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Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Dim 07 Oct 2018, 10:44 am Brume Dans les profondeurs océaniques de GrandLine, une baleine-île avançait à un rythme régulier vers la voie 5 de l’étendue maritime. Fixée sur son cap, elle se dirigeait vers ce sentier marin totalement privatisé depuis quelques mois par les membres de l’inquisition. Le courant révolutionnaire avait réussi à mettre la main sur une voie entière, quelque chose de relativement compliqué mais qui avait pu sembler bien plus simple grâce à la malédiction du chef de fil de l’organisation. Il était simple de conquérir mais il fallait pouvoir conserver ses positions par la suite, un exercice largement facilité lorsque l’on pouvait se déplacer instantanément sur des distances titanesques. Quoiqu’il en soit, bien au chaud dans le ventre du cétacé gigantesque, plusieurs des membres dudit groupe révolutionnaire s’affairaient alors que la supérieure de tout ce beau monde n’était pas encore réveillée. L’heure était plus que tardive, pourtant le scorpion de la révolution dormait encore, largement fatiguée par les événements de la veille : des événements tristes et malheureux pour plus d’une personne. Depuis, Kim, la chargé d’information et de communication de l’escouade de la Toupex, ainsi que cheffe de la révolution de l’ombre sur les mers bleues, avait multiplié les contacts avec les forces inquisitoriales, à commencer par Camille Zem qui allait être chargée de nettoyer le merdier sans nom qui régnait sur la petite île où la Toupex venait de passer. Moins tournée vers l’extérieur, et bien plus concentrée sur sa supérieure et grande amie, Sayara Nokano était au petit soin aussi bien pour la grande verte que pour la petite Nana qui ne sortait toujours pas de son cocon végétal. Sayara jurait que celui-ci avait grandit dans la nuit mais n’arrivait toujours pas à obtenir la moindre réponse de la femme-fleur. Elle se concentrait donc sur la Zoan qui dormait d’un sommeil bien agité. Sueur froide sur les tempes, mouvements de gêne perceptibles, grande activité oculaire et grognements caractéristiques des cauchemars, la pauvre semblait revivre les événements de l’île sans qu’aucun de ses amis ne comprenne encore la raison de sa transformation. En attendant, l’explosive Nokano attendait au chevet de la verte, calmement, pressant sa main dans celle de sa protectrice. Soudain, un bruit de pas la sortit de sa demi-torpeur et Ken Shuri, membre de l’inquisition et sauveur de la situation la veille apparut dans l’encadrement de l’entrée de la chambre. On devrait lui remettre les menottes en granit, au moins une. Si elle venait à se transformer ici, ça serait une catastrophe, tu le sais aussi bien que moi Sayara. Androphobe depuis sa plus tendre enfance, la belle avait toujours des difficultés à parler en présence d’un représentant du sexe masculin si elle ne le connaissait pas très bien. S’agissant du Shuri, elle avait eu l’occasion de le voir à quelques reprises mais leur confiance n’était pas encore totale. Elle dut se faire violence pour lui répondre, bien qu’elle lui soit redevable et reconnaissante pour son intervention de la journée précédente. Ne t’inquiètes pas, je la connais. Il s’est passé quelque chose, sinon elle n’aurait pas perdu le contrôle comme ça. Je sais bien que les Zoans peuvent vriller, tu nous l’as expliqué hier soir mais… Nan il y a eu quelque chose. La mine du Shuri se fit alors plus douce. Il pensait toujours que laisser la soeur du patron dans cet état sans prendre de précaution était une erreur mais sa comparse avait raison : la transformation répondait à un déclencheur, il ne restait plus qu’à espérer que celui-ci ne refasse pas surface. Néanmoins, l’ancien prisonnier d’Impel Down voulut éclaircir un point à venir. Sayara, quand nous lui… parlerons. Il faudra lui demander de porter les menottes. Tu en es bien consciente ? Pour seul réponse, Ken Shuri vit la tête de son alliée oscillé de haut en bas. Ils ne savaient ni l’un ni l’autre si Kanäe dormait totalement, si elle ne pouvait les entendre. Plus encore, ils ignoraient comment elle allait réagir lorsqu’ils lui relateraient les faits de la veille, pendant le temps de son… inconscience. Les menottes seront effectivement une obligation… Au moins pour le temps de la nouvelle. Après… Elle aura besoin de soutien. Kim venait de les rejoindre et envisageait déjà l’après, sans pour autant savoir que « l’après » serait bien plus compliqué qu’une simple nouvelle annoncée à la maudite, qu’une autre personne serait affectée au plus haut point. Après tout, aucun d'entre eux ne savait quel avait été le déclencheur de cette apocalypse. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
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| Dim 07 Oct 2018, 11:24 am Brume Dans le salon, Ken et Kim géraient les dernières choses en duo, de quoi remettre sur pied les bâtiments mis à mal par la verte sur la petite île quittée récemment. Il s’agirait d’un coup financier d’importance mais les commerces financés par la traitresse ne tarderaient plus à rapporter des profits, elle pourrait donc s’acquitter des sommes dues sans trop de difficultés. Le problème c’est que la marine le sait, m’étonnerait qu’ils n’arrivent pas à faire le lien entre un scorpion géant et Kanäe, surtout si une des mouettes l’a vu sur l’île avant sa transformation. Disons qu’avec nos primes, on passe forcément inaperçus. Ken avait parfaitement raison, la marine avait été prévenue à de multiples reprises de l’apparition d’un animal géant et, plus précisément, ils avait été prévenus par une agente d’élite de leur fidèle Cipher Pol 6 que la révolutionnaire primée, Kanäe Toupex avait éveillé son fruit du démon. Dans de telles circonstances, les liens entre l’animal destructeur et la traitresse ne faisaient pas le moindre doute, mais il s’agissait là d’une information que les inquisiteurs n’avaient pas. Pour eux, Lidy n’était qu’une jeune civile sympathique et inquiète pour une amie, elle n’était pas la représentante de l’agence d’enquête interne. Enfin, pour l’heure, une éventuelle augmentation de la prime de Kanäe n’était le problème, après tout, elle avait vocation à grimper à l’avenir. Ils reprirent donc leur travail et terminèrent de régler les dernières problématiques. ***
D’un profond sommeil teinté de cauchemars horribles, les yeux de la maudite eurent du mal à s’ouvrir et encore davantage à se réhabituer à la lumière extérieure. Un temps, court, elle ne vit que des formes plus ou mois nette et des couleurs plus ou moins ternes. Dans ce premier temps, elle eut les images de ses cauchemars qui lui revinrent. Elle était dans le ciel, largement au dessus d’une scène étrange où elle voyait l’enfer se déchainer sur un territoire qu’elle avait arpenté récemment. Le pire, le plus douloureux, avait été la vision de son ancien mentor, Bartholomew Jonas, malmené par une entité inconnue, invisible qui l’avait finalement poussé à rendre son dernier souffle… Enfin, ce n’était qu’un rêve, une vision, comme celle qu’elle avait pu avoir à Impel Down, comme les mauvais rêves qu’elle avait pu faire après avoir revu l’Archer. Enfin, une voix bien connue la sortit de sa tristesse et de son état de stase légèrement compliqué. Kana ? T’es réveillée ? Face à ces quelques mots, l’ex-mouette ne put s’empêcher de sourire au fur et à mesure que le visage de sa chère Sayara devenait de plus en plus net. Elle se demandait ce qu’il s’était passé, ne se rappelait plus de la fin de leur aventure mais ne voulait pas le savoir, pas pour le moment. Pour l’heure, elle se complaisait à retrouver son amie, comme si elle l’avait perdu l’espace d’un instant comme si le cocon de solitude dans lequel elle s’était trouvée la veille avait été réel. Tu vois bien. Alors, quoi de neuf ? Ce fut seulement alors que la mine de la seconde primée de l’équipe se fit plus froide, plus terne. Viens, Kim et Ken nous attendent au salon, il doit te parler. Kanäe ne put retenir une certaine surprise, et pour cause : il y avait un invité inattendu. Ken ? Ken Shuri ? Qu’est ce qu’il fait ici ? Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
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| Lun 08 Oct 2018, 9:22 pm Brume Kanäe et Sayara avaient quitté la chambre de la cheffe avec une légère inquiétude de cette dernière aussi bien pour Nana qui ne sortait pas de son cocon végétale que pour la nouvelle qu’elle venait d’apprendre : la présence inexpliquée de Ken Shuri. En arrivant en bas, la verte avait gratifié son acolyte d’un accolade amicale et d’une bise du même acabit. Elle s’assit alors dans un fauteuil avant d’être prise d’une sorte de vertige. Sur le coup, elle ne comprit pas ce qui pouvait bien lui arriver, son haki de l’observation n’avait pas cet effet là alors que cela pouvait-il être. Quelques images lui revinrent en tête : le visage de Lidy, la civile sympathique, la prise de bec avec les forces de l’Arsenal, rien de très précis au fond. Elle se concentra donc du mieux possible et reprit une certaine contenance en demandant finalement au Shuri la raison de sa présence ici. Pour première réponse, elle eut droit à un regard complexe, teinté de peine, d’inquiétude et de méfiance. L’homme se leva alors et se planta devant Kanäe en lui tendant une paire de menotte en granit marin. Mets ça, s’il te plait, nous devons te parler, je dois prendre mes précautions. Ne m’en veux pas. Sur le coup, Kanäe ne comprit pas, s’apprêtant à demander des explications et à refuser la proposition, elle fut coupé par Kim qui vint se planter aux côtés du puissant combattant de l’inquisition. Kana, tu peux lui faire confiance, s’il te plait, passe ces menottes. Devant toute cette incompréhension, les yeux de la maudite se posèrent finalement sur les bracelets que lui proposaient son allié, quelques nouvelles images lui revenant en tête, quelque chose n’allait pas, quelque chose qu’elle avait fait ? Inconsciemment, ou à peine consciente, elle tendit l’un de ses poignets à l’inquisiteur qui lui passa l’un des bracelets, autour du poignet gauche. Je te remercie. Il repartit s’asseoir sur le fauteuil en face de la verte et prit une mine plus grave, plus profonde. Il semblait chercher ses mots, ne pas savoir comment aborder le sujet qu’il allait engager sans blesser, froisser ou même terrifier la soeur du patron et surtout, son amie depuis peu. Il tournait sa langue dans sa bouche, bien plus de sept fois et fut rapidement pris de court par Kim, de nouveau. Kana, quels sont tes souvenirs de la journée d’hier ? Tu te rappelles de Lidy, notre petite civile blessée ? Et après ? La Toupex se mit à regarder son alliée, amie et subordonnée avec une mine emplie d’incompréhension et de doute. Evidemment qu’elle se rappelait de la petite Lidy, cette civile sympathique qui avait perdu son amie. Elles avaient même fait le chemin ensemble jusqu’à … l’entrepôt ! Je… Une larme unique perla sur la joue gauche de la Zoan, une image plus précise lui était revenue, le visage d’un homme. Pourtant, autour de tout cela, une brume totale persistait. Elle voyait l’image de l’homme aux cheveux longs et bruns, elle le voyait devant elle, se battre avec elle et rien de plus. Bien qu’elle ne puisse être un nom, une identité ou une destination sur ce visage, elle ressentait une peine infinie, palpable. Sayara réagit au quart de tour et quitta le canapé qu’elle partageait alors avec Kim pour rejoindre l’accoudoir du fauteuil de la traitresse et la prendre dans ses bras sous l’oeil perdu de cette dernière. Ken rompit le silence dans l’instant. Sayara et Kim ont pu me conter une partie des événements, elles t’ont suivi jusqu’à cet entrepôt en ville. Kim a suivi la civile qui vous accompagnait, Sayara t’a aidé contre les envoyés du père d’Erwin. Tu affrontais un homme, brun, aux cheveux longs et elle une femme à la chevelure rose. Apparemment, des chasseurs de prime sont arrivés et quelque chose s’est passé. Apparemment, il y a eu un dernier invité mais dans le feu de l’action, Saya n’a rien entendu, elle n’a pas suivi. Qui était-ce ? Pourquoi était-il là ? Des images, des bribes de souvenir revenaient encore et toujours. Le messager, son escargophone dans la main, son doigt pointé, son sourire absent : il y avait toutes ces choses qu’elle ne pouvait pas comprendre, seulement interpréter. Le sillon de sa larme unique était encore solitaire, rien ne venait de plus. Juste les images des différents intervenants, puis une voix. Un homme est venu, un messager. Il avait un denden, Arsenal était au bout du fil… Elle l’appelait « Arsenal » sans cesse, elle n’utilisait plus l’expression « le père d’Erwin » alors que, d’habitude, elle l’utilisait ou alternait à tout le moins. Quelque chose avait changé mais quoi. De son côté, Ken commençait à mettre les pièces du puzzle en place, il commençait à voir quel avait été le déclencheur. Que voulait-il Kana ? Que voulait le père d’Erwin ? Père d’Erwin…Les images et les sont revinrent en une seule décharge violente, une seconde larme perla, sur la joue gauche cette fois-ci, son regard baissa et la maudite finit par bégayer, elle se souvenait des mots du messager. En elle, quelque chose cherchait à sortir, elle tambourinait au seuil des barrières mentales de la verte, elles auraient probablement cédé si les menottes en granit marin ne l’en empêchaient pas. Je l’ai tué… Putain… Je l’ai tué… Sur le coup, chacun des membres présents pensa à Bart Jonas, l’ancien mentor de la verte qu’elle avait massacré sous l’empire de sa forme Zoan, mais ils déchantèrent bien vite. Le messager l’a désigné, Arsenal a avoué, l’homme qu’il avait envoyé, l’homme que j’ai tué, que j’ai coupé en deux, c’était le père biologique d’Erwin. Je l’ai tué… J’ai tué le père de mon petit frère. Elle ne fondit pas en larme, aucune autre goutte de tristesse ne coula alors que la mine de tous les autres personnes présentes avait changé. Ken écarquilla les yeux et vint à enserrer son crâne avec ses mains… Merde, il s’agissait là d’un problème majeur, d’une réelle difficulté qui pourrait briser le Dog au-delà de la culpabilité de sa grande soeur. Sayara ne pensa pas à elle, elle ne pensa pas à l’orphelin mais bel et bien à son amie qui souffrait atrocement. Sur son canapé, choquée, Kim s’exprima. Elle était la plus terre à terre, la plus cartésienne, la plus logique. Arrêtez vos conneries, il a dit ça pour te faire vriller, il a menti. Kana ressaisi… Kanäe avait relevé la tête et avait jeté un regard noir à sa camarade, un regard accompagné d’une explication simple, lapidaire et claire. Kim, tu le connais pas, parle pas de choses que tu ne connais pas. Ce batard a toujours dix coups d’avance sur nous bordel. Il m’a eu, il l’a eu et j’ai buté le père de mon petit frère bordel ! Tu comprends ça ? Je l’ai coupé en deux ! En deux ! D’un coup de pince ! Tu m’expliques comment je vais lui expliquer ça ? Tu m’expliques comment je vais vivre normalement en sachant ça ? Kim comprit que la colère, la tristesse et l’impuissance parlait, elle se rassit dans son siège, la mine terne et attristée par de telles révélations. Un silence gêné s’installa et Ken y coupa court. Kana, cette révélation a été un choc pour toi quand tu l’as su. Ton corps, ton esprit, rien ne l’a supporté, ta malédiction non plus, elle a réagit directement et violemment. Tu as compris ? Ton fruit du démon s’est éveillé là-bas, tu es devenue un scorpion géant et tu as fait du dégâts, beaucoup de dégâts. Je te rassure tout de suite, aucun civil n’est mort. Tu as fauché des chasseurs de prime, des gouvernementaux et des hors-la-loi probablement. Mais … Il y a un souci, tu étais hors d’état, totalement prise sous la force de ton Zoan… Tu t’en es pris .. Quelque chose compressa la glotte de Kanäe qui adressa un regard humide, plein de larme et de détresse, les images de sa transe étaient revenues et c’est elle qui termina la phrase… Bart… Non… J’ai tué Bart. Les larmes dégringolèrent le long du visage de la belle en un flot ininterrompu. Ken et Kim se levèrent et vinrent aux côtés des deux autres femmes. Le Shuri n’avait pas l’habitude de telles démonstrations de sentiments mais les filles lui avaient tout dit, ce gradé était un second père pour la traitresse. Ils restèrent ainsi, en silence, de très longues minutes. En une journée, elle avait pris la vie de son père adoptif et du père biologique d’un être de première importance à ses yeux : une journée noire. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
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| Lun 08 Oct 2018, 11:10 pm Brume La coup avait été titanesque et les minutes s’étaient transformées en heure. Ken était parti le premier, suivi quelques dizaines de minutes plus tard par Kim qui ne pouvait et ne voulait exprimer sa peine devant la pauvre Kanäe. Elle s’était sentie proche de Ken lors de leur passage dans le jeu du maudit du jeu de tir quelques semaines plus tôt et alla le rejoindre pour avoir un contact humain, une présence sur laquelle elle pouvait s’épancher plus facilement. Le Shuri l’accueillit comme l’allié qu’il était. Elle voyait en lui un homme, il voyait en elle une alliée pour la réussite à venir de sa mission mais pour l’heure, cela convenait parfaitement à la leader de la révolution de l’ombre. Dans le salon, Sayara était resté avec Kanäe jusqu’au bout, elles avaient parlé de tout, de l’enfance, de Bart, de Guillermo et de toutes les choses qui se passeraient prochainement. Kanäe sanglotait régulièrement en pensant au rouquin, Sayara la rassurait, lui disait qu’il comprendrait, qu’il lui faudrait peut-être un peu de temps mais que les choses s’arrangeraient. Au final, après près de deux ou trois heures, au milieu de la nuit, la Toupex avait souhaité rejoindre sa chambre. La rousse l’y avait accompagné et était restée quelques instants, simplement le temps de lui transmettre scellée par une envelopper sur laquelle était écrit : « A ma petite fleur ». Kanäe en avait reconnu l’écriture et, avant tout, le surnom. Elle versa une nouvelle larme unique en voyant cela et demanda à Sayara de la laisser seule. Une fois la chose faite, Kanäe Toupex, lieutenante révolutionnaire primée à 185.000.000 de Berrys retrouva la position de l’animal blessé et se blottit dans ses draps, la lettre posée sur sa couette, l’oeil humide et le mental brisé avant même de l’avoir ouverte. Elle la regardait, fixement, la bouche et le nez occultés par son épaisse couette. Je suis désole Bart…
Elle eut alors le courage de saisir l’enveloppe presque immaculée et d’arracher la partie occultante pour libérer l’expression des pensées de son ex-mentor. « Ma petite fleur,
Si tu lis ça c’est que je n’ai pu te parler, probablement que j’ai passé l’arme à gauche. Si tu savais, ma petite fleur, à quel point tu me manques, à quel point tu nous manques. Tu as choisi une autre voie, celle de la révolution, celle du petit rouquin mais si tu savais à quel point je m’en fous. Je te considère comme une fille depuis des années et cela ne changera jamais. Elisabeth et Tsuki t’ont toujours perçu comme une fille, une soeur. Je suis certain qu’elles espèrent te revoir plus que tout. Elles apprendront ma mort si c’est le cas, et j’aimerais que tu leur rendes visite, que tu leur expliques comment je suis parti, que je suis mort pour te protéger car si j’ai rejoint l’autre monde, je suis certain de l’avoir fait pour une bonne raison. Tu me connais, je suis une vraie teigne, personne ne me fauchera pour autre chose que défendre ma femme ou mes filles.
Kanäe, ma petite fleur, je n’ai jamais pu te le dire depuis ta trahison, mais je suis incroyablement fier de toi, de celle que tu es devenue. Tes parents ne sont plus de ce monde mais s’ils étaient là, ils seraient au moins aussi fiers que moi, que nous.
Tu es ma fille, ma petite fleur, aujourd’hui et à jamais.
Nous t’aimons, je t’aime.
Bart » Cette lettre courte et simple, Kanäe la relut environ une dizaines de fois avec toujours autant d’émotions qu’au moment de la première lecture. Ces mots, il les avait prononcé un grand nombre fois en réalité mais ils n’avaient eu autant de sens. Bartholomew Jonas était mort en grand homme, pour protéger sa fille. Une fille aujourd’hui endeuillée, triste et perdue. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
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| Mar 09 Oct 2018, 9:54 am Brume Les pleurs avaient cessé depuis quelques minutes mais Kanäe n’était pas sortie de son grand lit qu’elle considérait maintenant comme son ultime forteresse de solitude. Allongée en position foetale, la guerrière Zoan n’existait plus pour l’heure, remplacée par une jeune femme fragile mis à mal par la puissance de sentiments qu’elle ne pouvait contrôler. Depuis le début de son isolement, elle avait bien pensé à Bart et à Guillermo, le père biologique du Dog mais, plus encore, c’était l’image de l’Arsenal qui revenait le plus souvent en sa mémoire. Ce salopard n’avait pas dix mais au moins cent coups d’avance sur elle, sur tous les membres de l’inquisition. Qu’il s’agisse d’elle, de Katia la stratège ou d’Erwin, l’handicapé savait toujours les amener là où il le souhaitait, il manipulait les pions pour les pousser à l’impardonnable. Partant de cette reflexion, elle se demanda comme cet homme qu’elle avait coupé en deux avait pu aller si loin, pourquoi avait-il ouvert les hostilités contre elle alors qu’il ne pouvait ignorer le lien qui liait la verte et le roux. Pourquoi ? Pourquoi m’avoir poussé à … Comment allait-elle lui annoncer ? A lui, à ce petit dont elle séchait les larmes d’enfant bien des années auparavant, comment pourrait-elle le regarder et lui dire que, non seulement elle avait tué son véritable père mais que, pire encore, elle lui avait offert une mort des plus atroces. Il avait été compressé jusqu’à la rupture entre sa pince elle-même renforcée de son haki de l’armement le plus puissant. Il avait essayé de résister en opposant son propre blindage, trop faible pour résister à la force de celle qui avait finalement été son bourreau. En y repensant plus précisément, les souvenirs les plus obscurs lui revinrent, comme depuis son réveil, les yeux du scorpion géant, les siens, lui avaient renvoyé toutes les informations. Elle voyait le camp de bataille, à la première personne, d’une hauteur bien plus grande que celle qu’elle avait sur les choses à l’accoutumé. Elle avait vu Bart combattre avec efficacité mais succomber finalement à la force sur scorpion. Son Zoan, elle ne pouvait le blâmer, il était une partie d’elle, une partie dangereuse et puissante certes, mais si elle l’avait contrôlé, si elle n’avait pas été manipulée par l’Arsenal, jamais ces choses ne se seraient produites. Elle prit alors une résolution, morbide, violente et ferme. La prochaine victime du scorpion, ça sera toi, Arsenal. Lorsqu’elle parlait de scorpion, elle ne parlait pas d’elle à la troisième personne, évidemment, mais bel et bien de la bête qu’elle était devenue la veille. La résolution résonna dans sa tête et balaya la peine pour quelques instants mais rapidement, les images les plus sombres lui revinrent, toujours les mêmes : Bart, Guillermo… Inlassablement. Elle crut se perdre dans sa peine, une fois de plus, mais, soudainement, un bruit de craquement se fit entendre, des brisures qui avaient pour origine le cocon de Nana placé au sol dans un coin de la pièce. Posant alors le regard dessus et s’y intéressant vraiment, la maudite remarqua que celui-ci avait grandi. Les fibres végétales étaient étirées comme si quelque chose forçait à l’intérieur. Alors, ce fut un pied qui émergea en réussissant à briser la couverte de lianes solides, un pied anormalement grand si l’on considérait la taille habituelle de Nana. Ayant l’apparence d’un enfant de quatre ans environ, elle n’avait de pied de taille adulte, pourtant, les événements trouvèrent rapidement une explication. Le pied n’était qu’un début, et bientôt le cocon s’éventra sous la poussée de pétales massifs qui s’écartèrent lentement pour dévoiler une inconnue. La jeune femme se redressa et s’étira de tout son long pour réveiller ses membres endoloris par son sommeil de plusieurs jours dans un espace trop confiné pour elle. Mesurant un peu moins d’un mètre soixante, elle étai un peu plus petite que la Toupex mais sans nul doute une adulte. Sur sa tête, les cheveux étaient inexistants, des pétales de toutes les couleurs ayant pris la place de la masse capillaire habituelle, les appendices végétaux se mouvant dans un ballet élégant. Néanmoins, si les pétales happèrent l’attention de Kanäe dans les premières secondes, ce furent les yeux de l’arrivante qui emportèrent sa conviction. Tu es magnifique, petite soeur… Elle l’avait reconnu, évidemment, comme une mère reconnaissait son enfant au milieu d’une foule de premier né. La femme-fleur avait « poussé » tout simplement, une suite logique pour une plante encore à son stade de bulbe. L’une comme l’autre aurait pu ajouter quelque chose, expliquer ou demander des explications. Pourtant, ce ne fut pas le cas, Nana s’avança lentement et pénétra dans le lit de sa grande soeur pour venir se blottir contre elle, comme lorsqu’elle avait sa forme d’enfant. Elles restèrent ainsi, en silence, longtemps. Nana avait le don incroyable de toujours parvenir à calmer Kanäe, à l’apaiser. Bulle continuait son avancé sur les eaux de GrandLine, à son rythme parfaitement régulier, tranquille. Elle était la constance dans cette journée si… particulière. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
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