Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
Quel monde mes aïeux mais quel monde ! Alors que le business de la vende d’organe était tout à fait lucratif et commençait même à devenir sympa pour le jeune vampire, ce dernier se disait enfin que passer à l’étape supérieure pouvait être une chose distrayante. En l’occurrence, l’étape supérieure était la mise en place d’un réseau restreint de vente d’être vivants. Bien évidemment, dans un premier temps, le mordeur ne pourrait probablement pas gérer une succursale de vente « traditionnelle » mais allait devoir se contenter de quelques enlèvements suivis d’une revente immédiate. Malheureusement, pour que cette activité annexe soit intéressante, il fallait de la demande et quoi de mieux pour avoir de la clientèle que de créer soi-même une demande.
Sur Trader, il y avait de tout, toute sorte de saloperies de raclures et autres criminels en tout genre proposant diverses activités et marchandises. Bien évidemment, parmi elles se trouvait la vente d’esclave sur une échelle bien plus importante que la vente au compte-goutte. Si Reo en avait conscience, et s’il ne souhaitait, ni ne pouvait, venir à bout de grand réseau élaboré, il n’en restait pas moins qu’il y avait de petites bandes, beaucoup plus abordables. Ces bandes en question n’étaient pas grand-chose dans le commerce de l’île mais proposaient souvent des marchandises aux prix défiant toute concurrence. Ces bas prix allaient souvent de pair avec un conditionnement plus que douteux des lots à vendre. Au final, dans la vente d’êtres humains, on pouvait avoir deux cadres globaux : le gros réseau qui vendait pas cher mais en masse ou très cher des lots d’exception et le petit réseau pourri qui vendait peu cher à l’unité des marchandises de basse extraction.
Au final, le sang pur avait un objectif plus que simple : dérouiller la gueule des petits réseaux pourris pour prendre en main leur créneau commercial et proposer de la marchandise mieux entretenue jusqu’à la livraison. Un mois plus tôt, ce plan était devenu une réalité par la réalisation des premiers actes de chasse, des premiers actes d’enquête et de l’achat d’une magnifique cage tout confort pour y entreposer une ou deux personnes à vendre.
Toujours dans cette démarche de concurrence loyale et joviale entre marchands, Reo se prépara lui-même et accentua ses entrainements physiques matinaux, histoire de pouvoir dérouiller vite et bien. Le tout dans l’attaque d’un groupe n’était pas tant d’être un combattant excellent mais bien d’être un combattant destructeur. Il ne s’agissait là pas de duel mais bien de l’affrontement d’un homme opposé à une multitude. S’il avait la chance de rencontrer un homme seul, ses premiers amours du combat ainsi que sa capacité à siphonner le sang pourraient s’avérer être des alliés précieux.
Quoiqu’il en soit, à l’issue de ces quelques semaines d’enquête au sein de son réseau personnel et du réseau underground de l’île de tous les vices, le vampirique décida qu’il avait récupérer assez d’éléments et qu’il allait enfin pouvoir se mettre en marche. Un soir, différent des autres à cet égard, il quitta son entrepôt de travail et de vie pour rejoindre un coin relativement malfamé de l’île commercial. Un coin où, sans trop chercher loin, l’on pouvait se procurer toute sorte de substance illégales, de compagnies amicales, de services de scandale ou/et de serviteurs peu joviales. Dans ce coin-là, rien à faire des drogues, assassins ou autres vendeurs de plaisir ; non. Reo cherchait les petites frappes qui cherchaient la marchandise, ceux qui attendaient que de pauvres types soient complétement shootés par leurs récents achats pour les rafler et les cacher dans un coin avant de les revendre.
Plus précisément, il cherchait des rafleurs avec un œil tatoué sur la nuque, des membres d’un groupuscule récent et qui faisait fureur dans le milieu de la vente : Visionnaire. En réalité, ces salopards n’étaient que des bouchers qui larguaient de la came complétement déglinguée qui ne valait vraiment pas grand-chose. Pourtant, leurs prix brisaient toutes les barrières de la bienséance, même dans ce milieu de salauds. Plus encore, ce groupe était assez connu pour un simple fait : il raflait énormément de monde et attirait donc l’œil des criminels mêmes éloignés de l’île.
Quoiqu’il en soit, le vampire finit par repérer un homme tirant dans ses bras un homme complétement évanoui. En s’approchant dans l’ombre, il vit ce qu’il cherchait, un œil sur la nuque. Il disparut donc dans la ruelle où venait de s’engouffrer les deux premiers. Quelques instants plus tard, des hurlements étouffés furent audibles pour ceux qui passaient très près de l’endroit en question.
CODE BY AMIANTE
Invité
Kokuro Elina
Messages : 514
Race : Humaine
Équipage : Tsukiyo
Feuille de personnage Niveau: (38/75) Expériences: (302/350) Berrys: 24.322.996.000 B
Mer 18 Avr - 0:19
Deux ambitions, une issue.
Voilà à peine une semaine qu'Elina avait laissé derrière elle Armageddon Town et tout le joyeux bouleversement qu'elle avait créé sur l'île. Oh, bien sûr, elle n'était pas la seule à féliciter pour avoir ravivé la flamme du combat entre les révolutionnaires et la marine. Un sociopathe en puissance nommé Joshua l'avait aidée... à sa manière. À présent, elle arpentait South Blue en quête d'expériences mais également de rencontres qui pourraient l'aider à forger son avenir. Un futur qui, elle espérait, la porterait vers les sommets. Vers LE sommet, celui du marché noir mondial. Oui, cette jeune femme ambitieuse avait décidé depuis bien longtemps de gravir les échelons, autant grâce à ses propres pouvoirs ou à son intelligence que via ses relations qu'elle espérait développer petit à petit... tout comme une véritable araignée aurait tissé sa toile : patiente et minutieuse, jusqu'à pouvoir piéger le monde entier en son sein.
Pour l'heure bien loin de son but, ses noirs projets allaient attendre un tant soit peu. En effet, non contente de tisser des alliances dans l'ombre, la hors la loi se devait d'éliminer ses concurrents ou de possibles rivaux en devenir avant qu'ils ne se transforment en sérieuses épines fichées dans son pied. Et dans ce domaine, la Zoan gardait comme cible privilégiée tous les réseaux d'esclavagisme qu'elle pouvait trouver. Elle abhorrait ces marchands d'humains bien plus que quiconque aurait pu l'imaginer. Aussi, lorsqu'elle avait ouïe dire que plusieurs petits cartels indépendants sévissaient à Trader Island... elle sut qu'elle avait trouvé une nouvelle proie. S'attaquer seule aux vastes trafics organisés relevait du suicide à l'heure actuelle. Elina ne pouvait se permettre de se faire remarquer par un ponte du marché noir, pas plus qu'elle ne devait attirer l'attention de la marine pour le moment. Aussi, l'assassin avait soigneusement trié les gangs qui pourraient l'intéresser et, dès lors, avait commencé à traquer ces vulgaires cafards.
Rien de plus simple, pour une petite araignée, que de s'infiltrer dans les hangars où ces pourritures vendaient des êtres vivants en les reléguant au rang d'objet, puis de suivre ces rebuts de l'humanité jusqu'à leur planque afin de les éviscérer... non sans leur avoir arraché les noms de concurrents à traquer à leur tour. Néanmoins l'assassin ne pouvait agir de manière précipitée. Elle le savait, beaucoup de criminels locaux soutenaient ce business comme un autre, par ailleurs très lucratif, et verraient d'un mauvais œil qu'une outsider ne viennent faire le ménage. Aussi, la Zoan progressait à tâtons et n'éliminait que de petites bandes qui ne manqueraient à personne. Ou tout du moins avait-elle prévu de se cantonner à ce genre de méfait. Puis elle avait entendu parler d'eux... les « visionnaires » comme ils se nommaient eux même.
« Laissez-moi rire... Joshua possède sans doute plus de clairvoyance que cette bande de rats d'égout, et c'est dire venant de cet aveugle ! », avait-elle pesté en silence.
Ces raclures des bas-fonds procédaient de manière odieuse pour capturer en masse à peu prêt tout ce qui leur tombait sous la main pour revendre « la marchandise » à bas prix sans aucune honte. Elina s'était donc jurée, quitte à devoir fuir le royaume de Trader dans la foulée, qu'elle démantèlerait ce rassemblement de déchets elle-même. Il n'avait pas été bien malaisé de filer cette bande de rats d'égouts : tous possédaient un tatouage distinctif sous la forme d'un oeil grand ouvert. Comble de l'ironie pour des idiots qui ne la verraient jamais venir. Après quelques recherches préalables, elle avait décidé de s'aventurer dans un quartier de l'île encore moins recommandable que les autres, zone d'activité de ces esclavagistes. Sans grande surprise, elle avait repéré l'un d'entre eux la main dans le sac et, fidèle à son habitude, l'avait suivie pour remonter jusqu'au terrier...
C'était sans compter un événements inattendu.
Alors que le kidnappeur et sa victime disparaissaient dans une ruelle sombre, la Zoan vit une ombre s'engouffrer à leur suite. Peu de temps après, les premiers échos de lutte débutèrent et l'araignée pesta en silence : elle avait été doublée ! Furieuse, elle fusa en direction des hurlements étouffés avec la ferme intention - comble de l'ironie - de sauver cet esclavagiste, afin de pouvoir remonter à la source... non sans exprimer tout son mécontentement au malandrin qui l'avait prise de vitesse ! Alors qu'elle pénétrait dans la ruelle, Jorogumo ne tenta même pas de dissimuler son arrivée. Au contraire, elle lança en direction des combats d'une voix claire :
- Si vous tenez à la vie, écartez-vous. Cet homme doit rester vivant.
Si avant d’intervenir la belle Kokuro ne pouvait voir qu’un homme effrayé et un autre penché sur lui, une main sur sa nuque, elle ne pouvait entrevoir le facies de l’agresseur, seulement une mèche épaisse de cheveux noirs tombant tel un rideau. Manque de chance, si l’on pouvait considérer ça ainsi, elle était arrivé du côté chevelu et pas du côté rasé. Pourtant, lorsqu’elle somma à l’agresseur de s’éloigner, elle put enfin voir la face de ce dernier se tourner vers elle avec un élément plus déroutant que les autres : deux prunelles aussi rouges que le sang. Plus étonnant peut-être que les yeux finalement, c’était le sourire qu’affichait fièrement le vampire à son interlocutrice alors que sa main serrait toujours la trachée du pauvre dealer de viande vivante. D’ailleurs, aux côtés des deux criminels se tenaient toujours le bétail destiné à la vente, vomissant les substances assimilées dans le caniveau.
Quoiqu’il en soit, profitant du son d’un camé vomissant, de la chaleur de la peau d’un humain effrayé, des soubresauts de sa gorge serrée dans une main leste et de la présence impromptue de cette belle visiteuse ; Reo soupira lentement, un soupir de plaisir et de joie. Masochiste, il l’était à coup sûr et la menace de l’inconnue lui mettait finalement du baume au cœur. Avait-elle les capacités de venir à bout de lui ? Possible, Trader était une île habitée et visitée par des personnes autrement plus puissantes que l’Ashugari. Pesant le pour et le contre de la proposition de cette illustre étrangère, le sourire du nocturne s’affirma davantage lorsque sa voix se laissa finalement entendre.
- Passons sur la menace de mort, c’est tellement commun... A qui ai-je l’honneur ? La femme de Monsieur peut-être ? Sa sœur ? Sa mère ? Sa tante ? Sa maîtresse ?
Evidemment, il ne pensait pas un traitre mot de ce qu’il pouvait dire mais ne comptait pas lâcher le bonhomme si facilement et surtout, si rapidement. En réalité, si la femme répondait qu’elle était réellement la femme, la fille, la mère ou autre entité féminine de la famille de sa victime, le vampire les tuerait, elle et lui. A l’inverse, il pensait se trouver en réalité devant une porte-flingue de « visionnaire » ou un membre des forces de l’ordre locales qui viendrait sauver le pauvre camé. Dans les deux cas, il se trompait lourdement mais ne pouvait pas le savoir ; il poussa donc la réflexion un peu plus loin.
- Cet homme est une merde qui rafle des déchets plus graves encore que lui sans aucune gêne. Pourquoi devrait-il vivre ?
Bon, sur le coup il n’aborda pas son propre projet, sa propre profession et surtout le fait qu’il était là pour éliminer la concurrence et pas pour jouer le justicier. Mais alors qu’il attendait des réponses ou un assaut de la part de la noiraude devant lui, une pensée le frappa et accentua définitivement son sourire, dévoilant enfin ses canines proéminentes.
- Oh mais dis-moi, tu veux qu’il vive. Chercherais-tu des informations belle-dame ? Si oui, ça tombe bien, je suis spécialiste en la matière. D’ailleurs…
Joignant l’acte à la parole, Reo se saisit fermement d’un doigt de la victime qu’il vint à relever d’un coup sec dans un craquement d’os plus qu’harmonieux ; arrachant dans le même temps un hurlement étouffé par le morceau de tissu que le vampire avait fourré dans la bouche de sa victime quelques minutes auparavant.
- Monsieur sera bien bavard !.
Pour mener un bon interrogatoire, il suffit de parfaitement préparer son terrain. Stress, peur de mourir, douleur libératrice et petite question enfin : celle par laquelle on croit pouvoir sauver sa vie mais… L’issue en est souvent déjà décidée.
CODE BY AMIANTE
Invité
Kokuro Elina
Messages : 514
Race : Humaine
Équipage : Tsukiyo
Feuille de personnage Niveau: (38/75) Expériences: (302/350) Berrys: 24.322.996.000 B
Mar 22 Mai - 16:30
Deux ambitions, une issue.
Au cours de ses voyages, Elina avait déjà rencontré maintes créatures. Des humains, bien sûr, qui présentaient déjà assez de diversité pour occuper toute une vie, mais également des hommes-poissons, des hommes bêtes, des utilisateurs de fruits du démons, les énergumènes de Mormoidlnoeud qui sortaient clairement du lot... mais certaines espèces demeuraient reléguées dans son esprit aux rangs de légendes et de mythes. Aussi la Zoan ressentit un bref instant de flottement en apercevant les pupilles rouge sang et le sourire carnassier de son interlocuteur. Était-ce un déguisement ? Un fruit du démon, surement ? Mais une partie d'elle-même savait à quoi s'en tenir. Enfant, elle avait suffisamment entendu parler d'eux pour en reconnaître un à ses caractéristiques physiques idoines : un vampire se dressait devant elle.
Le son de la deuxième victime rendant tripes et boyaux dans le caniveau la sortit de la contemplation passive de ces prunelles carmin si envoûtantes. L'assassin se ressaisit immédiatement : vampire ou pas, cet homme se trouvait sur son chemin et risquait de lui faire perdre la trace de ces maudits esclavagistes. Le soupir lancé par l'être en face d'elle lui fit plisser les yeux : elle devait avoir rêvé, car elle aurait juré qu'il se délectait de la situation ? Non. Simple artifice théâtrale pour la décontenancer un peu plus. Elle resta fermement campée sur ses positions lorsque l'intéressé lui lança à la figure une volée de questions toutes plus grotesques les unes que les autres. Elle ? Aller s'acoquiner avec un tel faquin ? Si cet idiot n'avait pas la main dangereusement fixée sur la gorge de sa source d'informations, elle l'aurait fait taire à la seconde devant de telles insinuations. La jeune femme, expérimentée dans l'art des joutes oratoires, garda néanmoins son calme et attendit sans piper mot... Grand bien lui en prit.
- Pourquoi devrait-il vivre ? réagit-elle enfin de sa voix désincarnée. Car il sait où se trouve l'antre de ces « déchets » comme vous dites, et que j'ai besoin de lui arracher cette information, jeune homme.
L'homme étrange en face d'elle aurait très bien pu prêcher le faux pour obtenir le vrai. Traiter cet esclavagiste de tous les noms en face d'elle pouvait très bien avoir pour dessein de découvrir de quel camp se réclamait la femme araignée. C'était, bien évidemment, sans compter la main sur la gorge, prête à tuer le vermisseau avant l'arrivée d'Elina. De là placer cet illustre inconnu dans le même camp qu'elle, Jorogumo n'était pas si sotte ni hâtive. Mais s'en faire un allié de circonstance, à qui elle ne tournerait jamais le dos ? Voilà qui pouvait devenir bien plus réaliste.
Avant qu'elle ne puisse réagir, le jeune homme commença l'interrogatoire brutal de cet homme. Sa manière de procéder avait de quoi interpeller. Il semblait user de la provocation et d'interrogations multiples pour tenter de faire réagir la nouvelle venue afin de lui tirer les vers du nez. Lui même était donc sur la défensive et prêt à en découdre. De toute évidence il ne se souciait guère d'être apprécié et souhaiter imposer sa marque, peu importait la manière. Un étonnant personnage ! Curieux jusque dans ses traits physiques ou ses choix vestimentaires. Son teint blafard et son crane à demi rasé avaient de quoi surprendre. Les yeux d'Elina parcoururent rapidement son corps élancé et passablement grand, maintenant qu'elle avait le temps de le détailler, avant de s'attarder un instant sur les multiples colifichets morbides qu’arborait son vis à vis.
« C'est presque une caricature du vampire des histoires pour enfants. », ne put-elle s'empêcher de penser.
Elle se reprit bien vite en entendant les lamentations de la victime. Les affres de douleur que pouvaient ressentir cet homme lui importaient peu, cela dit. Elle était, par contre, légèrement contrariée de ne pouvoir soumettre à la question elle même ce rat d'égout, mais elle accepta cet état de fait devant l'engouement que semblait ressentir le vampire. Sans se l'avouer elle-même, elle préférait se tenir à l'écart de cet être mythique pour le moment, ne sachant trop si elle pourrait s'en défaire facilement en cas d'altercation. Malgré ses atours vulgaires et son style vestimentaire banal, cette... chose dégageait un charisme qui, selon les légendes, était inhérent à sa race. Était-ce là la fameuse hypnose vampirique dont elle avait tant entendu parler ? L'araignée finit par reprendre la parole :
- Soit. Si vous pouvez lui arracher les informations dont j'ai besoin rapidement et sans nous faire remarquer, procédez-donc. Nous reparlerons ensuite, j'imagine.
Sans un mot de plus, la Zoan se coula dans les ombres et mua en une petite araignée. Prudente de nature, parfois même à la limite de la paranoïa, Elina préférait ne pas se retrouver mêlée à cet individu pour le moment. De plus, le royaume de Trader regorgeait de malfrats en tous genres... cette partie ci de la ville encore plus ! Si jamais des amis de cet homme venaient lui prêter main forte, elle préférait garder l'effet de surprise pour elle.
Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
- Je vais m’y évertuer ma chère.
Sourire aux lèvres, le suceur de sang fut heureux de voir sa nouvelle amie disparaitre dans l’ombre et disparaitre presque totalement : une petite araignée… Une Zoan, c’était donc ça cette tête bizarre qu’arborait cette femme étrange, encore une personne qui avait une particularité bien étrange du fait de ces fruits du démon. Enfin, qu’une personne choisisse de se maudire n’attristait ou ne concernait pas vraiment l’Ashugari qui, pour être honnête, s’en foutait complétement. Surtout que la jeune femme-bête en question ne semblait pas être en dissonance avec ses propres ambitions : détruire ce réseau de merde qui marchait sur son business.
Après avoir constaté le départ de sa douce amie pour une ombre plus rassurante, les iris rouges de Reo vinrent se planter de nouveau dans le déchet de l’humanité qui pleurait à ses pieds, le majeur formant un bel angle droit avec le dos de sa main.
- Quelle chance tu as mon ami... Pouvoir bénéficier d’une telle souffrance pour simplement avoir à répondre à quelques petites questions. Dis-toi que les choses vont être encore plus belles pour toi dans quelques instants.
Associant le geste à la parole, l’Oroshi vint se saisir du pouce de sa victime et commença à l’orienter vers le haut sans le briser, poussant le fragile appendice à la limite de la rupture il initia une nouvelle série de supplique chez son patient.
- Vois-tu, le majeur est cause de douleur dans l’angle où il est actuellement. Mais le pouce, si tu savais. Cela cause une douleur bien plus déléctable…. Mais quel idiot je fais, tu vas le savoir très bientôt.
Et alors que Reo mima un geste d’action moteur du pouce vers le haut, la pauvre âme torturée tenta de hurler, la bouche toujours obstruée par un morceau de tissu placé là par son tortionnaire, il suppliait. Abandonnant donc ce projet, Reo lui intima qu’il allait le libérer de son bâillon mais que s’il appelait à l’aide, il lui ferait subir des douleurs bien pires que la mort elle-même.
Une fois la vieille chaussette située dans la bouche du marchand de viande retirée, celui-ci tenta d’expliquer que son nouveau maître ne lui avait alors posé aucune question. Devant cette évidence, le sang-pur ne put s’empêcher d’arquer un sourcil : l’idiotie de cet humain lui donnait envie de vomir. Il n’avait rien demandé, effectivement, mais le sujet de ses interrogations tombait sous le sens lorsque l’on visait une merde qui n’avait d’intérêt que les informations qu’il pouvait détenir sur ses employeurs.
- Te moques-tu de moi ? Je veux, enfin, nous voulons, apparemment, des informations sur ton groupe, visionnaire. Si tu nous donnes l’emplacement de votre planque, je te libère après t’avoir cassé les dents. Si tu nous donnes l’emplacement de votre planque et le nombre de vos effectifs, je ne te casserai que deux ou trois doigts. Si tu ne dis rien, je te brise tous les os du corps et crois-moi sur parole, il y en a un bon nombre.
La question suivante fut encore plus conne de la part du pauvre satyre qui se faisait littéralement défoncé : il essaya de savoir comment ne pas perdre l’usage d’une nouvelle partie de son corps.
- Ah, malheureusement, cela me semble impossible. Sauf si tu te bouges le cul et que ma coéquipière cachée décide de t’épargner. Je la laisserai juger de ton destin.
Alors, sans hésiter une seconde, la raclure capturée balança tout, sans exception. Une quarantaine d’agent d’exploitation, deux patrons qui supervisaient les enlèvements pour l’un et la revente pour le second. Tout ce beau petit monde caché dans un réseau minier non-loin de la lisière de la forêt, une entrée secrète dans la sacristie de l’église abandonnée, le garde unique toujours posté sur les poutres de la charpente dudit bâtiment : il avait tout dit.
Satisfait, et n’ayant même pas fait gaffe au passage éventuel près de la ruelle, Reo se tourna vers la zone où avait disparu sa collègue et s’adressa à elle comme si elle était là, debout devant lui.
- Ma chère, je vous laisse donc decider de la vie de ce pauvre bougre.
Si elle ne le tuait pas, le vampire le ferait et aspirant l’intégralité du sang que pouvait contenir le corps faible de cet inconnu. Son sort était scellé dans tous les cas. Une fois la chose réglée, ils pourraient passé aux choses sérieuses.
Feuille de personnage Niveau: (38/75) Expériences: (302/350) Berrys: 24.322.996.000 B
Dim 15 Juil - 13:12
Deux ambitions, une issue.
Brutal. Brutal mais efficace. En quelques instants seulement, le vampire avait soumis le pauvre gueux apeuré tel un chat jouant avec une souris. Le pauvre rongeur avait beau se débattre, le félin était seul maître de la situation et, une fois son jouet épuisé ou lorsqu'il s'en serait lassé... la fin d'une telle danse morbide restait invariablement la même. Elina ne fut donc pas surprise en voyant le prisonnier trahir sans aucun état d’âme ses patrons, ses collègues et tout le reste de sa bande de cloportes insignifiants. Elle était belle, cette troupe de « visionnaires » ! Malheureusement, les informations qui lui parvenaient étaient bien moins réjouissantes que la vue d'un immonde cancrelat soumis à la pure Loi animale : les ennemis demeuraient trop nombreux pour elle seule.
« Je vais définitivement devoir faire équipe avec lui... », comprit Elina en pensée.
Quand le tortionnaire lui demanda son avis sur le devenir de ce couard tremblotant, elle se montra de nouveau sous sa forme hybride et, sans accorder un seul regard à la future victime, répondit d'une voix dépourvue d'émotion :
- Supprimez-le, nous avons du travail.
Elle se doutait que le vampire serait expéditif, aussi lui laissa-t-elle le temps d'achever son jouet en silence avant de reprendre la discussion là où elle s'était arrêtée :
- Effectivement, même s'ils sont tous aussi médiocres que ce rat d'égout, une quarantaine d'ennemis sera difficile à gérer seule. D'autant plus que nous semblons viser le même but : une éradication pure et simple. Il serait donc stupide de ne pas joindre nos forces.
Après un bref instant passé à dévisager le faciés de ce vampire, la Zoan reprit d'une voix claire :
- Allons-y séparément en ce cas. Nous discuterons de la marche à suivre sur place. Nous nous rejoindrons sur place, derrière l'église qui ne semble pas être surveillée de l'extérieur apparemment. Cela nous ménagera un effet de surprise en cas de comité d'accueil surprise, et limitera les risques d'être repérés. « Mais aussi car je préfère ne pas te tourner le dos... », termina-t-elle en pensée.
Sans crier gare, elle disparut dans les ombres de nouveau et s'élança en vitesse dans la direction indiquée par leur indicateur malgré lui. Les ruelles du royaume demeuraient agitées à toutes heures, aussi l'araignée prit garde de ne pas se montrer afin de ne pas s'engager dans de possibles altercations avec des idiots avinés. Elle progressa en silence le plus vite possible, traversant ruelles mal famées, boulevards éclairés chichement et coins d'ombres inquiétants. Enfin, elle rejoignit la fameuse forêt où elle put retrouver la petite église qui semblait effectivement abandonnée. Prudente de nature, l'assassin inspecta rapidement les lieux en se faufilant sans bruit entre les arbres tout autour de la batisse. Elle eut beau ouvrir l'oeil et ses deux oreilles, seuls les bruissements des feuilles et les bruits des animaux nocturnes lui parvinrent.
« Cet idiot n'a même pas pris la peine de tenter de mentir... », estima-t-elle en pensée. « Il nous a réellement livré ses compagnons pour tenter de sauver sa vie ? Quelle espèce misérable que celle des esclavagistes... »
Sans un bruit, elle se coula en direction de l'arrière de l'église et se logea en hauteur sous la forme d'une petite araignée, prête à réagir au moindre bruit suspect. Si le vampire était déjà arrivé elle attendrait un bref instant avant de se signaler ; si tel n'était pas le cas, elle resterait silencieusement cachée et l'attendrait patiemment, avant de se lancer dans le programme des hostilités. Car si le reste des informations de ce pauvre hère s'avéraient tout aussi exactes, l'unique garde de l'église aurait droit à une surprise aussi sanglante que définitive avant le lever du soleil.
Et il en irait de même pour tout le reste de ces soit-disant « visionnaires » !
Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
- Je m'en charge immédiatement.
Alors que la sentence était tombé sur sa vie, la pauvre victime du suceur de sang avait senti la terreur le saisir, il voulut hurler mais il en fut incapable, une main plaquée devant sa bouche bloquant toute possibilité en ce sens. Puis, lorsque son tortionnaire avait confirmé le destin qui l'attendait, le visionnaire tenta de se débattre comme il le pouvait. Il criait, sans que ses suppliques ne puissent passées la barrière ferme que lui opposait l'homme aux yeux rouges. Il ne comprenait pas comment il avait pu en arriver là. Il n'était pas membre de l'organisation depuis longtemps, il n'y avait trouvé que des avantages, notamment financiers et maintenant, il mourrait pour avoir profite de ce système pourri.
Et alors que la main du vampire lui tenait fermement la bouche, l'empêchant de faire entendre à tous ses prières à tous les dieux pour que ces entités tentent de lui sauver la vie, il sentit une forte pression ou niveau de sa nuque. L'espace d'un instant, il la sentit tourner, lentement puis... Son corps tomba lourdement dans la petite ruelle, un craquement significatif bien connu avait résonner et avait permis aux deux hors-la-loi alliés de circonstance d'apprécier le nouveau statut de leur proie : décédé. Alors, tout sourire aux lèvres, fier de lui, l'Ashugari se retourna vers la Kokuro et ne put que boire ses paroles les confirmant de simples signes de la tête.
Il vit alors sa camarade disparaitre dans l'ombre et s'amusa de la situation. Finalement, il ne serait pas seul pour cette chasse, une aubaine si l'on considérait le nombre d'ennemi mais, pour le sang-pur, cela n'aurait pas été une difficulté s'il avait été seul. Il espérait tant de cette petite équipe : des contacts, une alliance commerciale, une découverte intéressante et surtout, surtout : un moment de distraction sanglant. Par la suite, et comme l'inconnue qui lui prêterait main forte, Reo se mit en marche pour rejoindre la zone indiquée par leur informateur. Contrairement à la première, il n'évita pas les ruelles bondées et prit même le temps de passer un tabac un soulard qui avait fait l'erreur de vomir non loin de lui. De fil en aiguille, un morceau prédigéré de sandwich avait fini sa course sur l'une des chaussures du vendeur de viande qui n'avait pas tellement apprécié. Dorénavant, avec toutes ses dents au sol, l'alcoolisé pouvait dire adieu à toute dégustation de produits boulangers, dommage...
De cette façon, et bien vingt à trente minutes après la Zoan, Reo arriva sur les lieux et se dirigea à l'arrière de l'église. Contrairement à elle, encore une fois, il ne prit pas la peine d'en faire le tour pour voir si quelqu'un les espionnait ou gardait les lieux. Non, cela lui importait peu. Il était un sang pur, un pugiliste de qualité, il n'aurait qu'à mettre un terme à la vie d'un tel espion.
Pourtant, une fois sur place, il ne remarqua pas sa camarade, il était donc arrivé en premier ? Elle semblait lente finalement cette petite, il ignorait alors que la petite araignée au-dessus de lui était cette illustre inconnue. Détestant l'ennui, et si Elina ne se montrait pas, il se dirigerait vers la porte de l'édifice, accompagnant le tout d'un :
- Nous y voilà.
Ensuite, sans laisser le temps au gardien de faire quoique ce soit, il monterait le rejoindre dans la charpente et l'emmènerait loin, dans les limbes de la mort.