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Lun 18 Juin - 18:07
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
La demoiselle n'avait pas mon plus espéré que la réponse lui tombe dessus avec autant de facilité. Après tout, que l'on connaisse une personne depuis une semaine ou dix ans, le choix d'un présent pouvait étonnamment très vite se révéler délicats. Tout un chacun était différent, leur personnalité et leurs goûts avec. Et certains étaient tout simplement moins enclin à recevoir des cadeaux. C'est pourquoi la demoiselle avait pensé faire un cadeau collectif, quelque chose de plus impersonnel. À son grand malheur, elle n'avait aucune idée de ce qui pourrait ravir chaque membre de l'équipage individuellement et au risque de faire un faux pas, elle préférait les remercier ensemble. Mais il avait raison. Cela ne servait à rien de rester plantée là à attendre un signe divin. Parcourir les rues de Shabondy et être entourée de commerces en tout genre l'inspirerait davantage. Relevant les yeux, elle croisa le regard du phénix et répondit à son sourire par un sourire.
La jeune femme se sentait plus calme en compagnie du musicien. Elle n'oubliait pas que cette sérénité ne serait que de courte durée mais elle était des plus appréciables. Après ce qui était arrivé, Lilianna avait refusé de réintégrer un équipage. Mistral avait été le seul être dont elle avait pu continuer à accepter la présence facilement. Combien de temps cela avait duré ? Plusieurs mois peut-être ? Elle ne les avait pas compté et pour cause. Pendant une période, elle n'avait plus vraiment conscience du temps qui s'écoulait. Des rues comme celle de Shabondy, elle en avait traversé. Toujours seule. Tantôt prise dans un flot de sentiments qui la rongeaient sans qu'elle puisse en faire par à qui que ce soit. Tantôt hermétique à tout, presque étrangère à sa propre vie. Un déni total. Dans les deux cas, elle se sentait constamment en décalage avec le monde qui l'entourait où tout était trop normal ou tout lui semblait trop faux. Ces états, aujourd'hui elle les craignait pour une nouvelle raison. Le vivre était une chose. Mais elle ne voulait pas que quiconque en soit témoin, que ce soit ses nouveaux camarades ou même le blondinet. Or, le garder allait s'avérer une tâche difficile car tout pour elle serait nouveau et un rien, même après plusieurs jours en leurs compagnies pourrait faire ressurgir des démons. Elle allait devoir être très prudente. Peut-être devrait-elle lui en parler après tout ? Ses prunelles framboises se posèrent sur son ami auquel elle jeta un regard en coin, pesant le pour et le contre. Non, décidément, se confier n'était pas une option. Non pas que l'amnésique n'ait pas confiance en son capitaine, qui avait déjà prouvé être une personne attentive et patiente et ayant envie de lui tendre la main. Le problème venait d'elle. "Et tu penses le garder pour toi combien de temps ?" lui demanda sa conscience sur un ton réprobateur.
*Aussi longtemps que je le pourrais.*
La voix de Nakata la sorti de son petit débat intérieur pour lui faire savoir que la ville était proche et la mettre en garde. Espérant qu'elle n'avait pas eut l'air trop dans les nuages ces dernières minutes, la nouvelle recrue hocha la tête en guise d'affirmation. Shabondy restait un endroit touristique et comme partout il y avait un revers à la médaille. Abus de la part des commercants ou encore un taux de vol plus élevé dû à la grande densité de personne, notamment pauvres touristes naïf. Or, les grands regroupement de touristes ont une tendance à attirer les délinquants en tout genre. Ajouté à cela que cet endroit autorise le passage libre des criminels et vous obtenez un lieu aux allures de rêves où le danger peut vous tomber dessus au détour d'une rue. Il était compréhensible que le phénix essaie de prévenir ce genre de situations déplaisantes en la mettant en garde. Et de son côté, Lilianna avait le devoir de faire de son mieux pour lui éviter d'avoir à régler ce genre de situations. Elle ferait le nécessaire pour cela. Et si le nécessaire impliquait qu'elle ne s'éloigne pas, alors la solution était toute trouvée ! La jeune femme leva la main et saisit l'extrémité du vêtement de Nakata entre ses doigts. Au moins, elle serait sûre de ne pas être séparée de lui quoiqu'il arrive. Même si on devait essayer de la kidnapper, il s'en rendrait compte.
Une fois bien accrochée, elle observa la rue dans laquelle ils s'étaient engagés, maintenant qu'elle avait été tiré de sa rêverie. Quelques boutiques ici et là pouvaient d'ores et déjà être observées. Une boutique de jouet, un fleuriste, un café. Les yeux de la demoiselle se promenaient d'une enseigne à l'autre, plus curieuse dans un premier temps que véritablement à la recherche de ses courses. Nombre de bâtiments revêtaient des couleurs pastels ce qui rendait la rue lumineuse. Elle n'aurait pas vraiment su dire si ces couleurs l'apaisaient ou au contraire, l'agressaient tant certaines étaient parfois aveuglantes. Certains vendeurs semblaient même jouer des colories pour attirer leurs clients. Stratégie marketing somme toute. Les uns misaient sur une décoration très vive pour attirer davantage l'oeil que leurs concurrents. Les autres choisissaient une couleur en fonction d'un thème choisi pour leur boutique. Ils rivalisaient tous d'ingéniosité pour réussir dans leurs affaires. Les clients qui, comme Lilianna n'avait pas un endroit précis où se rendre pouvaient donc déambuler toute la journée et finissait par choisir telle ou telle place selon leur ressenti. Dans le cas de la jeune femme par exemple, elle avait peu de chances d'entrer dans cette boutique jaune canari qui était en fait... un coiffeur. Pourquoi cette couleur ? Si la doctoresse avait eu besoin d'une coupe de cheveux, elle aurait bien demandé au propriétaire des lieux d'où lui était venu cette idée. Elle espérait du moins que ses teintures étaient moins marquées que la peinture de sa boutique ! La remarque lui aurait probablement valu un regard perplexe si elle n'avait pas été capable de se retenir de pouffer. La demoiselle tourna la tête dans une autre direction, au cas où l'envie ne serait pas trop loin.
- Si jamais un endroit attire ton œil, je suis toute ouïe. Hormis ce que je t'ai dis, je ne cherche rien en particulier donc si tu veux en profiter pour voir quelque chose, n'hésites pas.
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Mar 19 Juin - 13:57
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
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Elle semblait effectivement disposée à le suivre de près : chose rassurante du point de vue de l'ancien capitaine corsaire qui, de la sorte, n'aurait pas à s'inquiéter exagérément de l'hypothétique présence de personnes malfaisantes et mal intentionnées, qu'elles puissent revêtir l'officialité du Gouvernement Mondial ou l'anonymat du monde terne de la criminalité. Sa personne et son prestige allaient suffire à débouter les menaces, quelles qu'elles soient... Toutefois, lorsque Lilianna prit l'initiative de s'agripper à ses fripes, Nakata sentit son cœur battre à la chamade, prenant un rythme étonnamment soutenu à la suite d'un geste pourtant si anodin et d'un banal si affligeant. Elle ne faisait que s'accrocher à lui, conformément à ses directives et à ses recommandations... En procédant de la sorte, elle ne faisait que lui communiquer sa bonne compréhension de la situation et des dangers qui la menaceraient possiblement si d'aventure elle prenait le parti de s'écarter de lui. En d'autres termes, elle ne faisait ni plus ni moins que s'en tenir à ses conseils, comme n'importe qui d'autre aurait pu le faire. Il s'était d'entrée de jeu présenté à la fois comme un guide et comme une figure rassurante, autoritaire, susceptible de la protéger des tourments dont Shabondy recelait si généreusement... Pourquoi donc le capitaine pirate se trouvait-il si bouleversé par cette décision certes attendrissante et adorable, de facto ? Était-ce le seul fait qu'elle en vienne à piétiner irrémédiablement et constamment son espèce vital et sa sphère intime qui le déconcertait de la sorte ? Foutaise... Il venait de South Blue, un océan chaleureux et il était un homme de contact, un homme du peuple, qui n'hésitait jamais à l'idée de devenir démonstratif et extraverti. Les gestes ne l'effrayaient pas et il n'avait une pudeur que très relative... Le regard du Fenice, quelque peu intimidé, s'échoua succinctement sur le visage de la jeune pirate avant qu'il ne s'en retourne papillonner le long des branches et du peu de ciel bleu qu'il parvenait à distinguer au travers des épais feuillages. Elle était adorable... Il en avait de plus en plus conscience et c'était un crève-cœur que de savoir qu'une personne aussi douce avait eu à subir les affres de la vie et les conséquences sordides qu'impliquaient parfois la vie de pirate. Que lui et ses collègues aient eu à en subir les conséquences, c'était encore autre chose : ça n'était pas beaucoup plus juste, compte tenu des valeurs qu'ils brandissaient et de la bonté de leurs idéaux, ainsi que de la justesse de la cause qu'ils entendaient défendre, mais c'était néanmoins plus compréhensible puisqu'ils s'étaient d'eux-mêmes érigés en guise d'opposants au Gouvernement Mondial. Jamais Lilianna n'aurait eu l'impudence de commettre cette erreur : elle avait eu à souffrir de la tyrannie de la Marine par le plus grotesque des hasards, cela allait sans dire...
Si cette idée le rendit nerveux momentanément et manqua de le pousser à s'enrager davantage, voire à promettre de rendre aux responsables de ce triste et déplorable événement la monnaie de leur pièce, il n'en fit rien, finalement, soucieux de ne pas l'inquiéter ou de ne pas l'angoisser. Il fit de son mieux pour conserver son sang froid et son impassibilité, même s'il demeurait comme effarouché par leur proximité contrainte et, il l'admettait timidement, en son for intérieur, plutôt plaisante. Tant d'années s'étaient écoulés... Et pourtant, sa seule présence suffisait à le chambouler profondément. De tels sentiments finiraient-ils par se ternir ou s'estomper, avec le temps ? Ils avaient vécu des moments forts et privilégiés... Et il savait, avec le recul, qu'elle ne lui en tenait aucunement rigueur. Au contraire, même : pourquoi se serait-elle donnée la peine de le joindre, si elle avait perçu cela comme un souvenir déplaisant qu'elle aurait préféré gommer ? L'espace d'un instant, Nakata se demanda s'il était possible qu'elle se sente aussi troublée de la présence du musicien à ses côtés que l'inverse n'était vrai. Il fit néanmoins de son mieux, une fois de plus, pour tempérer le fourmillement incessant qui s'était emparé de son esprit. Tout cela ne menait à rien et ce genre de préoccupations, de toute manière, n'avançaient guère leur affaire. Certes, il songeait avec autant de pertinence et d'intelligence que possible, comme pour toutes les affaires sentimentales, que leurs expériences du naguère ne le quitteraient jamais véritablement et qu'il continuerait cycliquement à se les remémorer, quel que soit l'avenir qu'on leur destinait à eux tous. Toutefois, en l'état des choses, elle était présente sur l'Archipel et s'apprêtait à rejoindre l'équipage en tant qu'amie... En tant que connaissance, même, dans la mesure où leurs interactions, mises bout-à-bout, ne devaient finalement pas se prolonger plus longtemps que sur une période de quelques jours. Quelques jours éreintants et fougueux, sans nul doute, mais quelques jours envers et contre tout... Finalement, il fut heureux de l'entendre prendre la parole : c'était la meilleure opportunité qu'il pouvait déceler pour s'extraire prestement de l'horizon de ses pensées, jusque-là demeuré bourbier inextricable. Il tâcha de retrouver son naturel et sa légèreté coutumière, affichant un sourire simplet et dévorant les alentours de son regard inquisiteur, essayant de prêter attention aux quelques boutiques qui les entouraient déjà et qu'il avait par le passé déjà pu décrire plus ou moins précisément.
Je t'admets que je redécouvre quelque peu... Je n'étais pas repassé dans le coin depuis quelques années. Même si j'ai beaucoup baladé pendant ces dernières semaines, les groves touristiques n'étaient pas vraiment ma destination privilégiée...
Au contraire, même. Il avait du mal avec ces lieux où les touristes affluaient généralement. Il n'était pas antisocial ou antipathique, au contraire, même, mais il préférait très largement côtoyer des criminels qui, eux, ne risquaient pas de s'offusquer de voir un pirate primé à quelques centaines de millions de berrys se balader librement, sans être inquiété nullement par les lois aveuglément laxistes de l'Archipel Shabondy. Et puis, la majeure partie de ses attaches, sur Shabondy, demeuraient évidemment au sein des groves de non droit... Exception faite de Sila et de son frère, Gama, qui zonaient plutôt du côté de la boutique de cette première. Songeant que de toute manière, ni l'un ni l'autre de ces deux contacts ne pourrait leur venir en aide en l'occurrence, l'artiste commença par pointer du doigt une boutique généraliste où les premiers articles qu'elle désirait, à savoir l'escargophone et le journal, devaient se trouver. Le Fenice accompagna ce geste désinvolte de quelques précisions orales, dans le but de la guider plus savamment : s'ils évacuaient d'entrée de jeu ces considérations-ci, ils allaient pouvoir se concentrer davantage et bien plus ardemment sur la recherche assidue des cadeaux qu'elle entendait dénicher...
Ils doivent avoir des den den et de quoi écrire, par ici. Je doute qu'ils disposent également du cadeau idéal mais... C'est toujours un bon début, j'imagine !
Si elle acquiesçait, il ne tarderait guère à l'entraîner dans cette direction. Il tirerait la porte et la lui tiendrait, bien sûr, afin de pouvoir lui laisser le passage libre galamment, et pénétrerait au sein de la petite boutique sur ses talons, non sans parcourir les premiers étals et rayons qui couraient sous leurs yeux curieux. Du matériel de première nécessitée, un peu d'alimentaire... Il destina au vendeur qui les accueillait poliment un bref sourire et un signe de la tête puis reporta son attention sur la doctoresse.
Ça risque d'être un peu court pour tout ça mais... Pourquoi pas constituer ton propre cadeau ? Quelque chose que tu ferais toi-même... Disons qu'on risque d'avoir du mal à trouver de quoi les contenter. Autant miser sur le plaisir de découvrir quelque chose de personnel, du coup...
C'était une idée en l'air, effectivement pas forcément très simple à mettre en place compte tenu du fait qu'ils s'y prenaient littéralement au dernier moment, mais si la blondinette se découvrait un talent caché et se décidait à l'assumer publiquement, c'était toujours une éventualité... Même si le pianiste, de son côté, n'avait pas vraiment d'idée en la matière. A moins d'une carte postale couverte de mots bienveillants, ce qui lui semblait être un cadeau certes touchant mais relativement banal et insipide, trop impersonnel, il n'était pas certain de pouvoir imaginer quelque chose que les pirates de Kernoza sauraient conserver à leurs côtés et qu'ils pourraient chérir un minimum...
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Mar 19 Juin - 17:33
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
En bon petit poussin, la doctoresse maintenait sa prise, prenant garde à rester assez proche pour éviter d'être séparée de lui. Du reste, cela ne lui demandait pas beaucoup d'effort puisque son capitaine prenait le temps de lui laisser regarder les lieux. Elle n'avait jusqu'à l'heure pas encore eu besoin de lui demander de ralentir le pas. Et puis, cette allure de promenade lui convenait tout à fait. Si la jeune femme ignorait combien de temps ils avaient devant eux au maximum, elle espérait bien que cela lui permettrait d'une certaine manière de retrouver sa complicité avec le phénix. La chose semblait plutôt bien parti. Lorsqu'ils s'étaient vus, il lui semblait qu'aucun malaise ne s'était installé malgré les nombreuses années écoulées. Pourtant, de son côté, la jeune femme avait encore dû mal à savoir comment se comporter avec lui, comme elle l'avait montré sur le navire de Kernoza. Le blondinet était son capitaine après tout, quoiqu'il en dise. Que ce soit son genre ou non, si la situation l'exigeait, il pouvait lui donner un ordre auquel elle devrait normalement obéir, que cela lui plaise ou non. Or... elle n'était plus très sûre de pouvoir obéir à des ordres et le fait qu'il soit par-dessus le marché, une personne très proche n'encouragerait pas forcément à l'obéissance. Et quand bien même ils n'arrivaient pas à ce genre d'extrémité, comment devait-elle se comporter avec lui ? Elle n'avait pas pensé à lui demander mais le fait qu'elle le tienne de la sorte par le vêtement le dérangeait peut-être.
*Il me l'aurait dit si c'était le cas, non ?*
Ou pas. Après tout, ils n'avaient pas peut-être pas vécu leur relation de la même manière. Pour sa part, le souvenir du phénix avait été enfouis pendant près de deux ans. Leur dernière rencontre sur Bulgemore, il avait des informations qu'elle n'avait pas et qu'on le veuille ou non, cette période d'obscurité totale à l'égard du musicien l'avait rendue confuse. Ils n'avaient donc jamais vraiment reparlé de tout ça. C'était peut-être l'occasion, pendant qu'ils étaient seuls d'avoir une discussion. Sur le bateau, le reste de l'équipage serait présent et s'il était des sujets qu'il préférait ne pas aborder à proximité d'autrui, l'affaire serait plus compliquée. Mais fallait-il vraiment discuter ? Les choses semblaient aller plutôt bien pour le moment et que l'un et l'autre se lancent sur le sujet serait sans doute un peu déplacé. Le médecin n'oubliait pas que leur traversée ensemble ne serait peut-être pas plus longue que celle avec Arashi Dake. Tout dépendait de comment aller se dérouler les jours à venir. Honnêtement, notre amnésique favorite souhaitait que tout se passe pour le mieux. Cependant, trop y croire lui aurait fait vivre une plus grande déception en cas d'échec. Mieux valait donc faire preuve de retenue. Laisser les grandes discussions pour une autre fois également. Profiter de cette journée lui serait déjà amplement suffisant.
Au moins convaincue de cette idée, elle reporta son attention sur le phénix dont le regard examinait les alentours avec presque autant d'attention que le sien. Finalement, il lui indiqua une première boutique et la demoiselle pencha la tête de côté, l'air pensive. Un magasin général ? Ah, ce n'était pas bête. La demoiselle avait en tête davantage une papeterie mais ce genre de lieux pouvaient parfois également receler de petits trésors sur lesquels on ne s'attendrait pas à tomber. Approuvant d'un signe de tête, elle se dirigea avec lui en direction de la boutique. Un sourire étira ses lèvres tandis qu'il répondait à un élan de galanterie. Ce sourire bienveillant avec une pointe de complicité, elle le lui adressa tandis qu'elle passait devant lui, libérant l'étoffe de ses doigts. Elle allait avoir besoin de ses mains pour faire ses emplettes.
Après avoir salué poliment le vendeur, la blondinette se dirigea à travers les rayons, étudiant les produits proposés. Les premiers articles ne correspondaient pas vraiment à ce qu'elle cherchait. Cependant, au détour d'une des étagères, elle vit un peu plus loin le coin papeterie. Elle fit au passage défiler les cartes postales d'une petite étagère tournoyante. Là, elle piocha une carte représentant le célèbre Parc d'Attraction de Shabondy. D'autres endroits étaient représentés qu'elle ne saurait pas vraiment situé. Elle reconnut également plusieurs fois les fameux yarukimans. Toute en achevant de faire le tour des cartes postales, Lilianna méditait la dernière proposition de l'oiseau mythique. Mais une seule réponse lui venait en tête à l'heure actuelle. Celle-ci s'exprima sur son visage sous la forme d'une grimace peu convaincue.
- L'idée en soi n'est pas déplaisante. Mais quand je sors du domaine de la médecine, je ne suis plus aussi sûre de mon habilité manuelle. Je n'ai jamais vraiment essayé.
Et puis créer oui, mais le problème restait le même. Que pouvait-elle faire de ses dix doigts qui serait un bon cadeau ? La belle y réfléchissait encore avec le plus grand sérieux quand elle se tourna vers un présentoir de carnet de bord en tout genre. Il y en avait de très basiques avec une couverture en cuir noire ou marron. À d'autre s'ajoutaient quelques petits décors fait d'un fil fin. D'autres étaient dotés de motifs floraux, géométriques. Des carnets qui transmettaient une impression de vieux livres, d'autres plus modernes. Lilianna les observa tour à tour. Il faudrait le temps qu'il faudrait. Mais ce serait son nouveau précieux journal alors autant le choisir avec précaution. Ce serait bête qu'il ne lui plaise pas ! Tiens, d'ailleurs si on en revenait au sujet, elle lâcha avec une pointe d'humour.
- Écrire, je pense savoir le faire par exemple. J'ai pas mal d'entraînement.
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Mer 20 Juin - 16:07
A l'approche d'un destin.
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Il la suivit discrètement et placidement tandis qu'elle s'aventurait au sein des rayons, laissant son attention vagabonder joyeusement d'un article à l'autre. Le capitaine ne voulait pas se montrer trop oppressant et ne voulait pas se faire remarquer constamment : un bon guide était également capable de se faire oublier, ne fut-ce que pour permettre aux visiteurs qu'il accompagnait de pouvoir profiter de la beauté enchanteresse des lieux qu'ils miraient pour la toute première fois. Puisqu'il était censé l'accompagner au sein de Shabondy, le but du Phoenix était autant d'offrir à Lilianna quelques renseignements plaisants et une aide secoureuse qu'un moyen de se consacrer aux découvertes qu'elle réalisait au détour des occasions et des hasards. Aussi devait-il savoir s'effacer, même si la chose n'était guère aisée : autant la pression qu'elle avait indirectement exercée sur lui en se saisissant de son vêtement l'avait quelque peu effarouché, autant il se trouvait dorénavant ragaillardi, puisqu'à nouveau parfaitement libre de ses mouvements. Nakata avait attendu cette occasion depuis si longtemps qu'il avait bien du mal à contenir ses émotions et son empressement : il se sentait enjoué comme il n'avait que très rarement pu l'être au cours de ces dernières années, et se sentait quelque peu assumer sa jeunesse au grand jour. Il avait toujours eu un rapport plus ou moins conflictuel avec son jeune âge : enrôlé dans la Marine dès la basse adolescence, il avait dû composer avec des soldats nettement plus vieux qui n'en finissaient plus de railler son inexpérience et son insouciance. Ensuite, le forban avait été confronté à la dureté de la réalité et de ces mers troublées, lesquelles l'avaient poussé à mûrir prématurément, à obtenir un sens aigu des responsabilités et du devoir. Son fruit du démon ne l'avait guère aidé à s'émanciper de ces nouvelles contraintes, lesquelles avaient pris des proportions exponentielles au fil des jours et des semaines : il se sentait redevable au Ciel, ou quelque autre instance divine, d'avoir pu obtenir une malédiction si prodigieuse et s'en voulait, maladivement, de pouvoir jouir d'une quasi invulnérabilité là où ses amis se confrontaient à leur douleur et à la véracité de leurs blessures sans pouvoir jamais s'y soustraire. Cela aussi n'avait guère aidé le Fenice à finir sa prime jeunesse dans de bonnes conditions : il s'était donc, malgré son impertinence assumée et affichée, progressivement vieilli et responsabilisé jusqu'à l'extrême, jusqu'à outrance. Aujourd'hui, malins auraient été ceux qui auraient deviné son âge d'un simple regard : s'il avait tout juste dépassé la vingtaine, bien des observateurs l'auraient plutôt placé aux abords de la trentaine. Car la réalité était là : d'une manière ou d'une autre, ses expériences l'avaient poussé à se montrer plus austère et plus sévère, progressivement et insidieusement, inlassablement, inexorablement...
Ce genre de moments, de fait, ne pouvaient que lui permettre de revivre. Il avait l'impression de recouvrer une seconde jeunesse lors même qu'il n'aurait pas dû quitter la première de si tôt. Il se sentait enthousiaste, joyeux et heureux, bercé d'une certaine et franche insouciance. Il ne se sentait ni le besoin de s'attarder sur diverses formalités encombrantes, ni de quelques objectifs à mener à bien impérativement. Il était presque ici en tant que touriste, aux côtés de Lilianna, afin de fêter dignement l'arrivée de cette dernière. Ces instants privilégiés étaient rarissimes, de son point de vue, et ne risquaient malheureusement pas de tendre à se démocratiser et à se généraliser : plus leur chemin progresserait dans les affres du Nouveau Monde et plus il allait en subir les tourments frontalement. Son rôle de capitaine contribuait à l'exposer à la manière d'une figure de proue : il était le premier des membres de Tengoku no Seigi à devoir braver les dangers qui les attendait, et c'était un constat qu'il avait eu le temps d'intégrer convenablement. L'idée en elle-même n'était pas dérangeante, puisqu'il avait toujours eu ce côté impétueux, formidablement téméraire, grisé par l'adrénaline et par la folie de l'instant : il était capable de se jeter au-devant d'ennuis tortueux dans la simple optique de s'y confronter bestialement, y puisant non seulement une satisfaction admirable, mais aussi et surtout un plaisir des plus jouissifs. Chaque lutte gagnée était comme un orgasme : chaque ennemi terrassé était comme une montagne gravie. Simplement, le blondinet aurait sans nul doute affronté tous ces tourments avec une légèreté bien plus ineffable s'il n'avait pas eu à en supporter les hypothétiques conséquences dramatiques... Ses camarades n'étaient pas tous aussi fougueux, ni aussi inébranlable qu'il ne pouvait l'être lui-même. Cette idée le tiraillait, car il n'avait d'autre choix, au nom de leur Salut, que de la conserver dans un coin de sa tête sans jamais l'omettre réellement. Était-il véritablement fait pour la fonction de capitaine ? Tout était allé si vite, de la création des Tengoku à leurs premiers exploits, qu'il n'avait jamais eu la chance d'en être absolument convaincu. Il était assurément un bon leader d'hommes... Mais était-il un homme suffisamment sagace et perspicace pour pouvoir assumer ce rôle continuellement, sans jamais flancher ?
C'est en forgeant que l'on devient forgeron. Qui sait, tu te découvrirais peut-être de sacrés talents... J'ai beaucoup entendu de gens dire que la musique n'était pas pour eux. De tous les horizons, d'ailleurs. Sauf que tous s'amusent à pianoter sur un clavier ou à pincer des cordes lorsqu'ils se retrouvent seuls, afin d'en apprécier l'harmonie... Il n'y a, de mon point de vue, pas de différence flagrante entre un mélomane et un néophyte, si ce n'est l'expérience. En art, comme dans bien d'autres domaines, c'est l'âme qui parle...
Bien sûr, tous ne disposaient pas d'un talent équivalent. Le Phoenix était un musicien virtuose, susceptible de jouer d'une myriade d'instruments différents à un niveau d'expertise quasiment irréprochable. Il était juste, il était expressif, et il était inspiré, innovateur. Il était également capable de se livrer à des improvisations grandioses et saisissantes, qui jamais ne laissaient son auditoire de marbre... Tous ne pouvaient pas se targuer d'atteindre un tel niveau, même après des décennies d'un entraînement assidu. Néanmoins, atteindre un niveau correct ou décent et prétendre à l'excellence n'étaient pas la même chose : lui, de son côté, était un bien piètre scientifique et ne s'était jamais senti d'affinité particulière avec les chiffres ou l'anatomie. Pourtant, il était convaincu que quelques années d'un entraînement et d'un apprentissage conséquents pouvaient lui permettre de devenir un médecin susceptible d'officier avec un minimum d'efficacité... Tout n'était finalement ni plus ni moins qu'une question de persévérance, quand bien même les affinités que tout un chacun entretenaient avec tel ou tel domaine permettaient sans nul doute une prise en main accélérée et plus instinctive. Lilianna ne s'était pour l'heure réservée qu'à la médecine et qu'à l'écriture, mais peut-être était-elle capable de devenir une peintre de grande envergure ou une sculptrice d'une précision déconcertante ? Certaines personnes, toutes leurs existences durant, passaient tristement à côté de leur véritable champ d'expertise, de leur don le plus développé, et ne le découvraient qu'aux abords de la mort, voire ne s'y confrontaient jamais... Mais c'était également là une question de courage ou de lâcheté. Ceux qui refusaient, pour quelques raisons que ce fut, de tenir tête à leurs ambitions et à leurs rêves les plus fous ne pouvaient que finir par se mordre les doigts : cela marchait également dans le domaine de l'art. Combien de musiciens nés étaient passés à côté d'une carrière faramineuse par pudeur ou par pessimisme ? Si tous s'y livraient sans faute, l'art serait certainement un paysage bien différent...
La vie est trop courte pour qu'on s'impose des barrières de nous-mêmes. Tu n'es pas obligée de leur offrir leur cadeau tout de suite, tu sais ? On pourra s'arranger pour les croiser une fois que tu auras déniché une idée et une fois que tu l'auras concrétisée. Je peux les joindre à tout moment, et ils peuvent me rejoindre dans la foulée...
Il ne cherchait pas forcément à la détourner de sa quête, mais plutôt à lui retirer un poids des épaules. Si elle ne possédait aucun éclair de génie, tant pis : le temps jouait contre eux, de toute manière, puisqu'elle venait tout juste d'arriver et qu'elle devrait tôt ou tard se confronter au reste des pirates de Tengoku no Seigi. De surcroît, ne pas offrir d'entrée de jeu son cadeau à Kernoza en réponse à son hospitalité, c'était offrir à Lilianna une chance de réfléchir à quelque chose pendant le trajet qui les mènerait jusqu'à l'île des hommes-poissons. En d'autres termes ? Un moyen pour elle de s'évader de la pression et de l'angoisse, ou simplement de sa timidité vis-à-vis des autres pirates qui constituaient l'équipage auquel elle était sur le point de s'intégrer. C'était peut-être la chose la plus judicieuse pour ne pas se hanter les pensées continuellement...
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Mer 20 Juin - 20:21
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
Elle arrêta l'espace d'une demi-seconde son geste. Ainsi, alors qu'elle s'apprêtait à prendre un premier carnet pour le feuilleter, sa main resta en suspens durant ce laps de temps. C'est en forgeant qu'on devient forgeron hein... Elle ne put retenir un sourire à l'évocation de cette phrase qui pour elle, revêtait une autre dimension que celle d'une simple expression. Prenant finalement l'article sur lequel était dessiné un paon majestueux dont la queue descendait en cascade sur toute la couverture, la demoiselle partagea sa pensée, n'ayant rien à dissimuler de ce côté-là.
- Mon père est forgeron. Je ne sais pas si je te l'avais déjà dis. En plus de la boutique, il avait sa forge à la maison aussi. Un vrai passionné. J'aimais bien le regarder travailler. Par contre, il ne m'a jamais laissé essayer. J'étais un peu plus jeune et il craignait que je me brûle.
Ce serait peut-être l'occasion d'essayer. Quitte à se lancer dans une activité manuelle, la forge était un domaine qui ne lui était pas non plus totalement inconnu. Si son père l'apprenait, comment réagirait-il ? Probablement de manière assez nerveuse. Il l'avait toujours été un peu de toute manière. Déjà les première fois, elle avait dû compter sur sa mère et toutes deux avaient dû faire des pieds et des mains pour que la petite puisse regarder son père. Évidemment, elle avait eu droit à tout un chapitre sur la sécurité, tant et si bien que la première journée, elle n'avait pas pu voir grand chose de son art. Un art et des gestes qu'elle avait assez observé pour ne pas se sentir perdue si on l'amenait dans une forge. Malheureusement, elle doutait d'avoir assez de temps devant elle pour ce genre de cadeau. Et pourtant, l'idée était tentante. D'autant que Nakata venait d'avancer un point très important. L'âme qui parle. La passion. Son père avait toujours été passionné parce ce qu'il faisait et c'est en partie ce qui avait attiré sa mère. En plus, ses créations n'en étaient que plus belles. Une qualité qui ne se retrouvait pas parmi tous les praticiens malheureusement. Des personnes pratiquant la forge ou la musique, il y en avait pleins. Des forgerons et des musiciens, on en trouvait beaucoup moins. Une raison récurrente à cette différence était l'appât du gain. Aussi déprimant que soit cette vérité, il faut de l'argent pour manger et nourrir sa famille. Et il faut travailler pour avoir de l'argent. Certains professions étaient exercées pour ce qu'elle pouvait rapporter que ce soit un pari risqué ou une carrière stable. Pas tant de monde en vérité, pouvait jouir de la chance de vivre de sa passion. Son père, lui, avait eut cette chance. La progéniture avait-elle hérité de la flamme pour exercer l'art de la forge ? Lilianna l'ignorait et elle ne le saurait sûrement pas avant d'avoir au moins essayé une première fois.
Le seul problème restait le temps. Quand bien même le duo dénicherait une forge dans cette ville et réussissait à convaincre le propriétaire de les laisser s'en servir, jamais la doctoresse aurait suffisamment de temps devant elle pour réaliser son cadeau. Étant donné que ce serait sa première fois, elle serait lente et ses gestes incertains, basés uniquement sur ses souvenirs -oh merveilleuse nouvelle...- et tout cela ne viendrait que si elle était capable de concevoir son cadeau. Elle devait avoir en tête la forme de l'objet qu'elle voulait voir prendre forme. Bref, tout un ensemble de problèmes auquel il faudrait bien un ou deux miracles. La nouvelle tomba donc à pic lorsque le phénix aborda le fait qu'elle n'était pas obligé de donner son cadeau aujourd'hui, qu'une autre occasion pourrait lui être donnée. Elle releva la tête en le regardant surprise d'abord, soulagée ensuite et hésitante encore après. La jeune femme aurait vraiment aimé leur donner un petit quelque chose et le jour même semblait important. Si elle le remettait à plus tard, ce ne serait plus aussi spontané, plus la même chose. Mais d'un autre côté, avec tout le temps qu'elle allait avoir avant de les rencontrer à nouveau, la blondinette pourrait leur faire quelque chose de bien plus travaillé, y mettre des journées entière au besoin. L'une et l'autre des solutions avait ses avantages. Se pinçant la lèvre, songeuse, Lilianna finit par reprendre la parole après quelques secondes supplémentaire de réflexion.
- Honnêtement, je ne sais pas. C'est une bonne chose de le savoir mais je me prends à hésiter. Nous pouvons toujours continuer à regarder en ville. La balance finira bien par pencher à un moment donné.
Raison de plus pour choisir son futur journal et continuer leur quête. Aussi, elle reporta son attention sur les diverses propositions qu'elle avait sous les yeux. Un autre article attira son attention. Un petit carnet en cuir rouge sur lequel se trouvait cette fois un tigre brodé en fil d'or. La demoiselle laissa glisser ses doigts sur les aspérités, un brin de tristesse sur le visage. En le voyant, elle ne put s'empêcher de penser à Tora. C'était sans doute stupide et peut-être même était-ce une mauvaise chose mais elle avait envie de prendre ce carnet et d'emporter dans sa nouvelle vie, une petite part de son passé. Reposant l'autre journal, elle s'empara de celui-ci. Précautionneusement, la demoiselle déroula la corde incrustée dans le carnet et au bout de laquelle pendait une feuille de métal. Puis, elle ouvrit la quatrième de couverture qui, plus grande, s'enroulait autour du livre, couvrait la tranche ainsi que le tiers de la première de couverture, servant ainsi de système de fermeture. D'un point de vue pratique, il avait plusieurs avantages. Elle ne perdrait pas les choses qu'elle intercalerait entre deux pages. Et le cordon, en plus d'être un décor agréable pourrait lui servir de marque-page. Mais surtout, surtout, elle le voulait pour ce tigre qui ornait la couverture. Regretterait-elle plus tard ce choix ? Ce dessin deviendrait-il une source d'angoisse pour elle quand elle l'observerait avant d'écrire ? C'était le genre de petites choses auxquelles il fallait réfléchir. Toutefois, le bon-sens n'était pas à l'ordre du jour. Il y avait d'autres carnets très beaux également mais elle savait bien qu'elle serait incapable d'en choisir un autre posément avec celui-ci à côté. S'attarder sur la question serait futile. Si elle ne le prenait pas, de toute manière, elle y penserait toute la journée. De plus, c'était le genre de comportement qu'elle voulait garder pour elle. Si la blondinette restait trop longtemps fixée sur cet objet ou ne contrôlait pas ses expressions, elle finirait par attirer l'attention de son ami.
Lorsqu'elle tourna la tête vers le phénix en désignant le journal, faisant mine de rien, elle avait retrouvé un sourire gai qu'elle avait eut le temps de se convaincre d'afficher.
- Je prends celui-ci ! Il est beau, tu ne trouves pas ? Maintenant, il nous resterait à trouver le rayons escargophone, s'ils en ont un.
With...
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Jeu 21 Juin - 15:36
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
Le forgeage... Voilà un autre domaine que l'artiste n'avait strictement jamais foulé du pied ! La chose le fascina, puis le laissa par la suite quelque peu songeur. Ça n'était pas le métier rêvé pour des forbans, à moins de demeurer attachés à un port majoritairement : même un navire tel que le Kibo no Felicity ne pouvait pas accueillir de forge digne de ce nom. Cela demandait tout un tas d'outils et d'infrastructures bien particulières qui en seyaient guère à un environnement trop boisé... S'ils ne voulaient pas transformer leur embarcation toute entière en une torche des plus voraces, ils se devaient de demeurer précautionneux en la matière, en tout cas. Néanmoins, il pouvait comprendre où la jeune femme voulait en venir : c'était là un travail remarquable et que Nakata considérait comme étant à mi-chemin entre l'art tel qu'il l'exerçait et les travaux manuels, la manufacture en tant que telle. C'était l'application productive de procédés créatifs, et c'était un domaine à la fois fructueux et si vaste qu'on pouvait l'exercer de bien des manières, avec plus ou moins d'ingéniosité et de savoir-faire, avec plus ou moins d'automatismes rébarbatifs et de réflexes profondément ancrés. Comme il avait beaucoup voyagé, l'ancien gouvernemental n'avait eu de cesse, bien entendu, de rencontrer des pratiquants de ce noble et dur métier : on en comptait, sur les îles les plus isolées et les moins ouvertes au commerce extérieur, généralement a minima un par hameau. Leur utilité était diverse, en fonction du lieu et du mode de vie des locaux. Ils ne mettaient pas tous autant d'ardeur et d'énergie à la tâche, d'ailleurs : certains en profitaient pour innover, pour apporter à leurs clients des surprises susceptibles de faciliter leurs tâches, quelles qu'elles furent, et d'autres se contentaient de réaliser les commandes passivement, sans se poser la moindre question. C'était, en somme, le même décalage que l'on pouvait trouver chez les artistes, précisément... Certains peintres se contentaient d'appliquer les peintures sur leur toile telles qu'ils les imaginaient ou telles qu'ils les percevaient. D'autres, en revanche, s'affairaient à parfaire leur technique, à apporter une vision, un sens, un message au tableaux qu'ils composaient. Si le Fenice tâchait autant que possible de faire partie intégrante de cette seconde catégorie de créateurs, force était d'admettre que la chose n'était pas toujours de tout repos : elle demandait généralement une forte réflexion en amont et c'était précisément pour cela que l'immense majorité cédaient habituellement à la tentation de la simplicité, en se contentant du strict minimum. Peindre ou composer était déjà suffisamment complexe ainsi, après tout...
Il fut finalement tiré de ses pensées lorsqu'elle déclara qu'elle préférait encore chercher, afin de laisser au hasard la chance de leur glisser une bonne surprise. Il ne pouvait guère lui en tenir rigueur, au contraire : c'était encore une fois une preuve de sa prévenance et de sa gentillesse. Il pouvait comprendre qu'elle essayât de mettre à profit cette opportunité qui était la leur : tant qu'ils avaient la chance d'arpenter un Archipel aussi densément peuplé en boutiques et en vendeurs de bibelots divers et variés, ils pouvaient forcément se perdre quelque peu au sein des ruelles afin de dénicher de quoi rendre honneur à la conduite irréprochable de Kernoza... Comme elle s'en retournait à son examen approfondi des différents journaux vierges qui se trouvaient sur le rayon auquel elle tenait tête, le Phoenix se surprit à la dévorer du regard, bien malgré lui. Il aimait observer la curiosité et la réflexion qui habitaient ses traits, et qui lui offraient une mine aussi studieuse que joliment concentrée... Cela lui permit, par ailleurs, de percevoir un changement quasiment imperceptible au sein du regard de la blondinette. Comme une étincelle de nostalgie et de douleur, qui s'éveilla soudain sans pour autant prendre le pas d'une manière trop conséquente et trop apparente sur le reste de son faciès. S'il ouvrit la bouche dans un premier temps, s'apprêtant à s'enquérir de son état, Nakata se contraignit bien vite à faire preuve d'une certaine pudeur. C'était une qualité qu'elle semblait avoir appréciée chez Kernoza et ses subordonnés... Il n'avait guère envie de sembler trop insistant ou trop intrusif : elle était, d'une certaine manière, conviée à bord. Elle n'était pas une véritable membre de son équipage, pour l'heure : elle était davantage une invitée dont il devait prendre soin... Cela le forçait à se montrer relativement précautionneux, dans l'optique de ne pas froisser ses sentiments. De lui laisser, surtout, un temps d'adaptation salvateur... Elle savait qu'il se trouvait à ses côtés et qu'il tâcherait d'être à l'écoute si elle éprouvait, à l'avenir, la moindre envie de se confier auprès de lui. Et le mythique avait confiance en elle : il considérait qu'elle finirait par crever l'abcès et par sortir de son mutisme si elle en avait besoin. Quant au reste, il ne pouvait rien faire d'autre, sinon demeurer à ses côtés pour ne jamais la délaisser, lorsque cet instant viendrait...
Oui... Il est très bien. Viens, suis-moi. J'ai cru voir le rayon communication de l'autre côté.
Il s'était fendu d'un commentaire sommaire et d'un sourire bienveillant, quoi que laconique, avant de mener la marche sans plus attendre en s'en retournant au creux de ses pensées. Il n'ignorait pas que Lilianna souffrait d'une amnésie : il l'avait appris, et l'avait retenu, notamment à cause de Bulgemore. Lorsqu'ils s'étaient retrouvés par hasard sur cette île hivernale, quelques années auparavant, elle n'avait pas été en mesure de le reconnaître... Elle l'avait oublié. S'il n'avait pas eu à fuir le théâtre où s'était jouée la mort de Raphaël et de ses compagnons d'infortune, le Fenice aurait probablement été puissamment troublé par cette révélation. Avec le recul, s'il ne pouvait empêcher sa fierté d'être piquée, il savait pertinemment que la jeune femme ne contrôlait pas le mal dont elle souffrait et qu'elle était par ailleurs la première à en subir les conséquences... Si elle avait été capable de l'oublier une première fois, il devait tout mettre en oeuvre pour que cela ne se réitère jamais plus. C'était son souhait le plus cher, les concernant tout deux, et à cet instant précis : qu'elles n'aient plus jamais l'occasion d'effacer de sa mémoire la complicité qui les avait uni et dont ils s'étaient si avidement abreuvés. Cette pensée, une fois de plus, fit palpiter son cœur momentanément mais il parvint à demeurer impassible, comme à l'accoutumée. Il n'était guère l'heure de s'abandonner à ce genre de considérations mièvres et naïves... Elle était là, après tout, et, pour l'heure, elle n'avait pas la moindre raison d'oublier ce qu'ils avaient vécu.
Là. Les voilà.
Face à eux se révélèrent une myriade de gastéropodes qui se reposaient placidement sur les étagères où on les avait déposés. Voilà qui permettait à Lilianna de mettre la main sur les deux incontournables qu'elle avait voulu dénicher ici, sur Shabondy : restait à savoir si les cadeaux suivraient, ou si elle serait condamnée à reporter l'offre spontanée de ces présents à plus tard... De son côté, l'ancien capitaine corsaire sentit sa gorge nouée tandis qu'il hésitait encore, de plus en plus franchement, à glisser quelques mots à la doctoresse à propos du mal qu'il avait cru lire en elle, au moment de la découverte du carnet qui, bientôt, lui appartiendrait. Trop de questions et de craintes s'entrelaçaient : il avait peur de remuer le couteau dans la plaie, peur d'avoir mésinterprété une émotion quelconque, peur d'outrepasser son rôle de capitaine mais aussi et surtout celui d'ami. Finalement, le Phoenix se contenta de fixer le sol bêtement et silencieusement, l'espace d'un instant, avant de tâcher de retrouver son audace et son assurance qui avaient fait sa renommée. Tant pis pour les remords : pour l'heure, il allait faire en sorte d'offrir à la blondinette la meilleure balade envisageable au sein des groves.
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
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Fenice Nakata
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Ven 22 Juin - 16:20
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
Lorsqu'il prit la tête de la marche, la demoiselle expira l'air de ses poumons en un soupir silencieux. Visiblement, il n'avait pas relevé d'étrangeté dans son comportement. Ou s'il l'avait fait, peut-être l'avait-il tout simplement attribué à son angoisse. Dans un cas comme dans l'autre, elle avait échappé à la phase interrogatoire. Une pointe de culpabilité, cependant, ne tarda pas à la rattraper tandis qu'elle suivait le blondinet. Ce dernier, après tout, n'aurait pas eu de mauvaises intentions même s'il l'avait interrogé. Elle se sentait déloyale, fourbe, en laissant se poursuivre ce qui lui ne semblait pas moins qu'une tromperie. S'il l'apprenait, peut-être serait-il déçu du peu de confiance qu'elle lui octroyait. Et de son côté, Lilianna aurait été incapable de défendre son cas. Ce n'était pas un problème de confiance. Elle pourrait bien le clamer haut et fort. Il était l'une des personnes en ce monde en qui elle avait foi. Néanmoins, peut-être justement parce qu'il s'agissait de lui, elle craignait cette conversation.
Comme la fois où ils s'étaient rencontrés à Attraction Town où la jeune femme qu'elle était avait révélé son amnésie à un parfait inconnu, cette même jeune femme risquait de nouveau de se livrer trop facilement en sa présence. Peut-être plus qu'elle ne souhaiterait elle-même le faire. Cette particularité s'était de nouveau présenté lorsqu'elle avait entendu sa voix un mois auparavant alors qu'elle avait appelé sans trop y penser. Un océan tout entier avait beau les séparer, elle avait craqué face à sa voix, douce et chaleureuse, ses mots, réconfortants. C'était en partie à cause -ou grâce- à cet appel qu'elle était là présentement. Mais désormais, lui aussi était là cette fois. En personne. S'ils en arrivaient à aborder les sujets sensibles, elle serait incapable de conserver le masque qu'elle avait décidé de porter. La tranquillité précaire qu'elle avait construite risquait de s'écrouler et elle ne savait aucunement ce qui l'attendait une fois que la poussière retomberait.
Ce qui l'attendait dès à présent, en revanche, était un nouveau choix. Nakata venait de s'arrêter devant le rayon du second article qu'elle avait espéré trouver. Ces petits escargots qui rendaient bien des services lorsqu'il s'agissait de communiquer avec autrui. Il y en avait de plusieurs sortes. Des gastéropodes aux fonctionnalités différentes. Heureusement, le choix ici, s'avéra une affaire moins délicate que la décision concernant le carnet. Rien qui ne la relia d'une quelconque manière à un souvenir douloureux. Elle voulait juste qu'on puisse la contacter au besoin ou contacter des gens. La doctoresse repensa notamment aux gens qu'elle avait rencontré un mois auparavant, lorsqu'elle avait traversé un étrange portail. Est-ce que chacun d'entre eux se portait bien ? Ce petit appareil lui permettrait de garder le contact, d'éviter de reproduire l'erreur qu'elle avait faire avec Nakata de garder trop longtemps le silence. Ne cherchant pas quelque chose de trop sophistiqué, la demoiselle opta pour un modèle assez basique. Se retournant vers le musicien, elle s'apprêtait à le remercier lorsqu'elle vit son regard rivé au sol.
Était-il soucieux ? Il en avait l'air en tout cas. Ou peut-être était-il simplement en pleine réflexion ? Il avait beau dire que l'accompagner n'était pas un problème, il avait beau en avoir fait lui-même la proposition, l'oiseau mythique restait le capitaine d'un équipage d'envergure qu'il devait mener. En conséquence de quoi, il devait sûrement avoir tout un tas de choses à régler sans arrêt. Quand bien même, il avait pris de son temps pour l'accompagner. À peine arrivée, le médecin savait bien qu'elle ne pouvait mesurer l'ampleur du poids qui pesait sur les épaules de son ami. Si elle avait pu l'aider d'une manière ou d'une autre, elle le lui aurait proposé. Mais elle doutait fortement qu'il accepte de se reposer sur elle pour le moment. Et d'une certaine manière, elle trouverait cela compréhensible. Elle était encore une étrangère et ne pouvait probablement pas assumer de responsabilités liées à un équipage qu'elle connaissait à peine. Les premiers temps, notre amnésique favorite aurait surtout à remplir sa fonction de médecin au mieux de ses capacités et en fonction des besoins. De toute manière, elle n'escomptait pas particulièrement endosser un rôle plus important. Elle n'avait pas ce genre d'ambition. Sa seule préoccupation était de pouvoir aider son capitaine au mieux. Mais alors, comment faire pour le soulager ?
Finalement, la solution qui lui venait le plus naturellement en tête était de lui changer les idées. Avec son travail, il n'avait peut-être pas souvent le temps de prendre du repos. Et il avait dit par un petit escargophone similaire à celui qu'elle tenait, qu'il aurait eu besoin d'elle. Sa présence à ses côtés et ce qu'elle en ferait était sur la liste de ses attributions non ? Un rôle qu'elle se ferait un plaisir de remplir. Décidée, la demoiselle fit quelques pas, ses bottes claquant discrètement sur le sol carrelé de la boutique. Une fois postée devant lui, Lilianna se courba la tête penchée pour pouvoir capter le regard du jeune homme. Sans prévenir, tenant ses articles contre elle d'un seul bras, la blondinette posa le pouce et de l'index, chacun à une commissure des lèvres de Nakata et les rehaussa pour lui dessiner un sourire.
- Voilà, c'est mieux comme ça !
Son faciès à son tour s'éclaira d'un sourire non-feint. Récupérant sa main après quelques secondes, elle expliqua son geste, prenant temporairement une petite moue presque réprobatrice.
- Tu avais l'air préoccupé.
Elle ne pouvait être certaine de la raison mais si elle pouvait au moins l'aider à retrouver le sourire, elle mettrait tout en jeu pour cela. La demoiselle montra victorieusement ses articles, signe qu'ils pouvaient passer en caisse. Elle reprit donc la marche dans cette direction. Il n'y avait pas grand monde dans la boutique, ce qui leur permit de régler leurs achats sans subir l'interminable attente d'une file d'attente. À n'en pas douter, d'autres lieux dans Shabondy devaient certainement subir cette situation de l'ouverture à la fermeture des portes. Heureusement, ils n'étaient pas en plein centre de l'effervescence. Même les rues n'étaient pas tant bondées même des touristes ou des habitants croisaient leur route. En attendant que le vendeur cherche la monnaie à lui rendre, la demoiselle aux yeux framboises se tourna à nouveau vers son ami, pour lui faire une proposition.
- Puisque j'ai trouvé ce que je cherchais plus vite que prévu grâce à ton aide, d'ailleurs merci beaucoup, est-ce que tu voudrais t'arrêter quelques minutes quelque part et boire quelque chose ? C'est moi qui invite.
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Sam 23 Juin - 11:36
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
Si le Phoenix ne put s'empêcher de tressaillir lorsqu'il vit soudain le visage angélique de la blondinette s'immiscer dans son champ de vision, il ne retrouva effectivement le sourire qu'une fois qu'elle l'y eut contraint, par la force de ses doigts. D'abord étonné et désarçonné, puis amusé, il ne tarda guère à fortifier ce rictus sans âme véritable avec une joie enthousiaste et non feinte, sincèrement assumée. Lilianna était douée pour se montrer attendrissante, nul n'aurait pu le nier, et cela lui réchauffait le cœur. Nakata comprenait, par ce geste simple et banal, qu'elle n'allait pas lui en vouloir s'il commettait un impair mais qu'il n'était, dans le même temps, pas nécessaire d'aborder des sujets aussi sombre dès leur première entrevue en comité restreint. Ils auraient à l'avenir bien d'autres occasions d'y revenir, il n'en doutait pas : ils allaient de toute manière forcément se raconter l'un l'autre les histoires qu'ils avaient pu vivre depuis leurs dernières retrouvailles, qui s'étaient déroulées des années auparavant déjà. Et s'il allait sans dire que les histoires les plus glorieuses, les plus guerrières et les plus épiques allaient être celles du musicien, il entendait bien écouter celles que la demoiselle accepterait de lui conter avec un intérêt des plus honnêtes : toute expérience méritait d'être ressassée, et encore plus d'être écoutée. Il n'avait pas, malgré son expérience d'ores et déjà longue d'une décennie, la prétention de croire qu'il avait assisté à tout ce qui était digne d'intérêt sur la première partie de Grand Line. Il lui arrivait encore d'être tantôt surpris, tantôt émerveillé... Et c'était tant mieux. Que serait la vie de forban sans un semblant de féerie ? Le Fenice avait toujours mis ses aventures et ses épopées à profit pour s'émerveiller au maximum. Les petits plaisirs simples forgeaient le bonheur ineffable, disait-on, et s'émanciper par le biais des expériences les plus minimes, c'était s'élever à un niveau de désintérêt et de plénitude auquel peu de ses contemporains étaient susceptibles de parvenir...
Excuse-moi. J'ai la tête un peu prise, mais... Je vais faire en sorte d'être plus concentré. Je suis tout à toi.
Si elle n'avait pas elle-même fait montre d'une innocence et d'une spontanéité titanesques, il aurait probablement été gêné par cette phrase anodine qu'il venait de composer à la va vite, sans vraiment songer au sens des mots qu'il entrelaçait. Mais la douceur qu'elle incarnait l'aidait à ne pas percevoir la portée sulfureuse des dires qu'il prononçait en sa compagnie : ce fut donc presque aussi insouciant et enfantin que la demoiselle qu'il s'en alla à ses côtés jusqu'à la caisse, simplement heureux de savoir que leurs courses lui avaient permis d'obtenir ce qu'elle voulait s'octroyer. Restait à savoir si la fin de leur promenade, décidément plaisante, allait lui permettre de mettre enfin la main sur le présent idéal qu'elle entendait offrir à Kernoza et à ses pairs... Mais pour l'heure, Lilianna semblait vouloir destiner leur proximité à d'autres fins : lorsqu'elle lui proposa de s'arrêter quelque part pour boire un verre, il couvrit son visage d'un sourire large et épanoui, qui retranscrivait très clairement son accord évident. Il l'appuya d'ailleurs de quelques paroles enchantées, ravi de pouvoir bénéficier d'un moment aussi privilégié avec la doctoresse qui s'avérait définitivement de bien appréciable compagnie.
Tous les prétextes sont bons. Je suis partant. Je connais un café, pas très loin d'ici... Je n'y suis jamais venu, mais je suis passé devant à plusieurs reprises. Je peux t'y mener, si tu veux. Sinon, on peut se contenter de se balader jusqu'à en découvrir un...
Quelle que soit la décision de Lilianna, Nakata s'exécuterait sans plus attendre et reprendrait la route des ruelles verdoyantes de Shabondy, sans bien sûr distancer la blondinette. Il prit même un malin plaisir à demeurer proche d'elle au moment de leur sortie du magasin, afin qu'elle puisse, si le cœur lui en disait, s'agripper à ses vêtements comme elle avait pu le faire auparavant. Si la chose avait été relativement gênante dans un premier temps, il n'en conservait a posteriori qu'un sentiment des plus plaisants. Et il se fichait bien des regards que les curieux pouvaient leur destiner, ou des chuchotements qu'ils pouvaient entendre à leur passage : son rôle de capitaine, lui-même, n'avait plus grande importance à cet instant précis. Il avait décidé de servir de guide à la doctoresse, et il allait s'y tenir avec humilité et docilité... Lorsqu'ils parvinrent enfin à une terrasse agréable et doucement ensoleillée, au travers du plafond de feuillages qu'ils ne quittaient jamais véritablement, exposée à une brise maritime lente et berçante, le blondinet décerna à la demoiselle un sourire charmeur et ravissant ainsi que quelques paroles taquines au possible.
L'endroit sied-il à mademoiselle ?
Si la réponse était positive, il n'allait pas perdre ses bonnes manières de si tôt et allait sans plus attendre tirer une chaise pour qu'elle puisse s'y installer à ses aises. Ensuite, il prit place face à elle, non sans attirer l'attention d'un serveur qui lui répondit d'un signe de la tête souriant, les enjoignant à un brin de patience. Ne restait plus qu'à lancer une discussion quelconque pour éviter qu'un silence pesant et incommodant ne vienne les accompagner au sein de ce tête-à-tête qui promettait d'être réjouissant.
Oh, j'y pense... Je te donnerai le numéro de Kernoza quand on sera sur le navire. Je suis certain qu'il sera ravi d'avoir de tes nouvelles, de temps en temps.
Lui et le capitaine d'Arashi Dake n'étaient pas du genre à s'entretenir à la moindre occasion : ils s'estimaient, certes, mais ils ne s'épanchaient pas en sentimentalisme ou en relationnel outre mesure. Ils avaient leurs responsabilités, dans les faits... Restait que quelques nouvelles apportées par l'intermédiaire de Lilianna semblaient être judicieuses : une fois qu'ils seraient sur le Nouveau Monde, leurs alliés auraient toutes les raisons de se faire un sang d'ancre perpétuel pour eux.
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Dim 24 Juin - 15:27
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
Comme promis, il semblait avoir délaissé au moins temporairement ses soucis pour retrouver la quiétude de ces instants en sa compagnie. Après avoir récupéré sa monnaie et ses courses que le vendeur avait pris le soin d'emballer et de placer dans un petit sac en papier, la demoiselle avait quitté la boutique. À peine sortie, elle reprit soigneusement le vêtement de Nakata entre ses doigts, comme précédemment, trop facilement accoutumée à cette proximité. Sa proposition ayant fait mouche, ils n'eurent pas à réfléchir longtemps à leur nouvelle destination. Une fois encore, son guide se montra largement à la hauteur de son rôle en lui proposant en retour, un lieu qu'il avait eut l'occasion de repérer. Elle lui laissa donc reprendre la tête de la marche, profitant de sa connaissance des lieux pour se conduire, pour sa part, en bonne touriste. Ou presque. La bonne touriste aurait en effet, réalisé quelques arrêts supplémentaires que ce soit en termes de visite ou de shopping. Mais, étant donné sa situation, Lilianna jugeait avoir obtenu un bon compromis.
Leur petite marche s'avérait plutôt tranquille, à tel point que la jeune femme en aurait presque pu oublier les recommandations du phénix. Quelques regards se tournaient bien dans leur direction de temps à autre, peut-être dû à la renommée du blondinet, ou peut-être juste à cause de ce jeune homme qui traînait un petit poussin à sa suite. On avait beau voir de ces étrangetés dans le monde, les scènes les plus banales pouvaient donner lieu à quelques bonnes discussions dans les quartiers. Mais qu'importe. Notre amnésique favorite faisait montre d'autant de curiosité que l'on pouvait en avoir à leur égard. Lorsqu'elle voyait, notamment, des personnes se promener en tirant à leur suite des bulles comme celle qu'elle avait eut dans les mains, mais qui contenaient leurs achats, Lilianna ne pouvait s'empêcher de les détailler. Elle aurait bien aimé ramener l'une de ces bulles avec elle sur leur nouveau navire mais se souvint de ce que Nakata lui avait dit. Sauf exception, les bulles explosaient en sortant de l'environnement de l'archipel. Mieux valait abandonner l'idée avant de céder à la tentation et devenir la cible d'une arnaque. Heureusement, elle n'eut pas le loisir de se laisser gagner par la déception. Le musicien venait juste de s'arrêter. La tête tournée ailleurs, la blondinette ne s'en rendit compte qu'au moment où elle se cogna dans son dos. Lâchant l'habit de son ami pour masser le bout de son nez, elle observa l'endroit où il l'avait conduite. Une adorable terrasse où seules quelques tables pour l'heure étaient occupées. Les gérants des lieux avaient choisi pour leur décor un mélange apaisant de bleu, de lavande et de blanc nacré. Le feuillage qui couvrait leur tête offrait malgré tout assez d'espace pour laisser pénétrer la lumière et réchauffer l'air. Boire ou manger ici allait à première vue s'avérer plutôt agréable. La petite taquinerie de l'oiseau mythique toutefois, lui donna envie de se montrer aussi joueuse. Affichant en réponse, un sourire énigmatique, elle répondit d'une voix légèrement traînante.
- Hmm... je ne sais pas encore. Tu sais bien que pour accorder une note, il me faut juger de la qualité de leurs mets. Ce que je vais devoir faire puisque tu as trouvé un endroit plutôt charmant.
Dans un langage plus franc, le café l'emportait. L'auteur de cette proposition, toutefois n'en finissait plus d'être aux petits soins. Un comportement qu'elle trouvait vraiment attendrissant. Il n'avait pas changé malgré les années. Est-ce que la célébrité lui était montée à la tête ? Il était trop tôt pour le dire avec certitude mais s'il était toujours aussi spontané et bienveillant que l'adolescent qu'elle avait connu, avec tous ses proches, alors elle n'avait pas à s'en faire de ce côté-là. Cette facette de lui, Lilianna était heureuse qu'il ne l'ait pas perdu. Dire qu'à leur première rencontre, ils avaient également partagé une table en tête-à-tête. Un repas qui dans l'ensemble avait été merveilleux si on excluait l'intervention d'une certaine femme folle de jalousie à l'idée de les voir dîner tous les deux. Instinctivement, à se souvenir, la belle aux yeux framboises tourna la tête, comme si elle s'attendait à recevoir un nouveau verre de glaçons dans le dos. Elle balaya ensuite rapidement les alentours du regard dans la foulée. Si ce n'était pas cette brune, cela ne voulait pas dire qu'elle n'allait pas attirer à nouveaux d'autres représentantes de la gente féminine qui convoiteraient cette chaise où elle était assise. Secouant doucement la tête pour chasser ces pensées, elle reporta son attention sur Nakata qui avait pris place et venait d'appeler un serveur. Jetant un œil à l'employé qui était rentré dans la salle, elle hocha la tête en guise de réponse.
- Je ne dis pas non. Ça me ferait plaisir de pouvoir leur parler de temps en temps. Tu n'avais pas menti. Ils m'ont bien accueilli et le voyage s'est très bien passé. Plus vite que ce que je ne l'avais imaginé. J'ai juste l'impression que Kernoza s'est imaginé quelques scénarios à notre sujet. Mais il a toujours été attentif à ce que je n'ai besoin de rien. Monica également. Elle a été la première à venir à ma rencontre, s'assurer d'abord que j'étais bien installée.
Elle avait commencé à parler naturellement de son voyage, se disant qu'il aimerait sans doute avoir plus de détails. Ou qu'a minima, ce serait un sujet de conversation comme un autre. C'était agréable de parler de ces petites anecdotes tranquilles. La jeune femme s'interrompit seulement lorsque le serveur revint vers eux en leur tendant à chacun une carte du menu. La blondinette le remercia d'un sourire et attendit qu'il reparte avant de conclure sur ces dires.
- En tout cas, j'espère ne pas leur avoir causé trop de soucis. C'était la première fois en un mois que j'avais à nouveau un contact avec des gens si on exclu cette journée bizarre où je me suis retrouvée ailleurs que sur Kuraigana.
D'une certaine manière, elle était contente de pouvoir lui raconter cette aventure. Certainement que ce ne serait pas la chose la plus impressionnante au palmarès du forban qui au cours de ces dernières années avait probablement connu bien plus de péripéties qu'elle. Mais justement ! Pour cette jeune femme qui avait toujours vécu dans un équipage moins connu et dont les aventures étaient assez minimes contrairement à d'autres, cette expérience lui semblait plutôt digne d'intérêt. Et puis, ce n'était pas une histoire qu'elle redoutait de raconter contrairement aux évènements qui avaient détruits l'avenir de son futur équipage. Dans ce château où elle s'était retrouvée, elle pouvait être plutôt fière à l'inverse de ce qu'elle avait accompli. Ça avait été pour elle une importante expérience de combat, qu'elle ne risquait pas d'oublier de sitôt. Si elle ignorait encore l'entièreté de l'histoire, la demoiselle avait combattu au mieux de ses capacités et y avait rencontré des personnes devenues ses alliés. Parmi elles, Jade qui avait par la suite, le temps de recouvrir assez de forces, passée quelques jours sur Kuraigana où notre amnésique favorite avait pu profiter de conseils de la rouquine. Ses progrès, elle en devait une partie à Jade. Tandis qu'elle consultait la liste des choix sur le carton aux couleurs du café, Lilianna remettait les pièces du puzzle dans le bon ordre, pour pouvoir raconter le tout au phénix.
- Attends que je me souvienne. J'avais eu le nom de cet endroit... Ah oui ! C'était à Mars ! En tout cas, c'est ce que j'ai appris en étant sur place. Je ne pourrais pas te donner beaucoup de détails sur le lieu par contre. Tout le temps que j'étais là-bas, je l'ai passé dans une étrange salle, très haute de plafond et avec plein de portails comme celui qui m'avait amené. Oui, oui, je t'assure ! C'était le lendemain de notre appel d'ailleurs. Il y avait cet étrange portail sur la plage et... je ne savais même pas que c'était possible.
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Lun 25 Juin - 15:35
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
Mars. Un mot, un seul, isolé et prononcé pourtant si innocemment, qui avait suffi à occulter le reste des dires de Lilianna et de la situation qui les environnait en un instant, du point de vue de Nakata. Un mot qui le renvoyait à des souvenirs bien trop sordides, à des événements terribles qui avaient directement influencé l'évolution de son équipage même s'il n'avait personnellement pas eu l'occasion d'y prendre part. Si de son côté, la blondinette semblait avoir évoqué ce souvenir joyeusement, naïvement, comme n'importe quelle autre journée paisible de sa routinière existence, l'ancien capitaine corsaire quant à lui avait senti son sang se glacer et ses mains se crisper autour du menu que le serveur lui avait tendu, quelques secondes auparavant. Une goutte de sueur perlait à sa tempe droite tandis que, le souffle coupé, à demi horrifié et estomaqué, il redressait un regard stupéfait sur le visage de la doctoresse. Avait-il mal compris ? Il était convaincu que non mais aurait aimé pouvoir le prétendre. Des portails... C'était un autre indice bien trop loquace et bien trop franc. Un indice qui ne pouvait que pousser le capitaine de Tengoku no Seigi à comprendre qu'elle avait effectivement été s'aventurer dans une endroit qui, sans nul doute, aurait pu se transformer en son tombeau. S'il hésita un traître instant à simuler l'engouement, à lui faire croire que ce mot anodin n'évoquait pas le moindre souvenir funeste en son for intérieur, il n'y parvint finalement pas : il prit la parole épidermiquement, mû par son instinct et par son honnêteté la plus transparente. Elle ne méritait pas qu'il lui mente et qu'il cabotine aussi hypocritement en sa présence...
Lilianna... Tu as bien dit Mars... n'est-ce pas ?
Il se retint toutefois de surenchérir, dans l'immédiat. Il avait pleinement conscience du fait que Lilianna risquait d'éprouver une certaine culpabilité s'il se montrait trop brutal et trop frontal. L'épouvante qu'il avait ressenti à l'énonciation si candide de ce nom vecteur d'une passade terrible dans sa vie de capitaine et d'être humain n'avait rien de rationnel : la doctoresse était là, face à lui, en pleine forme et de bonne humeur. Il n'avait pas la moindre raison de la houspiller, de la traiter d'inconsciente ou de s'enquérir de son état avec une curiosité maladive et intrusive... Elle n'était, à cette époque, pas encore une membre de son équipage. Elle n'était qu'une amie, rien qu'une amie qui avait accepté de prendre de ses nouvelles et d'envisager un avenir à ses côtés, au sein de la formation qu'il conduisait... Un soupir fut nécessaire pour achever de dominer son impétuosité naissante et de la dompter. Le calme revenu, en revanche, précipita dans ses mirettes une lueur de mélancolie qu'il eut un mal fou à réprimer. Ces souvenirs étaient vieillissants, mais ils n'en étaient pas moins solidement ancrés au sein de son naguère... Il en portait encore les stigmates, pour être absolument honnête. Le Fenice n'était pas certain de surpasser ce deuil avant de longues années, par ailleurs : tout avait été mis en oeuvre pour lui complexifier la tâche au maximum, contrairement au répit qu'il avait pu s'octroyer à la suite de la disparition de Raphaël et des autres membres des Raiu no Kaizoku. Il avait ses responsabilités et ses devoirs pour le maintenir en état d'ébullition, pour l'empêcher de couler quelques jours placides qui auraient pourtant été nécessaires pour lui permettre de se recentrer efficacement... Le zoan mythique, sachant qu'il serait trop cruel de demander un changement de sujet sans plus attendre, tâcha donc d'expliciter son effroi évanoui par des mots simples et aussi impersonnels que possible. Il n'avait pas envie d'offrir à Lilianna la vision d'une épave, qu'il n'avait que trop longtemps incarnée...
Je n'y ai pas pris part... Pas personnellement. Mais j'ai un ami... Un frère d'arme qui y est resté. Hato. C'était mon bras-droit, à l'époque... C'était il y a presque deux ans, maintenant... Pardonne-moi. Je reviens dans un instant.
Les souvenirs d'Hato, trop oppressants, et ceux plus tumultueux de Méliandre, qui l'avait tenue pour responsable de la disparition de ce courageux et valeureux frères d'armes, achevèrent de pousser le maudit du zoan en direction des sanitaires. Il pria fermement pour que Lilianna ne mésinterpréte pas cette absence momentanée et s'en fut sans plus tarder, allant se confronter à son reflet dans l'un des miroirs qui bordaient les éviers de la dite salle d'eau. Il en profita pour se passer un épais voile aqueux sur le visage, ramenant un brin de couleur et de gaieté au sein de ses traits. Quelle image pitoyable il devait renvoyer de lui-même... Deux ans. Cela faisait presque deux ans qu'Hato avait disparu, et presque aussi longtemps que sa navigatrice avait déserté son poste, songeant que leur aventure ne lui sourirait jamais plu. Il n'avait pas la moindre raison de lui en vouloir à elle : elle n'avait fait que jouir de la liberté qu'il octroyait à la totalité de ses amis et subordonnés. Et il aurait dû, avec le temps, être capable de porter un regard plus mesuré et plus serein sur la disparition de son vieux camarade... Ses mâchoires se serrèrent tandis qu'il luttait autant contre sa hargne que contre sa tristesse. Makui avait survécu ? L'ancien corsaire avait tant couru, ces derniers temps, qu'il avait très franchement négligé la presse gouvernementale et son ignoble ramassis de censures et de fables destinées à manipuler les esprits faibles et ignorants des petites gens. S'il l'avait su à temps... S'il avait eu la moindre possibilité de se rendre à Mars, il aurait réduit cette organisation pitoyable à l'état de déchet. S'il avait eu la chance de croiser la route de ce foutu traître de la marine... Il l'aurait détruit. Il l'aurait malmené, torturé et brisé jusqu'à le réduire à l'état de tas de chair sanguinolente... C'était là la seule fin qu'il méritait réellement. Une nouvelle inspiration sourde et puissante lui permit de ramener un brin de sérénité dans son esprit tandis qu'il en chassait la colère aussi vigoureusement que possible. L'heure n'était plus au courroux vindicatif, ou à la guerre revancharde. Tout cela était derrière lui. Et tout cela resterait derrière lui. Il avait bien trop important à faire : il ne pouvait plus se contenter de faire une telle fixette sur un événement passé...
S'il tâcha de remettre négligemment un brin d'ordre dans sa chevelure toujours aussi batailleuse et aventure, le virtuose reprit bientôt la direction de la terrasse où lui et sa jeune amie s'étaient installés quelques instants auparavant, imaginant qu'elle devait l'y attendre patiemment, éventuellement prostrée de doutes et d'interrogations incessantes. Il n'avait pas le droit de la délaisser de la sorte : pas alors qu'il s'était juré de faire de son mieux pour lui remonter le moral. Voilà que c'était lui qui nuisait à l'ambiance bon enfant qu'ils avaient su instaurer communément... Sardonique ironie. Il ne lui fallut donc qu'une poignée de foulées pour s'en retourner à sa place, où il retrouva Lilianna en lui destinant un sourire navré et désolé. Il ne tarda guère à expliciter la raison de cette culpabilité dûment affichée par le biais de quelques mots précieusement choisis et triés sur le volet, de sorte de chasser, si possible, l'incompréhension sourde de sa jeune amie.
Désolé, encore une fois. Je dois souffrir d'un brin de surmenage. Tout va bien, crois-moi.
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
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Jeu 28 Juin - 18:11
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
Il était trop tard pour revenir en arrière. Elle n'aurait jamais dû aborder ce sujet. Une pensée à laquelle on pouvait s'attendre. Il suffisait de voir l'expression de Nakata pour le comprendre. Quand bien même il faisait preuve de délicatesse et de tact, son visage avait perdu de ses teintes en l'espace de quelques secondes. Lorsqu'il lui demanda confirmation sur le nom qu'elle venait de prononcer, la jeune femme hocha timidement la tête. Évidemment, son engouement vis-à-vis de cette histoire s'était envolée au moment où elle comprit à la réaction de son compagnon de table, que Mars ravivait une expérience, un souvenir désagréable. Qu'il ait déjà entendu parlé du lieu dans lequel elle avait été transporté, l'aurait en vérité assez peu surprise. Lilianna était toujours partie du principe que le phénix avait voyagé bien plus qu'elle et de fait, avait pu voir de tout concernant ce monde. Si elle ignorait les détails de sa vie dans son intégralité, elle avait par le passé eut le loisir d'entendre quelques péripéties vécu par le blondinet. Cette vérité présente à l'époque ne pouvait que s'être renforcée avec le temps et à mesure des expériences. Pour faire simple, sur un chemin donné, là où elle irait en se promenant au rythme d'une marche paisible, lui était dans une course presque permanente. Du moins, c'était l'effet ressenti. Alors, autant dire que de son point de vue, le musicien avait cheminé bien plus loin qu'elle. Sur ce chemin, il était évident qu'il n'avait pas toujours pu voir que les bonnes choses. Néanmoins, la demoiselle aurait aimé éviter de ramener sur la table, des instants pénibles.
La doctoresse écouta donc son histoire où ce qu'il voulait bien en dire, respectueusement. Que faire d'autre maintenant qu'elle avait mis les pieds dans le plat ? Changer de sujet avec un semblant de désinvolture revenait à piétiner cette partie de son passé, à la chasser brutalement et manquer cruellement de considération. S'excuser ? De quoi ? Elle ignorait complètement qu'elle lui ferait du mal en abordant une expérience personnelle. Et il devait le savoir. Lilianna espérait bien qu'elle n'aurait pas volontairement remué le couteau dans la plaie. Si c'était le cas, en lui demandant pardon, ne risquait-elle pas de rendre la situation encore plus gênante ? Pourtant, elle avait envie de s'excuser. L'ignorance ne pardonne pas tous les pêchés. Quoique le jeune homme en pense, son amie avait besoin de lui exprimer ses regrets. Il fallait pour cela trouver le bon moment. Et quand la demoiselle se décida finalement à prendre son courage à deux mains pour prononcer les mots qu'elle aurait voulu qu'il entende, le capitaine des Tengoku no Seigi s'excusa un instant, la laissant seule à table, bête et muette.
- Mais qu'est-ce que je fais...
Il était à peine partie qu'elle laissa sa tête tomber en arrière, dissimulant son visage de ses mains. Elle l'avait invité pour fêter leurs retrouvailles, pour lui remonter le moral parce qu'elle l'avait trouvé soucieux dans le magasin. Et voilà qu'elle rajoutait une généreuse couche. L'ironie de la situation, c'est que le duo n'avait jamais pu profiter d'un repas sans qu'un désagrément ne se présente. Et cette fois, notre amnésique favorite en était le déclencheur. Maussade, le médecin se demanda s'il ne serait pas mieux de se taire, de fermer ces lèvres maladroites qui étaient les siennes et de se limiter à quelques banalités pour éviter les faux pas. Cependant, elle ne pouvait se satisfaire d'une telle alternative. Lilianna avait envie de lui parler, d'échanger avec cette même complicité qu'ils partageaient alors sur Attraction Town. Pouvoir se confier à lui, qu'il puisse compter sur elle. Se murer dans le mutisme par crainte ne la mènerait pas sur cette voie. Les minutes passèrent et le serveur revint en direction de la jeune femme qui lui demanda s'il était possible de repasser un peu plus tard, qu'ils n'avaient pas encore choisis. Aurait-il seulement encore le cœur à commander quelque chose ? S'il décidait en revenant d'écouter leur pause, elle ne lui en voudrait pas. La blondinette espérait tout de même qu'il lui laisserait une chance de se rattraper, de ne pas repartir sur un désastre.
L'attente sembla se prolonger indéfiniment. Lilianna essayait tant bien que mal de s'occuper l'esprit en regardant les passants dans la rue, les bâtiments, le serveur qui apportait d'autres commandes sur son plateau. Mais involontairement, son regard revenait toujours en direction de là où Nakata avait disparu. Elle triturait nerveusement ses doigts et commençait même sans s'en rendre compte, à gratter le dos de sa main de ses ongles, toujours sur la même zone. Elle l'avait fait sans discontinuer depuis une ou deux minutes, tant et si bien que sa peau en avait légèrement rosit. Ce geste ne s'interrompit net que lorsqu'elle vit son ami revenir. Au fond, la doctoresse en éprouva un profond soulagement.
Une fois qu'il serait installé, la jeune femme poserait son bras sur la table, paume vers le haut, en une invitation à ce qu'il dépose sa main sur la sienne. Les remords qu'elle éprouvait, étaient loin de s'être envolés mais envers et contre tout, elle était heureuse de le voir et ne put que l'accueillir d'un sourire rassuré. Il paraissait aller un peu mieux, ce qui lui remit un peu de baume au cœur. S'il lui offrait ses doigts, Lilianna refermerait doucement le pouce sur le dos de la main de Nakata pour la serrer doucement. Dans tous les cas, elle en viendrait à lui dire ce qu'elle ressentait.
- S'il te plaît, ne t'excuse pas. Ce n'est pas de ta faute. Sans le vouloir, j'ai été très maladroite. C'est à moi d'être désolée et crois-moi que je le suis.
Baissant les yeux sur la table, elle se décida à continuer un peu plus. Pendant qu'il s'était absenté, elle avait réfléchi à ce qu'elle allait lui dire à son retour. Et elle s'était rendue compte d'une chose. Le phénix avait été sincère envers elle, avait pris la peine de lui parler de son rapport à Mars même si ce n'était que brièvement. Évidemment qu'elle ignorait tout de l'affaire. Lilianna entendait pour la première fois le nom d'Hato et la première chose qu'elle apprenait à son sujet hormis son ancienne fonction, était sa disparition. Dans le même endroit où elle s'était rendue. Mais pourquoi s'y était-il rendu seul ? Quel genre de personnes il était ? Que s'est-il passé à cette époque ? Des questions qui restaient sans réponses. Toutefois, elle n'avait pas le droit de lui en demander davantage tandis qu'elle-même était incapable de lui parler des moments difficiles. La pirate aux yeux framboises voulait faire quelque chose pour aller dans son sens et c'était peut-être ce qu'elle avait trouvé de mieux. Mieux que de simples excuses. Mieux qu'un retour à un sujet banal, tout sauf naturel. Mieux qu'un mutisme prolongé.
- Je peux comprendre que malgré le temps qui passe, certains sujets restent sensibles. Je ne sais pas à quel point cette personne était importante à tes yeux mais je pense que désormais, je peux comprendre un peu plus ce qu'on endure quand on perd des amis.
Incapable d'enchaîner directement, Lilianna garda les yeux rivés sur le menu qui attendait encore d'être étudié, délaissé pour le moment sur la table devant elle. Sans chercher pour autant à changer de sujet, lui laissant l'opportunité de le faire lui-même s'il le désirait, elle se contenta simplement de relever les yeux vers lui, un piteux sourire aux lèvres. Aussi touchante ou dramatique que pouvait être cette conversation, le médecin n'avait pas réussi à occulter entièrement l'endroit où ils se trouvaient, à savoir sur Shabondy et dans un café.
- Avant de poursuivre, je pense qu'on devrait commander quelque chose ou on risque d'être poliment mis à la porte.
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Jeu 28 Juin - 22:08
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
Il eut à peine le temps de se planter face à elle et d'esquisser quelques excuses piteuses qu'elle s'empressa de le corriger tout en plaçant sa main bien en évidence, paume vers les cieux, comme pour l'inviter à y déposer la sienne. Quoique légèrement interloqué par une telle initiative, l'artiste ne se laissa pas le loisir de devenir effarouché ou intimidé : il se contenta, très mécaniquement, de s'exécuter et d'y déposer délicatement ses propres doigts. Cette union, d'abord très prude et très pudique, sinon maladroite, se détendit finalement lorsque le pouce de Lilianna engagea une danse suave et chaleureuse, simultanément aux mots qu'elle lui offrit pour chasser ses pensées les plus mornes. Il était soulagé de voir qu'elle ne lui en tenait pas rigueur, mais il ne pouvait toutefois pas s'empêcher de ressentir une certaine culpabilité. A la vérité, à ce titre, les propos de la doctoresse n'avaient même pas vraiment aidé Nakata à se délester de ses sentiments néfastes et paralysants : il avait conscience d'avoir ramené un soupçon de regrets au sein de l'esprit de sa pauvre camarade, qui n'en méritait pas tant. Elle devrait plutôt rire aux éclats et parer son visage de teintes euphoriques, de teintes gracieuses, de teintes joyeuses... Le simple fait que l'éclat de tristesse et de mélancolie qu'il avait ébauché puisse trouver un écho dans le sourire peiné de la jeune femme lui prouvait qu'il avait commis une erreur, ou a minima un faux pas regrettable. Pourtant, et comme elle semblait faire de son mieux pour panser ses plaies sempiternellement purulentes, le mélomane se contint et réprima sa réponse, tâchant de la respecter comme elle avait pu le respecter lui, lorsqu'il avait énoncé la disparition funeste d'Hato. Il devait lui laisser toute la latitude qu'elle désirait pour s'exprimer librement : c'était bien là la moindre des choses, après tout... Elle s'élança elle-même dans l'évocation de ses souvenirs sordides et, une fois de plus, le Phoenix se sentit stupide. La mort de son frère d'arme était tragique, sans nul doute, mais elle remontait à des années auparavant... Et, pour tenter de gommer, ou a minima d'estomper la souffrance qu'il venait de lui véhiculer, la demoiselle s'était obligée à évoquer celle de ses propres compagnons d'infortune, pourtant nettement plus récentes... S'il en avait conservé des stigmates et des cicatrices, quel était son état psychique à elle ? A quel point avait-elle pu réussir à outrepasser ces pertes ? Il avait été terriblement indélicat. Sa gorge se noua et ce fut à son tour de serrer légèrement ses doigts autour du poignet frêle de son amie. Juste suffisamment pour lui signifier sa présence, et pour insister quant à ses regrets autrement que par la voix... Comme si toutes les idées ne pouvaient pas être fidèlement retranscrites oralement. Comme si les gestes étaient, en eux-mêmes, parfois d'une efficacité débordante.
Toutefois, le Fenice se retint, une fois de plus, de s'embourber davantage. Que dire, de toute manière ? La plaindre, à nouveau, et tâcher d'être à l'écoute comme il avait pu l'être durant leur échange par escargophone interposé ? Il en aurait rêvé, mais elle le savait déjà. Il était là, à l'écoute, en tout temps et à toute heure... Il ne voulait pas se montrer envahissant. Cette idée, seule et simple, le débectait au plus haut point. C'était intolérable, de son point de vue, que de risquer de se montrer aussi incommodant... Alors quoi ? Tâcher de se plaindre, au sujet d'Hato ? Lui ressasser les souvenirs qu'ils avaient entretenu communément, afin de lui dépeindre le tableau de leur relation évanouie, pour qu'elle puisse se figurer de la douleur qui l'avait pourfendu lorsqu'il avait eu vain de son décès ? C'était d'une stérilité ineffable. Tout ce qu'il risquait de générer, c'était une tristesse et un flottement des plus sourds, des plus incontournables... Et il ne souhaitait pas, en aucun cas, transformer cet échange en une discussion pesante et douloureuse. Ce n'était pas son rôle... Il fut donc trop heureux de voir qu'elle était prête à s'autoriser un instant de répit en procédant à la commande. Il en profita pour chasser de ses pensées sa myriade de préoccupation et opina du chef avec empressement avant de relâcher délicatement le poignet de Lilianna, lui rendant sa liberté, non sans lui parcourir la peau d'une ultime caresse maladroite et involontaire. Ses joues rosirent à nouveau timidement, mais il tâcha de conserver autant de prestance et d'allure que possible en posant enfin son regard sur la carte qu'on leur avait apporté à leur arrivée. Il ne lui fallut dès lors pas longtemps pour faire son choix, et il l'énonça au serveur qui vint s'enquérir de leur décision juste parès que la blondinette ait prononcé le sien.
Un thé glacé à la pêche, s'il vous plaît. Merci.
Simple et efficace : de quoi se déshydrater sans s'encombrer les pensées d'un alcool entêtant et obsédant... Il tenait à demeurer au paroxysme de ses capacités en sa compagnie : il avait déjà commis une grossière erreur en étant pleinement sobre, alors il n'osait assurément pas rajouter quelque ivrognerie au sein de cette équation épineuse... Une fois le serveur retourné à ses offices, l'ancien capitaine corsaire laissa un soupir s'échapper de ses lèvres avant de prendre la parole une fois de plus, non sans sentir son cœur battre à tout rompre. Il avait conscience de s'aventurer dans un bourbier, et il avait conscience du fait qu'il risquait cruellement de commettre un impair supplémentaire, mais il n'avait d'autre choix que d'en courir le risque. S'il s'enfermait dans un mutisme exacerbé, il allait forcément regretter sa posture : il risquait de sembler froid, d'offrir à Lilianna une raison supplémentaire d'entretenir à son propre égard une rancune tenace. Elle ne devait pas se fourvoyer : elle n'incarnait ni le problème, ni le déclencheur de ce dernier. N'importe qui d'autre aurait pu générer le malaise qui s'en était suivi, en jouant de malchance...
Je... Je tiens vraiment à m'excuser. Ça peut sembler puéril et stupide, et ça l'est probablement mais tu n'as aucune raison de t'en vouloir. J'ai sûrement simplement négligé mon deuil. Je suis du genre à tromper l'ennui plutôt qu'à m'y confronter, ironiquement... Ce n'est pas sain. Ça ne le sera jamais. Si je fuis mes problèmes, je ne peux pas les résoudre...
Et voilà qu'il lui offrait des banalités sur un plateau d'argent... L'espace d'un instant, le capitaine pirate se mit à se maudire : il avait bien de la peine à articuler des mots sensés, dans de telles circonstances. Il avait la terrible impression que ses pensées ne parvenaient pas à s'unir convenablement... Il passa une main fébrile dans sa chevelure, tâchant de camoufler sa gêne et sa honte. Il avait réussi à fanfaronner à Mariejoa, face à l'amirale-en-chef, au directeur de l'AOI et à bien d'autres personnalités. Il avait réussi à fanfaronner face à John Pacifique, au beau milieu d'un champ de bataille. Il s'était même fréquemment érigé en donneur de leçons, auprès des siens comme auprès de rivaux et d'ennemis, à l'instar de Daisuke Aurola... Mais était-il réellement digne de l'intelligence et de la pertinence qu'on lui accordait généralement ? Il avait la fâcheuse impression d'avoir usurpé la réputation d'autrui... Ses sentiments lui échappaient, prestes comme des anguilles qu'il tentait d'attraper à mains nues. Les exposer ouvertement au regard d'autrui ne lui avait étrangement jamais paru aussi complexe... Finalement, le Phoenix s'empressa donc de renchérir, tâchant de mettre un brin d'ordre et de discipline au sein des mots employés pour être aussi limpide et clair que possible : elle méritait bien ce petit effort...
On en parlera, si tu le souhaites. Mais une autre fois. Je n'ai pas envie de te renvoyer l'image d'un homme déprimé et abattu. Ça n'est pas le cas. Ça n'est pas ce que je suis. J'ai voulu t'offrir une opportunité de te changer les esprits et... Je vais m'y tenir. Enfin... Je ne voudrais pas te donner l'impression de fuir une discussion lourde, hein. Si c'est le sujet que tu veux aborder, il me convient.
D'une certaine manière, il n'assumait pas vraiment l'idée de se débiner face à ses propres souvenirs, et face à la réception qui pouvait être celle de la doctoresse. C'était vicieux, mais c'était bel et bien là : il craignait qu'elle ne se méprenne à son sujet, sur un plan ou sur un autre. Pourquoi son avis l'angoissait-il aussi viscéralement ? Il avait conscience qu'il était illusoire de tâcher de plaire à tout le monde. Il ne s'était jamais vraiment encombré du regard d'autrui, d'ailleurs, à mémoire d'homme... Mais elle était différente. Et elle l'avait toujours été, d'une certaine manière. La passion qui les avait uni à Attraction Town n'était qu'un témoin comme un autre de la relation qu'ils avaient instinctivement su tisser conjointement. Était-ce parce qu'il était passé par le même cheminement qu'elle, des années auparavant, qu'il tentait de la prémunir autant que possible des péripéties et des déconvenues qu'elle était susceptible d'endurer ? Possible, certes. Mais Nakata avait pourtant la ferme impression que ce sentiment noble n'était pas seul, et qu'il cohabitait avec autre chose dont il n'était pas capable de saisir l'ampleur d'entrée de jeu... Une énigme de plus qui, peut-être, s'éclaircirait au fil des jours.
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Lun 2 Juil - 1:30
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
Si elle avait voulu ce contact apaisant pour lui en premier lieu, la demoiselle sentit progressivement le calme la gagner. C'était un sentiment nostalgique. Elle aurait eu du mal à poser des mots sur cet état et aurait d'ailleurs peinée à se justifier. Tout simplement parce qu'elle avait l'impression qu'une justification n'avait pas lieu d'être s'il n'était question que de lui et elle. Évidemment, devant une tierce personne, l'utilisation des mots devenait nécessaire et c'est là que la tâche devenait délicate. Lorsqu'ils étaient deux, durant les échanges comme celui-ci s'installait une communication muette où l'essence même de ce que l'on souhaitait faire passer à l'autre se transmettait sans filtre et sans barrière. Présentement, elle souhaitait le rassurer et pourtant, ses doutes, son malaise, sa peine, tous ces sentiments lui parvenaient également sans que la jeune femme ne puisse les dissimuler. À l'inverse, ses craintes à lui, ses hésitations et sa culpabilité trouvaient aisément le chemin de son cœur avec plus d'efficacité que s'il lui avait tenu une dissertation à ce sujet.
Cette forme de magie, aussi soudainement qu'elle était apparue, se rendormit lorsque chacun récupéra sa main. L'arrivée du serveur, quelques minutes plus tard, la sauva du silence qui aurait pu suivre du charme. Replaçant distraitement une mèche derrière son oreille, Lilianna fit par au serveur de son choix.
- Un smoothie aux fruits des bois et une petite assiette de macarons.
- Des préférences sur les saveurs ?
- Non, non. Un assortiment ira très bien, merci.
Une fois que Nakata eut passé sa commande également, l'employé récupéra les deux cartes et pris congé. Se trouvant de nouveau seul face à son capitaine, la doctoresse n'avait plus autant d'assurance qu'elle en avait eut précédemment. Sans compter que ses derniers dires s'étaient portés sur un sujet plutôt lourd et qu'elle ignorait encore les conséquences de cette révélation. Aurait-il davantage de questions à lui poser ? Sans doute en avait-il. Les poserait-il ? Serait-elle capable d'y répondre ? Deux choses qui étaient moins certaines. Avait-elle seulement bien fait d'aborder ce sujet ? La demoiselle aux yeux framboises avait simplement tenu à ce que son ami sache qu'elle comprenait au moins un petit peu ce qu'il ressentait. Mais le message était-il passé ? Que pensait-il à l'heure actuelle ? Elle ne se rappelait plus que le contact humain était si ardu, si complexe. Preuve étant, le voilà qui s'excusait à nouveau ce qui provoqua un léger pincement aux lèvres de la part du médecin qui n'en demeura pas moins à l'écoute.
À mesure que le phénix parlait, Lilianna se décontracta. Il s'appliquait tellement à lui partager ce qu'il avait en tête, qu'elle trouva cela touchant. Ses précautions sur la fin achevèrent même de détendre l'atmosphère à tel point que la demoiselle ne put retenir un petit rire cristallin. Pourtant la situation n'avait rien de drôle. Les sujets précédemment abordés étaient dramatiques, il était question de la mort de proches. Mais ce n'est pas pour cela qu'elle riait et elle se reprit assez vite pour expliquer sa réaction à Nakata.
- Excuse-moi... Je ne suis pas encore folle, je te rassure. Comment dire, ne te fâches pas, tu avais l'air tellement maladroit et si précautionneux dans tes paroles. Ne le vois pas comme une moquerie, je trouvais ça vraiment adorable. C'est... touchant et triste à la fois. Tout semble si compliqué. Alors que ça ne devrait pas l'être.
Finalement, le plus risible, c'est qu'elle s'apprêtait peut-être à faire la même chose que ce qu'elle venait de voir chez lui. C'était tout à fait compréhensible d'ailleurs. Avoir le désir de se faire comprendre sans quiproquo par les gens qu'on apprécie, ceux qu'on souhaiterait voir nous lire comme un livre ouvert. C'est un exercice difficile après tout, celui de pouvoir exprimer ses idées avec la plus grande justesse possible. La blondinette, elle, se sentait présentement maladroite. Comment choisir les mots qui retranscrirait le plus fidèlement ses sentiments. Elle devait les enchaîner, tâtonner, et ce jusqu'à arriver avec une certaine satisfaction à voir que ses mots ont atteint leur but. Tenter d'être honnête. Au moins un peu. Au moins avec lui. Levant les yeux pour affronter le regard du blondinet, Lilianna inspira et expira avant de poursuivre.
- C'est si compliqué... Regarde-nous. Sans cesse à craindre de marcher sur des œufs. Se sentir coupable d'avoir blessé l'autre. S'expliquer et s'excuser. S'expliquer à nouveau. Je ne sais pas comment le dire. Si tout était simple, je dirais juste que je voulais te rendre le sourire quand je t'ai vu inquiet et quand... Non... plus simple encore. Je veux que tu sois heureux. Je veux pouvoir profiter de nos retrouvailles et rencontrer mes futurs camarades. Vivre avec tout le monde pleinement et tous les jours.
Comment se montrer honnête et viser la simplicité pouvait-il s'avérer aussi compliqué ? Elle parlait sans trop d'hésitations et pourtant, chaque nouveau mot à prononcer lui coûtait un effort. N'était-elle pas ridicule ? Tout s'embrouillait dans sa tête et une part d'elle-même aurait voulu qu'elle se dépêche de se taire. Une autre aurait simplement souhaité ne jamais avoir prononcé ses mots. Des mots qu'elle avait un mal fou à assumer.
- Les choses malheureusement sont loin d'être comme ça. Tu dis que c'est malsain ? Pourtant tromper l'ennui, fuir ses problèmes... C'est le genre de solutions qui me conviendraient parfaitement pour le moment. Parce que... la simplicité ne résout pas tout. La vérité pure et simple, présentée à nue, une fois mise face à nous peut-elle sincèrement nous faire avancer ? Même si les mots étaient prononcés, que ce soit de ma bouche ou de celle d'autrui... qu'est-ce que cela m'apporterait que je ne sache pas déjà ? Est-ce que ce serait fuir que refuser d'aborder le problème ? Si c'est le cas, alors accorde-moi de fuir.
Tant d'autres pensées venaient de traverser son esprit. Le genre de pensées qui étaient pour le moment incapable de passer ses lèvres. Lilianna détourna la tête et essuya du bout des doigts une larme qui s'était formée au coin de son œil. Elle venait d'atteindre sa limite. Voilà qu'elle était au bord des larmes. Une fois encore en sa présence, elle s'était beaucoup trop épanché. C'était une chose frustrante que d'en arriver toujours à ce résultat. Plus elle passait de temps en sa compagnie, plus elle tendait à se livrer, ce qui avait de quoi la terrifier. N'osant pas encore le regarder, sachant qu'elle devait avoir les yeux brillants, elle garda la tête tournée en direction de la rue et se contenta d'ajouter assez fort pour qu'il l'entende.
- Et s'il te plaît, ne va pas te mettre en tête que c'est de ta faute ou je ne sais quoi d'autre. Tout ce que j'ai dis, je l'ai dis parce que j'avais envie de le faire.
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Lun 2 Juil - 17:56
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
Le rire clair et charmeur dont elle fut à l'origine puis les quelques mots qu'elle prononça afin d'expliquer les raisons de cet éclat soudain suffirent à attirer sur le teint du musicien quelques rougeurs supplémentaires, certes discrètes et timides, mais néanmoins bien présentes. Il ne s'attendait pas du tout à une réaction de ce type et, définitivement, il devait admettre que Lilianna était bien singulière et plutôt dépaysante... Il n'était pas certain de connaître une autre personne à la fois aussi plaisante et atypique : elle était proprement et simplement imprévisible, et elle parvenait à chaque fois ou presque à le prendre à contre-pied. Néanmoins, il comprit bien vite que la suite de la discussion n'allait pas s'avérer aussi enthousiaste lorsqu'il remarqua que le visage de son interlocutrice se teintait d'une douleur et d'une tristesse qu'il ne connaissait que trop bien, pour les avoir lui-même endurés pendant longtemps. Assumait-elle ce qui la pourfendait actuellement ? Manifestement... Quant aux propos qu'elle en vint à tenir, ils suffirent, une fois de plus, à provoquer en lui un profond sentiment d'indignation qu'il cultiva à son propre encontre. Nakata s'était montré maladroit, à son tour. Involontairement, certes, mais il n'en avait pas moins été gauche en considérant que la fuite n'était, à ses yeux, pas une option viable ou souhaitable. Il était évident et plutôt naturel que le premier réflexe de la doctoresse soit de tromper la douleur lente et intolérable qui était la sienne : tout cela était encore bien trop récent à ses yeux... Elle ne pouvait décemment pas affronter ses démons alors qu'ils étaient encore aussi tangibles, aussi denses et aussi redoutables. Elle devait prendre son temps, et s'accorder les différentes étapes du deuil que lui-même avait pris un malin plaisir à fuir ou à retarder en se berçant de tout un tas d'illusions. Il ne pouvait lui souhaiter qu'une et unique chose, dans ces circonstances : qu'elle en vienne finalement à aborder cette épreuve périlleuse plus pertinemment et plus habilement qu'il n'avait lui-même su le faire. Curieux paradoxe, que le Phoenix qui, tout en étant le mieux placé pour côtoyer la Mort, ne parvenait pas à la supporter lorsqu'elle devenait une incontournable évidence...
Et la voilà qui lui demandait, tout en détournant le regard, de ne pas cultiver de ressentiment à son propre encontre... S'il n'avait pas eu la furieuse impression d'être l'homme le plus transparent à cet instant précis, et s'il n'avait pas craint d'être aussi prévisible qu'un livre ouvert, a fortiori si on le comparait avec cette demoiselle qui ne cessait de ne prendre de court, le Phoenix aurait probablement pris la décision d'y répliquer promptement et sans plus attendre, plus spontanément que jamais. Néanmoins, l'âge et l'expérience commençaient à l'assagir quelque peu : s'il s'enorgueillissait autant de sa puissance que des responsabilités déroutantes qui étaient les siennes, cela ne l'empêchait pas de se montrer plus scrupuleux, d'instant en instant, et plus méticuleux encore qu'il ne l'avait jamais été. Pour l'heure, la mission que Nakata s'était affublé était simple : rendre son sourire à la blondinette. Il avait conscience du fait que la tâche était âpre et qu'il risquait fort de subir un échec retentissant, mais il estimait être le principal responsable de la mélancolie qui l'habitait, quoi qu'elle en dise et quoi qu'elle en assure. C'était pour cette raison, principalement, que l'artiste ne pouvait pas se permettre d'avancer à tâtons, insouciant et naïf comme il aurait pu l'être quelques années auparavant. En fin de compte, Lilianna avait raison : il passait quasiment plus de temps aux mots à formuler et à la manière de les exposer à ses interlocuteurs qu'à parler, en tant que tel... L'arrivée du serveur l'empêcha de renchérir dans la foulée et il attendit patiemment que l'homme les laisse à nouveau en comité restreint et en toute intimité avant de planter de nouveau son regard sur le visage de la demoiselle qui lui faisait face. Il eut un pincement au cœur, en la voyant dévisagée par sa peine, et songea que la justice, les Dieux et le karma que d'aucuns louaient fréquemment n'étaient ni plus ni moins qu'une vague fumisterie destinée à tous les enfumer, à tous les manipuler plus aisément : quelle espèce de loi transcendante daignerait plonger une âme aussi douce dans un tourment aussi glauque ? Le Fenice n'était pas certain d'avoir assisté à un spectacle aussi poignant depuis belle lurette, en fin de compte : c'était une piqûre de rappel sourde, qui ressassait toutes les injustices qu'il avait vécues et auxquelles il avait pu, bien malgré lui, prendre part. Ce visage frustré et endeuillé était la motivation tangible qui le poussait à arpenter une voie aussi périlleuse et aussi morbide : c'était pour ce genre d'anomalies révoltantes qu'il était capable de mettre sa propre vie en jeu, dans l'espoir d'offrir aux innocents un Monde au sein duquel s'épanouir dignement.
Je suis désolé. Pas parce que c'est ma faute ou que j'ai été rustre et indélicat.
Il s'était rattrapé promptement, en craignant de commencer sottement par les mots qu'elle lui avait précisément demandé de ne pas répéter. Son objectif n'était bien sûr pas de l'agacer davantage : il ne voulait pas lui donner l'impression d'un capitaine trop fier et trop arrogant, qui en oubliait les règles les plus élémentaires de la bienséance et du débat d'idée. Lorsqu'on échangeait, on devait apprendre à le faire ensemble... Et cela impliquait notamment des efforts d'écoute et de patience. On ne pouvait pas ignorer l'opinion adverse même lorsqu'on considérait, à juste titre, disposer d'une plus large expérience et d'une meilleure compréhension du monde que l'on traversait. Même si l'âge allait en faveur de Lilianna, il était assez évident que Nakata avait traversé sa situation plus souvent qu'elle : il avait eu l'occasion de se frotter à la dureté de la piraterie à de moult reprises, et il avait eu à endurer de pareilles sévices à une foultitude de reprises. Pour autant, cela signifiait-il qu'il en avait tiré les leçons les plus pertinentes ? Certainement pas. Assurément pas, même : dans le cas contraire, n'aurait-il pas tourné la page depuis belle lurette ? Bon nombre de capitaines pirates connaissaient la misère et la souffrance : il n'était pas une exception et à ce titre, n'en serait jamais une. Sauf qu'une bonne frange de ses pairs et rivaux finissaient par se redresser, par se relever, et par paraître plus fringants et plus dynamiques que jamais. Il avait continué à se battre, et à user de ses convictions pour gravir les échelons, sans nul doute... Mais il l'avait fait par la force de l'impératif, et non plus par celle de son désir. Sa volonté propre ne l'avait plus agité depuis des semaines, des mois, sinon des années : il avait destiné toute son existence à la protection et à l'émancipation des plus faibles, comme si le fait de sacrifier son être allait lui permettre d'oublier les tourments dont il avait à souffrir. C'était en cela qu'il avait été lâche... Mais soucieux de ne pas renvoyer la doctoresse face à ses démons, il tâcha d'éloigner la conversation de ce sujet funeste, sans pour autant quitter définitivement l'horizon de leurs tracas. Occulter un tel sujet aurait quasiment été criminel, dans de telles circonstances...
Je suis désolé parce que je n'ai rien à t'apprendre... Et parce que je crois qu'il n'y a rien à apprendre, dans l'absolu. Je te l'ai déjà dit. A mes yeux, le temps est encore le meilleur des outils pour surmonter ce type d'angoisses et de chagrins. Mais c'est un constat terrible, parce que cela signifie que je suis impuissant pour gommer tes peines, et inversement. J'aimerais, vraiment, que l'entraide puisse permettre d'outrepasser ce genre d'obstacles...
C'était pessimiste, sans nul doute... Mais était-ce réellement vrai ? Plus difficile à estimer pragmatiquement. Nakata ne pouvait pas nier le fait qu'autrui l'avait beaucoup aidé à surmonter la pente : tout simplement car s'il s'était destiné à la solitude, il aurait potentiellement fini par se tuer, rongé par ses peurs et par les souvenirs les plus douloureux que lui ressassait sans cesse sa psyché cacochyme et dolente au possible. Mais c'était une aide trop superficielle et trop épidermique... Un trompe l’œil, en quelque sorte, qui ne soignait pas mais qui détournait l'attention et le regard momentanément. Il aurait pourtant tellement aimé lui être utile afin de surmonter ses propres démons...
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Jeu 5 Juil - 23:03
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
- Toi demande-lui.
- Non toi, c'était ton idée. Imagine un peu qu'en face d'elle, ce soit lui ?
- Il lui ressemble peut-être juste.
- Et si ce n'est pas le cas ? Si c'est moi qui y va, il va peut-être penser que je leur cherche des noises.
- Tu penses peut-être que je suis pleinement rassurée ! Un physique pareil et pourtant, c'est moi qui doit me retrousser les manches.
- Tu ne pars pas au combat non plus...
- J'espère bien que non...
~ ~ ~ ~ ~
Quand le serveur revint chargé de son plateau, la jeune femme fut contrainte de ramener son regard vers la table et le remercia poliment, espérant ne pas avoir un faciès trop défait. Portant son attention sur sa commande, elle prit un macaron de couleur saumon qu'elle fit tourner entre ses doigts. Cette conversation avait pris un tournant auquel elle ne s'était pas préparée et son envie de la poursuivre était plutôt mitigée. D'un côté, elle avait pu, ne serait-ce qu'un tout petit peu, lui dire ce qu'elle avait sur le cœur. De l'autre, elle n'avait pas particulièrement envie de s'étendre sur un sujet aussi déprimant. Portant la confiserie à ses lèvres, elle en croqua un morceau minime. La saveur de la rose ne s'était pas encore répandue dans sa bouche que de nouvelles excuses lui parvinrent aux oreilles. Elle leva un regard affligé vers lui. N'apprenait-il donc jamais la leçon ? La doctoresse n'était pas sûre de savoir jusqu'à quel point il avait compris ses sentiments. Et cela l'incita à ne pas répliquer de nouveau parce que si elle avait été incapable de faire comprendre ses pensées au phénix une première fois, elle doutait d'y parvenir au bout de vingt. Ils finiraient par tourner en rond au bout du compte. Aussi préféra-t-elle prendre sur elle et déguster son macaron en le laissant parler. Il achevait quand elle leva la main au-dessus de l'assiette, hésitant entre deux nouvelles couleurs. Se décidant finalement pour le vert clair et lumineux, elle le prit entre le pouce et l'index tout en répondant à son interlocuteur.
- Rassure-toi. Je n'attendais pas de ta part la transmission d'un quelconque savoir me permettant de résoudre mes problèmes. Je suis venue pour servir ton équipage en tant que médecin et continuer à avancer, t'apporter mon soutien à la hauteur de mes moyens. Ce n'était et ce n'est toujours pas dans mes intentions non plus de pleurer auprès de vous sur ce qu'il s'est passé. Je t'en ais parlé à deux reprises déjà mais sache que ce genre de conversation ne se réitérera pas souvent.
Lilianna cassa le macaron en deux avant d'en fourrer une partie dans sa bouche. Celui-ci était à la pomme. Simple petite constatation qu'elle se fit entre deux pensées qu'elle tentait d'organiser pour pouvoir les traduire à haute-voix. Au sein de son esprit, ses intentions étaient bien définies. Elle souhaitait mener ce débat à terme pour le moment. Or, Nakata risquait d'émettre encore quelques réserves quant à ses dernières paroles. Avant qu'il ne réplique, elle enchaîna donc de sorte à tempérer son désir d'objecter.
- De plus, si comme tu le dis le temps est l'un des meilleurs outils à notre disposition, laissons-le faire son œuvre tout simplement.
Sur ces mots, elle mangea l'autre moitié de son macaron et attrapa son verre pour prendre une gorgée du smoothie. Si elle voulait reprendre le cours d'une journée plus paisible et sans prise de tête, la blondinette devait s'en donner les moyens. Peut-être qu'elle allait devoir se forcer un peu dans les prochaines minutes mais à force, son enthousiasme sortirait bien de sa cachette. Heureusement, en bonne gourmande qu'elle était, la douceur des macarons aussi bien que la boisson aux fruits des bois eurent un petit effet apaisant sur ses tensions. Le voile sur ses prunelles se leva lui permettant à nouveau d'apprécier purement son environnement. Pendant de longues secondes, elle apprécia même de ne plus parler. Des questions qui lui étaient passés par la tête un peu plus tôt lui revinrent en mémoire mais la belle s'abstint de les poser, de crainte de toucher à nouveau l'une de ces périodes moins enchanteresses de sa vie. Au fond, la demoiselle se rendit compte qu'elle ne connaissait vraiment pas grand chose du phénix. Peut-être qu'au cours de leurs voyages, cet état de fait se transformerait. Quand bien même elle décidait de partir assez tôt, elle aurait au moins eu quelques occasions supplémentaires de s'entretenir avec son ami. Elle espérait juste que toutes leurs discussions ne seraient pas aussi laborieuses que celle qu'ils venaient d'avoir.
- Euh... excusez-moi ?
La voix timide, assez proche, la fit se rendre compte qu'elle s'était égarée une minute ou deux. Debout à quelques pas de sa chaise, se trouvait une jeune femme aux cheveux châtains et aux yeux aussi bleus que le ciel de Shabondy. Elle devait faire une demi-tête de moins que Lilianna et avait une fine silhouette. Cet aspect était d'autant plus accentué qu'elle était accompagnée d'un homme plus grand et de forte carrure.
L'inconnue jeta des coups d’œil en direction du musicien comme si sa présence l'intimidait. D'ailleurs, c'est à notre amnésique qu'elle préféra s'adresser.
- Je suis sincèrement confuse d'interrompre votre repas mais j'aurais un grand service à vous demander.
La blondinette aux yeux framboises fut quelque peu surprise dans les premiers temps d'être ainsi abordée. Mais une fois sa stupéfaction passée, elle hocha doucement la tête, invitant l'étrangère à lui conter son histoire. Si elle pouvait apporter son aide, pourquoi pas. De plus, leur arrivée allait permettre à Lilianna de penser définitivement à autre chose qu'à la récente conversation. Ainsi, après quelques minutes, le duo appris que ces deux personnes exerçaient au sein d'une troupe organisant des spectacles et des animations dans le Parc de Shabondy. Ce n'étaient pas les seuls dans cette situation et loin d'être les plus réputés mais ils avaient malgré tout leur petit public. Le soucis, c'est qu'au sein de leur équipe, l'une des artistes très appréciée faisait de petites crises de manière récurrentes se soldant généralement par des fugues. D'habitude, elle revenait toujours où un membre de la troupe finissait par la retrouver. Sauf que cette fois-ci, elle avait disparu depuis plusieurs heures et n'était pas encore retrouvable.
- Si vous acceptiez d'être son substitut, le temps qu'on la retrouve, ça nous aiderait beaucoup ! Avec un peu de chances, vous n'aurez même pas besoin de le faire, ce serait juste une précaution. Tenez, voici une photo d'elle.
Sur une photo où étaient réunis plusieurs personnes, que la doctoresse supposa être les membres de la troupe, son regard se posa sur la disparue sur laquelle sa collègue avait posé le doigt. Une jeune femme souriait à la caméra, de longs cheveux blonds remontés en queues de cheval. Elle n'avait pas de mèches vertes et ceux de la femme étaient plus clairs. Celle-ci avait également une petite bande de tâche de rousseur traversant son nez. Et là où Lillianna possédait des yeux grenats, l'autre blonde avait d'étincelants yeux verts. Leur silhouette dans l'ensemble semblait avoisinante même s'il était dur de juger avec une unique image pour référence. L'artiste de la troupe et la nouvelle recrue des Tengoku no Seigi étaient loin d'être de parfaites jumelles mais si on le prenait d'un point de vue plus optimiste, Lilianna devait lui ressembler bien plus que beaucoup de monde sur cette île. Et même si une autre blonde se trouvant sur Shabondy aurait pu correspondre davantage à leur amie, aller la dégoter allait sans doute s'avérer aussi compliqué si ce n'était plus que de retrouver la fuyarde.
Avec la photo, la belle aux cheveux châtains avait déposé une brochure de leur troupe, sur laquelle on pouvait trouver plusieurs informations, leur localisation sur la carte du Parc et quelques photos de celui-ci prise à proximité de leur emplacement. Attirer les clients en usant de la notoriété du Parc, c'était une technique comme une autre qui profitait aux deux partis.
Cependant, contre toute attente, le médecin secoua lentement la tête d'un air navré.
- Je suis sincèrement désolée de ne pas pouvoir vous aider mais nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous. Dans ces conditions, je ne peux pas répondre favorablement à votre demande. Il vaudrait mieux que vous trouviez une autre personne.
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Dim 8 Juil - 20:59
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
S'il crut dans un premier temps qu'elle venait de répliquer avec un ton cassant, le Phoenix se rendit compte promptement qu'il s'agissait davantage d'une espèce de lassitude désabusée que d'une réelle froideur. Le sujet qu'ils abordaient depuis quelques instants déjà devait lui paraître lourd, et cette perspective poussa le capitaine à s'en vouloir d'autant plus. Il conserva néanmoins les lèvres hermétiquement closes, tâchant de se prostrer dans une posture d'écoute. Une discussion se construisait à plusieurs et comme elle avait eu la décence de l'écouter déblatérer, il était logique qu'il lui permette à son tour de s'exprimer, même si les mots qu'elle lui destinait n'étaient pas forcément de plus optimistes et des plus gais. Son entêtement était maladroit, et Nakata le comprenait sans peine : il aurait probablement mieux fait de détourner la conversation tant qu'il en possédait l'opportunité plutôt que de s'acharner de la sorte... C'était toutefois trop tard pour faire volte face et pour se dérober lâchement : il avait commis la maladresse et il n'avait désormais plus qu'à l'éponger. Lorsqu'elle vint à bout de ses pensées et lorsqu'elle sembla en avoir fini, le jeune Phoenix demeura silencieux, profitant d'un instant de répit pour s'hydrater non sans regretter la tournure malicieuse que cette situation venait de prendre. Il s'en voulait encore, même s'il ne pouvait décemment pas l'admettre de plus belle. Il conserva donc jalousement le secret de sa culpabilité et tenta de songer à un autre sujet de conversation qui aurait pu lui permettre de se changer les idées et, dans le même temps, d'offrir à la blondinette ce qu'elle était venue quérir à ses côtés : une proximité susceptible d'évincer, même temporairement, les démons qui pouvaient la tourmenter habituellement. Fort heureusement, ses méninges agitées n'eurent pas à bouillir outre mesure, puisqu'il fut coupé dans son élan par l'irruption de deux silhouettes drastiquement opposées en terme de carrure, qui lui destinèrent tout juste un regard intimidé avant de converser plus spontanément et plus franchement avec la doctoresse. Le Fenice se fit donc spectateur attentif et apprit en même temps que son amie les ennuis qui semblaient être ceux de ces deux braves membres d'une troupe locale. Ils étaient dans la panade, et la doctoresse semblait pouvoir les en extraire... Néanmoins, lorsqu'elle refusa la proposition, désolée, l'ancien capitaine corsaire eut un moment d'absence. Certes, ils ne pouvaient décemment pas s'attarder éternellement sur Shabondy... Mais si ça n'était que l'affaire d'une poignée d'heures, c'était encore envisageable. Il ne tarda guère à se prononcer, plongé en pleine réflexion, trop heureux d'enfin pouvoir songer à autre chose qu'à son inhabileté oratoire précédente.
Il est vrai qu'on ne peut pas s'attarder trop longtemps mais... Si ça n'est l'affaire que de quelques heures, pourquoi pas. Enfin, je ne veux pas te forcer à participer, Lilianna, c'est à toi de voir... En revanche... Je devrais pouvoir vous aider à retrouver votre amie, si elle est du côté des groves de non-droit. On n'est jamais trop prudents...
Il était peu probable qu'une simple fugue puisse la porter jusqu'aux groves illégaux, certes, puisqu'ils incarnaient aux yeux du tout venant des lieux dangereux, où les lois n'avaient plus cours et où les brigands vadrouillaient librement, sans jamais avoir à être inquiétés par la nature de leurs exactions les plus sordides... Toutefois, si tel était le cas, si elle avait été contrainte d'y échouer pour une raison hasardeuse, elle risquait fort d'avoir besoin d'un coup de main et il valait mieux éviter qu'elle ne fasse une mauvaise rencontre. Le malheur pouvait tomber promptement sur une âme esseulée, a fortiori auprès des maisons de vente aux esclaves : les civils étaient parfois capturés par quelques vendeurs peu scrupuleux qui les faisaient alors passer pour des membres quelconques d'équipages pirates, ou pour des ressortissants de pays non affiliés au Gouvernement Mondial. L'avenir devenait alors bien funeste, pour ceux qui étaient transformés en vulgaires objets, en possession que l'on s'arrachait par la force de l'or... Si Nakata souhaitait honnêtement qu'elle n'ait pas à se retrouver dans une pareille situation et s'il ne l'aurait probablement pas souhaité même pour son pire ennemi, ils ne pouvaient décemment pas se contenter d'ignorer bêtement ce risque. Lui-même n'avait pas les moyens de retourner l'archipel de fond en comble pour découvrir une âme égarée, d'autant plus que son haki de l'observation ne pouvait lui être d'aucune aide compte tenu du fait qu'il n'avait jamais eu la chance d'entendre la voix intérieure de cette danseuse inconnue... Mais il connaissait toutefois quelqu'un qui en avait les capacités. Il tira un escargophone de son manteau et composa distraitement un numéro qu'il avait pris le temps de mémoriser quelques mois auparavant : celui de Gama, son ami de l'époque, un brave homme à la tête d'un cartel local. Les gros bras sous ses ordres étaient de joyeux lurons qui ne disposaient pas d'une once d'animosité ou de mesquinerie : ils vivaient dans la clandestinité, certes, mais c'était principalement parce qu'ils nuisaient aux intérêts de la marine que parce qu'ils se complaisaient dans le vice et le crime... Lorsqu'il entendit son vieil ami décrocher, le capitaine de Tengoku no Seigi ne perdit pas l'ombre d'un instant et lui exposa la problématique tout en donnant un signalement prompt et efficace de la demoiselle dont il était question. Comme le chef hors-la-loi acquiesçait, manifestement préoccupé également, le Fenice lui demanda de dépêcher quelques hommes au sein des groves de non-droit afin de s'assurer qu'il ne lui était rien arrivé de regrettable. La réponse positive apportée, le Phoenix raccrocha et décerna aux deux acteurs quelques mots bienveillants :
On peut éventuellement vous donner un numéro pour que vous nous donniez des nouvelles, si vous parvenez à lui remettre le grappin dessus ? Je pourrai vous appeler si Gama et les siens retrouvent sa trace, également. Et si elle est bien cachée, Lilianna pourra toujours envisager de la remplacer.
Si Lilianna acceptait cette éventualité, l'artiste aurait tôt fait de griffonner les numéros sur un bout de papier qu'il tendrait aux deux inconnus sans plus tarder. Il ne voulait toutefois bien entendu pas se prononcer au nom de la doctoresse d'une manière trop précipitée : se donner en spectacle pouvait parfois se montrer intimidant et il était bien placé pour le savoir, puisqu'il s'abandonnait bien souvent à ce genre de prouesses festives lors de sa vie de forban bohème...
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed
But I'm not dead yet So watch me burn.
Fenice Nakata
Lilianna Windspell
Pirate
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Race : Humaine
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Dim 22 Juil - 11:52
~ À l'approche d'un destin ~
Aujourd'hui n'est pas hier. Demain ne sera pas aujourd'hui. Mais nous le vivrons ensemble
La prise de parole du phénix attira l'attention des trois autres. Les deux membres de la troupe à leur manière parurent plutôt soulagé. L'homme, affichait un sourire découvrant une rangée de dents blanches en approuvant d'un signe de la tête, tandis que la demoiselle à ses côtés tentait tant bien que mal de se retenir de sautiller. Cet homme qui les avait intimidé se révélait d'une aide secourable en assurant à son amie que le temps n'était pas un soucis. Pressée de surenchérir pour faire craquer Lilianna, l'artiste reprit la parole à son tour.
- Oui s'il-vous-plaît, dites oui ! Avec un peu de maquillage, vous seriez une excellente remplaçante, j'en suis convaincue. Pour vos yeux, aucun soucis, nous avons des lentilles de contacts que nos artistes utilisent, on pourra vous en prêter ! Et avec la tenue, je vous imagine déjà !
Tous ces compliments avaient certainement pour but de la convaincre. Ou alors cette jeune femme était juste emportée par son euphorie d'avoir trouvé une solution de secours. Dans tous les cas, il aurait été plutôt injuste de leur tourner le dos désormais. La doctoresse jeta un regard au blondinet auprès duquel l'homme s'était approché. Un premier pas hésitant mais il était reconnaissant envers cet étranger, qu'il soit ce pirate si connu ou juste un homme lui ressemblant beaucoup. Peu importe son identité, il n'avait pas hésité à proposer son aide. L'homme au crâne rasé lui adressa des premiers remerciements sincères et resta à ses côtés pendant que le musicien passait un appel. Ce dernier, tout du long fut détaillé par des prunelles framboises le regardant posément, leur détentrice un brin pensive. Faire appel à des relations pour aider à retrouver la fugueuse était une action plutôt généreuse du capitaine des Tengoku no Seigi. Même s'ils s'en étaient allés, aurait-on pu le leur reprocher ? Cette histoire ne les concernait pas le moins du monde et ils n'avaient pas le loisir de s'attarder. Offrir ces quelques heures de répit au premier venu, qui le ferait aussi facilement ? Cet homme qui se trouvait face à elle visiblement. Ce genre d'attentions étaient-elles si fréquentes ? Étaient-elles à ce point dans sa nature ? Lilianna espérait en revanche que cette nature, un jour, ne se retournerait pas contre eux, contre son équipage, contre lui. C'était peut-être là une vision pessimiste mais malheureusement très réaliste.
Au moins, la situation d'aujourd'hui si leur bonne étoile le voulait, n'avait a priori rien de bien dangereux. Ils n'allaient pas se lancer aux trousses de cette jeune femme disparue, au risque de tomber sur une suite de problèmes. Même si le phénix leur avait fourni une aide supplémentaire à laquelle le duo de la troupe ne n'était pas attendu, leur demande ne constituait qu'en un simple remplacement. Dans le pire des cas, l'amnésique aurait juste à monter sur scène, se produire devant un public. Monter sur scène ? C'était la seule chose qu'on lui demandait finalement. Elle pouvait au moins faire cela. Reportant son attention sur la demoiselle à ses côtés qui étaient toujours en train de palabrer en quête d'arguments, la blondinette eut un petit hochement de tête en guise de réponse.
- C'est d'accord. Puisque le temps ne semble pas être une source de conflit, je n'ai pas spécialement de raisons de ne pas vous aider.
- Pour de vrai ?! Suuuuuuper !!! Merci. Oh, je suis tellement contente qu'on ait trouvé quelqu'un !
Elle se mit à applaudir sous l'effet de l'euphorie. Une fois cet accès d'énergie apaisé, l'artiste aux cheveux châtains reprit le détail de la demoiselle semblant maintenant analyser le médecin sous toutes les coutures. S'attardant sur le visage de Lilianna que cet examen laissait circonspecte, la femme joignit presque son pouce et son index en guise d'indicateur de mesure.
- Par contre, si tu pouvais sourire un tout petit peu plus... ce serait génial.
L'intéressée cligna des yeux d'abord déconcertée par ce commentaire avant de se sentir embarrassée, ses joues se parant d'une teinte de rose. Elle ne s'était pas rendue compte que depuis un moment, elle avait soit montré un visage quelques peu inexpressif sinon trop sérieux. Se le faire pointer du doigt était plutôt gênant.
Durant les minutes qui suivirent, ils purent régler quelques détails et les deux membres de la troupe prirent le parti de les laisser par politesse finir leur collation et de s'éloigner un peu pour les attendre plus loin. Ainsi, les deux têtes blondes se retrouvèrent à nouveau seuls quelques instants. Lilianna prit une longue gorgée de sa boisson. Après quoi, elle tourna un peu la paille dans le liquide rosé tout en cherchant comment reprendre la conversation suite à cette intervention inopinée. Quelques mots qui introduisaient un nouveau tournant à leurs retrouvailles. Le mystère planant sur les prochaines heures qu'ils allaient vivre à Shabondy.
- Alors comme ça, on est parti pour une petite visite au parc d'attraction ?
With...
Fenice
Nakata
Codage réalisé par Lilianna
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Spoiler:
Lilianna Windspell
Fenice Nakata
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Équipage : Tengoku no Seigi
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Lun 23 Juil - 10:45
A l'approche d'un destin.
Retrouvailles
feat Lilianna
Voilà qu'il était la cible de remerciements tandis que Lilianna, de son côté, était assaillie par les suppliques et les éloges de la demoiselle inconnue définitivement bien enthousiaste à l'idée de travailler avec elle... Le phoenix fit un simple geste de la main gêné à l'adresse du gigantesque type qui semblait ironiquement au moins aussi intimidé que reconnaissant. Ils avaient l'air d'être de bonnes personnes, même si leur notion de l'intimité semblait relativement défaillante... Nakata décida de ne pas leur en tenir rigueur et se focalisa plutôt sur la rétorque de la doctoresse, qui s'avéra finalement être positive. Elle acceptait de leur prêter main forte, dans l'éventualité où l'autre danseuse ne réapparaîtrait pas à temps... Une simple précaution, qui n'allait peut-être déboucher sur rien de concret, mais qui sembla émerveiller les deux membres de la bande du spectacle au plus haut point. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à s'en faire, probablement pressés à l'idée de ramener ces bonnes nouvelles à leurs collègues et amis, non sans gratifier la blondinette d'une demande qui sembla la gêner. Vaguement amusé, le capitaine pirate les laissa s'éloigner sans piper mot, se contentant de leur offrir un signe de la tête gracieux et affable avant de s'en retourner à son thé glacé, qu'il prit le temps de savourer d'une franche gorgée. C'était typique de Grand Line, ce genre de péripéties étonnantes et inattendues... Fort heureusement, pour le coup, cela demeurait bon enfant : avec l'aide de Gama, retrouver la trace de cette danseuse lunatique aux sautes d'humeur marquées ne serait probablement qu'une question de temps. Restait à savoir si Lilianna aurait effectivement l'occasion de monter sur les planches, ou si elle serait privée de cette gloire éphémère avant d'y parvenir... Curieux à l'idée d'assister à un spectacle la mettant en scène, le Fenice n'écouta que très distraitement les mots qu'elle lui destina par la suite, avant d'y acquiescer nonchalamment. Le parc d'attraction... Cela faisait une éternité qu'il n'y avait pas mis les pieds. En fait, durant ses six mois de résidence ici bas, c'était le seul endroit où il ne s'était pas réellement attardé. L'idée de voir des familles et des amis enjoués et euphoriques comme jamais ne l'avait clairement pas séduite : pas alors que son cœur était encore en peine et que ses idées demeuraient plus noires que le charbon. Il répondit cependant, bien sûr, ne souhaitant guère pousser la demoiselle à croire qu'il l'ignorait... Car c'était, évidemment, tout le contraire.
J'imagine que quoi qu'il arrive, on aura le temps de flâner un peu entre les attractions... Il doit y avoir beaucoup de choses à y faire, compte tenu de sa renommée. En tout cas, pour le coup, il s'agira d'une découverte pour moi aussi !
Et c'était grisant, d'une certaine manière. Une espèce de prémisses aux découvertes et aux explorations incessantes auxquelles il pourrait se livrer sur le Nouveau Monde... Le danger en moins, bien évidemment. Surtout au bon milieu du parc d'attraction, nul ignare n'entreprendrait quoi que ce soit à son encontre : cela aurait risqué d'englober trop de victimes collatérales... Et puis, s'il se comportait comme le parfait client, on n'allait certainement pas lui reprocher sa prime et ses actions criminelles passées. Tant qu'on leur offrait des berrys, les commerçants et les marchands de tout bord étaient généralement les personnes les plus tolérantes au Monde... Quelques idées d'activités émergèrent alors au sein de l'esprit du musicien, qui songea qu'ils auraient probablement de quoi s'occuper, durant les heures à venir. Il se surprit, une fois de plus, à rougir légèrement en imaginant que la doctoresse et lui allaient pouvoir persévérer dans leur intimité actuelle et en espérant simplement qu'ils parviendraient à s'épanouir et à s'émanciper plus librement que jusqu'à présent. Ce n'était pas de la gêne, toutefois : simplement un mélange de hâte, d'empressement, et de délectation. Finalement, Shabondy allait potentiellement devenir la suite d'Attraction Town, qu'il attendait ardemment et fiévreusement. Nulle pensée grivoise ne l'habitait alors, bien sûr : simplement un entrelacs de candeur et de joie, à l'idée de redécouvrir cette amie dont la présence était à la fois si douce et si chaleureuse.
Bien ! Et si on se mettait en route ? On arrivera un peu avance, mais c'est tant mieux. On aura le temps d'explorer les environs...
Puis, il n'était pas vraiment nécessaire de précipiter la rencontre entre Lilianna et les autres membres de Tengoku no Seigi... Le Kibo no Felicity n'allait pas s'évaporer, en tout cas pas sans lui : il en était le capitaine, après tout ! Et puis, tout le monde avait grand besoin de repos et de communion avant le jour du grand départ. Trop de membres de l'équipage ignoraient encore tout les uns des autres... Or, l'entraide risquait d'être l'une de leurs principales lacunes, dans les premiers temps. Trouver des synergies et mettre en exergue des complicités risquait d'être une tâche âpre, mais leurs exploits et surtout leur survie en découleraient tout naturellement. Considérant leur nombre et leur inexpérience, les forbans ne pouvaient guère se contenter d'affronter frontalement un Empereur sans préparatifs dignes de ce nom, et surtout sans savoir précisément les points forts et les points faibles du moindre de leurs camarades. Rester sur Shabondy encore quelques heures ou quelques jours durant, c'était donner l'opportunité aux nouvelles têtes de se faire remarquer et de converser avec les anciens... Il suffisait d'une conversation, parfois, pour voir naître une belle amitié ! Ainsi, lorsque la doctoresse aurait à son tour fini de déguster ses consommations, le duo de blondinets n'aurait plus qu'à se mettre en route jusqu'à leur prochain objectif. La promenade saurait certainement d'avérer agréable, à son tour : entre la brise fraîche et l'atmosphère enivrante des alentours, l'Archipel magnifiait le moindre déplacement en son sein !
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed