Dans son bureau tout confort, loin des terrains dangereux des champs de bataille, loin de l’agitation complexe d’un affrontement, se tenait un homme fumant allégrement un énorme barreau de chaise et détaillant un rapport couplé qu’il venait de recevoir. Dans ses mains, trois œuvres : l’une écrite par Lidy Olsen, la seconde par Reütsuna Ikagami et la dernière par l’agente du Cipher Pol Tahita Odono. Plus encore, l’homme profitant de la fumée de son cigare, un agent d’élite, venait d’avoir le plaisir d’un contact d’un de ses confrères élite au sein du CP9 : une conversation pleine de félicitations et de remerciements. Il posa enfin les papelards sur son bureau et composa un numéro qu’il connaissait maintenant parfaitement, les contacts entre lui et sa destinataire se faisant de plus en plus nombreux.

Il contacta donc l’agente Olsen qui, après avoir réussi sa mission, était parvenue à s’exfiltrer elle et ses alliées sans trop de complication. Bien qu’elle ait été blessée elle et l’agente du CP9 dans la mission, les deux agences se complaisaient à dire que cette expédition était une belle et tonitruante réussite. Ils avaient tué un trafiquant dangereux et brisé son commerce, il avait pris connaissance d’une fuite d’information majeure et il avait offert une magnifique expérience de terrain à deux agentes en vue dans leurs agences respectives. Portant donc enfin l’appareil à son oreille, Ashford attendrait que son interlocutrice réponde et ouvrirait les hostilités.

-   Mademoiselle Olsen ? Henry Ashford, vos rapports ainsi que celui de Mademoiselle Odono viennent de nous parvenir, excellent travail. Notre agence soeur, le Cipher Pol 9 est tout à fait satisfait de votre travail conjoint et m'a adressé une recommandation élogieuse à votre sujet, un plus indéniable pour votre dossier et votre avancement.  

Il prit alors une nouvelle bouffée de son cigare, toujours ce même produit de contrebande illégal, et souffla lascivement en écoutant la première éventuelle réponse de sa subordonnée. Une fois que celle-ci en aurait fini, il pourrait reprendre pour lui poser une question un peu étonnante.

- Agente, où êtes- vous actuellement ?

« Saint-Foi…. Qu’est-ce qu’une agente pouvait bien faire là-bas ? ». Enfin… ce n’était pas son problème, l’agente de terrain venait de terminer sa mission, elle pouvait bien vaquer à ses occupations de la manière qu’il lui plaisait tant que cela n’allait pas à l’encontre des intérêts de l’agence.

- Bien. Suite à la réussite de votre mission, l’agence a décidé de vous récompenser. De quoi pensez-vous avoir besoin s’agissant de l’avenir de votre carrière ? Matériel ? Soutien ? L’agence souhaiterait mettre quelque chose à votre disposition, dans la mesure du raisonnable évidemment.

Tout travail mérite salaire et la petite jeune femme aux cheveux bleutées avait vu une prime de plus de cent millions de Berrys lui passer sous les doigts, l’ingratitude de la place d’agente infiltrée, elle n’avait pu repartir avec la tête du défunt. Plus encore, les Cipher Pol n’avaient pas pour habitude de courir après l’argent, enfin en principe. Alors, pour la féliciter et l’encourager dans la voie que Lidy prenait, les hautes instances et l’élite avaient décidé de simplement lui offrir une petite chose. Bien que durant la mission, elle avait pu récupérer un système de protection d’écoute et deux armes de facture intéressante.

L’Ashford écouta les doléances de sa subordonné et commença à mettre son esprit en marche. Warren… Warren… Non ce nom lui disait définitivement quelque chose mais il semblait avoir du mal à mettre un visage sur ce nom.

- Un instant.

Il s’éloigna alors de son appareil de communication pour rejoindre un large meuble à tiroir dont il ouvrit le troisième d’entre eux. Rempli de dossier, l’homme commença à trier pour finalement changer de tiroir et passer au suivant. Ici, après quelques courts instants d’une recherche désorganisée, l’élite sortit un dossier qui emmena avec lui vers son bureau et qu’il déplia pour finalement remettre la personne nommée.

- Ah oui, je vois. Mademoiselle Warren est effectivement toujours en service actif, spécialisation camouflage… Vous avez de la chance Mademoiselle Olsen, elle travaille pour l’agence et n’est affectée à aucun agent en particulier, considérez-vous donc comme sa supérieure à partir de maintenant. S’agissant de votre demande d’opérateur particulier, je pense que celle-ci est envisageable. Laissez-moi simplement le temps de regarder qui pourrait vous être affecté et dans quel délai. Je vous propose que nous reparlions de cette dernière affaire de vive voix.

Il marqua alors une nouvelle pause pour inhaler une nouvelle bouffée de fumée toxique qu’il recracha immédiatement dans l’espace confiné de son bureau.

- Notre hiérarchie et moi-même avons décidé qu’il était temps que vous nous rencontriez en personne, vos missions donnent pleine satisfaction, il est donc temps que vous sachiez à qui vous avez affaire dans votre vie professionnelle. Après tout, l’information est la base de notre métier. Nous vous attendons donc à Enies Lobby.

Il était temps. Temps pour Lidy de rencontrer ses patrons et pour ses patrons de rencontrer cette jeune agente qui venait de renforcer les liens entre les dénicheurs de taupe et les assassins.