Feuille de personnage Niveau: (46/75) Expériences: (91/750) Berrys: 70.569.000 B
Dim 18 Fév - 13:13
Rappel de l'intitulé :
Nom de la Mission : Le Poker Flottant Nombre de Personnages : Deux
Descriptif : Carl Bohatham est un pirate célèbre, primé à 40 millions de berrys, dont la renommée vient plutôt du don véritable qu'il a au poker. Il est le capitaine d'un bateau immense où se trouve un casino : beaucoup de membres de la pègre ou de forbans s'y joignent pour des parties endiablées, aux mises quelquefois astronomiques. D'une manière ou d'une autre, vous vous trouvez embrigadés dans l'un de ses tournois... Comme joueurs ou comme spectateurs. Précision : Le tournois opposera une dizaine des meilleurs joueurs du casino. La mise de départ est d'un million de berrys et le gain total maximal, donc, d'une quinzaine de millions de berrys. Le problème, c'est que Carl Bohatham triche... Et qu'il n'est pas le seul ! Récompense : En fonction du déroulement de la mission, jusqu'à 15 millions de berrys, ainsi qu'un jeu de poker complet, table inclue.
Faites vos jeux !
Ouvrant doucement les yeux, Heziel s'extirpa d'un sommeil qui lui avait jusque là été salvateur. Se redressant de sa couchette, il s'étira quelques instants avant de bailler, puis jeta un regard circulaire autour de lui. Ses camarades dormaient encore. Les ronflements exagérés du Valentine D. berçaient comme d'habitude la grande bâtisse navale dans laquelle nos forbans avaient élu domicile, tandis que quelques bruits lui parvenaient de ses autres compagnons. Il se leva, fit quelques pas en direction de la sortie des chambrées, pour finalement sortir sur le pont. Il faisait encore nuit, mais pour une raison étrange, il n'avait pas sommeil : sa tête était même légère comme du coton et il n'avait pas l'impression d'être réellement fatigué. Inspirant l'air du bord de mer, observant les quais auxquels l'équipage avait choisi d'accoster et la petite ville endormie au delà, le brun se retourna finalement pour tomber sur un de ses camarades : Tony, qui se trouvait presque à ses côtés.
- Oh, salut Tony. Pas sommeil non plus ?
Le grand forgeron secoua négativement la tête, sans pour autant que cette réaction minimaliste ne fut gênante pour le pugiliste. En réalité, il n'avait même pas été surpris par son arrivée, malgré la proximité qui aurait pu largement le surprendre. Il offrit un sourire assez doux à son comparse avant de tourner à nouveau la tête vers l'océan, puis vers les ruelles vides et silencieuses de la cité qui leur servait de port. C'est alors qu'il vit une silhouette se déplacer, rapidement et sans un bruit, entre les pavés de la cité portuaire : l'individu se figea lorsqu'il porta son regard sur lui, comme si il avait senti le contact de ses yeux sur sa personne, avant de se tourner. Un sourire mesquin fut tout ce que le second de l'équipage fut capable d'apercevoir alors, sous une capuche qui cachait les traits de son porteur. Ce dernier semblait porter quelque chose sous sa longue cape... quelque chose d'assez gros sans pour autant être d'une difficulté faramineuse à transporter pour un homme normal. L'ombre tendit son bras, conservant son rictus peu engageant, écartant le pan frontal de son ample habit et dévoilant ainsi son colis. Colis qui n'était autre que...
- ... Pumori ?!
Ni une ni deux, l'inconnu disparu dans les méandres de la ville alors que le cuistancier se saisissait du poignet de son compère pour le tirer vers lui, sautant du navire au passage, lui intimant de se dépêcher. Il ne savait pas qui était cette personne, ni pourquoi elle tentait de s'en prendre au mousse de l'équipage... tout cela semblait bien surréaliste ! Comment avait-elle seulement pu s'introduire sur le navire ? À moins que sa présence fugace ne fut la cause du réveil du grand blond et du maître-queux ? Haletant, traînant toujours Tony derrière lui -sans pour autant se formaliser de son pas traînant fort étrange, ce qui était une bizarrerie en soi- il lui sembla courir toute une éternité dans un dédale sans fin de rues, de passages étriqués, d'escaliers étranges entre les bâtiments. Il ne se fatiguait cependant pas et même si il ne voyait plus l'endroit où le kidnappeur était parti, il savait d'instinct vers où se diriger.
Cette course folle les amena finalement à nouveau sur des quais. Il ignorait si il avait fait le tour de l'île, si il était revenu à son point de départ, si il s'agissait d'un autre port : en vérité, cette pensée ne lui effleura étrangement même pas l'esprit. L'individu étrange ricana dans la distance avant de s'engouffrer sur un navire d'une taille exceptionnelle. Sans y réfléchir, le Coffe s'y élança à son tour, en traînant toujours son camarade. Alors même qu'il accédait à la rampe permettant de rejoindre le pont de ce galion massif, sa vision commença à devenir floue. Ses sensations devinrent distordues, le décor sembla pencher en avant, puis en arrière, sans pour autant que la gravité ne le rattrape. Le martialiste eut le temps de faire quelques pas sur le pont propre et lustré du navire titanesque, avant de finalement s'évanouir d'un coup d'un seul, alors qu'une voix irréelle retentissait dans l'air...
- Et AmUseZ vOuS BiEn ... AhAHaHahAHaHAhahAhA !
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- 'Core cinq minutes, maman...
Se retournant et se prélassant sur le bois dur, le cuisinier à moitié dans le gaz avait été réveillé par le chant désagréable d'une mouette volant au dessus de la partie navale de la ville. Au dehors, des bruits nombreux montraient que certaines personnes s'affairaient déjà à faire vivre le commerce local. Autour de lui également, certains reniflements amusés et des paroles dont il ne captait pas totalement le sens indiquaient la proximité relativement effarante de nombreux individus... en l'occurrence, un groupe d'hommes en arme, vêtus à la façon d'un service de sécurité de haut prestige, qui l'observaient au travers de leurs lunettes de soleil noires comme la plus noire des nuits.
- C'est un clochard ?
- Mais non, abruti ! Ce type est primé à soixante-quinze-millions de berrys ! Après, ce qu'il fout là, j'en ai aucune idée...
- Soixante-quinze-millions ?!
Jetant un coup d'oeil à l'avis de recherche que lui tendait son collègue, l'homme au crâne rasé et à la légère moustache sembla dans un premier temps désarçonné par la nouvelle avant de s'esclaffer largement : ça, ça risquait fortement de plaire à son boss. Avec une prime pareille sur la tête, il y avait toujours moyen de tirer un profit juteux... une rançon ? Une livraison pure et simple au marché noir, qui se chargerait de le remettre à la Marine ? Pourquoi pas même passer par un intermédiaire sous son influence pour récupérer tous les gains ? Connaissant le patron, il aurait sans doute une petite idée en tête concernant ce mec qui ne payait pas de mine. C'était bizarre de l'imaginer primé à ce point, en le voyant barloquer contre le plancher de la sorte.
- Et le grand costaud ?
- On trouvera bien... si il est en compagnie de l'autre, il doivent être de mèche. Sa tête me dit quelque chose, d'ailleurs...
Oui... Tony se trouvait là également, allongé sur le bois sec, lui aussi plongé dans une léthargie relativement fameuse qui ne tarderait pas à s'estomper pour les deux membres de l'équipage du Borgne. L'explication ? Ils l'auraient sans doute plus tard... en tout cas, ce qui était certain, c'est que la dernière fois que le cuisinier avait été conscient, c'était lorsqu'il était parti se coucher la veille.
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"Are you a man... or a monster ?"
Heziel Coffe
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Dim 18 Fév - 15:07
Le Poker Flottant
Réveil Difficile
Tony se réveilla plus vite et plus clairement qu'il ne l'avait jamais fait de toute sa vie, aussi frais qu'on puisse l'être. Il avait cru voir entendre une voix, comme un imperceptible souffle d'air, lui murmurer quelque chose d'important. Un curieux bourdonnement à l'arrière-plan de son cerveau, comme une mouche empêtrée dans les rideaux, le dérangeait sans qu'il ne parvienne à en identifier la source, la raison, ou même la simple nature de cette nuisance. Il se gratta la nuque, et l'oublia aussitôt. Souplement , il se releva, enjamba ou esquiva les corps endormis de ses camarades encore endormis qui ronquaient à qui mieux-mieux, doucement bercés par le roulis du navire amarré dans cet énième port sans nom auquel l'équipage avait accosté. Devant le bastingage, une silhouette se découpait dans la lumière mauve du ciel nocturne : c'était Heziel, éveillé lui aussi, qui prenait un bol d'air frais. Cela sembla le plus naturel du monde au forgeron qui interpella doucement son comparse.
"Hoy Heziel ! Toi non plus tu dors pas ?"
Son camarade se contenta de lui sourire avant de reporter son attention sur le port endormi, mais le grand blond crut entendre la réponse du cuistot malgré tout. L'avait-il imaginée ? Difficile à dire... Mais à peine se fut-il posé cette question que son compagnon de voyage lui agrippa fermement le poignet, un air effrayé sur le visage, en lui désignant du doigt les quais plongés dans la pénombre. Tony aperçut aussitôt une grande silhouette encapuchonnée, une ombre dans le noir, qui longeait les murs, se fondant presque dans le décor, et dont le seul élément distinctif fut un bref sourire malsain. L'apparition fantomatique se figea un instant en croisant le regard du grand blond, puis disparu à travers au détour d'un grand bâtiment, emportant dans ses bras quelque chose que Tony n'avait pas bien vu, mais qu'il estimait être d'une importance capitale. Aussitôt, Heziel l'entraîna dans une cavalcade folle à travers le dédale des rues mal éclairées, le traînant à la seule force de son bras comme si Tony, flottant derrière lui au gré du vent, n'était qu'un ballon de baudruche. Les images étaient floues devant ses yeux bleus, et le vent sifflaient à ses oreilles, couvrant tout juste un rire étrange, imperceptible, venant de tous côtés comme si les murs eux mêmes se riaient de l'effort futile des forbans. Mais Tony restait incapable de bouger le moindre muscle, comme si l'intégralité de son corps avait été rempli de métal fondu qui s'était solidifié. Une impression de danger immédiat grandissait dans son ventre, jusqu'à devenir la plus pure expression d'une terreur sans nom.
"Hez... Attends..."
La sensation d'engourdissement se propagea jusqu'à sa langue, son palais et sa mâchoire, à mesure qu'un Heziel sourd à ses paroles les traînait jusqu'à un immense navire inconnu dans lequel ils s'engouffrèrent à fond de train. Arrivés sur le pont, le cuisinier s'écroula subitement. Sitôt, le Stronghold retrouva la maîtrise de son corps, juste à temps pour tendre les mains devant lui et l'empêcher de s'écrouler sur le plancher. La douleur se propagea plus loin que d'ordinaire dans ses membres, puis une pression inqualifiable lui compressa le crâne. Une voix déformée résonna dans l'air, venant de partout à la fois...
- Et AmUseZ vOuS BiEn ... AhAHaHahAHaHAhahAhA !
Puis ce fut le noir.
Ce fut le bruit ambiant qui l'éveilla . Le cri strident des mouettes couplé à la cohue ambiante d'un port en activité tirèrent Tony de la léthargie modèle géant dans laquelle il était enfoncé jusqu'au subconscient. Bavant contre un plancher dont le goût ne lui était pas familier, le forgeron avait un mal de crâne carabiné, doublé d'une paire de bleus dont il sentait le tiraillement un peu partout sur son corps immense et courbaturé... Ainsi que dans ses bras et la paume de ses mains. Là où il était tombé dans ...
"C'était un rêve ??"
La voix rauque et pâteuse comme après un lendemain de cuite, le pugiliste encore dans le gaz avait dit cela plus pour lui-même que pour qui que ce soit d'autre, frottant ses yeux ensuqués et son crâne endolori. C'est alors qu'il remarqua que Heziel se trouvait là lui aussi, allongé à même le sol. Les surplombant, deux types les regardaient en se grattant la moustache. La vision encore floue, se releva gauchement, faisant craquer sa colonne vertébrale avant d'apostropher les deux gugusses.
"Hoy ! Vous êtes qui ? On est où, là ?"
Un modèle de concision, à défaut de politesse. En même temps, de tous les réveils étranges qu'il avait connu, celui-ci était bien le seul à ne pas être dût à l'alcool, et ça le mettait de mauvais poil.
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Heziel Coffe
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Mar 20 Fév - 10:41
Faites vos jeux !
- Grmbllmfff... Tony ?
Se réveillant difficilement, atteint d'une migraine comme pas possible, le corps lourd et les paupières encore relativement closes, le brun n'avait reconnu son camarade qu'au timbre de sa voix qui n'était pas le plus commun qu'il eut entendu. Portant les poings à ses orbites, il frotta vigoureusement, dans le même bruit qu'un laveur de vitre nettoyant énergiquement les fenêtres d'une bâtisses. Nom de dieu, ce que sa tête lui tournait... il avait presque l'impression d'avoir la gueule de bois, à ceci près qu'il n'avait en aucun cas bu la veille. Il avait rarement connu un réveil aussi compliqué et... le ciel bleu qui se présenta à lui lorsqu'il regarda vers le haut. Mais... mais... où était le plafond de sa chambre, d'abord ?
- Heu...
Se retournant et se prélassant sur le bois dur, le cuisinier à moitié dans le gaz avait été réveillé par le chant désagréable d'une mouette volant au dessus de la partie navale de la ville. Au dehors, des bruits nombreux montraient que certaines personnes s'affairaient déjà à faire vivre le commerce local. Autour de lui également, certains reniflements amusés et des paroles dont il ne captait pas totalement le sens indiquaient la proximité relativement effarante de nombreux individus... en l'occurrence, un groupe d'hommes en arme, vêtus à la façon d'un service de sécurité de haut prestige, qui l'observaient au travers de leurs lunettes de soleil noires comme la plus noire des nuits.
- Ah, il émerge.
- Toi, va chercher le patron.
Un troisième homme en smoking acquiesca silencieusement avant de se s'éloigner du groupe improvisé, se rapprochant du centre de l'énorme navire pour entrer à l'intérieur de ce dernier par une porte hublot de grande taille. Sous bien des aspects, ce bâtiment naval ressemblait d'ailleurs plus à un véritable paquebot qu'à autre chose. Tandis que le brun se relevait en se frottant la tête, les souvenirs de son rêve étrange -ou plutôt de son cauchemar- se faisant plus nets, il constata effectivement la présence de son ami non loin de lui. Le grand forgeron incassable avait l'air tout aussi paumé que lui, en témoignaient ses questions précédentes.
- Bien le bonjour, messieurs. Vous êtes actuellement sur le navire de Carl Bohatham, le Holdem. Nous sommes ses employés.
Soupirant en faisant craquer son dos, Heziel réalisa qu'il venait sans doute de passer la nuit ici : ce qui l'inquiétait fortement, n'ayant absolument aucun autre souvenir que celui d'être allé se coucher dans son hamac avant de faire cet étrange songe. Oh, il se rappelait bien avoir trainé le grand gaillard derrière lui dans ce dernier, à la poursuite d'une ombre s'étant emparé du mousse de la bande... mais tout cela n'avait aucun sens. Et puis, le brun n'avait jamais été sujet au somnambulisme, alors pourquoi maintenant, pourquoi avec autant de précision ? C'était étrange. Il avait réellement l'impression de ne pas avoir été seul, durant son sommeil... les derniers mots de la voix mystérieuse lui revinrent et un il esquiva prestement la sensation de malaise qu'ils induisaient. Se tournant vers l'armoire à glace, écoutant d'une oreille les explications de l'agent de sécurité, il prit ensuite la parole.
- On a picolé hier, Tony ? J'en ai pas le souvenir, pourtant...
À dire vrai, cette question était rhétorique. Rien n'indiquait la moindre trace de consommation d'alcool sur eux. Ses sensations internes aussi bien que son apparence externe étaient plus proches de celle d'un mec tiré d'une phase de sommeil profond que d'un ivrogne se réveillant après une murge. Un air interrogatif sur le visage, le mormoilnien commença à réfléchir à plein régime, cherchant une explication logique à ce fatras... avait-il réellement été pris d'une crise de somnambulisme durant son songe ?
- Heu... qu'est-ce qu'on fait là, en fait ?
- À vous de nous le dire. Il semble que vous soyez montés à bord durant la nuit, sans permission préalable. Le boss risque de ne pas aimer ça..
Oula, c'est qu'ils étaient tendus ces mecs là... il n'était pas l'heure de se faire des ennemis pour rien. Là, tout de suite, le Coffe voulait juste retrouver la tranquillité de sa cuisine pour se remettre de cette aventure étrange et y réfléchir. Se grattant la tête, il se tourna vers les hommes habillés d'une façon un poil trop sérieuse pour lui, avec leurs lunettes de soleil et leurs habits repassés plus impeccablement que ceux d'un dragon céleste, avant d'effectuer une courte révérence.
- Vous direz à monsieur Bohatham que nous nous excusons de la gêne occasionnée, mon camarade et moi. Nous prenons congés, si ça ne vous dérange pas.
Il tourna ensuite les talons, cherchant des yeux la passerelle reliant le navire aux quais, avant de s'engager en sa direction sans plus de formalités. De là où il était, il ne voyait pas le Youthful Demon : sans doute le navire était-il amarré autre part, dans un coin hors de son champ de vision. Il leur suffirait de longer le port pour le retrouver. Ils ne semblaient pas avoir provoqué de cohue sur cet énorme galion et c'était tant mieux. Cependant, le brun ne remarqua pas l'étrange rictus de satisfaction des hommes qui ricanaient dans son dos. Ne s'en formalisant pas, il fit un nouveau pas, puis un pas de plus, puis un pas de plus... avant de se heurter à un mur invisible qui le sonna légèrement en le repoussant en arrière. Il tomba donc à la renverse avant de se réceptionner sur son postérieur, jurant tandis qu'il se frottait le nez. Il avait l'impression de s'être mangé une sacrée baffe.
- Les choses ne sont pas aussi simples... ne vous échinez pas à sortir par la force. Vous êtes venus sans invitation... vous allez devoir vous arranger avec le patron pour repartir.
Quelle était cette sorcellerie ?!
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Heziel Coffe
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Mer 21 Fév - 15:54
Le Poker Flottant
Mauvaise pioche
À travers la légère migraine qui enserrait son crâne, Tony perçut la voix enrouée du cuistot qui venait d'émerger lui aussi des limbes d'un sommeil visiblement aussi agité que fut celui du forgeron, suscitant une réaction des deux porte-flingue. Les deux gugusses venaient d'ignorer proprement le grand blond, ce qui le fit tiquer : le réveil du Coffe accaparait désormais toute leur attention... et ça, ça ne pouvait signifier qu'une seule chose : soit ils savaient qui ils avaient devant eux, soit ils avaient de gros doutes. Dans tous les cas, l'ambiance se tendit un brin, ce qui accentua le malaise qui brassait encore les entrailles de l'Enclume Ardente.
Carl Bohatam était donc leur hôte... Un nom qui lui disait vaguement quelque chose, sans qu'il parvienne à mettre le doigt dessus. Du coup, la question d'Heziel était tout à fait légitime, car cette situation était proprement surréaliste. Il se souvenait parfaitement du repas que l'équipage avait partagé, et personne n'avait bu... enfin, pour des pirates. Il se souvenait également être allé se coucher tôt, histoire de récupérer de sa longue journée de forge. Par acquis de conscience, Tony appliqua la vieille recette des nains qui se réveillaient après un blackout. Il se massa le ventre histoire de provoquer du remue-ménage dans ses viscères. Pas de régurgitation, pas de haut-le-cœur, pas de douleur. Il fit rouler sa tête de gauche et de droite comme pour s'échauffer les cervicales, puis fit craquer puissamment sa mâchoire avant de claquer sa langue tout en soufflant par le nez, histoire d'analyser le plus finement possible les effluves remontant de son estomac. Hélas, à part l'arôme typique d'un ventre vide et de l'habituelle haleine matinale qui écaillerait la peinture d'un vaisseau de guerre , rien n'indiquait une consommation excessive d'alcool. Deux trois chopines histoire de dire, mais considérant le gabarit du bestiau, autant dire qu'il était resté sobre..
Hélas, le constat était sans appel : l'alcool n'avait rien à voir avec leur présence ici. "Il me semble pas, non. Pour une fois... J'en ai connu des bitures, mais jamais je m'suis réveillé aussi frais... Ou alors quelqu'un nous aura fait boire un truc pas net pendant qu'on dormait. Je vois que ça... J'ai fait un rêve bizarre d'ailleurs..."
Il ne put s'empêcher de jeter un regard aussi suspicieux que dubitatif au cuistancier. Maintenant qu'il y pensait, c'était une sacrée coïncidence. Il rêvait d'Heziel, et il se réveillait en sa compagnie dans un endroit inconnu. Au moins, les deux pirates n'étaient pas enroulés l'un contre l'autre dans un tas de paille au fond d'une grange...
Il n'eut pas le temps d'y penser plus avant. Son comparse venait de demander aux deux cravatés s'ils avaient la moindre idée des raisons de la présence des deux forbans en ces lieux, ce à quoi ils répondirent non seulement par la négative, mais en plus en plaçant discrètement une menace à peine voilée : la colère de leur boss... Heziel réagit de la façon la plus sereine et logique qui soit, s'excusant en bonne et due forme avant de prendre la tangente. Tony lui emboîta illico le pas, faisant un petit signe d'adieu désolé au duo comique.
"Ouais voilà, on va faire ça. Sans rancune hein ? On lui paiera un coup à l'occase' ..."
Hélas, ils n'allèrent pas bien loin avant que l'univers décide de leur opposer une fin de non-recevoir cosmique, sous la forme d'une barrière invisible contre laquelle le cuistot se heurta durement, le faisant chuter si abruptement et soudainement que Tony n'eut pas même le temps de le retenir.
"Nani ?!?!"
Les yeux écarquillés par la surprise, le forgeron leva les poings, prêt à en découdre, scrutant les environs pour repérer le responsable de ce tour de passe-passe. C'est alors qu'il remarqua que les deux oiseaux de mauvais augure riaient sournoisement, ce qui lui fit froncer les sourcils. Pour être sûr de son coup, il lança son poing dans l'air... Et le regretta aussitôt, puisqu'il subit le même sort qu'Heziel... à ceci prêt qu'il eut l'impression que néant venait de lui coller un marron. Se retrouvant à terre à ses côtés, le bras engourdis et la tronche légèrement anesthésiée, il papillonna des yeux comme un faon venant de naître. Là dessus, les deux molosses lâchèrent un début d'explication. Les deux pirates échangèrent un bref regard. Ils n'eurent pas besoin d'échanger le moindre mot pour se comprendre : ça puait l'arnaque à plein nez.
Tony se remit sur ses jambes, aidant le brun à en faire de même avant de s'épousseter consciencieusement, plus pour retrouver une contenance que par réel souci d'hygiène.
"Bon... Demandé si gentiment... Je suppose qu'on a pas vraiment le choix sur ce coup là..."
En tout cas pour sa part, le forgeron ne se sentait pas de tester qui de lui ou de cette bulle étrange céderait en premier. Se retournant vers les deux zigs qui lui sortaient de plus en plus par les yeux, il leur afficha un sourire éclatant, à peine moins menaçant que celui d'un grand requin blanc après deux semaines de diète au fond d'un puits.
"Eh bien allons rencontrer ce monsieur Bohatam, alors."
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Heziel Coffe
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Mer 21 Fév - 19:57
Faites vos jeux !
- Bon, bah... allons-y.
Se frottant encore le pif, endolori par le choc, le brun secoua la tête en écoutant les dires du forgeron. Ce dernier ne semblait pas être plus enthousiaste que lui à cette idée, mais une chose était sûre : si jamais ils tentaient de les entourlouper ou de leur jouer un coup bas, les deux Dokugan se défendraient comme des lions... et si le cuisinier ne s'était pas donné pour l'heure la peine de passer à l'acte violemment, c'était principalement parce qu'il ignorait les capacités des gens dont ils étaient visiblement "prisonniers". Déjà, dresser cette barrière capable de le repousser et de faire reculer l'homme incassable demandait un certain niveau. Etait-ce l'oeuvre de ce fameux Carl Bohatham ? Bonne question. Peut-être que son haki lui aurait permis de passer au travers, mais il préférait garder ce genre d'atout secret dans la mesure du possible. Restait à voir ce que le propriétaire de ce luxueux navire aurait à leur dire, ainsi que les conditions qu'il émettrait pour leur donner l'accès. Même s'il n'avait aucune envie de s'attarder ici, le cuistot devait admettre que leur présence ici était certainement de leur fait. Ils devaient donc en assumer la responsabilité.
- Veuillez me suivre, s'il vous plait.
Prenant la suite de l'agent de sécurité, le Coffe se mit à marcher d'un pas relativement tranquille, analysant la situation dans laquelle ils se trouvaient. Ils étaient sur un bâtiment naval qu'ils ne connaissaient pas, appartenant à un certain homme qui avait visiblement une autorité relativement grande sur les lieux... après tout, il avait un système de sécurité et l'accès à son bateau était protégé par une étrange barricade invisible. Ces hommes n'avaient visiblement pas peur de se frotter à eux... ce qui impliquait une certaine confiance en leurs capacités, dont nos deux forbans n'avaient pour le moment aucune idée. Prudence était mère de sûreté. Le pire, c'est qu'Heziel avait laissé son Den Den Mushi personnel sur le Youthful Demon... il ignorait ce qu'il en était de l'artisan.
Se rapprochant de lui alors qu'ils pénétraient dans le navire, un grand escalier montant surplombé d'un tapis rouge les accueillant au sein de la structure, il garda son regard sur le chemin offert tout en prenant la parole à mi-voix pour que seul son ami l'entende.
- En parlant de rêve, j'en ai fait un très étrange aussi... ça parait fou, mais... j'ai l'impression que c'est lié à notre présence ici. Peut-être que-
- Tricheuse ! Tricheuse !
- Mais, Monsieur Zinner...! Le tournoi n'a même pas encore commencé !
- Laissez le donc divaguer.
Friedrich Zinner (Primé à 25.000.000 Berrys), Hannah Drop (Primée à 32.000.000 Berrys)
Alors qu'ils finissaient de monter l'escalier, débouchant sur une large salle de réception aux parures étincelantes et au mobilier sans doute affreusement cher, le mormoilnien fut interrompu dans son hypothèse par un éclat de voix qui couvrit bien vite son chuchotement. Interloqué, il tourna la tête vers sa droite, dans l'ombre de colonnades de marbre pur, y voyant un petit attroupement. Des hommes habillés en majordome ainsi que d'autres vêtus comme leur escorte semblaient s'affairer autour d'un vieillard aux traits courroucés, qui pointait de sa canne une véritable beauté fatale au regard aussi froid que l'hiver en North Blue. Tandis que la masse du personnel tentait de calmer l'altercation, les deux individus se toisaient avec un certain mépris.
- Pas besoin que ça ait commencé pour qu'elle triche ! Je le sais ! Je le sens !
- Vous devriez prendre un calmant, Friedrich. La colère, c'est mauvais pour votre coeur.
Sur ces mots, la rouquine s'écarta de la troupe pour se diriger dans la trajectoire des deux pirates, laissant ses formes pulpeuses et agréables rouler librement dans une robe de soirée qui semblait coûter aussi cher que leur caravelle.
- Madame Drop...
- Nous en reparlerons lorsque je vous aurai plumé, très cher. Vous me devrez alors des excuses.
Sur ces mots, elle passa devant le petit convoi, semblant s'arrêter quelques instants pour détailler les deux hommes avant de relever la tête d'une manière hautaine pour poursuivre sa route. Malgré le ton glacial de ses propos, de sa voix et de ses regards, on ne pouvait lui enlever ses charmes qui avaient déjà fait craquer de nombreux hommes... hommes qu'elle s'était sans aucun remord empressée de déposséder de leurs biens par des biais peu moraux, lorsqu'elle ne les assassinait pas. De son côté, le vieil homme congédia le personnel tendu autour de lui, disparaissant également dans les entrailles du navire. Un air inquiet régnait sur les visages : si ce genre de scène n'était pas rare entre invités, il n'en restait pas moins que le Bohatham refusait catégoriquement de voir l'un de ses hôtes partir à cause d'une dispute... aussi châtiait-il sévèrement ses hommes si cela venait à se produire.
- Par ici, messieurs.
Ce léger rappel eut pour effet de tirer le Coffe de sa réflexion. De la triche... plumer... des jeux d'argent ? L'endroit aurait rendu vert de jalousie un Yonkou. Il semblait cohérent que des joueurs avides de gains viennent passer du temps ici. En tout cas, des invités de marque. De ce point de vue, les deux forbans ne représentaient aucun intérêt pour Carl Bohatham : les Dokugan n'étaient pas connus pour faire dans l'épargne et ils n'avaient certainement pas le standing pour officier dans un endroit aussi huppé... à la limite, le doc' aurait eu sa place dans le coin, son smoking toujours impeccablement cintré. Cela étant, un homme aussi sombre que lui aurait fait un bien mauvais hôte d'accueil. Le pugiliste reprit la parole, toujours à voix basse.
- Garde l’œil ouvert. On a intérêt à comprendre ce qui se passe sur ce navire si on veut mettre toutes les chances de notre côté. On devra peut-être régler les choses... différemment.
Leurs pas les menèrent un escalier plus haut, devant une large porte à double battant en bois dans laquelle deux vitraux étaient enchâssés. Une belle oeuvre d'art, à n'en pas douter... rigide comme pas possible, le type chargé de les amener ici toqua à la porte d'un air sérieux et discipliné. Aucune réponse ne lui parvint dans un premier temps, mais il ne s'en formalisa pas. Finalement, alors que le brun s'apprêtait à soulever le ridicule de la situation, des paroles vinrent de l'intérieur, d'une voix raffinée mais forte.
- Oui ? Qu'y-a-t-il ? J'avais demandé à ne pas être dérangé.
- Excusez moi, Boss. Nous avons trouvé des intrus sur le navire. Comme la consigne l'exige, je vous les ai donc amenés.
- Heu, c'est peut-être un peu fort, comme mot, int-
- Des intrus ? Oh ! Entrez-donc !
La phrase fut ponctuée d'un rire léger, volatil comme le chant d'un oiseau... pas menaçant pour deux sous, en réalité. Affable, éventuellement ? En tout cas, lorsque l'agent poussa les portes et laissa le duo pénétrer à l'intérieur, ils y découvrirent une salle encore plus luxueuse que le reste.
Shu Wang, Carl Bohatham (Primé à 40.000.000 de berrys), Margaery
Au sol, un damier brillant ne montrant aucune trace d'usure renvoyait l'image du plafond dans sa propreté, soulignant la présence de trois chandeliers que le Stronghold reconnaîtrait indéniablement comme étant des chefs d’œuvres. Sur les côtés, plusieurs agents de sécurité se tenaient sans broncher, immobiles comme des statues mais bien alertes, laissant leurs ombres implacables être projetées sur le sol impeccable par la lueur solaire provenant des larges fenêtres ceignant l'endroit. Devant les deux boucaniers, une table basse et plusieurs sièges de luxe servaient de reposoirs à une demoiselle aux allures de garçonne, malgré une féminité apparente dans les traits, qui fumait tranquillement une cigarette dont l'odeur emplissait peu à peu l'air. Un peu plus loin, un bureau massif aux moulures splendides soutenait de nombreux documents, un très bel encrier ainsi qu'un plan de travail finement taillé dans le bois même. Assis sur une chaise à en faire rougir un dragon céleste, le prénommé Carl Bohatham accueillit l'arrivée des membres de l'équipage du Borgne par un claquement de main, tandis qu'à sa droite se tenait un homme qui se démarquait du reste des agents de sécurité par sa chevelure spécifique et la lance finement ouvragée qu'il tenait dans sa main gauche.
- Messieurs, bienvenue sur le Holdem ! Mon subordonné me dit que vous vous êtes introduits sur mon navire... est-ce la vérité ?
Il semblait presque peiné par cette nouvelle, comme si il avait voulu rencontrer les deux aventuriers marins dans d'autres circonstances. Ce qui ne faisait aucun sens pour le mormoilnien, qui n'avait pour sa part jamais entendu parler de ce type, en plus de ne pas être un grand fan de jeux d'argent... se raclant la gorge, faisant un pas vers l'avant, le brun fut surpris de voir le garde du corps privé de son interlocuteur se déplacer en même temps que lui, visiblement prêt à s'interposer.
- Du calme, Shu. Pas besoin d'être aussi tendu.
Sans un bruit, Shu reprit sa position initiale alors que le Coffe toussait, évitant de relever la réaction peu amène de l'homme armé. Après tout, ils étaient là pour défendre leur cas... il était donc totalement hors de propos de faire une scène tant qu'ils n'y étaient pas totalement obligés, pas vrai ? Il jeta un coup d'oeil à Tony avant de reprendre la parole, tentant de défendre leur cause.
- Monsieur Bohatham, je présume. Enchanté, je suis Heziel Coffe et voici Tony Stronghold. Nous nous sommes retrouvés par accident sur votre navire et... nous allions prendre congés, mais vos hommes nous ont accompagné jusqu'ici. Il y a très certainement méprise. À dire vrai, je ne sais pas plus que vous ce que nous faisons ici... mais en aucun cas avons nous tenté de nous infiltrer !
Le propriétaire des lieux sembla considérer l'explication avant qu'un sourire éclatant ne vienne se figer sur son visage.
- Tu vois, Margaery ? C'est comme dans le rêve de cette nuit... toi qui me prenais pour un ahuri !
- Je dois admettre que c'est troublant, Boss...
Une expression circonspecte figea les traits du cuisinier dans une certaine appréhension alors que Carl se levait de sa chaise, le regard de la demoiselle à laquelle il venait de causer se tournant vers les deux hommes avec un léger sourire. L'expression victorieuse de l'homme vêtu avec classe ne sembla pas se tarir alors qu'il contournait le meuble énorme, suivi de près par Shu Wang, pour venir se placer dans l'un des sièges de son petit salon improvisé. Faisant face aux deux loustics, il reprit la parole.
- Ces prémonitions me rebutaient, au début... mais je dois admettre qu'elles m'ont été profitables. Voilà qu'elles me disent que vous allez arriver, et vous voilà... sans invitation, comme prévu. C'est mal, vous savez.
- Mais... vous m'avez écouté ? Je vous ai dit que-
- Je n'ai pas fini de parler.
Claquant aussi sec qu'un élastique sur les fesses d'un nouveau né, la remontrance du primé eut raison de la véhémence de Heziel, abasourdi par un comportement pareil. Et puis, c'était quoi cette histoire de prémonitions ? De "rêve de cette nuit" ? Lui et le blond se retrouvaient à faire un songe plus qu'étrange et voilà que cet homme décrivait les mêmes symptômes ? Non mais qu'est-ce que c'était que cette histoire, à la fin ? Serrant les dents, se convainquant qu'il était préférable pour lui de ne plus moufter sans savoir si le forgepentier en ferait de même, le pugiliste écouta la suite du programme.
- Vous ne savez pas ce que vous faites là... la plus piètre excuse qui existe, à mon avis. Vous voyez, je n'aime pas qu'on touche à mes affaires et mon navire en fait partie. Aussi, sans invitation préalable, vous ne pourrez pas sortir d'ici tant que vous ne m'aurez pas rendu un petit service... Margaery, s'il te plait.
La demoiselle, bien qu'élégante visuellement, se redressa avec autant de grâce que le détenteur du Kachi Kachi no Mi après une journée de forge. Tirant une latte sur sa cigarette dont elle maintenant méthodiquement l’extrémité au dessus d'un petit cendrier jusque-là caché dans sa paume -ce qui expliquait en partie la propreté des lieux-, elle prit la suite tout naturellement.
- Le Boss organise souvent des tournois de poker sur son navire. Aujourd'hui est une occasion de ce genre. Une dizaine de participants devaient se rassembler pour jouer. Cependant, l'un d'eux manque à l'appel et on ne risque pas de le revoir.
Le mormoilnien resta relativement hagard devant cette explication, ne comprenant que lentement la suite logique d'une telle déclaration. Ce qui le préoccupait surtout, c'était de savoir que cette histoire avait quelque chose de louche depuis le départ... et que les personnages étranges croisés un peu plus tôt étaient sans doute liés à cette histoire de tournoi. Carl reprit, d'une voix avenante mais qui semblait trahir une certaine autorité. Sa demande ne souffrirait d'aucun refus, c'était certain.
- Felipe Lunzo. Pauvre de lui... capturé par la Marine au large de Holiday Island, après avoir trop fêté. C'est d'une tristesse... et ça me prive d'un joueur. Je déteste qu'on me prive d'un joueur.
Ses yeux étaient devenus plus perçants, sa voix plus menaçante. Cette phrase qu'il dirigeait sans aucun doute à sa propre personne semblait donner un avant-goût de ce qui pouvait se trouver dans les tréfonds de son âme : un homme rendu puissant par son opulence, qui ne savait composer avec aucun désagrément sans réagir de façon relativement violente. Il était à peu près certain que la capture de son "invité" ne le dérangeait pas le moins du monde d'un point de vue sentimental. Cela étant, la frustration causée par le changement de plan en découlant était palpable.
- L'un de vous deux le remplacera. Faites cela, et je vous laisserai partir... bien entendu, nous ne jouons pas à blanc.
Un sourire mesquin se tailla sur son visage alors que le Coffe réfléchissait à la situation. Il était complètement nul aux cartes... il avait tenté d'apprendre la belote, une fois, mais tous ces calculs lui montaient bien vite à la tête et il s'était rapidement lassé des différents schémas de jeu qui restaient les mêmes malgré quelques différences. La bataille l'ennuyait de par son caractère hasardeux, le tarot était du même acabit que la belote... alors le poker !
- Alors ?
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Jeu 22 Fév - 18:51
Le Poker Flottant
Entrée en lice
Alors que les deux pirates emboîtaient le pas à leur escorte, Tony profita de ne plus être dans le champs de vision de ses geôliers pour fouiller ses propres poches, histoire de faire l'inventaire ce qu'il avait sur lui. Que Heziel et lui aient fait une crise de somnambulisme, c'était une possibilité. Mais s'ils avaient été menés là par quelque volonté humaine, il était tout à fait envisageable que leurs ravisseurs en ait profité pour leur soustraire quelques objets de valeur au passage (après tout, à gredin, gredin et demi !). Avec un léger soupir de soulagement, le forgeron retrouva sa blague à tabac à sa place habituelle, bien logée au fond de la poche de son short, ainsi que sa bourse secrète contenant son argent de poche, cousue avec des agrafes en fer dans la doublure intérieur de sa veste au niveau de son cœur, qu'il lui suffit de soupeser pour s'assurer que le petit demi million de Berrys qu'elle contenait s'y trouvait toujours. Une vielle technique de nain, qui venait encore une fois de faire ses preuves : le pognon, ça reste à la pogne ! Malheureusement, son Den Den Mushi était resté au fond de l'atelier, sur l'établi qui contenait son attirail d'artisanat.
Aucun moyen d'appeler les collègues, donc...
Lorsqu'ils pénétrèrent finalement dans l'immense navire, Tony, les yeux en l'air, ne put réprimer un sifflement admiratif. La classe, entre autres, mais surtout le luxe, qui brillait dans chaque recoin. Dans l'éclat des lustres de cristal, dans la chaleur des boiseries, ou dans le velouté des tapisseries dont certaines (son odorat ne le trompa pas) étaient brodées au fil d'or. Ça puait littéralement le pognon à l'intérieur de ce navire où le faste le disputait à la démesure. Le bâtiment en lui-même, par sa seule taille, avait dût coûter une petite fortune à fabriquer. Le forgepentier fut tiré de ses pensées par son comparses qui commença à lui murmurer ses déductions et suppositions. Le doute s'accentua chez le forgeron lorsqu'il entendit le brun faire écho à cette histoire de rêve.
Mais comme d'habitude, la réflexion des deux pirates fut interrompu par une agitation impromptue. La voix sensuelle happa l'attention du forgeron comme un aimant, et lorsque son regard se posa sur la plantureuse rouquine superbement moulée dans sa robe de soirée dentelée, Tony (Glandil, de son patronyme) dût mobiliser toute sa volonté et sa force de caractère pour ne pas succomber au charme de la sirène qui passa près d'eux. La gorge sèche et les oreilles plus écarlate que le foyer d'une forge, le blondinet ne fut pas pas capable d'articuler le moindre son tandis que la belle passait près de lui avant de disparaître dans les entrailles du navire comme une biche disparaît dans les bois. Il fallut le tirer par la manche pour lui faire reprendre la marche, le ramenant à un présent nettement moins attrayant que le futur hypothétique qu'il avait put s'imaginer. Heureusement, le Coffe gardait le buste droit, la tête sur les épaules et, tandis qu'ils passaient devant un agent de sécurité qui gardait un regard froid sur l'écran de contrôle, le cuistot mis son ami en garde. Le Stroghold approuva d'un simple hochement de tête. C'était à peu près la conclusion à laquelle il était parvenu lui aussi. Entre la barrière étrange de tout à l'heure et le nombre de membre du personnel, tous armés et visiblement un minimum entraînés, une attaque frontale serait plus qu' hasardeuse, car leurs hôtes jouaient à domicile. Et puis, avec un peu de chance, le patron des lieux serait peut-être un homme sensé et plein d'empathie...
… Autant dire que le simple apparence de la pièce dans laquelle il entra suffit à le faire renoncer à cette éventualité. Rien que les chandeliers, des bronzes de maître dont le nombre d'exemplaires existant se comptait sur les doigts d'une main, valaient chacun le prix d'un navire de guerre. Les gardes, le luxe ornemental et vestimentaire de tout ce beau monde furent suffisants pour que le forgeron comprenne rapidement le genre de personne chez qui ils venaient de s'aventurer : des gens qui brassaient une quantité faramineuse d'argent plus ou moins sale, à travers le jeu. Carl Bohatam avait le regard froid et acéré de ceux qui calculent plus qu'ils ne ressentent, ainsi que le petit sourire des gens qui on confiance en leurs forces. Sa voix doucereuse était comme la caresse d'une lame, et c'est alors que Tony se remémora où il avait déjà vu ce visage : placardé sur le mur d'une taverne, encadré par un avis de recherche dont il ne se rappelait plus le montant rondelet. Et merde... Le forgeron se contenta de croiser les bras, acquiesçant subrepticement lorsque le cuistot s'avança pour plaider leur cause. Son regard s'attarda quelques instants sur le fer de la lance ouvragée du molosse en costard, qu'il reconnut instantanément : une Lóng Jiān Jiào , fabriquée par Xiaoquan, l'un des meilleurs forgeron sur East Blue. Rien que cela suffisait à identifier l'homme comme un combattant redoutable. Définitivement, ces gens sortaient du commun.
Tony tiqua une seconde fois lorsque le Bohatam mentionna qu'il avait lui aussi fait un rêve étrange cette nuit, une sorte de prémonition qui l'avait autant surpris qu'arrangé. Une fois, c'est des choses qui arrivent. Deux fois, c'est une coïncidence... Mais trois fois, c'est un plan. Mais qu'est ce que c'était que cette bouillabaisse à la fin??? Tony était à deux doigts de le questionner à ce sujet lorsqu'il fut devancé par Heziel, qui se fit rembarrer sèchement. Le forgeron n'avait jamais connu quelqu'un qui, après avoir parlé comme cela au cuisinier, possédait encore l'intégralité de sa dentition. Néanmoins, le calme qu'il parvint à garder fut d'une inspiration édifiante pour l'artisan, qui en fit de même. Mieux valait ménager ses effets, et attendre d'en savoir plus. Comme de bien entendu, le mafieux ne crût pas une seconde que les forbans ignoraient les raisons de leur présence ici et, comme il était de coutume dans le milieu, fit par l'intermédiaire d'une jeune femme dont la prestance était inversement proportionnelle à sa beauté, une offre que les pirates ne pouvaient pas refuser.
Participer à un tournoi de poker. Sérieusement.
Le ton glacial du chef de l'organisation vint confirmer le pressentiment du forgeron. Personne n'obtenais de telles richesse en faisant preuve de bonté et de clémence, encore moins en se contentant de ce qu'il avait. Ils manipulaient, régnaient en despotes, et chaque occasion était bonne pour exercer leur autorité sur autrui. Le forgeron ne put s'empêcher de se masser l'arrête du nez en grommelant dans sa barbe.
"Eh ben, nous v'la biens..."
Il savait déjà que son complice n'était pas du tout adepte des jeux de cartes. De tout l'équipage, c'était même un de ceux que cela intéressait le moins, et il le voyait mal faire remporter la moindre partie de poker, surtout contre des joueurs expérimentés venus tout spécialement pour l'occasion. Tony pour sa part, se débrouillait fort bien dans ce domaine. On ne passe pas plusieurs années à Dwarf Town sans participer au moins une fois à une partie du samedi soir à la taverne en sirotant une bonne bière au coin du feu. Si, les premiers temps, l'intégralité de son maigre salaire d'apprenti était systématiquement siphonnée, le grand blond avait bien vite appris à se battre aussi sur ce terrain là. Alors s'il fallait vraiment que l'un des deux y aille, la question ne se posait même pas. La tension montait légèrement alors que les deux pirates tardaient à répondre. Il ne faisait aucun doute qu'un refus franc et massif ne serait en aucun cas toléré, et déboucherait immanquablement sur un festival de violence. Alors que s'ils jouaient selon leurs règles, ils pouvaient se tirer de là sans faire de vagues, et même potentiellement avec un joli pactole soutiré à des gens de toute façon plus malhonnêtes qu'eux. La perspective était intéressante, compte tenu des frais de réparation sur le Youthful Demon, et les projets d'aménagement du forgeron. Le Stronghold se fit craquer la nuque en soupirant, puis s'avança au niveau d'Heziel avant de lever la main.
"Si y'a que ça pour vous faire plaisir... au moins je connais les règles, contrairement à lui." Dit-il en désignant le brun de pouce, ce qui fit ricaner quelques uns des plantons qui se firent sèchement rabrouer par un claquement de doigt de leur supérieur. Ce dernier allait rétorquer quelque chose, mais Tony ne lui en laissa pas le temps."Cependant... J'aurais deux ou trois questions, si vous le permettez."
Croisant ses bras sur son torse massif, le forgepentier scrutait intensément les trois malandrins qui lui faisaient face. Et fit comme si effectivement, ils permettaient.
"Déjà, j'aimerai savoir à combien ce situe la mise de départ... Si ça trouve, nous n'avons pas assez sur nous. Et deuxièmement : le gros lot est à combien ? Juste par curiosité, j'aime bien savoir dans quoi je m'engage..." Code by Joy ~ Reworked by Sajnek
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Sam 3 Mar - 9:59
Faites vos jeux !
Shu Wang, Carl Bohatham (Primé à 40.000.000 de berrys), Margaery
Ce fut finalement Tony qui prit la parole, alors que le regard avide de Carl n'exprimait plus qu'un intérêt sale et mesquin, une volonté de voir ses pions se mettre en place selon son désir, une impatience de pouvoir inaugurer son petit tournoi en compagnie de sa petite bande de malfrats des mers. Heziel t’astreignait à un silence qui se voulait à minima forcé, à maxima courtois, mais il n'en restait pas moins que son envie de foutre une paire de beignes dans l'assemblée commençait à lui démanger les coudes. Heureusement pour eux, les Dokugan disposaient, à défaut de pouvoir appeler ça un avantage, d'une arme pour jouer sur le terrain du Bohatham : l'homme incassable, tout simplement. Si le brun aurait sans aucun doute précipité leur fin par des bluffs hasardeux et une méconnaissance crasse des jeux de carte en général, le forgepentier saurait jouer de façon plus pertinente et sournoise. Après tout, de là d'où il venait, c'était monnaie courante de se faire plumer en ce genre d'occasion... et de devoir devenir meilleur pour récupérer ce qu'on se faisait chiper !
Lorsque l'enclume ardente posa ses questions préalables, le sourire du primé s'élargit tandis que Margaery esquissait un rictus avant de tirer une latte sur sa clope. Carl aimait cela... il aimait cette confiance précautionneuse, cette détermination mesurée. Il aimait le fait que son vis-à-vis demande ce genre d'informations, qui semblaient basiques mais permettaient de déceler le joueur qui dormait en lui. Un simple novice un peu trop inconscient se serait contenté de s'enquérir d'informations utilitaires, tel que l'emplacement de la salle de jeu, les modalités d'entrée... non. Lui entrait dans le vif : il taillait dans le sujet comme dans un steak bien saignant. Frottant ses mains en se calant plus confortablement dans son siège, le maître des lieux répondit d'une voix apaisée mais toujours joueuse.
- La mise de départ est à un million de Berrys... quant au gros lot... quinze millions de Berrys. Deal honnête, n'est-ce pas ?
En vérité, Carl voyait mal ses "invités" refuser une telle proposition. L’appât du gain motivait après tout tout le monde, non ? De sa fenêtre, il était possible d'acheter n'importe qui, en y mettant le prix. À dire vrai, cette somme lui paraissait bien dérisoire et c'était spécifiquement pour cela qu'il comptait bien voir les forbans se joindre à leur petite sauterie. Il s'agissait d'un petit tournoi amical, à ses yeux. Certes, pour certain, cela représentait une somme exagérément faramineuse, mais ceux-là étaient pauvres... il se fichait bien de ce qu'ils pouvaient penser. Claquant des doigts, deux hommes sortirent des rangs alors que Margaery se levait. Le Bohatham ne laissa pas réellement le temps au Stronghold de poursuivre son interrogatoire, mais il alla néanmoins dans son sens pour ménager son futur joueur.
- Nous sommes donc d'accord, n'est-ce pas ? Margaery va vous accompagner jusqu'au lieu des festivités. Si vous avez d'autres questions, elle y répondra si elle le peut.
Le Coffe ne broncha pas tandis qu'il se retournait, jetant un regard à son camarade pour lui intimer d'en faire de même. Ils pouvaient se permettre de dépenser une telle somme... même si ça les emmerdait bien, il n'y avait pas à dire. Après, si ça pouvait leur permettre de régler cette situation à l'amiable sans risquer de mal finir, pourquoi pas ? De plus, l'idée de gagner quinze millions de Berrys était alléchante, considérant les dépenses totalement excentriques auxquelles le cuistancier improvisé trésorier devait faire face. L'argument principal restait néanmoins le manque d'informations dont ils disposaient sur ces gens qui venaient plus ou moins de les kidnapper dans un monde parallèle de jeu et de faste. Tant que le second de l'équipage du Borgne ne serait pas certain de pouvoir s'occuper de leur cas personnellement, tout conflit était à proscrire.
- Rendez-vous sur la table de jeu...
Le rire qui ponctua cette phrase n'avait rien de rassurant, mais le duo de boucaniers n'eut pas réellement le temps de s’appesantir sur ce sujet. Les portes se fermèrent, laissant le criminel en charge de cet établissement flottant géant retourner à ses activités lucratives de tri et d'administratif frauduleux. Tandis qu'ils descendaient à nouveau vers les étages inférieur de l'énorme galion aux détails d'or et d'argent, certainement pour s'enfoncer dans les profondeurs de cette belle bête afin d'y découvrir un "underground" fort actif, le maître-coq se tourna vers son compagnon afin de lui adresser quelques mots.
- Tu te sens prêt à le faire ? Pas que j'ai pas confiance en toi, au contraire... mais... cet endroit pue l'arnaque à plein nez. Tout à l'heure, ça ne parlait pas même de triche ?
Un peu naïf en la matière et disposant de principes moraux forts, le cuistancier marin était fort rebuté à l'idée de voir son compère se frotter à des pointures du domaine, qui en plus de cela recouraient fort certainement à des pratiques malsaines pour arriver à leurs fins. Un joueur qui triche, soit... mais plusieurs ? Le blond risquait de se faire plumer en un rien de temps ! Bon... en tout cas, ils devaient pour le moment suivre le guide. Peut-être rencontreraient-ils de nouveaux joueurs sur la route ? De son côté, le Coffe n'aimait pas l'idée d'être mis de côté sans pouvoir agir, aussi réfléchissait-il à plein régime à une solution lui permettant d'aider son camarade lorsqu'il vendrait chèrement leur peau sur la table de Poker. À dire vrai, quelques pistes lui vinrent en tête...
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Dim 4 Mar - 12:44
Le Poker Flottant
La tension monte
Rien qu'à la façon dont leur hôte prononça le mot « honnête », Tony compris que les crasses allaient pleuvoir sur la partie comme la grêle sur les montagnes de Dwarf Town : avec pertes et fracas. Mais cela, il s'y attendait depuis qu'il était entré dans ce navire aux allures de complexe hôtelier flottant. Bien évidement, le grand prêtre de ce haut temple du pari et de la fièvre gagneuse ne laissa pas le temps au grand blond de pousser le questionnement plus loin, et fit illico conduire les deux forbans sur le chemin de l'arène où se jouerait leur avenir financier. Une tactique classique mais efficace, ne put s'empêcher de remarquer le forgeron. Ne pas laisser le temps à l'autre parti de s'informer et de réfléchir à une stratégie en poussant à la réaction immédiate. Cela démontrait non seulement une intelligence certaine, mais aussi une confiance en soi aussi solide qu'une quille de cuirassé ainsi qu'une certaine audace... Un adversaire dangereux autour d'une table de jeu.
Rangeant précautionneusement ces informations dans un coin de son cerveau, Tony s'évertua mentalement à se remémorer combinaisons et stratégies, histoire de préparer ses coups à l'avance autant que possible. Ne pas se laisser déconcentrer par le balancement cadencé et hypnotique du fessier de leur délicieuse guide fut une véritable gageure, mais l'artisan tint bon, heureusement ramené à des préoccupations nettement plus cruciales par le cuisinier qui s'interrogeait sur la moralité de l'endroit. Le colosse lâcha un soupir résigné avant de répondre à son collègue.
"On n'a pas bien le choix, malheureusement. Évidemment que ça va salement tricher. Ces mecs là vivent du jeu, autant dire que c'est marqué sur leur tronche... Cela dit, c'est pas le tout d'avoir des cartes en mains, encore faut il savoir quoi en faire. Je te promet rien, mais je devrais pouvoir limiter la casse."
Le grand blond se gratta le menton. On voyait presque les rouages tourner sous sa tignasse. Un début de naissance d'embryon de plan commençait à prendre forme dans son esprit. Le regard déterminé et l'air concentré, il jugea qu'il valait mieux jouer la coopération sur ce coup là, étant donné que ceux d'en face ne s'en priveraient pas. Opérer de concert sur plusieurs fronts était, après tout, la spécialité des Dokugan. "Au poker, y'a pas trente-six façon de tricher. Le plus simple, c'est soit de zyeuter la main de tes adversaires, soit d'avoir des cartes planquées pour les sortir au bon moment. Les moyens peuvent être variés : complices dans le public, manche rembourrées, jeu de miroirs... Fruit du Démon aussi, pourquoi pas. Bohatam est chez lui, alors c'est presque sûr que le croupier sera de son côté et que le terrain sera en sa faveur. C'est là que je vais avoir besoin de toi..."
Baissant le volume histoire de ne pas attirer plus que de raison l'attention d'éventuelles oreilles indiscrètes (qui seraient éventuellement montées sur une tête qui serait elle-même montée sur un buste lui-même monté sur une paire de miches hypnotiques, à tout hasard), Tony se pencha légèrement pour partager ses idées avec son compagnon d'infortune.
"Si tu pouvais profiter du recul que t'auras pour neutraliser les complices ou autres saloperies -sans déclencher une guerre, s'entend - , ce sera toujours ça de gagné. Accessoirement, il faudrait aussi découvrir ce qui fait tenir cette barrière qui nous empêche de sortir, ça pourrait être pas mal si les choses dégénèrent..."
Si le cuistancier voulait lui échanger à son tour sur ce qu'il comptait faire pour les sortir de ce pétrin, c'était le bon moment. Il leur restait quelques dizaines de mètres à parcourir avant de franchir une grande porte à doubles battants devant laquelle deux plantons montaient la garde. Ils s'écartèrent vivement devant la démarche traînante et la grimace que leur adressa Margaery. Dans un fracas de fin du monde, la pirate ouvrit alors le passage d'un coup de pied aussi délicat qu'un éléphant qui tente un double axel piqué sur des patins à glace. Nouvelle pièce, nouveaux signes extérieurs de richesse : à peine plus petite qu'une cathédrale standard, la salle circulaire était aménagée comme une arène de l'ancien temps. Les gradins, jonchés de bancs savamment sculptés et déjà occupés par une véritable armée de spectateurs tous plus patibulaires les uns que les autres, descendaient vers une esplanade sur laquelle trônaient l'immense table de jeu autour de laquelle étaient disposées dix chaises rembourrées de d'un cuir rouge vif.
- LÀ !!! Regardez !!! Elle a triché !!!
- Ça commence à devenir lassant, Friedrich... Hmm ?
Friedrich Zinner (Primé à 25.000.000 Berrys), Hannah Drop (Primée à 32.000.000 Berrys)
Assis l'un en face de l'autre, le vieil homme et la magnifique jeune femme avaient déjà pris place autour de la table. La sensuelle rouquine déjà aperçue un peu plus tôt leva ses grands yeux sur les nouveaux venus qui venaient se joindre à l'assemblée déjà présente. Un sourire charmeur (qui manqua de faire rater une marche à Tony) s'étira sur ses lèvres pulpeuses, mais l'expression glaciale de son regard de prédateur ne laissait aucun doute quant au la véritable signification de ce geste.
- Je vous avait dit que ces deux là venaient pour jouer. On dirait que vous avez perdu votre pari, vieux croûton...
- Avoue que tu le savais depuis le début !!! Tricheuse !!!
Don Al Carbon, parrain des « Black Tigers » de West Blue (Primé à 50.000.000 Berrys), Marv Erick (Primé à 38.000.000 Berrys)
Un peu plus loin, un homme petit mais trapu fumait négligemment son cigare, un sourire de requin sur le visage, tandis qu'un grand type orné d'un chapeau relativement ridicule et à la voix passablement désagréable se mit à gesticuler en désignant les deux forbans du doigt.
- Heeeey là ! C'est qui ces deux guignols ? Ils étaient pas prévus sur la liste des invités ! C'est quoi cette embrouille ?!?
À ces mots, les gradins semblèrent se soulever tandis qu'une bonne moitié de la salle se redressait, visiblement prêts à en découdre. Un simple signe de main du petit gros au cigare suffit néanmoins à leur faire reprendre leur posture initiale. Les deux pirates purent en conclure qu'il s'agissait du chef auquel obéissaient tout ces hommes vêtus de costumes noirs, un bon millier à vue de nez.
- Calm down, Marv... Nos hôtes invitent qui ils veulent à leur table... Tant qu'ils ne prennent pas l'habitude de changer les contrats à la dernière minute, you know ...
Le cowboy d'opérette se contenta d'un reniflement méprisant avant de cracher un magnifique glaviot dans le pot de cuivre prévu à cet effet, à quelques mètres de là, et de faire volte face pour aller s'affaler dans l'un des fauteuils à côté de son patron en maugréant.
À l'opposé de ces deux là, un autre duo curieux tranchait diamétralement par son calme et sa concentration presque militaire. Un homme aux lunettes de soleil fumait lui aussi, ajoutant sa fumée à celle qui flottait déjà dans l'air surchauffé. À ses côtés, immobile comme un serpent au repos, une femme à la longue mèche noire et à la robe fendue semblait prête à sauter à la gorge du premier qui ferait un geste un peu trop brusque.
Shuāng Qiāng, parrain des « Blue Snakes » de South Blue (Primé à 47.000.000 Berrys), Liǎngjiàn Tieng (Primée à 44.000.000 Berrys)
- Je sais que la patience est une vertu, mais la mienne commence à s'effriter...
- Du calme, ma chère Tieng... Nous sommes presque au complet. Ça ne devrait plus tarder, maintenant.
Enfin, un dernier convive au visage impassible et muré dans un silence absolu, les bras croisé sur sa poitrine, semblait scruter l'assemblée par dessous les larges bords de son chapeau.
Arizona Shaw (Primé à 49.000.000 Berrys)
Tony fit rapidement le compte : avec lui même, ils étaient huit joueurs. Carl Bohatam ayant déjà prévenu de sa participation, il manquait donc encore un invité dans cette réunion de la pire racaille de ce côté-ci du globe. Tout le monde se regardait en chien de faïence, et l'attente deviendrait vite insupportable. Lâchant un soupir avant de sortir une clope qu'il alluma dans la foulée, le forgeron se rappela que leur guide était censée répondre à leurs éventuelles questions.
"Y'aurait moyen d'avoir un p'tit rafraîchissement en attendant ? Je meure de soif."
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Mar 13 Mar - 21:02
Faites vos jeux !
- Je vois...
Pensif, le cuisinier s'était laissé aller à une sorte de contemplation de son entourage, tout en consommant intérieurement la réponse de son compagnon pour en faire quelque chose de productif. Un simple input de bonne expérience qu'il devait transformer, en bonne intelligence, en base de réflexion. La triche serait, d'après le forgepentier, fortement de la partie... une sorte de joueur en plus avec lequel le duo allait devoir composer de très près. Si le brun risquait de n'être d'aucune aide à Tony pour égaler les talents frauduleux de leurs adversaires à la morale crasseuse, cela ne l'empêcherait pas pour autant de pouvoir agir : il savait désormais quelles techniques pouvaient être utilisées dans le cadre de cette activité et comptait bien déceler le moindre complice à l'oeuvre, la moindre astuce, le plus petit élément litigieux... avant de mettre promptement un terme à la duperie.
De plus, il lui fallait comprendre comment marchait un autre élément de ce navire titanesque et de moins en moins accueillant : la barrière qui les retenait actuellement. S'il n'avait pas tenté plus tôt de la défoncer sans autre forme de procès, il devait y avoir une explication cohérente et rationnelle à ce sortilège : il était à peu près certain que c'était l'oeuvre d'un fruit du démon... une technologie à la portée de l'escroc, aussi poussée fut-elle, n'aurait pu suffire pour produire ce résultat. Le mur totalement invisible qui les coupait de l'extérieur du paquebot n'était certainement pas l'oeuvre de la science. Cela impliquait bien trop de paramètres... alors qu'une malédiction ? C'était tout à fait plausible : le Bohatham avait les moyens de s'entourer de loyaux et fidèles associés, venus d'horizons différents. En témoignait l'occupation de la salle de jeu, qui était tout simplement bondée. Cela était à la fois arrangeant et peu salutaire pour le Coffe : avec une foule pareille, n'importe lequel de ces inconnus pouvait être la clé de leur sortie si le tournoi partait en sucette. Ce qui faisait, au final, pas mal de monde.
Margaery
- Un minibar est à votre disposition.
La demoiselle avait répondu par automatisme, tout en pointant du doigt un coin de la pièce dans lequel se pressaient les acolytes des deux têtes de la pègre. Ils semblaient d'ailleurs relativement prompts à se houspiller entre eux, seulement rappelés à l'ordre par certains plus imposants que les autres, qui semblaient faire office de superviseurs. Derrière le petit comptoir en bois plus ciré que les souliers d'un Dragon Céleste, un jeune homme préparait tant bien que mal des montagnes de cocktails pour les invités. Son regard inquiet et son air terrorisé, cependant, prouvaient bien ce que le Coffe pensait : les gens qui étaient ici ne travaillaient pas forcément de leur plein gré pour Carl... au contraire, ils y étaient peut-être même contraints sous la menace. Ou bien avaient-ils perdu au jeu ?
Soudain, les regards des compétiteurs installés autour de la table se tournèrent vers les battants qui claquaient sobrement.
Shu Wang, Carl Bohatham (Primé à 40.000.000 de berrys), Comte Harrold Dale
- ... nous aurons l'occasion d'en reparler, Harrold. Je suis certain que votre mécène saura trouver l'idée alléchante.
- Cela va de soi, Carl. Les affaires avec vous sont toujours un plaisir.
Alors que certains des joueurs rassemblés autour du plateau de jeu offraient un regard curieux et peu convaincu au nouvel arrivant, d'autres ne manquèrent pas d'arquer un sourcil. Tous ne le connaissaient guère, mais ceux qui avaient l'avantage de posséder ce savoir pourraient flairer sans aucune difficulté la magouille latente. En plus des propos un peu louches, le nouveau compagnon du propriétaire du Holdem n'était pas une figure inconnue sur la scène politique locale à celle partie de Grand Line. Le Comte Harrold Dale, détenteur d'un vaste territoire personnel par delà l'océan, était avant tout connu pour ses prises de position éclatantes en faveur du Gouvernement Mondial... ainsi que de l'importante industrie de peinture qui avait fait sa fortune, depuis qu'il avait recruté assez de chasseurs pour écumer les eaux et lui ramener les encres sous-marines qu'il utilisait pour fixer ses produits. Il était de ce fait totalement incongru de le retrouver ici, en plein milieu d'une bande de malfrats qui s'apprêtaient à jouer de l'argent probablement sale sur un fond d'avantages politiques écœurants. Le décret Décima était clair : toute personne frayant avec des criminels était passible de la peine capitale. Cela étant, le Comte avait plusieurs atouts dans sa manche qui lui permettaient de se déplacer sans être inquiété. De son côté, le Bohatham profitait toujours de la silencieuse garde de son agent personnel, aussi droit et rigide qu'une porte de prison en granit marin.
- Veuillez m'excuser pour l'attente, mesdames et messieurs. Les impondérables sont parfois fort fâcheux. Loin de moi l'idée d'abuser de votre patience.
Sur ces mots, il s'inclina révérencieusement alors que les autres protagonistes lui jetaient un regard qui, entre les visages, était partagé entre dédain et une certaine note de méfiance. Il n'était pas un joueur habituel : cela se voyait. Si Hannah et Friedrich semblaient être des habitués, par exemple, Harrold tranchait clairement avec l'idée même d'un joueur usuel. Plissant les yeux, le brun détailla les réactions de l'assemblée, qui vira de l'appétence certaine à une indifférence relativement banale quelques instants plus tard. Après tout, certaines règles devaient sans doute régir ce monde du jeu de l'ombre. Il était cohérent de penser que les différents participants n'avaient pas à se mêler des affaires des autres... pas plus que nécessaires, du moins. Dans les bas-fonds de la criminalité la plus sordide, les coups de poignard dans le dos étaient monnaie courante. Ne pas connaitre son ennemi revenait à lui offrir son échine : un élément dont le brun s'assurerait de prouver l'efficacité plus tard, lorsqu'il lui faudrait soutenir son camarade allant au front.
Au front, oui... car si beaucoup voyaient juste en cette réunion spéciale un groupe de personnes jouant de l'argent autour d'une table coûtant la peau des fesses, il ne fallait pas être un génie pour comprendre que l'affrontement était d'une toute autre ampleur. L'enclume ardente allait jouer la liberté sans casse des forbans... tandis que chaque autre parieur défendrait des intérêts qui lui seraient propres. C'était un champ de bataille comme un autre : il n'y avait juste pas de sang ni de pleurs... du moins, pour le moment. Après tout, Heziel gardait en tête qu'une réunion de cette nature pouvait déraper à la moindre parole déplacée. Auquel cas il ne se priverait pas de fracasser quelques mâchoires, en commençant par celle de Carl.
- Installez vous, installez vous ! Nous allons commencer !
La fausse sympathie dans la voix mielleuse du détenteur de cet édifice naval spectaculaire le débectait. Un poison de vipère enrobé dans un Milk Shake aux framboises. Néanmoins, cela fit son effet et chacun des protagoniste sembla se diriger vers la table avec une certaine envie d'en découdre. Visiblement, même si la somme restait raisonnable pour des gens de leur espèce, il devait y avoir des comptes à régler entre les bandits... ou des objectifs à remplir. Se rapprochant du blond avant qu'il ne parte à la victoire (ou au casse-pipe...), le pugiliste afficha un air sérieux tout en hochant de la tête.