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Sam 14 Juil - 14:58
Un kangourou à Toroa Massy bailla ostensiblement. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa journée, tiens ? Lui, Bell, et Erik venaient tout juste de se séparer. Ils avaient accosté sur l’île de Toroa un peu plus tôt dans la matinée, et il devait avouer que cet endroit ne semblait pas très intéressant de prime abord. Certes, il y avait une base marine dans le coin, et alors ? Cela ne rendait pas les environs dignes d'intérêt pour autant, ça les rendait juste un peu plus sûrs pour la population civile… D’un autre côté, ce n’était pas plus mal. Ils avaient enchaîné les mésaventures récemment. Entre la rencontre avec Hugo, l’homme primitif à qui il devait quelques cicatrices, et les événements suivant leur petit séjour à Greenfield… Oui, une pause s’imposait clairement. Aussi, chacun des trois voyageurs avait sa propre façon de décompresser. Pour Bell, cela voulait dire une petite séance shopping. Pour Erik, rien de mieux qu’une journée entière à picoler à la taverne locale. Quant au leader du groupe… Il ne savait trop que faire, en vérité.
Déambulant dans les rues en quête d’une façon d’égayer sa journée, le kangourou se rendit bien vite compte qu’il n’était pas plus avancé. Il avait un peu sommeil, aussi… Peut-être aurait-il dû rester sur leur navire histoire de faire une petite sieste ? Remarque… Est-ce que quelque chose l’empêchait de le faire quelque part dans les environs ? Il devait bien y avoir un petit coin à l’ombre un peu éloigné de l’animation de la ville, non ? La réponse : effectivement. Il ne tarda pas à trouver une ruelle déserte, bien à l’ombre. Certes, des rires d’enfants et des bribes de discussion en tous genres arrivaient quand même en ce lieu, mais c’était probablement le meilleur emplacement qu’il pourrait trouver dans le coin pour faire un somme. S’adossant contre le mur et étendant confortablement ses jambes, le sabreur ajusta quelque peu son couvre-chef. Ce dernier était à mi-chemin entre un chapeau de paille classique et un béret, c’était un cadeau de celle qu’il considérait encore aujourd’hui comme sa mère : Estelle Harper.
Une petite pointe de nostalgie naquit dans ses yeux en se remémorant les bons moments passés avec elle. Leurs petites plaisanteries, ses petits cours privilégiés de stratégie, sa manie de toujours le prendre de haut, et sa façon de toujours anticiper le moindre de ses faits et gestes… Oui, tout cela lui manquait tellement, il aurait tout donné pour revenir à cette période de sa vie. Certains disaient qu’on ne réalisait la véritable valeur de quelque chose qu’après l’avoir perdu. Même avec toute la mauvaise foi du monde, l’Umbra n’aurait pas pu dire le contraire. Toutes ces choses qu’il aimait à propos de sa vie dans l’équipage Freewill, il pensait qu’elles étaient acquises et ne s’en souciait pas tellement que ça. Désormais, il réalisait à quel point ces moments comptaient réellement pour lui. Malheureusement, il était bien trop tard… En tout cas, s’il y avait bien une chose qu’il regrettait plus que les autres, c’était les parties d’échec contre la capitaine pirate. Esquissant un léger sourire, il se rappela avec un certain amusement qu’il n’avait jamais réussi à la battre ne serait-ce qu’une seule fois. Toutefois, cela ne voulait pas dire qu'il était mauvais. Pour être franc, il avait même un très bon niveau à ce jeu. Quel dommage qu'il ne puisse plus vraiment y jouer.
-« Ce serait bien de retrouver un adversaire à ma hauteur… » Pensa-t-il avant de sombrer peu à peu dans un sommeil modérément profond.
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Erwin
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Mar 17 Juil - 12:33
Un kangourou à Toroa [1]
- C'est beau ici. - On dirait presque des vacances....
Erwin observait les alentours, méconnaissables. Ces dernières semaines, Toroa avait subi quelques travaux pour diverses et obscures raisons. Sa mère, une femme qu'il ne connaissait pas énormément, lui avait avoué être venue sur cette île lorsqu'il était encore un bébé. Il n'y était revenu que quelques fois depuis, toujours dans l'optique des voyages ou d'une quête d'information. Aujourd'hui, primé, il devait masquer son visage et oublier le plaisir de vaquer dans ces rues en toute liberté, s'habiller d'une capuche et éviter de déclencher l'alerte des gardes. Son pouvoir était évidemment très pratique, mais il n'aimait pas en abuser à outrance quand il était dans un contexte d'île marine avec de potentiels Hakis de l'Observation. Cela était relativement rare sur les Blues, mais il trouvait que ça se démocratisait pas mal... L'information arrivait particulièrement aux oreilles des gradés qui trouvaient des moyens de le développer à force de fieffés entraînements.
Un air absent, il abandonné finalement sa discussion avec sa mère et sa sœur. Les deux étaient venues avec lui. La première se nommait Vivianne Ray. Elle portait le nom de son second époux, après avoir quitté le premier lors de l'enfance du rouquin... Si elle l'avait abandonné, il avait inévitablement fini par lui pardonner. C'était pour son bien à l'époque... Il avait suffisamment questionné ses souvenirs pour savoir la vérité. Quant à la seconde, il s'agissait de Katia L. Ray. Stratège de l'Inquisition inconnue au bataillon, elle possédait un grand nombre de capacités dont le Zoan Mythique du Bastet, un fruit bien utile quand on considérait que cela lui donnait quasiment neuf vies.
- Je voulais te montrer quelque chose, fit finalement la mère du roux à Katia en le dirigeant vers la périphérie de la ville. C'est la maison d'un homme qui nous a beaucoup aid...
Elle observa un instant de silence. Finalement son pas s'accéléra et elle observa, sidérée, un endroit où une zone avait été délimitée par des bandeaux. Il s'agissait d'une maison de campagne, très belle autrefois, mais qui n'était aujourd'hui plus qu'un tas de ruine. Cela fendit le cœur à la jeune femme dont le regard se porta sur les contours de l'endroit. Là-bas, un jeune garçon et une demoiselle y avaient partagé de premiers sourires. Elle s'y était abritée de la pluie et on lui avait offert le couvert et l'hospitalité. Ces personnes étaient-elles mortes ?
- C'était ici... - Je vois, fit la Zoan.
Quelques minutes passèrent dans un silence de plomb. Katia comprit que les événements qui s'étaient déroulés ici étaient exceptionnels, mais... Lorsqu'elle se retourna pour prendre la direction de la ville, cette dernière était toujours marquée par la pénombre. Le lendemain en fin de journée, ils auraient rendez-vous avec un agent de l'Inquisition infiltré sur l'île. Elle souhaitait faire l'état des lieux, observer les différentes fortifications pour prendre des informations. Pour cela, il allait falloir se séparer. Leur mère était la seule à avoir un statut de civile complet, et elle s'en servirait. Katia se transformerait en chat pour vaquer dans les rues, quant à Erwin...
Une nouvelle flopée d'heures passa. Erwin avançait sur l'île avec sagacité, n'usant de son pouvoir que lorsqu'il estimait cela nécessaire. Il était habile, discret et efficace, cependant lorsqu'il observa la personne en contrebas de l'endroit où il se trouvait, il ne put s'empêcher de la trouver pensive. Ce fut cela qui l'interpella et le poussa à arrêter ses repérages quelques instants. Il sauta du haut de son toit, atterrit dans la ruelle calme et fit avec une capuche et un sourire énigmatique qui lui n'était pas masqué :
- C'est un endroit étrange pour faire une pause... Que fais-tu donc ici, si cela n'est pas indiscret ?
Il aurait pu s'en ficher, mais... Pour l'instant, il préférait interpeller cet étranger, spontanément, comme il le faisait si souvent autrefois.
Erwin
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Mar 17 Juil - 19:51
Un inconnu venant du toit Massy se releva d’un bond, prêt à dégainer un de ses sabres au quart de tour. À peine avait-il fini sa dernière pensée qu’un homme était tombé du ciel pour atterrir devant lui. Qu’est-ce que c’était que ce délire ? La personne en question était encapuchonnée et on ne voyait que son sourire assez… indescriptible ? Oui, c’était le mot. Le kangourou n’arrivait tout simplement pas à définir pourquoi ce type souriait. Un sentiment d’incompréhension accentué par deux choses : le fait que l’inconnu ne semblait pas du tout affecté par sa chute, et les questions qui suivirent. Plissant les yeux et regardant de droite à gauche pour s’assurer que ce n’était pas une sorte de canular, le maudit résuma sommairement la situation :
-« Donc… Si j’ai bien compris, vous vous promenez sur les toits et vous sautez de tout en haut juste pour accoster les gens, c’est ça ? Eh bien... On peut dire que c’est… original ? Je ne crois pas me tromper en disant que vous n'êtes pas monsieur tout le monde. »
Bien sûr, le zoan se garda de dire qu’il fallait en tenir une sacrée couche pour faire ce genre de choses. Faisant quelques étirements, il décida finalement de répondre aux interrogations de son interlocuteur. Après tout, ce dernier ne semblait pas avoir de mauvaises intentions… Enfin, ça restait à prouver, mais bon. Le sabreur pâle était convaincu de pouvoir mettre une raclée à ce gars si jamais il tentait quoi que ce soit contre lui. Et puis, il n’avait pas l’air bien dangereux de prime abord, en toute franchise... Il semblait juste un peu fêlé, par contre.
-« Pour en revenir à ta question, j’essayais de faire une sieste. Ce n’est pas comme si j’avais mieux à faire dans cette ville paumée. Je ne suis ici que depuis quelques heures et je peux déjà te dire que c’est ennuyeux à mourir. Il ne doit pas se passer grand-chose dans le coin avec la marine qui veille au grain. Maintenant, à mon tour de te demander quelque chose. »
Passer du vouvoiement au tutoiement aussi rapidement, c’était assez rare pour l’Umbra. Toutefois, il partait du principe que lui et cette espèce de ninja avaient une ou deux choses en commun, la première étant bien évidemment le fait qu’ils ne soient pas très amis avec les forces de l’ordre. C’était plutôt évident pour l’ancien esclave. Vous pourriez lui fournir toutes les preuves possibles et imaginables pour prouver l’innocence de cet homme, le bretteur vous dirait simplement que vous le preniez pour un imbécile. Soyons réalistes : si son interlocuteur n’avait rien à se reprocher, il n’aurait pas besoin de recourir à un tel mode de déplacement ou bien à un accoutrement aussi peu discret. C’était comme s’il criait sur tous les toits qu’il était un criminel en cavale… Enfin, s’il ne s’était pas déjà fait prendre sur une île pourvue de gouvernementaux aussi coincés et protocolaires que ceux de Toroa, c’était qu’il devait quand même posséder un certain talent. À moins que ce ne soit un membre de la marine faisant une sorte de ronde pour s’assurer que tout allait bien en ville ? Aussi farfelue que l’idée puisse paraître à première vue, cela restait tout de même envisageable. Ce ne serait pas tout à fait illogique que les forces de l’ordre tachent d’œuvrer sans leurs uniformes pour s’occuper des hors-la-loi faisant profil bas. De plus, cela expliquerait le fait que cet homme ne soit pas derrière des barreaux malgré son attitude suspicieuse… Bah. Il n’y avait qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net :
-« Si ce n’est pas indiscret, comment t’appelles-tu ? Moi, je suis Massy Umbra. »
Une fois les politesses échangées, viendrait la question fatidique :
-« Sinon, as-tu une raison particulière pour te balader sur les toits ? »
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Mer 18 Juil - 19:22
Un kangourou à Toroa [2]
Réponse courte. Le rouquin n'avait rien de vraiment intéressant à raconter sur sa propre personne, mais il entendit bien les paroles de ce jeune interlocuteur – qui était peut-être malgré tout plus âgé que lui. Il semblait relativement impressionné par la dextérité du rouquin, dont les exploits à visage découvert n'étaient plus à prouver. Sa prime, il n'en avait cure. Il ne la connaissait d'ailleurs pas sur le bout des doigts et savait simplement qu'elle dépassait les cinq cent millions de berrys. Il pouvait provoquer un tollé rien qu'en enlevant son vêtement, mais comme bon nombre de criminels dans ce monde. Du point de vue de la marine, il ne valait pas plus qu'un Tao à l'heure actuelle : il avait indirectement causé plus de morts que ce dernier. On se souvenait en évoquant son nom des événements de Baltigo, ou de ceux de Kaiten-Su. La marine avait rapidement tenté de mettre fin aux jours de la Révolution qu'il avait sauvé au prix de milliers de vies. Arias Knightwalker avait atteint les fonds marins par sa faute, par l'alerte qu'il avait donné et les défenses qu'ils avaient mises en place, ralentissant le gros des troupes.
Se laissant donc bercé par la voix de Massy, le jeune homme ne répondit pas à sa première prise de parole. Il se contenta de laisser échapper un petit rire amusé et innocent. De toute évidence, son interlocuteur avait des capacités d'analyse intéressantes. Il répondit à la question qui lui était posée, ne dévoilant pas d'informations capitales, avant de tutoyer le rouquin qui n'avait aucune intention de le vouvoyer de toutes les manières.
Puis vint la question fatale. Celle qui demande de laisser tomber les masques. Le rouquin regarda Massy, et au moment où il porta sa main vers sa capuche en commençant un :
- Je suis...
Une alarme résonna sur l'île. Erwin se retourna, fronçant les sourcils et observant une ombre qui s'élevait dans le ciel et tomba à leurs côtés à tous les deux. C'était une jeune femme, très svelte, élégante. Sa chevelure noire laissait penser à un savant mélange de fils de soie. Elle portait des flingues à sa ceinture. Se retournant vers les deux hommes, elle fronça les sourcils et lâcha un :
- Ça fera l'affaire.
Alors une autre personne ne tarda pas à arriver, suivant la jeune femme avec une tenue de marine. C'était un Lieutenant à en croire l'inscription sur son dos. Il observa le groupe qui venait tout juste de se rencontrer et, d'une voix tonitruante, beugla :
- Qu'est-ce que ça veut dire, Sidney ?! Petite peste, tu vas arrêter de fuir ! - Je ne te demande pas ton avis, grand-père. Je voulais rejoindre mes amis !
Elle semblait désigner les deux jeunes hommes au fond de la rue. Le rouquin fut pris par surprise, mais Massy aurait peut-être une réaction spontanée. Quand le lieutenant tourna son regard en direction des deux hommes, il semblait suspicieux. Effectivement, c'était bien du type de sa petite-fille, en vacances sur Toroa, de donner rendez-vous dans des lieux incongrus. Il ne releva pas leurs accoutrements qui ne semblaient pas correspondre au style actuel de l'île, mais après tout, il n'y connaissait rien à la mode.
- Vous êtes ses amis alors ?! Lâcha-t-il en poussant une nouvelle gueulante désagréable.
La chatte avait grimpé les murs les uns après les autres auprès du port. Elle aimait se balader, mais ici c'était une mission d'espionnage qui lui prenait tout son temps. Les fortifications n'auraient bientôt plus de secrets pour elle. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter les lieux, un navire attira cependant son attention. Elle fronça les yeux et y remarqua une incroyable proposition de... gardes civils. Il s'agissait des gardes d'un autre pays que celui-ci... Cela voulait dire qu'une famille royale était présente en ces lieux ? Ça risquait de leur compliquer la tâche...
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Jeu 19 Juil - 2:27
Encore une inconnue venant du toit ? -« Je retire ce que j’ai dit… » Soupira le kangourou. « Il se passe bel et bien des choses sur cette île de temps en temps, on dirait… »
Il lui arrivait tellement de trucs ces temps-ci que ça commençait à en devenir redondant. De plus, il avait remarqué une fâcheuse tendance qu’avait l’univers à prouver le contraire de ce qu’il pensait. Aussi, sa réaction face à l’alarme ne fut pas forcément celle à laquelle on s’attenderait. Il n’afficha pas une grande surprise ni ne sursauta face aux sons désagréables qui venaient agresser ses tympans. Massy souffla juste bruyamment en laissant entrevoir une mine blasée. Lui qui pensait pouvoir passer une journée tranquille pour une fois… Il s’était vraisemblablement gouré. Encore. Il allait finir par croire que le monde avait une dent contre lui, à force… Alors, une jolie jeune femme fit son apparition en tombant du ciel. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à faire ça dans cette ville, d'ailleurs ? Le zoan croirait presque que c’était une coutume locale. En tout cas, la brune ne semblait pas sans défense puisqu’elle portait deux pistolets à la ceinture. Enfin… Ça aussi, ça restait à prouver. Il y avait une grande différence entre porter des armes et savoir s’en servir, après tout.
-« Plait-il ? » Fit l’Umbra devant les dires énigmatiques de la nouvelle venue.
C’est à ce moment précis qu’un autre inconnu fit son apparition, cette fois-ci par la voie terrestre. Cela faisait au moins un être humain à peu près normal dans cette ville. Cependant, un problème se posait, et pas des moindres : il s’agissait d’un lieutenant de la marine si on en croyait ses vêtements. Sublime ! C’était juste parfait ! Pile au moment où ils étaient trois dans un endroit sombre, dont un gars hyper suspicieux et deux personnes armées. Si cela ne suffisait pas à interpeller le gradé, le bretteur ne savait pas ce qui le ferait… Toutefois, il semblerait que le représentant de l’ordre ne se soit pas rendu dans le coin par hasard. C’était la jeune femme, répondant visiblement au nom de Sidney, qui l’intéressait… Très bien. Peut-être ne ferait-il pas attention aux deux figurants derrière elle, du coup ? Encore raté, et pour cause : la brune ne tarda pas à souligner leur présence d’une manière assez… surprenante.
-« De quoi ? » S’étonna Massy devant la déclaration de la tireuse.
Une fois la surprise passée, le marsupial fronça les sourcils. L'acrobate voilé était aussi interloqué que lui, à vue de nez. C’était on ne peut plus édifiant. Le sabreur aux pupilles particulières en concluait que cette fille ne voulait vraiment pas partir avec le lieutenant. Pourquoi exactement ? Serait-elle une hors-la-loi ? Peu probable. La façon que ces deux-là avaient de se parler était bien trop familière. Ils se connaissaient, ça crevait les yeux. Donc, qu’est-ce qui pourrait bien la pousser à recourir à un mensonge aussi facilement démontable ? Il suffisait qu’un seul d’entre eux dise que c'était faux pour que son plan entier tombe à l’eau, après tout… Elle devait franchement être désespérée. Alors, vint la question du gradé.
-« Bah… » Hésita l’épéiste.
Il fallait réfléchir, et vite. Deux possibilités s’offraient au maudit : dire la vérité ou mentir. La première était évidente puisque le kangourou n’avait aucune raison d’aider de la sorte une personne dont il ne savait absolument rien. Néanmoins, force était de constater qu’il n’avait pas trop le choix, au final. Nier les dires de cette jeune femme amènerait forcément d’autres questions de la part de l’homme en bleu. Ultimement, il demanderait sans aucun doute des explications quant à leur présence dans cette ruelle, ce qui pourrait potentiellement dégénérer si le gars voilé était effectivement recherché. Ce serait ballot de se retrouver affilié à un gars peu recommandable... Ainsi, il valait mieux jouer le jeu.
-« Bien sûr ! » Acquiescerait-il exagérément avec un sourire nerveux. « Qu’est-ce qu’on pourrait bien faire seuls dans une ruelle sombre à part attendre cette bonne vieille Sidney ? Je vous le demande ! »
Vous l’aurez compris, Massy n’était pas prêt de gagner l’oscar du meilleur acteur de l’année. Le fait est que même s’il pensait que la meilleure solution ici serait une réponse positive à la déclaration de l’inconnue, il ne savait tout simplement pas mentir. En effet, depuis sa plus tendre enfance, le pirate possédait un certain tic qui se manifestait justement dans ce genre de situations. Pour être plus précis, lorsqu’il tachait de dissimuler la vérité, un sourire pas très naturel se dessinait systématiquement sur son visage. Voilà pourquoi il n'aurait sans doute jamais recours au bluff. C’était aussi peut-être pour ça qu’Estelle perçait à jour si facilement ses stratégies lorsqu’ils jouaient ensemble… Enfin, ce n’était clairement pas le sujet.
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Jeu 19 Juil - 15:14
Un kangourou à Toroa [3]
Le regard du vieillard se dérida au moment où Massy donna son ultime réponse, après une succession de regards interrogatifs et terrifiés. « Cette bonne vieille Sidney » ! Mais bien sûr, c'était évident ! Le rire rocailleux du vieil homme finit par résonner tandis qu'il prenait son escargophone. Il lâcha sur un ton extrêmement satisfait :
- C'est bon, les gars, je l'ai retrouvée.
Et il raccrocha. L'alarme s'était arrêté à ce moment-là, provoquant la surprise d'Erwin dont les traits étaient toujours dissimulés sous sa cape. Alors même que le vieil homme semblait impatient de laisser sa petite-fille, celle-ci eut un sourire victorieux en direction de Massy, et le remercia du regard. Elle désespérait à quitter le vioque, comme elle l'appelait si souvent, et sa surveillance draconienne.
Les rues de la ville semblèrent bien plus calme une fois que le marine eut quitté la rue en confiant sa petite-fille à ses deux amis. Au moins, il était compréhensif... C'était rassurant pour elle qui semblait avoir regagné du peps. Une fois le vieux bien à l'écart, elle se tourna finalement direction des garçons. Quelque chose se dégageait d'elle, quelque chose de majestueux et d'agréable. Elle souriait avec une simplicité pourtant déconcertante.
- Merci de m'avoir aidé... Je m'appelle Sydney...
Elle regarda le début de la ruelle dans laquelle elle s'était engouffrée. De toute évidence, elle n'était pas une criminelle se dit Erwin, mais on avait déclenché les alarmes pour elle... Cela signifiait au moins qu'elle était assez importante pour qu'un regard ne se pose sur elle. Celui des forces de l'ordre... Une alliance donc ? Le rouquin se permit de ne pas retirer sa capuche sans en savoir plus. La jeune femme ne le demanda pas d'ailleurs, et elle lâcha un petit rire amusé :
- La tête de grand-père était amusante. J'aime bien être un peu libre de mes mouvements mais il veut constamment que je sois avec des personnes de confiance.
« De confiance » pour elle et pas pour lui. Le vieillard crédule n'en était pas moins quelqu'un d'attentionné envers sa petite-fille. Le rouquin ne put s'empêcher d'acquiescer poliment à cette affirmation, même si elle ne savait rien d'eux. De toute évidence, elle croyait suffisamment en elle pour ne pas s'inquiéter d'être agressée par deux personnes. Elle ne les connaissait pourtant pas... Qu'est-ce qui la rendait si confiante ?
Lorgnant sur elle, le rouquin se contenta finalement de hausser les épaules. Il élargit alors son Haki. Celui-ci lui indiqua qu'une présence familière était en route, et arrivait à toute allure. Brusquement, débarquant dans la rue, une jeune chatte noire se dévoila. Elle lâcha sur un ton pressé au rouquin :
- Il y a des navires d'une famille roy... Oh bonjour !
Le chat avait parlé. C'était assez cocasse que le chat ait parlé, se dit Sydney. Elle sourit et finalement se dirigea vers la boule de poils à une vitesse folle... Tout ça pour la câliner avec la plus intense des tendresses, voyant l'animal se débattre dans ses bras. Erwin fut sidéré de cet état de faits, mais il se contenta de laisser faire, sachant que sa sœur serait suffisamment forte pour se dépêtrer de ce bourbier si elle le désirait.
- J'adore les chats ! Oh, oui, j'avais oublié, je m'excuse de vous déranger... Voulez-vous bien venir avec moi ? Je pense que je peux vous montrer quelque chose d'intéressant.
Elle sourit à pleines dents et invita les deux jeunes hommes à la suivre dans ses déambulations, dans les rues de Toroa. Haussant les épaules avec désinvolture, le jeune homme se contenta de suivre la demoiselle sans enlever sa capuche. Il était curieux de voir ce qu'elle souhaitait leur dévoiler.
Erwin
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Ven 20 Juil - 21:13
Un kangourou à Toroa -« Il n’y a pas de quoi… » Lâcha l’épéiste pâle, tout simplement sidéré.
Et l’oscar du meilleur acteur de l’année 1504 est officiellement remis à Massy Umbra pour sa prestation on ne peut plus convaincante ! Non, sérieusement ? Le maudit lui-même se savait nul à ce petit jeu-là, mais il avait quand-même réussi à berner quelqu’un ? Ça commençait à devenir bizarre, tiens… D’abord, un type faisant tranquillement un saut de l’ange pour venir le questionner ; ensuite, une fille descendant du ciel avec un marine à ses trousses ; et maintenant, un chat qui parle… Attendez, quoi ? Le sabreur se frotta les yeux, comme si cela allait miraculeusement débarrasser ses oreilles des parasites potentiels auxquels elles devaient vraisemblablement faire face. Cependant, il se rendit bien vite compte que ni son ouïe ni sa vision ne lui jouaient des tours… Il avait bel et bien affaire à un animal doué de parole…
-« Ok… » Souffla-t-il en regardant de chaque côté pour s’assurer que ce n’était vraiment pas une plaisanterie.
De toute évidence, ce n’en était effectivement pas une… Quelle était la conclusion logique à retirer de toute cette histoire ? Élémentaire : le kangourou était au beau milieu d’un rêve très réaliste. Maintenant qu’il y pensait, tout concordait à la perfection ! Le gars hyper suspicieux qui encaisse sans broncher une chute potentiellement mortelle, la jeune femme qui leur fait confiance si facilement, l’alarme éphémère, le félidé parlant, et - de loin le plus frappant - le jeu d’acteur pertinent du pirate… C’étaient beaucoup trop de choses extraordinaires en un laps de temps si court. Oui, à ce stade-là, aucun doute possible. Tout ceci faisait partie d’un de ces fameux songes lucides dont lui avait parlé Bell l’autre jour. Autre preuve s’il en fallait : le fait que Sidney et l’inconnu ne fassent pas le moindre commentaire sur les capacités uniques du chat noir. Alors, vint la proposition de la jeune femme. Massy se tourna vers le second fruit de son imagination et haussa pareillement les épaules en voyant sa réaction.
-« Quitte à rêver, autant le faire hors d’une ruelle, » se dit-il en les suivant. « De toute façon, je me réveillerais ici. Je n’ai rien à perdre. »
Baillant ostensiblement, ce qui était assez ironique pour quelqu’un d’endormi, le jeune homme se demanda quelles aventures pouvait bien lui réserver son subconscient. D’ailleurs, il fallait croire qu’il avait développé un goût prononcé pour les péripéties en tous genres puisque même ses rêves en étaient remplis, désormais… Était-ce une bonne chose ou bien une mauvaise ? L’Umbra ne saurait trop se prononcer là-dessus. Au moins, ça passait un peu le temps. Et puis… Ça serait la parfaite excuse pour dormir plus souvent, tiens ! Bon, ok, Bell lui demanderait sans doute de faire deux ou trois expériences pour élargir ses connaissances personnelles. Mais bon, cela ne l’empêcherait pas de pioncer, en fin de compte. Ce serait même tout le contraire, en vérité. Souriant devant cette fabuleuse réalisation, le maudit ne pourrait s’empêcher de s’exclamer :
-« Ah, qu’est-ce que je suis chanceux ! »
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Dim 22 Juil - 11:22
Un kangourou à Toroa [4]
La scène aurait pu être comique si Sydney n'avait pas commencé à afficher un regard si prompt au sérieux. Elle était suivie par l'épéiste, le chat et l'encapuchonné. Les trois personnes étaient en effet apparemment décidés à suivre comme il se devait la jeune femme aux allures princières... Et durant leur petite escapade, le rouquin finit par se demander dans quelle direction elle les emmenait. Il ne connaissait pas Toroa à la perfection, loin là. Cet endroit était à peu près dans la norme en ce qui concernait la richesse moyenne des habitants. Sur les îles marines, il n'y avait pas de sans-abris : ceux-ci étaient en général mal vu et souvent porté au crime, ce qui les rendait... peu enclins à la survie. Bien sûr, il y avait l'exemple de Military Island où, même si la marine était installée, l'île était touchée par une pauvreté extrême... Comme Shivering Island avant l'arrivée de l'Inquisition et l'implant de commerces par le Dog. Celui-ci se dit que malgré les solutions trouvées par le Gouvernement Mondial, il était plus dans une optique de trouver à chacun un équilibre en essayant de répartir le mieux possible les richesses.
- On est arrivé.
Un... bar ? Est-ce que cela allait être une autre de ces rencontres barbantes autour d'un verre, qui se finissait sur un combat ? Erwin faillit lâcher un soupir quand il entendit brusquement :
- Le code ? - Tulipe Noire.
La porte s'ouvrit. Pas celle de l'entrée, mais une porte cachée sans poignée de l'extérieur. Fronçant les sourcils, le jeune homme vit effectivement la trace au sol qui indiquait que l'endroit était parfois emprunté. Cela aurait pu se confondre avec les pas des gamins mais bon... Apparemment, ils venaient de trouver un « club », un endroit où les privilégiés pouvaient se retrouver. À moins que ce ne soit un lieu underground, chose beaucoup moins plaisante.
Quand ils entrèrent cependant, le lieu semblait huppé. Au fond, il y avait un bar à cocktail dans une ambiance tamisée. Ce n'était cependant pas ce qui retint l'attention du rouquin dont le regard s'arrêta sur une table de poker et... une zone où plusieurs plateaux d'échecs étaient disposés. Il se dirigea instinctivement vers ce lieu en étudiant la quelque demi-douzaine de parties qu'il y avait en cours. C'était d'une complexité infini pour le jeune homme qui ne comprenait pas grand chose aux règles de ce jeu. Il savait qu'il fallait avancer les pions, il connaissait les règles de base, mais est-ce qu'il en savait plus ? À vrai dire, Katia était bien plus une experte que lui et la petite féline reprit forme humaine en se dirigeant gaiement vers les lieux, vêtue d'une robe noire.
- Regarde ! On peut jouer ici ! - Je... vais te regarder.
Il sourit avec un certain recul et observa le reste de la salle ainsi que les personnes qui la composaient. Personne ne semblait faire attention à lui. Il y avait ici des hommes-animaux, des hommes-poissons, des originalités de toute sorte en soit pour les Blues. Sydney avait invité les jeunes gens à profiter du lieu à son compte, et à commander ce qui leur plairait, puis les avait abandonné à leur sort. Finalement, le jeune homme s'était approché d'une table vide et avait dit à haute voix, sans vraiment le remarquer :
- Comment on joue à ça déjà ?
Il y a longtemps, on avait tenté de lui enseigner les règles, et s'il se souvenait du nom des pièces, le reste était enveloppé d'un mystère tout relatif.
Erwin
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Dim 29 Juil - 0:53
Un kangourou à Toroa Massy devait reconnaître au moins une chose : son esprit était très fort pour simuler les choses. Tout lui paraissait si réel… Les rires des enfants jouant dans la rue, les bribes des discussions menées par les passants, les éloges des marchands vantant leurs produits,… Le maudit s’y serait vraiment cru sans la présence du chat parlant et des deux autres. Il se demanda vaguement si tout ceci n’était pas une sorte de réplique exacte du souvenir qu’il avait de ces rues, ou en tout cas une variante de l’image retenue en se dirigeant vers la ruelle. À moins que tout ceci ne soit pas véritablement la ville où il s’est endormi, mais juste une cité quelconque lui donnant l’illusion d’être à Toroa ? Ça aurait été plus que probable vu le peu de temps passé à déambuler dans cette dernière. Cependant, si c’était effectivement le cas, alors où se trouvait-il ? De quel endroit se remémorerait-il donc ? Et tout ceci était-il vraiment important compte tenu de sa situation ?
-« Raaaah, c’est compliqué les rêves lucides ! » Pensa le kangourou en se grattant frénétiquement la tête. « J’aurais préféré faire un rêve normal, on s’y pose moins de questions ! »
Ce fut à peu près à ce moment-là que le petit groupe arriva devant ce qui ressemblait bien à un bar… Cela n’étonnait même pas le jeune homme. Après tout, il passait la moitié de sa vie dans ce genre d’endroits pour récupérer ce vieux soûlard d’Erik… Dans ces conditions, il était logique que le sabreur en vienne même à rêver de ces gargotes pourries et mal famées. Bien sûr, il s’attendait tout de même à quelque chose d’un peu plus… fantaisiste. Il fallait dire que son subconscient s’était montré assez original jusque-là avec le chat parlant et les adeptes du saut de l’ange… Une pauvre taverne miteuse, c’était fade et ennuyeux en comparaison. Heureusement, son guide onirique, aussi connu sous le nom de Sidney, ne tarda pas à insuffler un peu de mystère dans ce songe qui s’annonçait aussi simple que prévisible. Un passage secret… Ça, c’était excitant ! Toutefois, le jeune homme n’était pas au bout de ses surprises.
Le lieu dans lequel il venait de pénétrer avec les créatures issues de son imagination était une sorte de club privé ou quelque chose du genre. Ou en tout cas, c’était l’impression donnée au bretteur par la lumière tamisée. Quoi qu’il en soit, ce qui retint véritablement l’attention de Massy, ce fut le nombre de tables de jeu disséminées un peu partout dans la pièce. Le forban s’avança, les yeux rivés sur les échiquiers. Il ne tiqua même pas lorsque le félidé doué de parole prit forme humaine. Après tout, pourquoi se serait-il arrêté pour si peu ? Il ne s’agissait que d’un rêve, tout était possible ! Leur présence en ces lieux en était une preuve parmi tant d’autres. Avant de s’endormir, il se souvenait clairement avoir fait le vœu de trouver un adversaire digne de ce nom. Voilà que son souhait avait été réalisé ! Une heureuse coïncidence impossible dans la vraie vie, mais qui s’en souciait ? L’important, c’était que le kangourou allait enfin pouvoir déstresser un peu… Plus le temps passait, et plus le maudit commençait à apprécier ce rêve à sa juste valeur ! Alors, l’encapuchonné fit une remarque qui força l’Umbra à tourner la tête.
-« Tu veux apprendre à jouer ? Pas de problème, assieds-toi, l’ami ! »
Il ne connaissait toujours pas le nom de cet inconnu, mais bon, à quoi ça lui servirait ? Il l’oublierait sans doute au réveil, de toute façon. Donc autant entrer directement dans le vif du sujet ! Le pâlot avait toujours voulu se trouver un disciple, un peu à la manière d’Estelle qui l’avait pris sous son aile. C’était l’occasion rêvée, littéralement. Aussi, il prendrait place sur une des tables vides et inciterait son interlocuteur à en faire de même. Si l’acrobate refusait, le maudit - étonné que ses songes aillent contre sa propre volonté - froncerait les sourcils et irait chercher quelqu’un avec qui jouer. Autrement, il commencerait son explication, qui était grosso modo la même que celle que lui avait exposé la Harper quelques années auparavant :
-« Ceci est un échiquier classique, comme tu peux le voir. On y trouve soixante-quatre cases classées dans des colonnes portant une lettre allant de A à H ou un chiffre allant de 1 à 8. Dit comme ça, ça à l’air compliqué, mais c’est simple comme bonjour, en toute franchise. Celle-là, par exemple, c’est la case A-1 parce qu’elle correspond simultanément aux colonnes A et 1. Celle-ci, c’est B-1, là il s’agit de C-2, et ainsi de suite. Je ne vais pas te faire un dessin, il suffit juste de se référer aux lettres et aux chiffres de l’échiquier. Là, tu seras tenté de me demander à quoi ça sert. Élémentaire : grâce à ces coordonnées, tu peux situer exactement tes pièces. C’est aussi très utile pour visualiser des stratégies, rejouer des parties ardues, ou faire des simulations. Enfin, cela permet aux malvoyants de participer quand même, si tant est que la personne d’en face soit intègre ou qu’il y ait quelqu’un pour arbitrer. Dans ce cas-là, toi comme ton adversaire devrez énoncer clairement vos déplacements. Après, je te dis ça juste pour info. Les joueurs aveugles, ça ne court pas vraiment les rues. Bref. As-tu des questions ? Si tu n’en as pas, nous pourrons passer directement au plus important : les pièces. »
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Jeu 2 Aoû - 17:19
Un kangourou à Toroa [5]
Ainsi allait la vie, faîte de petits apprentissages et de grandes découvertes. Le rouquin était piégé, dans les pensées de son interlocuteur, dans un rêve qui était pourtant bien réel. Il souriait avec un air un peu absent, et posait son regard progressivement sur les pièces de la table d’échec. S’installant, le révolutionnaire se mit en tailleur et attendit un court instant avant le début des explications. Il sourit, sous sa capuche, tout en remerciant la personne en face de lui qui avait décidé de lui enseigner les bases de ce jeu d’une incroyable complexité. Cela lui rappelait quelque chose : autrefois, il avait dû savoir y jouer. Il avait dû bouger les pièces sur la table d’échec, dans un ordre précis, utilisant une stratégie qu’il avait aujourd’hui oublié. Même avec sa bonne mémoire, il était amené à oublier certaines choses. Un soupir, comme amené par la tristesse de ne pas avoir une mémoire parfaite.
Il opina du chef en écoutant les explications de Massy, et à leurs côtés, l’ancien chat acquiescerait à chacune de ses paroles, s’étant joint à la scène. Elle était impressionnée par la clarté de ces explications. Avec un air amusé, elle ciblait quelques-unes des pièces au fur et à mesure des explications… Et quand la « sentence » fut tombée, celle de l’explication des différents morceaux de bois taillés, elle se mit à nouveau à l’écart.
Plus loin, tandis que les explications allaient de plus belle, la jeune femme qui avait amené le petit groupe ici se noyait dans l’alcool. Elle venait déjà d’enchaîner une douzaine de verres, comme si de rien n’était, alors que le barman lui recommandait fortement de ralentir. Impossible de la raisonner, car on la connaissait ici comme étant une noble, une princesse venue d’un autre royaume, dont le grand-père travaillait dans les forces marines. Cependant, ce bar, c’était en quelques sortes un endroit hors-la-lois. Il permettait à des gens qui ne voulaient pas qu’on les voit de boire un verre sans être inquiété. Les hommes-bêtes mais aussi quelques chanceux comme les trois aventuriers du dimanche.
- Je comprends ! Fit le rouquin à Massy. Je crois que je me souviens de quelques pièces…
Il prit l’une d’entre elle entre les mains. C’était celle qu’on retrouvait le plus sur l’échiquier… Malgré tout vif d’esprit, il ne mit pas longtemps à se souvenir du nom de cette pièce et il l’évoqua à haute voix : « Le Pion » ! C’était une arme redoutable, mais sans capacité spéciale. Son grand nombre en faisait quelque chose de tout à fait exceptionnel… Il était sûr que plus tard, il pourrait comprendre en quoi les pions étaient un intérêt si stratégique.
- En soit, « Pion », « Roi », « Reine », « Chevalier »… Hum, je ne connais pas les autres. - Il faut aussi connaître leurs fonctions, soupira Katia.
Il acquiesça, et se tourna vers son « maître » en matière d’échec. Il aurait tôt fait de pouvoir lui expliquer les fonctions de ces pièces… Et ce sur quoi le rouquin enchaînerait en demandant comment être stratégique dans une partie d’échecs. Suite à cela, un bruit viendrait du bar. La princesse semblait s’être énervée, et hurlait contre le barman quelque chose d’incompréhensible. Elle était saoule, ce qui attirait le regard d’une partie de la salle…
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Ven 9 Nov - 23:22
Un kangourou à toroa Comme on pouvait s’y attendre d’un être issu de l’imaginaire d’un kangourou ennuyé en quête d’un compagnon de jeu à sa hauteur, l’encapuchonné était un bon élève. Il semblait saisir parfaitement les explications du maudit qui sentait une pointe de mélancolie monter à mesure qu’il répétait quasiment mot pour mot le discours que lui avait tenu sa mère de cœur quelques années auparavant. Son interlocuteur lui aussi avait fait montre d’une certaine tristesse à un moment, ce que Massy avait mis sur le compte du lien qui l’unissait à ce monde onirique et magique où tout était possible. Après tout, il était normal qu’un être qu’il avait créé inconsciemment ressente ses joies et ses peines, n’est-ce pas ? Secouant la tête de droite à gauche pour se sortir ces idées de la tête, le maudit continua ses explications. Ça ne servait absolument à rien de spéculer sur le rêve dans lequel il se trouvait. Au contraire, il fallait le vivre à fond la caisse et s’amuser en osant des choses qu’il ne ferait jamais dans la vraie vie ! Et pour le bretteur, s’amuser, ça voulait dire jouer aux échecs !
-« Ah, tu connais déjà le nom des pièces ? Parfait, ça nous fera gagner un peu de temps ! Donc, les pions avancent en ligne droite et d’une seule case seulement. Toutefois, il y a deux exceptions à cette règle : lorsque vient le moment d’en déplacer un pour la première fois, tu peux le faire avancer de deux cases. Et lorsqu’il faut détruire une autre pièce, le pion ne peut le faire qu’en diagonale. »
Massy procéderait alors à une démonstration de ces deux cas sur l’échiquier en s’aidant bien sûr d’une autre pièce pour l’exemple des attaques en diagonale. Une fois cela fait, il ferait part à son élève chimérique d’un petit secret qu’il n’avait jusqu’alors révélé à personne :
-« Sinon, j’ai l’habitude de visualiser mentalement les pièces, tu vois ? En gros, je les imagine telles qu’elles pourraient être réellement, ça m’aide à garder une vision d’ensemble de l’échiquier. Enfin, c’est une technique personnelle, je doute que ça marche pour toi ou pour quelqu’un d’autre. Mais si je t’en parle, c’est parce que ça pourrait peut-être t’aider à retenir les déplacements un peu plus facilement. Je me souviens que je les oubliais toujours quand je débutais le jeu. Du coup, je pense que les pions sont des soldats équipés de grands boucliers et d’épées courtes. Comme tous les soldats, ils débutent la guerre en étant très motivés, d’où le déplacement de deux cases, mais ils se rendent très vite compte de l'horreur de la guerre et ralentissent donc le pas. Pour ce qui est de l’attaque, leurs boucliers les empêchent de frapper trop frontalement, d’où les coups en diagonale. »
Marquant une petite pause, le maître s’assurerait que son disciple onirique ait compris avant de continuer ses explications. Il lui révélerait donc les déplacements inhérents à chaque pièce, allant de son petit commentaire à chaque fois. Ainsi, les fous seraient des combattants de l’ombre, des assassins se frayant discrètement un chemin à travers les masses guerrières pour trancher les gorges gênantes. Les cavaliers seraient des preux chevaliers sur leurs destriers munis de hallebardes, des hommes et des animaux réalisant de gracieuses chorégraphies incompréhensibles pour les pauvres hères qu’ils fauchaient. Les tours seraient de lourdes machines de guerre meurtrières dont le manque de manœuvrabilité serait le seul frein à leurs carnages. Quant à la reine, il s’agirait d’une guerrière sainte élue par les dieux pour partir en croisade contre l’envahisseur, cela au nom de son cher et tendre souverain. Enfin, tantôt un monarque avisé et un tacticien de génie, tantôt un nobliau infect et un ignare, le roi ne serait ni plus ni moins que le reflet exact du joueur. En somme, c’était un véritable tableau médiéval que nous décrivait là le pirate aux pupilles si particulières. Le lieu et l’époque d’une bataille épique qui rentrerait dans la légende et y inscrirait à jamais les noms de ses principaux intervenants. Oui, c’était le genre de vision qu’avait Massy à chaque partie. Dans ces conditions, pas étonnant que cela lui manque tant de ne plus avoir de camarade de jeu, n’est-ce pas ? Malheureusement, ce magnifique tableau inachevé commença à s’assombrir, à se craqueler, avant de finalement tomber brutalement en poussière, comme balayé par les hurlements d’une jeune fille à la soif d’alcool déraisonnable. Une colère sourde s’afficha très légèrement sur le visage peu expressif de l’Umbra qui se leva avant de laisser ses traits s’adoucir. Il était inutile de s’énerver, il ne s’agissait que d’un rêve, un doux rêve pour l’instant. Pas la peine de ternir ce songe avec la marque indélébile d’une ire tout aussi vaine et illusoire que ces décors chimériques. Cette scène, le sabreur originaire de Grand Line la reconnaissait sans peine pour y avoir assisté et l’avoir vécue des centaines de fois. Son esprit, guidé par une sérénité se faisant bien trop rare pour le maudit, ne discernait là qu’une métaphore renvoyant à son vieil ami si friand de la boisson.
-« Excuse-moi, je vais aller régler cela, » dirait-il à son disciple d’une voix retranscrivant à la perfection son calme profond. « Ouvre l’œil en mon absence, je te prie. »
S’il avait prononcé ces derniers mots, c’était parce que sa sérénité actuelle l’avait incité à ne pas prendre cette situation à la légère. Le rêve pouvait basculer au cauchemar en un clin d’œil. Une conclusion à laquelle il serait arrivé via un raisonnement logique s’il avait été conscient de la véracité des faits qu’il était en train de vivre, mais qui ne se traduisait présentement que par un simple mauvais pressentiment. Motivé par une vive envie de mettre un terme au chaos naissant qui tâchait de contaminer l’ordre régnant en ces lieux, le détenteur du zoan du kangourou roux s’approcherait du barman et de la princesse, s’adressant à eux deux, même s’il s’attendait plus à une réponse de l’homme :
-« Que se passe-t-il donc ? »
Si jamais le jugement obscurci de la jeune femme armée la conduisait à tenter d’en venir aux mains ou pire encore, le garçon pâle n’aurait d’autre choix que de l’immobiliser. Si cette idée ne lui plaisait guère, il n’hésiterait cependant pas à l’appliquer au besoin.
-« Je t’en prie, Sidney, reste calme. »
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Résumé : Massy connait désormais le sens de la vie... ou pas.
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Dim 17 Fév - 16:01
Un kangourou à Toroa [6]
L’explication claire de l’Umbra aida Erwin à se repérer sur l’échiquier. Il essaya un peu vainement d’imaginer les mouvements de l’échiquier tels que son interlocuteur les percevait, mais il finit par se gratter le menton et hausser les épaules. C’était ni plus, ni moins qu’une question de bon sens, et il retiendrait les règles à force de jouer, élaborerait des stratégies à force de se frotter à ses défaites. De son côté, Katia L. Ray avait été impressionnée, mais elle fut plus attirée par la scène qui laissa Erwin indifférent. Le jeune homme se concentrait sur son échiquier tandis que leur nouvel ami allait interpeler Sidney. La princesse sous couverture se contentait d’offrir un regard un peu étonné au maudit du kangourou, mais elle s’abstint d’un commentaire désobligeant : ce n’était pas dans ses intentions de provoquer une bagarre tout de suite.
- Vous êtes un jeune homme charmant… Je suis désolée de m’être énervée, Loky, ici présent…
Elle désigna le barman.
- Il refuse de me donner accès à la « Backroom ». - Ce n’est pas un lieu pour une personne comme toi, je te l’ai déjà dit… - C’est pour ça que j’ai amené ce garçon au capuchon, sourit-elle.
Elle désigna le révolutionnaire dont l’attention n’était pas portée sur eux. Katia lui toucha alors l’épaule et il tourna son regard vers le barman. Ce dernier fronça les sourcils, mais ne semblait pas comprendre où voulait en venir la cliente.
- S’il suffisait d’avoir une capuche pour entrer dans la « Backroom », tout le monde pourr… - C’est…
Elle approcha sa bouche de son oreille et marmonna quelque chose dans celle-ci. Il haussa les sourcils avant de croiser les bras. Comme pour expliquer comment elle savait cela, ses yeux brillèrent d’une lueur bleutée. Il se frotta les yeux, et sans demander plus d’explications sortit de derrière son bar. Sidney sauta d’excitation, sourit et alla tirer le jeune homme assis en direction de la porte vers laquelle se dirigeait le barman. Il toqua à la porte, et dit d’un ton ennuyé :
- On a un « invité ». Je confirme.
_________________
Cela faisait plusieurs années que Sidney tentait d’entrer dans ce mystérieux lieu qu’on appelait la « Backroom ». Il s’y trouvait un trafic constant de denrées rares, et parmi elles de nombreuses victuailles qui intéresseraient son grand-père… Oh, et la couronne de ce dernier qui avait été volé des années auparavant. Elle voulait lui faire plaisir en la retrouvant, mais jamais elle n’avait eu l’occasion d’entrer là. Elle pouvait malgré tout faire appel au pouvoir de son fruit du démon et voir au travers de n’importe quoi… Ce qui était très avantageux quand il s’agissait d’épier.
C’est ainsi qu’elle avait compris au premier coup d’œil qui était sous la capuche, et qu’elle avait voulu en jouer : tout n’était qu’une question de « savoir » et elle comptait bien s’en servir.
- Merci de m’avoir accompagné jusqu’ici, je vais… - Explique-nous d’abord, lâcha Katia en retenant la main de la demoiselle. - Je…
Qu’avait-elle à perdre ? Allaient-ils la doubler ? Ils semblaient inoffensifs, et c’était bien cette « apparence » qui la gardait de se méfier d’eux. Déglutissant, la demoiselle ferma les yeux un instant avant de soupirer. Il fallait qu’elle s’explique aux trois personnes qu’elle avait emmené là-dedans.
- Ce lieu, c’est un lieu de commerce souterrain. Il se trouve qu’une certaine « Couronne de Del » est en vente, et j’aimerais la récupérer pour… quelqu’un. Quelqu’un qui m’est cher. Est-ce que vous pourriez m’aider ?
Maintenant, elle leur demandait sans gêne un nouveau service, et s’attendait à ce qu’ils acceptent assez docilement. Erwin laissa Massy parler en premier, ne sachant pas quoi dire exactement, ne sachant déjà pas quel rôle il avait joué dans l’affaire.
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Ven 22 Fév - 14:47
Un kangourou à Toroa
Le kangourou arqua un sourcil. La Backroom ? Qu’était-ce donc ? Pour lui, ça sonnait un peu comme le nom d’une maison close… Non, quand même pas. Il n’y avait aucun moyen que ce soit ça, hein ? Enfin, il ne l’espérait pas. Ça lui ferait un peu mal de savoir que son subconscient pouvait se montrer aussi… dévergondé, pour rester poli. Mais dans ce cas-là, que pouvait bien représenter ce nom ? D’autant plus qu’apparemment, ce n’était pas un lieu pour quelqu’un comme Sidney… Là encore, qu’entendait le dénommé Loky par-là ? Le maudit n’eut pas le temps de pousser la réflexion avant qu’un autre événement ne soulève une nouvelle tripotée de questions. Pourquoi l’évocation de son disciple suffirait-elle à elle seule à leur ouvrir les portes d’un lieu apparemment VVIP ? Et surtout, comment connaissait-elle son identité ?! De ce que savait Massy, les trois s’étaient rencontrés dans une ruelle à peine quelques minutes auparavant. En tout cas, ni la jeune femme, ni l’encapuchonné n’avait fait montre de quoi que ce soit pouvant aiguiller une connaissance mutuelle, même légère.
-« RAAAAAAAAAAH, J’Y COMPRENDS PLUS RIEN ! » Hurla intérieurement le zoan, frustré.
Jusque-là, il croyait que ce rêve allait être une bête promenade de santé, une façon pour lui de renouer avec sa passion d’antan. Cependant, son subconscient avait une conception bien différente d’un doux songe, selon toute vraisemblance. Non-content de subir aventure non-désirée sur aventure non-désirée dans la vraie vie, il fallait maintenant que le marsupial résolve dans son sommeil des mystères tout aussi fantoches que le monde onirique dans lequel il se trouvait... Sérieusement ? Quand donc allait-il trouver un moment de paix intérieure ?! Et dire qu’il n’avait même pas eu l’occasion de jouer une seule partie d’échecs au final… Quelle plaie ! Qu’est-ce qui lui avait pris de se rendre sur cette île à deux balles où tout – même les songes – était excessivement strict et coincé ? Ah oui, les victuailles… C’était bel et bien une bonne raison, mais cela ne changeait pas le problème qui se posait présentement. Que faire lorsqu’un rêve lucide commence à être hors de contrôle ? Une question pertinente à laquelle le bretteur peinait à répondre… Soudain, il eut une véritable révélation ainsi qu’une idée tout bonnement "génialissime" : si sa psyché était à l’origine de tout ce foutoir, il n’y avait aucune raison pour qu’une simple pensée poussée à son paroxysme ne puisse pas changer les fondements mêmes de la réalité relative de ce monde. Après tout, il s’agissait de son propre songe, alors le sabreur devait logiquement être le seul maître à bord.
-« Univers, je souhaite… Non, je t’ordonne de te plier à ma volonté pour une fois, bougre d’imbécile ! » pensa très fort le jeune garçon en fermant les yeux, les deux mains sur ses tempes. « Je veux retourner dans la salle précédente… Je désire un public pour mes parties… Je demande un échiquier de luxe aux pièces serties de joyaux… Oh, et puis soyons fous, c’est un rêve après tout ! Je veux me mesurer à Gold Roger pour connaître l’emplacement du One Piece, et je veux avoir une nuée de fans en délire ainsi que des pompom girls qui scandent mon nom ! Allez, univers onirique, obéis-moi, suis donc les directives de ton créateur ! S’il te plaît ? Allez, quoi… Fais pas ta diva… Exauce juste un souhait ? Pitié… ALLEZ ! »
Malheureusement, les ordres et les suppliques du pâlot ne suffirent pas à altérer le tissu spatio-temporel de la réalité, comme il se plaisait à l’appeler. Oui, vous avez bien lu. Il se pourrait bien que cette extravagante appellation trouve son origine dans la jeunesse du kangourou qui abusait peut-être un peu trop des romans de science-fiction, mais c’était hors-sujet. Quoi qu’il en soit, lorsque les paroles de la princesse vinrent aux oreilles du zoan défait, celui-ci n’eut d’autre choix que de lâcher une réponse claire accompagnée de paroles plutôt lunatiques et d’un enthousiasme on ne peut plus évident :
-« Allez, j’ai rien de mieux à faire… De toute façon, l’univers est encore contre moi pour changer… Urgh… »
Oui, « urgh » était bien le seul mot capable de qualifier à merveille l’état d’esprit actuel du musicien qui ne pouvait s’empêcher de maudire d’autant plus ce monde factice tout aussi sadique que l’univers lambda. Aussi, il lui faudrait sans doute un moment pour surmonter son récent échec et reprendre du poil de la bête. En attendant, toutefois, l’Umbra n’avait pas abandonné l’idée d’aller contre le destin chimérique imposé par son subconscient. Aussi, s’il ne pouvait pas influer directement sur le monde en lui-même, il lui restait la possibilité de potentiellement tourner le scénario de ce songe à son avantage, n’est-ce pas ? Tout ce qu’il avait à faire, c’était d’instiller le doute dans l’esprit illusoire de la marionnette dirigeant cette histoire vers une aventure quelconque. Si le maudit arrivait à lui faire peur d’une façon ou d’une autre, peut-être déciderait-elle de bosser en solo pendant qu’il pourrait jouer aux échecs avec son disciple.
-« Dis-moi, Sidney, es-tu sûre de vouloir nous faire confiance ? » Demanda-t-il en désespoir de cause. « Après tout, tu ne nous connais que depuis quelques minutes… Si ça se trouve, nous sommes de dangereux criminels avides de sang et de richesses. Genre, qui te dit que je ne suis pas un mercenaire, par exemple ? Quant à l’acrobate de service, je suis prêt à mettre ma main au feu que ce n’est pas le premier venu… Si ça se trouve, c’est une des grandes pontes de la pègre, genre Konan. Bon, ok, j’exagère peut-être un peu, mais tu as saisi l’idée. Et puis, cette couronne est-elle toujours disponible à la vente ? Si elle a une si grande valeur que ça, pourquoi n’aurait-elle pas déjà été achetée ? »
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Résumé : Massy dit oui mais tente de décourager Sidney parce qu'il veut jouer.
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Ven 22 Fév - 18:07
Un kangourou à Toroa [7]
Les songes étaient souvent à la hauteur de ce qu’on n’attendait pas : et au-delà de toute attente, il y avait les retournements de situation dans les rêves. Quand Massy pensait pouvoir atteindre Sidney, la demoiselle était en réalité à des années lumières des considérations qu’il avait. Elle n’avait vu ce groupe que comme une entité, et un criminel notoire devait avoir comme allié d’autres criminels : qu’importe, son objectif n’était pas de fraterniser avec eux mais de les utiliser. Elle eut un sourire amusé mais désagréable, un de ces sourires faux qu’on file aux personnes qui soulèvent la mauvaise pierre. Avec un air finalement absent, elle ne put s’empêcher de répondre sur un ton faussement amusé :
- Nous aurons bientôt fini. Ce « criminel » est surtout avide de justice, n’est-ce pas ?
Le rouquin haussa un sourcil puis haussa les épaules. Il n’avait plus grand-chose à cacher, surtout en ces lieux, et défit totalement sa capuche, dévoilant ainsi son identité. Du haut de ses 250.000.000 de prime, il était l’un des primés les plus recherchés du monde malgré tout. On lui craignait un grand futur de criminel, et surtout de devenir la cause d’une chute prématurée de certaines instances : si Centes mettait la main sur lui, ou s’il faisait l’alliance la plus stupide du monde. Oui, il fallait bien reconnaitre que le monde ne connaissait rien du gentil Erwin Dog, sinon que sa réputation ne laissait penser qu’à un justicier en manque d’aventures, du moins pour Sidney.
- J’étais certain qu’une capuche protégerait mon identité. On dirait que c’est loupé.
Il rit un instant avant de se tourner vers l’Umbra.
- Erwin Dog, je suis un révolutionnaire, pas un criminel assoiffé de sang.
Lui tendant la main, il la serrerait avec une poigne digne de ce nom. Katia, elle, s’abstint d’imiter son frère. Elle resta muette, malgré sa chevelure noire qui tombait sur ses épaules. Son absence de réaction ne fut pas commentée par la princesse, ni même par le primé. Au contraire, c’était loin d’être l’objectif : moins ils en disaient, plus ils pourraient avancer vite.
Avec quelques secondes de latence, ils ne virent pas arriver un homme derrière eux. Il avait la peau grisâtre, le teint malade, comme si des années de vie s’échappaient de lui à chaque instant. Son dos abaissé et ses phalanges crochues apportaient un air dérangé à ce personnage. En revanche, il était d’un calme olympien lorsqu’il aborda les têtes qui se trouvaient ici.
- J’ai entendu ce que vous disiez. - Oh, tu fais peur.
Le rouquin avait dit cela sans penser que cela pouvait blesser, et il obtint un regard assez noir pour lui rappeler de surveiller ses paroles. Déglutissant, il entendit la voix de Sidney se précipiter vers lui :
- Vous savez quelque chose ? - Je pourrais… Mais pas sans contrepartie. Une partie d’échec ? Fit il à Massy avec un sourire amusé.
Il l’inviterait, si l’homme-kangourou acceptait, à faire cette fameuse partie d’échec dans une échoppe un peu plus loin. La devanture délabrée ne laissait pas penser qu’il pouvait s’y trouver l’un des plus luxueux plateaux d’échecs que le monde ait porté. Il était incrusté de joyaux, les pièces étaient en excellent état. Cet étrange personnage avait passé sa vie, en tant que passionné d’échec, à construire ce plateau. C’était comme dans un rêve.
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Ven 1 Mar - 1:17
Un kangourou à toroa Le kangourou plissa dangereusement des yeux en entendant la réponse de Sidney et, surtout, en voyant son faciès. En effet, il avait momentanément troqué son manque d’entrain par un espoir grandissant qui l’avait poussé à se tourner sérieusement vers la princesse. Malheureusement, en plus de ne pas répondre le moins du monde à ses attentes, elle lui avait fait un grand sourire, un de ceux qu’on file aux gamins un peu trop insistants pour éviter de les faire pleurer… En clair, ça semblait faux, et ses paroles ne coïncidaient absolument pas avec toute forme de bon sens. C’était comme si… comme si elle s’en fichait éperdument, en fait. Bizarre ça. N’était-elle pas censée avoir un lien quelconque avec un gradé de la marine ? Oh, et puis, à quoi ça servait de se creuser les méninges pour chercher une forme de logique dans un monde illogique par définition ? C’était simple comme bonjour : à rien du tout. Tiens, s’il en fallait une preuve, l’encapuchonné n’était ni plus ni moins qu’Erwin Dog, une étoile montante de la révolution, rien que ça. Outre le fait que Massy n’ait jamais rencontré cet homme de sa vie, il se demandait franchement si le visage en face de lui était le bon ou pas. À tout casser, il avait dû voir son avis de recherche deux fois, donc ses traits devaient manquer de précision, à priori. Soit ça, soit le musicien avait développé sans le savoir une mémoire eidétique, à l’instar de Bell… Nan, ça ne ferait absolument aucun sens.
-« Ouais, sans vouloir te vexer, t’étais hyper suspect avec ton accoutrement, » fit remarquer le maudit. « Enchanté, tu connais déjà mon nom, mais bon, autant repartir de zéro. Salut, je suis Massy Umbra ! J’aime les siestes, la musique et remettre à leur place les gens malintentionnés. Alors, ça tombe bien qu’on soit sur la même longueur d’onde, je n’ai pas spécialement envie de me battre contre toi dans de telles circonstances. »
Sur cela, il serrerait la main qu’on lui tendait avant de lancer un regard pensif à la demoiselle accompagnant le primé. Elle était drôlement silencieuse, dis donc ! Bah, ce n’était pas un mal. Faisant un sourire honnête, le maudit se permettrait finalement de faire un commentaire, lui :
-« J’aime bien ton style. »
Alors, sans crier gare, un vieil homme surgit de derrière eux. Son allure générale n’inspirait pas franchement la joie de vivre ou la confiance, elle pouvait même être vue par certains comme faisant peur, pour reprendre les mots du Dog. Cependant, le kangourou resta de marbre face à cette vision, contre toute attente. Plus précisément, il semblait se demander si leur interlocuteur n’appartenait pas au peuple vampirique vu la pâleur de sa peau. Il fallait préciser que le jeune garçon avait développé une certaine méfiance vis-à-vis de ces créatures depuis son petit séjour aux Landes de Magyarolachia. C’était assez ironique à bien des égards, maintenant qu’il y pensait. Soudain, le vieillard prononça le mot magique, retenant toute l’attention dispersée du zoan :
-« Je suis votre homme ! »
Chemin faisant, le mystérieux personnage les conduisit dans un endroit en ruines recelant l’un des trésors les plus fabuleux de ce monde aux yeux de Massy : un échiquier, et pas n’importe lequel ! Le pâlot fit quelques pas, ému par ce qu’il voyait. La beauté du moment le laissait littéralement sans voix, et c’était tant mieux parce qu’il serait déjà en train de crier de joie dans le cas contraire. Alors, une pensée folle naquit dans son esprit : l’univers onirique n’avait rien à voir avec l’univers normal, il était doué d’une profonde bonté et d’une volonté de lui plaire… Oui… Soit ça, soit tout ceci était un piège. Eh oui, un doute subsistait malgré tout dans le cœur du jeune garçon assez méfiant de nature. C’était précisément cela qui l’incita à opter pour une attitude sérieuse et réfléchie, le genre qu’on adoptait notamment devant un potentiel danger… ou pour jouer aux échecs, au choix. Prenant place du côté des pions noirs, il attendrait patiemment que son adversaire en fasse de même avant de prendre la parole.
-« À vous l’honneur, Cher Monsieur. Cependant, avant que nous ne commencions, j’aimerais bien savoir pourquoi vous nous espionniez dans le bar. Libre à vous de répondre maintenant ou plus tard, bien sûr. »
C’était un simple constat. Après tout, sauf erreur de sa part, le brun était sûr que ce vieil homme lui avait lancé un regard lors de faire la proposition fatidique. Or, jusque-là, tous les personnages de ce songe avaient joué leurs rôles à merveille, sans faire référence de près ou de loin à la nature illusoire de ces lieux et sans faire montre d’un savoir n’étant visiblement pas le leur. Donc, à moins d’être exempt des règles implicites de ce monde, il n’y avait qu’une seule explication plausible aux connaissances de l’être chétif demandant à jouer. En effet, quoi que le musicien en pensait, il était incapable de ne pas appliquer bien longtemps un raisonnement logique à ce rêve, c’était là une facette indissociable de sa personnalité.
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Résumé : Massy relève vaguement le sourire faux de Sidney et commence à se poser des questions. Cependant, il les met de côté pour répondre à Erwin et parler vaguement à Katia. Lorsque le vieil homme arrive, il reste pensif un moment avant d'accepter à la seconde où on lui parler de jouer aux échecs. En voyant l'échiquier, il est d'abord fou de joie puis adopte une attitude prudente assez semblable à son attitude normale, car il se méfie d'un potentiel piège de "l'univers onirique". Aussi, il se dit avec un peu de recul, que la façon dont le vieillard l'avait regardé en demandant sa partie était assez particulière. Donc il pense avoir été espionné dans le bar et demande pourquoi.
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Erwin
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Dim 3 Mar - 11:20
Un kangourou à Toroa [8]
- Oh, vous avez donc remarqué ?
Le vieil homme avança un pion d’une case et laissa Massy entamer la partie à son tour. En attendant qu’il réfléchisse à son prochain mouvement, il sourit en laissant entendre qu’il allait gagner cette partie rapidement, et qu’il ne ferait pas dans la dentelle. Quelle stratégie avait-il en tête ? Quelle type de personne était-ce ? En étant seul avec l’Umbra, il représentait un mystère qui ne saurait être résolu en peu de temps, du moins pouvait-on l’imaginer. Son aura n’était malgré tout pas malfaisante. A l’extérieur, le Dog semblait même plutôt confiant, mais il n’en fit pas part à ses camarades qui n’avaient de toutes les manières pas besoin de cela pour comprendre ce qui se déroulait.
- Je suis toujours intéressé par le fait de découvrir de jeunes talents. Dans mon temps, j’étais champion d’échec de cette île. Aujourd’hui, ces années sont derrière moi.
Le plateau d'échecs était magnifique. La cabane décrépit. Il n’épilogua pas : sa vie n’avait que peu d’intérêt. Aujourd’hui, suite à une partie de jeu macabre il avait dû fuir dans l’underground pour se cacher des autorités locales. Il avait eu affaire à un marine qu’on aurait pu qualifier de « ripou ». Quand il s’était rendu compte de cela, il était déjà trop tard et son sort était scellé à jamais. Aujourd’hui il luttait un peu pour les hors-la-lois, un peu pour les révolutionnaires, toujours en essayant mais sans trop y réussir d’être du bon côté de l’invisible ligne du bien.
De son côté, le rouquin s’était installé à l’échoppe locale. Même l’underground possédait ses bars, et à présent qu’il était dévêtu, il attirait trop l’attention pour rester au milieu de la rue. Il se munit donc d’une choppe remplie d’un liquide qui n’avait rien à voir avec de l’alcool, tandis que sa sœur commanda un lait à la fraise. Sidney semblait trop stressée pour boire, elle était dans un état constant d’alerte, glanant des informations, en vain. Elle n’apprit que quelques vieilles histoires de hors-la-lois qui commencèrent à se méfier d’elle, avant de la voir accompagner le plus gros primé que cet endroit ait connu depuis quelques temps.
- Calme-toi, et laisse faire. Cette couronne n’est pas à deux ou trois heures près.
Il lui sourit et elle fut rassurée. Certes, aider la royauté n’avait rien d’intéressant pour le jeune homme, mais aider une demoiselle en détresse, ça faisait tout à fait partie de son code d’honneur. Il n’allait pas refuser de tendre une main qu’il savait salvatrice. D’ailleurs, la jeune femme sembla après son intervention, arrêter de chercher à glaner ce qui pouvait l’être. Elle commença à s’ouvrir un peu, parlant de sa vie de princesse comme d’une torture constante, et du manque d’aventure.
- Je connais une princesse de North Blue qui a vécu la même chose que toi, fit le rouquin en pensant à Anastasia. C’est une amie à présent.
Et il comptait bien tenter de la recruter pour son Inquisition à l’encontre des Dragons Célestes et de leurs pratiques barbares, rétrogrades et dangereuses envers l’espèce humaine. Ou était-ce par vendetta personnelle contre le CP9 et la corruption qui gangrénait certaines sphères de cette entité ? Il haussa les épaules : qu’importe, à présent, il fallait qu’il prenne des décisions et qu’il devienne un leader digne de ce nom. Quand il passa son regard dans le bar, il vit que celui-ci s’était vidé peu à peu, ne laissant que quelques piliers de bar qui restaient, encore et toujours, envers et contre tout…
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Ven 8 Mar - 14:51
Un kangourou à toroa
-« Non, c’est la façon dont vous m’avez regardé tout à l’heure qui m’a mise la puce à l’oreille. »
Le concerné avait répondu distraitement tout en bougeant à son tour un pion, plus précisément celui devant le roi. Le but de la manœuvre étant bien entendu de permettre à la fois au fou et à la reine de se mouvoir en partie. Son adversaire ne manquait pas d’assurance, et il semblait plutôt enclin à parler de sa future victoire. En l’état, on pouvait franchement se demander quel genre de stratégie pouvait le rendre si sûr de lui. Cependant, Massy n’était pas impressionné pour deux sous. L’une des premières leçons qu’Estelle lui avait apprises était de ne jamais sous-estimer qui que ce soit. Selon ses propres mots, l’excès de confiance était le premier pas dans la tombe. Cela s’appliquait aussi aux échecs, bien évidemment. De plus, le fait est que le pâlot savait pertinemment qu’il se trouvait toujours dans un rêve. Or, le concept de victoire et de défaite n’avait qu’une importance très relative dès lors que le monde où on se trouvait n’était pas réel.
-« Je vois, » marmonna le jeune homme plus pour lui-même que pour son interlocuteur.
C’était un simple constat qu’avait fait le maudit en apprenant le titre du vieillard. Là encore, il ne semblait pas franchement étonné. En fait, il était plus juste de dire que plus rien ne le surprenait vraiment dans le coin, désormais. Jusqu’à preuve du contraire, le pirate se trouvait au beau milieu d’un songe lucide, mais pas n’importe lequel : le sien. En même temps, difficile d’être littéralement dans le rêve de quelqu’un d’autre, vous me direz… Cependant, ce que le musicien entendait par là, c’était que ce monde semblait avoir été façonné à son image, ce qui voulait dire qu’il obéissait à une certaine logique, amenant ainsi une dose effrayante de réalisme à l’expérience. Cette conclusion était tout le contraire des précédentes, mais elle s’était pourtant imposée à son esprit assez rapidement maintenant qu’il y réfléchissait à tête reposée. À première vue, tout cela ressemblait à un enchevêtrement sans queue ni tête de choses qui n’avaient pas lieu d’être ensemble. Toutefois, dès qu’on grattait un peu cette surface, on se rendait compte qu’aucun élément n’était placé au hasard et que tout avait une justification propre. Les acrobaties d’Erwin et son air suspicieux ? Il s’agissait d’un des hommes les plus recherchés du monde. Le chat transformé en fille ? C’était sans doute dû à un zoan félin. Le plateau d’échecs particulier qu’il avait sous les yeux ? Le vieil homme l’avait sans doute gagné lors d’une compétition à haut niveau, ou bien il l’avait fait forger avec l’argent accumulé au fil de ces mêmes tournois. De plus, cette théorie-ci expliquait pourquoi l'univers onirique n'avait exaucé qu'un seul de ses souhaits : les autres étaient beaucoup trop farfelus pour sembler un tantinet réels.
-« Si mon raisonnement est correct… » Pensa Massy en jouant son coup suivant. « Le gagnant de cette partie ne fait alors aucun doute. »
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Sam 9 Mar - 9:19
Un kangourou à Toroa [9]
- J’ai… perdu.
Il tombait des nus. A vrai dire, il n’avait jamais envisagé de perdre cette partie : c’était même impossible, pour lui. Perdre, ça signifiait remettre en cause son titre de champion… Mais avait-on jamais été champion sans compétition ? Non, il se sentait revivre, finalement. La défaite n’avait pas un goût amer : elle avait un goût sucré et délicieux. Son regard s’enflamma tandis qu’il se levait avec un sourire resplendissant. Ses mains se positionnèrent sur ses hanches puis il fit tomber son Roi en se mouvant et se dirigea vers une armoire. Un homme avait réussi à le vaincre, il méritait la récompense promise. Il sortit un papier de son armoire et y griffonna rapidement une petite note.
- Tu es incroyable. Cela m’a donné envie de reprendre les concours. Je vais peut-être déménager et trouver un endroit où on ne me connaîtra pas pour m’y installer… Tiens, voici de quoi trouver la couronne.
C’était un mot à l’adresse d’un passeur qui se trouvait un peu plus au sud de leur position. En remontant le long couloir de terre qui se trouvait dehors, Massy pourrait remplir la mission qu’il s’était confiée.
Dehors, Erwin attendait avec impatience que le jeune homme revienne pour en finir avec cette histoire. Pourtant, sa patience fut interrompue par une irruption tardive dans le bar, par rapport à son attente. Une douzaine d’hommes donna des frissons à l’assemblée, sans faire ni chaud, ni froid au rouquin et à sa sœur qui se contentèrent de continuer leurs boissons non-alcoolisées. Alors on s’approcha de leur table avec un air si menaçant qu’il aurait pu en faire frémir les enfants, et déglutir les vieux. A nouveau, ils n’y accordèrent pas d’importance.
- Eh, regardez-nous, on est… - Absolument pas intéressés. - Quoi ?! Tu ne nous connais pas ? On est le groupe de hors-la-lois montant du coin, les Bakery Drug Factory, alors respecte-n…
La main d’Erwin alla saisir le corps de la personne la plus proche tandis qu’il se déporta sans s’interrompre de siroter. Il aimait ça, siroter, c’était agréable et pas prise de tête. Contrairement à l’activité suivante : rentrer dans le lare des gros bourrus et leur faire mordre la poussière. C’était d’un chiant ! Il n’aimait pas ça, et en plus il considérait que c’était une perte de temps. Autant, des gens qui voulaient discuter, mais eux…
- Je ne suis pas sur votre territoire. Qu’on soit d’accord, ce territoire n’appartient à personne, et encore moins à une bande d’allumés dans votre genre. Le peuple devrait pouvoir en profiter, mais vous cumulez les manigances. Merci de vous calmer, maintenant.
Il s’arrêta avant de sentir que les personnes en face de lui n’étaient pas d’un acabit suffisant pour lui tenir tête. C’était des personnes foncièrement lâches, qui avaient l’impression que leur puissance physique leur apportait tous les droits. N’était-il pas dans cette configuration-là, lui aussi ? Un air absent passa sur les traits du rouquin qui se laissa simplement porter par la voix de Massy sans prendre à nouveau gare à ceux qui étaient en face de lui.
Finalement, il se leva pour trouver auprès de l’Umbra les explications qu’ils pourraient obtenir, laissant en plan les hors-la-lois inquiets. S’ils échangeaient sur le propos, ils pourraient se diriger vers le passeur qui les emmènerait directement auprès du commerçant.
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Massy Umbra
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Mar 30 Avr - 1:59
Un kangourou à toroa
Massy avait les yeux rivés sur le précieux échiquier, ne se permettant à aucun moment de le quitter des yeux. Il arborait un air concentré tandis qu’il scannait rigoureusement chaque case et chaque pièce du champ de bataille. Le seul moment où le kangourou se permettait de négliger – quoique brièvement – cette tâche, c’était pour réviser mentalement sa tactique. Des stratégies multiples bourgeonnaient régulièrement dans son esprit, mais peu d’entre elles risquaient véritablement de porter leurs fruits dans cette configuration. Pas que le maudit espérât réellement sortir vainqueur de cette rencontre, il était réaliste : ses connaissances théoriques intarissables sur le sujet n’étaient rien face à l’expérience écrasante de cet homme. Le jeune garçon était donc loin de s’imaginer pouvoir l’emporter face à un champion en titre, une certitude grandement renforcée par le nombre tout bonnement astronomique de défaites essuyées face à Estelle. Sur papier, les chances de victoire de l’Umbra n’étaient pas tout à fait nulles puisque la psyché de son adversaire et donc sa manière de jouer différait drastiquement de celle de l’imbattable « Faucheuse ». Cependant, la nature généralement pessimiste du pâlot l’empêchait d’étudier les données en présence avec la même objectivité qu’à l’accoutumée.
-« Je vais perdre, c’est une évidence, » pensa-t-il lorsque sa reine fut retirée du jeu suite à l’aboutissement du dernier piège en date de l’ennemi. « Mais cela ne va pas m’empêcher de m’amuser ! »
Une flamme naquit soudainement dans le regard terne du bretteur, illuminant ses pupilles atypiques d’un amusement non-dissimulé. Non, il était en fait plus juste de dire que cette lueur venait de renaître en lui. Cela faisait si longtemps que le pirate n’avait pas joué qu’il en avait oublié à quel point une partie désespérée stimulait son esprit combattif. Si le sabreur était effectivement un très mauvais perdant, il n’en savait pas moins apprécier un défi. Quoi de plus revigorant que de vaincre quelqu’un lorsque tout s’y opposait ? Difficile à dire, aux yeux du zoan. En tout cas, cette constatation et son manque de confiance en lui n’allaient décidément pas l’empêcher de tout donner : son honneur en dépendait, chimères ou pas. C’est ainsi que contre toutes attentes, l’outsider de la rencontre officieuse fit une surprenante remontée. Implacable, il traqua et élimina chaque pièce problématique aux moyens de tactiques détournées toutes aussi retorses qu’efficaces. Une prouesse en grande partie due à la disparition de la reine, véritable martyr dont la mort fit s’enorgueillir le roi adverse, le faisant ultimement poser un second pied dans la tombe. La partie se termina alors en apothéose sur l’apparition d’une nouvelle reine qui s’empressa de mettre un point final à cette guerre meurtrière n’ayant déjà que trop duré.
-« Je… J’ai gagné ? » S’étonna Massy, écarquillant les yeux devant cette révélation.
La suite des événements, il ne s’en rappelait pas très bien, à vrai dire. Le résultat de ce match perdu d’avance à son sens avait tellement ébranlé ses convictions qu’il n’avait pu se résoudre à faire autrement que remettre en question absolument toutes les hypothèses formulées dans son esprit jusqu’à présent. Il n’arrivait tout bonnement pas à considérer comme logique sa victoire légitime contre un vieillard visiblement bien plus expérimenté et talentueux que lui. D’aucuns auraient pu avancer l’argument de l’excès de confiance, mais le marsupial était juste incapable de prendre cette thèse au sérieux. Cette réaction témoignait indubitablement d’un mal qui le rongeait déjà depuis sa plus tendre enfance : un manque flagrant de confiance en ses propres capacités. C’était un sentiment négatif dont il avait su faire de plus en plus fie en grandissant, mais ce vieil ennemi juré ne manquait assurément pas de refaire surface de temps à autres pour essayer d’avoir le dernier mot, ce qui était apparemment le cas cette fois-ci. Ce fut donc avec des yeux perdus dans le lointain, une main pensive sur le menton, et un bout de papier dans l’autre que l’Umbra quitta les lieux sans un dernier regard pour le vieux joueur qu’il avait aidé à son insu. Quant à son esprit, il tentait vainement de trouver une explication rationnelle à ce damné songe lucide qui n’en avait décidément pas fini de lui faire s’arracher les cheveux. De sa marche saccadée, il s’avança dans l’échoppe en marchant tel un automate et en débitant bien plus fort qu’il ne l’entendait un charabia incompréhensible. Il était aussi à noter que le kangourou avait désormais des doutes quant à la véracité de sa toute première hypothèse, le fil conducteur de toutes ses pensées : le songe lucide. Le brun ne percevait même plus cette expérience comme relaxante, c’était devenu un casse-tête, un puzzle dont il fallait rassembler toutes les pièces pour tenter d’élucider un mystère dont l’existence restait encore à prouver. C’était plutôt ironique si on considérait l’état d’esprit avec lequel il avait débuté cette aventure…
-« AH ! » S’écria-t-il en sentant une main se poser sur son épaule. « Que… Oh, c’est vous… »
C’était triste à dire, mais il était tellement plongé dans ses pensées qu’il en avait oublié jusqu’à l’existence de ces personnes. À considérer que ces trois-là fussent réellement humains, à défaut d’être des entités illusoires propres à ce lieu. Alors, le musicien se rendit compte que les personnes en question semblaient attendre quelque chose de lui. L’état peu glorieux de sa psyché ne lui permit que tardivement de se rappeler la raison même de la partie d’échecs endiablée qu’il venait de mener. Malheureusement, un problème se posait : il avait un tantinet oublié les consignes de l’ancêtre… Il avait beau se triturer les méninges, il n’arrivait pas à se souvenir de ce qu’avait dit son adversaire, et encore moins de l’utilité du fameux bout de papier dans sa poche. Pris d’une envie irrépressible de se faire tout petit suite à cette réalisation gênante, l’épéiste vêtu de noir chercha rapidement une échappatoire. Soudain, il aperçut une flute posée sur une table inutilisée dans un coin de la pièce.
-« Excusez-moi ! Je reviens ! »
Sans même véritablement laisser le temps à qui que ce soit de lui répondre, il se jeta sur l’instrument et se mit à en jouer. L’air relaxant qui s’en extirpa alors résonna dans toute la pièce, suscitant une profonde sérénité chez le musicien à mesure qu’il continuait de jouer. Un sourire ironique se forma au coin de sa bouche. Ça aussi, c’était quelque chose qu’il n’avait pas trouvé le temps de faire depuis des lustres. Pourtant, la musique était l’une de ses plus grandes passions. Il fallait croire que la dissolution des Freewill ne l’avait pas seulement privé d’une grande partie de ses amis, cette triste affaire lui avait aussi fait oublier à quel point c’était important de se détendre de temps ; et par-là, le kangourou pensait à bien plus que faire la sieste. Lorsqu’il eut terminé, il poussa un soupir de soulagement, car il se sentait infiniment plus calme. À vrai dire, le pâlot se sentait si bien qu’il ne ressentait désormais plus un quelconque besoin de décortiquer les récents événements. Quel intérêt de définir si tout ceci était un songe-lucide ou non ? Aucun, l’important était de se relaxer, et pour de vrai cette fois-ci. Comme pour signifier au jeune homme qu’il avait raison, les consignes vitales qu’on lui avait données précédemment lui revinrent en mémoire.
-« Merci de m’avoir attendu ! » Sourit-il à ses compagnons de route. « Allez, suivez le guide, on a une babiole familiale à récupérer ! »
Ainsi, le forban se mettrait en route en direction du sud, le tout avec un enthousiasme qu’Erwin et les autres ne lui reconnaitraient peut-être pas. Quoi qu’il en soit, il les brieferait en chemin et en profiterait pour poser deux trois questions à son tour. Après tout, le marsupial était bien plus enclin à en apprendre plus sur ses interlocuteurs maintenant qu’il était débarrassé de ses petits tracas :
-« Ai-je raté quelque chose pendant mon absence ? Sinon, vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous étiez venus faire sur cette île paumée. Personnellement, je suis venu avec des amis pour faire un ravitaillement, et comme je n’avais rien à faire, je suis allé piquer un somme dans une ruelle. La suite, vous la connaissez. »
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Ven 3 Mai - 21:57
Un kangourou à Toroa [10]
Le petit intermède musical apaisa le rouquin qui se mit à sourire en voyant que la tête en l’air qu’il avait en face de lui avait du talent. Il ne put s’empêcher de penser que ce type de petits événements étaient les seuls qui valaient la peine d’être vécus dans une journée. C’était de grands plaisirs dans la vie du jeune homme, pour de si petits temps. Quand il entendit les sons si bien agencés s’arrêter, il rouvrit les yeux et observa le pirate revenir vers lui. Ses lèvres commencèrent à bouger mais il fut interrompu par le joueur d’échecs qui indiqua la marche à suivre, du moins dans le premier temps. Le rouquin se contenta alors d’acquiescer en oubliant de remercier le musicien pour son petit moment de détente.
Quand ils se mirent en route, sans rechigner, le jeune homme se demanda où il avait pu déjà entendre un tel air. Ça lui avait dit quelque chose, lui avait tellement voyagé. Pourtant, la musique était un domaine dans lequel il n’excellait pas du tout, et il avait même de piètres performances à son actif dans ses rares tentatives : c’était malgré tout quelque chose qu’il fallait pratiquer pour s’y découvrir souvent quelque talent que ce soit. Il n’avait pas pris ce temps, et ce n’était certes pas un regret mais un constat. D’autres étaient bien plus doués, et lui avait ses particularités comme… Dans quoi est-ce qu’il excellait finalement ?
Cette question, cette pensée, fut interrompue par le kangourou aux airs un peu plus relaxés que plus tôt. Il avait l’air d’avoir changé du tout au tout, ce qui était… agréable ? Il n’était pas désagréable avant, mais là il semblait plus léger.
- Récupérer le trésor de ma famille. - Me balader, lâcha Katia spontanément. - Récupérer des informations sur les forces de l’île, lâcha nonchalamment le rouquin.
Les deux têtes féminines du groupe se tournèrent vers lui, la première avec un regard suspicieux, la seconde avec un air atterré. Comment ce gars pouvait-il donner des informations capitales comme cela ? En réalité, et c’était peu dire, il n’avait pas fait attention car il était si détendu qu’il s’était permis ce type d’écart, là où Katia était beaucoup plus crispée. Elle faillit lui envoyer une pique, mais le rouquin s’était simplement contenté de reprendre pour répondre à la première, et vraie, interrogation de Massy tandis que les explications étaient passées à la trappe.
- Nous avons eu une altercation avec des hors-la-lois… Mais bon, ce n’était rien de très grave.
Sydney acquiesça silencieusement. Elle avait pris conscience que ce rouquin avait au moins le niveau combattif d’un Vice-Amiral, et pas parmi les plus faibles. Cette pensée l’esquinta légèrement, tandis qu’elle se remémorait qu’une fois le trésor récupéré, elle risquait le joug du Décret Décima si quelqu’un apprenait sa collaboration… Bah, qu’importe, elle s’était toujours rêvée aventurière, elle le deviendrait un jour, peut-être. Ces escapades n’étaient qu’un prémisse à ses nombreuses futures aventures.
Finalement, ce ne fut qu’au bout de quelques minutes, tandis qu’Erwin racontait l’histoire d’un cochon volant qu’il avait croisé sur Grand Line par une nuit de pleine lune, que la destination se fit voir. Le passeur était là, adossé à… une embarcation ? Il y avait un dénivelé de boue qui semblait donné sur une sorte de petite grotte. Le rouquin pouvait largement sentir des voix qui se trouvaient là-bas, mais il n’avait pas l’impression qu’elles étaient nombreuses.
- C’est un passage de boue, lâcha Sidney, surprise. - C’est assez courant, on accède difficilement à ce qui se trouve derrière, sauf avec une embarcation spéciale.
Et le rouquin désigna d’un air presque expert les hélices qui se trouvaient derrière. Elles tranchaient la boue et les éclaboussures sur les côtés donnaient l’impression qu’elles avaient déjà faites quelques victimes aujourd’hui. Il ne releva cependant pas cela et se contenta de laisser Massy s’adresser au passeur, au cas où il aurait un code secret à lui transmettre.
Erwin
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Mar 14 Mai - 15:18
Un kangourou à toroa
Massy marchait d’un pas léger en direction du lieu indiqué un peu plus tôt par le vieil homme. Il arborait une expression on ne peut plus détendue, quoiqu’un peu difficile à lire sur son visage habituellement peu expressif. Il haussa brièvement un sourcil en entendant la réponse de Sidney dont il pensait toute autre la raison initiale de sa venue. Cependant, le bretteur n’y réfléchit pas plus que ça puisqu’il avait décidé de ne plus se prendre la tête avec toutes ses bêtises. Après tout, cela ne l’avançait à rien et il était lui-même capable de se rendre compte que plus ça allait, moins ses réflexions faisaient de sens. Dans ses conditions, la seule option encore viable à son sens était de se laisser porter par le courant et de simplement réagir en conséquence si un obstacle quelconque se présentait sur la route. Aussi, c’est tout naturellement que la réponse franche du rouquin fut suivie d’un éclat de rire tout aussi franc. Ce n’était pas tous les jours qu’une tête d’affiche de la révolution révélait ses plans à un parfait inconnu et à une fille liée de près ou de loin au gouvernement mondial. Certains qualifieraient ça de bêtise, d’autres de clairvoyance et certains encore appelleraient ça « avoir des tripes ». Le pirate, quant à lui, n’y voyait tout simplement qu’une preuve d’honnêteté un peu maladroite mais néanmoins louable. Il sentit toutefois la nécessité d’apaiser l’esprit de la fille féline qui se méfiait à juste titre de leurs nouvelles connaissances :
-« Allons bon, vous formez un drôle de duo, vous deux ! Ne vous faites pas de bile, je ne dirais rien va. Je suis comme qui dirait loin d’être un grand ami des forces de l’ordre, et je n’ai pas spécialement envie de me mettre à dos la révolution en prime. Quant à Sidney, mon petit doigt me dit qu’elle n’est pas très chaude à l’idée d’expliquer à la marine où elle a eu de telles informations. »
Espérant avoir tué dans l’œuf d’hypothétiques futures tensions, le maudit ne put cependant pas s’empêcher de froncer les sourcils en attendant l’histoire d’Erwin. Alors comme ça, ils auraient eu des problèmes avec une organisation hors-la-loi ? Le kangourou haussa finalement les épaules, doutant sérieusement du fait que cela soit problématique. Il n’avait pas noté quoi que ce soit pouvant indiquer qu’un combat avait eu lieu récemment dans l’établissement qu’ils venaient de quitter. En d’autres termes, qui que fussent ces bandits, ses compagnons de route s’en étaient chargés avec brio. À voir si ces types allaient oui ou non revenir par pur esprit revanchard, mais force était de constater que l’Umbra n’était pas le loin du monde inquiété. Il avait l’habitude de combattre ce genre de voyous, et il devait bien avouer que leurs numéros étaient rarement plus que de l’esbroufe.
-« Je vois, » répondit-il donc d’une voix neutre avant d’écouter avec un certain amusement le récit du révolutionnaire.
Au bout de quelques minutes qui parurent bien courtes aux yeux du bretteur, leur destination se présenta enfin aux yeux du petit groupe. C’était un chemin de boue semblant assez difficile à traverser. À côté, il y avait une sorte de bateau assez atypique puisqu’il possédait une hélice. C’était la première fois que Massy voyait quelque chose de la sorte et il semblait relativement sceptique. L’espace d’un instant, l’idée que le vieillard les ait menés vers une fausse piste lui traversa l’esprit. Toutefois, il ne tarda pas à chasser cette pensée fugace, se disant que cet homme ne semblait pas méchant et qu’il n’aurait rien eu à y gagner de toute façon. Quant aux explications du Dog, elles finirent de convaincre le kangourou qu’il faisait fausse route. Se rapprochant du passeur, le maudit déplia une feuille de papier et se mit alors le code secret à voix haute :
-« Ô cher navire, File, comme le zéphyr, À travers les éléments, Immuables comme le temps, Et apprends aux pilleurs Le prix de leurs erreurs. »
Quelque peu étonné, le jeune homme se gratta la tête avant de s’adresser au passeur :
-« Un poème comme code ? C’est un choix intéressant… Pendant qu’on y est, vous auriez pu ajouter une petite danse en tutu et une poignée de main secrète histoire d’être jusqu’au-boutistes sur la patte artistique. » -« On se passera de vos commentaires, » répondit le passeur, visiblement habitué à ce genre de futilités extravagantes.
Sur ces mots, il monterait sur l’embarcation et ferait vrombir le moteur avant d’inciter tout le monde à monter aussi rapidement que possible : il n’avait pas de temps à perdre. Au passage, il ne manquerait pas de faire remarquer à Erwin, Katia et Sidney que c’était le moment ou jamais pour laisser l’autre crétin derrière, selon ses propres mots.
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Mar 14 Mai - 21:17
Un kangourou à Toroa [11]
Ils purent prendre place dans l’embarcation grâce au code Massy, et tandis qu’ils s’asseyaient à l’intérieur du petit navire de circonstances, s’entassant presque dedans, ils pourraient observer le mouvement de l’hélice qui viendrait asperger le sol d’une boue qui n’aurait eu sa place nulle part. On sentait un vrombissement qui indiquait que le système de propulsion mécanique faisait fonctionner d’autres morceaux de l’habitacle, mais ni Sidney, ni Katia, ni Erwin ne le releva. L’important pour eux trois était d’arriver à bon port, et ce ne fut pas en sentant tanguer l’embarcation qu’ils furent rassurés. Alors qu’il s’avançait rapidement en direction du trou de boue, une partie du mur au-dessus de leur tête bougea pour laisser un peu plus d’espace à leurs têtes pour bouger. Le passage était plus grand, mais protégé. Finalement, Erwin aurait sûrement pu passer s’il s’était montré virulent… Enfin, bref.
Lorsqu’ils purent voir la grotte sur laquelle donnait le courant de boue, le quatuor aurait le plaisir d’observer un marché dans le marché, avec quelques artisans qui déployaient des trésors d’inventivité pour créer des marchandises hors du commun. Sidney ne tarda déjà pas à localiser le vendeur d’objets rares alors qu’ils n’avaient pas encore mis pied à terre.
- Je sais où je vais aller, dit-elle en se levant presque. - Attends, lâcha Erwin.
Et il la tira pour la ramener s’asseoir. Alors qu’ils arrivaient, l’hélice cessa de tourner et les derniers morceaux de boue partirent. Les commerçants au nombre de cinq avaient tous le regard braqué sur la nouvelle bande d’arrivant. Le marché était vide, et ils n’attendaient clairement personne avant un certain temps. L’un d’entre eux s’avança, le ventre bedonnant et une barbe de plusieurs semaines sur le visage. Il grogna en dévoilant quelques chicots jaunis.
- Vous faîtes quoi là ?
Mais Sidney était déjà partie, et ce fut Katia qui observa l’homme et s’avança vers lui. Son regard devint intéressé tandis qu’il semblait déjà évaluer le prix de cette demoiselle. Cette dernière faillit lui couper la tête sur le champ, mais son caractère froid et manipulateur reprit le dessus. Ses yeux étaient adoucis, et elle passa une main dans ses cheveux, un geste qu’elle ne faisait habituellement jamais.
- Je viens m’informer sur l’île, vous n’auriez pas des informations ?
Et elle partit à la pêche tandis qu’Erwin se tournait plutôt en direction de la princesse. Il l’accompagna en baillant, se baladant devant la première échoppe où se trouvaient des armes intéressantes, principalement faites d’une technologie relativement avancée.
Il n’en ferait pas d’état et se contenterait de poursuivre. La jeune femme était déjà arrivée, et elle pointait du doigt l’objet qui était présenté sur l’étal comme « Exposition seulement ». Elle avait déjà commencé à gueuler en disant que cet objet lui appartenait, mais de toute évidence elle était la seule convaincue par ce propos. L’homme commença presque à lui rire au nez, arborant lui aussi des chicots jaunes. Il était dénué de barbe, et c’était tant mieux : son crane à moitié chauve lui donnait l’air d’un gros benêt un peu simplet, il n’en avait pourtant pas moins le regard aiguisé en affaire.
Si Massy avait suivi, il pourrait sûrement prendre la parole en premier et donner son avis sur la question. A vrai dire, Erwin avait peu d’intérêt ici, et il savait que les éléments face auxquels ils se trouvaient n’étaient que peu intéressants. Il se contenterait de soupirer et de se dire qu’ils faisaient tout un foin d’un rien… Enfin bon, ça avait l’air important pour Sidney et il savait faire la part des choses. Une fois que tout cela serait terminé ils pourraient retourner chacun chez eux… Pour peu qu’ils aient tous un « chez eux ».
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Mer 17 Juil - 1:11
Un kangourou à toroa Le voyage sur le fleuve de boue se passa sans encombre, bien que le kangourou n’y fit pas trop attention. Sa tasse de thé, c’étaient les grandes étendues bleutées et mystérieuses, pas les caves salissantes à souhait qu’on traversait serrés comme des sardines. Le fait que le conducteur lui lance des regards en coin plutôt froids de temps en temps ne l’aidait pas vraiment à apprécier la traversée, d’ailleurs. De ce fait, lorsqu’ils arrivèrent sur la terre ferme, Massy ne put que s’en réjouir. Le problème, c’était qu’ils allaient sans doute devoir repasser par ce passage à la noix pour sortir de cet endroit… Tout d’un coup, il n’était plus aussi content d’être arrivé. Alors, un homme pas très net s’avança et leur demanda ce qu’ils venaient faire ici, ce à quoi la femme féline du groupe répondit vu que les autres étaient déjà partis. Le moins que l’on puisse dire, c’était que Sidney ne perdait pas de temps… Cette histoire devait vraiment lui tenir à cœur. Le maudit mit une main sur la bonne vieille griffe de panthère qu’il portait toujours au cou et se dit tout d’un coup qu’il comprenait peut-être ce que la princesse ressentait. C’était fou à quel point les humains pouvaient accorder de la valeur à des objets en apparence inutiles.
Soupirant, il entreprit de rejoindre les autres occupés un peu plus loin à débattre avec un marchand sans doute pas plus honnête que l’autre crétin. Mais avant cela, il ne manqua pas d’indiquer à grand renfort de gestes au sale type qui reluquait Katia qu’il aurait affaire à lui s’il l’importunait. Il aimait bien cette fille. Elle était mignonne et intelligente, tout à fait le genre de personne qu’il aimerait avoir dans son cercle très restreint d’amis. Quoi qu’il en soit, lorsqu’il retrouva le reste de la bande, il dut faire un effort monumental pour ne pas se frapper le front. Sidney n’était vraiment pas douée pour parler aux gens. Pour un peu, l’épéiste dirait presque qu’elle était pire que lui dans ce domaine. Ce n’était pas en criant qu’elle allait avoir gain de cause, et comme Erwin semblait s’en foutre un peu… C’était encore à lui de s’occuper de cette histoire. Une chance pour eux que le pirate soit paradoxalement assez bon en négociations. Indiquant au marchand qu’il souhaitait discuter à part, il lança un discret regard assassin à la fille de sang royal pour s'assurer qu'elle ne fasse pas de bêtises pendant son absence. Puis, il s'éloigna un peu avec son interlocuteur.
-« Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, » commença-t-il en arborant un air sûr de lui. « Je vous prierais de nous céder votre couronne, c’est pour votre bien que je dis ça. Vous voyez cette gamine insupportable, là ? Je sais qu’elle n’en a pas l’air comme ça, mais elle est très dangereuse. Enfin, il serait plus exact de dire que c’est son père, mon employeur, qui l’est. » -« Et qui est-ce donc ? » S’enquit l’homme à l'hygiène de vie discutable, sa curiosité piquée à vif. -« Je ne peux pas vous le dire, c’est une personnalité qui préfère garder son anonymat, » prétexta le garçon. « Il a pris plusieurs mesures pour rester dans l’ombre, et je suis tenu au secret si j’ai envie de rester en vie. Sachez juste qu’il s’agit d’un homme très puissant dans le monde de l’underground et qu’il apprécie énormément sa fille. Il lui passe tous ses caprices, d’où son caractère de cochon, et croyez-moi lorsque je vous dis qu’elle sait en abuser… »
-« C’est très intéressant tout ça, mais je ne vois toujours pas pourquoi je devrais vous donner un de mes biens les plus rares et précieux. D’ailleurs, pourquoi est-ce vous me dites tout ça ? » -« Je vous mets simplement en garde pour éviter des conséquences fâcheuses, c’est tout, » répondit instantanément le musicien. « Vous voyez, la dernière fois que cette gamine n’a pas eu ce qu’elle voulait, elle a demandé à mon patron d’engager des gens peu recommandables pour disposer d’eux. Ce n’était pas très joli à voir, et j’aurais horreur d’assister encore une fois à une telle scène. » -« Oh, voyez-vous ça ? » Fit son interlocuteur en haussant un sourcil amusé. « Vous parlez beaucoup, mais vous ne m’avez toujours pas exposé la moindre preuve de ce que vous affirmez. » -« Vous voulez une preuve ? Vous en avez une juste sous les yeux, pourtant. Ne me dites pas que vous n’avez pas reconnu le garçon à côté de la princesse… »
Intrigué, le marchand jeta un rapide coup d’œil sur le principal intéressé et s’efforça d’analyser en détail ses traits. Finalement, après une ou deux minutes de réflexion, la réponse lui vint comme le nez au milieu de la figure et il s’empressa de poser plus de questions au jeune homme dont les paroles devenaient tout d’un coup moins difficiles à avaler :
-« Erwin Dog ? Que fait quelqu’un comme lui ici ? » -« Précisément, » acquiesça le zoan en se retenant de sourire. « Le boss lui a versé une généreuse somme pour qu’il escorte la chair de sa chair dans ces bas-fonds. Assez d’argent pour corrompre et détourner de sa tâche l’un des révolutionnaires les plus célèbres et vertueux… Je vous laisse imaginer combien de zéros il faut pour réaliser un tel exploit. Effrayant, n’est-ce pas ? Inutile de dire que vous feriez mieux d’éviter d’énerver un homme comme ça. » -« Je vois… Donc vous me conseillez de vous vendre cette couronne ? » -« Je vous conseillerais plutôt de nous l’offrir gracieusement, » rectifia le marsupial. -« Ne vous moquez pas de moi ! » S’indigna la personne aux dents pourries. « Savez-vous au moins combien cet artefact m’a coûté ? Ce n’est pas pour rien que je le garde comme trophée ! » -« Je vous comprends, » lui avoua le forban. « Cependant, il ne s’agissait que d’une simple proposition, un conseil d’ami si vous préférez. Cela fait quelques années que je travaille pour le patron, et j’ai remarqué qu’il avait tendance à rendre la pareille à ceux qui lui rendent service. Quant à la princesse, disons que c’est une passionnée d’objets de ce genre et que ça fait un moment qu'elle cherche cette couronne en particulier. Imaginez le genre de faveurs que quelqu’un comme mon employeur pourrait vous accorder si vous faisiez plaisir à sa fille chérie. Enfin, c’est vous qui voyez bien entendu. Comme je viens de vous le dire, l’argent n’est nullement un problème pour nous. Veillez toutefois à ne pas viser trop haut d’entrée de jeu, la gamine risquerait de mal le prendre et vous n’avez vraiment pas envie de la mettre en rogne. Croyez-moi, je le sais d’expérience… »
Massy agrémenta cette dernière phrase d’un exemple plus concret pour que le vendeur réalise pleinement ce qu’il entendait par-là. Ainsi, il souleva discrètement son pull, juste assez pour montrer une cicatrice en spirale à son interlocuteur, de quoi lui faire peur en somme. Cela ne marcha pas aussi bien qu’escompté, mais l’homme semblait quand même très partagé lorsqu’ils revinrent vers Erwin et Sidney. Il regarda longuement la couronne, puis lança un regard hésitant vers Erwin avant de finalement prendre une décision. D’une voix peu assurée, il dit à l’attention de Sidney :
-« Vous pouvez prendre la couronne… » -« Vous faites le bon choix, » acquiesça directement l’Umbra. « Maintenant, donnez-moi votre numéro pour qu’on puisse vous contacter à l’avenir. »
Une fois ces formalités passées, le kangourou inciterait les autres à s’en aller le plus vite possible au cas où le vendeur changerait d’avis. Si ses compagnons de voyage lui posaient des questions sur son entrevue avec l’homme véreux, il ne manquerait pas de changer de sujet en leur indiquant discrètement qu’ils en parleraient en lieu sûr. Ce ne serait qu’une fois sur la terre ferme et assez loin de l’embarcation à hélices qu’il accepterait d’aborder cette fameuse conversation. Alors, le maudit se débarrasserait du numéro du vendeur et leur expliquerait ce qu’il avait bien pu lui dire pour le convaincre de leur céder gratuitement un objet pareil. Quant à la suite de cette histoire ? Le maudit allait sans doute retourner au bar secret pour faire quelques parties, et une fois qu’il serait épuisé, il retournerait au bateau pour quitter cette île. En tout cas, son séjour à Toroa fut bien plus riche en rebondissements qu’il ne l’aurait cru. Pour le coup, il se sentait aussi un peu penaud d'avoir cru se trouver dans un rêve tout ce temps. Le hasard faisait vraiment bien les choses, tout de même.
-« Bon, je crois que c’est ici que nos chemins se séparent, » sourirait-il aux autres. « Mais avant ça, j’ai deux trois choses à vous dire. Sidney, essaye de travailler ta façon de parler aux gens, surtout si tu continues de trainer dans ce genre de coins. Erwin, continue d'étendre tes connaissances aux échecs. Ça te sera peut-être utile un jour, qui sait ? Oh, et Katia… Continue d’être aussi cool ! Si jamais vous voulez discuter ou si vous avez besoin d’un coup de main un jour, voilà mon numéro. Allez, à la revoyure ! »
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Lun 29 Juil - 9:52
Un kangourou à Toroa [12]
Massy avait récupéré la couronne pour le compte de Sidney. Qu’importe son stratagème, il avait été payant. Katia, elle aussi, revint avec le sourire aux lèvres tandis que son investigation semblait s’être bien passée, et avoir porté ses fruits à merveille. La jeune femme prit le bien, le regard pétillant et satisfait. Elle avait certes eu recours à des criminels mais ce trésor était à nouveau celui de sa famille à présent, et cela valait toute la corruption du monde. Un sourire discret sur les lèvres, elle remercia infiniment le pirate en face d’elle, s’inclinant plusieurs fois avec les larmes aux yeux. Ses recommandations ne tomberaient pas dans l’oreille d’une sourde en tout cas.
- Merci, fit le rouquin. Et toi, prends soin de toi ! - Je suis sûre qu’on pourra se revoir, à l’occasion, lâcha Katia avec un sourire énigmatique.
Car elle avait bien sûr analysé l’Umbra tout au long de leurs aventures. C’était donc en connaissances de causes qu’elle lâchait cette phrase, ultimement voilée d’une énigmatique enveloppe. Son sourire aux lèvres, Erwin reprendrait donc la route en périphérie de Toroa, une fois seul avec Katia. La jeune femme avancerait d’un pas léger, contente de cette nuit qu’ils venaient de passer. Le soleil menaçait de bientôt se lever, et son regard porté vers le ciel serait déjà la plus belle récompense qu’on pourrait lui donner.
- Tu te rends compte, Erwin, que le monde est incapable de se relever de ce qu’il s’est déroulé il y a de cela huit siècles. Nous sommes coincés dans un cycle sans fin de guerres et de dominations… Et nous y participons, nous, les révolutionnaires.
Elle s’était assise sur le toit d’une des bases de l’île. Un angle mort dans la surveillance qu’elle avait repéré quelques heures plus tôt et où ils pourraient observer le lever du soleil tant que personne ne lèverait la tête. L’objectif était bien louable, et manquait sûrement d’actes de revendication. Il aurait fallu un homme comme le fameux « Dynamiteur » pour arriver à quelque chose de vindicatif ici… Enfin, Erwin aurait-il pu détruire la base d’un seul coup de dagues ? C’était fort peu probable, il aurait dû s’y reprendre à plusieurs fois… Et là encore, Aston serait venu l’arrêter. L’esprit de la jeune femme tourbillonnait.
- Nous sommes là pour empêcher que d’autres ne perdent leur liberté… - Et nous leur offrons la nôtre.
La jeune fille fermait les yeux avec une certaine sagesse. C’était rare les enfants de cet âge qui parlaient de cette façon. Elle avait un grand vocabulaire, et ses mimiques enfantines avaient presque toutes disparu. Le rouquin la regardait avec une sorte d’admiration, et il lui caressa la tête avec une sorte de fierté. Elle se laissa faire tandis qu’un sourire apparaissait le long de ses lèvres. Elle était contente, d’un petit bonheur plaisant.
Le silence gagna leur conversation. Tandis qu’ils observaient le soleil se lever, le bruit de certains marines arriva dans leur dos, les désignant avec affolement. Ils allaient contacter la base, et lis seraient certainement en train de répandre le bruit de la présence d’Erwin Dog à Toroa. Ce dernier disparaîtrait avec sa sœur , comme s’ils n’étaient jamais venus, comme s’ils avaient parcouru la ville dans un rêve.