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Nous portons tous un masque. [FB PV Lidy]
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Heziel Coffe
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Mar 5 Mar - 11:25




Mauvais endroit, mauvais moment ?


- Oh punaise oh punaise oh punaise oh punaise oh...

Dégringolant dans son salon, Heziel s'était armé de deux ou trois babioles qu'il penserait utile pour cette grande épreuve de leur petite lapine. Des céréales dans un pot pour la requinquer après l'effort, une couverture si elle avait froid, et une poêle. Réalisant que la poêle n'avait strictement rien à faire dans son arsenal, il se retourna en urgence tandis que sa petite copine descendait dans la rue, avant de faire quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant : lancer l'ustensile, approximativement, dans un canapé... sans se soucier de son état à l'atterrissage. Paradoxalement, il lâcha un "Toi, tu restes là !" qui n'avait de sens que lorsqu'on considérait une poêle comme étant un être sensible et doué de raison.

Ils parcoururent les rues d'un bon pas, courant presque derrière l'assistante vétérinaire qui les amenait sur les lieux de l'heureux événement. Serrant la main de la Olsen, il lui rendait un contact plein de support et de détermination, celle de se dire que... finalement, ça y était. Il sentait l'énergie déployée par sa petite fleur sauvage et il lui plaisait toujours de la voir aussi enthousiaste, volontaire et prompte à prendre les devants. Il se demanda d'ailleurs par intermittence si elle n'allait pas lui faire quitter le sol ! Ils arrivèrent finalement à la clinique puis à l'étable utilisée pour les créatures de bonne taille, où un refuge de paille accueillait la future mère en plein travail. Un travail difficile, si l'on en croyait les gémissements et les tremblements de la Lapine, qui inquiétèrent visiblement Lidy. Cette dernière se plaça à son côté et commença à la caresser, avant de prendre les choses en main. Maladroitement mais de bon coeur, le brun lui prêta main forte, s'habituant rapidement à l'exercice.

- Allez, ma douce. Tu t'en sors bien...

L'effort fut long, l'accouchement périlleux à certains moments, mais après plusieurs heures d'un labeur douloureux, la portée vit finalement le jour... au complet. Trois petits lagomorphes qui semblaient si fragiles, si vulnérables, si beaux tout à la fois. En voyant la tendresse dont la mère épuisée fit preuve d'entrée de jeu, le noiraud rêveur ne put s'empêcher de laisser une petite larme de soulagement couler le long de sa joue. Reniflant, il s'essuya sommairement du dos de l'index avant de sourire.

- Vous avez pas le droit d'être aussi mignons. Non mais...

Il laissa là les graines et la couverture, sachant qu'il ne pouvait rien faire de plus. Si ça pouvait seulement être utile, alors ça lui suffisait. Satisfait, ils quittèrent l'étable pour se diriger à nouveau... où, exactement ? Oh, peut-être qu'un petit bain leur ferait du bien. Après tout, ils n'avaient certainement pas été aussi sollicités que la jeune mère, mais ils avaient participé à l'acte jusqu'au bout et l'avaient accompagnée avec une ferveur rare. Il était en train de compter le nombre de petites orbes à mousser qu'il pourrait utiliser, puis son esprit divagua vers un petit séjour au bord de mer, sur la plage qui bordait l'île vers le nord, lorsqu'elle se retourna vers lui.




"Je vais chercher un emploi sur l'île."

Son cœur loupa un battement, tandis qu'elle expliquait sa démarche. Chercher un emploi... de libraire... sur son île. Lentement, il réalisa tout ce que ça impliquait. Elle devrait s'installer ici, si elle voulait assumer ce genre de rôle. Elle devrait s'installer ici... le rouge lui monta aux joues, mais ce n'était pas de la gêne. Une intense émotion s'empara de lui alors que tous ses doutes s'envolaient, comme un mauvais rêve que l'on oublie au réveil. Elle allait venir vivre ici, avec lui. Nom de dieu. L'eau mouilla ses yeux d'un bonheur si intense qu'il laissa un sourire magnifique éclairer son visage, avant de la saisir par la taille pour la soulever sans le moindre mal, la faisant virevolter doucement autour de lui. Sa petite princesse. Il laissa éclater sa joie avant de le couvrir de baisers, la serrant contre lui, se promettant intérieurement de lui offrir monts et merveilles tant qu'il le pourrait. Le sentiment qui grandissait dans sa poitrine commençait à s'affirmer. Il l'identifiait de plus en plus clairement et, si le penser et le dire ouvertement étaient deux choses différentes, il sentait que l'heure de sauter le pas approchait.

Lui offrant un regard coquin, il lui affirma qu'il trouvait que c'était sexy comme métier... libraire. Il aimait les femmes cultivées et elle étalait sans mal ses standards. Il rajouta, taquin, que c'était peut-être biaisé de sa part. Après tout, c'était la future libraire en face de lui qui lui faisait autant d'effet... pas forcément la profession qu'elle voulait exercer. Il lui prit la main et l'emmena au travers des jours, dans un bonheur infini qui semblait tout simplement impossible à briser. Ils explorèrent l'île ensemble, passant des champs fouettés par le vent dans lesquels ils jouèrent dans l'herbe à la plage de sable fin sur laquelle ils laissèrent leurs corps déjà quasiment nus se rapprocher encore plus. Il y méprit, sans doute de façon calculée par son espiègle petite-amie, son incapacité à le rejoindre dans l'eau par un simple désamour de la nage : après tout, à cette époque, les fruits du démon n'étaient que de lointaines légendes pour lui... plus tard, ils empruntèrent finalement la forêt vivifiante qui les amena au sommet de la montagne. Là, sous un ciel d'un bleu auquel il préférait malgré tout celui d'une certaine chevelure, le jeune-coq comprit qu'il avait peut-être pénétré au Paradis par mégarde. Le plateau rocheux accueillit un pique nique qu'ils effectuèrent côte à côte, en observant l'intégralité de l'île qui s'étendait sous leurs pieds, jusqu'à l'horizon scintillant de mille promesses. Celle d'un avenir heureux, parmi toutes les autres, restait la plus éclatante.

- Je... je t'aime.

Il avait tourné sa langue dans sa bouche sept fois, attendu le bon moment, tenté d'insérer ça de la façon la plus naturelle possible... mais on ne chassait pas le naturel. Surtout chez lui, où il revenait en bulldozer plutôt qu'à cheval. Il venait, de but en blanc, de lui offrir son âme... car il ne disait jamais ce genre de chose à la légère. À dire vrai, c'était tout simplement la première fois que ça lui arrivait. La puissance du serment sous-jacent, elle, n'était pas à remettre en doute : car malgré la rougeur incandescente qui s'empara de lui alors qu'il remettait son être entre ses mains, il la ramena contre lui et lui offrit un regard plein de détermination, de certitudes et de force.

- Je t'aime, Lidy.

Que lirait-elle, dans ses yeux ? La vérité. Il avait tiré une croix sur le futur fantasque de pirate. Il avait jeté aux oubliettes l'aventure au delà de l'océan. Il était prêt à rester, à vivre paisiblement, simplement et sans fioritures. Si elle voulait partir ? Il la suivrait. Il la suivrait aux quatre coins du monde. Il ne concevait plus d'avenir sans elle à ses côtés. Avait-il besoin d'une réponse ? Il l'aurait certes préférée, mais... il avait confiance. Il savait qu'au delà de l'exubérance dont elle pouvait faire preuve, c'était une fille délicate, avec ses fragilités qui la rendaient encore plus magnifique. Elle ne s'était pas attendue à ça, pas plus que lui. Et si elle n'était pas en mesure de lui fournir une réponse vocale et construite, il viendrait la chercher sur ses lèvres, au creux de sa poitrine, dans toutes les parts d'elle même auxquelles elle lui laisserait le droit et le plaisir d'accéder et de déposer son empreinte. Il en était persuadé, désormais : ils avaient toute la vie devant eux.

C'était tout ce qui lui importait.



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Mar 5 Mar - 12:43

Nous portons un masque [26]


Elle s’était jetée dans l’océan sans savoir nager, et il lui avait appris. Finalement, elle se laissa submerger par la vague de ses émotions avec une puissance qui défiait encore tout ce qu’elle avait jamais pu ressentir. Il était près d’elle, et elle l’espérait rester dans sa vie jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vie à vivre, un millénaire plus tard. Si sa main dansait, s’il avait organisé ce rendez-vous sur la montagne, elle ne se doutait pas que ces mots qu’elle pensait mais qu’elle n’osait dire sortiraient. Les joues de la Olsen se parsemèrent d’un léger rose, mais elle était sereine, et loin d’être gênée. Son sourire radieux, si radieux, qu’est-ce qu’elle l’aimait ! Qu’est-ce qu’elle aimait sa démarche, sa voix, son regard. Elle pouvait s’y perdre des heures durant. Son rire, oh, son rire. C’était peut-être le plus beau rire que la Terre avait porté.

Elle posa sa main sur la joue du jeune homme, tendrement. Il l’avait surprise à de nombreuses reprises, et elle ne pouvait s’empêcher de profiter de son pouvoir à cet instant pour plonger dans cette délicieuse émotion qu’il ressentait. C’était… extraordinaire.

- Heziel, je t’aime.

Elle l’embrassa en répondant à son amour, et finit par le serrer dans ses bras. « J’ai besoin de toi », se disait-elle intérieurement. Sans lui, plus de vérité. Sans lui, plus de vie. Elle souriait avec la plus tendre des manies, et quand elle s’approcha du Coffe, ce fut pour lui susurrer des mots doux à l’oreille.

La nuit l’éprit à nouveau.

Au beau matin, le coq hurla sur l’île sa certitude seule que le jour s’était levé, plus beau encore que celui de la veille. La Olsen s’était éloignée de ses soucis, et elle vivait avec intensité chaque minute de leur nouvelle relation. C’était pourtant le jour de son départ, mais elle était légère. Elle ressentait que les choses ne se terminaient pas, mais commençaient tout au contraire. Elle posa une main contre son ventre, et inspira profondément. Il fallait que les papillons qui y grondaient ne l’empêchent pas de partir avec le sourire, et de revenir avec encore plus d’amour qu’elle n’en avait acquis sur l’île.

Quand elle se dirigea vers le Coffe, après s’être préparée, elle regarda la maison une dernière fois avant longtemps. Ils habitaient quasiment ensemble : elle s’était fait un coin dans l’armoire et y avait laissé quelques affaires, elle poussait en laissant des affaires de toilettes, assez peu puisqu’elle ne se maquillait pas.

Le navire laissait échapper de la fumée au loin. Elle souriait pleinement, un sourire radieux. Le fait de se rendre à Drum, c’était revigorant, et elle espérait que le Coffe n’interpréterait pas sa bonne humeur comme celle d’une femme heureusement de quitter son homme, mais comme celle d’une voyageuse qui appréciait les longues traversées, parfois vécues péniblement par certains. Quand elle s’approcha de lui, elle le sera dans ses bras. Elle ne lui dirait pas : « Tu vas me manquer. ». C’était trop évident, trop banal.

- Est-ce qu’on se donnera des surnoms ? Demanda-t-elle sur le chemin vers le navire. Comme « Mon cœur » ou « Mon chéri ». Peut-être un « Mon coq » pour toi. Il faut que j’y réfléchisse.

Elle souriait, elle était enthousiaste comme une enfant et il ne pourrait pas le nier. Bien sûr, au-delà de cette bonne humeur, elle ressentait ce pincement qu’elle éloignait nonchalamment. Son navire n’était pas un direct. Il passait par Logue Town pour ensuite rejoindre Holliday Island. De Holliday, il allait à Drum. C’était le trajet initialement prévu, en tout cas. Elle se laissa quelques instants avant de commencer à rêvasser. Puis ils arrivèrent devant le monstre des mers qui allait l’avaler, pour la faire disparaître.

Elle reviendrait.

- Heziel, suis bien les cours de Mobidic. Et quand on se reverra… Ahah, ça va passer vite. Je m’étais promis de ne pas le dire… Tu vas me manquer.

Et elle l’embrassa avec une passion rarement égalée ou mesurée.

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Mar 5 Mar - 13:46




Mauvais endroit, mauvais moment ?


- La question est plutôt...

Le navire approchait. Une boule grandissait depuis le petit matin dans l'estomac du Coffe, un noeud inextricable qui n'avait pas l'air de vouloir le partir autrement que par une nouvelle qui ne tomberait pas. Il fallait ramener la Lapine et ses petits à Drum : Notebouque n'était pas un environnement fait pour eux et, déjà, la douceur de la saison semblait avoir quelques effets néfastes sur leurs rythmes et leurs habitudes. Lidy, elle, s'était engagée à les ramener : elle tiendrait parole. C'était aussi l'une des choses qu'il aimait chez elle. Malgré sa silhouette fugitive et ses airs de poupée de porcelaine, elle recelait une force qui ne cessait de le frapper, comme s'il se baignait dans la proximité immédiate d'un soleil radieux dont il était le seul à percevoir le rayonnement. Il la saisit par la taille, joua avec une mèche de ses cheveux, passant devant elle tandis qu'ils continuaient de progresser vers le port.

- Y'aura-t-il seulement un jour un surnom pouvant montrer à quel point je tiens à toi ?

Jamais.

Il eut un petit sourire espiègle, malgré une lueur de tristesse dans les yeux. Il pensait qu'il s'en sortirait mieux que ça... alors il blaguait, il riait, il détournait l'attention de son chagrin. Il ne voulait pas qu'elle parte. Il n'allait cependant pas l'en empêcher et, s'il n'avait personnellement pas vraiment de raison d'être content de cette séparation à titre personnel, il faisait contre mauvaise fortune bon cœur en observant l'enthousiasme et la sérénité de cette femme, qui avait tout pour devenir celle de sa vie. Si elle ne l'était pas déjà...

Ils arrivèrent finalement à quai, devant un grand navire aux mécanismes bien huilés qui hurlait déjà son intention évidente de quitter cette île pour d'autres océans. Le noiraud resta quelques instants pensif à l'idée de laisser sa tendre et douce Lidy monter seule sur cette bête de ferraille. Quelques scénarios catastrophe lui passèrent en tête et il les éluda rapidement : il ne pouvait pas se permettre de flancher, pas maintenant. Il retenait déjà ce malaise qui aurait à tout moment pu se changer en petite larme discrète s'il s'y était abandonné. Il l'observa. Il se perdit dans ses yeux, dans le rose de ses joues, le contour de ses lèvres. La beauté de ses traits était hors de ce monde. Elle animait ses jours et ses nuits, elle rythmait son cœur et ses respirations. Comment survivrait-il seulement, sans elle ? Il avait besoin d'elle, à ses côtés. De se lever et de s'endormir dans ses bras, de défier le passage du temps en en ricanant avec elle de concert, de plonger à pieds joints dans l'avenir, sans la moindre peur.

Qu'est-ce que tu es belle, Lidy Olsen.

Il passa sa main sur sa joue, dont il détailla la sublime texture du bout des doigts. Il était amoureux et il le resterait, il en était désormais persuadé. Quelques semaines auparavant, aller étudier auprès du chef Mobidic aurait été un événement transcendant pour lui. Maintenant, il avait l'impression que ce ne serait qu'un subterfuge pour tromper son ennui, pour masquer cette absence qui le rongerait petit à petit, jusqu'à ce qu'il en soit finalement délivré. Par tous les dieux et les diables, il se sentait prêt à compter les respirations qui le sépareraient de son retour. Son parfum lui titilla les narines, encore une fois, tandis que le vent soulevait quelques filins bleutés qui brillèrent comme des saphirs dans les rayons du soleil. Autour d'eux, la foule progressait, s'agitait, ébruitait ses innombrables discussions. Finalement, il la serra contre lui, avec une force issue de la puissance qui grondait dans sa poitrine. Il goûta ses lèvres, une dernière fois... avant qu'elle ne revienne. Car elle reviendrait. Elle reviendrait et il la couvrirait de baisers comme celui-ci. Non... mieux encore. Et il lui offrirait tout ce qu'il y avait de meilleur en lui, sans la moindre hésitation.

- Tu me manques déjà. Reviens vite, hein ? Si ce machin te fait prendre du retard, je les attaque en justice, je te jure.

Et ils sauront de quel bois je me chauffe.

Il rit doucement, puis la serra contre lui. Ah, il n'y tenait plus. La façade allait s'écrouler d'un instant à l'autre. Il passa sa tête par dessus la sienne et l'enferma une ultime fois dans ses bras, conscient qu'il ne pourrait plus le faire avant... il ne le savait pas. Le trajet était long. Mince... c'était le moment. Il avait joué, profité, étiré le plaisir en longueur et maintenant... c'était la césure. Il en profiterait plus de toutes ses caresses, de tout son amour et du sortilège qu'elle lui avait jeté. La langueur allait commencer. Il essuya discrètement une larme qui coulait, comptant sur sa position vis-à-vis d'elle pour ne pas lui infliger ses états d'âme. Après tout, ce n'était que partie remise : et quand elle reviendrait, il lui donnerait tellement de bonnes raisons de le garder auprès d'elle que cela ne se reproduirait plus jamais.

- Allez, ma petite fée. Ramène nos loupiots à la maison. Et quand tu regarderas l'océan briller sous le soleil, sur le chemin, rappelle toi que c'est ce que je vois dès que je te regarde.

Quoique... tout bien réfléchi, le soleil aurait deux ou trois conseils à te demander.

Il lui offrit un ultime baiser passionné, qu'il coupa presque à regret, avant de la laisser partir. Il fortifia son cœur, il blinda ses émotions, il se fit fier et beau pour elle. Il ne voulait pas craquer, pas maintenant. Bien entendu, ses pensées étaient si conflictuelles que sa stature visiblement sereine n'était évidemment qu'une mascarade qu'il parvenait à peine à tenir. Elle monta alors sur le navire... qui partit, lentement. Il éprouva l'urgence de sauter sur la coque de ce rafiot géant, de s'y agripper et de monter à bord. Il ressentit le besoin pressant de l'attraper avant qu'elle ne disparaisse de son champ de vision. Finalement, lorsque les au revoir commencèrent à pleuvoir des quais vers le navire et vice-versa, il n'y tint plus et grimpa sur l'un des larges mâts qui ornaient les quais, sur lesquels on aidait parfois à amarrer les navires où à hisser des supports pour décharger les cargaisons. Y montant avec l'agilité d'un singe et la force d'un lion, il se retrouva tout en haut et regarda le monstre technologique qui emportait sa bien aimée. Il inspira à pleins poumons, dirigeant ses paroles vers l'embarcation qui prenait de la distance dans un grand fracas.

- LIDY OLSEN !

Son cri résonna puissamment, surprenant plusieurs personnes aux alentours qui le reconnurent et l'observèrent avec un intérêt tantôt taquin, tantôt admiratif. Il se mordilla la lèvre avant de reprendre.

- Quand tu reviendras, je te ferai un repas à tomber par terre ! Tu n'auras jamais mangé quelque chose d'aussi bon de toute ta vie ! Tu m'entends ?!

Des rires honnêtes et attendris éclatèrent un peu partout en contrebas, tandis que les locaux constataient à quel point leur cuisinier, pour beaucoup favoris, gravissait les échelons de sa propre sentimentalité. Il était désormais complet, fier d'avoir trouvé sa partenaire... sa compagne. L'âme sœur ? Il n'en doutait pas une seule seconde. Il laissa la liesse d'être lié à une femme si extraordinaire supplanter le chagrin de la voir partir et s'arma d'un courage renouvelé. Il l'attendrait. Définitivement, il l'attendrait ! Et lorsqu'elle reviendrait, il changerait sa vie en un conte de fée sans fin dont ils auraient tout le loisir de profiter jusqu'à ce que les étoiles cessent de brûler dans le ciel...

Ce soir là, sa silhouette sur la berge ne délogea pas son regarde de l'horizon, des millions de pensées en tête, ainsi qu'un coeur plus grand que la terre qu'il espérait faire traverser l'océan jusqu'à celle qui en était l'unique propriétaire.


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Mar 5 Mar - 14:16

Nous portons un masque [27]


- JE T’AIME, HEZIEL COFFE ! Hurlerait-elle en retour.

Et ce serait là les dernières paroles que l’île percevrait de la mystérieuse, intrigante, palpitante Lidy Olsen. Et tandis que son voyage commençait, elle n'était déjà plus seule.

Quelque part sur la frontière d'East Blue, deux mois et demi plus tard

Le trajet du retour était calme. La jeune femme avait dépassé la frontière d’East Blue depuis une demi-journée déjà, et les marins étaient confiants : ils arriveraient sur Notebouque d’ici un peu plus de deux jours et demi de voyage. Elle voulait faire la surprise à Heziel en revenant un peu plus tôt, ayant réussi à négocier le trajet à travers une subtile menace faite au chef d’un équipage de hors-la-lois véreux. Elle était impatiente de le voir. Elle devait même le voir de toute urgence, en réalité.

Son sourire resplendissant d’amoureuse transit surplombait le bastingage avec une forme de calme plein. Elle touchait le ciel de ses doigts, tandis que son esprit foisonnait de petites idées, de petits jeux qu’elle s’était elle-même inventé. Elle rit en se retournant sur elle-même, et en s’adossant à la rambarde solide du navire. Alors, son cœur s’arrêta un cœur instant, loupa un battement. Elle suffoqua, et immédiatement elle trembla, mettant une main sur son ventre.

- Nicholas, souffla-t-elle comme dans une incommensurable torture.

« A l’aide, Heziel. » pensa-t-elle au même instant. Mais son preux chevalier n’était pas là pour la sauver, et elle eut une sueur froide qui dégoulina le long de son cou. Elle voulut reculer, cependant la mer n’était pas un bon compagnon pour un maudit. Son corps tout entier était encore sous le choc de ce visage, mais elle tenta de se détendre. Cela faisait deux mois et demi qu’elle avait quitté Notebouque, et si elle ne revenait qu’avec deux semaines d’avance, elle voulait être détendue pour…

- Qu’est-ce que tu…
- Tu n’y retourneras pas, imbécile.


Son ombre avait brisé en un instant l’esprit de la jeune femme. Elle s’arrêta de réfléchir, elle capitula, elle revint sur elle-même et fronça finalement les sourcils.

- C’est ma vie, Nicholas. C’est ma vie et je…
- Heziel Coffe. Intéressant, n’est-ce pas ? C’est un prénom… intéressant. Dommage, si dommage.
- Qu’est-ce que tu lui as fait ?!
Hurla-t-elle sans s’avancer, le visage déformé par la colère et la peur.
- Rien. Pour le moment. Et tu voudras que cela reste comme ça, n’est-ce pas ?

Elle tremblait de tous ses membres. Finalement, il était revenu pour lui asséner un ultime coup dans le cœur. Comment pourrait-elle mettre en danger l’homme qui occupait ses pensées. Des larmes faillirent couler, mais elle ne s’avouait pas vaincue.

- Tu ne l’auras pas. Tu…
- Lui, je l’aurai. Et sinon, j’aurai exterminé toute son île avant.


Ses mains se serrèrent. Elle ne serait pas responsable de la destruction de Notebouque, jamais. Pourtant, elle cherchait déjà un plan pour les sauver,  les aider. Elle avait des contacts, elle pouvait jouer dessus, elle pouvait…. Il fallait qu’elle dise quelque chose. Mais il lisait en elle avec une telle facilité qu’elle sentit que son corps tout entier abandonnait. Et il lui infligea le coup fatal.

- Et si tu désobéis…

Et il pointa de son doigt le ventre de la jeune femme que ses mains protégeaient depuis le début de l’échange. Alors, elle s’écroula, les larmes aux yeux. Elle ne put retenir ses émotions tandis que les nausées la reprenaient.

Quelques mois plus tard, quelque part dans le Monde.

- Tu es sûre ?
- C’est la seule solution, Hypnos.


La femme qui portait ce masque était d’une honnêteté sans faille. Elle était aussi une experte dans son domaine : cela servait d’habitude à couvrir les traces, plutôt que les souvenirs. La Olsen se tenait assise, dans sa chambre. Les trois berceaux à ses côtés tanguaient avec les plus simples décorations. Elle avait brodé leurs prénoms sur leurs couvertures respectives.

Des cernes ponctuaient le visage de la Olsen, tandis que son corps dévasté semblait appeler à l’aide. Elle n’en dirait pourtant jamais rien. Elle n’avait pas demandé d’aide, elle avait demandé un service. Hypnos le considérait comme un devoir : elle s’était liée d’amitié à Lidy, durant leurs aventures. Aujourd’hui, elle devait la protéger, et protéger ses bébés.

- Je dois tout oublier. Absolument tout. Sinon, ils seront tous en danger.

Elle regarda le fruit de son aventure. Heziel avait dû être dévasté, mais il s’en remettrait. Et s’il savait pourquoi, il comprendrait. Tant que Nicholas était vivant… Tant qu’il était vivant.

- Tu n’oublieras rien. Je ne suis pas une faiseuse de miracles…. Tu l’occulteras. Ce sera comme un voile qui te semblera normal sur cette partie de ta vie. Quand tu verras Heziel, tu ne sauras pas qui il est.
- Et quand il mourra… Je recouvrerai tout, c’est ça ?
- Oui. Tout. Jusqu’à la dernière goutte.


Quelques années plus tard, Grand Line.

Il représentait une entrave et pourtant elle l’aimait. Elle aimait son frère, et elle l’aima jusqu’à ce qu’il meurt. La balle qu’elle lui décocha, elle se devait de le faire. Elle trouvait tous les biais possibles pour l’amener à cette possibilité, à présent qu’elle le pouvait, qu’elle était sûre de ne pas se louper, et qu’il ne pourrait pas se venger. Quand elle lui infligea la dernière sentence, la plus ultime, son cœur loupa un battement.

Le grésillement avait cessé. Quand il cessa, elle fondit en larmes de toutes ses forces : comment avait-elle pu occulter ? Elle se souvenait de tout à présent. Un affolement la prit tandis que la puissance des sentiments ressentis à l’époque remontait. Elle comprenait tout : pourquoi c’était inconcevable de s’en prendre aux enfants de la Vice-Directrice, pourquoi elle cherchait à tuer son frère à tout prix, comment elle en était venue à devenir la machine qu’elle était… Tout n’était pas effacé bien sûr. Mais tout avait changé, inexplicablement, irrémédiablement. Elle avait peur. Le masque était tombé, et à présent elle voyait clairement.

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Mar 5 Mar - 18:52




Mauvais endroit, mauvais moment ?


Quelques mois après le départ de Lidy...


- Tu mens...

Il l'observait, de ses yeux rendus maniaques par la fatigue. Il le toisait, le disséquait, comme s'il allait pouvoir trouver des réponses dans sa contemplation. La pluie continuait de tomber, tandis que la mer se déchaînait. Il s'en fichait. Il avait assez attendu comme ça. Pas une seconde de plus. Une seconde de plus... et il deviendrait fou. Combien de temps l'avait-on retenu ici ? Des semaines, des mois. Cela faisait bien trop longtemps. Elle aurait déjà revenir, se jeter dans ses bras. Ils seraient rentrés chez lui comme si de rien n'était. Ils auraient fait l'amour, puis dîné ensemble, ou l'inverse. Il s'en fichait. Il s'en fichait, putain ! N'importe quoi. Un signe... juste un signe...

- Elle devrait déjà être là ! TU MENS, LE VIEUX ! Je dois aller la chercher ! Je dois... je dois... Lidy... j'arrive, mon ange... !

Il trébucha presque. Son sac était trop lourd pour lui. Cette barque coulerait avant même d'avoir atteint le large. Pourtant, il était décidé à s'y enfoncer et à prendre les rames, pour aller vers Grand Line... n'importe où. Là où il trouverait sa trace. Cela faisait des mois qu'elle était partie. Au moins deux mois qu'elle aurait dû revenir. Pas de nouvelles. Pas une seule. Il lui était arrivé quelque chose, il en était persuadé. Elle ne pouvait pas l'avoir abandonné ! Jamais... pas elle... il observa l'océan tumultueux qui le défiait de venir chercher l'amour de son existence au travers de ses vagues crasseuses. La lueur des lanternes du port, dans la tempête, creusait ses joues émaciées. Il avait perdu du poids. Il avait cessé d'aller au Dojo. Il était tombé malade, malade de son absence, de l'absence de la moindre information pour lui réchauffer le coeur. Petit à petit, tout le monde avait cessé de l'épauler. Plus personne n'y croyait. Pourtant, dans son dos, la silhouette carrée du chef Elric Pandzani n'était pas une illusion. Pas comme celles qu'il commençait à développer lorsque, tard le soir, l'épuisement rongeait sa raison.

- C'est de la folie, mon garçon ! Reviens ici tout de suite !

- ET POURQUOI, HEIN ?!

Il s'était retourné comme un fou, sous le regard atterré de son mentor. Ce gosse... il l'avait quasiment élevé, à ses yeux. Il en avait fait un cuisinier, certes. Un excellent cuisinier, qui ne devait alors pas avoir cuisiné quoi que ce fut depuis au moins trois semaines. Qu'était-il arrivé à son petit marmiton ? Il était comme son fils. Les larmes luttaient, dans les yeux du vieil homme. Comme dans ceux de son cadet, qui ne comprenait pas. Pourquoi ? Pourquoi personne ne voulait l'aider ? Pourquoi personne ne bougeait ? Pourquoi personne... PERSONNE... ne s'inquiétait ? Tous le regardaient avec des yeux tristes, comme si c'était normal. Bien sûr, on lui avait déjà dit qu'elle avait peut-être décidé de ne pas revenir... mais c'était impossible. Il avait le coeur plein de haine et de fiel. Le vent dans ses cheveux sales le rendait effrayant. Il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été : un homme touché par la grâce d'un amour si profond qu'il en avait été transformé.

- Personne ! Personne n'a voulu aller la chercher ! Personne n'a été prêt à le faire ! Je... je...

Elric fit non de la tête. Il savait ce qui allait se passer. Il était tendu en cet instant, tellement tendu qu'il craignait de voir la fin de cette discussion.

- JE VOUS HAIS !

C'était parti tout seul. Des deux côtés. Heziel resta pantois, observant le vide pendant quelques instants. Une rougeur vivace marquait sa joue gauche, là où la main charnue de son aîné avait frappé avec vigueur et vindicte. De son côté, Elric semblait au bord de l'explosion. Si son élève lui adressa un regard plein de rancœur, ce dernier s'évapora rapidement en voyant la détresse du chef. Tout simplement parce qu'il ne l'avait jamais vu comme ça auparavant.

- ELLE NE REVIENDRA PAS, HEZIEL ! ELLE EST PARTIE !

Les mots le martelèrent avec une force démoniaque et il se sentit chavirer. Il était prêt à tomber d'un moment à l'autre. Il n'était plus qu'une coquille qui commençait à se détériorer. L'inquiétude était en train de le tuer à petit feu, pièce par pièce, jour après jour. Il frissonna. Il grelotta. Quelque chose de terriblement douloureux lui transperça le cœur tandis que la réalisation de ce qu'il venait de dire, de la réponse qu'il avait obtenue et du contact violent dont il avait été la cible se faisait claire comme le souvenir de ses jours heureux. Son visage commença à se distordre de tristesse, de déni, de refus et de souffrance. Ses yeux se voilèrent alors que les larmes les envahissaient et glissaient sur ses joues, dans une profusion terrible de réserves qu'il avait gardées depuis tout ce temps.

- Elle est partie, et regarde ce qui t'es arrivé ! Tu veux vraiment finir comme ça ? Noyé comme le dernier des abrutis en poursuivant une chimère ? Réveille toi, mon enfant !

Combien de fois avait-il observée cette berge, le soupir au bout des lèvres et la mélancolie dans le coeur ? Combien de silhouettes massives de navire avait-il confondues avec celle de celui qui ramènerait Lidy ? Combien de fois avait-il subi la déception de constater qu'il serait encore seul jusqu'au lendemain ? Combien de fois sa couche, froide et silencieuse, lui avait-elle rappelé des ébats qui s'étaient gravés dans son âme au fer rouge ? Les larmes continuèrent de couler et un sanglot se détacha de sa gorge alors qu'il se laissait peu à peu tomber au sol, comme si tout son corps se désarticulait par pallier. Son sac se déversa au sol, dans une nuée d'objets incohérents qui marquaient son instabilité. Il avait pensé à tout et n'importe quoi, car le simple fait de faire ce sac l'avait écarté de la folie une heure de plus. Un nouveau sanglot vint chercher l'air dans la base de ses poumons alors que le quinquagénaire, en face de lui, s'agenouillait pour accompagner ce jeune homme qu'il chérissait tant dans son malheur.

- Elle ne reviendra pas, Heziel... mais toi, tu es encore là... là et si loin. S'il te plait...

Il releva le visage décrépit par la fatigue, l'angoisse et la carence de son jeune élève. Il lui adressa un contact d'yeux si profond et puissant qu'il le paralysa complètement. Ses sourcils broussailleux étaient trempés par la pluie et les pleurs, alors qu'il se sentait dans l'obligation de réaliser ce que seul lui pouvait faire : guider Heziel sur le droit chemin, une nouvelle fois... avant qu'il ne réalise quelque chose de véritablement dangereux pour lui.

- ... rentre à la maison...

Un tremblement saisit l'intégralité du Coffe, dont le visage se déforma d'une tristesse unique. Elle secoua son âme et, à l'instant même où il réalisa la multitudes de messages qui indiquaient cette fin, ce fut comme si l'on était venu lui arracher une partie de lui même. Il hurla en passant ses bras faiblards autour du cou de son professeur, qui le serra contre lui tandis que les lanternes virevoltaient dans un vent déchaîné. La nature entière, pourtant si clémente et douce lors de sa romance, semblait pleurer cette conclusion atroce. Elle l'avait abandonné, au sommet de son bonheur, alors même qu'il se sentait prêt à toucher les étoiles. Elle l'avait porté si haut avant de le lâcher qu'il ne savait plus comment retomber. Elle l'avait aidé à dessiner un futur, avant de le jeter dans un feu vorace. Elle l'avait rendu plus solide que la roche la plus dense, avant de le dynamiter de l'intérieur. Elle l'avait éloigné, et elle était partie de bon coeur, pour d'autres contrées... chacune de ses actions trouvait un nouveau sens. Avait-elle été sincère, à un seul instant ? La rage, la haine et la rancœur se mêlèrent au chagrin, à la perte et aux remords. Il sentit son esprit vriller alors qu'Elric le serrait fort contre lui, comme pour lui rappeler qu'il était encore là, dans un monde tangible. Son cœur explosa, ou du moins en eut-il l'occasion, tandis que sa gorge s'asséchait à force de pousser des hurlements. Il tarit l'eau de ses yeux durant des heures, des heures qui se changeraient en jours, puis en semaines...

... jusqu'à ce que finalement, la vie reprenne son cours. Jusqu'à ce qu'il se promette de ne plus repenser à cette histoire. Jusqu'à ce que la piraterie ne vienne l'emporter, dans le fringuant apparat de son ami d'enfance, qui lui permit d'oublier ces troubles pour de bon et de se tourner vers l'avenir.

Du moins le pensait-il... car certaines blessures ne guérissaient jamais.



Quelques années plus tard, Grand Line.


- Je t'en supplie, arrête... arrête... non !

Un pas lourd. Deux pas lourd. Ils avaient trop joué avec sa patience et ils allaient désormais en payer le prix. Il espérait pouvoir passer une ultime journée tranquille, avant de partir en guerre : une guerre dont il ne reviendrait peut-être pas. Pourtant, il avait fallu qu'ils arrivent. Ils arrivaient toujours. Ces salopards qui prenaient du plaisir à tout détruire, à tout laminer, à détruire les vies de ceux qu'ils fustigeaient pour une faiblesse qu'ils n'avaient pas demandé. Un coup de feu fut tiré, il rebondit sur sa cuirasse. Pathétique. Les fragments du navire qu'il avait jeté sur la berge comme un animal marin terrifiant joue avec une barque crachaient encore des matelots suffoquant pour un peu d'air.

- Putain... putain de monstre !

L'arme à feu cliqueta alors qu'on l'armait à nouveau, puis un hurlement de d'agonie strident marqua la suite d'un bruit de chair écrasée. Il ne les laisserait pas s'en prendre à ce village qui l'avait accueillit pendant trois jours. Les gens qui vivaient ici... ils ne l'aimaient pas, mais ils ne le craignaient plus. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait moins étranger qu'étrange. Les enfants continueraient à jouer dans la forêt en essayant de grimper à des arbres trop grands pour eux. Les adultes vaqueraient à leurs affaires et à leurs rêves. Il relâcha la main qu'il venait d'arracher, avant d'attraper le pirate lui faisant face par la gorge. Il n'aurait pas du... il n'aurait pas du s'en prendre à cette petite fille. Elle ne méritait pas ça.

- Qu-... quel genre de monstruo... quel...

- La dernière que tu verras.

Un craquement. Le silence. Le reste...

Un nouveau Capitaine Corsaire venait d'être élu, et il allait avoir besoin de quelqu'un pour refréner sa nature.




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"Are you a man... or a monster ?"

Heziel Coffe
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