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Hinami Shinju
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Ven 16 Fév - 22:02
Deux vieux amis
feat. Hez


Un bon moment que le couple de cuisinier de la famille Yamaka, la mère et le fils, se trouvait sur “L’Otirino” un fier navire de la flotte révolutionnaire à laquelle appartenait maintenant la cheffe de famille. En principe, la grande et illustre cheffe cuisinière Kashi Yamaka ne sortait pas ou très peu de la base révolutionnaire dans laquelle elle œuvrait, bien à l’abri des murs épais. Pourtant, de temps à autre, elle se permettait un voyage, une exploration ou autre visite à de vieux amis cuisiniers qui ne risquaient pas de la dénoncer, bien qu’elle n’était pas primée et que les choses ne seraient donc pas si problématiques.

Pourtant avec le temps, et même si elle avait quitté Marijoa d’elle-même sans avoir trahi personne, elle commençait à se méfier de l’extérieur et se présentait comme une ennemie des nobles et des gradés gouvernementaux : ces hommes ne pensant qu’à rien d’autre que leur confort. Elle ne les supportait plus.

Quoiqu’il en soit, plusieurs jours auparavant, elle avait eu le plaisir d’avoir un contact escargophonique avec un vieil ami : un cuisinier hors-pair, Elric Pandzani. L’homme et elle avaient partagé les cuisines ensembles et savaient chacun ce que valait l’autre même si, au sommet de l’art culinaire, peu de personnes étaient capables de tenir tête à la mère du jeune pervers. Ce fut donc à l’occasion de cet appel que chacun put parler de sa vie et qu’au final la brune parle de ce jeune fils, un cuisinier prometteur. Elle avait ensuite entendu parler par son collègue d’un autre jeune prodige, plus vieux que le gamin de dix ans mais d’un talent incroyable selon le chef. Alors, les deux sommités avaient décidé de se revoir, de présenter à chacun son petit prodige et, ensemble, ils avaient décidé de leur préparer un petit quelque chose de sympathique.

C’était donc dans ce contexte que le petit brun se trouvait à la proue du navire s’approchant gentiment de l’île tant attendue. Mère et fils étaient proches, ils parlaient de tout et de rien sans réels tabous. Vint alors la question qui annonçait les prémices pervers d’un gamin déjà beaucoup trop attiré par les femmes.

- Mam, pourquoi tu veux revoir ce mec ? T’aurais pas trompé papa avec quand même ?


- Mais pas du tout Nooky ! Va pas raconter ça à ton père il nous ferait une crise cardiaque... Il a déjà peur quand je fais le service aux hommes du QG.


- Pas malin le vieux.


A la place de reprendre son fils sur sa façon de parler de son mari, la matriarche se mit à éclater de rire. Elle ne pouvait pas dire le contraire, son cher mari était un gros jaloux et le laisser imaginer qu’elle et Elric avaient eu une relation aurait été une catastrophe. Repoussant alors le sujet, la mère reprit le crachoir et prépara son fils aux évènements futurs.

- Elric est un chef de talent, tu verras. En plus, si j’en crois ce qu’il m’a dit, il enseigne aussi à un jeune homme doué.


- Dommage que ce ne soit pas une jeune fille.


La mère lança un regard noir à son fils ; que diable avait-elle fait pour avoir pondu un petit pervers ?

Elle oublia cette pensée lorsque l’appel la vigie se fit entendre pour délivrer un message simple : Terre en vue !
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Hinami Shinju
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Heziel Coffe
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Sam 17 Fév - 0:17




Que le meilleur gagne !


- HEEEEEZIIIIEEEELLLL !

- Oui oui oui oui oui !

Déboulant dans la cuisine comme un forcené, sautant au dessus d'un plan de travail sans plus réfléchir à son mouvement que cela, provoquant au passage un hoquet de surprise chez l'un de ses collègues dont il venait presque d'atomiser la préparation, le brun se réceptionna avant d'effectuer un simili-salut militaire face à son supérieur hiérarchique :Le terrible Elric Pandzani lui même. Cela faisait maintenant plusieurs années que le mormoilnien était entré au service de ce prestigieux cuistancier, qui avait fait le tour du monde et ravi les papilles de toutes les classes sociales : du mendiant suppliant pour un peu de soupe au noble céleste avide de découvrir des sensations exquises qui jamais dévoilées, ce vieux loup de mer s'était attaqué à toutes les bouches, avait satisfait foultitudes de palais, avant de finalement prendre sa retraite physique en cet endroit : Notebouque. Une pile relativement banale si il en était, mais qui était rendue tout à fait prestigieuse au sein de East Blue par la simple présence du maître cuisinier et de son enseigne qualitativement exceptionnelle : le Crabe-Repu.

Le futur pirate avait énormément appris auprès de ce sommité du monde de la gastronomie, développant son propre art culinaire jusqu'à des sommets qu'il n'aurait pas cru possible d'atteindre. Quitter sa famille avait été difficile, mais le fait de pouvoir poursuivre son rêve de s'ériger en figure incontournable des plaisirs gustatifs avait rapidement contrebalancé la solitude et le blues de Mormoilnoeud. Aujourd'hui, si son supérieur lui demandait de le rejoindre d'un coup d'un seul, c'était sans doute qu'il avait quelque chose d'important à lui annoncer. Il fonctionnait beaucoup comme ça... il lui arrivait souvent de mettre le Coffe face à un défi sans même le prévenir afin de tester son adaptabilité : pour lui, un bon cuisinier devait toujours être paré à répondre à un défi culinaire. C'était un cachet de dévotion, d'expérience et de savoir-faire.

- Vous vouliez me voir, chef ?

- Exactement, mon marmot ! Aujourd'hui, nous recevons la visite d'une invité tout à fait spéciale et une bonne amie à moi : Kashi Yamaka ! Tu sais de qui il s'agit, n'est-ce pas ?

Le brun se frotta la tête bêtement tout en fouillant dans sa mémoire. Kashi... Kashi Yamaka... c'était... heu... ah ! Oui ! Une grande cuisinière, une illustre cheffe dont la réputation dans le domaine n'était clairement plus à faire ! Wow, c'était une amie du vieil Elric ? Décidément, ce vieux lascar avait plus d'une corde à son arc. Affichant un sourire satisfait, le maître-queux en devenir répondit donc tout naturellement.

- C'est une super cheffe cuisinière, non ?

- Ce n'est rien de le dire, jeune homme ! En plus d'être une dame d'exception, elle est très certainement l'une des meilleures cuisinières du monde actuel ! Je peux t'assurer qu'avec elle, y'a intérêt à être au top si on veut se montrer digne du voyage !

- C'est génial, chef ! Mais que nous vaut cette visite ?

- Oh, je l'ai eue au Den Den il y a quelques jours, elle m'a dit qu'elle passerait faire un tour !

- Il y a quelques jours...

Tiquant devant cette nouvelle farce de son maître, le brun plaqua une main ferme sur son propre visage avant de soupirer, laissant ses épaules s'affaisser. Même si il se sortait ultimement avec un brio conséquent des différentes rencontres professionnelles que Pandzani lui infligeait, il n'avait jamais été friand de l'aspect subit de ces dernières. L'ignorant brillamment, le vieux loubard des cuisines reprit, dévoilant un sourire radieux sous son épaisse moustache et sa barbe désormais grisonnantes.

- Le fait est qu'elle amène avec elle son mioche, qui semble être un petit génie des fourneaux. J'ai donc prévu de te présenter. Après tout, tu es toi aussi connu dans ce restaurant comme étant mon poulain !

- Son fils ?

- Je suis sûr que vous vous entendrez à merveille ! Allez, prépare toi, ils ne devraient plus tarder.

Repartant en sifflotant, le vieux maître des arts gastronomiques laissa un Heziel perplexe mais pas foncièrement angoissé à ses propres réflexions. Haussant finalement les épaules, le brun s'attela à se mettre en condition : il serait certainement attendu de lui une démonstration de ses capacités en ce jour. Il ne comptait clairement pas décevoir qui que ce fut, surtout pas un nom aussi prestigieux que celui de la Yamaka... ceignant son tablier à sa taille, retroussant ses manches, préparant son plan de travail, il fut rapidement fin prêt. Il allait bientôt être midi... nul doute que leurs invités auraient faim après un voyage en mer.



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Heziel Coffe
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Hinami Shinju
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Sam 17 Fév - 10:49
A chacun son paradis
feat. Hez


- Tu m’expliques pourquoi un mec aussi bon que ça en cuisine finit sur une île paumée au milieu d’East Blue ? Ça parait pas crédible ton histoire.


La mère du jeunot se tourna alors vers sa progéniture, l’air exaspérée et avec une pointe de vexation perceptible dans sa voix.

- Dis-moi, tu ne considères pas que je suis une bonne cuisinière ? Parce que, aux dernières nouvelles, nous résidons dans une base révolutionnaire à l’abri de tous. Le lieu d’exercice n’est rien, chacun à son propre petit paradis. Elric a choisi cette île comme il aurait pu ouvrir un établissement au milieu de Marijoa.


Le jeune Yamaka dévisagea se mère et comprit alors qu’il avait fait ce que l’on pouvait appeler dans le boulot : « une légère petite gaffe ». Il décida donc d’adopter une stratégie de repli tactique en vue d’obtenir le calme de son accompagnatrice à savoir la technique de « je regarde droit devant moi tout en fermant ma gueule ». Le duo eut cependant le plaisir de retrouver son calme habituel lorsque le navire accosta sur l’île tant désirée, sur le paradis qu’avait choisi Elric pour s’établir en « fin de vie ».

Kashi retrouva donc rapidement le fier plancher des vaches, aidée par son petit à descendre les dernières marches du pont. Enfin, le terme d’ « aide » était un peu surfait lorsque l’on voyait d’un point de vue extérieur la situation du petit brun. Mue par ses instincts naturels, primaires et surtout pervers, le futur maudit de la laine avait nonchalamment tendu sa main à sa génitrice mais ne s’en occupait pas du tout. La raison de cette apparente distraction se trouvait être une belle docker aux formes généreuses qui était afférée à transporter d’impressionnante caisse de vivre non loin de là. Le disciple du dieu lubrique suivait les soubresauts de la poitrine fournie de la beauté atypique alors que sa mère se hissait seulement sur la terre meuble du port pour enfin venir lui coller une petite claque ferme sur l’arrière du crâne.

- Trop vieille pour toi, arrête un peu jeune dépravé.


Malgré la situation qui pouvait se trouver problématique pour une mère, l’habitude de voir son gosse faire tout et n’importe quoi pour apercevoir des femmes dans le plus simple appareil commençait à amuser la cuisinière. Elle avait compris qu’elle ne le changerait pas, qu’il était une cause perdue : aussi pervers que son père était jaloux, que sa mère passionnée ou que sa sœur renfrognée. D’ailleurs, de ses deux marmots, Nook était clairement le plus sociable et le plus agréable. Tout en pensant donc aux lubies aux mœurs discutables de son gamin, la belle brune initia la marche vers le restaurant de son ami. Seul problème, elle en avait oublié le nom.

- On cherche le crabe quelque chose. Mais je ne sais plus quoi, dis-moi si tu vois une enseigne dans ce style.


Quelle idée de confier une telle tâche à une personne qui était occupé à mater l’intégralité des femmes qui pouvaient se trouver dans la rue, très loin de tenir compte des bâtisses, magasins ou autres enseignes qui pouvaient trôner dans la rue. Au gré de leurs avancées, le forban en devenir finit par apercevoir un canon, un avion de chasse : une véritable déesse. Une femme rousse au nez discret, au regard malicieux, au corps incroyablement harmonieux, au sourire aguicheur et par-dessus tout, aux vêtements particulièrement courts : tout ce qu’il aimait en soit. Il put suivre avec joie le déhanchement de cette beauté quelques instants avant de la voir entrer dans une boutique ou quelque chose comme ça. Hypnotisé par le léger balancement de ses hanches, Nook se détacha de sa mère pour suivre la cible de son désir vers ce bâtiment inconnu jusqu’à ce qu’il entende la voix de sa mère.

- Ah t’as trouvé ! Le crabe-repu ! C’est ça ! C’est étrange comme nom d’ailleurs, faudra que je lui demande pourquoi il a appelé son restau comme ça.


La belle rousse était effectivement entrée dans une boutique de vêtements située à quelques pas seulement du restaurant, une vraie tannée finalement car il allait devoir abandonner cette beauté pour suivre sa maternelle.

L’instant d’après, le fils et la mère poussèrent la porte de l’enseigne culinaire de référence sur l’île tout en s’annonçant très simplement.



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- Elric ! C’est nous !


Malgré le niveau social qu’elle avait pu côtoyer dans son ancienne vie professionnelle au coeur de Pucci, la belle brune n’avait pas changé, elle était toujours la même et savait parfaitement d’où elle venait. Simple, franche et fidèle en amitié, Kashi était une personne un peu à part dans le métier : une déesse culinaire aux habitudes modestes.

Quoiqu’il en soit, lorsqu’Heziel et les autres membres du personnel qui ne la connaissaient pas verraient la mère, beaucoup pourraient être étonnés par la jeunesse de cette dernière. La Yamaka était connue, très connue, pour ses qualités et la maîtrise de sa cuisine. Pourtant, à l’inverse de la majorité des autres pontes du domaine, elle n’était pas âgée, elle n’avait même pas quarante ans.

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Hinami Shinju
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Heziel Coffe
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Mer 21 Fév - 11:30




Que le meilleur gagne !


Les fourneaux chauffaient, ronronnaient, prêts à délivrer leur bienfaisante chaleur à des plats n'attendant qu'elle pour se magnifier. Les ustensiles étaient prêts, rangés, classés, triés de manière méthodique et ordonnée, de telle manière que le Coffe aurait aisément pu se saisir de n'importe lequel d'entre eux à sa simple mention. Son plan de travail était organisé comme à chaque fois, de façon à lui permettre cette terrible efficacité qui faisait sa réputation au sein de cet établissement : il n'était pas rare que le brun se cache derrière une très grosse partie du service, même lors des soirées les plus bondées, enchaînant les créations avec la vitesse d'une machine et la précision artistique d'un poète culinaire. Ces capacités hors normes faisaient de lui l'héritier le plus probant de Elric Pandzani, lui même pointure qui n'avait plus rien à prouver dans ce domaine.

Du haut de ses cinquante-six ans, le vieux cuistancier était considéré par beaucoup comme un véritable puits de science en ce qui concernait les arts gastronomiques. Il avait à son actif un nombre faramineux de recettes et de créations originales, presque autant d'ailleurs que les titres qu'il avait eu l'occasion de remporter au travers de diverses compétitions et de concours aux quatre coins du globe. Pouvoir étudier sous la guidance d'un tel chef étoilé était une véritable aubaine, une opportunité unique que le Coffe avait su saisir alors même qu'il n'était âgé que de quinze ans. Cela lui avait coûté tout ce qu'il connaissait alors, l'embarquant dans une aventure nouvelle, mais il n'aurait regretté cela pour rien au monde : le voyage initiatique était trop beau et complet pour être la source de pareil sentiment amer.

- Oh, Kashi ! Te voilà !

La voix puissante de Elric avait retentit depuis la salle principale, juste après un grincement des doubles portes menant vers les cuisines. Intrigué, le mormoilnien quitta son repaire des saveurs pour se rapprocher du point de discussion, observant la scène depuis les hublots vissés. Il fut surpris de constater la jeunesse de la femme faisant face aux grand cuisinier bourru : diantre, elle paraissait jeune ! Soit elle avait un super secret de beauté, soit le futur forban voyait bien ce qu'il voyait. Un gamin semblait la suivre, garçon bien plus jeune que lui. Était-ce le fameux prodige ?

- Et tu dois être Nook, n'est-ce pas ? Je suis Elric Pandzani ! Enchanté de faire ta connaissance.

Le cuisinier avait beau avoir de la bouteille, il n'en restait pas moins d'une simplicité parfois gênante. Il avait passé de loin l'époque où le paraître était une nécessité plus qu'une option dans le monde culinaire qu'il côtoyait, en retournant à une vie simple dans laquelle il pouvait laisser parler son caractère franc et sans détour. Même si son interlocuteur était un gosse, il n'avait aucun désir d'établir des présentations plus alambiquées. Un sourire étirait désormais ses lèvres quelque peu ridées, puis il reprit.

- Bienvenue à vous au Crabe-Repu ! Cet endroit est ma fierté depuis plusieurs années maintenant. J'ai eu l'occasion d'y rencontrer et d'y former de nombreux talents, et... tiens, en parlant de ça... où est-il ?

Se retournant, constatant que le jeune génie des cuisines n'était pas dans son champ de vision, il se racla la gorge bruyamment avant de reprendre sur le même ton qu'en début de journée, d'une voix puissante et qui ne suggérait pas énormément de patience.

- HEEEZIEEEELL ! Nos invités sont là !

Face à cette convocation verbale, le maitre-coq en devenir souffla un petit coup. Il n'était jamais aisé de se dire qu'on allait rencontrer une pointure dans un domaine de passion, d'autant plus quand l'objectif était précisément d'éviter toute déception. Il n'était pas dupe, malgré son âge encore jeune : des gens doués comme lui, Kashi en avait certainement croisé une pelletée durant sa carrière. D'un autre côté, si Elric l'avait recruté, il devait sortir du lot... rah, c'était trop compliqué. Abandonnant ses doutes, il ouvrit la porte en revêtant son sourire le plus sincère, décidant finalement d'opter pour l'optimisme. Se rapprochant du groupe qui se situait au milieu de la salle dans laquelle certains clients commençaient à affluer, accueillis par plusieurs serveurs ainsi que par quelques gestes rapides et quelques mots sympathiques du propriétaire, l'originaire de Mormoilnoeud s'inclina légèrement et respectueusement devant ses hôtes.

- Bonjour. Je suis Heziel Coffe. Enchanté de faire votre connaissance ! Avez-vous fait bon voyage ?

Poli, courtois, réglo et propre sur lui : il tentait de transmettre la meilleure image possible à son aînée culinaire ainsi qu'à son fils, sans pour autant tomber dans l'excès. Chose qui eut été bien difficile pour lui : son caractère tendre et précautionneux le rendait souvent bien agréable en société et l'application de normes de respect basique était une seconde nature chez lui.



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Heziel Coffe
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Mer 21 Fév - 19:31
Kashi, la désse
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Alors que le chef du crade-repu se laissa enfin voir, la cheffe brune s’approcha de son ami pour venir l’étreindre dans une accolade amicale et douce, des traits de caractère dominants chez la Yamaka. Puis, alors que les deux monstres culinaires retrouvaient leurs espaces personnels, le barbu s’adressa au plus jeune praticien en présence, gentiment.

L’intervention entraina un regard curieux de Nook, Elric hein ? Ouais nan, ça ne lui plaisait pas des masses comme prénom il allait donc partir sur son tic habituel : donner un surnom. Finalement, pour l’intéressé, ce ne fut pas bien compliqué, il ne restait plus qu’à espérer qu’il le prenne pour le mieux.

- Ouais Papy, je suis Nook.


En entendant l’appellation réservée à son ami et collègue, la matriarche ne put retenir un léger ricanement alors qu’elle verrait bientôt qu’Elric n’avait rien perdu de sa simplicité passée. Elle connaissait son fils, l’aimait et le trouvait quand même très drôle, même si elle était très souvent la seule à comprendre son humour si … spécial ? Et alors qu’elle riait sobrement, elle rencontra finalement le jeune prodige dont son collègue lui avait parlé. Sa première remarque personnelle fut la même que celle que se fit son jeune fils : ce Heziel était beaucoup plus vieux que Nook, une bonne dizaine d’années d’écart. Sachant ce qui était prévu pour la suite, la brune ne put qu’afficher un large sourire amusé en jetant un coup d’œil à sa progéniture qui, finalement, semblait s’en foutre complétement.

- Très heureuse de te rencontrer Heziel, je m’appelle Kashi.


- Yo !


Certes, comme tout cuisinier digne de ce nom, il ne pouvait ignorer le nom de la beauté mais en réalité, cette dernière ne se considérait pas comme une célébrité. Fausse modestie ou réelle simplicité, beaucoup se demandaient ce qu’il en était réellement mais ses proches le savait, tout comme son collègue, elle avait les pieds sur terre. Pour Nook, c'était clairement plus simple.

- Un très bon voyage, un peu long néanmoins. Elric, Heziel, j’ai du œuvrer dans la petite cuisine de navire ces derniers jours et je n’ai pas cuisiné pour des amis depuis longtemps donc je réquisitionne votre cuisine. Installez-vous avant le service, je m’occupe de vous.


Elle se dirigea alors naturellement vers le lieu où la magie opérait et en poussa la porte avant de se retourner.

- Chéri, dépêche-toi j’ai besoin d’un commis.


Nook emboita donc le pas à sa mère et les deux Yamaka disparurent bien vite derrière ce voile, laissant en plan les deux habitués des lieux. Ils pourraient s’installer dans un coin de salle, dehors, à l’étage, chez le voisin… Enfin partout sauf dans la cuisine.

A l’intérieur, le duo commença son œuvre, le jeunot ne servant réellement que de commis. Il ne faisait que détailler les différents ingrédients, passer les ustensiles ou préparer les bains de fritures. A quelques mètres, la madonne enchainait les préparations à une vitesse tout simplement prodigieuse, une vitesse que son fils ne pouvait qu’espérer atteindre un jour. Tout semblait si simple pour elle, tout était maitrisé, dosé et surtout incroyablement précis.

Pendant le temps de préparation, si le Coffee cherchait à en savoir plus sur la cuisinière qui allait le sustenter, son patron pourrait alors lui parler de sa cuisine que beaucoup parmi les connaisseurs qualifiaient révolutionnaire. Il parlerait peut-être du surnom qui lui avait été donné : la déesse. Des critiques de Pucci qui avaient tout gouté, qui avaient tout dégusté, tout testé et tout détesté étaient tombés de haut devant les créations d’une jeune inconnue venue de nulle part.

Quoiqu’il en soit, bientôt le duo verrait les portes s’ouvrirent de nouveau sur l’équipe qui tenait … des bentos ?


[FB] Top Chef (Ft Hez) Bento10

Nook rejoindrait alors les deux et présenterait les plats confectionnés par sa mère qui n’attendrait pas pour annoncer.

- Panier d’enfant. Bon appétit !


Elle passa alors son panier à Nook et débuta la dégustation du sien. La mère et le fils mangeaient normalement, comme si de rien n’était : chacun était habitué à la cuisine proposée. Pourtant, ce plat était déroutant car semblait parfaitement simple mais tout était poussé dans l’extrême du raffinement et du bon goût.

La fleur de riz, d’un blanc immaculée, était bien plus travaillée que ce qu’elle laissait apercevoir. A l’intérieur se trouvait un cœur fondant de jeune d’œuf aux reflets dorés, enrobé dans une légère pellicule de graisse de poulet qui imbibait la fleur de l’intérieur. Sur le dessus, ce qui ne sembait être qu’une simple décoration était en réalité un pétale de « Fluartia », une plante très présente dans la cuisine de la Déesse. Connue pour sa puissance, elle avait le don de relever un plat en une bouchée.

A côté, ce qui paraissait être une simple salade de crevette n’était rien d’autre que cela, la seule préparation sans surprise cachée mais qui ne servait finalement que de balance parfaite pour la case à sa droite, la salade chaude. Cette première salade froide était équilibrée, assaisonnée, parfaite. La seconde, chaude, semblait elle aussi particulièrement simple mais contenait une complexité rare perceptible par peu de cuistancier. Un bout de porc parfaitement caramélisé et assaisonné servait de canapé à des légumes juste saisis et mélangés pour venir former une harmonie parfaite. La puissance du cornichon, la sucrosité du pruneau, la douceur des champignons, la rondeur des betteraves rouges, la violence de l’oignon et la justesse du travail du tofu. L’ensemble formait un plat d’une volée monumentale, quelque chose de rare.

Enfin, cette case ultime, les beignets, la crêpe salée et leur sauce. Cette crêpe d’aspect incroyablement basique renfermait en réalité tout le savoir-faire en terme de pâte de sa créatrice et accueillait un consommé de crevette, saumon et palourde : des purs produits de la mer à l’harmonie sublime. Cette sauce, d’une brillance et d’une précision absolument diabolique n’était finalement que ce sublime apport, ce liant magique qui offrait une stabilité totale à un plat. Enfin, ces beignets frits, le cœur du plat, l’apothéose. Des beignets poulets/crevettes, une alliance peu commune mais lorsque maîtrisée, l’une des plus belles. C’était cette première alliance que Kashi avait proposé à Elric des années auparavant, un vieux clin d’œil qui finalement lui arracherait peut-être une douce mélancolie.

Pour son jeune apprenti, c’était l’occasion de goûter à ça, à cette cuisine différente et formée de denrée d’un rare classicisme mais travaillés à l’extrême justesse : des denrées qui rivalisaient alors sans mal avec les plus nobles des ingrédients.

Au final, il n’y avait rien d’exagéré si l’on qualifiait ce plat de divin : il s’agissait de la signature de la mère de Nook. Un niveau qu’il cherchait à égaler par-dessus tout.

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Heziel Coffe
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Dim 25 Fév - 12:01




Que le meilleur gagne !



- Papy ?! Bwahaha ! Il ne manque pas de toupet ! Je l'aime bien, ce gamin !

Heziel rit doucement suite à cette phrase. Appeler Elric "papy"... il fallait soit ignorer totalement qui il était, ce qui n'était très certainement pas le cas de ce jeune homme qui se prénommait donc Nook, soit ne pas manquer d'audace. À moins qu'il n'eut pas réellement pris conscience du standing de ce quinquagénaire confirmé ? Peut-être qu'en étant élevé par une femme aussi connue dans le monde de la gastronomie que Kashi Yamaka, il avait développé une vision bien spécifique de son référentiel de relations... bah, ça ne changeait rien. Après tout, si le Coffe avait au départ été fort respectueux avec le vieux Pandzani, aussi bien parce qu'il voyait une occasion unique de quitter Mormoilnoeud pour apprendre que parce que ses parents lui avaient toujours dit d'être poli avec les inconnus, cela ne l'empêchait pas d'être familier avec son professeur. Il gardait juste un minimum de bienséance de par la relation professionnelle les liant entre eux, mais en vérité, elle était partiellement superflue.

Le Coffe ne manqua pas d'être relativement étonné par la simplicité de celle que l'on surnommait "La Déesse" dans les hautes-sphères des arcanes culinaires. Il avait déjà fait la connaissance de plusieurs pointures du domaine et force était de reconnaître qu'aucune n'avait fait preuve de la même humilité, de la même accessibilité. La Yamaka s'était présentée à lui sans détour, comme elle aurait pu le faire si... eh bien, si elle n'avait eu aucune popularité, en réalité. Il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de vive excitation, comme celle d'un fan devant une star, en repensant à ce contact à la fois si naturel pour la grande dame du monde culinaire et si privilégié pour lui. Décidément, cette journée s'avérait être très bonne : on ne croisait pas la route d'une experte aussi adulée dans son domaine de prédilection tous les jours... et c'était destiné à aller en s'améliorant car bientôt, elle réquisitionna les cuisines sans détour, provoquant un nouvel esclaffement de la part du maître des lieux.

- Fais comme chez toi, très chère ! Viens, Heziel. Allons nous installer.

- Oui !

Très vite, les deux hommes se retrouvèrent à une table en bordure de la salle, montée sur une petite estrade. C'était l'une des places favorites du gérant : il pouvait superviser du regard l'intégralité de la salle, les mouvements de chaque serveur, le visuel de chaque plat, les émotions sur le faciès de chaque client... de ce point de vue, de ce perchoir impérial, il avait le contrôle de son domaine et pouvait réagir de façon efficace à chaque déboire. Car parfois, il y en avait : aucun empire culinaire n'était exempt de failles. Il avait dirigé des établissements bien plus grands que celui-ci, officié pour des clients d'un prestige inavouable... et en certaines occasions, il s'en était fallu de peu pour que sa réputation ne pâtisse sévèrement d'une erreur de la part d'un de ses collaborateurs. Le tout était de réagir avec doigté, promptitude et pertinence. De son côté, Heziel appréciait tout simplement la vue. Du haut de ses dix-neuf ans, il était loin ne serait-ce que d'effleurer le cinquième des connaissances politico-gastronomiques de son précepteur en la matière. Ce qui ne gênait pas outre mesure ce dernier, en réalité : son jeune poulain avait toute la vie devant lui pour faire fructifier une expérience utile et riche en la matière.

- On va se régaler, tu vas voir... oh oh oh !

- Je n'en doute pas un instant, chef !

Il n'avait que très rarement vu le chef dans cet état : il semblait excité comme un pou à l'idée de goûter la cuisine de son amie à nouveau. Par expérience passée, le brun savait que son modèle ne se comportait ainsi que lorsqu'il s'apprêtait à passer un repas édifiant. Pendant ce temps, dans les cuisines, les cuisiniers qui travaillaient là furent tour à tour surpris, curieux, puis complètement admiratifs du spectacle se produisant devant eux : aucun ne dérangea la Déesse dans son labeur, car tous respectaient ses compétences et tous se trouvaient transcendés par sa présence. Sans même spécifiquement agir en ce but, la cuisinière de renom avait renforcé et ravivé le feu de la passion dans le cœur de tous les employés présents pour assister à ses prodiges. Tel était le véritable pouvoir d'une personne s'étant consacrée toute sa vie à devenir une merveille dans le domaine qu'elle avait décidé de conquérir : elle inspirait. Elle inspirait de façon vive, puissante et indiscutable. Elle provoquait ces remous dans les tripes, cette chaleur dans la poitrine, cette volonté de fer dans la tête qui poussait ceux suivant ses pas à devenir meilleurs. Et bientôt, c'est toute la cuisine qui se prépara avec plus d'entrain et de volonté.

Lorsque finalement, les portes battantes de l'antre des délices s'ouvrirent, le brun ne fut pas réellement surpris de voir arriver des bentos. Il était de ceux qui considéraient que le standing d'un plat ne se mesurait qu'aux émotions qu'il procurait, non pas à la forme qu'il prenait ni à la difficulté apparente que sa préparation générait. Souriant, il attendit patiemment que cela arrive à lui, tandis que Elric se frottait les mains. Quel goût pourrait donc avoir la cuisine de la Yamaka ? À la simple vue de son mentor, le noiraud savait qu'il s'apprêtait à vivre une expérience inédite : il réservait néanmoins son enthousiasme pour l'instant le plus propice : celui où il pourrait exprimer sa satisfaction et remercier l'amie de son chef cuisinier pour sa cuisine sans doute exceptionnelle.

Ils étaient fin prêts.

- Bon appétit.

Se saisissant d'une paire de baguettes, le Coffe attaqua son plat en même temps que celui qui lui avait tant appris. Commençant par la fleur de riz, il se saisit d'un fragment de cette dernière afin d'enfourner une bouchée mesurée, désirant attester de la simple texture du féculent : moelleux. Un choix intéressant, considérant que la majorité des préparations à base de riz dans un bento optaient pour une cuisson plus courte, destinée à aider à la consolidation de l'ensemble. Mais c'est en creusant un peu plus que le déluge de sensations commença : dans un premier temps, le goût de la graisse de poulet l'assailli violemment, lui arrachant un regard aux yeux grands ouverts alors qu'il mâchait consciencieusement. Puis vint la douceur, l'onctuosité du jaune d'oeuf doré qui lui emplit le palais, liant ensemble la saveur du riz et de l'extrait de volaille. Le pétale de fluartia ne passa également pas inaperçu : le brun n'en avait jamais goûté, mais il avait lu dans plusieurs livres que cet ingrédient était miraculeux dans certains plats. À la réflexion, c'était dans ces mêmes ouvrages qu'il avait entendu parler du travail de cette cuisinière d'exception... celle que l'on surnommait "la déesse". Il dégusta la première partie de son Bento jusqu'à la dernière bouchée.

Puis, il décida de s'attaquer à la salade froide : elle supplanterait sans mal le goût de la fleur de riz, si simple et pourtant si délicieuse, sans pour autant porter ombrage au reste du plat. Ce qui aurait sans doute été le cas si il s'était attaqué immédiatement à la salade chaude. Cette partie du plat était sans prétention aucune et n'avait pourtant rien à envier à la fleur de riz. Elle faisait office de transition agréable pour la suite... une suite qui détonna tout simplement dans sa bouche : le porc était caramélisé avec une précision extrême. Le goût sucré du pruneau cuit s'allait parfaitement avec cette caramélisation, tandis que le cornichon venait trancher sévèrement la douceur établie d'un piquant qui relevait l'ensemble, tout en étant contrebalancé par la douceur paresseuse des betteraves rouges. L'oignon maîtrisé et les morceaux de champignons disposés avec parcimonie soutenaient cette proposition culinaire surprenante et le tofu servait de matière éponge liante pour rendre ce plat à la fois délicieux et consistant.

Vint le temps du grand final : les beignets et la crêpe salée. Si la pâte de la crêpe était l'élément principal soutenant le goût puissant, unique et vigoureux des consommés marins utilisés dans sa préparation, lui même apaisé et équilibré par une sauce hors normes, Heziel manqua de peu de laisser sa surprise prendre le dessus lorsqu'il goûta les beignets. L'alliance du poulet et de la crevette était subtile et nécessitait un équilibre qui n'était en soi pas difficile à atteindre pour quelqu'un d'extrêmement rigoureux, mais fort punitif en cas de raté : entre le citron, le vin blanc, l'estragon, et les échalotes, la bataille des saveurs et l'équilibre dans le palais ne tenaient qu'à un fil qu'il fallait savoir tisser sans le faire rompre. Ici, c'était tout simplement sans faille : son palais fut rapidement envahi par ces saveurs édifiantes qui lui arrachèrent un sourire tandis que Elric soupirait d'aise, se remémorant alors une Kashi plus jeune lui présentant pour la première fois sa cuisine qui deviendrait bientôt incontournable au travers des océans. Le repas se termina sans un bruit, signe que tout le monde dégustait avec plaisir ce qui avait été proposé. Les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux, le plus vieux adressant un sourire de coin au plus jeune, avant que le Coffe ne brise finalement ce silence jusque là sacré.

- C'était délicieux... j'espère un jour pouvoir maîtriser avec autant de doigté les ingrédients que la vie a la bonté de me confier. Merci, Kashi-san.

- Ahah, tu vois ! Je te l'avais dit !

Pour un homme lambda, en réalité, il n'y aurait eu que peu de différence entre la cuisine de Nook, celle de Heziel, et celles de leurs aînés : les quatre faisaient appel à un savoir faire précis, millimétré, doublé d'une passion hors du commun qui magnifiait chaque préparation de façon dantesque. Un novice des arts gastronomique n'aurait pu qu'être emporté par le torrent d'émotions provoqué par une telle dégustation. Mais entre cuisiniers de haut niveau, des différences existaient. Des différences qui ne pouvaient être remarquées qu'après une certaine expérience en la matière. En l'occurrence, Heziel la voyait clairement : par rapport au plat qu'il venait de déguster, ses propres propositions manquaient de justesse, de finesse. Il restait des ajustements non négligeables à effectuer. Des goûts parfois trop prononcés à adoucir, d'autres à amplifier. En tout cas, goûter à une telle cuisine était une véritable aubaine.



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Heziel Coffe
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Lun 12 Mar - 20:29
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Devant les compliments du jeune brun, la mère de Nook eut encore une réaction d’une simplicité déconcertante pour une femme de sa trempe, chose qu’elle ne considérait finalement que très peu. Elle afficha donc un très large sourire simple et sincère au jeune brun et à son chef cuisinier tout en les remerciant pour leur gentillesse et leurs mots.

- Je te remercie beaucoup Heziel, je suis certaine que tu cuisines extrêmement bien toi-même. Comment pourrait-il en être autrement avec ce cher Elric ? Enfin, nous le saurons bientôt.


Sur cette fin de phrase, la belle brune afficha cette fois un nouveau sourire incroyablement amusé adressé aussi bien au Coffee qu’à sa propre descendance. Contrairement à ces deux-là, les deux mentors savaient parfaitement ce qui allait suivre : la découverte de l’intrigue de cette rencontre et les deux paniers repas. Mais pour l’heure, ce fut le jeunot qui intervint et donna son avis sur la cuisine de celle qui considérait comme une démone culinaire, il livra ses pensées aux deux coqs.

- La cuisine de ma mère, et la tienne papy apparemment, est une bête de précision, c’est tout l’univers qui me sépare de vous deux, moi et probablement toi Heziel. Attention, je dis pas que tu cuisines mal, je suis sûr que t’es une brute, mais la vieillesse emmène l’expérience et votre maitrise est largement supérieure.


Nook afficha alors un regard candide et un sourire enfantin. Du haut de sa petite dizaine d’année, le jeune avait un sens culinaire qui défiait aussi bien l’entendement que les codes de la jeunesse. Combien d’enfants de son âge pouvaient se vanter de reconnaitre une cuisine de goût à ce niveau de précision ; très peu à n’en pas douter. Bon, il avait mis un taquet aux deux plus âgés en les qualifiant de « vieux », alors que sa mère n’avait pas 40 ans mais ça restait anecdotique au milieu du compliment général de son intervention. Et au fond, il y avait là la preuve d’un respect incommensurable de la part de ce novice face à deux titans du domaine.

Elric, aussi bien que Kashi, pourraient comprendre le sens profond des envies de ces deux apprentis, l’un comme l’autre souhaitaient devenir des dieux de la gastronomie et avaient tous les deux un exemple de cette catégorie.

Quoiqu’il en soit, il ne poursuivit pas et laissa la matriarche reprendre le crachoir. Cette dernière passa une main délicate dans la tignasse de son fils, ce sourire fier et maternel toujours présent, elle savait ce que son enfant ressentait et avait souvent l’impression d’être la mère la plus chanceuse sur terre. Leur relation était spéciale, fusionnelle et bardée d’intentions tendres mais aussi parfois légèrement sadiques, comme ce qui allait suivre.

- Bon Elric, je pense que c’est le moment de nous reposer et de faire travailler les jeunes. Je te laisse leur expliquer les choses pendant que je vais chercher ma surprise.


Sans attendre, la brune se leva et se dirigea vers la cuisine d’où elle ressortirait avec un panier qu’elle présenterait à Heziel. Il s’agirait des produits imposés pour le concours entre les deux apprentis. Le panier se composerait de produits qui pourraient éventuellement désarçonner le brun même s’il avait déjà pu voir que la Yamaka aimait les produits peu nobles. Quelques topinambours, de la poitrine de porc, des pommes de terre, des filets de poulet, de la sardine et, plus surprenant, du sucre. Pour le reste, le brun avait droit à tout assaisonnement de son choix. Restait donc à expliquer aux jeunes le cœur de l’intrigue.

©️ Codé par Kari Crown

Hinami Shinju
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