|
|
| |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Mer 24 Oct - 15:42 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [1] L’errance. Erwin avait connu ce sentiment longtemps, alors qu’il se croyait en aventure, il n’était qu’en train d’expier les pêchers de son père. Comment vivre aujourd’hui alors que l’errance était terminée, et qu’il n’était plus qu’un homme dont le véritable géniteur avait été assassiné sans qu’il n’ait l’occasion de le connaître. Il avait perdu une de ses raisons d’être bon, et en avait gagné une nouvelle en la personne d’Octave. Son demi-frère avait été une source de réconfort ces derniers jours : il avait dévoilé son existence à Katia et à Hope, les mettant dans une confidence qui pourrait causer sa mort. A part eux, seuls Ken Shuri et Kanaë étaient au courant. L’errance semblait se terminer doucement, quand le rouquin compris qu’il pouvait enfin la quitter.
- J’arrive sur Shabaody et c’est comme ça qu’on me dit bonjour, fit-il en levant ses mains sur sa tête.
Des marines avaient aperçu le rouquin au loin et s’étaient précipité vers lui et les personnes avec qui il se trouvait. C’était dans leur nature ou bien ils le faisaient exprès ? En réalité, ils n’étaient peut-être pas au courant, mais leurs tremblements faisaient en sorte qu’il sache que leur puissance était largement inférieure à la sienne. L’un d’entre eux déglutit et, la main sur la gâchette, eut un tir trop prompt. La balle atterrit dans la main d’Erwin qui haussa les épaules avant de la laisser tomber au sol. Il avait recouvert la paume de sa main de Haki de l’Armement, essayant de réduire une plaque à l’impact pour économiser sa puissance, mais il n’était pas encore dans une maîtrise parfaite.
- Nous ne sommes pas là pour vous emmerder. Alors… On va dire qu’on se balade comme on veut ? Dîtes à vos supérieurs qu’on est sur l’île, si vous voulez. Moi, je n’ai pas la tête aux emmerdes aujourd’hui.
Le Shuri haussa un sourcil. Ils étaient assez nombreux à être venus sur Shabaody aujourd’hui. Il y avait Ken, mais aussi Kanaë et trois autres membres de l’Inquisition. Gnoméo était là par curiosité, Katia par besoin et Pita en raison d’une envie de sortir subite. Avant de partir, il avait demandé qui voulait l’accompagner, et ceux qui étaient disponibles s’étaient spontanément proposés. Bien sûr, il aurait pu transporter plus de monde, mais Fay et Hope étaient en charge des préparatifs du mariage, qui ne saurait tarder à venir, et Cid, Scratch, Komari et Shiki étaient en mission. Parmi ceux qui bougeaient régulièrement de North Blue, les troupes étaient donc limitées.
Le rouquin regarda sa sœur commencer à s’éloigner en compagnie du gnome, dont le pas guilleret donnait du baume au cœur. Ils étaient venus sans objectif particulier, du moins pour le rouquin. Pita, Ken et lui-même avaient du temps « à perdre » avant le début de leur prochaine mission, sur le Nouveau Monde. Ils devaient recueillir quelques informations sur la flotte de Mijushike avant de lancer l’assaut, et pour cela il fallait à nouveau capturer un ennemi de celui-ci.
En attendant, ils se dirigèrent vers les Grooves hors-la-lois où ils auraient la paix. Là-bas, ils ne risquaient pas trop de croiser Jasmine, s’ils esquivaient correctement l’endroit où elle se trouvait.
- Tu veux croiser un Supernova ? Demanda Pita. - Ou peut-être d’autres révolutionnaires ? Ajouta Ken. - Hum… Non, je pense qu’on peut juste se détendre. Je connais un endroit sympa, où j’allais pêcher avec Cid. Ça ne sera pas super fendard mais au moins ça nous permettra de passer le temps.
Il sourit tandis que Pita et Ken se contentèrent d’acquiescer. Il y avait longtemps que l’ancien Vice-Amiral n’avait pas fait ça, une partie de pêche. Il sourit quand il vit au loin les cannes à pêches qui commençaient à titiller l’eau.
Là-bas, de vieux hommes semblaient prendre du bon temps dans leurs maisons de vacances. Ils étaient en train d’accrocher des appâts ou de tirer des poissons, parfois misérables, d’autres fois impressionnants. Ce lieu était connu pour piéger les pêcheurs amateurs, car les créatures marines n’étaient pas dénuées d’intelligence. C’était à qui aurait le plus d’inventivité ou de chance. Erwin se posa à côté d’un vieil homme avec qui il engagea immédiatement la conversation. « Oh, moi aussi dans mes jeunes jours, j’ai voyagé ! Vous seriez pas connu, par hasard ? J’ai l’impression de vous avoir déjà vu… ». Un rire accueillit cette remarque. Ça promettait d’être un après-midi tranquille. | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Mer 24 Oct - 16:31 Chaque chose à sa fin Shabaody. Kanäe n'avait pas posé le pied sur cet archipel depuis un certain temps, pas depuis qu'elle avait trahi le gouvernement mondial et qu'elle avait rejoint les rangs de l'inquisition : un temps millénaire selon elle. Ce n'était d'ailleurs que la seconde fois que la chasseresse verte foulait le sol de cet endroit si atypique, dans lequel elle se sentait si bien. Proche des végétaux et de la nature depuis sa plus tendre enfance, elle trouvait aux Yarukimans, ces mangroves gigantesques, quelque chose de mystique, de presque divin. Lors de sa première visite, elle avait passé un long moment auprès des pieds de certains de ses titans forestiers à essayer de comprendre à quel rythme de croissance pouvaient bien obéir ses merveilles. Comme beaucoup de botanistes en simple visite, elle avait essayé et comme l'extrême majorité d'entre eux elle avait échoué. Pourtant, en ce jour et contrairement à la première fois, ce n'était pas sa curiosité végétale qui l'avait poussé à revenir mais seulement la compagnie de son petit-frère. Depuis sa venue sur Momorio, les choses s'étaient bouleversées et l'esprit de la Toupex, moins fragile, était encore légèrement chancelant. Elle n'avait pas eu la force de repartir encore loin de lui, loin de sa famille inquisitoriale et des alliés qu'ils pouvaient avoir. Elle était donc restée auprès d'eux, d'Erwin, de Katia, Hope, Ken ou encore Pita. S'agissant de son propre groupe, Sayara et Kim n'étaient plus là. Depuis Momorio, elle n'avait pas suivi le mouvement mais s'étaient rendues sur North Blue, à la demande de leur supérieure et par envie, pour assister Lily suite à son opération de l'épaule. La convalescente aurait besoin de soutien et les deux jeunes femmes seraient à même de le lui apporter. Evidemment, Nana n'avait pas quitté la plus grande des Toupex et ne la quittait d'ailleurs jamais. Elle faisait donc partie de l'expédition Shabaody et fut celle qui fut le plus touchée par l'arrivée sur place. Elle en avait totalement oublié les armes pointées sur eux, laissant la situation se régler d'elle-même. Une balle avait fusé vers le roux, aucune autre n'avait été tirée, chose qui avait amusé la traitresse. Comme la Zoan du scorpion, la petite végétale avait un lien privilégié avec les plantes, bien plus profond dans son cas, elle-même étant une représentante de ce peuple majestueux. Si l'étonnement et l'émerveillement avaient attaqué la primée lors de son premier pas sur l'archipel, Nana fut quant à elle émue aux larmes, deux petites perles de pluie quittant ses yeux pour rouler le long de ses joues. Ces titans forestiers, elle ne les avait jamais vu, elle n'avait même jamais pensé que des arbres pouvaient atteindre cette taille, qu'il pouvait créer et maintenant un écosystème entier, qu'ils pouvaient générer ses bulles qui parsemaient l'air partout en ces lieux. Kanäe lui laissa donc le temps de digérer la nouveauté et s'intéressât davantage aux discussions qui avaient cours entre les hommes qui ne s'étaient pas séparés du groupe. Apparemment, Erwin avait une idée d'activité. Qui parmi les puissants de ce monde pouvait imaginer qu'Erwin Dog, le révolutionnaire le plus recherché de l'ère actuel, avait une passion pour une activité aussi simple que la pêche. La pêche ... En plus d'être simple, Kanäe considérait cette activité comme passablement ennuyante mais savait pertinemment qu'il s'agissait là d'une chose aux goûts de son supérieur, un passe-temps qui l'apaiserait le temps de son exercice. Elle attrapa donc Nana par Le Bras, toujours occupée à regarder les mangroves, et suivit les garçons pour finalement arriver sur un coin propice à l'exercice. Contrairement aux hommes, la maudite ne chercha pas une canne et s'allongea dans l'herbe, au soleil, pour une autre activité passablement ennuyante mais bien moins fatigante que la pêche : le bronzage. En y réfléchissant, la maudite n'avait pu profiter d'une telle séance depuis plusieurs mois, son fruit du démon lui offrant une couleur de peau sablée en toute circonstance, couleur proche de la carapace du scorpion androchtonus. Pendant ce temps, Nana poursuivait son activité de contemplation sans dire le moindre mot. Au loin, elle entendit la question d'un petit vieux à l'attention du Dog, interrogation qui la fit sourire et émettre une réponse, à peine soufflée, que seul Pita assis non-loin d'elle pourrait entendre. Si peu... Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Mer 24 Oct - 16:50 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [2] Le rouquin continuait sa discussion avec le vieil homme tandis que les autres révolutionnaires s’adonnaient à leurs propres activités. La pêche avait l’air d’être dans toute sa splendeur un art où il faisait bon de prendre son temps, de vivre l’instant présent. Certains l’avaient compris, et d’autres tentaient inlassablement de faire fi de ce point, n’attrapant alors aucun poisson. Erwin réussit à prendre sa première prise de la journée une dizaine de minutes après avoir commencé à échanger avec le vieillard. Il tira sur la canne avec douceur, ferrant le poisson quand celui-ci s’était enlisé dans son premier appât. Bien sûr, il avait bénéficié avant de venir des conseils de quelques hommes de North Blue qui lui conseillaient d’utiliser tel modèle, dans lequel il avait investi sur ses deniers personnels. - Oh, c’est une… petite prise, mais c’est un début !La voix encourageant d’une pêcheuse non loin de là donna le sourire au rouquin qui admira le gardon dans ses mains. Il le décrocha et le renvoya dans l’eau avant qu’il ne subisse de séquelles, sous le regard bienveillant des pêcheurs qui savaient reconnaître cet amour inconditionnel pour la vie. Une créature marine n’avait pas de valeur ? Ce n’était pas la valeur des pêcheurs. - J’aimerais que vous me donniez des astuces, fit le jeune homme en lançant un clin d’œil à la vieille dame. Celle-ci rigola et attira le garçon à elle, le félicitant pour sa bague tandis qu’il prenait dans sa main une poignée de vers qu’elle utilisait comme appât et qui dégageaient des phéromones dans l’eau, comme pour attirer des proies. Mélangés à une mixture de sa composition, cela se transformait en appât à poissons. C’était la raison pour laquelle ses prises étaient plus grosses, en plus de sa maîtrise de la canne à pêche. Plus loin, un vieil homme arriva et se fit saluer d’un geste amical par le reste des pêcheurs. C’était un homme qui avait l’air d’avoir vécu de nombreuses choses. Son corps était balafré par la vie, et il souriait pourtant à celle-ci avec bienveillance. Quand il se mit à regarder en face de lui, il aperçut la verte et lui adressa un sourire amical. - Oh, vous avez l’air de vous reposer drôlement bien ici. Puis-je me joindre à vous avant ma partie de pêche ?Il souriait, et lorsqu’elle dirait oui, si elle disait oui, il s’allongerait à ses côtés en laissant son matériel plus loin. En temps normal, il n’aurait pas abandonné ses affaires, mais avec le monde présent les risques de vol étaient nuls. Ken Shuri bailla alors et alla se mettre contre un Mangroove, abandonnant sa partie de pêche qu’il ne trouvait finalement pas à son goût. Seuls Pita et le roux restaient aux abonnés présents, le premier par envie, le second par plus grand ennui que celui de dormir. Quelques minutes passèrent tandis que le soleil venait lécher à travers les arbres géants de Shabaody les corps des pêcheurs et des voyageurs. Puis, alors que le sommeil guettait les esprits embrumés, la voix du vieil homme aux côtés de Kanaê résonna comme celui qui brisait une torpeur dangereuse. - J’imagine que tu es une voyageuse. Ça se voit à ton corps. Comment vois-tu le monde actuellement, jeune fille ? Un terrain de jeux ? Un champ de bataille ? Le monde est reflété dans notre regard par notre façon de voir les choses.Il souriait, comme s’il avait envie de faire la conversation. Et pourtant, son regard était loin. Cela faisait longtemps qu’il n’y voyait plus clair. Ses mains se refermèrent sur l’herbe qu’il caressait sur le carré de terre où ils se trouvaient. | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Mer 24 Oct - 17:47 Chaque chose à sa fin Lorsque le Dog sortit son premier poisson, la verte ne put retenir un rire légèrement moqueur en voyant la bête, le monstre incroyable qu'il avait eu la force d'extraire de l'eau. Sur le coup, elle s'imaginait déjà certains commentaires à base de comparaison entre sa friture et les monstres marins de GrandLine ou de Calm Belt mais devant la remise à d'eau de la bête, elle ne put que sourire, conservant toutes ses remarques désobligeantes. Elle ne put que sourire mais également se sentir gênée, contrairement à elle, il avait un respect immense pour la vie de tous les êtres. Elle pensait partager ce trait de caractère mais la mort du père biologique d'Octave et Erwin de sa main lui laissait à penser qu'elle n'était pas aussi humaine que le leader de l'inquisition. Il avait déjà tué, il tuerait encore, comme elle mais... Non, elle ne pouvait plus se dire humaniste ou garante de la vie, la protection de celles des innocents restaient sa priorité mais enne n'avait pas aussi grand coeur que le roux. Ainsi, sans dire un mot, un peu peiné, elle se rallongea et fixa son regard dans les branchages aériens des mangroves gigantesques. Elle soupira mais fut rapidement distraite par l'arrivée d'un nouveau protagoniste. Elle lui sourit et l'invita à s'installer. Je vous en prie, reposez-vous, c'est confortable. Elle se perdit encore dans les branchages l'espace de quelques instants alors que chacun des membres de l'inquisition vaquait maintenant à ses occupations. Apparemment, cette dernière serait la discussion du côté de la Toupex, la seule qui semblait en plein exercice de sociabilisation quoique le Dog partageait apparemment ses techniques et secrets de professionnel de la pêche. Une voyageuse, oui on peut dire ça je pense. J'ai pas arpenté West Blue, North Blue et East Blue, sans oublier Grand Line. Quant à ma vision du monde... Il est loin d'être un terrain de jeu, il est bien plus qu'un champ de bataille, je crois... A mon sens, notre monde est un champ de mine dans lequel il faut avancer en essayant de perdre le moins de plume possible jusqu'à ce que l'on puisse en changer la nature, le rendre moins dangereux. Elle quitta les branchages des yeux, et sa position allongée, pour rejoindre l'ancêtre dans une position assise, lui qui semblait la regarder avec un intérêt certain, peut-être trouvait-il un certain écho dans les paroles de cette jeune femme. A son tour, la maudite détailla le petit vieux et se rendit compte de quelques détails qui ne trompaient pas. Son corps était marqué par les affrontements, les voyages, le temps mais aussi et surtout par les ravages d'une décennie ou presque d'inactivité. Vous avez été un homme fort, puissant et massif, bien plus qu'aujourd'hui si je puis me permettre. Le temps avait joué son rôle sur l'ancêtre, aussi bien qu'il le faisait sur tous les êtres vivants de ce monde, elle le voyait à son corps, étiré sous des muscles qui n'étaient plus que l'ombre d'une gloire passée. Les personnes qui avait un corps extrêmement musclé et qui tombait dans l'inactivité portait les stigmates de ce genre, elle en tira donc ses conclusions. Vous aussi, vous avez été un voyageur, un combattant. Où avez-vous été ? Quel a été votre vision du monde pendant vos années de voyage ? Finalement, elle se prenait au jeu qu'avait initié plus tôt le papy, intriguée et intéressée par la vie qu'il avait pu mener sur les mers avant la venue au monde de la nouvelle génération incarnée ici par les inquisiteurs. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Mer 24 Oct - 19:32 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [3] Le vieil homme observait la verte qui lui dévoilait sa vision du monde, bien pessimiste. Un champ de mine, il l’avait été un jour pour lui aussi. Avec l’âge et le recul, c’était devenu un endroit bien plus paisible. Il sourit, emporté dans certains bons souvenirs qu’il possédait, car même lui n’était pas teinté que de noirceur. Il avait autrefois été un grand guerrier… Un cruel guerrier, comme il pouvait s’en souvenir. Un homme qui n’avait ni limites, ni peurs. Enfin, il avait obtenu ces « peurs » avec l’apparition de la femme qu’il aima plus que tout, et qui le quitta trop tôt après lui avoir donné une fille. C’est à ce moment-là qu’il arrêta de tuer : car il savait ce que l’on ressentait lorsqu’on perdait un être cher de la main d’un autre. Aujourd’hui, sa fille était loin, parcourant le monde.
Il observa les mouvements de l’eau où pêchaient les vieux, et un instant durant il crut qu’un homme allait tirer le jackpot en pêchant un gros poisson, mais ce fut peine perdue. Il soupira, outrepassé par la situation, et haussa les épaules. La prise n’avait pas réussi à prendre.
- J’ai parcouru le monde. J’ai été un homme cruel, et j’ai trouvé la rédemption sur Shabaody.
Il raconta l’histoire de sa femme, une demoiselle qui avait su voir l’homme derrière la bête et qui l’avait amené à vivre une vie plus saine. La Toupex ne pourrait que comprendre : même si elle tuait pour la bonne cause, elle tuait quand même. Arracher des vies laissait des cicatrices. Il n’évoqua pas d’endroits en particulier, préférant parler de manière plus générale de sa vie…
De l’autre côté du coin de pêche, Erwin observait les dernières modifications faîtes sur sa canne à pêche. Il fronça les sourcils en apercevant l’appât qu’il allait devoir lancer, et pourtant il était certain que la vieille dame faisait cela pour son bien… Enfin, le croyait-il. Une fois qu’il eut le dos tourné, elle eut un regard narquois.
Il lança donc son appât dans l’eau et commença à patienter. Rapidement, des poissons commencèrent à se rassembler autour de l’appât sans pouvoir autant l’attraper. Que se passait-il ?
Ken Shuri sourit quand il vit un jeune homme qui approchait de l’endroit, torse nu. Il avait l’air de chercher quelque chose, de manière tout à fait lambda. Son corps était transpirant de sueur, luisant. Mettant ses mains dans ses cheveux, il aplatit ceux-ci sur sa tête et s’approcha de l’ancien vice-amiral avec une négligence qui lui semblait habituelle.
- Euh… Désolé mais… T’aurais vu un chien ? Genre, un petit chien.
Il sentait la transpiration, pas une transpiration désagréable, cela dit. Ça devait faire un moment qu’il était à la recherche de ce chien. Si son sourire était sincère, il tentait d’être charmeur envers le Shuri. Il le draguait dans cette situation. Ostensiblement. Et le révolutionnaire n’était absolument pas réceptif, en revanche il était altruiste. S’il était entré dans les forces du Gouvernement Mondial à l’origine, c’était pour aider les autres.
- Je ne l’ai pas vu, mais je vais t’aider ! Fit-il en se relevant, tapant dans le dos du jeune homme. Allez, il ressemble à quoi ce chien ?
Décontenancé, le garçon commença à détailler celui-ci. | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Mer 24 Oct - 19:48 Chaque chose à sa fin La belle ne put que se départir de son sourire malin, elle avait vu juste certes, mais le passé de cet homme semblait chargé d'une grande noirceur, de sacrifice en chaine et de pertes douloureuses. Par la suite, il lui parla d'une femme, partie trop tôt, d'un enfant, encore là mais bien trop loin pour qu'il puisse la protéger. Cette famille qu'il avait perdu, amputé, était apparemment la raison de son calme retrouvé, de cette retraite salutaire qu'il coulait aujourd'hui sur l'archipel de la fin de GrandLine, une condition qui réfléchir l'ex-mouette sur sa propre existence. Inconsciemment, elle décida de se livrer, les mots sortirent naturellement, son esprit encore fragilisé par ses récentes erreurs elle se confiait à une personne extérieure, à quelqu'un qui ne l'aimait pas autant qu'Erwin pouvait l'aimer. Le regard sombre, elle se mit à fixer l'herbe qui se tordait au vent et commença son petit récit, aucune information précise, seulement des bribes et des sentiments. Je vous comprends, il y a peu j'ai commis une grave erreur, j'ai fait du mal à un frère, à un ami également, pour la même raison, parce que j'ai jugé trop rapidement, probablement ai-je été trop cruelle ce jour-là. J'ai pris des vies, beaucoup, pour une cause qui me parait noble et, pour elle, j'en prendrai encore. Mais je me rends compte depuis peu que si nous sauvons, que si je sauve des gens, des familles, des mariages ; j'en condamne presque tout autant. Il y a peu j'ai fait deux orphelins... Deux êtres proches. Vous me comprenez ? La traitresse ne versait pas la moindre larme, son contrôle sur elle-même semblait parfait, total, sans la moindre once d'hésitation ou de doute. Elle reporta son regard sur les yeux de l'homme qui semblait tout aussi attristé qu'elle, penseur, empli de regret. La verte le considérait comme quelqu'un de qui il fallait tirer une leçon, d'une personne qui avait traversé des épreuves pour finalement trouver la paix. Avez-vous déjà commis un acte aussi grave ? Avez-vous briser une famille sans le savoir, sans le vouloir ? Si oui, quelle est votre méthode pour ne pas y penser, pour oublier ? Elle s'éclaircit la voix et se rendit compte qu'elle ne parlait pas aussi bas qu'elle n'aurait souhaité, que peut-être elle Dog l'entendait et qu'il souffrait, elle s'en voulut encore davantage mais reprit en exprimant son point de vue, sa méthode. De mon côté, j'essaye de me dire qu'en faisant cela, je sauve des innocents, je ne prend pas les vies des personnes qui ne cherchent que la paix et la tranquillité, les civils n'ont pas à être mêlés aux massacres. J'oeuvre pour une cause supérieure, c'est ce que je pense, ce que je me dis, j'espère simplement ne pas faire fausse route comme certains peuvent l'avoir fait. Etrangement, elle repensa alors à un jour de son enfance, celui qui l'avait fait devenir orpheline. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Mer 24 Oct - 22:38 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [4] - J’y pense tous les jours. Je me réveille avec leurs pleurs et je m’endors avec leurs cris. C’est ma pénitence, et je l’accepte.
Il n’avait jamais trouvé le moyen d’oublier, et à vrai dire il ne pouvait plus le faire. S’il oubliait, c’était comme ignorer le fait que ses actes innommables avaient été perpétrés à l’encontre de personnes qui méritaient la vie. Il se souvenait de chaque visage, de chaque peine. Aujourd’hui, il n’était plus qu’un vieil homme rabougri, mais il fut à l’époque une terreur, l’horreur incarnée dans ce monde. Son plus grand regret, ça avait été cette île fleurie. Il y avait un doux parfum qui régnait dans l’air ce jour-là, et on n’aurait pas cru qu’il se préparait un tel désastre. Il le regrettait, un peu. Il avait compris sur le tard que ses actes étaient impardonnables. Sa fille n’avait que quinze ans, et pourtant elle lui avait récemment avoué connaître les torts de son père. Elle acceptait la personne qu’il était actuellement, et reniait l’homme qu’il fût un jour.
- Nous faisons tous faute route quand nous infligeons la mort. Je pense que les gens sont prompts au changement. Ce sentiment que j’avais, ce sentiment de puissance… C’est dans ces contrées fleuries qu’il a atteint son paroxysme. Et c’est à ce moment-là que j’ai eu le plus de regrets. Des familles, j’en ai brisées ce jour-là. Noréa… Ma plus grande erreur.
Il sembla pensif un instant. Son regard fut vitreux, comme s’il allait pleurer, mais Kanaë ne saurait jamais si c’était le cas. Des éclaboussures vinrent recouvrir son visage tandis qu’un énorme poisson se débattait avec la canne à pêche du rouquin. Celui-ci semblait sur le point de faire la prise de l’année, et cela attira le regard de tous les pêcheurs. Il se démenait comme un beau diable, et au fur et à mesure qu’il usait de sa force, il sortait avec lui un… Monstre marin, littéralement. Le monstre faisait au moins quatre mètre de long pour deux de large, et lorsqu’il fut sorti en grande partie, la canne commença à céder.
- Oh, il va s’échapper.
Mais c’était sans connaître l’esprit du jeune homme et la camaraderie de ceux qui se trouvaient autour. Pita, dont la canne n’avait fait aucune prise jusqu’à présent, vint planter son hameçon proche de celui de son leader. Une demi-douzaine de vieillards l’imita avec la fervente intention de réussir cette prise. Un « Oh hisse ! » général motiva les troupes, et un instant plus tard la prise fut sur le sol. Le vieil homme à qui Kanaë s’adressait semblait captivé, s’étant relevé pour l’occasion, tournant le dos à la jeune femme.
Sur le côté du point de pêche, le garçon qui avait commencé à faire du charme à l’ancien Vice-Amiral s’était retrouvé totalement trempé. L’homme de la révolution avait quant à lui réussi à se protéger de la vague avec prestance. Il regarda son interlocuteur et se moqua légèrement, recevant un regard boudeur.
- Au moins, tu es moins transpirant !
Le côté poisseux ne dérangeait pas l’ancien soldat qui avait vu pire, mais il devait avouer qu’observer le garçon avec une tête plus propre était plaisant. Ken lui ébouriffa les cheveux, tout en apercevant plus loin l’animal recherché, en train de s’ébrouer au milieu d’un tas de mousse. Il attrapa l’avant-bras de celui qu’il aidait avant de s’élancer en direction du chien. Celui-ci fut ravi de retrouver son maître sur qui il sauta, l’écrasant au sol. Le toutou faisait un mètre cinquante au collier après tout. | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Mer 24 Oct - 23:24 Chaque chose à sa fin Lorsqu'il aborda ses phases de sommeil, aussi bien au réveil qu'au couché, la maudite du scorpion eut quelques remords pour la simple et bonne raison qu'elle ne partageait pas ses sensations. La verte tuait, elle tuait depuis de nombreuses années et si quelques-unes de ses victimes avaient plus douloureuses que d'autres, elle n'entretenait finalement ses cauchemars nocturnes que depuis quelques jours, depuis qu'elle avait ôté la vie à deux pères, à son ancien mentor et père adoptif ainsi qu'au véritable géniteur du Dog. Depuis le départ de ses deux êtres pour l'autre monde, le sommeil de la maudite s'en trouvait agité mais... elle ne ressentait pas les pleurs à son couchée, elle n'entendait pas les cris à son réveil, seulement les murmures et les mots des deux victimes au coeur de son sommeil. Endormie, elle ne contrôlait rien mais éveillée, elle avait une gestion finalement parfaite des mots qu'elle infligeait mais dans le fond, elle le comprenait. Plus jeune, bien plus jeune, elle avait perdu ses parents, ce n'était plus un secret, et pourtant, malgré la perte horrible, un autre sentiment l'avait empêché de trop pleurer, d'entendre les cris de son peuple : la vengeance. Ce sentiment de vengeance qu'elle avait entretenu pendant plusieurs années, qu'elle n'avait perdu qu'au sein du sixième étage d'Impel Down sous le pouvoir de Satan qui l'avait mise face à ses démons. Finalement, devant ce vieil homme, elle comprenait : elle n'était pas comme lui. Une question s'imposa d'elle-même : Kanäe Toupex était-elle un monstre sans coeur ou simplement une personne qui croyait suffisamment en sa cause pour ne pas se laisser submerger ? Elle n'avait pas la réponse à cette question, pas encore, pas pour elle. Vous n'êtes pas une personne horrible, vous l'avez peut-être été mais vous avez des remords, vous n'êtes pas sans coeur. Je le suis peut-être bien plus que vous. Le vieil homme avait réagi directement, avec honnêteté, il avait dévoilé son souvenir le plus douloureux, la Zoan l'écouta parler avec un calme religieux, avec le coeur empli d'une compréhension totale, à cet homme repenti qu'elle avait trouvé finalement plus humain qu'elle. Le sentiment de puissance, elle pouvait comprendre cela mais nota une première différence, elle ne tuait jamais au nom de sa puissance supérieure mais uniquement dans un objectif autre, supérieur à elle-même et à la force qu'elle pouvait bien détenir. Elle ne le jugeait pas, ou plus en tous les cas, à une époque différente, ces deux là auraient été ennemies mais aujourd'hui... non, elle ne voyait plus la chose de la même façon. Il avait tué pour lui, pour montrer sa puissance, il était un peu comme Ren Tao était vu aujourd'hui mais elle ne le condamnait pas. Il avait pris des familles au milieu de contrées fleuries, une attaque sur une île civile probablement, un massacre comme l'avait connu son propre clan, sur son île natale de ... "Noréa" Le nom tomba dans la bouche d'une autre personne que la native des lieux et elle n'en revint tout simplement pas. En même temps que le nom de sa terre natale, un tremblement la secoua totalement alors que son visage se fendait d'une grimace désagréable, bloqué entre incompréhension, douleur, énervement et résignation. En elle, un véritable champ de bataille était né. Son haki de l'observation, moins violent, plus précis mais encore brouillon s'était réveillé et assénait des coups à son esprit alors que son fruit du démon tambourinait à la porte de la cage mentale où la maudite l'avait enfermé. Il s'agissait là de beaucoup trop de chose en même temps, Kanäe s'affala vers l'avant pour finir à genoux, les mains crispées, les doigts plantés dans la terre de Shabaody, le visage fermé et l'esprit concentré sur une chose uniquement : garder son pouvoir maudit sous son contrôle. Au milieu du flot de ses pensées, au milieu des voix que percevait son haki et notamment de la liesse générale qui semblait sortir de la zone, la traitresse souffrait et semblait totalement perdue. Entre deux quintes de douleur, elle murmura un mot, un seul, le même qu'elle avait prononcé sous l'effet du pouvoir de Satan, le seul qui pouvait la maintenir. Erwin... S'il activait son haki de l'observation par réflexe, le paramecia de la téléportation ressentirait probablement la détresse de sa soeur, s'il poussait sa maîtrise sur elle, peut-être pourrait-il comprendre l'urgence de la situation. Le seul nom de sa terre natale résonnait en elle et poussait la bête, le scorpion à sortir, elle le maintenait avec une certaine difficulté mais elle le tenait pour l'heure. Même si Le Roux n'était pas encore sur elle, Kanäe relèverait la tête pour regarder l'assassin, celui de sa famille, de ses amis, de son clan tout entier. Elle l'avait cherché durant plus de dix ans et il était là, devant elle, vieux, repenti et pitoyable... Pitoyable. Elle ne se sentait plus pitoyable mais elle voyait comme ça : vieil homme pitoyable. Mais l'était-il ? Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Jeu 25 Oct - 11:25 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [5] Le poisson de talle affolante sortit de l’eau, tiré par une multitude de bras qui ne demandaient qu’à s’entraider. Finalement, la prise atterrit sur le sol, faisant trembler celui-ci, à l’image des émotions de Kanaë. La joie emplissait un espace important, elle grondait avec une telle puissance que peu pouvaient s’y soustraire. Le rouquin lui-même s’était mis à sautiller auprès du monstre marin, voyant celui-ci émettre quelques spasmes, les yeux dans le vide. Fallait-il le remettre à l’eau ? Il était un facteur d’embêtement pour les vieillards qui venaient pêcher, et s’il pouvait disparaître… Oh, il allait disparaître.
- Nous allons avoir un festin ce soir ! - Sa chair m’a l’air relativement immangeable… - Alors comment le remettre ailleurs ?
Le rouquin sembla réfléchir. Ici il y avait un manque de poissons, selon certains, mais il connaissait certaines régions où les poissons étaient en surplus. Valait-il mieux l’envoyer là-bas ? Ce serait une idée. Il pouvait toujours utiliser ce monstre marin pour réguler, et aider à le capturer et à le changer d’endroit à l’occasion. C’était décidé ! D’un air réjoui, il se tourna vers Kanaë pour lui annoncer qu’il allait devoir y aller. Il chercha sa voix avec son Haki, un instant. Puis son regard se stoppa, en même temps que ses yeux s’écarquillèrent. « Que se passe-t-il ? ».
-Kanaë ?
Il se figea un instant supplémentaire. C’était quoi ce sentiment ? C’était… Il disparut. Son instinct lui régissait de ne pas perdre de temps. Au damne le poisson, il fallait qu’il tente d’aider sa sœur. Alors qu’il réapparaissait devant elle, ses mains vinrent se poser sur les épaules de la jeune femme. Le vieil homme ne s’était toujours pas retourné. Il semblait être passionné par la pêche, et par la grosse prise. « Je suis sûr que cette partie-là peut être mangée ! » défendait-il avec la ferveur d’un homme qui avait dû se battre à certaines époques pour avoir son pain.
Quand les autres commencèrent à le suivre dans ses propos, il commença à s’éloigner, trop concentré pour apporter de l’attention à la verte.
- Reprends-toi. Ressaisis-toi. Il y a des innocents, ici.
Il savait. Il l’avait déjà vu. La colère, la haine, le tourbillon d’émotions qui régnaient dans son esprit était important. Tout pouvait exploser si la dernière étincelle venait mettre le feu aux poudres. Heureusement, cela ne semblait pas être le cas. Une fois qu’elle serait calmée, le roux pourrait lui demander des explications, mais en attendant…
Le garçon avait retrouvé son mastodonte de chien et s’était tourné vers le Shuri pour le remercier, mais ce dernier avait déjà commencé à revenir de manière négligée au pied de son arbre. Il eut le droit à un remerciement lointain et à un salut respectueux. A vrai dire, l’ancien Vice-Amiral était loin d’être stupide, mais c’était un homme qui aimait se concentrer sur sa mission. Il ne pouvait pas prendre les sentiments amoureux d’une personne et se les accaparer, loin de là. Son seul objectif, c’était de combattre et de mourir au combat.
- Tiens, Ken-chan !
Pita venait de faire une prise et l’avait envoyée dans la figure de l’homme de loi. Celui-ci fronça les sourcils, sentant la poiscaille dégouliner le long de son visage. Il l’huma un instant avant de tirer une tête sortie des enfers et de commencer à s’engueuler.
Plus loin, le garçon était toujours là, à observer la scène. Il sortit un Den Den Mushi, et marmonna dans celui-ci :
- L’Opération « Capture de Primes » est enclenchée. Ken Shuri, Kanaë Toupex et Erwin Dog. On vise les deux premiers, dans l’idéal. Appelez le boss.
Il sourit et raccrocha. Plus loin, des hommes s’étaient mis en route. | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Jeu 25 Oct - 12:52 Chaque chose à sa fin Elle l'avait appelé et il avait accouru, comme souvent elle était un boulet que le rouquin devait se trainer, une nouvelle fois, comme à Impel Down. Cette place d'éternelle dernière, elle commençait à avoir du mal à l'assumer. En combat, elle surpassait la quasi-totalité des membres de l'inquisition, même Ken éprouverait des difficultés à la tenir en échec et pourtant, elle se trouvait bien moins utile que la majorité d'entre eux. Katia était une stratège de génie, Hope un soutien de premier ordre, Ken était un meneur, Pita sauvait des vies et Blue s'occupait parfaitement des affaires de l'inquisition sur North Blue ; sans parler de tous les autres. Elle sentit les mains du Dog se poser sur ses épaules et éprouva la même sensation, toujours identiques lorsqu'ils échangeaient un contact physique : un chaleur réconfortante. Pourtant, si son haki semblait se calmer, s'orientant davantage vers la voix du Dog que les autres sans pour autant en avoir une visualisation parfaitement précise, la bête, elle; ne lâchait pas. Le regard toujours fixé sur le vieux qui parlait pêche, sa mâchoire se serrait toujours plus à mesure que sa haine emplissait son coeur. Etrangement, cette haine ne semblait pas être la sienne mais bel et bien celle que sa malédiction lui imposait. Pitoyable ? L'était-il réellement ? Quelques instants auparavant, elle l'avait considéré comme une personne plus humaine qu'elle et... Elle était donc moins humaine que celui qui avait massacré son peuple ? Non certainement pas, il l'avait fait par soif de pouvoir, par simple envie de démontrer sa force. Erwin, qui ne savait rien de cette histoire, tentait de trouver les mots, invoquant la vie des innocents autour d'eux. Les yeux de la traitresse ne quittèrent pas le vieux alors que son doigt le pointait maintenant et l'accusait de ses maux. Lui, il ne l'est pas ! Elle ne l'avait pas crié, probablement que le principal concerné ne l'entendrait même pas, elle l'avait simplement articulé entre ses mâchoires toujours closes. Son poing vint alors rencontrer le sol avec une certaine virulence, recouvert de son haki de l'armement avancé, une plaque à la teinte violine. Ce coup était le même qu'au jour de la découverte de cette capacité et les souvenirs liés à cet événements revinrent. Avec eux, une image : Norok. Kanäe revit son fidèle ami apparaitre devant ses pensées, elle revécut son passage sur Noréa, la promesse d'une vie différente faite sur la tombe de ses parents... Norok, ses parents, Erwin, les inquisiteurs : tous se tenaient dans son esprit, debout devant la cage, retenant les portes, repoussant la bête. A mesure, les pulsations maudites se calmèrent au rythme des battements de coeur de la Toupex qui se faisait plus lent. Le front parsemé de sueur, la maudite se laissa tomber dans les bras du leader de l'inquisition, son haki de l'observation toujours actif et lui laissant pour seule peine un mal de crâne d'une intensité relative. Le Scorpion avait repris sa place, la course de son sommeil. La maudite haletait, attendant que son souffle revienne, elle se perdit un instant dans ses pensées, devait-elle en parler au Dog ici, devant tous les vieux ? Il lui demanda des explications. Excuse moi j'ai... J'ai simplement eu un moment d'égarement, ne t'en fais pas, ça ne se reproduira plus, je t'expliquerai plus en détail ce soir. Ca ne se reproduirait plus, non, jamais, pas sans qu'elle l'ait décidé en tous les cas. Elle avait cherché un fantôme pendant des années "Gadomasou", l'assassin de son clan, elle ne l'avait jamais trouvé, pas même aujourd'hui. Aujourd'hui, elle n'avait rencontré qu'un vieil homme fatigué par le temps, repenti de ses erreurs qui n'était que l'ombre des cauchemars d'une petite fille. Il ne méritait pas son courroux, aucun des innocents présents de le méritait. Après près d'une quinzaine d'années d'errance, de questionnement, de volonté vengeresse, Kanäe Toupex avait rencontré sa némésis et la pardonnait, simplement. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Ven 26 Oct - 11:25 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [6] Le poisson mourrait. Il ne pourrait jamais servir aux grands projets de régulation des populations aquatiques que lui imaginait le rouquin. Sa mort fut vaine, comme le plaisir que les pêcheurs ressentaient à cet instant-là à l’idée d’une si grosse prise. Certains le remarqueraient, d’autres l’oublieraient. Ainsi allait la vie : la mort d’un être insignifiant n’avait de résonnance que dans le cœur de ceux qui étaient munis d’une trop grande empathie. Erwin était de ce type-là, mais il oublierait cette créature. Il ne se souviendrait que de sa sœur, en train de perdre un semblant de contrôle. Il se ne se souviendrait que de la réaction réconfortante qu’il avait eu sur fond de méfiance. De méfiance ? Si elle ne le remarqua pas, une pointe de Haki de l’Armement avait recouvert une partie de la main du jeune homme. Cela ne changeait rien, sinon qu’il était prêt à recouvrir entière son bras pour la plaquer au sol et la maîtriser. Etait-il devenu froid ?
Il regarda le vieil homme que Kanaë pointait. Il fronça les sourcils, et essaya de voir la noirceur de ses actes. Il était pacifique : pas une envie de tuer, et au contraire une joie immense devant celle de ceux avec qui il partageait son quotidien. Ce n’était pas un homme mauvais, c’était là la seule conclusion possible. Et pourtant, il ne pouvait pas être blanc comme neige, et son défaut ultime était une tare que la Toupex ne lui pardonnait pas. Devait-il le tuer ? Les ténèbres, celles qui se trouvaient derrière lui, lui intimaient de le faire. « Tue-le. ». Il voyait sa silhouette sombre se détacher. Il savait que cet homme n’était pas un innocent, mais pis encore, il avait fait souffrir sa famille.
Finalement, elle ne donna pas d’explications, et ce fut mieux ainsi. Il acquiesça sans conviction, laissant à sa sœur le bénéfice du doute. Peut-être qu’elle pourrait lui dire plus tard ce qui n’allait pas, et peut-être pourraient-ils trouver ensemble un moyen de résoudre ce problème. Pacifiquement. Il devait s’en convaincre une nouvelle fois.
- Je vais…
Erwin se leva. Son regard était devenu presque vide. Il regardait le vieil homme. Brusquement, une explosion le tira de ses songes. Encore une fois, l’air autour d’eux était devenu lourd en un rien de temps. Il observa ce qui se trouvait non loin de lui, et aperçut une grenade qui avait été tiré avec précipitation. Une grenade silencieuse qui laissait s’échapper un gaz. Il fronça les sourcils, et tira sa lame. L’air se désemplit de la substance grâce à un coup qui fut à la fois unique et puissant.
- On dirait que nous avons de la compagnie. Pita, Ken ! Mettez les pêcheurs à l’abri. - Oui, chef ! Hurlèrent-ils d’une seule voix, ayant déjà commencé le travail. - Et toi, Kanaë… Est-ce que ça te dit de t’occuper de ces visiteurs ?
Il souriait. Son regard avait retrouvé son éclat, et il ne semblait pas perturbé. Il avait Excalibur en mains, les épaules droites, un air impérieux sur le visage. Il fit tourner son épée dans sa main, et brusquement déchargea une vague de vent en direction des chasseurs de primes qui étaient arrivés au loin. L’attaque fut subite, et alors qu’il s’agissait d’un geste simple, il fit s’envoler une demi-douzaine de combattants pas piqués des hannetons.
- Je m’occupe de ceux qui arrivent par ici. Intercepte ceux qui voudraient s’en prendre à Ken et Pita dans leur opération. On est sur les Grooves hors-la-lois, ils pourraient tuer les vieux sans que ça ne pose de problèmes au Gouvernement, en vertu du Décret Decima.
En effet, les vieux étaient des criminels puisqu’ils cotoyaient des criminels, telle était la dure loi qui régissait leur vie.
Plus loin, c’était deux hommes qui s’étaient en effet élancés en direction de Pita et Ken, en suivant un arc de cercle qu’ils avaient tracés pour éviter les deux principaux révolutionnaires. En réalité, ils n’en voulaient qu’à la prime de l’ancien Vice-Amiral : ils avaient prévu de distraire le Dog en prévoyant ses premiers mouvements. Ils n’étaient malheureusement pour eux pas allé assez loin dans leurs prédictions. Le premier était armé d’un lance-grenades qu’l utiliserait avec une diversité de poisons assez impressionnantes, et le second portait un katana de bonne facture. Mercenaire au Lance-Grenade - Niveau 39 Mercenaire à l'épée - Niveau 41 | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Ven 26 Oct - 13:39 Chaque chose à sa fin Une explosion eut lieu non loin du duo fraternel alors que la Toupex commençait à se relever, l'oeil toujours fixé sur le vieux pêcheur qui lui avait pris son enfance, une partie de sa vie d'adulte et contre lequel elle n'avait finalement plus le moindre sentiment hostile. Enfin, pas envers lui. Lorsque la détonation eut lieu, l'image du papy s'arracha à son regard, il n'avait pas été touché mais la chasseresse cherchait le point de tir de l'engin explosif. Son haki de l'observation était actif, certes, mais elle ne parvenait pas à en tirer la moindre information utile, il était encore trop imprécis, trop "volage". Sa perception mystique passait de voix en voix sans jamais lâcher la ou les précédentes, causant ainsi un concert de voix qui était supportable mais certainement pas utile. Au final, son regard restait efficace mais voilé par ce brouhaha incessant, la maudite n'était pas au top de sa forme, loin de là. Je crois que nous n'avons pas le choix de toute façon... Avait-elle envie de dérouiller des chasseurs de prime ou autres mercenaires ? Non, elle ne pouvait pas le dire mais comme elle l'avait mentionné au Dog, en rejoignant les forces de l'inquisition elle avait fait un choix, elle s'était imposée un serment : celui de toujours protéger la vie d'innocents. Envie de se battre, certainement pas ; envie d'aider les innocents, elle serait la première sur le champ de bataille. Rapidement, le rouquin dispensa ses ordres de bataille, la Zoan et lui devaient se charger des assaillants pendant que Ken et Pita géraient l'évacuation. Pouvait-il en être autrement ? Non, Kanäe était une guerrière, elle ne savait faire que ça et d'ailleurs, cela lui convenait. Elle serra donc ses poings et réveilla son Zoan, pas le monstre qui l'avait submergé mais bien l'ami animal qui la soutenait depuis quelques années. Perdant un peu de son humanité, en apparence du moins, elle se vêtit d'une armure de scorpion, se para d'une queue surmontée d'un dard et chaussa ses pinces, celles qui avaient pris la vie d'un être cher récemment. La perspective du combat l'excitait au plus au point et finalement, elle ne pensa pas le moins du monde à Guillermo, à ses autres victimes, même pas à Bart Jonas. ll était temps, temps pour elle de reprendre le combat, de faire face à ses démons. Elle planta donc son dard dans le sol avec une violence certaine, prit un appui solide et détendit brusquement sa queue pour se propulser vers le duo d'ennemi visant Ken Shuri. Le premier était équipé d'une arme explosive, quelque chose d'utile mais dont Kanäe pouvait se prémunir grâce à son armure de scorpion. Le second portait un sabre, là aussi une arme qui ne pouvait donner son plein potentiel face à une personnalité très portée sur la défense comme pouvait l'être la Toupex. Elle se présenta donc au milieu de la course en arc-de-cercle des deux assaillants en visant plus particulièrement celui qui tenait le lanceur de bombes. Il était le plus grand des dangers, celui qui pouvait représenter une menace aussi bien de près que de loin. Elle le cueillerait donc en pleine course et tenterait de lui porter un coup de poche à venin en plein visage pour le sonner, lui apprendre une leçon primordiale. L'inquisition ne perdra aucun membre de sa famille. Ils en voulaient à la prime de Ken Shuri, ils en voulaient à sa prime également et ils attaquaient le Dog, Pita... Non, elle ne perdrait plus de membres de sa famille, pas de son fait. Que son coup porte ou non, elle se préparerait à la suite du combat. L'homme aux explosifs ne serait probablement pas hors-jeu et il restait l'épéiste. S'il attaquait, la maudite couvrirait sa pince de son haki avancé et tenterait d'intercepter la lame dans son appendice destructeur, cherchant à briser la lame d'un seul et unique coup de pince. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Ven 26 Oct - 14:00 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [7] Les coups d’épée venaient s’entrechoquer contre l’arme du rouquin qui les regardait avec une certaine distance. Il n’était pas « dedans ». Dans le combat, dans l’affrontement, dans l’attaque suprême qui pourrait rendre les choses plus faciles. Un soupir las le força à répondre avec un peu plus de violence que précédemment. Il fit virevolter les trois hommes qui tentaient de le prendre de toute part. Sa maîtrise de la lame avait progressé, et il était dans un milieu un peu plus qu’intermédiaire. Il commençait à voir les enjeux que cela représentait, et les avantages par rapport aux armes à feu qu’il avait utilisé à une époque. Mortalité moins importante par exemple, grâce à une maitrise du tranchant plus optimale.
De plus, Excalibur était une arme d’une qualité exceptionnelle. Elle opérait des changements chez le rouquin. Les sacrifices qu’il avait faits pour elle avaient été plus grands pour les autres qu’ils ne l’avaient été pour sa propre personne. En fermant les yeux, il pouvait encore voir le visage de cet homme… Et les ténèbres continuaient à engluer son âme.
- Arrêtez d’attaquer, c’est inutile, je ne fais que vous retenir sans vous blesser, dit le rouquin en repoussant sans difficultés un nouvel assaut. - T’es vraiment un imbécile. T’as aucunes compétences en combat, ton Haki de l’Armement est au mieux pitoyable. - Merci, je prends ça pour un compliment, sourit le rouquin.
Il était incapable d’utiliser correctement, ou du moins de manière experte son fluide de l’armement. C’était une chose qu’il se reprochait : en réalité, le recouvrement n’était pas difficile mais il demandait à ce qu’il projette son esprit en étant concentré. Il pouvait se prémunir des attaques, et parfois même adapter en fonction de la puissance de cette dernière, mais c’était souvent trop compliqué… Il devait s’améliorer sur ce point-là.
- Essayez de venir à moins tous ensembles, provoqua le jeune homme. Voyons qui de nous est le plus fort.
Les trois sabreurs échangèrent un sourire narquois. Le rouquin voulait dominer son pouvoir de l’armement en étant capable de faire des plaques adaptées aux attaques qu’il allait subir. Viser le point d’impact, cela lui permettrait d’économiser son pouvoir. Il fallait qu’il le rendre plus puissant, plus « opérant ».
De l’autre côté, Kanaë était en train de tomber sur les deux adversaires, quand le sabreur prit le pli de se mettre en travers de sa route et d’arrêter de ce fait sa chute. Gin était un homme connu dans son domaine, un véritable chasseur de prime en herbe. Il avait voulu rejoindre l’Alliance des Chasseurs de Prime, mais elle était situé sur le Nouveau Monde et lui préférait la toute puissance de Paradise. Ici, il n’avait pas de véritables adversaires quand il s’agissait de prime, ce dont il profitait largement. Ainsi, lorsqu’il sentit la puissance de Kanaë, il ne put s’empêcher de tiquer avant de la repousser.
Ce fut à ce moment-là que son acolyte, Pool, sortit de son ombre pour tirer une grenade. Celle-ci allait se mettre autour de Kanaë, et la prendre par surprise en l’air. L’attaque visait la demoiselle, mais qu’elle l’approcherait, le chasseur de prime déclencherait un signal. Alors une substance commencerait à englober la demoiselle pour la capturer dans une bulle où tous ses mouvements seraient restreints. Elle ne pourrait pas changer de forme, sous peine de se sentir compressée, et si elle rétrécissait les espaces d’airs seraient remplis par la substance. C’était une technologie très intéressante.
- Et de une, se vanterait d’avance le chasseur de prime avec un sourire sadique.
Quand il capturait des primes, l’odeur des berrys volait jusqu’à ses narines. Il suffirait d’attendre qu’elle s’évanouisse pour la libérer et lui mettre les menottes, avant de la droguer en surplus. Mercenaire au Lance-Grenade - Niveau 39 Mercenaire à l'épée - Niveau 41 | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Ven 26 Oct - 14:31 Chaque chose à sa fin Finalement, ce fut le sabrer qui intervint pour rompre la charge de la révolutionnaire. Il avait tenu bon, avait repoussé la Toupex avec efficacité mais semblait avoir légèrement subi la force brute de cette dernière alors même qu'elle n'avait usé de son haki de l'armement sur cette première charge. Elle avait prévu de poursuivre son enchainement en ayant recours à son plus grand atout mais elle n'en avait pas eu le temps. Devant cette supériorité physique due à son fruit du démon, la maudite crut d'abord que le combat ne serait pas si difficile mais, bien vite, le mercenaire portant un lance-grenade lui fit comprendre son erreur. En l'air, ne pouvant esquiver efficacement, le scorpion fut visé par un projectile d'un nouveau genre qui libéra une sorte de mousse expansive l'englobant. Pas totalement dure mais bien plus résistante que de la mousse classique, Kanäe comprit rapidement qu'elle ne pourrait s'en défaire en usant simplement de sa force ou de la maîtrise de sa malédiction, il lui faudrait aller plus loin, donner plus. Prise au piège, elle aurait pu perdre son sang-froid, perdre le contrôle et finalement se libérer en laissant la bête prendre le dessus, se transformer en monstre. Pourtant, les événements des dernières semaines lui avaient apporté un sens de la mesure à toute épreuve. Dans son cocon mousseux, elle fit le vide, ferma ses yeux obstrués et libéra son haki de l'armement en sa forme avancé sur son visage. La pression exercée par ce dernier repoussa la matière qui l'entourait et en brisa un morceau. Elle sentit un choc contre le sol, apparemment elle venait de retomber mais la matière emprisonnante avait amorti la chute. Son visage et ses voies respiratoires maintenant plus libres, elle prit une grande inspiration et concentra son haki sur différentes zones de son corps pour les libérer. Queue, bras et jambes, bientôt les membres de la maudite étaient tous libres et arrachaient la matière si subtile de l'extérieur, libérant rapidement tout le corps de la primée. Respirant à nouveau sans entrave, son regard vint à se poser sur ses deux assaillants, elle avait le sourire : ce sourire qu'elle arborait lorsque le combat commençait à lui offrir de l'intérêt. Cette matière l'avait ennuyé mais elle l'avait aussi amusé, elle avait été un petit défi qu'elle n'aurait peut-être pas réussi sans la transcendance de son haki de l'armement. Désolé, il en faudra plus. Une de moins. Cette fois, les deux mercenaires pourraient les voir, ces deux plaques de haki violine qui recouvraient peu à peu les pinces et les bras de leur cible. L'épéiste voulait se mesurer à elle au corps-à-corps, il serait servit. Kanäe s'élança avec lui, un oeil toujours posé sur l'utilisateur d'explosif, elle ne se ferait pas avoir de fois de suite et le collègue, le sabreur, sentirait la vraie force de la commandante de l'inquisition. S'il venait en opposition, il sentirait une pression minime repousser légèrement sa lame en l'obligeant à effort de poussé constant, à dépenser plus d'énergie dans l'attaque et bien moins dans la défense. S'il faisait l'erreur d'arriver de face, sans la moindre précaution, il verrait également l'une des pinces de la verte tripler de volume pour venir l'écraser. La joie du combat revenait, toujours aussi forte qu'avant. La mort de l'ennemi était une option, elle se défendait, valait mieux eux qu'elle. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Ven 26 Oct - 16:21 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [8] Le rouquin continuait son affrontement avec la même intensité que précédemment, mais il était concentré. Ces hommes le voulaient, mort ou vif, et il les utilisait comme des punching-balls d’entraînement. Virulents certes mais comment des petits êtres sans réels talents pourraient être capables de lui faire du mal ? Ils étaient loin d’être une menace, mais ils ne le remarquaient pas. Ils avaient l’impression de l’acculer, alors qu’il diminuait simplement son niveau pour ne pas trop s’ennuyer, localisant les autres adversaires avec son Haki. Il gérait le terrain comme un opérateur, et pouvait mettre en face de tel adversaire tel ennemi. C’était en quelques sortes un rôle qui lui allait plutôt bien : quel autre ?
Son recouvrement se fit sur une petite partie de la lame. Il sourit : il avait réussi à cibler. « Enfin », mais cela ne dura pas. La majorité de sa puissance ne put se maintenir à cause de sa concentration. Il soupira, avant de reprendre une posture, et quand il utilisa son arme en direction de l’un des adversaires, la recouvrant de Haki, il décupla la puissance de sa lame d’air. L’homme vola sur la moitié du groove et alla s’enfoncer dans un ancien établi en ruines.
- Ah. Oups.
Il haussa un sourcil puis se tourna en direction des deux autres. « Où en étions-nous ? » aurait-il voulu dire, mais il se retint. A la place, il gratifia ses deux adversaires devenus pales d’un sourire amical. Ils n’étaient pas mauvais, et à vrai dire plutôt bons pour des combattants de Grand Line, mais eux seuls ne pouvaient pas tenir tête à un ennemi qui aurait pu s’ériger en tant que figure de ligne du Nouveau Monde. Il aurait sûrement plus eu sa place là-bas, d’ailleurs, mais à quoi bon ? Les Empereurs y étaient maîtres, et il n’aspirait pas à un Empire de la sorte. Sa seule aspiration, c’était la paix des peuples, les conquêtes n’étant qu’un moyen d’assurer un soutien financier et humain aux populations qui souhaitaient se libérer du joug de l’ignorance.
- Je vous laisse attaquer. Venez.
Les deux déglutirent, mais ils étaient incapables d’abandonner. Avec cinq cent millions de Berrys, adieu leur carrière et bienvenue le grand luxe.
Kanaë affrontait des adversaires qui se trouvaient être en grande symbiose. Si l’un était en situation de faiblesse, l’autre pouvait intervenir pour le protéger. Un sourire sur le visage, inquiets, ils prirent le partie de ne pas provoquer verbalement leur adversaire. Elle avait l’air du genre facilement énervable, voire carrément berserker dans ces moments là. Avec une facilité déconcertante, elle se libéra de la matière qu’on lui avait envoyé : un Haki de l’Armement recouvrait alors ses pinces, et menaçait de s’opposer directement au sabreur. Ce dernier était cependant loin d’être bête, en plus de posséder de très bons réflexes.
- Esquive !
L’homme aux grenades se déporta sur le côté et dégoupilla une de ses armes. Son arsenal était assez rempli. Quand il la lança dans les airs, une pluie d’eau de mer vint s’abattre sur la Zoan. A défaut de l’obliger à perdre sa transformation, elle serait affaiblie et plus vulnérable, d’autant plus que le final serait une explosion qui libérerait l’eau présente dans un Aqua-Dial, et qui viendrait l’engloutir quelques instants sous une tonne d’eau.
Cette attaque était sensiblement capable de la rendre très vulnérable, mais alors qu’elle serait en proie à cette arme, une balle de fusil viendrait la cueillir… Une balle de fusil ? Non, un petit être du nom de Gnoméo dont la vitesse de son peuple lui permettait de s’élancer à toute allure dans ces situations. Il avait saisi la Toupex en un rien de temps pour l’envoyer directement sur l’homme aux grenades, arrivant de manière propice. Derrière le sabreur, une faux inattendue empêcherait l’homme d’intervenir pour aider son camarade. Si l’enchaînement se déroulait bien, en un rien de temps, la verte pourrait renverser la situation.
Plus loin, Ken Shuri et Pita avaient fini l’évacuation, quand un jeune homme apparut aux côtés de son chien. C’était le garçon que l’ancien Vice-amiral avait aidé, et que ce dernier salua avec entrain. Un sourire déforma les traits timides du garçon transpirant de sueurs, tandis que son animal hérisserait son poils avant d’aboyer fortement et de s’élancer sur les deux révolutionnaires.
- Oh… Et dire que je croyais que tu avais le béguin pour moi. C’est dommage. C’est aussi dommage que tu aies cru qu’un quelconque plan fonctionnerait contre nous. Nous sommes l’Inquisition, souvenez-vous en, chasseurs de primes.
Le désormais fugitif d’Impel Down attrapa son ancre avec le plus grand sérieux et l’envoya valser en direction de l’animal qui fut propulsé au loin sans plus de cérémonies, sous le regard atterré du séduisant jeune homme, à qui Pita adressa un clin d’œil aguicheur. Mercenaire au Lance-Grenade - Niveau 39 Mercenaire à l'épée - Niveau 41 | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Ven 26 Oct - 18:07 Chaque chose à sa fin Leur travail d'équipe était parfait, réellement. Manque de chance pour la Toupex, ses coéquipières habituelles, celles avec elle s'entrainaient habituellement et qui savait comment fonctionner avec elle n'étaient soit pas là, soit bien trop absorbé par un arbre gigantesque, en oubliant tout ce qui se passait autour d'elle. La révolutionnaire pesta, il fallait que ces salopards attaquent le jour où Nana découvrait les titans végétales, impossible de tirer quoique que ce soit de l'utilisatrice du retour à la vie des pétales alors que son art et son haki de l'observation aurait été deux atouts de choix. Quoiqu'il en soit, en face, ils étaient bel et bien deux, deux adversaires contre une qui exploitaient parfaitement la différence numérique entre eux. Le sabreur avait esquivé sur l'ordre de son collègue qui avait bloquer toute attaque potentielle de l'ex-mouette à l'aide d'eau... Simplement de l'eau de mer, l'arme la plus efficace lorsqu'il s'agissait de tenir en respect des maudits. Si la première attaque n'était que très limitée, ne réussissant qu'à faire vaciller le maintien de la forme maudite de la verte quelques secondes, la seconde offensive apparut comme bien plus dangereuse, plus quantitative. Encore une fois, la traitresse était prise de cours et allait devoir se faire mouiller pour ensuite pouvoir répondre. L'eau bloquerait ses capacités quelques instants mais elle pourrait récupérer toutes ses forces assez rapidement. C'était sans compter sur la force soudaine qui l'attrapa par le col et qui l'envoya avec une force certaine en direction du grenadier. Reconnaissant le tontatta de l'inquisition, l'humaine ne lâcha que quelques mots avant d'être envoyé comme une pierre. Tu aurais pu prévenir... Elle ne lutta pas le moins du monde et profita de l'élan en abandonnant sa forme Zoan, redevenant alors pleinement humaine. Ce changement de tactique avait deux intérêts : être plus légère pour le guerrier minuscule et gagner en vitesse en minimisant que coefficient de friction dans l'air. Arrivant telle une balle sur l'ennemi, la maudite se mit à sourire, amusée, avant de blinder une seule partie de son corps avec son haki noir : son front. Elle n'allait pas bouger, seulement profiter de l'impulsion initiale produite par Gnoméo pour littéralement enfoncer la cage thoracique de son ennemi. Dans ce mouvement d'équipe impromptu, Kanäe était un bélier, ni plus, ni moins. Cette dernière condition ne la dérangeait pas et, plus encore, elle lui mettait du baume au coeur. Avec le temps, elle s'était liée d'une certaine amitié avec deux nombreux membres de cette famille ultra recomposée. Katia, Hope, Pita et Blue étaient probablement les plus grands piliers de la verte au sein de la famille, sans compter Erwin, évidemment. Mais elle les connaissait tous, les appréciait tout autant et aimait les moments qu'elle partageait avec ses hommes et ses femmes. Avec le temps, leur supérieur avait construit sa famille, celle dont il rêvait depuis longtemps. Elle allait porté son coup, le sourire aux lèvres, heureuse de ne plus être orpheline. Sa némésis était oubliée, au même titre que sa solitude. Kanäe Toupex avait été une bête froide et sans coeur, elle ne l'était plus. Enfin, la plupart du temps Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Sam 27 Oct - 23:18 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [9] C’était un affrontement sans réel suspens. Erwin n’avait aucun risque de perdre, du moins l’arrogance de sa puissance l’en convainquait. Il ne pouvait pas perdre contre un quidam, c’était ce qu’il se disait. Il s’entrainait, offrant à ses adversaires une chance de se faire massacrer dans les règles de l’art et d’observer l’écart entre leur puissance et celle d’une personne qui leur était supérieure. Pourtant, dans les pensées du rouquin, rien de bien machiavélique : un simple ennui, inexorable en raison du manque de défi. La dernière personne qu’il avait affronté c’était son père, et même lui avait fini par le décevoir… Ou plutôt, par s’échapper sans réussir à lui tenir tête.
- J’ai peur que vous ne soyez pas de taille. Pourquoi n’abandonnez-vous pas ? - La tranquillité a un prix, et cinq cent millions me semble assez adapté, lâcha l’un des deux.
« C’est à peine un dixième de ce que nos commerces nous font gagner chaque mois. » se disait-il intérieurement. On aurait presque dit que toute la situation était là pour montrer le mérite du révolutionnaire et de ses alliés. Avec un air absent, il finit par arrêter l’entraînement : de toutes les manières, il n’était pas dedans. D’un geste horizontal, il mit fin à sa tâche en envoyant une vague d’air sur ses ennemis, avant de les assommer successivement avec la poignée d’Excalibur.
Il se redressa pour observer la demi-douzaine de nouveaux chasseurs de prime qui s’élançaient vers lui. Cette fois-ci, il n’allait pas y aller de main morte. Il s’approcha d’eux, menaçant de son regard l’ensemble des hommes qui s’élançaient. Ils étaient encore moins forts que les précédents, alors comment voulaient-ils le vaincre ? Leurs mouvements étaient lents. D’une lenteur excessive et assumée. Il prit donc les devants et les rejoignit vivement avant de les faire tomber en les frappant le plat de sa lame.
- Hors de ma vue.
Son regard était sombre. Il n’aimait pas sa situation. En réalité, l’écart de puissance n’était qu’un écart factice. Il manquait de technique, il manquait encore d’entraînement. Il fallait qu’il remplisse le fossé qui le séparait du reste des combattants qui possédaient sa puissance.
Le coup de tête porta à merveille. Le lanceur de grenades était tombé en un rien de temps. Il avait perdu conscience suite au choc, ne maîtrisant pas un Haki capable de le protéger de cette attaque trop spontané. Ce fut donc l’arrivée de Gnoméo qui fut décisive dans l’affrontement qui avait commencé et qui menaçait de s’écourter grâce à l’entrée en scène des révolutionnaires. Un air amusé, Katia maintenait en respect le sabreur sans pour autant pouvoir prendre l’ascendant. Elle était muselée par les compétences de son adversaire, et lorsqu’elle prit le partie de couper court au combat, pour reculer et apprécier la compagnie de ses alliés, le gnome trempé la rejoignit. Ils étaient trois maudits contre un « simple humain ». Leur puissance combinée pourrait largement surpasser le chasseur de prime, et ce dernier avait conscience qu’il n’avait plus l’avantage. Il allait sûrement fuir, en tout cas c’était la conclusion à laquelle était arrivée Katia. Celle-ci eut un sourire carnassier.
- Kanaë, attaquons-le simultanément. S’il s’enfuit, il va pouvoir révéler des informations, mieux vaut le capturer pour faire en sorte de démanteler son petit réseau.
Le plus ils en capturaient, le plus ils pourraient trouver des informations. Le pouvoir d’Erwin permettrait de les chercher « directement à la source ». Ainsi, la Ray attaqua en prenant à nouveau les devants. Sa vivacité était corrélée à son pouvoir du fruit du démon mythique du Bastet. Utilisant sa faux, elle pousserait l’adversaire à reculer, et en l’acculant, elle permettrait ainsi à la Toupex de faire son œuvre. Il fallait en finir assez vite… Erwin était déjà en train d’observer la scène en hauteur. Mercenaire au Lance-Grenade - Niveau 39Mercenaire à l'épée - Niveau 41 | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Dim 28 Oct - 9:49 Chaque chose à sa fin Le choc avait été violent, intense et un peu creux aussi, la verte espérant que la tonalité basse provenait davantage de son adversaire probablement idiot que d'elle, elle n'était pas un puit de science mais elle n'espérait pas être si bête, ne pas avoir la tête totalement vide. Quoiqu'il en soit, son haki de l'armement, parfaitement maîtrisé dans son cas, ne flancha pas, laissant l'utilisateur de bombe à la seule merci de sa force. L'homme avait essayé de résister mais la lutte était vaine, l'effet de surprise instauré par l'arrivée de Gnoméo et Katia avait encore démontré sa toute puissance. Depuis qu'elle travaillait davantage en équipe, qu'il s'agisse de ses amis proches ou avec les membres de sa famille inquisitoriale, la maudite avait pu noter la force et l'utilité du travail d'équipe, de l'effet de surprise, de la coordination parfaite entre deux combattants. A travers les mers du globe, il y avait plusieurs témoins de l'importance de cette osmose, à commencer par les jumelles Bremurias, Shishibukai de leur état, grande combattante en binôme si l'on en croyait les rumeurs. Avant de rencontrer ses amis, avant de rejoindre l'inquisition, elle n'avait pu connaitre ce lien, unique et puissant qui reliait les membres d'une famille, qu'elle soit de sang, de coeur ou de raison. Depuis qu'elle les avait tous près d'elle, elle connaissait le sentiment d'appartenance, celui d'envie de travailler ensemble. Noréa, son île natale, obligeait les membres du clan de la Toupex à s'entraider, à travailler de concert pour se rendre la vie bien plus aisée. Malgré tout, il avait s'agit là d'un trait de caractère qu'elle n'avait pu développer, elle n'en avait pas eu le temps. Alors, lorsque Katia lui proposa de poursuivre ce travail d'équipe, un sourire malin naquit sur les lèvres de la chasseresse verte. Indiquant qu'elle participerait à l'assaut commun d'un geste de la tête, elle vit la Zoan du chat partir rapidement en direction du sabreur, elle était la plus rapide et l'intercepterait dans sa course. Pourtant, Kanäe ne partit pas immédiatement, elle regarda Gnoméo à côté d'elle et organisa le reste de l'attaque : elle la voulait parfaite. Gnoméo, sers toi de ta vitesse et dès que Katia le fera reculer, tu le déséquilibres en heurtant l'arrière de son genou droit. Je m'occupe de l'achever. Le tontatta partirait dans la seconde. Comme prévu, la soeur biologique du Dog avait réussi à le rattraper, à faire reculer l'ennemi grâce à sa malédiction à sa faux aiguisée. Le mercenaire avait le choix qui s'imposait, le choix de raison, celui qui lui sauverait la vie, le prémunirait des attaques de la faucheuse. Malheureusement pour lui, elle n'était pas seule, elle avait des amis, une famille. A peine le sabreur reculait d'un pas qu'il sentit une force venir le cueillir au niveau du genou gauche, par l'arrière. Le mouvement de recul qu'il avait initié, associé à cette force, l'avait déséquilibré mais il était agile. Rapidement, il avait compris que les inquisiteurs attaquaient ensemble, il fallait fuir efficacement. Il avait tout prévu : faire fi du gnome, se retourner avant de toucher le sol, retrouver l'équilibre grâce à un appui de bras, reprendre la course en se servant de son arme comme d'une canne pour reprendre l'élan initial. Tout était parfait, il serait en train de courir avant même que la chatte ou que le nain n'ait le temps de voir le coup venir. Pourtant, dans son plan si parfait, bien que bancal à plusieurs égards, un grain de sable vint se glisser. Au milieu de sa chute, avant même qu'il ne puisse se retourner, alors que ses yeux étaient tournés vers le ciel de l'archipel, vers les branchages de ces titans forestiers, la clairvoyance qu'il possédait fut brouiller par une ombre, humaine. La main levée, la chose, à contrejour par rapport au soleil, lui cachait maintenant une partie du paysage dont il disposait. Soudain, la main se transforma en une pince, trois fois plus grande que celles qu'il avait affronté plus tôt. Il était déséquilibré, il ne pouvait esquivé. Gnoméo s'était écarté et tous virent la pince se blinder d'une plaque noire avant de s'abattre avec violence sur le sol, un mercenaire au milieu du choc entre la terre et l'appendice de la Zoan. La puissance était là, la zone avait légèrement tremblée et lorsque la maudite retira sa pince, un homme vivant mais évanoui était encastré dans le coin habituellement utilisé pour la pêche. Il est à toi Katia. Kanäe reprit forme humaine et remercia ses amis de leur aide avant de s'excuser. Elle quittait la zone, lentement, cherchant des yeux le coin où Pita et Ken avaient emmené les vieux pêcheurs. Elle devait voir l'un d'entre eux, une page devait être tournée. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Dim 28 Oct - 10:50 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [10] Ken regardait le garçon châtain à ses pieds, évanoui comme les autres ennemis. Des chasseurs de prime organisés n’étaient pas suffisants pour les attraper, eux, l’Inquisition. Leurs ennemis étaient des types comme Jasmine, Mijushike ou encore les gouvernementaux. Ils étaient de cette race qu’ils débectaient, qu’ils haïssaient même. Soupirant, l’ancien vice-amiral vint ramasser le corps sur son épaule. Il possédait un Haki de l’Observation qu’il maîtrisait suffisamment bien pour pouvoir comprendre si l’adversaire se réveillait et lui voulait du mal. C’était un utilisateur du retour à la vie de la sueur, quelque chose qui était assez étrange de son point de vue. Enfin, il en avait vu des pires.
Arrivant à la hauteur de l’autre équipe victorieuse, il adressa un sourire à ses amis de l’Inquisition. Il pouvait les appeler amis à présent. Le coup d’éclat d’Impel Down s’était déroulé assez en amont cette année pour qu’ils aient eu le temps de se lier d’amitié. Il était plus particulièrement proche de personnages comme Paul Titanos avec qui il partageait au plaisir une bouteille de saké entière.
- Erwin, tu veux bien descendre ?
Le rouquin était perché sur un arbre, le regard perdu dans le vide. Il scannait le maximum de distance qu’il pouvait avec son Haki, essayant de repérer des adversaires dans tous les sens. Il sentait son pouvoir vaciller légèrement, mais il fit fi de ce paramètre en redescendant. Les ténèbres avaient disparu. Son regard était clair au moment où il mit pied à terre, supprimant sans que personne ne le remarque l’effet de chute grâce à une téléportation bien placée. Il sourit en direction de ceux qui, loin d’être des subordonnés, étaient surtout sa famille.
- On est venu à bout de ces chasseurs de primes. Quand ils seront réveillés, je les interrogerai et j’irai débusquer le reste de leurs copains pour les prévenir de ne pas nous ennuyer. Ça fera un peu de répit.
Il se tourna vers Katia qui sourit en montrant les courses qu’elle avait posées un peu plus au loin et qu’il fallait ramener. Elle-même ne resterait pas plus longtemps sur Shabaody. Elle avait à faire : des stratégies à fomenter par exemple. Apparemment il faudrait revenir ici pour acheter d’autres ressources au marché noir, mais d’ici là rien de particulier. Après avoir souhaité une bonne journée à ses camarades et avoir remercié Kanaë, elle fut donc transportée sur Micqueot, loin de toute l’agitation ambiante, en compagnie des chasseurs de prime aujourd’hui restreints.
Un peu plus tard, les vieillards avaient naturellement repris, sans craintes, leur place à la pêche. Un sourire jusqu’aux oreilles, Pita avait obtenu quelques petites faveurs sous forme de tartes auprès de quelques vieilles femmes dont elle traitait les problèmes de dos – à sa manière. Ken et Erwin étaient restés à discuter quelques instants, observant l’archipel avec un regard bienveillant. La victoire avait sûrement attendri le jeune homme dont les ténèbres narguaient encore ses pensées sans qu’il ne le remarque. Finalement, il se dirigerait vers Kanaë au soir tombant, l’ayant laissé profiter au maximum de sa journée. Elle avait peut-être retrouvé Nana, qui sait. En tout cas, il demanderait à être seul avec sa grande-sœur.
- Alors, que s’est-il passé aujourd’hui ? Je sais que ça a l’air d’un sujet sensible, mais j’aimerais savoir.
Il avait quelques idées en tête, mais rien de bien précis. Pour qu’elle soit dans cet état, ça devait être grave. Il n’en avait parlé à personne, et personne n’avait besoin de savoir si elle ne le désirait pas. Hope lui-même n’obtiendrait rien d’un jeune homme muet comme une tombe. Il écouterait donc attentivement ce que sa sœur avait à lui dire. Mercenaire au Lance-Grenade - Niveau 39Mercenaire à l'épée - Niveau 41 | | | | |
Kanäe ToupexBreaker of Chains | Messages : 2062
Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Dim 28 Oct - 11:47 Chaque chose à sa fin Kanäe s'était mise en route et avait finalement retrouvé le petit groupe de vieux, en compagnie de Pita, devant une petite cabane de pêche située non-loin de leur endroit favori. Les différents membres du troisième âge semblaient heureux de revoir la combattante de l'inquisition, à commencer par le petit vieux au passé bien sombre, celui avec qui la maudite avait partagé une discussion. Celui avec qui elle partageait un terrible secret. Elle serra quelques mains, échangea quelques bises avec une mamie qui lui offrit un muffin aux myrtilles et, finalement, elle demanda à Pita de ramener les vieux sur le terrain de jeu, sauf un. Elle regarda l'ancêtre qui avait été son cauchemar pendant de nombreuses années et sollicita un entretien privé. Monsieur, j'aimerais vous parler, seul à seul. Asseyez-vous s'il vous plait. Devant la cabane en bois passablement penchée, un petit banc avait été fait avec le même matériaux. Comme l'édifice abritant les trésors de pêche et le matériel le moins couteux, l'assise était totalement bouffée par le temps et les insectes mais il supportait encore et toujours les fesses fatiguées qui y trouvaient le repos. Une fois de plus, il soutint une discussion, un choc de génération entre un vieil homme curieux d'en savoir plus sur les raisons de cette entretien et une jeune femme qui venait pour tirer un trait sur une histoire aujourd'hui dépassée. Kanäe n'était pas à l'aise, loin de là, le vieil homme le perçut et se saisit de la main de son interlocutrice pour l'encourager à poursuivre son récit, à s'expliquer. Etrangement, la Toupex trouva un certain réconfort en ce contact. Il était bienveillant, il avait tourné la page et le ramener si loin dans le passé dérangeait même la maudite, elle en avait besoin. Je m'appelle Kanäe, Kanäe Toupex. Ce nom vous est-il connu Monsieur ? Le vieil homme réfléchit quelques instants, il dépoussiérait ses souvenirs à tour de bras, passant de l'un à l'autre sans s'attarder sur les anecdotes de sa vie. Il passait en revu ses vieilles conquêtes, ses vieux ennemis, ses vieilles victimes. La verte pouvait-être sa fille cachée, la fille d'une de ses anciennes relations ou une orpheline qu'il avait laissé à son sort sur une île quelconque. Pourtant, il ne se souvint pas de ce nom. Il notifia la chose à l'originaire de Noréa, le visage désolé. Ce nom, il ne pouvait s'en souvenir, il avait massacré le clan sans savoir qui ils étaient. Je vois... Vous ne me connaissez pas, mais moi, je vous connais. Vous êtes Gadomasou n'est-ce pas ? A l'évocation de ce nom, la main de l'ancêtre se relâcha autour de celles de la maudite. Ce nom, il l'avait endossé durant plusieurs années, quelques décennies, mais cela faisait plus de dix ans que l'on ne l'avait pas nommé comme cela. Ici, sur l'île, auprès de ses amis, il n'était connu que sous le nom de Nic, le vieux Nic. Gadomasou... ce nom sortait des ténèbres d'une vie de rapines. L'entendre ne lui faisait pas plaisir mais il acquiesça, tristement. Devant lui, la jeune femme semblait plus certaine d'elle et elle l'était. Kanäe avait enfin sa certitude, son coeur s'allégea soudainement, son esprit se libérant d'un poids qu'il ressentait constamment depuis environ quinze ans. Ce fut elle qui se saisit finalement des mains du papy. Je suis originaire de Noréa, la seule survivante de mon clan. Comme à l'évocation de son nom passé, celui de l'île qu'il avait massacré tira au vieux un goût du passé, l'odeur du sang emplissant sa bouche. Il pensait avoir exterminé ce clan, les avoir tous passé au fil de sa lame et pourtant... un espoir avait demeuré. Il n'osait rien dire, s'attendait à tout et, finalement, était prêt à mourir. Il sourit et s'apprêtait à supplier Kanäe de lui prendre la vie, en pénitence. Pourtant, il n'en eut pas le temps. Je vous ai cherché pendant plus de dix ans, je voulais vous tuer, vous et tous les hommes de votre ancien équipage. La perspective de vengeance m'accompagne depuis mes douze ans, j'en ai presque vingt-cinq aujourd'hui. Il y a peu, j'ai subi la pire des épreuves de ma vie, pire que Noréa. Je me suis alors rendu compte de certaines choses, j'ai rejoint un nouveau groupe, j'ai une nouvelle famille. Evidemment, je ne vous remercierai pas, j'aurais aimé grandir parmi les miens. Mais, le temps a fait son oeuvre. Elle plongea ses yeux verts dans ceux de l'ancêtre qui y vit alors un souvenir. Ce regard emplit de détermination, il l'avait déjà vu une fois, c'était celui d'un homme, un guerrier de Noréa qui avait rendu son dernier souffle debout. Un père... Je vous pardonne. Les mots furent prononcés avec la paix de l'âme, celle de la Toupex qui ne souffrait plus comme elle avait souffert durant tant d'années. Elle libéra le vieux sans ajouter un mot, sans en attendre un seul et partit. Elle s'isola, assise sur les racines d'un Yarukiman, jusqu'au soir où un rouquin bien connu vint la retrouver, lui demander des explications avec une certaine douceur. Le vieux pêcheur, c'était Gadomasou, l'assassin de mon clan. Sa voix n'avait pas tremblé le moins du monde, elle était calme, presque fier. C'est fini petit-frère... Je lui ai pardonné, je me suis pardonné. Il était un homme qu'il n'est plus, à quoi bon me venger ? Je n'en suis plus là je crois. Merci, tu en es l'une des causes majeures. Elle posa alors sa tête sur l'épaule du Dog et redevint silencieuse devant le coucher de soleil sur l'archipel de Shabondy. Bientôt, l'île tremblerait sous les combats mais pour l'heure, la paix était totale. Elle n'en demandait pas plus. Codé par Kari Crown _________________ | | | | |
| Messages : 5013
Race : Humain
| Dim 28 Oct - 16:25 Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance [11] Le rouquin écouta attentivement sa sœur s’exprimer et dévoila les terribles événements et la terrible vérité qu’il ne commenta pas. Il se contenta d’accepter sa décision, et de la laisser poser sa tête sur son épaule tandis qu’ils observaient le coucher de soleil. Il ne voulait pas lui faire part des ténèbres présents dans son cœur. Ses regards froids étaient devenus une habitude. Il se laissa bercer finalement par le coucher de soleil, et quand il eut disparu, le jeune homme se releva. Il ramènerait Kanaë où elle le désirerait, et plus tard, il regarderait une cabane dans les ténèbres.
Il était là, assis sur la branche d’une arme, son épée à sa ceinture. Pouvait-il plus haïr que cela une personne ? Il avait souffrir sa sœur durant tant d’années, et elle lui avait pardonné. Lui ne le pouvait pas. Certes, c’était en partie à cause de ça qu’ils partageaient la relation qu’ils avaient aujourd’hui, c’était une partie de ce qui avait conduit la verte à sa battre pour… Il secoua la tête : elle lui avait pardonné, cela devait être suffisant. Les combats intérieurs n’avaient pas à continuer ainsi, il pouvait y mettre fin.
- Qu’est-ce que tu fais ici ?
La voix familière de Katia résonnait en arrière-plan. Le rouquin se retourna et la regarda, un peu décontenancé. Il avait l’impression de sortir d’un rêve, mais ne parla pas. Il se contenta d’observer la cabane qui se trouvait en aval. « Tuer » était quelque chose que ses mains avaient déjà fait à de nombreuses reprises. Il n’était même pas obligé de laisser ses preuves. Ses yeux se fermèrent tandis qu’il avait l’impression que la mort l’appelait à devenir l’un de ses disciples, lui qui détestait tuer. Il avait franchi le pas du sang-froid une fois, pourquoi pas une nouvelle fois ? En plus, cette fois-ci, c’était un meurtrier.
- Je connais ce regard. Je l’ai trop vu sur d’autres visages que le tien pour ne pas savoir à quoi il conduit. Tu n’es pas… Tu n’es pas lui.
La demoiselle avait compris. Elle remarquait depuis longtemps que quelque chose n’allait pas. Contrairement aux autres, elle n’était pas constamment partie en mission et pouvait côtoyer le jeune homme au quotidien. C’était Hope qui l’avait en premier lieu alerté, et lorsqu’elle avait commencé à y prêter une attention particulière, tout était devenu limpide. Cependant, comme sur Shivering Island, il n’était toujours pas capable de reproduire cet acte de meurtre de sang-froid, sans quoi son pouvoir serait réellement la lie de toute l’humanité. Qu’est-ce qui l’empêchait de perpétrer le plus grand assassinat qu’on ait connu sur Terre ?
Même la Ray qui avait tenté de lui faire franchir un pas contre les marines pouvait voir que ça ne lui correspondait pas. Cela aurait été plus aisé pour leurs stratégies, moins de paramètres et plus d’impacts. Cependant, elle devait prendre le facteur humain en compte et des tueries de masse, le rouquin n’y était pas encore. C’était peut-être mieux… Enfin, il n’avait même pas encore le cœur d’achever ses ennemis à nouveau.
En face de cette cabane, il était donc pensif. La main de sa petite sœur le ramena à la réalité, et il arrêta de lorgner. Elle ne savait pas ce qu’avait fait cet homme, cependant elle craignait qu’il ne disparaisse un jour. Pas ce soir. Les crimes n’avaient pas besoin d’être expiés de cette manière. Bientôt, Shabaody ressemblerait à un champ de bataille dans lequel les faibles n'auraient pas la possibilité de survivre. Mercenaire au Lance-Grenade - Niveau 39Mercenaire à l'épée - Niveau 41[/quote] | | | | |
| | | | |
| |
|