois depuis des années, le Médixès avait conscience de sa tristesse, sa morosité et d’un certain lacement. Là encore, il ne se retrouverait pas dans un tel état avant bien longtemps. Cette journée était bien spéciale. La rencontre avec cette gnomette, un caractère différent de d’habitude, cette prise de conscience soudaine… Était-ce une journée heureuse ou une journée de tourments ?

-Zylphia… Qu’à tu envie de faire là, à l’instant présent, demanda-t-il alors qu’il était encore perdu dans ses pensées, son palais mental plongé dans un coucher de Soleil remplie de nostalgie.


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«L'amour sans fin»


Zylphia haussa les sourcils, hilare, alors que Gaga contait son anecdote. Même si elle était triste, le fond avait une touche d’humour. Quelle drôle d’idée, d’épouser un fruit ! Cependant, Zylphia ne fit pas le rapprochement avec sa propre histoire, ses propres désirs. Elle voulait plus que tout se marier un jour, c’était certain. Plus que la cérémonie, elle voulait surtout trouver le bonheur dans l’amour, et vivre à tout jamais baignée dans la joie que lui procurerait son enchantement. Zylphia voyait le futur aussi loin qu’elle le pouvait : ils se rencontreraient, seraient un peu timide d’abord et finiraient par devenir plus complices que jamais. Ensuite, au bout de quelques années, peut-être qu’ils se marieraient, et ils auraient des enfants pour matérialiser leur amour. Zylphia ne savait pas comment faire les bébés, encore moins qu’avec un humain, ce serait compliqué. Et enfin, ils vieilliraient et verraient leurs enfants grandir, puis leurs petits-enfants. Zylphia avait oublié que son histoire aurait une fin. Le papillon demi-deuil ne pensait pas à la mort, qui surviendrait dès lors qu’elle le désirerait. Elle n’avait jamais vu personne mourir, alors comment se souvenir que toute vie devait s’éteindre un jour ?

Non, le malheur ne parvenait pas aux pensées de Zylphia. La petite fée retenait de sa vie uniquement les événements joyeux, et n’envisageait que les mêmes. Ainsi, son amour serait éternel, et rien ne pourrait l’empêcher de croire encore et encore à ses rêves. Elle les atteindrait un jour, c’était certain. Mais Aggaddon avait une histoire bien plus sombre que celle de la gnomette, et n’était, sur l’instant, pas aussi enthousiaste qu’elle.

C’est vrai qu’il est moche, ce nuage.

Elle ne l’avait pas aimé, dès son arrivée. Déjà parce qu’elle s’attendait à une vraie nuit éternelle, et non pas à un gros nuage tout triste, tout gris. Mais il lui donnait l’impression de rendre les gens tristes aussi ; la preuve avec Gaga. Aussi inconnu fut-il pour elle, le peu de temps passé avec lui l’avait attachée à lui. Alors elle n’aimait pas le voir ainsi. Elle se l’était promis : elle voulait rendre tous ses amis heureux. Lorsqu’il lui demanda ce qu’elle désirait faire, elle n’hésita pas. C’était le moment de lui redonner du poil de la bête, l’envie de vivre, de faire en sorte qu’il se rappelle ce pourquoi il vivait !

- On peut danser, et faire de la musique, si tu veux ! Ou… ou des maths…

La dernière proposition fut à peine audible. Elle n’éprouvait pas une grande amitié pour les mathématiques, et souhaitait qu’Aggaddon accepte la première proposition. Alors elle se précipita de poursuivre :

- Et on pourrait aller en ville, parce que les gens aussi ils ont l’air tout malade ! On peut faire danser tout le monde, et on fait de la musique, et comme ça… ben comme ça, tout le monde est content !


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Sam 13 Jan - 22:50





Maths moi ça !
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La réponse da la petite femme amusa le Aggaddon inhabituel de cette journée.

-Je ne pense pas que je puisse t’expliquer les concepts mathématiques qui m’amuse énormément comme les isomorphismes, les coupures de Dedekind ou les topologies à base dénombrable. HAHAHA !!! Tu veux donc que l’on organise une petite fête en ville afin de redonner du baume au cœur à tous ses malheureux albinos ? Pourquoi pas… Si l’on fait cela, je te laisse le proposer à tout le monde. Je m’occuperais de négocier avec les marchands pour avoir de quoi manger et engager des musiciens. Je ne sais jouer que de l’orgue et cela m’étonnerai qu’on en trouve un dans le coin… De toute manière de l’orgue se n’ait pas spécialement joyeux pour une fête dansante, lança-t-il en souriant à la gnomette.

C’était là le retour de l’enchantement qu’exerçait Zylphia sur le Médixès.

-Il va peut être falloir vraiment lutter pour en convaincre certains car à force d’être plonger dans la morosité, ils ne doivent pas forcément avoir envie de s’amuser. Je te fais confiance pour susciter leur intérêt, termina-t-il en faisant un clin d’œil malicieux. Accroches-toi.

Il se releva et scruta l’horizon, prêt à partir. Ses yeux se fermèrent quelques secondes. Il s’imagina soudainement ce qu’une femme humaine ayant le même but que Zylphia donnerait. Pour rajouter une dose d’incrédulité, il se l’imagina extrêmement possessive, voulant être le seul existant aux yeux de son amant. Cela induirait certainement qu’elle aille d’homme en homme en répétant un cycle et sans jamais se remettre en question. Le rendu serait quelque chose de très caricaturale, mais rigolo. Il ricana tout seul avant de rouvrir les yeux. La gnomette serait certainement surprise de cette réaction soudaine. Le portait qu’il avait dressé comme analogie était certainement trop excessif. Le cycle imaginé pourrait d’ailleurs être canaliser dans une chanson d'un autre monde...



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Dim 14 Jan - 12:09



«Nuage en fête»


Lorsque Gaga repoussa l’invitation à faire des maths, Zylphia soupira, soulagée. En effet, les iso-morflés, les coupures de dingues et les tape-là-logies ne disaient rien à Zylphia, et ne l’attiraient pas vraiment. Ces noms barbares, on ne pouvait les donner qu’à des choses tout autant barbares ! Peut-être que si on les avait appelés « fleurs » ou « bonbons », ce serait mieux passé… mais rien n’était moins sûr. Ça restait des maths, dans le fond !

Quoi qu’il en fût, la petite fée était toute heureuse de voir son nouvel ami retrouver un peu de joie de vivre. L’idée d’une petite fête avait l’air de lui plaire, et il en était tout autant pour Zylphia. Elle aurait tout donné pour oublier ce triste nuage, inerte au-dessus de leurs têtes. Et, cette petite soirée improvisée lui semblait être la meilleure idée pour arriver à ses fins.

Mais Gaga avait raison, l’île ne semblait pas porter le gène du bonheur, et il allait falloir redoubler d’effort pour convaincre les habitants de se joindre à eux. La gnomette s’accrocha au prince alors qu’il se relevait, sans risquer de tomber. Et lorsqu’il se mit à rire pour rien, alors qu’elle réfléchissait à un plan d’attaque pour le soir, elle le regarda avec de grands yeux, sans comprendre. Elle imaginait que c’était l’excitation de la fête, qui le rendait euphorique. Au moins, s’il rigolait, c’était certainement qu’il était heureux : rien d’autre n’importait.

Zylphia déploya ses ailes pour devenir fée, et s’envola gaiement, papillonnant autour de Gaga, puis l’invita à la suivre vers la ville, d’un signe de la main… avant de réaliser qu’elle avait oublié le chemin qu’elle avait pris pour venir ici. Elle se remit à tourner autour du noble comme si de rien n’était, feignant d’attendre qu’il ouvre la marche. Si d’habitude cet oubli l’aurait complexée, l’excitation de l’instant était trop importante pour qu’elle s’en soucie. Tout ce qui revint dans sa tête blonde fut l’image de deux bonhommes, deux musiciens touristes sur l’île, qu’elle avait croisé en venant. Un certain Rango Djeinhardt et un Graphane Steppelli, ou quelque chose du genre : le premier était guitariste, et le deuxième, violoniste. Et d’après leurs dires, ils étaient accompagnés d’une petite troupe, des trompettistes, des saxophonistes, des percussionnistes : c’était plus que suffisant. Et puis, si l’envie lui venait, la fée pourrait se joindre à eux. Après tout, en tant qu’artiste, elle n’était pas si mauvaise ! Elle fit part de ses pensées à Gaga, lui expliquant tout pour le petit groupe de musique.

- S’ils veulent bien jouer de la musique avec nous, peut-être que les gens viendront écouter ! Et puis après, on peut demander à ceux qui le veulent d’apporter un petit truc, pour faire un buffet.

Elle imaginait déjà la musique résonner à travers toute l’île, et même chasser le nuage. Du moins, si elle ne le chassait pas physiquement, ils pourraient l’oublier le temps d’une soirée. Ou il danserait avec eux ! Ce pauvre nuage, là-haut, il devait se sentir bien seul ; c’était peut-être pour ça qu’il était si gris.

Puis, toute agitée qu’elle était, elle se mit à tourbillonner dans les airs, sans pouvoir s’arrêter de parler :

- C’est drôle, tu fais de l’orgue ? C’est bien comme un piano-trompette ? Enfin avec plein de trompettes quoi. C’est drôle, parce que ça fait pas du tout un bruit de trompette ! Une fois j’en ai vu un, je sais plus où. Ça fait un peu peur. Toi aussi, tu fais un peu peur. Enfin non, tu fais pas peur, mais t’es trop bizarre ! Mais je t’aime bien quand même, t’en fais pas ! Ça te va bien, de faire de l’orgue, c’est ce que je veux dire. Moi, je fais du violon, je te l’ai dit ? Je sais plus si je te l’ai dit ou pas, mais je fais du violon depuis que je suis toute petite, j’adore ça ! Il faut qu’on se dépêche d’aller en ville, le temps de tout préparer, il faudra du temps !


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Maths moi ça !
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Aggaddon observa la petit gnomette voler autour de lui avec de magnifiques ailes. Elle avait réellement l’air d’une fée sous cette forme. C’était charmant pour le Médixès inhabituelle de cette journée originale. Voyant que Zylphia voulait y allait, alors qu’elle semblait ne plus savoir comment retourner en ville, il entama la marche. Le mathématicien écouta la jeune demoiselle.

-En effet, on pourrait leur demander de faire la musique de cette petite fête. Proposer aux gens d’apporter chacun quelque chose est aussi une bonne idée pour plus les impliquer dans l’organisation.

Marchant tranquillement vers la ville, il la regarda partir dans un monologue. Cela le fit à nouveau rire.

-Oui un piano-trompette ! Je t’aime bien aussi Zylphia. Le violon est un instrument que j’apprécie. Peut-être pourras-tu m’apprendre à en faire. Pour ce qui est de la fête, j’ai bon espoir. Si tout le monde met la main à la pâte ça peut être très rapide. C’est faire le tour des maisons qui va prendre du temps.

Il voulut lui proposé de faire la course. Néanmoins, il avait peur qu’elle se perde en route préféra la mener jusqu’au centre du village.

-Alors je m’occupe des commerçants et toi des habitants. Tu pense pouvoir retrouver les musiciens ? Sinon je peux m’en charger également vu qu’il y a moins de marchands et aubergistes que de maisons.

Si la gnomette approuvait il partirait alors pour pénétrer un à un les commerces et proposer de participer à ces festivités improvisés en échange d’une somme d’argent rondelette couvrant les dépenses. Il fallait la jouer fine car certains restaurateur bourru ou tenancier restaient sur leur garde, ayant peur de ne pas être payé au final. Aggaddon les rassura facilement en balançant devant leurs yeux une petite bourse. En fonction de la réponse de Zylphia, il pourrait ensuite partir à la recherche des musiciens qui eux se laisseraient convaincre plus facilement, l’envie de jouer pour tout ces gens et de s’amuser étant présente naturellement chez cette bande de joyeux lurons.

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Dim 14 Jan - 19:25



«Nuage en fête»


- Ça marche ! acquiesça Zylphia dès que Gaga eut terminé sa proposition.

La gnomette, certainement la plus enchantée par cette fête, ne tenait plus en place. Aussitôt que l’affaire était acceptée, elle s’envola à toute vitesse vers une direction au hasard. A l’époque, la maîtrise de son fruit du démon était toute relative, et sa course fut bien vite arrêtée par un tronc qui s’était planté sur son chemin. Son corps s’aplatit contre l’arbre, et coula délicatement jusqu’au sol.

- Ouch…

Mais le bonheur était trop grand pour se soucier de petits bobos ! Elle retrouva du poil de la bête en un clin d’œil, et cette fois-ci, suivit le rythme de Gaga aussi bien qu’elle le pouvait. Tout en elle allait à une vitesse folle, de ses cellules à ses organes, de ses organes à ses membres, de ses membres à elle tout entier. Ainsi, dès qu’ils furent en ville, les deux se séparèrent pour s’engager chacun à sa propre tâche. La fée n’avait pas penser à proposer un point de rendez-vous à Gaga, mais de toute manière, la ville n’était pas gigantesque, et la fête se déroulerait certainement sur la Grande Place.

Ainsi, la gnomette s’envola vers les avenues résidentes pour se faire une vue d’ensemble. Bien vite, elle réalisa que le porte à porte n’en finirait pas, et ne serait pas très motivant non plus. Il fallait s’y prendre comme pour les cirques. Elle, ça lui donnait toujours envie, quand les crieurs des cirques faisaient leurs annonces, promettant acrobates, danseuses et clowns. Même si la soirée qui arrivait ne serait pas aussi extraordinaire pour elle, elle devait essayer. Eux, sur cette île, ils n’avaient pas l’air d’avoir l’habitude de s’amuser. Si on pouvait leur redonner un peu de couleurs, le temps d’une soirée, il fallait tout donner.

La voix de Zylphia ne portait pas assez. Elle décida de se poser sur un arbre, et avec la plus grande délicatesse dont elle pouvait faire preuve, attrapa une feuille un peu vieillotte et l’arracha à l’arbre. Elle grimaça, comme si c’était à elle qu’on avait arraché un petit bout de peau morte, et tapota le vieil être :

- Désolée, mais merci ! Tu verras, ce soir, ce sera super chouette !

Zylphia repartit vers le centre de la rue, alors que les branches de l’arbre, animées par le vent, semblaient lui souhaiter bonne chance. Elle enroula la feuille pour improviser un mégaphone et le brandit face à ses lèvres. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait dire, et surtout, sa timidité la rattrapa bien vite. Tout ce monde qui allait l’entendre, l’écouter même. Et si elle les dérangeait ? Non, non, il était hors de question qu’elle passe à côté de cette fête. Elle respira un coup, prit son courage à deux mains, avec le mégaphone, et inventa l’invitation :

- Ce sooooiiiiir ! Grande fête dans tout le village ! Tout le monde est invité ! Les plus jeunes et les plus vieux, tout le monde ! On fête… On fête…

On fête quoi ?

- On fête la vie, la joie, l’amour, Gaga, ce que vous voulez ! Et… Chacun peut participer en amenant un petit truc !


Loin d’être aussi convaincante que les grands commerciaux, Zylphia faisait de son mieux. Et, à première vue, elle ne laissait pas indifférente tous les passants. Ainsi, elle déambula à travers les rues, prenant de plus en plus confiance en elle, prônant ô combien cette soirée s’annonçait merveilleuse. Dès que ses dires eurent attroupé quelques intéressés, elle leur demanda de l’aider, et chacun se mit à l’œuvre pour attirer les foules. Ainsi, une ou deux heures avant le début de la soirée, tous se préparaient en hâte alors que Zylphia se dirigeait vers la Grande Place.


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Lun 15 Jan - 20:30





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Alors qu’Aggaddon sortait d’une auberge, il vit Zylphia s’en donner à cœur joie pour motiver la population à se rassembler pour fêter en cœur… Euh… pour fêter en cœur. Elle semblait heureuse. La gnomette devait baigner dans la joie de la simplicité. Elle était tellement embarquée par sa mise en scène qu’elle ne remarquait certainement pas le Médixès. S’avançant pour se diriger vers un commerce situé non loin de là, il entendit des voix provenant d’une ruelle. Il tenta alors de s’approcher discrètement de l’homme parlant à ses amis.

-Vous avez entendu les gars ? Une fête ce soir avec toute la ville qui est invité. C’est l’occasion de s’introduire chez les gens et voler quelques trucs, lança une voix grave, mais semblant féminine.

-Ouai, ouai ! répondit l’autre en se frottant les mains.

-Ensuite on ira foutre le bordel. Ça leur apprendra à s’amuser à ces misérables salopiauds, lança la première en ricanant.

-Je vous dérange ? demanda le mathématicien caché dans les ombres.

Le second qui s’était impatienté de voler les habitants tenta de s’enfuir, mais la lame en acier de la rapière d’Aggaddon lui trancha la gorge pendant sa course. La silhouette du savant se dessina dans les yeux du malotru. En effet, la ruelle ayant beau être plongé dans un noir quasi parfait, le peu de lumière existante provenant de l’avenue permettait de repérer l’obstacle entre le hors la loi et la rue.



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Aktala Ruouhao

-Que faites-vous à nous espionner ? Qu’est ce que ces chiens ont encore fait pour nous envoyer des hommes prêts à tuer les quelques voleurs que nous avons recruté ?

-De quoi parlez-vous ? Et puis pourquoi vouloir gâcher leur joie en interrompant les festivités ?

-Les habitants de ce village ont harcelé ma tribu nuits et jours pendant cinq ans ! Notre peuple avait tout perdu et était venu ici en quête d’acceptation, mais notre peau colorée ne nous a valu que la discrimination de la part de ces albinos jaloux. On n’y pouvait rien nous ! Ils nous ont tout mis sur le dos !
commença à beugler la jeune femme, attirant ainsi l’attention de quelque passants qui n’osèrent s’approcher de la ruelle obscur. Les miens sont morts à petit feu de la déprime et de la maladie… Moi et mes sœurs avons juré de nous venger de ces hommes à la peau blanche et leur en faire baver autant qu’ils nous ont fait souffert !

Si elle disait vrai, l’opinion du Médixès sur les habitants changeraient, mais il n’allait pas gâcher le plaisir de Zylphia pour satisfaire la quête de vengeance d’une jeune demoiselle qui perpétuerait le cycle du chaos à cause d’une liberté non mérité. Aggaddon retrouva ainsi en cette heure un peu de son pragmatisme habituel.

-Vous me voyez désolé, mais même si vos motivations sont justifiés, je ne peux vous laisser faire.

Il donna un coup d’estoc qui vint se planter dans le mur. Il était tout sauf aisé de combattre dans le noir complet. Se sentant menacer, la demoiselle abattit son tomahawk dans le vide. Le sifflement de l’air permit au mathématicien de repérer sa position et il lui donna un coup de pied en plein visage. Lui qui se déplaçait agilement en temps normal ne pouvait que voir ses possibilités restreintes dans un endroit où il en parvenait pas à distinguer son environnement dans le but d’enchaîner les acrobaties. Par hasard, leurs deux armes se percutèrent et commença un affrontement de force qu’Aggaddon perdit rapidement. Il savait parfaitement répartir sa force grâce à la maîtrise de son poids. Se concentrant donc sur la finesse, il n’avait pas une musculature très développée en termes de force même si au cours de ses acrobaties il utilisait ses poings et ses pieds pour frapper l’ennemi en plus de sa lame. Sa souplesse lui permit cependant de tenter se relever rapidement en partant en roulade arrière. Un « bonk » résonna. Le Médixès s’adapta donc. Étant dans une position proche de la chandelle, mais avec les pieds contre la paroi derrière sa tête, il pausa les plantes de ces derniers dessus pour prendre appui et donc monter son buste vers le haut, les jambes pliés. De là, il se permit un saut qui lui permit de passer au-dessus de son adversaire dont le tomahawk se planta dans le sol globalement à l’endroit où se trouvait l’acrobate peu avant. Elle fit vote face, mais son poigné alla à la rencontre de la lame du savant. La douleur fut intense et brève. L’acier avait pénétré jusqu’à l’os. Aggaddon, qui n’avait donc pas vu ce qu’il se passait, se contentant de prendre une position de parade, entendit son adversaire s’éloigner et ressortir de la ruelle en tenant sa blessure. Il arriva à son tour, mais elle avait déjà disparu, les passants pestant sur la chance qu’elle avait d’avoir une couleur de peau foncé.


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Mer 17 Jan - 15:40



«Anniversaire surprise»


Cela faisait au moins… cinq minutes, qu’Aggaddon aurait dû arriver. Au bout d’une minute et quarante-huit secondes environ, Zylphia s’était mise dans tous ses états. Impossible de commencer la fête sans lui ! Il fallait faire un discours, expliquer la raison de la fête, rendre des comptes à toutes ces personnes qui s’étaient déplacés pour leur bon plaisir. Quelle idée, cette fête ! Impossible de faire machine arrière. Plusieurs villageois s’étaient déjà déplacés jusqu’à elle pour en savoir un peu plus, au sujet de cette soirée. Qu’est-ce qu’on attendait pour commencer ? Où étaient toutes les gourmandises promises ? Pourquoi personne ne dansait, ne chantait ?

La gnomette se faisait un sang d’encre. Et s’il avait abandonné, s’il s’était enfui sans laisser son reste ? Il l’avait laissée toute seule, elle, et avec ou sans reste la gnomette demeurait incapable d’émettre le moindre son face à tous ces gens. Quand elle les avait invités, tous, c’était différent. Elle n’avait pas vraiment eu l’impression de s’adresser à eux. Là, elle était en face. Leurs regards se croisaient sans arrêt, c’était insupportable. Alors, lorsqu’une nouvelle question venait grogner dans ses oreilles, Zylphia se contentait de sourire en acquiesçant, sans savoir que répondre. Parfois, un murmure parvenait aux frontières de ses lèvres, et seuls ceux de la première rangée pouvait, avec une bonne oreille, en décrypter le sens : « Désolée, désolée… Chausson aux pommes ! ». Puis elle rougit : « Chausson aux pommes ? ». Elle remua la tête, comme pour sortir l’image du gâteau de ses pensées. Et son ventre gargouillait. Qu’est-ce qu’il faisait, Gaga ?

Sixième minute. Les musiciens avaient eu vent de la petite fête qui se préparait, et on leur avait aussi dit qu’ils seraient les bienvenus pour faire l’animation, s’ils voulaient. Evidemment, qu’ils voulaient ! Toujours armés de leurs instruments, les soldats de l’art ne se firent pas attendre. Moins que Gaga, dont les six minutes trente-neuf de retard commençaient à se faire pesantes.

Au bout de la septième minute, enfin, le prince montra le bout de son nez, comme si de rien n’était. Zylphia fusa vers lui et s’envola juste en face de sa tête, contre laquelle elle se cogna, s’il ne l’évitait pas. Mais une fois l’incident passé, la petite fée vola toute excitée, raconta à Gaga combien elle s’inquiétait, et qu’il avait de la chance qu’ils ne soient pas mariés, parce que jamais elle ne laisserait son mari avoir autant de retard. L’Homme de ses rêves, il était ponctuel. Mais lui, il ne l’était pas. Ni ponctuel, ni l’Homme de ses rêves. Enfin, de toute façon, elle ne savait pas lire l’heure, mais elle était arrivée avant lui, donc en toute logique, il était en retard. Non ?

Zylphia reprit son souffle et s’excusa.

- J’ai eu un peu peur, pardon ! Mais les gens veulent un discours ! Vas-y, toi !

Elle s’envola derrière le prince tout juste arrivé, sans lui demander de justifier son retard, et tenta aussi bien que possible de le pousser vers ce qui semblait être une scène, devant les artistes déjà en place. D’ailleurs, ces derniers, en remarquant l’arrivée du prince, commencèrent à jouer en cœur.


Et Zylphia, retrouvant soudainement l’inspiration, cria cette explication, qui vola gaiment au-dessus des notes dansantes de Rango, Graphane et leurs amis :

- C’est son anniversaire ! C’est l’anniversaire du prince Gaga !

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Maths moi ça !
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Aggaddon arriva sur la place après avoir terminer de convaincre un marchand de confiseries de se joindre à la fête. C’est alors qu’il vit quelque chose foncer droit sur lui. Levant un sourcil il tenta de reconnaître ce que c’était. C’est alors que Zylphia percuta son visage, le faisant tomber comme s’il avait glissé sur une peau de banane. Grâce à son agilité, à peine ses fesses eurent-elles le temps d’entrer en contact avec le sol qu’il posa sa main derrière lui pour ensuite envoyer son pied droit, puis le gauche, et se relever immédiatement. Il toussota en essayant de garder un air sérieux et en regardant la petit gnomette voler autour de lui.

-J’ai eu un petit contret… Un discours ?! s’écria-t-il en réalisant ce qu’elle venait de dire.

Elle le poussa sur scène, troublant le Médixès qui toussota. Il s’étouffa presque en entendant Zylphia rétorquer qu’il s’agissait de son anniversaire. Quelle était cette diablerie ?! Bon, au moins il y avait peu de chance que cela s’ébruite. Il s’approcha pour dire quelques mots afin de lancer les festivités. Il se concentra, faisant résonner une musique cérémonielle dans son palais mentale.




-Mesdames, messieurs, habitants de cette île… Je suis heureux de vous accueillir pour cet événement singulier. Sachez que c’est un grand bonheur pour moi de vous rassembler pour fêter communément mon… anniversaire. Je remercie chacun d’entre vous pour sa présence, les marchands et restaurateurs actuellement entrain de travailler avec toute leur énergie pour sublimer ces instants et que vous puissiez être comblé. En ces jours sombres, nous pouvons nous reposer les uns sur les autres et traverser toutes les épreuves en demeurant uni. Chantez, festoyez, hurlez votre amour pour la vie dans la gaieté et la bonne humeur. Cette île a beau être plongé dans le noir, c’est un autre astre que le Soleil qui illuminera durant cette nuit ces terres : la joie d’être ensemble. Au fond de chacun de vous se trouve une partie de la lumière qui réchauffe le cœur de sa famille, de ses voisins, de ses concitoyens. Réunissez-vous régulièrement, par de pareilles occasions ou sans aucune raison, et plongez-vous dans des soirées mémorables dont tout le monde pourra en reparler en rigolant et dire à quel point on s’est amusé. IL NE TIENT QU’À VOUS QUE VOTRE LUMIÈRE ÉBLOUISSE CE CIEL !!! lança-t-il finalement en levant un verre vers le firmament.



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