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Plein à craquer. [PV Ohanzee]
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Dim 29 Avr - 10:11
« C'est ça ! Prends tout ton temps ! Sale enculé ! »
Plein à craquer.


Ses deux mains tambourinaient contre la porte restée close et interdite depuis de trop longues minutes. Akis, exaspéré, tâchait de manifestement son empressement et son impatience à travers ce ballet sourd, frappant le bois brut avec une fougue et colère qui ne lui ressemblaient pas vraiment. En même temps, à un moment donné, ça commençait à être lassant ! Cela faisait bientôt plus d'une heure qu'il était coincé devant, et que le type qui se trouvait à l'intérieur, qui qu'il fut, lui refusait catégoriquement l'entrée. Il avait bloqué la porte, et se complaisait à entendre les gémissements lassés du journaliste de l'autre côté... Insupportable ! Force était d'admettre que la générosité n'était pas un bien partagé par la majorité... Mais ça n'était pas la première fois que le reporter dressait un constat similaire, de toute façon. Et ce ne serait certainement pas la dernière, par ailleurs : ce trajet était, du début jusqu'à la fin, un agrégat d'événements pénibles et harassants qui, s'ils étaient assurément anecdotiques et ridicules isolés, prenaient un sens quasiment harcelant lorsqu'on les additionnait et qu'on les observait à plus grande échelle. Le malheur naissait bien souvent des petits tracas du quotidien, après tout... Et pourtant, pour qu'il en arrive là, il fallait déjà se montrer persistent : le rouquin était à classer dans la catégorie des simples d'esprits et autres imbéciles heureux ! L'incommoder à ce point relevait du défi, d'autant plus qu'il avait, avec le temps, développé une résistance colossale aux ennuis de toute sorte. Le destin se montrait tant et tant capricieux à son égard qu'il avait pris l'habitude d'en éponger les méfaits... Certes, cela ne l'empêchait pas vraiment de broyer du noir, mais cela lui conférait à tout le moins une endurance bienvenue pour faire face aux événements du quotidien avec une patience sans cesse renouvelée. Sauf que là ! On avait envoyé l'employé du Global Seken Information à West Blue par le biais d'un navire de croisière... Qu'il avait évidemment dû payer de sa poche, puisque Janmark avait manifestement "égaré" les billets de réservation. Encore un sale con de cette tronche de rat... Le rédacteur-en-chef n'en finissait plus de tourmenter le jeune Tokushi : c'était comme s'il avait remarqué son indéniable et indicible talent, et qu'il se refusait catégoriquement à l'idée de faciliter sa progression au sein de l'entreprise... Ouais, c'était ça ! Il avait peur de se faire piquer sa place, ce gros crétin !

« ALLEEEEZ PUTAIN ! OUVRE ! »

Alors, qu'est-ce qui s'était enchaîné et accumulé, ces derniers temps, en guise de frustration ? Mis-à-part l'avance qu'il avait dû demander à sa fiancée pour le billet en lui-même, qui lui avait valu une bonne claque sonnante et vibrante pour lui "apprendre à envoyer chier son trou du cul de supérieur", il avait tour-à-tour perdu l'une de ses deux valises, manqué de tomber à la mer en se promenant sur le grand pont, s'était foulé une cheville en marchant dans un couloir trop propre, avait eu le mal de mer, chose rare, pendant près de deux jours, avait légèrement souffert d'une petite intoxication alimentaire, avait croqué à pleines dents dans une pomme véreuse, s'était fracassé le petit orteil au coin d'un meuble... Ben ouais, ça compte !
Sinon ? Pas grand chose. Pas grand chose, à part le premier jour, durant lequel il avait raté le petit-déjeuner qu'il avait pourtant payé la veille : il s'était réveillé trop tard, lessivé par les heures supplémentaires enchaînées au Global Seken Information à reprendre les chroniques d'autres rédacteurs pour les vérifier et les corriger. Un des correcteurs s'était fait la malle, et c'était encore le pauvre Akis qu'on avait appelé en renfort... Sinon ? Le troupeau volatile de mouettes errantes qui s'étaient affairées à repeindre sa chemise, il s'en souvenait pas trop mal, aussi. Et puis la droite qu'il avait reçu d'un gros costaud, après avoir nonchalamment tenter de draguer sa copine... Y avait aussi cette fois, où une petite vieille lui avait renversé son café brûlant dessus en feignant la maladresse sénile... Et cette espèce de saucisse, un caniche emporté par un autre client, qui s'était amusé à trouer l'une de ses chaussures... Ouais, tout allait bien ! Et maintenant... Maintenant... Il était bloqué devant les toilettes ! Il avait beau tambouriner, l'occupant refusait de lui céder sa place. Et ce petit manège commençait à durer ! Tant et si bien que le pauvre Tokushi désespérait, et envisageait de plus en plus sérieusement à simplement se soulager par dessus bord. Certes, cela ferait tâche, sur un navire de croisière, mais il n'était plus vraiment à ça près...

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Mar 1 Mai - 20:59

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Plein à craquer ▬ Feat Tokushi Akis ▬ Grand Line


Sors de là putain !
Je rentre bientôt, mon amour...

Coucou, ma chérie. Je t’envoie cette lettre pour te raconter une de mes nouvelles aventures. Ca faisait un moment que je n’avais pas voyagé en bateau. J’ai changé de commanditaire, ça commençait devenir dangereux sur Water Seven. Les choses ont empiré lorsque j’ai été pris pour cible par quelques truands… Et tu sais comment ça se passe une fois qu’on découvre mon pouvoir… J’ai dû quitter l’ile, par chance Vladimir a su me trouver quelqu’un d’autre. J’ai donc pris la route en direction de St Poplar. Je ne sais pas trop ce que je vais y trouver, mais je sens que, là-bas, je trouverais assez d’argent pour rentrer en toute sécurité.

C’est donc dans un bateau plus ou moins classique que j’ai rencontré un type des plus atypiques…

Je venais tout simplement de finir de manger quand je sentis le besoin d’aller me délester d’une partie de mon précédent repas. Sans doute était-ce aussi le moment d’aller me coucher. J’étais fatigué de ce trajet. J’avais l’impression qu’il avait duré des jours et des jours, probablement parce que j’avais perdu le rythme que je m’étais imposé sur Water Seven. Je faisais de mon mieux pour tenter de le soutenir, mais avec les différentes soirées proposées sur le bateau et les rencontres nocturnes autour d’une table plus ou moins légale, j’avais perdu la notion du temps.

Je me sentais bien, malgré la fatigue. Evidemment, c’était les effets de l’alcool et du fabuleux repas que j’avais mangé. J’étais à la limite de tituber, mais tout allait bien, je savais où se trouvaient les toilettes et j’y allais d’un pas décidé. Et c’est à ce moment-là que j’entendis crier dans le couloir juste après. Le type, un roux, était collé à la porte et tambourinait dessus comme un maudit. Avait-il la moindre notion de savoir-vivre ? Je ne lui fis pas remarquer et j’avançai dans sa direction. Le type semblait en rogne.

« ‘Soir. Qu’est-ce qui s’passe, l’ami ? »

Je ne me montrai aucunement agressif envers ce type, sait-on jamais, et je m’enquis de connaitre la situation, non qu’elle m’intéressât mais j’avais besoin d’aller au petit coin. Je restai là, un moment, à attendre à côté de lui, sans bouger, jusqu’à ce que je comprenne le pourquoi de son agacement. Le type à l’intérieur était tout simplement incapable de sortir… Au bout de cinq minutes d’inactivité, je sentis l’impatience monter en moi. Aussi, je réfléchissais à une solution… Y avait-il d’autres toilettes sur le bateau. Ma première réponse intérieure fut que oui… Mais l’autre gars y aurait pensé aussi si c’était le cas, à moins qu’il soit trop bête pour parvenir à ce genre de raisonnement.

Je lâchai un soupir… Et s’il était mort ?! J’approchai de la porte, sans daigner regarder l’autre gars et frappa à la porte aussi fort que je pouvais avec mon pied. Mon intention était claire : ouvrir cette satanée porte et voir ce qu’il en retournait… Malheureusement, je n’étais pas très fort et la seule chose que je parvins à accomplir ce fut de me ridiculiser. JE tombai à la renverse et me fracassa sur le sol. La colère en moins s’intensifia et je me relevais plus hargneux que jamais.

« TU VAS L’OUVRIR CETTE PORTE, PUTAIN !! »

Je fonçai à nouveau sur la porte pour frapper à mon tour dessus. C’est à cet instant que j’entendis des pas approcher… Ils étaient accompagnés de discussions plus ou moins fortes et je compris clairement qu’ils venaient dans notre direction. Mon instinct de voleur m’alerta immédiatement et je reculai, minant l’ignorance, tout en usant discrètement de mon pouvoir pour me dissimuler. Certes, ce ne serait pas très efficace, vu la petite taille du couloir, mais je pourrais clairement rester en retrait.

Deux hommes approchèrent, avec des costumes noirs. Sans étaient-ce des sortes de gardes ou des vigiles, je ne savais pas. Ce qui était clair, c’est qu’il venait voir ce qui se passait…

« Qu’est-ce que vous faites !!!? On nous a signalé des cris, par ici ! Répondez ! »

Les deux molosses approchèrent tout d’abord du roux, tandis que je reculai encore un peu…



©️ Halloween de Never Utopia

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Mar 8 Mai - 9:51
« C'est ça ! Prends tout ton temps ! Sale enculé ! »
Plein à craquer.


Tandis qu'il exhortait l'inconnu à s'extraire de ces toilettes décidément bien trop prisés, allant jusqu'à joindre les gestes aux verbes en tambourinant avec autant d'animosité que possible, le rouquin fut bientôt rejoint par un autre homme qui, semblait-il, voulait également délester sa vessie d'un poids des plus incommodants. Comme l'inconnu n'avait guère l'air d'être plus au fait de la situation que le journaliste, ce dernier profita de cette brève entracte pour se reculer d'un pas et récupérer son souffle, chassant de son faciès un ton des plus cramoisis. Encore courroucé par l'audace égoïste de l'occupant muet, le rédacteur se mit à fulminer en pointant son index droit en direction de la porte, qui cristallisait plus que parfaitement la raison de son énervement, et décerna à l'inconnu quelques précisions qu'il devinait nécessaire pour mesurer l'ampleur de la situation et la grandeur de son désarroi impuissant.

« La porte est bloquée depuis vingt minutes ! Y a forcément un mec dedans mais... Il veut pas sortir ! »

Qui ? Qui était l'immonde abruti qui passait tout son temps enfermé à double tour dans des cabinets miteux, privant ainsi les autres usagers d'une délivrance salvatrice et apaisante ? Quelle que soit son identité, le Tokushi, de son côté, le méprisant et l'abhorrait déjà. Il se jura même, sur un coup de tête, de glisser le nom de cet importun décidément bien peu civilisé dans l'un de ses futurs articles afin que sa famille et ses amis soient bien au fait de ses pratiques peu reluisantes en matière de vivre ensemble... Ouais ! Ça pouvait être là une revanche poilante et appréciable... Sauf qu'il fallait pour l'heure réussir à évincer le malappris et à le chasser de son trône, où il s'était manifestement vautré sans avoir jamais l'intention de relever son auguste séant. Et, finalement, ce fut l'inconnu tout juste parvenu à ses côtés qui prit les devants... Avec plus de fermeté et de poigne que le rouquin n'aurait pu en communiquer. Lorsque l'étranger se jeta littéralement sur la porte afin de tenter de la défoncer, l'écrivain en herbe tressaillit, impressionné par ce comportement bestial et pour le moins imprévisible. Ce type avait pourtant pas franchement l'air d'être une vulgaire brute épaisse... Mais comme il réitérait son action passée, non sans l'agrémenter de surcroît d'une volée de noms d'oiseaux et d'ordres particulièrement péremptoires, le rouquin décida de demeurer pour l'heure au second plan, n'ayant guère l'ambition d'être soumis à la rancune manifeste que ce type destinait à l'inconnu, encore et toujours précieusement enfermé de l'autre côté de la cloison.

Sauf que de nouvelles péripéties avaient prévu de s'ajouter au tableau, en les personnes de deux vigiles particulièrement imposants et qui prirent la parole d'un ton décidé, sinon hautain et acerbe. Ce qu'ils faisaient ? Mais enfin ! Akis avait pourtant la certitude de s'être suffisamment époumoné pour que le navire tout entier soit mis au courant... Grinçant des dents avec frustration dans un premier temps, il remarqua sans peine que son acolyte d'infortune n'avait pas l'air dans son assiette et ne semblait guère songer à s'orienter vers les deux gardes pour leur expliquer posément la situation. Bon, ben tant pis, il allait encore devoir s'y coller ! Revêtant son sourire le plus chaleureux et le plus cordial, le journaliste s'approcha des deux nouveaux arrivants d'un pas franc mais lent, profitant des quelques secondes qui lui étaient octroyées pour supprimer d'entrée de jeu toute éventuelle méprise ou malentendu.

« Oh, ne vous en faîtes pas, messieurs ! Nous voulions simplement nous rendre dans les toilettes, mais la porte est barrée et... »

Toutefois, au moment même où le Tokushi entendait bien terminer sa petite phrase pour quérir l'aide de ces deux armoires à glace, qui seraient probablement plus à même de déverrouiller la porte que lui et l'autre gringalet, un cliquetis faiblard et discret se fit entendre. Puis ladite porte s'entrouvrit avec une lenteur exquise, dévoilant finalement une jeune femme ravissante, pourvue d'une robe de soirée, et au teint plus cramoisi que jamais. S'il eut un moment d'absence face à une telle beauté, proprement sublime et rehaussée encore par la timidité farouche qui semblait la ronger, le pauvre envoyé du Global Seken Information comprit bien vite qu'il s'était comporté comme un goujat en tâchant de la chasser de la salle d'eau sans savoir même de qui il s'agissait. Éprouvant de sincères remords, et possiblement également une envie perverse de culbuter cette mirifique et délicieuse créatures, il pivota vers Ohanzee et le gratifia d'un air sévère, sourcils froncés. Sa voix claqua alors, tandis qu'il semblait fustiger l'inconnu pourtant uniquement venu lui prêter main forte.

« Allons ! Je vous disais bien de patienter un petit peu ! Vous l'avez incommodée ! »

Le culot. Une valeur sûre et refuge, même, pour tous ceux qui savaient y plonger avec une honnêteté déroutante, mais feinte. Et pour le coup, même s'il était parfois plus stupide qu'acteur, Akis était excellent comédien... Restait à savoir si son petit numéro allait convaincre les deux gardes, mais aussi et surtout la belle inconnue qu'il tentait désormais de courtiser. Et si l'étranger n'allait pas vouloir lui faire payer son audace, également...

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Mar 5 Juin - 17:23

   
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Plein à craquer ▬ Feat Tokushi Akis ▬ Grand Line


   
Bien fait pour toi !
   Ce type, un vrai goujat.

   
C’est donc dans un bateau plus ou moins classique que j’ai rencontré un type des plus atypiques. T’imagines même pas le culot qu’il avait. Après qu’on ait passé quelques minutes à tambouriner sur la porte, y a eu deux vigiles qui sont venus, alerté par les bruits. Ni une ni deux, j’ai essayé de me camoufler, mais c’était pas très utile dans le couloir.

Il est allé leur dire que j’étais responsable de ce foutoir, c’était ironique, car c’était lui qui avait commencé à frapper à la porte. T’imagines ! Du coup, dans les toilettes, c’était en réalité une simple fille…

Et pas n’importe laquelle. Une ravissante et magnifique jeune femme. Son embarras était visible et les quelques rougeurs sur son visage la rendait d’autant plus attirante. Je ne restais pas longtemps muet et, tout en annulant le pouvoir de mon fruit, je tentais de me défendre, mais l’éloquence du roux avait vite fait de fermer mon clapet.

« Mais… Je… Non. »

Cela ne durant qu’un instant, mais je sentais que la situation n’allait pas aller à s’arrangeant. Je précipitais mes mains dans mes poches pour en sortir un paquet de cigarettes. Certes, vous pouvez me dire que j’étais trop jeune pour ce genre de conneries, mais c’était la seule manière de retrouver mon calme dans ce genre de contexte. Néanmoins, les deux gorilles ne me laissèrent pas faire et bougèrent de manière prématurée.

L’instant d’après, je me faufilais dans les toilettes maintenant libéré, avant même d’avoir pu dire ouf. Je verrouillai la porte et m’assis instinctivement sur le trône ainsi délivré de la présence de la jeune femme. La place était encore chaude et je sentis mon cœur divaguer. Je ne tardai pas à laisser parler autre chose tandis qu’on tambourinait à la porte.

« Ca t’apprendra, idiot, à raconter des conneries ! Maintenant, tu attends ton tour ! »

Je lançais ses mots à l’intention du rouquin qui, en plus de m’avoir mis la honte, avait réussi à me faire mal voir des vigiles et de la charmante demoiselle. A vrai dire, elle avait probablement cherché, mais je n’attendais aucune excuse d’une si belle créature. Cependant, j’aurais ce type à l’usure. Il avait voulu me renvoyer toutes les fautes, tandis qu’il prévoyait de récolter tous les honneurs… Pff… Il allait s’en mordre les doigts !

Il avait attendu… Et il allait encore attendre. Je n’allais pas sortir avant qu’il n’en puisse plus. Il allait regretter amèrement de m’avoir autant affiché devant les deux molosses.

J’espérais seulement qu’ils me laissent tranquille par la suite et que la situation s’arrange, mais je sentais bien que ce n’était que le début d’une tourmente bien plus importante.

« S’il vous plait, madame. Dis-je, derrière la porte. »

Ca resonnait pas mal à l’intérieur et, bien que tout le nécessaire était présent, je ne pouvais que me sentir mal à l’aise. En même temps, ce n’était pas ma faute. J’étais devenu le bouc-émissaire d’une situation qui aurait pu être tellement plus drôle. Je recitais quelques phrases que je gardais en tête pour rester serein et, profitant de la séparation que m’offrait la porte, je repris rapidement.

« N’écoutais-pas ce que dis cet homme. C’est lui qui était là le premier, à tabasser cette maudite porte. Je ne suis arrivé qu’après et j’ai voulu bien faire… »

Je mentais mal. Très mal. Certes, il y avait une part de vérité dans ce que je disais. C’était une des leçons qu’on m’avait apprises. Quand on ment, il faut donner une part de vérité, c’est plus crédible. Pour autant, tant dans l’intonation de ma voix que dans les mots que je disais, cela paraissait tellement faux…

Dans tous les cas, j’étais content. J’avais quand même une chance de faire chier l’autre roux, qui m’avait fait porté le chapeau pour une raison encore inconnue…



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Mer 6 Juin - 10:15
« C'est ça ! Prends tout ton temps ! Sale enculé ! »
Plein à craquer.


C'était moche de sa part. Hideux, et immoral, même. Mentir de la sorte et aussi éhontément pour s'acheter les faveurs de l'inconnue, tout en agissant avec de sombres desseins, très clairement libidineux... Encore une fois, Akis venait de prouver sa bassesse spirituel. Et pourtant ! Il n'éprouvait à ce titre pas un demi-regret : la vie était une guerre perpétuelle à livrer contre autrui pour garantir ses intérêts personnels. Il exécrait l'idée d'être détesté par cette demoiselle, si douce et si charmante... A contrario, il se fichait puissamment d'Ohanzee, qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam et qu'il n'avait, bien entendu, pas la moindre raison de désirer. De surcroît, cet illustre inconnu n'avait pas l'air spécialement emprunt de majesté ou auréolé de prestige... Il avait l'air banal, normal, insipide même. Ni uniforme, ni cicatrices ne le garnissaient pour le rendre plus intimidant ou plus respectable... Il était d'une banalité affligeante, en d'autres termes. Tout comme le journaliste... Voilà pourquoi la guerre était envisageable. Car le pigiste du Global Seken Information n'avait pas à éprouver un fragment dérisoire de peur : il se savait capable de mener une joute oratoire et imaginait que cette dernière ne risquait pas de dégénérer outre mesure. De toute manière, tant que les gardes se dressaient à l'horizon, l'étranger n'allait pas oser l'agresser physiquement, pas au risque d'être interpellé brusquement... N'est-ce pas ? Tandis qu'il essayait de s'en convaincre, l'idiot roux oubliait maladroitement une riposte à laquelle il était pourtant ouvertement exposé. Une riposte que ledit inconnu ne tarda guère à mettre en oeuvre, impitoyablement... Lorsque Ohanzee s'élança vers les toilettes, le Tokushi comprit où il voulait en venir instinctivement, sur la seconde. D'abord horrifié et décontenancé, comme pétrifié par la sauvagerie ignoble de ce type qu'il avait simplement mis dans de beaux draps, il tâcha par la suite de le rattraper précipitamment pour l'empêcher de mettre ses sombres stratagèmes en pratique. Il n'y parvint pas... Pas à temps. Le verrou cliqueta à l'instant même où l'écrivain en herbe positionnait sa main sur la poignée... Et il comprit subitement que tout était perdu. Les paroles du sinistre occupant des cabinets ne tarda guère à entériner ce constat glaçant...

Il allait bloquer les toilettes, jusqu'à nouvel ordre ! Le rouquin enragea tandis que la demoiselle, qui ne prêtait même plus attention aux dires d'Ohanzee, s'en allait en menaçant de fondre en sanglots, toujours rouge de honte. Quelle cruauté... Quelle cruauté de s'enfermer dans des toilettes quand on savait pertinemment que quelqu'un d'autre en avait besoin ! Les deux gardes, incompréhensifs au possible, et sidérés par tant de bêtise et de puérilité, demeurèrent en retrait tandis qu'Akis s'abandonnait à nouveau à ses tambourinages, effrayé par l'idée que sa vessie n'en puisse plus et qu'elle finisse par céder sous la pression.

« Nooon ! Ouvre ! Laisse-moi la place ! J'en ai besoin ! J'étais là avant t... Euh... Ouais ! Reste aussi longtemps que tu le veux ! T'étais là avant moi, après tout, haha ! Chacun son tour ! »

Il avait failli le dire. Comment auraient pu réagir les deux gorilles, s'ils avaient entendu la vérité de sa propre bouche ? Il préférait encore l'ignorer... Aussi naturellement que possible, le Tokushi se détacha lentement de la porte en cessant de la percuter continuellement, soupirant d'un air tranquille avant de sourire nerveusement dans la direction des deux vigiles, qui échangèrent un regard paumé et absent. Ce n'était pas souvent qu'ils avaient affaire à un tel spécimen... La majorité des clients, plutôt huppés, disposaient d'un savoir vivre irréprochable. Ce n'était pas vraiment le cas de ce journaliste, vivant et énergique... Essayant de ne pas sembler plus louche qu'il ne l'était déjà, l'envoyé spécial du Global Seken Information glissa sereinement ses deux mains dans les poches de son pantalon et se mit à siffloter en faisant les cent pas, le long des toilettes. Il sentait qu'il n'en pouvait plus... Et bouger semblait être la seule méthode fiable pour retarder l'échéance autant que possible. Ce type devait sortir de là ! Au plus vite ! Malheureusement, il n'avait pas l'air d'être très empressé à cette idée... Le rouquin ne semblait donc avoir plus qu'une seule et unique option : trouver un autre lieu où se soulager. D'autres toilettes devaient forcément se trouver dispatchés sur le navire, laissés là à la disposition des clients... Mais les trouver pouvait prendre un temps fou, s'il s'y prenait mal ! A moins de demander directement leur aide aux vigiles, encore plantés là...

« Je... Euhm... Mes braves ! Dites-moi, vous pouvez peut-être m'orienter... Y auraient-ils d'autres cabinets à disposition des usagers, sur ce navire ? »

Tout sourire, le garnement papillonna jusqu'aux deux gardes en leur offrant un visage des plus avenants et des plus ravissants. Il espérait que cela fonctionnerait et que les deux hommes lui indiqueraient son chemin sans piper mot... Ou, dans le meilleur des cas, qu'Ohanzee, entendant cette question, décide de sortir des toilettes pour le confronter directement. Ou qu'il entende raison et accepte enfin de lui laisser la place, bien entendu, chose qui aurait finalement pu arranger tout le monde sans déboucher sur le moindre problème ! Malheureusement, les deux gardes n'avaient pas vraiment l'air d'être enjoués à l'idée de lui indiquer son chemin : ils demeuraient suspicieux à son égard, donc... Ils faisaient leur travail, après tout ! Ils avaient constaté un litige et un semblant de désordre sur le navire, ils avaient voulu s'en occuper au plus vite... Ni plus, ni moins. Sauf que force était d'admettre que le Tokushi était assez doué pour glisser comme une anguille face au rouleau compresseur de la logique : il parvenait toujours à déceler une faille pour retomber sur ses pieds. Rien ni personne ne pouvait jamais l'incriminer directement... Et cette fois-ci n'y faisait pas exception !

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Lun 9 Juil - 18:36

   
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Bon, ok ! On fait quoi ?!
   Je ne l'aimais vraiment pas.

   
J’étais rentré dans la petite pièce à une vitesse ahurissant, sans lui laisser le temps de m’en empêcher. Après tout, il avait bien cherché ! Juste après, j’ai essayé de me justifier auprès de la dame, mais c’était compliqué, à travers la porte. Mais bon, c’était pas très grave, après tout.

Je l’entendis, de l’autre côté de la porte, essayé lui aussi de se débattre dans ses mensonges et, tandis que je me laissais aller, je pris la peine d’ajouter mon grain de sel dans leur conversation, que je pouvais à peine percevoir.

« Mort de rire ! Tu sais même plus comment gérer ton mensonge, enfoiré ! »

L’insulte, c’était juste pour le plaisir et tenter de le provoquer encore un plus, de manière à le faire perdre ses moyens, tandis qu’il essayait clairement de me faire porter le chapeau. Autant dire qu’un duel psychologique se serait bien lancé si seulement l’odeur présente dans la toute petite pièce chaude n’était pas aussi insupportable. En réalité, je n’avais pas fait gaffe en entrant, tant j’étais pressé et concentré sur ma course, mais ça schlinguer un truc de fou. Alors, même si ses mensonges, son air hautain et sa manière de se pavaner m’avaient énervé, je ne pouvais pas rester dans les toilettes plus longtemps.

J’essayais pourtant, en retenant ma respiration, ou même en me faisant de l’air, mais il y faisait trop chaud, je ne le supportais plus.

« C’est bon, tu peux y aller… »

J’étais sorti aussi vite que j’étais rentré et fermai la porte d’un coup d’un seul, presque comme si j’avais prévu de la détruire. Je ne voulais absolument pas que l’odorante présence sorte de là-dedans. Je tournai ensuite la tête dans la direction des autres protagonistes et je pu voir le sourire de l’autre attardé. Je réagis immédiatement par un claquement de langue tandis que je m’adossais à l’entrée des cabinets. Je suffoquais presque, comme si je venais de sortir d’un bain forcé dans une baignoire remplie d’eau, comme ce jour où je m’étais retrouvé prit au piège par des malfrats, sur Shabondy… Une vraie plaie.

« … Mais tu devrais peut être attendre un peu, en réalité… »

Je regardais le roux avec un air assez décontenancé, puis je jetai un coup d’œil à la jeune femme qui était sorti quelques secondes avant moi. Qu’avait-elle réellement fait pendant tout ce temps, enfermée à l’intérieur ? Je n’y réfléchissais pas et je tentais au mieux d’empêcher l’autre gars d’y entrer, mais dès qu’il insista un peu plus, je le laissais entrer. A vrai dire, le voir supporter cette situation à son tour avait de quoi me réjouir, surtout que j’avais une idée en tête bien assez sadique à mon gout.

En effet, s’il rentrait à l’intérieur des toilettes, je ferais en sorte de bloquer l’accès après avoir remercier les trois autres personnes présentes. Bien évidemment, je n’étais pas suffisamment chiant pour le laisser éternellement dans cet état et j’attendais un moment avant de lui ouvrir la porte et lui offrir une échappatoire. Je reculai donc rapidement, m’éloignant d’un éventuel coup qu’il pourrait me porter et, dans un geste expressif, montrant mon envie de faire la paix, je lui posai une question simple, mais importante.

« Bon, on fait quoi ?! »

C’était vrai. Elle pouvait simplement être pris pour une question banale, mais elle impliquait beaucoup plus qu’une simple réponse positive ou négative. Elle révélait d’une tension qui les avait menés à ce face-à-face. Ils s’étaient, sans vraiment de raison significative, prit le chou pour rien et devait se mettre d’accord sur leurs véritables pensées, de manière à savoir comment réagir en cas de nouvelle rencontre, si jamais il y avait. Après tout, ils se trouvaient sur un navire qui était, certes, assez grand, mais assez exigu pour pouvoir se croiser une fois ou deux durant le trajet, chose qu’il fallait mettre au clair tranquillement, mais surtout dans l’immédiat.



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Mar 10 Juil - 9:55
« C'est ça ! Prends tout ton temps ! Sale enculé ! »
Plein à craquer.


Il venait de sortir ? Sérieusement ? Alors qu'il avait semblé vouloir prendre un malin plaisir à lui condamner l'entrée pendant au bas mot des dizaines et des dizaines de minutes ? Si Akis fut déstabilisé et désarçonné dans un premier temps, et si son intuition lui souffla bientôt quelques mots peu rassurants, il songea qu'il s'agissait d'une opportunité à ne manquer sous strictement aucun prétexte. Le poids de sa vessie n'en finissait plus de croître de manière graduelle et intolérable et tout son bas ventre menaçait d'exploser purement et simplement sous la force indicible de cette pression libératrice. Lorsqu'Ohanzee se mit à lui barrer la route, faisant mine de l'empêcher de s'engouffrer dans les toilettes, le rédacteur se mit à fulminer : c'était donc à cela qu'il jouait ? Lui faire miroiter l'entrée et lui retirer ce petit plaisir et cette indéniable délivrance à l'instant même où il y parvenait enfin ? Quel sadisme ! Il était prêt à lui cracher au visage ses quatre vérités que l'autre type sembla enfin se lasser de ce petit jeu : il lui ouvrit grand la porte et, sans vraiment réfléchir, le civil s'y engouffra promptement, n'attendant même pas d'avoir refermé la porte derrière lui pour déboutonner son pantalon. Un sourire béat vint se visser sur ses lèvres tandis qu'il sentait enfin l'océan se déverser avec une virulence spectaculaire, et ce bonheur simple se prolongea par ailleurs durant de très longues secondes avant qu'une découverte de plus désagréables ne vienne finalement lui titiller les conduits nasaux. Ces effluves... Bordel, quelle odeur ! Il grimaça soudainement, bloqué à l'intérieur des toilettes à cause de sa vessie qui, à cet instant précis, ne tolérait même pas l'idée de cesser son vidage si ardemment désiré. Son cerveau, accaparé dans un premier temps par cette montagne d'immondices qui lui grignotait les narines, ne tarda guère à faire le lien entre ce désastre olfactif et la conduite étonnamment galante de l'autre luron, quelques secondes auparavant. Ce foutu connard ! C'était lui, qui avait tout salopé ! C'était certain ! Après tout, avant lui, c'était cette gracieuse jeune femme qui avait occupé les toilettes... Elle ne pouvait pas être la responsable d'un si répugnant spectacle, si ? Le Tokushi retint son souffle et ne tarda guère à devenir plus cramoisi que ses cheveux tandis que les dernières gouttes achevaient enfin de se frayer un chemin à l'extérieur de son corps : il remballa alors promptement tout son matériel génital et tâcha de s'extraire de cet enfer poisseux... Sans y parvenir, dans un premier temps. Bordel de merde, quelqu'un bloquait la porte ! Ce sombre fils de p... Le journaliste, à bout de nerfs, se mit à tambouriner sur cette dernière afin de tâcher de s'en extraire. Il n'y parvint néanmoins qu'à l'instant où son geôlier le décida, dans sa grande mansuétude : il se jeta alors à l'extérieur avant de choir lamentablement, de tomber à quatre pattes... Et de recracher son goûter.  

Cela avait été proprement insoutenable. Il n'avait pas pu faire autrement : ces dizaines de secondes à lutter contre son dégoût et ses nausées révulsées avaient fini par peser trop lourd... Et il avait été contraint de relâcher la pression de cette manière particulièrement disgracieuse et auditive. Toutefois, il ne l'avait pas fait nulle part : en tombant à quatre pattes de la sorte, il s'était à la vérité rapproché tant et si bien de l'autre civil qu'il avait fini par dégobiller... Sur ses chaussures, directement. Ohanzee venait de récupérer la monnaie de sa pièce : puisqu'il avait provoqué les vomissements du pauvre Akis, il venait tout simplement d'en récupérer la matière résultante de ces halètements effrénés... Un simple retour à l'envoyer des plus justes. D'aucuns auraient assuré "Karma is a bitch". Le rédacteur d'Enies Lobby, quant à lui, se contentait de jubiler mentalement, trop heureux de pouvoir de la sorte brandir sa vengeance à la face de ce cancrelat qui lui avait fait vivre l'enfer. Il avait démontré un tempérament sadique en l'enfermant de la sorte et en le retenant momentanément au sein de ce toilette infernal... Et sa conduite terriblement pécheresse était désormais sévèrement rabrouée. Ni plus, ni moins...

« Bleurg... 'scusez... bleurg... moi... »

Ces paroles, difficilement articulées entre deux haut-le-cœur, étaient censées faire amende honorable et remettre les pendules à l'heure : une façon traître pour le Tokushi de tendre la main à son interlocuteur et de lui faire comprendre qu'ils étaient désormais parfaitement quittes. Bon, dans les faits, l'écrivain en herbe disposait encore d'une longueur d'avance, puisqu'il avait commencé cette pathétique querelle en pointant Ohanzee du doigt lorsque les gardes s'étaient vus octroyés la tâche complexe de trouver le coupable idéal... Sauf que comme son vomissement était une conséquence directe de la riposte de son ennemi du jour, il ne comptait pas vraiment ! Dans tous les cas, une fois ce spectacle achevé, l'habitant d'Enies Lobby tâcha de recouvrer sa prestance et son assurance : il entreprit donc de se redresser, non sans chanceler un petit moment, avant de se passer le dos de la main sur sa bouche encore pâteuse où des arômes peu ragoûtants séjournaient encore. Une brosse à dents et du dentifrice, vite... Il devait retourner à sa cabine de toute urgence : tout son nécessaire à toilette s'y trouvait !

« Akis. Enchanté. Et désolé pour vos chaussures. »

Son interlocuteur avait sans doute eu la sagesse de se reculer vigoureusement au moment où il se serait rendu compte de ce que le journaliste était en train de faire à ses pieds, mais il avait fort probablement manqué d'une réactivité vitale et nécessaire dans ces circonstances... Le rouquin, de son côté, s'était toutefois permis de lui glisser son prénom afin qu'il sache à qui il avait à faire : restait qu'il n'allait envers et contre tout pas tarder à se faire la malle, et ce a fortiori si son interlocuteur semblait lui tenir rigueur pour ce dégobillage en règle. Il n'était pas question pour le rouquin d'être passé à tabac durant cette croisière qui aurait dû pourtant s'avérer douce et plaisante...

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
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Mar 24 Juil - 16:56

   
Come out and play


   
Plein à craquer ▬ Feat Tokushi Akis ▬ Grand Line


   
Alors, crapaud Tu digères mal ?!
   Oh, le salaud ! Il a vomi sur mes pompes.

   
Bref, je ne vais pas te raconter non plus tous les détails, quand même. Dans tous les cas, j’en suis sorti rapidement et j’attendis l’autre gars dehors pour discuter un peu avec lui. Mettre les points sur les i, si tu vois ce que je veux dire… ET LÀ ! Il a carrément dégobillé sur mes chaussures, l’enfoiré !!!

J’avais envie de lui casser sa gueule quelques instants plus tôt, mais ma colère était passé à l’instant où j’étais sorti des toilettes et où ma vengeance s’était réalisée. L’entendre frapper derrière la porte m’avait apporté une certaine satisfaction et je profitais de ma position pour lui glisser des mots doux.
« Alors… Toujours attiré par la jolie demoiselle, tête de nœud ? »

Puis, il sortit à son tour et me fit face un instant avant de s’étendre sur le sol et de vider ses conduits intestinaux sur mes grolles neuves. Au début, je n’avais pas saisi son mouvement, celui qui l’avait mis à terre, et je n’avais pas réagi assez vite pour m’éviter cette nouvelle humiliation. Je l’entendis se libérer les entrailles dans des sons gutturaux des plus immondes et je reculai de quelques pas, bien trop tard.

Incapable d’observer la scène, au risque de poursuivre son chemin et de rendre mon repas à mon tour, je gardais les yeux rivés sur un point noir présent sur le plafond du couloir où nous nous trouvions. Grimaçant de dégout, tant par le bruit qui émanait de son rejet que par l’odeur qui suivait – de l’intérieur des toilettes à son évacuation non contrôlée. Autant dire que la situation ne me plaisait guère, et ses excuses n’y changeaient rien. Pour autant, je gardais le silence et mon calme le temps qu’il se soit relevé.

« Ne me vouvoie pas, s’il te plait. Lui avais-je répondu immédiatement après sa présentation. »

Je n’étais pas du genre à aimer la politesse, sous quelques formes qu’elle pouvait prendre. Ainsi, je ne voyais aucunement l’usage d’un « merci » ou d’un « s’il vous plait » utile. Après tout, les seules personnes à qui je parlais vraiment étaient mes amis ou mes collègues de travail, avec qui j’entretenais souvent des relations plutôt courtes. Ces mêmes relations, du fait de leur brièveté, n’avaient pour la plupart pas le temps de se fortifier et je ne pâtissais jamais de mon manque de politesse. Quant à mes amis, ils étaient pareils, ils n’en voyaient pas l’utilité. Ce n’était ni plus ni moins qu’une perte de temps. Temps durant lequel on pouvait profiter pour dire des choses véritablement intéressantes.

« Tu peux m’appeler Ohanzee, si tu veux. »

Je n’avais pas pris la peine de faire remarquer à Akis sa malencontreuse visée, néanmoins, je gardais ce détail de notre rencontre bien en tête. En réalité, je voulais profiter de la conversation que je tentais d’engager pour me venger une bonne fois pour toute. Cependant, je tentais d’avoir un visage aussi neutre que possible, feintant le calme pour pouvoir porter un coup à cet énergumène dès que possible. Ainsi donc, je proposai à l’autre homme, qui souhaiterait sans doute se débarbouiller un peu le visage, de se diriger vers un endroit un peu plus clément, une position, sur le bateau où l’odeur de la mer était plus présente et où on ne sentirait pas les effluves de la jeune dame. Sérieusement… Qu’avait-elle pu manger pour en arriver à ce genre d’extrémité ?!



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Mar 24 Juil - 22:51
« C'est ça ! Prends tout ton temps ! Sale enculé ! »
Plein à craquer.


Ses excuses avaient fait mouche ? Sérieusement ? Les mots que l'inconnu glissa à l'instant même où le rouquin s'apprêtait à se carapater lui coupèrent l'herbe sous le pied et il demeura là, bouche bée, comme deux ronds de flan, incapable de rétorquer immédiatement tant la surprise se faisait colossale. Il n'aurait jamais cru que quelques mots suffiraient à pardonner une telle infamie... Il venait de lui vomir sur les chaussettes, après tout ! Et puis, de surcroît, Akis et le prénommé Ohanzee n'avaient aucune raison de s'estimer : tout, depuis leur rencontre, semblait au contraire les amener vers une inimitié forte et réciproque... Si son instinct tenta vainement de le mettre en garde, l'imbécile heureux qu'il était ne tarda guère à songer que son charisme ineffable avait, une fois de plus, su trouver les clés du cœur de son interlocuteur pour le séduire et le mettre dans sa poche. Rien de sexuel, bien sûr : le journaliste était simplement si classe et si grandiose que quiconque qui conversait avec lui plus de quelques secondes était contraint de louer un culte à sa noblesse d'esprit. Oui, il n'en fallait pas plus pour flatter son orgueil démesuré... L'écrivain en herbe, ainsi, fut bien incapable de se rendre compte du mauvais coup que son homologue passager préparait. A contrario, il fut ravi d'entendre la proposition de cet inconnu : il était effectivement grand temps de prendre la poudre d'escampette, sans quoi ils risquaient d'attirer les quelques regards qui avaient pu disparaître quelques instants auparavant. Quelqu'un allait-il venir la plaque disgracieuse qu'il venait de déposer au beau milieu du couloir ? Allait-on également se charger de nettoyer promptement et efficacement ces toilettes souillées par quelques démons dégoûtants ? C'était, aux yeux du Tokushi, une priorité absolue si les organisateurs entendaient bel et bien offrir à leurs clients une traversée mémorable, à tout le moins dans le bon sens du terme... Enfin, il apparaissait qu'Ohanzee souhaitait pour l'heure passer un petit moment avec le rouquin : chose étonnante, qui aurait bien évidemment  dû lui mettre la puce à l'oreille étant donné qu'ils n'avaient pas la moindre raison de se côtoyer davantage et d'apprendre à se connaître plus spécifiquement, mais dans l'état des choses, l'habitant d'Enies Lobby était pareil à sa réputation : sot et simple. Un sourire radieux accompagna donc ses quelques mots, en même temps que l'haleine pestilentielle et âcre qui put venir titiller le museau de l'autre client décidément bien brave pour une simple histoire de rancune revancharde.

« Je dis pas non à bouger un peu, ouais... Et le plus vite possible ! Haha ! »

Il était beaucoup trop niais, une fois qu'il avait baissé sa garde, et son interlocuteur allait pouvoir s'en rendre compte en un claquement de doigts dès à présent : de ses mimiques à son ton enjoué, tout transpirait la candeur. Le rouquin, tranquille et serein, sinon guilleret, presque ravi de s'être fait ce qu'il pensait être une espèce de nouvel ami, prit la direction de sa propre cabine d'un pas décidé mais néanmoins souple et bienheureux. Maintenant qu'il s'était vidé la vessie et l'estomac, et puisqu'aucun ennui ne semblait s'être dressé sur son chemin au point d'y présenter d'innombrables et insurmontables péripéties, tel qu'il avait la coutume d'affronter jour après jour, Akis n'avait pas la moindre raison de demeurer sombre et pessimiste... A contrario, tout lui semblait si clair et si enthousiasmant qu'il avait bien de la peine à conserver sa sérénité et son sang froid coutumiers ! Habituellement, on ne pouvait déjà pas dire de l'écrivain en herbe qu'il était un type austère, mais alors, dans de telles dispositions, il revêtait quasiment sa peau d'enfant... Qu'il n'avait jamais réellement égarée, cela allait sans dire.

« Je vais aller me rincer la bouche rapidement, ma cabine est pas très loin... Ça te dit de discuter un peu autour d'un verre, après ? J'ai rien à faire, et, bon... Autant profiter de cette occasion. »

Si Ohanzee lui octroyait son accord, le rouquin n'allait pas tarder à s'esquiver jusqu'à sa cabine dans laquelle il s'engouffrerait sans tarder. Un coup de brosse à dents assidu plus tard, il en ressortirait glorieux, les gencives roses et l'haleine plus fraîche et mentholée que jamais. C'était tout ce qu'il fallait pour apprécier une bonne rasade d'alcool en compagnie de ce qui risquait de devenir un fameux camarade de beuverie... Après tout, même si leurs échanges avaient mal débuté, il n'y avait pas la moindre raison qu'ils se ternissent à nouveau, maintenant qu'ils s'étaient montrés, l'un comme l'autre, suffisamment matures pour surmonter leur rancœur initiale ! Ainsi, si son nouveau compagnon d'infortune décidait de reléguer son courroux vindicatif à plus tard, le jeune envoyé du Global Seken Information ne tarderait guère à prendre les devants pour l'entraîner en direction de l'un des restaurants et des bars qui garnissaient le navire de croisière où ils se trouvaient actuellement. Considérant l'heure et le nombre de passagers, ils trouveraient sans peine une place assise où ils pourraient s'installer tranquillement afin de commander de quoi fêter les heures à venir, lesquelles s'annonçaient des plus festives ! Et si tout se passait tel que le garnement le prévoyait initialement, ce dernier ne tarderait guère à gratifier Ohanzee de nouvelles paroles enjouées et insouciantes, comme pour lui rappeler qu'il était en finalité bien loin d'être un mauvais bougre et qu'il était même généralement plus victime de sa propre maladresse et d'une méchanceté quelconque qu'il aurait pu tenter de véhiculer.

« Et donc ? Pourquoi t'es ici, Ohanzee ? Je veux dire... Pourquoi une croisière ? Tu fais quoi dans la vie ? »

Il fallait bien entamer la conversation innocemment et, dans les faits, il n'y avait rien de mieux que le travail et le loisir pour se donner une idée rapide de l'identité d'un inconnu que l'on croisait. C'était loin d'être très précis, très fiable et très exhaustif, mais c'était déjà un bon début...

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