Depuis le retour sur le navire suite aux évènements de Shabondy, le jeune cuisinier maintenant devenu titulaire de l’équipage des Tengoku no Seigi avait bien compris qu’il aurait encore plus de bouches à nourrir, trois pour être précis. Il y avait, bien évidemment, la magnifique faucheuse qui lui avait sauvé la vie sur l’archipel et qui, pour une raison alors inconnue à Nook, avait rejoint l’équipage depuis peu. Mais il y avait également la troupe de la belle rousse qui lui avait prêté main forte contre les lézards volants. Car, si du point de vue de Kari, c’était le jeunot qui lui avait sauvé les fesses, le jeune homme était tout à fait persuader qu’il n’aurait pas pu descendre la vouivre sans l’expertise de la rousse en question. Elle avait été un appui de premier ordre et surtout, une certaine source de désir et un futur objet de pratiques perverses… le voyeur devait vraiment partir en reconnaissance dans la salle de bain des filles d’ailleurs…

Malheureusement, et même s’il était venu la trouver sur le pont du navire plus tôt, il n’avait pas appris beaucoup de chose sur elle. Que faisait-elle dans la vie ? Pourquoi avait-elle rejoint le phénix ? Avait-elle des envies culinaires spécifiques ? Et, le plus important, était-elle exhibitionniste ?

De toutes ces interrogations, il préférerait avoir une réponse positive à la toute dernière et ultime question ! Car après tout, Alidia, Natalia et compagnie… Aucune de ces femmes ne semblait encline à dévoiler un peu plus de peau pour le plus grand plaisir du pervers. Cet idiot n’avait alors pas encore compris qu’une des nouvelles arrivantes se dévoilerait à lui sans absolument aucune hésitation, peut-être le verrait-il avec le temps. En attendant, le jeunot était derrière les fourneaux et préparait le repas du soir. Nakata et Kyoshiro n’étaient plus sur le navire et pas encore revenus, pour autant, un cuisinier digne de ce nom devait tout prévoir et le praticien prévoirait les portions de ses supérieurs. Il attendait ce repas avec une certaine impatience pour pouvoir enfin apprendre à connaitre les belles Tara, Kari et la naine qui l’accompagnait dont il n’avait pas encore retenu le nom.

Car oui, pour le paramecia, la petite jeune femme qui accompagnait la Crown était une naine, le cuistot n’ayant jamais vu ou entendu parler de ce peuple Tontatta. Petite peut-être mais néanmoins super sexy ! La taille ne faisait rien à l’affaire, Nook les aimait toutes. Enfin, bref, le laineux s’afférait donc tranquillement dans la cuisine quand une idée lui vint en tête : préparer quelque chose pour les nouveaux, quelque chose qui leur ferait plaisir. Il abandonna donc ses fourneaux et sortit de la cuisine pour se diriger vers la cabine de la rousse en question en espérant qu’elle s’y trouvait. Il voulait tout simplement lui demander quel était son plat favori et éventuellement continuer à apprendre à la connaitre.

A peine avait-il frapper à la porte qu’une autre tête sortit immédiatement du couloir. Faux à la main, la belle argentée vint se placer en silence plus proche de son aimé en ne le saluant que d’un léger signe de la tête.



Au moment où Nook eut fini, elle rougit. Incroyable ! Il voulait en savoir plus sur elle, il voulait savoir quoi lui préparer et surtout, elle l’avait appelé par son prénom. Mais ce vouvoiement, il y avait trop peu de proximité. Lara rassembla son courage avant que la porte ne s’ouvre si Kari était là et répondit.



Elle faillit répondre « toi mon amour » mais n’en eut pas le courage. Dommage pour elle, Nook n’aurait pas hésité à se laisser déguster !



Nook la remercierait alors et lui dirait d’également le tutoyer, en finalement attendant de voir la rousse.

Alors que la belle argentée semblait totalement happée et désemparée par la présence de son amour, alors qu’elle allait se jeter à son coup pour lui voler un baiser, alors qu’elle allait se livrer sur ses sentiments, la porte de la Crown s’ouvrit dévoilant la rousse susnommée. Immédiatement, le sourire amoureux, l’attitude légère et le cœur empli de joie de la faucheuse disparurent pour laisser place à un manteau d’appréhension et de méfiance à l’encontre de cette belle de feu. Elle recula d’un pas tout en restant parfaitement à porter de Nook pour le protéger d’une éventuelle tentative de viol buccale et se tut, laissant les deux Nakamas voir ce qu’ils avaient à voir.

Le Yamaka avait quant à lui délaisser rapidement la sulfureuse et jalouse charpentière pour se concentrer sur la porte qui venait de s’ouvrir et sur la beauté qui se tenait maintenant contre le chambranle. Il la dévisagea, l’espace d’un instant, un instant suffisamment court pour ne mettre personne mal à l’aise mais suffisamment important pour son œil de voyeur puisse détailler les courbes et les traits de cette créature sublime. Ce regard, cet instant : cela demandait des années de pratique pour trouver l’équilibre parfait, celui qui faisait d’un lourdaud, un homme délicat ou d’un goujat, un homme attentionné. Oh il le maitrisait ce regard particulier, il en jouait souvent pour deviner les mensurations d’une inconnue, un autre art qu’il avait appris à magner à la perfection… Et oui, mesdames, avec Nook Yamaka, vous avez affaire à un connaisseur, à un pervers de compétition.

Enfin, l’instant opportun passé, le perverti prit la parole et expliqua la raison de sa présence en ces lieux.



Il se retourna alors vers Lara et lui intima qu’elle allait devoir répondre à toutes les questions précitées.



Un ton lancinant mains désincarné. Sous le charme, la beauté ne pouvait plus réfléchir posément et n’avait pu mesurer les ouvertures perverses qui ponctuaient sa phrase. Ouvertures qui arrivèrent en masse dans l’esprit détraqué du jeunot qui dut se battre contre le diable assit sur son épaule pour ne pas poser de questions trop poussées. Il voulait pouvoir approfondir les relations avec Lara et Kari, et parler crument ne serait probablement du meilleur effet devant de si belles et innocentes jeunes femmes.  Il se retourna donc, la langue brisée entre ses dents pour ne pas dire de bêtises et la déliant uniquement pour recentrer la discussion sur la base de sa présence : la cuisine !



Un aliment n’était peut-être pas plaisant dans certains cas mais chaque denrée pouvait être sublimé et être rendu appréciable par une personne suffisamment compétente. Il écouterait donc les réponses de Kari, enregistrant les informations et poseraient des questions identiques à Aldero si ce dernier se laissait voir par les visiteurs.

Devant les questions de Nook, la rouquine sembla se tenir circonspecte l’espace d’un instant mais finit par réagir d’une façon étonnante : en disparaissant dans ses cartons sans trop expliquer pourquoi. Si le spectacle d’une Kari fouillant allégrement dans ses affaires et la vue sur ses formes que cela offrait ravissait le cœur de notre pervers en herbe, il n’en oubliait pas pour autant la présence du second Crown. Mater ostensiblement le postérieur de la belle rousse pourrait entrainer une colère non-mesurée de l’autre homme présent qui était peut-être son époux ! Ils portaient le même nom après tout…

Le Yamaka ne jeta donc qu’un regard discret et furtif au bas du dos de la Crown, imperceptible pour les moins aguerris, avant de se reprendre en main et de ré-aborder le sujet culinaire.



Il fallait l’avouer, dans le fond du fond de son être, et même s’il était un cuisinier appliqué et consciencieux, les réponses de son nouvel interlocuteur l’intéressaient quand même vachement moins que celle de la belle aux cheveux de feu qui se relevait enfin et approchait. L’œil entrainé et minutieux de Nook lui permit de vite voir le carnet que la beauté tenait entre les mains. Un book de photo de nus artistiques ? Peu de chance, mais s’il aurait fortement apprécié. Un carnet de poème pour déclamer son amour au cuistot ? Non, seule Lara en avait un qu’elle gardait jalousement à l’abri de tous les regards.

Au final, quelle ne fut pas la bonne surprise du professionnel de la cuisine lorsqu’il put poser l’œil sur les premières pages ouvertes par les soins de sa Nakama. Avant même les explications de la propriétaire de ces notes, le jeunot avait bien compris qu’il s’agissait de recettes de cuisine. Page après page, tournées par Kari, Pervcook put se délecter des quelques lignes et croquis tirés par sa nouvelle coéquipière de voyage. Le tout était très bien fait, assez simple mais avec des réflexions qui laissaient penser que la voyageuse n’était pas une illustre profane des fourneaux.



Comme elle l’avait invité à le faire l’instant d’avant, le voyeur se permit de délester son interlocutrice de ce petit carnet et s’assit à même le sol pour commencer une lecture rapide en tout quiétude et confortablement. L’espace de quelques minutes pendant lesquels il ne verrait rien d’autres que les lignes d’écriture sous ses yeux, le chef garda le silence et arpenta les pages qui lui étaient soumises.

Au-dessus de son épaule, Lara semblait subjuguer la passion et l’intérêt que pouvait porter son aimé lorsqu’il s’agissait de son domaine d’expertise. Elle se maudissait presque de ne pas être une truite ou un saumon humain, elle aurait ainsi pu attirer l’attention de cet être singulier bien plus facilement.

Quoiqu’il en soit, et après avoir feuilleté plus de la moitié du carnet, Nook releva la tête et fixa ses iris jaunâtres dans les émeraudes de celle qu’il avait mal jaugé.



Pour une fois, le fils de l’illustre cuisinière décida de ne pas solliciter son dieu pervers. Cette dernière proposition n’avait rien de déplacer et il espérait une réponse positive non pas pour évoluer aux côtés de la rouquine, mais bien pour partager sa passion avec une autre tête de l’équipage.

S’il avait donc pu noter les diligences de Aldero, ou plus précisément s’il avait pu ne rien noter étant donné que le mentor de la Crown se montrait relativement coulant sur ce qui pouvait se trouver dans son assiette, c’était surtout sur Kari que le jeune pervers focalisait son attention, sans oublier la belle Lara, évidemment. Quoiqu’il en soit, après avoir fait ses remarques à titre professionnel s’agissant du carnet de la cuisinière suspectée, Nook put recevoir ses réponses et se mit à sourire devant ce qui semblait être l’évidence.

La rousse ne voyait dans ses travaux que des plats de voyages nutritifs et d’un goût suffisant pour satisfaire ses papilles et celles de ses compagnons de route. Peut-être était-ce davantage mais c’est ce que le cuistot de l’équipage du phénix comprenait de son intervention. Se pinçant donc les lèvres sous la réflexion, le Yamaka se détendit finalement lorsque son interlocutrice accepta sa proposition de faire front commun dans la cuisine pour nourrir l’équipage tout entier. Malgré tout, il souhaitait revenir sur un point qu’elle avait évoqué.

De cette façon, avec une certaine douceur, il expliqua sa façon de penser la cuisine à sa future collègue pour que celle-ci puisse prendre davantage confiance en elle en ce qu’il s’agissait de l’art des fourneaux.



Il feuilleta encore quelques pages en dévorant les notes de la chasseuse et se faisant des remarques à lui-même d’une voix basse et quasi-imperceptible à part pour Lara qui avait plus ou moins posé sa tête sur l’épaule de son amour caché. Relevant finalement la tête une énième fois, le jeune prodige culinaire poursuivit son plan d’avenir.



Quelle âme charitable, quelle belle âme, quel homme pourrions-nous dire ! Le dieu pervers regardait son fidèle de l’immensité divine et pleurait de joie devant tant de savoir faire face aux femmes. Ah s’il n’était pas aussi pervers, ce gosse ferait chavirer des centaines de cœur. Enfin bon, la proposition était faite et les choses pouvaient devenir plus amicales entre les deux camarades. Si, d’aventures, Kari acceptait la place de seconde cheffe, et non pas de cheffe en second, le jeune brun la verrait davantage comme une collègue que comme une source potentielle de désir, bien qu’elle le resterait probablement encore un bon paquet de temps.