Dans la grotte, l’écho continua à se répéter pendant quelques secondes. Les lieux étaient propices à ce type de bruits, ce qui signifiait qu’on pouvait entendre aussi, aisément, le moindre mouvement d’air. Un lieu comme celui-ci menaçait d’être un mauvais endroit pour une attaque en toute discrétion, c’est-à-dire aussi pour l’utilisation de techniques fourbes. Pourtant, lorsque les cinq couteaux s’élancèrent en direction de Nathaniel, et qu’ils arrivèrent à ses pieds, ils ne firent aucun bruit sinon celui du métal qui s’enfonçait dans le sol. Un petit barrage avait vu le jour, tuant méticuleusement cinq fourmis qui se trouvaient près du garçon.
JajaJaja apparut alors. Il portait une paire de lunettes sur le nez, et semblait légèrement squelettique. Habillé d’une salopette, il ne donnait pas l’air d’être un puissant guerrier, mais de quelqu’un de très timide et de très réservé. Son regard était pourtant tranchant, et lorsqu’il lorgna sur le Black, ce dernier put presque se sentir à nu, comme si le nouvel arrivant regardait à travers ses vêtements. Il s’arrêta d’ailleurs au niveau de la ceinture, haussa les ceintures après un instant et finit par dire :
Et il s’avança, prenant ses couteaux un à un. C’était presque un choc. « Tu n’es rien. ». Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il avait vu quelque chose ? Non, en réalité Jaja n’était juste pas dans de bonnes dispositions pour enseigner. Jamais. Personne n’avait réussi à gagner son respect jusqu’alors, et ce ne serait pas un gamin qui commencerait.
Dehors, un cri retentit alors. Un cri de détresse. L’homme à la salopette se retourna brièvement avant de hausser les épaules et de s’enfoncer dans la grotte. L’écho du cri resta, et s’amplifia quand une deuxième fois l’appel à l’aide retentit. Quelqu’un était en danger dehors. Quelqu’un avait besoin d’un « héro ». Si Nathaniel y allait, il pourrait apercevoir la scène : deux ours se battaient pour dévorer une enfant qui se trouvait en contrebas, et qui n’aurait surtout jamais dû se trouver par ici. C’était une jeune fille au chaperon rouge qui saillait sa silhouette.
Elle continuait à courir, trébuchant, et se prenant les pieds dans des racines qui se mettaient sur son chemin. Dans ses mains, elle portait un bentô qu’elle avait pris, sûrement pour partir faire une randonnée en forêt. Les deux créatures semblaient plus fortes que la moyenne, mais rien d’impensable pour un jeune homme qui commençait à maîtriser les Arts… Non ?