Membre du clan Ookami : Tully, le Sauvage
Tully avait désormais ses armes au-dessus de la gorge de l’homme-loup. Ce dernier, dont le visage était tuméfié, sentait que le désespoir pouvait s’accrocher à lui à n’importe quel instant. Il avait affronté son adversaire et avait été défait en peu de temps, mais à l’approche de sa sauveuse il sentait que le vent pouvait à nouveau tourner. Un coup plus puissant que les autres vint écraser sa tête au sol, tandis que son adversaire présentait un sourire sanguinaire. Il était là pour elle, il ne pensait qu’à cela : à lui déchirer les ailes, à l’affronter de tout son saoul… A l’abattre froidement.

- Je vais te faire la peau, toi.

Ses mains étaient toujours cerclées de ses griffes, mais il laissait bientôt partir chacune d’entre elle, à l’exception de la dernière qu’il attrapa comme une épée normale. Ses yeux étaient injectés de sang, et tandis qu’il enrageait déjà, son pouls se mit à battre de plus en plus fort. La De Lerhane pourrait sûrement l’entendre avec ses oreilles de Zoan.

Il fendrait alors l’air, comme pour abattre la distance, lançant une lame qui, à elle seule, pourrait réduire les os de l’adversaire en bouillie. Cette aberration était due au pouvoir de gravité que Tully mettait dans sa lame. Son sourire était carnassier, tant et si bien qu’il occuperait bientôt toutes les pensées de l’ange si elle ne voulait pas finir comme l’Ookami. En fonçant sur elle, il tenterait de se mettre en hauteur par rapport à sa cible, dans le but de couper l’air au-dessus d’elle et de l’obliger à s’étaler à cause de la gravité.


Kyusuke
Kyusuke observait son père au sol, un peu plus loin. Il était venu en suivant Tully, sachant que ce dernier manigançait quelque chose, mais il n’aurait pas cru avoir affaire à son géniteur en guise de victime. Un air de colère le dévisageait, tandis qu’il s’avançait d’un pas lent vers celui qui l’avait mis au monde. Devait-il le tuer pour sa faiblesse, comme le préconisait le chef de leur clan ? Inspirant, il tenta de reprendre le dessus sur l’instinct bestial qui le traversait. Il tentait de reprendre ses esprits embrumés par le désir de son père de le voir, par le fait qu’il était si faible qu’il s’était fait étaler par l’un de leur mercenaire… Alors même qu’il était l’héritier légitime du clan Ookami.

- Ne bouge pas trop vite.

Membre du clan Ookami : L'Instructeur
La vieille voix derrière lui, sage, l’empêcha de bouger plus. Une main se posa sur son épaule et lorsqu’il se retourna, il comprit que lui-même avait été suivi. Le vieillard était surnommé l’Instructeur, car c’était là le seul rôle qui lui convenait. Il tira sur sa canne qui se détacha de sa ceinture, tandis qu’il se dirigeait vers Karim. Ce dernier était une proie facile, et s’il aurait aimé éveiller son potentiel, celui-ci serait réduit à néant par cette nouvelle défaite. Il allait le tuer, comme sa mission l’exigeait s’il le croisait… Et brusquement, il vit le garçon se lever, comme mu par une force nouvelle. Ses poings étaient fermés et pulsaient.

Il ne pouvait pas se laisser abattre ainsi. Tully l’avait étalé trop rapidement. Il n’était pas encore assez fort. Fermant ses poings, sentant un fluide combattif parcourir son corps tandis qu’il se relevait avec la simple intention d’en découdre. Plus loin, la femme-poisson était évanouie. Il marmonna, pesta, avant de se tourner en direction des pas qu’il avait entendus.

- Je… ne suis… pas… faible, lâcha-t-il d’un air énervé.

Son corps brûlait, il avait sûrement un os de fêlé, au niveau du thorax. Pourtant sa mâchoire était fermée, verrouillée pour supporter la douleur. Il dirigea son poing en direction de l’Instructeur qui se mit en garde.

- Battons-nous, fit il.
- Comme si j’allais m’en passer.

Et le vieillard s’élança en direction de l’Ookami, laissant place à toute la sauvagerie des hommes-bêtes.

Spoiler:

Membre du clan Ookami : L'Instructeur
Karim observait le vieillard, tant et si bien que tout disparaissait autour de lui. La vision de cet homme lui rappelait d’insoutenables souvenirs : heureux et malheureux, cet homme avait été le support le plus nécrosé de son éducation. Il avait été l’ange qui lui avait permis de survivre, et le démon qui l’avait envoyé à travers d’insoutenables épreuves. Parfois, il en tremblait encore, comme si les choses avaient été si terribles à l’époque qu’aujourd’hui il priait pour qu’elles changent. Inspirant légèrement, il sentit son pouls reprendre une stature plus calme. L’excitation du combat laissait place à tout ce qu’il avait appris et jamais mis en pratique : le contrôle.

Le regard en face de lui, broussailleux, était pourtant presque insoutenable. Il jugeait le faible être qui se trouvait en face de lui, accordant pourtant une progression somme toute étonnante à la vermine qui se trouvait en bas de l’échelle. Il aurait aimé apporter son soutien au côté « humain » de Karim, mais il ne pouvait se dire qu’il serait un jour à la tête du clan Ookami, très certainement. Si l’homme-loup en question n’en avait pas envie, il finirait par se laisser rattraper par ses responsabilités.

- Je dois t’avouer qu’aujourd’hui n’est pas le jour où j’espère te voir mourir, Karim.
- Pareil, vieil homme.

Ils eurent un instant de complicité, un sourire échangé qui n’enlevait rien à leur combattivité. Tous deux étaient perdus dans leurs sentiments tumultueux, mais tous deux savaient aussi qu’il n’y avait plus de marche arrière. L’un d’entre eux ne finirait pas ce combat vivant. Et lorsqu’ils engagèrent les hostilités, ces dernières ressemblèrent plus à un affrontement de combattants chevronnés qu’à un passage à tabac, comme aurait pu le supposer Tully quelques minutes plus tôt.

Karim anticipait les mouvements du vieillard, pour y apporter une réponse moins brouillon que ce qu’il avait fait auparavant. Il adaptait son style de combat à celui de l’ennemi, ne lui laissant pas l’occasion de répondre grâce à une défense sans réelle faille. Tout ce qu’il laissait d’ouvert, son adversaire n’y voyait qu’un piège dans lequel il ne s’engouffrait pas, et il avait raison. Un statut quo excitant laissait place à la sauvagerie des deux bêtes, originaires de la même île du Nouveau Monde. Dans cette danse mortelle, Karim ressentait le combat comme il ne l’avait jamais ressenti auparavant : le fluide de l’armement pulsait alors doucement, éveillant progressivement son Haki d’une manière qu’il n’envisageait pas avant.

Les coups échangés, Kyusuke les observait et apprenait d’eux avec un certain amusement. Il avait l’impression que les choses étaient grandioses, alors même que ces deux combattants n’étaient pas d’un niveau suffisant pour survivre seuls sur le Nouveau Monde. Seuls Tully et Ishtar répondaient à ce critère, et tandis qu’il tournait le regard dans leur direction, l’homme-loup laissa échapper un sourire devant le spectacle encore plus grandiose auquel il pouvait à peine assister à cause de la distance qui les séparait d’eux.


Membre du clan Ookami : Tully, le Sauvage
Le pouvoir de la gravité était une arme redoutable, et cependant une plaie à mettre en place. Il permettait à deux égards de donner l’impression à son adversaire que ses attaques étaient plus puissantes, alors même qu’il ne s’agissait que d’exercer une pression sur l’air pour donner une nouvelle dimension à ces assauts… Enfin, un autre élément important était à prendre en compte. Pour que l’effet de la gravité de Tully atteigne un ennemi, il devait se trouver au-dessus de lui, même s’ils n’étaient pas sur le même plan vertical. A partir du moment où la De Lerhane prenait l’ascendant, il redevenait un combattant normal, bien que puissant.

Pour cela, il profitait pleinement de sa capacité à se surélever dans les airs et à se hisser au niveau de son ennemi. Les Zoans volants étaient une plaie, à partir du moment où ils comprenaient son petit manège… Et nul doute que cette ennemie allait lui donner du fil à retordre. C’était cela qui était excitant : il prendrait sa proie dans les airs, là où elle avait l’impression d’être une déesse, à ses yeux.

Ses mouvements tranchaient parfaitement la gravité, mais brusquement quelque chose lui fit dire qu’il aurait dû précipiter plus ses actions et taillader l’air au lieu d’apprécier sa petite victoire. Il pesta en voyant le rocher se diriger dans sa direction, et trancha la gravité pour l’obliger à tomber sous la pression de l’air. Un autre point était qu’en réalité, sa gravité avait du mal à s’abattre sur un corps directement, à moins qu’il ne le touche. Il usait de son aptitude pour manipuler la masse d’air qui s’abattait sur les corps en mouvement. Tout ne résultait que d’une manipulation indirecte qui donnait l’impression à ses adversaires d’être sous son contrôle, alors même qu’une force brute démente pouvait s’opposer à lui.

Son sourire disparut tandis que l’ennemie était arrivée en vol stationnaire. Il se positionna à nouveau en hauteur, en la voyant son ennemie se diriger vers lui. Il allait d’abord trancher l’air pour lui apposer une gravité démente, tant et si bien qu’une colonne d’air viendrait s’abattre en continu sur la De Lerhane, dans un rayon cependant réduit étant donné qu’il voulait la clouer un moment au sol. Si elle comprenait, elle risquait d’esquiver mais… Quels étaient les risques ? Ensuite, il utiliserait une puissante lame d’air pour trancher une des ailles disponibles de son adversaire.

Spoiler:

Membre du clan Ookami : Tully, le Sauvage
Les climats montagnards étaient moins riches en air. D’un point de vue des atomes, l’espacement entre deux atomes était plus important en haute altitude qu’en basse altitude. Pour Tully, la question ne s’était jamais réellement posée puisqu’il n’avait jamais eu l’occasion de se battre dans ce type d’environnement. Il observa ses attaques, tandis qu’il les trouvait plus fades que quelques secondes auparavant. Se mordillant les lèvres, il observa aussi le mouvement dansant de son adversaire tandis qu’elle esquivait ses différents assauts, avalant la distance tel le serpent qu’elle était. Il frissonna. C’était un prédateur qu’il avait en face de lui, un prédateur certes très grand, mais pourtant inatteignable. C’était effrayant. Tully ne se laisserait pas abattre, il ne voulait pas se laisser abattre.

- Je vais te défoncer, lâcha-t-il en sentant que son souffle était plus court.

« Il manque d’air… C’est son putain de pouvoir ? ». Cette question resterait enfermée dans son esprit, tandis qu’il sentirait le coup de poing arriver sur lui. Il n’allait pas avoir l’occasion de l’affronter à pleine puissance dans cet environnement, et l’avantage venait de tomber entre les mains de son adversaire. Sentant la force se déployer, il fendit l’air, arrachant quelques branches des arbres qu’il rencontra, s’enfonçant dans le sol tandis qu’il tentait tant bien que mal de se remettre sur ses pieds.

Se relevant, il s’élança à nouveau vers la De Lerhane. Ses yeux étaient injectés de sang. Il n’avait qu’un seul objectif : appliquer la gravité directement sur son adversaire. Elle allait être attirée par le sol dès qu’il aurait réussi à lui trancher les ailes. S’élançant d’un Geppou, il le combina à un Soru et parcourut l’air en un instant, pour se retrouver derrière l’ennemie. Il utilisait cette technique pour la première fois devant elle, et comptait sur l’effet de surprise. Ainsi, en arrivant dans son dos, l’épée s’abattrait sur la Zoan volante, sur ses ailes pour l’attitrer vers le sol et l’y clouer.


Membre du clan Ookami : L'Instructeur
Pour Karim, l’affrontement était d’une violence rare. Il sentait que les coups de son adversaire, s’il les prenait mal, pouvaient lui transpercer la peau. Il n’avait pourtant pas l’intention de se laisser faire, et tandis qu’il sentait le fluide continuer de se déverser dans son corps, le calme qui l’avait pris lui permettait de se battre en observant les mouvements de son adversaire. Etait-ce la présence de son fils qui le poussait à agir ainsi ou la déconvenue qu’il venait d’avoir avec Tully ?

Parant les coups de son ennemi, il commença à quitter la défensive. Chacune de ses attaques laissa, poing à poing, une brèche dans laquelle son ennemi ne se précipita pas. Ils s’éloignèrent brièvement l’un de l’autre, se jetant des regards experts. L’Ookami laissait libre court à son instinct qui analysait les positions adverses, et s’il avait l’air calme, ce qu’il faisait était toujours lié à sa nature intrinsèque d’homme-loup. Il était un prédateur, et il savait que le seul moyen d’atteindre sa proie était de ne pas être lui-même.

- Vieux renard…
- Jeune loup…

Les deux se souriaient, et ils avalèrent la distance qui les séparait, une nouvelle fois. Un coup de poing de Karim arriva dans le visage de l’Instructeur tandis que celui-ci réussissait enfin à toucher son adversaire, l’envoyant valser dans le décor. Ils évitaient soigneusement le chantier. L’Ookami sortit de la fumée qui s’était soulevée au choc, et attaqua à nouveau le vieillard de front. Au dernier moment, grâce au contrôle exceptionnel de son corps, il arrêta son mouvement devant le blocage prévu par le vieillard, dévia son coup et atteignit à nouveau son adversaire. Ce dernier écarquilla les yeux : un tel contrôle, il ne l’avait pas vu venir.

Spoiler:

Membre du clan Ookami : Tully, le Sauvage
L’affrontement était certes d’une violence inouïe, dans les tactiques et dans les actions, mais pour Ishtar cela devait sûrement être le pain quotidien. Tully souriait comme un carnassier, tandis que l’adversaire le repoussait légèrement et se tournait vers le sol. Il comptait profiter de la position qu’il avait prise pour appesantir l’air et l’obliger à se mettre au sol. Brusquement, l’assaut perdit tout son sens tandis que l’air manquait. Il n’avait pas suffisamment de poids pour blesser l’adversaire ou l’empêcher de bouger, et il pesta. L’adversaire, pendant cet instant où il oublia à nouveau les lois de la physique, en profitant pour l’approcher brusquement et lui saisir le corps. Il sentit les lois de la gravité s’appliquer à lui-même tandis qu’impuissant, il se dirigeait vers le sol.

L’attaque fut subite. « Merde » se dit-il tandis que son poignet ne pouvait plus manipuler sa lame. Il allait avoir un problème. Sans son pouvoir de la gravité, immobilisé par la bilcane, il était en situation de défaite pure. Il allait crever s’il ne faisait rien. Se débattant, il sentit la puissance de l’adversaire qui le poussait au sol. Ses yeux s’écarquillèrent et il blêmit progressivement.


Membre du clan Ookami : L'Instructeur

- On dirait que notre combat va être interrompu, lâcha l’Instructeur en fermant les yeux, calmement.

Il s’agissait certainement d’un petit contretemps dans leurs plans. Tully était sorti du groupe pour affronter une personne qui n’était pas sur la liste de leurs cibles. L’expansion progressive des Ookamis était longue, fastidieuse et il fallait y mettre plus qu’une petite dose de courage, et parfois elle était interrompue par les revendications personnelles des membres du clan… Comme ici, la revendication d’une victoire qu’il ne pouvait avoir. Le vieillard laissa ainsi Karim qui ne tenta pas de l’interrompre. Il s’élança en direction du champs de bataille d’Ishtar tandis que l’homme-loup d’East Blue posait un genou à terre et soufflait, ne s’inquiétant pas pour la De Lerhane.

Ses yeux passèrent sur Kyusuke et détaillèrent le jeune homme qui semblait encore un peu muet. Brusquement, les paroles de l’homme-loup changèrent, contrairement à ce qu’il avait dit quelques temps plus tôt :

- Ne pars pas.

La supplique était intentionnelle. Pour Karim, supplier n’avait jamais été dans sa nature. S’il n’était pas assez fort pour obtenir ce qu’il voulait, il ne le demandait pas. Ici, il se savait trop faible, et pourtant il ne voulait pas que son fils parte à nouveau. Il utilisait la seule chose qui semblait possible : la supplication. Ses traits étaient déformés par cette demande. Pendant un instant, Kyusuke sembla hésiter, puis il prit la suite du vieillard, laissant Karim et Andy seuls sur le chantier.

Quelques secondes plus tard, le vieillard arrivait à hauteur de Ishtar, et la menaça d’un coup de canne qui pourrait être dévastateur. Il s’attendait à ce qu’elle l’esquive en lâchant sa proie, sans quoi sa mobilité ne serait pas optimale. Si elle faisait cela, il attraperait le bras de Tully, lui intimant de le suivre. La question de l’affrontement avait tourné court, tandis qu’il imposait par sa présence son intention de ne pas poursuivre la quête de puissance aveugle de l’homme-loup. Ce dernier avait encore envie d’en découdre, mais si Ishtar ne le relançait pas, il finirait par se détourner, laissant l’occasion à la bilcane d’aller découvre un Karim exténué et une Andy fatiguée.

Spoiler:

- Je pense que Tully n’en a fait qu’à sa tête, lâcha Karim en fermant son poing. Putain, je suis encore trop faible.

Il abattit mollement celui-ci contre la paroi de la grotte qui leur servait de hangar à navire. Finalement, après quelques instants, il finit par abdiquer. Son envie de se battre s’était évanouie tandis qu’il se concentrait à nouveau sur la tâche qu’on lui avait assignée : construire ce putain de navire. La charpente était prête, il ne restait plus qu’à poser le mat, les étages, à structurer le tout et le tour serait joué. Ils avaient déjà verni la plupart des planches. Il lui fallait quelque chose pour ne pas penser à son fils, quelque chose pour se défouler.

- N’y pensons plus, lâcha-t-il comme pour lui-même. On va finir ce putain de navire dans les temps !

Il était lancé, et rien ne pourrait l’arrêter. Il utilisa les mélanges de laines et de différents matériaux pour renforcer le côté hermétique du navire, et cautériser les quelques endroits qui auraient pu encore faire défaut. Le reste était un jeu d’enfant. Pour Karim, ce fut un mode automatique qui fut enclenché les semaines qui suivirent. On ne laisserait personne le déconcentrer quand il était dans cet état, affirmait Finn en l’observant pratiquer, confiant à Ishtar qu’il était sûr que ce navire pourrait naviguer en temps et en heure.

Quand les lattes furent posées, que le mat se fut enfoncé, que l’appareillage du gouvernail et les différentes pièces eurent pris place, le navire aurait pu paraître fonctionnel aux yeux d’un novice. Cependant, le voile avait été commandé quelques semaines plus tôt et il devait être apposé, de même que les cordages pour assurer la bonne stabilité du navire. Karim créa des systèmes ingénieux, tous plus performants les uns que les autres. Il était expert dans son métier, un ingénieur naval en pleine possession de ses moyens.

Pour Ishtar, la différence avec un navire standard n’était peut-être pas perceptible. Pour Karim, c’était l’œuvre d’une vie qu’il menait en compagnie de ses fiers alliés. Chacun y mettait du sien, et si quelques accidents auraient pu arriver sur le chantier, Finn s’arrangeait pour qu’ils ne bloquent pas la bonne continuité de celui-ci. Il voulait que Karim travaille dans des conditions idéales. Ainsi, en un mois, le navire put poser son premier pas dans l’eau.

- Il ne manque rien, on dirait…
- C’est immense, lâcha Andy.
- Il y a même un endroit pour faire pousser mes plantes médicinales, sourit Eileen avec un air satisfait.

L’homme-loup observa son navire avec attention. Il était prêt à le mettre sur l’eau, à se faire évaluer par ses pairs. Pour autant, il n’était pas prêt à tout, ni à ressentir cette fatigue, ni le contrecoup de ce qu’il avait laissé submergé dans son esprit. « Qu’est-ce que... » se dit-il. Il tomba tandis que le navire se mettait sur les flots. Finn fut le plus proche et le premier à réagir. Il s’approcha de l’homme-loup, le soulevant dans ses bras avant d’écarquiller les yeux.

- Qu’est-ce qu’il se passe…
- Il doit s’être écroulé de fatigue, ce n’est rien… C’est…
- Karim, réveille-toi, eh… Karim… réveille-toi, merde !

Eileen fronça les sourcils avant de s’approcher un peu plus, son souffle maintenu. Elle observa le corps du jeune homme. Il ne réagissait pas, malgré les stimuli que lui donnaient Finn. Maintenant son souffle court, elle commença à ausculter le loup avant de se mordre les lèvres, sans comprendre ce qui lui arrivait.

- C’est à cause du combat contre Tully ? Ou du chantier ? Ou…
- Je ne sais pas, Andy, lâcha Eileen. Mais je crois que… Je crois que Karim est entré en phase de coma.

Spoiler: