Ishtar émergea de l’inconscience, amenant sa main à son crâne en essayant de se réveiller pleinement. Elle avait un mal de tête assez prononcé et ne comprit que trop tard qu’elle n’était pas seul dans la pièce, manquant de peu d’écraser quelqu’un en essayant de se lever. La cellule était petite et, les paupières à moitié closes, la bilcane ne parvenait pas à savoir si ses compagnons de prison était réveillé ou non. Elle tenta de se remémorer les événements de la nuit passé, mais cela fut bien compliqué. Une voix d’une gravité incroyable résonna alors pour atteindre les oreilles de la demoiselle qui tourna la tête vers les barreaux.

-Je suis l’ombre… Je suis la nuit… Je suis bat… BWATF KWATAKAWI BWURF ! Ça fait un mal de chien de parler avec une voix grave… Hahum hum hum ! Je suis bat-vampire ! finit l’homme avec un tonalité normale.


Morava, fils de voïvode et héritier officiel du trône de ce dernier, étendit les bras, qu’il avait ramené devant lui, de chaque côté de son corps en tenant dans ses mains les extrémités de sa cape. Il imitait ainsi plus ou moins une chauve-souris alors qu’il mettait sa bouche en cul de poule. Il se tourna alors vers la sortie et essaya de s’envoler en battant des bras tout en sautillant. Mesmir, qui avait été chargé de surveiller les futurs esclaves, soupira bruyamment et intensément ! Il n’en pouvait plus de cette famille infernale !

Ishtar avait froncé les sourcils en entendant les paroles du prince pour finalement ignorer la situation, s’occupant plutôt de réarranger ses souvenirs dans le bon ordre. La decima était arrivé aux Landes de Magyarolachia afin de mener une petite enquête au sujet d’un réseau esclavagiste que le souverain de cette contrée isolée et oubliée dirigerait. Elle s’était rendue sur l’île et avait rencontré Volga, une fermière qui prétendait avoir perdu sa famille dans une attaque de bandit tout en soulignant que le voïvode ne faisait absolument rien pour gérer le pays, les fermiers étant laissés au dépourvu. Par la suite, elles s’étaient dirigées vers les Quatre Pattes, une chaîne de montagnes circulaire qui entourait à la manière d’une muraille une enclave où demeurait la famille seigneuriale et où elle élevait les esclaves. Elle y avait un autre groupe venu porter assistance aux esclaves. Cependant, Volga qui paraissait de plus en plus bizarre c’était avéré être une vampire travaillant pour le voïvode et qui était parvenu à séparer les groupes en faisant semblant de chuter. Pousser par son empathie en dépit de ses doutes sur la fermière, l’ange avait foncé tête baissée pour la sauver avant de se faire hypnotiser… Après cela, grand blackout.

La suite ne s’était pas avéré bien plus glorieuse pour le groupe de sauveurs… Massy avait été vaincu par la combinaison de Volga et Rune Báthory, la fille ainée du voïvode qui se chargeait d’éduquer les esclaves et de les garder dans ce que l’on appelait l’Ensclave, qui s’étaient en plus servi de personnes hypnotisées dont faisaient partie Ishtar. De leurs côtés, les deux camarades de l’Umbra, Bell et Erik, c’étaient fait arrêter par deux vampires qui attendaient patiemment le lancement de la stratégie habituelle depuis la forêt montagnarde. Un groupe de trois chasseurs de vampires s’était également joint aux festivités, mais deux avaient été éliminés, l’un car il était trop instable pour devenir esclave et qu’il avait été ainsi offert à Morava qui s’était fait une joie de le disséquer et l’autre qui s’était faite tuer par les mouches de Rune pur se venger de la mort d’un des majordomes de la famille que la femme-cyborg avait réussi à vaincre, à cause d’une erreur du serviteur selon la Báthory. Ainsi, seul Alexei, qui s’était laissé attraper, avait été amené aux côtés des autres prisonniers qui attendaient désormais sans le savoir de recevoir leur première leçon de la part de la fameuse éducatrice aux milliers de mouches.

-Cela fait déjà treize heures que je surveille cette cellule et on vient même pas me prévenir de quoi que ce soit ! Y’a que l’autre « prince » qui passe juste pour faire l’une de ses plaisanteries qui n’amuse que lui aux prisonniers…

La De Lérhane tenta de faire aller un peu ses quatre ailes avant de se relever, cette fois si avec succès puisqu’elle avait pleinement repris ses esprits. Par chance, ce sous-sol avait un plafond assez haut et même avec sa taille avoisinant les trois mètres elle pouvait tenir debout sans avoir à se tordre. Il n’en demeurait pas moins que cellule était petite, faisant à peine huit mètres carrés. L’ange, se frottant les yeux, regarda les autres corps des personnes présentes afin de les identifier et voir s’ils étaient réveillés. Elle ne faisait pour l’instant pas attention au fait qu’elle avait un collier, mais en le voyant autour du cou de ses camarades elle comprit bien vite qu’elle avait le même objet. Cette sécurité permettait d’électrocuter à volonté les esclaves rebelles afin de les soumettre progressivement et comportait également deux points de pression en granit marin que les vampires obtenaient en fournissant des esclaves à un membre véreux de la Marine qui détournait en échange des faibles quantités du précieux minéral petit à petit sur une longue période.

La Bilcane observa l’Umbra se réveiller à son tour… Enfin, elle tourna la tête vers lui précisément quand il déclina son mépris envers ces « foutus vampires » comme il disait. Les rayons de lumière du soleil qui perçait difficilement la voute céleste remplis de nuages parvenait dans le couloir, passant entre les barreaux de ces larges et peu haute fenêtre miniature qui permettait de ne pas perdre la notion du temps. Si la porte de la cellule était en fer, ils n’auraient certainement pas pu s’en rendre compte car leur petite salle ne comportait pas ce genre d’ouvertures aux croisements des murs et du plafond. Heureusement, pour eux, elle était uniquement constituée de barreaux. La De Lérhane écouta les premières paroles de Massy qui lui était adressé. Son étonnement transperça son impassibilité tant la sensation qui l’envahissait était forte.

-Un baiser ?! Un baiser ! Elle m’a embrassée ?! déclara l’archange avant de cracher sur le mur en essayant de « laver » ou « nettoyer » sa langue avec ses mains. Tout ce dont je me souviens c’est qu’elle m’a sauté dessus, s’est approché de moi, puis trou noir… Elle m’aurait donc embrassé à ce moment-là ? Mais qu’est-ce qu’il s’est passé après ?

En effet, la personne qui tombait sous l’influence du baiser de la mort de Volga n’était pas simplement envouté, elle perdait purement et simplement toutes consciences de ses actions, tant et si bien que la demoiselle aux cheveux d’or ne se souvenaient plus de rien, comme cela avait pu se remarquer lorsqu’elle avait rechercher dans sa mémoire les derniers événements dont elle se souvenait.

-Je tape fort ? Désolé dans ce cas. J’ai toujours eu une grande force physique oui. Puisque tu sembles te rappeler de plus de choses que moi, est-ce que tu pourrais me dire ce que tu sais ? demanda humblement la demoiselle aux iris argentés qui reposa son dos contre le mur en soupirant.

Elle écouterait ce qu’il lui répondrait avant de porter la main à son cou, sur le collier. Elle serra les dents et tenta de l’enlever par la force, mais aussitôt que ses doigts se refermèrent sur l’intérieure de l’objet, une décharge traversa le corps d’Ishtar qui chuta sur le côté avant de se rattraper en titubant. La bilcane se dirigea vers la porte de la cellule et tenta de se raccrocher aux barreaux. Aussitôt que sa peau rentra en contact avec le métal, un nouveau courant électrique la traversa. Cette fois si la femme de trois mètres de haut tomba en arrière, se retournant en plein air pour poser un pied sur le mur afin de se propulser sur celui d’en face afin d’éviter d’écraser tout le monde avec son corps. Elle se cogna donc légèrement la tête avant de glisser le long de la paroi jusqu’à ce que son fessier touche le sol.

Ishtar reprit progressivement ses esprits durant les dix secondes qui suivirent. Haletante elle secoua la tête en essayant de reprendre possession de ses moyens, mais ce n’était pas chose aisée. Mesmir, toujours posté à l’entrée et qui était enfin content de pouvoir suivre une discussion entre les prisonniers pour s’occuper un peu dans cette attente inexorable, donna quelques explications aux locataires de cette prison miniature.

-Vos colliers et la porte sont électrifiés afin de vous empêcher de vous évader. Il n’est pas rare que nous rencontrions des personnes ayant certaines dispositions, comme vous mademoiselle avec votre puissance physique remarquable, et donc nous avons trouver cette solution pour vous empêcher de vous libérer de votre collier ou de cette cellule. Dans le même genre, sachez que vous ne pouvez pas utiliser vos malédictions, vu que depuis la forêt je vous avais vu vous transformer. Il y a deux billes de granit marin de chaque côté du collier. J’espère que vous passerez un agréable séjour.

Il se mura dans le silence quelques instants avant d’avoir une épiphanie.

-Au fait ! Si vous êtes là, c’est pour attendre que Rune ait du temps libre pour vous éduquer afin de faire de vous de bons esclaves. J’espère que vous ne tenez pas à votre dignité et que vous supportez bien la douleur de manière général…

-Qui est Rune ? demanda alors l’ange qui se frottait le front.

-La fille du voïvode et la responsable des esclaves en élevage, répondit le plus naturellement du monde le vampire en se moquant des interdictions qu’on lui posait au sujet des conversations avec les prisonniers.

Ishtar n’apprit pas grand-chose du récit de Massy, mais cela confirmait bien qu’elle était passé à l’ennemi à cause d’un quelconque sortilège. Horripilant comme sensation. Se dire que l’on avait été contrôlé par quelqu’un d’autre était quelque chose d’horrible. Le propos de l’Umbra aux sujets des bêtes de la forêt lui donna encore plus envie de vomir à cause de cette ignoble histoire de baiser. L’ange avait ensuite bien tenter de sa libérer, sans succès. Le cerveau encore embrumé par les décharges électriques qu’elle avait subi, elle fit un effort considérable pour capter la réponse que lui fournit le garde au sujet de l’identité de Rune. Ses idées se remirent ensuite peu à peu au clair pendant que Massy tentait de converser avec le garde, l’archange tentant difficilement de comprendre ce qui se disait tout en fronçant les sourcils à cause de la douleur. Le vampire, lui, était content qu’on le prenne à partie pour converser. Enfin un peu d’intérêt dans cet ennui qui se prolongeait encore et encore.

-Je suis bien content que vous me parliez. Tu as tout à fait raison, on n’a rien d’autre à faire que discuter. Ça m’évite de m’emmerder encore plus à devoir rester là. Je n’ai même pas pu encore manger… Enfin bref. Je m’appelle Mesmir. Et vous comment vous appelez ? demanda-t-il.

-Ishtar, répondit simplement la bilcane en se massant les tempes, les yeux clos.

Le garde attendrait ainsi que l’Umbra se présente, et éventuellement qu’il parle de ses camarades, avant de reprendre et expliqué sa vie.

-J’étais jeune et con quand j’ai imploré le seigneur Dracule. J’étais en pleine crise d’adolescence et j’en voulait à mes parents. J’ai donc échangé bêtement leur vie contre le sang vampirique histoire de me venger. Malheureusement, je le regrette un peu plus chaque jour depuis. Je suis devenu une des Quatre Pattes du voïvode puisque l’une d’entre elle était morte durant un assaut de redoutable combattants. Eileen et Mikeilish n’était même pas encore les majordomes à cette époque, il n’y avait que Zirkélich qui s’est fait tuer lorsque Morava à voulut jouer avec lui... Ce sale gosse… Dire « jouer » pour parler d’une séance de torture envers le plus fidèle serviteur de sa famille… Comment les autres peuvent s’en moquer comme ça. Contrairement à Volga, la Patte Ouest chargé de mener les aventuriers dans ce piège qui s’est refermé sur vous, et Diktra, la Patte Nord chargé de protéger le port caché, je n’ai pas de rôle spécifique. Je dois donc participer à la réalisation de la stratégie habituelle en attendant dans la forêt, puis je fais des tâches quelconques en allant surveiller régulièrement pour voir si de nouveaux groupes arrivent. Rien de bien intéressant. C’est ma vie cependant. Je n’ai nulle part où aller et maintenant que je suis un vampire je me dois de servir cette famille de connards… Personne d’autre n’accepterais un monstre comme moi…

Le vampire soupira de lassitude en lançant un regard vers le terrible soleil, ennemi naturelle de sa race.

-Ma vie est inintéressante… rajouta-t-il mollement en révélant plus ou moins la dépression dans laquelle il était plongé depuis le début d’année, ce qui était la raison d’un tel monologue vu qu’il avait enfin des personnes à qui raconter ses états d’âmes sans risquer une quelconque punition. … J’espère que vous ne souffrirez pas trop et que vous serez vendu à un maître pas trop… malsain… Quand je pense à tous ces hommes et femmes que l’on a envoyé à travers les mers pour servir des « clients »… Des soldats de la Marine… Des mercenaires et chasseurs de primes… Des pirates… On a même des révolutionnaires ces derniers temps… Peut-être que vous réussirez à vous y faire des amis, mais beaucoup d’entre eux sont devenu des genres de mort-vivant, enfin en apparence, depuis qu’ils ont perdu tout espoir de fuir. D’autres se rattrapent en trouvant de l’intérêt à se moquer de ceux qui essayent de les sauver. C’est malheureux mais c’est la seule chose qui leur reste pour remplir leur vie en dehors de l’éducation de Rune…

C’est l’esprit clair que la De Lérhane accueillit l’histoire du garde relégué au rang de factotum par ses maîtres ainsi que le récit de compréhension de l’Umbra qui s’en suivit. Tant d’histoire triste… Mais devait-elle vraiment se soucier de cela ? C’était son empathie qui l’avait poussé à faire abstraction du manque de crédibilité de Volga pour plonger à sa rescousse… Dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, cela ne changeait rien, alors autant se montrer clémente. Toujours assise au sol, dos au mur, elle prit la parole.

-Moi aussi j’ai fait de mauvais choix par le passé… Des choix dont mes proches ont souffert… J’ai réussi à m’en sortir, à découvrir une toute nouvelle vie sur les mers bleues et à me trouver un but. Ne crois pas être la seule personne qui a été jugé de monstruosité à cause de ton physique ou ta race. C’est là le calvaire de ceux qui se font discriminer… Mais un lendemain et bel et bien possible… Je pense que si tu quittais cette île, tu finirais par tomber sur des gens qui se moqueraient des différences et qui t’accepteraient tel que tu es.

Contrairement au maudit du kangourou, l’archange n’avait pas particulièrement l’intention de se servir de Mesmir. Ce à quoi elle pensait à l’instant présent, c’était soulagé l’âme de ce pauvre bougre dont elle pouvait comprendre la souffrance, en tout cas une partie d’entre elle. De même, elle avait découvert que l’Umbra aussi avait vécu de terribles épreuves dans son passée. De son côté, le vampire demeurait silencieux, réfléchissant à ce qu’il s’était dit. Il demeura ainsi durant de longues et interminables minutes lourde de sens et de pensées.

-Vous croyez vraiment que cette vie vos la peine d’être vécu ? Peut-on s’extraire à la tyrannie d’êtres supérieurs ? Cette famille… Les Hungaria… Ils sont si fort… Comment pourrais-je quitter l’île sans qu’il le remarque ? Comment quiconque pourrait quitter l’Ensclave sans s’attirer les foudres des mouches de Rune ?

Les remarques de Mesmir étaient limpides. Il y avait déjà réfléchi. Il avait déjà pensé à fuir… Néanmoins, tous ses plans se retrouvaient confrontés à ce mur… cette barrière qui lui semblait infranchissable. Les majordomes, la Patte ignorant que Mikeilish était mort, était pour lui une menace bien moindre à cette terrible famille qui parvenait à se soustraire à toutes menaces depuis bientôt trois cents ans… Tous types de personnes avaient tentés de les renverser, que ce soit pour l’esclavage de Dracule ou pour améliorer la vie des habitants des landes, mais cela n’avait jamais été suffisement important pour changer quoi que ce soit. Ceux qui portaient l’appellation de Pattes, sorte de vampires de second rang servant en quelque sorte d’intendants, mourraient ainsi que les majordomes, parfois un membre de la famille se faisait emporter par l’assaillant, mais la pérennité de la lignée n’avait jamais été remise en question. De plus, Dracule avait jadis été le plus puissant des Hungaria, voyageant sur Grandline pendant dix ans, puis sur le Nouveau Monde pendant une autre décennie afin de prendre de l’influence dans la pègre via l’esclavagisme alors que son père était voïvode. Le réseau qu’il avait aujourd’hui n’était plus aussi entendu qu’à l’époque, mais c’était bien assez pour en faire un héritage à tout le reste de sa lignée. Heureusement, aujourd’hui il était bien loin de son âge d’or. Grâce au sang des Báthory, Rune avait un grand potentiel, mais rien ne permettait d’assurer qu’elle arriverait au niveau qu’avait autrefois son paternel… Cependant, ensemble ces deux là formaient un binôme presqu’invincible, malgré les soucis de santé du vieillard qui maintenait un très bon niveau malgré les années qui défilait.

-Oui, c’est possible, déclara Ishtar avec assurance en se relevant progressivement.

Elle s’approcha de la grille à son tour pour observer Mesmir qui était assis là, le regard perdu dans le vide durant ses réflexions internes.

-Vous… Les privilèges qui vous ont été octroyés peuvent vous permettre de fuir et de vous éloigner suffisement de ces terres maudites pour vous extraire à l’influence de ces vampires. Certes, ils n’oublieront pas, mais leurs sbires ne vous retrouveront pas si aisément si vous changé d’identité, voir d’océan. Sur cette île, la vie est sombre et terne même sous ce soleil… Mais il existe des contrées incroyables qui n’attendent que d’être découvert. Des paradis vivants ou des lieux très dangereux.

Mesmir tourna la tête vers eux. Il réfléchissait encore sur sa situation. Ces conseils étaient intéressants. En s’affligeant de sa situation, il n’avait jamais imaginé ce que serait réellement la vie hors des serres des Hungaria, lui qui avait toujours vécus dans les landes comme la majorité des natifs de cette île oublié qui n’intéressait que pour son esclavage, que ce soit pour en profiter ou essayer de l’anéantir.

-Qu’est ce qu’il existe comme autres îles dans ce monde ? Est-ce qu’il y en a réellement qui ne sont pas aussi mortes et désolés que ce pays vampirisé ?

Mais pourquoi il aurait le droit d’en profiter, lui, alors qu’il existait toutes ces personnes retenus dans l’enclave afin d’être asservi et de devenir des toutous dociles. Serait-ce vraiment juste de les abandonnés à leur propre sort alors qu’eux, contrairement à lui qui avait vendu les siens au diable, avaient pour la plupart eu le courage de tenter de sauver les esclaves sur lequel se basait le commerce de Dracule ?

Ishtar n’afficha aucune surprise à la vue des marques laissé par le mauvais traitement de Massy. C’était le genre de chose auxquelles elle s’attendait en ayant entendu son discour précédent. De son côté, Mesmir observa les plaies du coin de l’œil, conservant son visage blasé et désespéré. C’est alors que Van Helldance prit la parole. Tout comme Massy, la De Lérhane se doutait de quelque chose vu qu’elle avait noté un léger changement de position de l’homme lorsqu’elle avait repris ses esprits après les décharges. Les capacités analytiques de la demoiselle étaient déjà bien dévellopé à ce moment-là, tant et si bien qu’elle était en mesure de remarqué cela. Suite à la petite discussion qui s’en suivit, le vampire reprit la parole.

-J’ai déjà vu des chasseurs de vampire confirmé se faire battre Rune, même des maîtres vampires comme sa demi-sœur Ujlaki Báthory qui elle aussi utilise des mouches, donc pour moi les mots n’ont que peu de valeurs. Il vous faudra prouver que vous êtes en mesure de la battre… Car si vous vous jetez ainsi sur elle sans avoir les capacités adéquates, vous risqueriez de ne servir « qu’à » gagner du temps. C’est malheureux à dire, mais je le vois comme ça.

Il écouta ensuite l’exposé sur les différents îles qui existaient de par le monde qui fut renchérit par la bilcane une fois que l’Umbra eut fini.

-Même sur les Blues il y a des îles superbes, dangereuses et merveilleuses. Du volcan crachant de la neige à la place de la lave au pays au sol spongieux mauve sur lequel pousse des arbres en pierre qui produise du coton, il y a de quoi se faire surprendre par la Nature. Cela fait des années que je vogue sur ces mers et je trouve toujours de l’inattendue.

Oui, depuis 1496 l’archange naviguait sur les mers bleues et découvraient toujours plus de chose. Il lui était même arrivé de se balader avec les Centaurus juste pour cela quand il n’avait pas de mission. Ce souvenir du passage à Maniralie à West Blue en 1498 était encore fortement marqué dans son esprit d’ailleurs ! Les gars de l’équipage avaient foutu le souk dans une taverne pendant que les têtes principales de l’équipage achetaient des vêtements. Ils avaient pu voir une course poursuite hilarante où les révolutionnaires tentaient de s’enfuir en pataugeant sur ce fameux sol en éponge. Erik se réveilla alors. De son côté, Mesmir observait silencieusement la main tendue par Massy. Au bout d’une trentaine de secondes, il se leva finalement et s’approcha de la porte de la cellule. Au lieu d’effectuait une poignée de mains, il enfourna la clé dans la serrure et ouvrit la porte.

-Je fais certainement une erreur qui me coutera la vie… Mais je ne peux pas continuer ainsi. Ecoutez-moi attentivement. Ce manoir contient deux sous-sols, un rez-de-chaussée et deux étages. Il existe deux passages secrets aux seconds sous-sols dont je ne connais ni les positions, ni les moyens de les ouvrir. Pour vos colliers, il existe deux clés qui les ouvrent. Une d’entre elle se trouve soit dans le bureau des majordomes au premier étage, soit à la ceinture d’Eileen ou de Mikeilish. La seconde est en possession de Rune donc il sera compliqué de l’obtenir. De plus, vos colliers ont des numéros de matricules. Si l’un des majordomes ou Rune nous repère et que vous n’avez pas retiré vos colliers, ils peuvent composer le numéro de vos colliers sur un genre d’escargophone bizarroïde pour vous administrer une décharge. Ils gardent généralement exprès les matricules des nouveaux « pensionnaires » sur eux en cas de besoin pour le dressage donc ils n’auront aucun mal à le faire. Pour ce qui est de vos armes, il y a plusieurs possibilités. Soit elles ont été temporairement placé dans le bureau des majordomes au premier étage, soit le voïvode les a amener dans sa chambre au second étage pour voir si cela ferait de jolies décorations murales, soit, le pire des cas, Morava les a ramener dans sa propre chambre qui se situe au sous-sol de sa tour qui n’est accessible que par un pont qui la relie au reste du manoir au deuxième étage.

Se poussant pour laisser sortir les prisonniers, il se mit à réfléchir s’il n’avait rien oublié.

-Bien. Allons… entama la De Lérhane avant de se tourner vers Massy qui se mit alors à réfléchir.

La demoiselle haussa intérieurement un sourcil alors que Mesmir semblait lui aussi pensif. Erik avait l’air de se taire en essayant de comprendre ce qu’il se passait et Alexei demeurait silencieux. Lorsque Massy déclara son « plan », l’ange afficha un sourire en coin avant de poser sa main sur le crâne du maudit du kangourou pour mettre ses cheveux en pagaille.

-Et il t’a fallut deux minutes pour voir que c’était le plan le plus efficace ? Dans ce genre de cas, c’est véritablement la capacité à monter une stratégie dans le feu de l’action pour contrer les imprévus qui prédomine sur une stratégie globale. Trop de paramètres nous sont inconnu pour donner plus davantage à un plan global même s’il faut forcément conserver une logique pour ne pas se disperser. Et bien allons-y, ne perdons pas davantage de temps à moins que Mesmir ait d’autre informations à nous donner.

-Et oui, j’ai encore quelque chose à dire. J’ai oublié cela alors qu’ils sont presque omniprésents. Il y a cinquante-six serviteurs ayant subi un lavage de cerveau qui arpente le manoir de long en large et dix-huit d’entre eux sont muni de bébés escargophones qui les mettent directement en liaison avec les majordomes ainsi que la famille seigneuriale. Si nous nous faisons repérer par l’un d’eux, nous sommes foutus. Si jamais je tombe sur quelqu’un d’autre, je devrais certainement faire diversion alors je vais vous expliquer le chemin menant au bureau des majordomes. On va sortir et tourner à droite pour faire fac à un mur. Sur ce dernier se trouve une porte qui mène au salon inférieur. Il faut emprunter les escaliers pour monter au rez-de-chaussée puis au premier étage. De là… Il ne faut prendre aucune des portes et suivre le couloir qui donne sur l’escaliers afin de faire le tour et de s’enfoncer dans un plus grand couloir. La porte à gauche sera celle du bureau des majordomes alors que celle de droite sera celle du bureau du voïvode. Je n’ai aucune idée d’où Eileen, Mikeilish, Morava et le maître peuvent bien se trouver, mais Rune doit être certainement dehors…

Cela faisait une grosse masse d’informations qu’Ishtar et certainement Massy et Alexei devraient tenter de retenir pour circuler dans cette demeure. Mesmir les accompagna ainsi au bout du couloir dont-il ouvrit la porte avant de regarder à gauche et à droite s’il n’y avait personne. Ceci fait, il remonta à pas de loup, suivit par la bilcane, jusqu’à la fameuse porte du salon inférieure dans le couloir qui relier ce dernier à la ménagerie, la chambre des majordomes et le mémorial qui servait également d’accès à l’endroit qu’avait investi le « prince » pour ses expériences… L’un de ces expériences avaient déjà mis fin à a vie d’un des camarades d’Alexei, le fameux Horacio. Le vampire se tourna vers ses camarades et murmura alors ce qu’il allait faire.

-Je vais entrer voir qui il y a là. Je vais laisser la porte ouverte. À vous de voir en fonction ce que vous allez faire. S’il y a quelqu’un d’important, je vous l’envoie pour que neutraliser cette personne.

L’archange hocha la tête en guise de compréhension. Mesmir pénétra ainsi dans le salon inférieure où il vit immédiatement deux serviteurs ainsi qu’un camarade qui profitait de la chaleur du feu de cheminé ainsi que du confort qu’offrait la pièce aux boiseries nombreuses qui n’était éclairé que par des chandelles.


-Tiens ! Mais qu’est ce que tu fou là ? Tu ne devais pas surveiller les prisonniers. Je profitais d’un dernier verre de sang avant de venir de relayer.

-Ah et bien justement c’est ce que j’allais te demander de faire.

-Ah… Bon bah… Cul sec !

L’ancien bandit qui avait vendu ses camarades barbares afin de pouvoir s’amuser à torturer encore davantage de monde en rejoignant Dracule Hungaria se leva après avoir bu son verre alors que Mesmir s’asseyait. Alors que Yrgvad s’approchait de la porte menant au couloir où se trouvait le groupe en pleine tentative d’évasion, le vampire appela les deux serviteurs afin qu’ils aillent dans la cuisine à côté et ainsi laisser le champ libre pour atteindre les escaliers.

-Pourriez-vous m’apporter un verre de sang et quelques rondelles de saucissons ?

-Tout de suite monsieur.

Les deux laquais s’éclipsèrent, l’un allant aux tonneaux de sang pendant que l’autre fonçait à la réserve alimentaire pour le saucisson. Deux demandes nécessitants chacune de se rendre à un endroit opposé de la pièce adjacente allait en effet obligatoirement amener les deux valets à partir ensemble alors que sinon un seul aurait suffis. Pendant ce temps, Ishtar se tenait d’un côté de la porte entrouverte, plaqué au mur, et regardait la personne en face d’elle de l’autre côté. Il faudrait éliminer le vampire, si possible discrètement, dès qu’il pénétrerait dans le couloir, ce qu'il fit l'instant suivit. D’ailleurs, en parlant de discrétion, ils l’ignoraient tous, mais un serviteur de trouvait actuellement dans la ménagerie et retournerait au dortoir dès qu’il aurait trouvé ce qu’il cherchait… Ah ! La cire à chaussure ! La voilà justement.

Yrgvad ne compris que trop tard que sa fin était venue… C’était au moment même de la mort qu’il eu un instant de compréhension fulgurante juste avant que les ténèbres et le néant n’emplisse son champ de vision. Ce bandit n’avait pas une histoire intéressante et s’il avait eu le temps de voir la faucheuse venir vers lui, il en aurait certainement fait le constat. Il avait passé la majorité de son temps à assouvir ses désirs de chair et de sang. Viol et meurtre étaient les deux mots qui importaient le plus dans sa vie. Il pensait qu’en devenant le sous-fifre du voïvode il pourrait encore plus s’éclater… Ne pouvant pas décimer la marchandise, il avait troqué les homicides contre la luxure à laquelle il avait accès à son rang supérieur. Il profitait en permanence de ceux que les serviteurs pouvaient avoir à lui offrir, contrairement à Mesmir qui ne faisait que rarement appel à eux… D’ailleurs, quand le vampire aidant les prisonniers en fuite vit le premier domestique revenir avec son verre de sang, le second ne remettant pas la main sur le saucisson, il se dirigea vers ce dernier pour lui faire une remarque qui étonna le valet non habitué à voir Mesmir si exigeant.

-Ah ! Il y a un arrière-gout ! Allez m’en chercher un autre !

-Euh… Hum… Très bien.

De son côté, Ishtar fut surprise de voir le chasseur de vampire si efficace. Se remettant de cet instant de stupéfaction, elle n’attendit pas qu’Alexei lui tapote l’épaule pour s’emparer du cadavre et l’amener dans la prison à coup de grandes enjambés. Elle n’appréciait pas vraiment tuer les ennemis, mais pour le coup ceux-ci le méritait réellement aux vues des actes odieux qu’ils fomentaient. Mettre fin à leurs jours permettrait peut-être à de pauvres âmes de trouver le repos et à d’autre de ne pas subir le funeste destin de l’esclavagisme des Hungaria. Elle revint expressément alors que la porte de la ménagerie, dans le même couloir, s’ouvrait. Le serviteur ayant trouvé la cire se mettait en marche pendant que tout le monde s’engouffrerait certainement dans le salon inférieur.

-Montez la moitié de l’escalier en colimaçon et attendez-moi, déclara précipitamment Mesmir en s’approchant du groupe.

La bilcane se dirigerait donc vers le moyen d’atteindre le rez-de-chaussée. De son côté, le vampire attendit le retour des deux majordomes qui l’auraient sinon cherché et auraient ainsi put tomber sur le groupe d’évasion. Il but un peu de sang et avala une rondelle de saucisson avant de remercier les deux hommes ridés et rabougris qui resteraient là encore sept ou huit heures avant de se faire relayer par des confrères. Il monta les marches deux à deux pour prendre à nouveau la tête du groupe.

-Il y en aura certainement quelques-uns dans la salle des tapisseries, laissez-moi gérer ça.

Ainsi, Mesmir pénétra dans une pièce aux murs recouvertes de tapisseries sauf aux trois portes. Même les colonnes qui s’élevaient à sept mètres de hauteurs pour supporter le couloir du premier étage qui donnait directement sur cette salle faisant office de cage d’escalier. Ainsi, en levant la tête on pouvait apercevoir les balustrades et colonnes du niveau supérieur. Quatre laquais se trouvaient là. L’un d’eux disparu dans le salon de la verrière alors qu’un autre s’en aller afin de rejoindre la salle à manger. Les deux autres demeuraient sur place sans bouger, attendant un quelconque ordre afin d’aider quelqu’un à monter.

-Messieurs ! Yrgvad viens de m’appeler. Il requiert votre aide au sud de l’élevage.

Les deux valets se penchèrent en guise d’hommages avant de disparaître à leur tour derrière une porte. Mesmir fit signe à ses camarades de vite le suivre avant qu’un autre domestique n’arrive. Ils débarqueraient donc bientôt à l’étage supérieur. Alors qu’ils arriveraient au niveau de la première porte à droite, le vampire l’ouvrirait paniqué tout en regardant de l’autre côté du gouffre qu’était la salle aux tapisseries.

-Volga ! aurait-il le temps de murmurer avant de tous les pousser dans la pièce où se tenait régulièrement des réunions du personnel.

Les trois serviteurs qui s’y trouvaient se lancèrent des regards avant de sortir chacun un couteau, près à se battre. Visiblement, aucun d’eux n’avait d’escargophone. Ishtar je jeta sur celui le plus à gauche. Elle empoigna son crane et vint le fracasser contre le sol en régulant sa force dans le but de l’assommer. Ces pauvres hommes n’étaient pas fautifs après tout.

-Mesmir ! Tiens ! Tu as enfin été relayé ? Tu connais Yrgvad hein. Il a pris tout son temps.

-Oui bien sûr et Eileen n’a pas insisté.

-Non elle devait s’occuper du cadavre de Mikeilish.

-Le cadavre ?! Mikeilish est mort ?!

-Oui… Durant la dernière attaque.

Le vampire qui avait aidé le petit groupe qui patientait dans la salle de réunion se surpris à être content de la nouvelle. Cela voulait dire qu’il y avait une possibilité que l’un des membres de ce groupe, certainement Alexei, soit en mesure de se confronter à Eileen. Pour Rune ou le seigneur Dracule se serait davantage compliqué, mais cela pouvait certainement se jouer.

-Bon et bien, je te laisse Mesmir, j’ai demandé à John, Marco et Thelb de m’attendre pour une petite entrevue.

Quoi ?! Elle se dirigeait vers la salle de réunion ? Ça sentait mauvais. Il fallait faire diversion.

-Ah oui ? Et à propos de quoi, demanda Mesmir alors qu’une goutte de sueur perlait sur son front.

-Je dois leur dire où trouver les corps des bandits que l’un de ces assaillants a exterminé. Ça fera de quoi donner aux esclaves pour ce soir et demain.

-Ecoute je m’en charge.

Volga leva un sourcil. Elle n’était pas habituée à ce que son collègue soit si volontaire. Yrgvad et lui étaient les deux servants les plus prompt à ne rien faire.

-Euh très bien…

-Repose toi en attendant, je vais m’occuper de ça. Ah au fait, il n’y avait pas plus d’assaillant ? Il y en a un que j’avais vu traverser la forêt qui n’était en prison.

-Oui. Celui là a été confié à Morava qui s’est fait une joie de faire quelques expériences et l’autre femme cyborg a payé pour la mort de Mikeilish d’après ce qu’Eileen m’a dit. Ne t’inquiète pas, on les a tous récupéré. Personne ne s’est infiltré ou que sais-je !

- Oh très bien ! Bon j’y vais.

Pourquoi on lui disait jamais rien à lui. Il savait que Volga avait plus d’importance que lui aux yeux des Hungaria et des… de la majordome, mais quand même… La fermière pénétra dans le salon rouge pendant que Mesmir faisait demi-tour pour rejoindre ses alliés de l’évasion. Il ouvrit la porte en vérifiant que sa camarade ait déjà pénétrer dans l’autre pièce, puis il avança vers Alexei.

-J’ai une triste nouvelle. Je ne sais pas précisément qui était avec qui… Mais il semblerait que deux autres attaquants soient morts. Un homme tué par Morava et une femme robotique a tué l’un des deux majordomes avant de se faire tuer par Rune. Je suis désolé… Malheureusement nous n’avons pas le temps de nous apitoyer.

Ishtar n’avait aucune idée de qui pouvait être la demoiselle dont il était question, mais l’autre homme était certainement ce séducteur puisqu’il ne s’était pas retrouvé avec eux dans la cellule. Quelle triste histoire. Sacrés vampires… Ils se moquaient autant de la vie humaine. Déjà qu’il faisait du marchandage avec, mais il la tranchait sans aucuns remords...

Par chance, aucun serviteur ne traversait le couloir en ce moment, il fallait en profiter. Le groupe pourrait ainsi suivre Mesmir pour atteindre la petite pièce qui était leur première étape. Heureusement, Eileen ne s’y trouvait pas. Ils entreraient difficilement tous, mais il valait mieux essayer par prudence afin de refermer la porte. Dans cette salle on trouvait un long bureau et deux chaises devant l’une des deux grandes fenêtres. Des tas de dossiers reposaient sur le meuble alors qu’une armoire bourrée de paperasse se situait à la gauche de la porte. Derrière celle-ci, on trouvait quelques crochets où reposaient des clés, majoritairement ceux des pièces. Enfin, on trouvait de l’autre côté, adossés au mur en pierre, une panoplie d’armes. Mesmir se saisirait d’ailleurs d’une lance avant de se rapprocher de ses compagnons.

-On dirait bien qu’Eileen a la clé pour les colliers sur elle. Il va donc falloir la trouver et lui voler. Pour vos armes, elles ne sont pas là non plus.

La bilcane serra les dents. Ne pas savoir où se trouvait Ashunera, la claymore de deux mètres de long qu’elle tenait de son père et qui était également le symbole de ses rêves, énervait plus ou moins la blonde aux yeux d’argent au visage qui demeurait encore impassible.

-J’aurais aimé pouvoir vous répondre, mais avec la mort de Mikeilish, elle doit gérer davantage de chose et doit certainement faire des allers et retours fréquents entre plusieurs endroits. Bien sûr il y a ce bureau, mais aussi celui du voïvode. Elle prépare aussi certainement la mise en place de la salle à manger puisqu’elle a dû donner ses directives aux cuisines via escargophone. Si elle ne peut pas compter sur une personne de confiance pour gérer les cuisiniers, elle doit y aller régulièrement. Sinon elle peut aussi s’occuper du petit salon de la tour de Morava…

Encore plus de possibilités… À croire qu’ils allaient devoir faire plusieurs fois le tour du manoir avant de pouvoir prétendre à la liberté… Et il n’avait pas autant de temps. Chaque seconde qui passait m’était davantage en danger leur tentative d’évasion. Par exemple si les serviteurs que Mesmir avait envoyé au sud de l’Ensclave revenait ou que Volga se décidait à aller dans la salle de réunion où trainaient encore les trois corps assommés leur fuite serait fortement compromise. Ishtar soupira et s’adressa à ses camarades.

-Je pense que l’on devrait se séparer pour gagner plus de temps. Avec ma taille et mes ailes, je ne peux pas me faire très discrète, alors voler la majordome n’est pas dans mes cordes… Je pourrais aller avec Mesmir à la recherche de notre armement dans la chambre du voïvode. Toi, Massy, qui me parait assez silencieux, et toi l’homme fort, vous pourriez peut-être vous occuper de trouver Eileen si cela vous convient. À voir qui va où si c’est le cas. Bien sûr, il faudrait que Mesmir nous explique où se trouvent les salles. Bell et Erik… C’est ça ? Vous pourriez rester ici sous le bureau en attendant ? Vous en pensez quoi ?

Le vampire quant à lui sortit des cartes de la demeure pendant que l’archange exposait son idée. On voyait les pièces de chaque étage du manoir. Les passages secrets n’étaient pas visibles, mais la trésorerie seigneuriale était belle et bien indiquer.

-Si l’on avait le temps de chercher dans tout les papiers du bureau du maître Dracule, on aurait pu certainement trouver comment accéder aux passages secrets ainsi que le code du coffre-fort de la trésorerie… Cependant, c’est bien trop dangereux si vous voulez mon avis.

Le champ des possibles étaient assez conséquents en réalité, mais le tout était de réussir toutes les actions décidés sans se faire repérer. En effet, si Rune était mise au courant de l’évasion, elle pourrait tout à fait faire déferler les mouches hantant la majorité des combles dans le château, comme indiqué par annotation sur le plan, à la recherche des fuyards qui, s’ils avaient encore leurs colliers, se retrouveraient certainement électrocuté… Quant à savoir le destin qui les attendraient… difficile à dire. La De Lérhane attendait ainsi les autres avis et autres possibles stratégies que ses camarades voudraient mettre en place. Cependant, il était évident qu’elles seraient toutes faillible vue les incertitudes sur la position de la majorité du personnelle de la bâtisse… et l’impulsivité du prince Morava n’aidait pas à la chose sur ce point de vue-là, pouvant très bien décider d’aller faire un tour à la chapelle tout seul sur un coup de tête…

L’idée de la maudite d’un zoan mythologique fut finalement accepté par ses camarades, la réticence première de Massy devant faire face à la clairvoyance de ses amis Erik et Bell. Mesmir et Ishtar prirent les escaliers les plus proches arrivèrent bientôt au second étage. Le couloir où ils débarquèrent était d’une prestance toujours aussi élevée. Un tapis rouge invitait à se rendre dans l’antichambre où l’on devait attendre son audience. Les murs étaient subtilement décorés avec moulures et peintures qui se chevauchaient. Encore une preuve de l’opulence de la famille Hungaria. Une porte à droite était également finement ouvragée et permettait de pénétrer dans la salle du conseil qui faisait office de salle de réunion de luxe pour discuter de certains contrats et servait également à monter sur le pont en pierres pour atteindre la tour où avait élu domicile Morava, la pièce de vie et le petit salon étant fréquemment utilisé pour les invités. La De Lérhane atteignit la lourde et magnifique porte de l’antichambre et lança un regard à Mesmir qu’elle appuya avec un hochement de tête. Ce dernier fit le même geste pour lui signifier que tout était okay. Le vampire entra donc et s’adressa aux deux serviteurs affiliés à cette pièce à la manière des deux valets du salon inférieur dont Massy et Alexei s’occupait.

-Messieurs ! Ouvre-moi toutes ces fenêtres, il fait une de ces chaleurs !

Les deux servants se regardèrent puis s’exécutèrent pendant qu’Ishtar traversait la salle pour rejoindre Mesmir qui tenait la porte du couloir ouverte. Ils avancèrent ensuite jusqu’à la partie intégrée à la tour depuis laquelle on pouvait admirer la vue sur l’Ensclave. Continuant de contourner la salle du trône dont l’unique entrée se trouvait dans l’antichambre, ils atteignirent bientôt les chambres. Le vampire entra en premier afin de vérifier que le voïvode ne s’y trouve pas. Il fit ainsi signe à sa camarade d’entrée. Cette dernière ne tarda pas à le faire et observa les lieux en étant pensive. Tout ce luxe était horripilant ! Depuis tout à l’heure elle essayait de rester concentré sur leurs objectifs, mais ce constat la mettait sur les nerfs. Cependant, lorsque son regard se porta sur Ashunera, sa claymore, elle se retrouva délesté d’un poids, soulagée d’avoir retrouvée l’arme de son père. Rangeant l’arme après avoir écarté celles entassés au-dessus, elle s’empara de ces dernières afin de les ramener à leurs propriétaires, ses compagnons d’évasion. Confiant les épées de Massy à Mesmir qui les plaça à sa ceinture, la bilcane entendit un bruit.

-Qu’est-ce que c’est ? murmura-t-elle.

Le vampire lui fit signe de se cacher et l’archange se dirigea vers une armoire dans laquelle elle se plaça.


-Mais oui mes jolies, lâcha Rune en descendant l’échelle menant aux combles, entouré d’un véritable manteau de mouches ainsi qu’une écharpe. Maman a du travail à faire et vous emmène faire une promenade. Vous allez pouvoir profiter de quelques corps, ajouta-t-elle le plus naturellement du monde, un léger sourire aux lèvres, en s’approchant de la porte de la chambre de son père qu’elle ouvrit. Ah c’était toi. J’avais entendu du bruit depuis le nid au-dessus. Qu’est ce que tu fais là.

-Votre père m’a demandé de lui rapporter un pistolet de sa collection

-Oh… Et bien choisissait en un bon !

La vampire le sang-pur fit volteface et quitta les lieux alors que les gouttes de sueur de Mesmir arrêtèrent de se produire.

-On a eu chaud… soupira-t-il.


-Tournez trois fois le pot-au-feu, déclara la majordome au mini escargophone sur son épaule.

Mesmir c’était trompé. Eileen avait trouvé un tout autre moyen de combler temporairement l’absence de Mikeilish, Volga étant fortement sentit pour devenir la nouvelle majordome. C’était assez simple en vérité, elle demeurait en conversation constante avec les différents intendants pour donner les instructions. C’était un stress permanent qui venait se rajouter au manque de sommeil de la demoiselle. Cependant, cela ne venait pas l’assommer, non loin de là, elle était obligée d’encore plus s’impliquer pour ne pas flancher. Les bras tremblant mais puissant, elle gérait avec deux servantes la remise en forme du petit salon de la tour qui avait été dégradé par Morava le matin même. Autant dire que Massy et Alexei n’allait pas la voir tout de suite débarquer.

Ishtar sortit de l’armoire où ses ailes se retrouvaient comprimé et où elle devait rester courbé en silence à cause des dimensions du meuble qui n’était pas en concordance avec la taille démesurée de la bilcane de trois mètres. Tombant presque à quatre pattes, se rattrapant à la dernière seconde, elle s’étira tout en regardant Mesmir. Les deux compagnons d’évasion savaient qu’ils étaient passé à deux doigts de la mort. Il fallait maintenant attendre un peu que Rune s’éloigne et descende les escaliers afin d’éviter de retomber sur elle durant la descente. Heureusement, elle n’avait fait aucun commentaire sur les armes que portait le vampire, pensant qu’il cherchait simplement l’arme pour le paternel de la Báthory.

-Un coup de chance, cela risque de ne pas se reproduire… déclara Mesmir en s’asseyant au sol, se remettant de l’intense stress qui l’avait traversé de part en part lorsqu’il avait aperçu et converser avec Rune.

-Oui… C’est terrifiant de voir avancer à l’aveugle en ignorant tous les dangers qui nous entoure, rajouta la De Lérhane.

Celle-ci avait observé la scène par la fente entre les deux portes de l’armoire où elle avait trouvé refuge et avait craint d’être découverte. Il aurait suffi qu’elle utilise ses mouches pour vérifier qu’il n’y avait personne dans la pièce… Si Ishtar était venu sans le soutien du vampire qui les aidaient depuis tout à leur, dont Massy aurait pu réclamer l’assistance pour un plan contre Eileen, ce serait certainement ce qui se serait passé et elle aurait été découverte, à n’en pas douter. Les secondes passèrent alors que les cœurs des deux protagonistes ralentissaient progressivement.

-Bon, il va falloir y retourner, lâcha l’ange qui reçut pour réponse un hochement de la tête de la part de son camarade.

Ils s’élancèrent donc et retraversèrent l’antichambre d’une manière similaire à l’autre sens, Mesmir se chargeant d’occuper les valets, pendant qu’en bas Massy et Alexei patientait. De leur côté, Bell et Erik pourait être confronté à l’arrivée d’un serviteur qui récupéra un papier qui trônait sur le bureau avant de repartir aussi rapidement qu’il était venu… Au salon inférieur, un domestique sortit des cuisines, le tablier recouvert de farine, et se dirigea vers l’escalier en transportant une tarte aux pommes et au coulis de sang qu’il devait amener jusqu’à Eileen qui voulait vérifier que l’intendant parvienne à réaliser correctement la recette qu’elle lui avait fourni. Il ralentit en remarquant les deux serviteurs affalés sur des chaises.

-Qu’est-ce que vous faites assis ? Vous devez attendre debout normalement non ? Imaginez-vous que quelqu’un passe et vous voit comme ça… Vous allez passer un mauvais quart d’heure, déclara-t-il en s’approchant.

Il allait découvrir d’un instant à l’autre la supercherie… Pendant ce temps, Volga en avait assez de patienter et sortait du salon rouge afin de rejoindre la salle de réunion alors que Mesmir et Ishtar descendait les escaliers afin de revenir au premier étage. L’instant était critique, s’il ne parvenait pas à arrêter Volga, celle-ci découvrirait les trois serviteurs assommés. Plus bas, il avait vu les mouches de Rune tournoyer puisqu’elle se dirigeait vers le hall afin de rejoindre les esclaves. De plus, il l’ignorait, mais Eileen venait de franchir le pont de pierres et la salle du conseil afin de rejoindre son bureau et récupérer une liste assez importante pour la suite de la journée…

Les regards d’Ishtar et Mesmir se croisèrent. Ils avaient tout deux compris ce que l’autre voulait transmettre. Le vampire indiquait qu’il s’occupait de Volga pendant que la bilcane approuvait cela. L’ange se cacha comme elle put, ignorant la menace qui planait sur elle, Eileen s’approchant un peu plus à chaque seconde des escaliers qu’elle allait descendre pour rejoindre le bureau des majordomes, sachant qu’elle intercepterait certainement la tarte en chemin pour vérifier que la recette avait bien été exécuté et qu’ils pourraient ainsi en refaire une pour la table du voïvode dès le retour du valet en cuisine.

-Volga ! Le message est passée, c’est bon ! Ils se sont déjà dispersés, lança Mesmir en se souvenant qu’elle voulait donner des instructions à trois serviteurs qui étaient à présent inconscient, mais il n’avait plus moyen de se remémorer ce qu’étaient les ordres en question.

-Bon et bien, très bien… Je ne les avais pas vu passer me voir alors j’ai crue que… Enfin bon… Tu es sûr que ça va ? Pourquoi tu as des armes appartenant aux prisonniers ?

-Oui pourquoi cela n’irait pas ? Ah ça ! C’est pour le voïvode, lança le vampire en rigolant.

La paysanne lança un regard de travers à son camarade, voyant bien qu’il n’était pas comme d’habitude. Elle se dirigea promptement vers l’escaliers afin de descendre aux rez-de-chaussée pour retrouver un autre compagnon… Pendant que la fermière disparaissait, Mesmir et Ishtar filèrent à travers le couloir afin de rejoindre le bureau des majordomes où se trouvait normalement encore Bell et Erik. Cependant, Eileen était malgré tout en route et fit une pause alors qu’elle débarquait au premier étage en croisant justement le cuisinier. Elle prit ainsi le temps de découper une part de la tarte, ce qui offraient quelques précieux instants au groupe d’évasion pour avoir une chance de récupérer la clé… Mais pour cela, il fallait qu’Alexei et Massy arrive au niveau de la majordome avant qu’elle n’atteigne la pièce où la bilcane déposait les armes en attendant le retour des autres camarades… Une attente inquiétante naissant ainsi dans le cœur de la demoiselle qui craignait l’échec de leur tentative d’exfiltration qui, en réalité, n’avait que peu de chances de fonctionner… Passer ainsi au travers des mailles du filet était compliqué… Sauf s’il y avait une attaque impliquant que les forces en présence devait s’occuper d’une tâche à l’extérieure de la demeure. Le genre de miracle sur lequel il ne fallait pas s’appuyer en fin de compte ?


Dracule se trouvait déjà à l’extérieure, attendant sa fille qui tout comme lui savait que des ennemis étaient en approche. Encore une petite récolte qui ferait des esclaves de premier choix à priori. Le vieillard avait le visage recouvert d’une peau d’un quarantenaire, un ancien esclave auquel il avait arraché le visage pour se l’approprier et tenter les ravages que le temps avait causé au seigneur vampire. Ce dernier était même arrivé au stade où il avait dévellopé une puissante capacité pour compenser ses défiances en termes de combat pur en dépit de sa maîtrise du haki de l’armement. Autant dire que chaque jour qui passait démoraliser de plus en plus le voïvode qui voyait sa fin approcher à grand pas. Tout ces espoirs reposaient donc dans sa fille. Il avait longtemps espéré qu’elle trouve un moyen de rallonger sa vie, l’homme rêvant d’immortalité afin de faire fructifier toute sa vie d’implication dans l’esclavagisme… Mais il devait désormais se résigner. Son temps était passé et, avec la nouvelle ère qui s’enclenchait symbolisé par la grande vague qu’avait lancé Gol D. Roger, il devait léguer tout ceci à la seule personne méritant de reprendre son affaire… Rune.

-Tu penses qu’ils vont arriver d’ici combien de temps ? demanda l’héritière officieuse ayant refuser l’héritage officiel - tout un concept oui.

-Oh… Ils ne vont plus tarder. Il va y avoir de quoi t’amuser je pense.

-Vous aussi père. Votre vieille carcasse et vos tours de passe-passe sont sans égale. Il vous faudrait apprendre cela à Morava pour qu’il se rende vraiment utile car vos aptitudes nous ont permit d’empêcher bien des situations de dégénérer.

-Oui, dans une certaine mesure tu as raison.


Diktra, la Patte Nord chargée de s’occuper du port souterrain secret, se trouvait dans le salon de la verrière au rez-de-chaussée, raison pour laquelle il y avait du mouvement entre cette pièce et le reste du bâtiment, ce que les prisonniers en fuite auraient pu noter durant leur ascension de l’escalier s’ils n’avaient pas été en situation de stress. La raison de sa présence ici était simple, il était là pour discuter avec Arnold Osworld, aka l’Orteil des Ombres, d’un contrat avec l’organisation criminelle que le bandit notoire représentait aujourd’hui. Les Ombres espéraient en effet pouvoir obtenir plusieurs esclaves afin d’exécuter plusieurs tâches ingrates au sein de leur Quartier Général dont la localisation n’était pas fixe, pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait d’un navire.

-Bon… Quand est ce que le voïvode va venir à ma rencontre ?

-Je vous assure monsieur Osworld que je suis habilité à exécuter ce genre de tâche et à conclure des accords qui…

-Je m’en moque. On m’a dit de traiter uniquement avec le père Hungaria, alors je ne traiterai qu’avec lui.

Ronchonnant, le fidèle Diktra qui avait été écarté de la succession à Mikeilish en raison de sa présence trop importante au port secret se retenait de s’arracher les cheveux face à l’entêtement de l’homme avec qui il tentait de négocier depuis deux bonnes heures, sans succès. Le vampire qui avait jadis sacrifié son rang de lieutenant de la Marine ainsi que ses hommes pour devenir le serviteur de Dracule se demandait même si ce foutu scélérat ne s’amusait pas de la chose. Parlant à nouveau dans le vide, la Patte Nord se tut soudainement en regardant Arnold se lever pour se diriger vers la porte menant à la salle aux tapisseries.

-Je vais aller le voir moi-même.

Diktra se précipita à la poursuite l’invité. Si Massy et Alexei continuaient sur leur lancé, il n’y avait aucun doute sur le fait que les deux hommes sortiraient du salon de la verrière pendant que les deux prisonniers en fuite arriveraient au rez-de-chaussée.

Eileen se retrouva projeté contre le mur, la stratégie des deux hommes marchants puisque la majordome ignorait l’évasion qui était mené. Mesmir et Ishtar, ayant entendu la rapide escarmouche depuis le bureau, sortirent en trombe. L’archange envoya à Massy ses deux lames avant de rendre au chasseur de prime son armement. La femme commençait à reprendre ses esprits alors qu’Alexei demandait à être libérer. La suite devrait être rapide et l’homme tenant la clé, leur espoir, dans les mains devraient se dépêcher de libérer tout ses compagnons sinon la Von Crulow pourrait les neutraliser en activant leur collier, ce qu’elle prendrait le temps de faire même si elle devait affronter le harfang. Une fois réveiller et s’élancerait sur le côté pour s’enfoncer plus loin dans le couloir, se rapprochant à la fois du bureau du voïvode et de la fenêtre. Elle balancerait quelques couteaux en direction de son ou ses assaillants avant de se jeter sur la porte afin de laisser les ennemis filer droit vers la fenêtre. Pour le reste, elle s’adapterait pour contrer comme elle pourrait la stratégie qui serait mise en place malgré le surnombre. Une idée lui était déjà venu et elle comptait bien la mettre en action si on la poursuivait dans la pièce où plusieurs serviteurs sursauteraient à cause de l’action.


Le haki de la Patte Nord s’activa. C’était là la raison pour laquelle il était indispensable au port secret et qu’il ne pouvait pas quitter son poste actuelle pour devenir majordome. Diktra saisit donc Arnold et Volga avant de les tirer en arrière alors qu’il venait de comprendre que la bataille allait commencer à l’extérieur. La paysanne les avait rejoints dans la salle aux tapisseries, répondu à la salutation du criminel notoire par la surprise de voir son camarade vampire patauger dans la gestion de l’invité.

-Dis-moi quand il faudra qu’on intervienne, déclara Volga en se redressant tout en frottant sa hanche qui lui faisait mal à cause du mouvement brutale de son collègue.

-Mais qu’est-ce qu’il se … commença l’Osworld avant de se faire interrompre.

-VOUS VOUS TAISEZ ET VOUS RETOURNEZ À L’AUTRE SALON, beugla Diktra dont les nerfs venaient de lâcher à force de tenter de gérer le comportement de cet insouciant.


En voyant les deux grenades s’élever, les deux membres de la famille seigneuriale prendrait chacun un élément de leur bétail afin de les placer devant, dans une certaine volonté de se camoufler alors que les mouches de la demoiselle déambulaient dans les airs à une dizaine de mètres au-dessus du sol. D’ailleurs, Endrik arrêterait certainement bien vite son attaque par ce qu’il se rendrait peut-être compte grâce à son haki de l’observation qu’il venait frapper un esclave et non le voïvode. En revanche, la fameuse traînée grise tua sur le coup une esclave. En effet, le maître vampire et sa fille se trouvaient à l’opposée, à une soixantaine de mètres environ de l’entrée de leur demeure. Ils se trouvaient au milieu de l’élevage…. comme s’ils savaient d’où viendrait l’attaque…

-Ceux qui parviendront à éliminer quelques-uns de ces mécréants auront le droit de dormir et manger au manoir cette nuit, lança la demoiselle qui était plus clairvoyante que son pègre malgré le fait qu’il s’agisse du jour, la femme étant du genre de personne à ne dormir que quelques heures à peine, s’occupant des esclaves le jour et des mouches la nuit.

Elle faisait clairement allusion à la horde de soldat de la Marine qui était sortie du tunnel. De son côté, le voïvode soupira de lassitude. Le temps l’ébranlait vraiment c’était consternant et pathétique… Mais bon, il était temps d’utiliser la capacité qu’il avait développé lorsque ses capacités corporelles déclinaient et qui faisait de lui le maître des illusions. C’était grâce à lui que généralement les adversaires un minimum intelligent qui tentaient de contrer les capacités vampiriques se faisaient avoir. Il voyait l’aptitude à contrôler les mouches de Rune comme étant similaire en termes d’efficacité, même cette dernière était loin d’être du même avis. Elle aimerait réellement que Morava développe le même atout afin de se prémunir face à de véritables raids… Mais ce crétin n’en faisait qu’à sa tête et devait certainement dormir alors qu’elle lui avait dit d’être présent. Une vraie plaie. En tout cas, c’était à elle de s’occuper à l’homme au haki de l’armement car il ne serait peut-être pas sensible au pouvoir de Dracule.

Quelle était l’arnaque ? Comment le seigneur vampire pouvait créer des illusions de jour ? Qu’est ce qui faisait de lui le maître des hypnotiseurs de cette île ? La réalité était en vérité amusant. Le roi de l’illusion n’était pas un illusionniste… C’était un télépathe. Il ne trompait pas la perception, il l’altérait directement dans le cerveau de sa victime. Bien évidemment, si cela ne touchait qu’au domaine visuel il ne pouvait pas être qualifié de maître en la matière. Oui, bien sûr cela pouvait toucher tous les sens même si Dracule ne pouvait créer des illusions que pour au maximum deux sens différent en même temps, ce qui le contraignait à souvent jongler…