Le navire qui glissait sur les flots fini par atteindre sa destination : Toroa. Eduardo Laurencio, capitaine de l’embarcation et dragueur invétéré, descendit à terre et observa les lieux, un magnifique sourire ornant son visage. Derrière lui, la blonde mesurant trois mètres de hauteur fit ses adieux à l’équipage. Il avait été convenu qu’elle les accompagnerait jusqu’à ce terminus lorsqu’elle avait fait la connaissance d’Eduardo à Seppen Town et cette heure était désormais venu. La bilcane aux quatre ailes laissa un sourire amer planer sur ses lèvres tandis qu’elle mettait pied à terre. Quand était-elle venu ici pour la dernière fois ? Cela remontait au moment où elle voguait au cœur de l’équipage révolutionnaire du Centaurus, mais cette période avait duré plusieurs années et les aventures vécues étaient quasiment indénombrable. Trié pour obtenir une année exacte était assurément possible, mais cela la confronterait à nouveau à ses choix et la maudite mythique préférait éviter d’y penser. La décima observa la ville portuaire depuis les hauteurs où elle culminait physiquement. Comme à l’accoutumée, ses attributs pour le moins exotiques attiraient sur elle des regards étonnés. Comment leur en vouloir ? En beaucoup de lieux, les anges ne relevaient que du mythe et sa taille démesurait n’aidait pas à se fondre dans la foule, surtout avec des ailes anormalement grandes qui lui avait valut quelques discriminations lorsqu’elle vivait encore au-delà des nuages, sur la mer blanche qui s’étendait dans le firmament.

Les embruns soulevaient encore légèrement sa chevelure tandis qu’elle s’avançait dans la première rue qui l’attendait à la sortie des quais. On pourrait la nommer avenue de par sa largeur d’ailleurs. Elle accueillait visiblement un marché auquel le Laurencio et son équipage allait certainement participer pour vendre leur cargaison. Ce n’était cependant pas directement la raison de leur venu étant donné qu’on ne lui en avait pas parlé durant la traversé. Le capitaine peu compétent allait sauter sur l’occasion à n’en pas douter, mais la bilcane ignorait s’il connaissait suffisamment bien le métier pour penser à aller acheter un emplacement avant de s’installer. Cela lui vaudrait certainement quelques problèmes. Un soupir jaillit tandis que la demoiselle ailée se disait qu’elle allait encore devoir intervenir pour régler un problème d’Eduardo. Mais dans un premier temps, la guerrière maudite allait faire une petite promenade dans les quartiers du coin pour observer les étales et voir s’il n’y avait rien d’intéressant à emporter avec elle. Levant la tête vers la nef bleutée où trônait l’astre du jour, la De Lérhane se demandait qu’elle péripétie l’attendait sur cette île cette fois-ci. Alors qu’elle entamait sa marche, un petit hurlement s’éleva et fut bientôt engloutit par le brouhaha global de la foule. Certains habitants se tournèrent à la recherche de l’origine du son, mais seul la céleste pouvait observer la rue d’où provenait le son grâce à sa grandeur presque surnaturelle qui lui permettait de voir malgré le rassemblement humain. Ishtar commença donc à se diriger vers la ruelle, fronçant les sourcils, en espérant que des maudits bandits ou autres forbans impitoyables se s’attaquait pas à la ville discrètement pour emporter quelques richesses ou se repaître de leur propre violence.

La bilcane s’avança dans la ruelle, d’un pas leste, pour sa taille et donc son poids tout du moins, et décidé. Ses yeux cherchaient l’origine du cri tout en observant les maisonnées présentes dans le coin. De charmante petites demeures n’ayant que bien peu de faste, mais le luxe était tout sauf essentiel. Cela octroyait d’autant plus d’authenticité au style architectural somme toute typique de certaines de ces demeures habitées par des civils. La tranquillité d’une telle vie attirait régulièrement la De Lérhane qui avait vu le jour dans l’autarcique Bilca et connaissait donc la sérénité inhérente à un village n’ayant pas à trop souffrir de son monde, les assauts des tyranniques oiseaux célestes pouvant s’apparenter aux possibles déconvenues que l’implication dans un si vaste monde pouvait offrir, comme une attaque de pirates ou quelques voleurs. Enfin, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour rejoindre la source des cris. Avec des jambes interminables comme celle de l’Archange du Typhon, il était aisé de se déplacer plus vite que la moyenne. C’est un mélange de soulagement et d’amusement qui la saisit quand elle découvrit qu’il ne s’agissait que d’une bande de jeunes gens. Était-ce une altercation ? Un règlement de compte ? Ou quelques autres subtilités inhérentes à ce que l’on peut ressentir à un tel âge pour un de ses homologues. Cela évoquait ses propres déboires avec ceux qui la discriminait pour ses quatre ailes anormales. Il y avait un bon moment maintenant qu’elle leur avait intérieurement accordé son pardon même s’il était fort probable qu’aujourd’hui encore il ne l’apprécie pas s’ils se recroisaient. Son regard se perdit à la recherche de la source même du cri, l’amenant à stopper son avancé et donc à retarder son arrivé sur place, et, après de longues secondes d’observation, la demoiselle ailée découvrit la blessure.

C’est à ce moment précis que la céleste remarqua la présence du vieillard qui s’était approché et d’eux. L’ancienne révolutionnaire ne l’avait pas vue en raison de sa concentration sur les jeunes gens. La maudite mythologique reprit donc sa marche pour rejoindre les lieux et observer de plus près la scène. C’est alors qu’elle fronça les sourcils en observant celui dont elle ignorait la profession passer à l’acte. Un vieil homme avec une faux ? C’était sacrément surréaliste, mais ce n’était pas la chose la plus étrange qu’elle ait vu de sa vie après tout. Qu’est ce que c’était à côté d’un volcan crachant de la glace et des avalanches ou d’une île dont le sol mauve et spongieux permettait de faire pousser des arbres de pierre sur lesquels poussaient du lin de qualité ou encore les entrelacements invraisemblables de troncs à l’oppression croissante sur Uk-nuuha ? Plus curieuse qu’effrayée, l’Archange du Typhon regarda la faucheuse effectué son geste avec une certaine désinvolture. La guerrière expérimentée ne voyait dans le mouvement aucune présence d’hostilité ou d’agressivité. Le résultat prouva qu’il n’y avait pas de raison de s’en faire et qu’au final le vieillard ne leur voulait pas vraiment de mal. Après tout, quelle raison aurait amener l’ancien à s’occuper des garnements ? Ainsi, si une ou deux personnes à côté d’elle s’affoler de l’action du Gratz, ce n’était absolument pas le cas de la De Lérhane qui continua de s’approcher pour arriver au niveau de Nils dont le regard semblait inspecter la blessure à priori mineur du jeune garnement devant lui, pour le plus grand étonnement d’une femme qui trouvait la scène encore plus surréaliste maintenant. Est-ce que l’ange venait emporté certaines des âmes au paradis tandis que la faucheuse cherchait à accomplir son travail ?

-Vous vous êtes fait ça comment ? demanderait la blonde aux prunelles argentées au garçon en faisant fi de la panique qui se lisait sur le visage des trois jeunes gens.

La demoiselle ailée fronça les sourcils. Elle avait bien observé le geste du vieillard qui s’était avéré assuré et précis de son point de vue. Cela lui semblait étrange que ce dernier puisse être réellement celui à l’origine de la blessure. La bilcane pouvait tout à fait comprendre que l’usage d’une arme puisse effrayer le jeune homme, néanmoins cette égratignure ne venait certainement pas du faucheur selon la fille du firmament. Cela poussa la blonde aux prunelles argentés à secouer la tête. Le regard de l’Archange du Typhon se tourna vers le Gratz. C’était un regard paisible qui montrait clairement qu’elle ne lui était pas hostile et que les accusations de l’inconnu n’était pas vraiment prise au sérieux par la céleste. C’est alors que le nobliau se mit à hurler qu’on l’agressait, à la grande surprise de la guerrière étant donné que depuis l’émission des accusations l’ange et la faucheuse n’avait aucunement montrer des signes d’agressivité. Cela ne disait rien qui vaille à l’ancienne révolutionnaire qui commençait à se questionner. C’est alors que trois hommes de la Marine apparurent bien rapidement au coin de la rue. La demoiselle ailée commençait à flairer que la situation était étrange. Les trois soldats étaient apparus au moment de ce cri, presque comme s’ils l’attendaient pour jaillir de la foule, et n’avait pourtant pas réagit aux précédents ? Mais la demande de ces derniers acheva de semer les graines du doute dans son esprit.

-Une amende pure et simple sans questionnement ou ramener les soi-disant agresseurs à votre base pour tirer les choses au clair, cela ne me semble pas très professionnel. Désolé, mais je n’ai nullement l’intention d'être impliqué dans un cas de corruption de représentant de l'ordre. Si vous voulez bien nous excuser.




C’est ainsi que la zoan mythologique entama sa transformation. Le plumage blanc de ses ailes prit la couleur de l’émeraude en se répandant sur le reste de son corps tandis que les écailles ventrales faisaient leur apparition. Les deux iris d’argent virèrent à l’or tandis que les pupilles s’allongeaient verticalement. La langue bifide passa entre les dents devenues acérées comme des crocs tout en se rarifiant. La chevelure devint un ensemble de plumes jaunes longues, souples et fines alors que les deux jambes de l’Archange du Typhon s’étaient réunies pour former une queue reptilienne faisant atteindre à son corps la taille de huit mètres de longueur, l’amenant ainsi à se dresser à non plus trois mètres mais bien cinq mètres au-dessus du sol. Ainsi transformer en hybride, les intentions de la guerrière céleste demeuraient hors du cadre du combat. Ne demandant guère son avis au vieillard qui était lui aussi tombé dans cette sordide affaire, la bilcane envoya son appendice s’enrouler autour de celui-ci tandis que ses ailes se mirent à battre. La mythique s’envola ainsi au-dessus des toits, reculant en se déplaçant en arrière pour garder sa vision thermique dirigée vers les soldats de la Marine afin de surveiller leurs mouvements et esquiver en cas de besoin ainsi que pour décider de l’endroit où atterrir. En effet, il était tout à fait possible que ces malandrins partent à la poursuite de la faucheuse et de l’ange pour les taxer ou faire circuler leur description pour les faire arrêter. Après ce qui aurait été finalement une poignée de seconde en l’air, la De Lérhane reviendrait au sol un ou deux pâtés de maisons plus loin pour reprendre sa forme humaine et s’adresser au vieil homme si elle était parvenue à l’emporter avec elle.

-Vous ne connaîtriez pas un endroit où nous pourrions nous faire oublier de ces soldats corrompus ?

Le vieil homme exposa le premier lieu qui lui vint en pensée : une ferme à plusieurs kilomètres de leur position. Il était certain qu’il connaissait bien l’endroit pour proposer spécifiquement cela alors qu’il devait y avoir bon nombre d’habitations entre leur position et ladite demeure agricole. Il ne faisait pas confiance aux gens si c’était la chose la plus proche d’eux qu’il pensait. Donné intéressante en soit qui venait rajouter à l’étrangeté du personnage en face d’elle. La bilcane n’avait alors pas encore pleinement pris conscience de la mauvaise compréhension globale du Gratz et ne se doutait donc pas pour le moment que ce qu’il craignait à l’heure actuel n’était pas les soldats corrompus, mais sa forme hybride. Bien évidemment, la demoiselle ailée savait que ses formes zoans pouvaient effrayés les petites gens et la faire passer pour une monstruosité. Cependant, dans la situation actuelle, la seule chose vers laquelle l’attention et la concentration de la De Lérhane se tournait était les membres de la Marine qui c’étaient laissé allez à la tentation d’user de leur autorité dans leur intérêt personnel. La guerrière céleste vit ensuite son camarade du jour pâlir étrangement avant de soumettre une autre proposition qui surprit plus ou la moins l’enfant du ciel. En effet, le vieil homme demandait à se mettre sous la protection du Quartier Général de la Marine. Aux yeux de l’ancienne révolutionnaire, c’était un mauvais plan. Les soldats en question pourraient revenir à la base et les accuser de quelques délits de plus ou moins grande envergure. Avec le décret décima, leur cas serait rapidement réglé si par malheur il n’y avait guère d’officier capable d’entendre les protestations des deux victimes et envisager la vérité au sujet des corrompus. C’était bien trop risqué aux yeux d’Ishtar qui s’exprima donc à la Faucheuse.

-S’ils nous cherchent, en nous rendant là-bas nous échapperons certainement à leur vigilance. Mais dès qu’ils rentreront, nous serons en danger. Je ne pensent pas que le Quartier Général soit suffisamment viable.

Le fait que l’Archange du Typhon utilise le pluriel pourrait malheureusement encore faire s’affoler le grand-père qui pourrait comprendre là qu’il existait d’autres créatures « aliens ». Une telle peur surprendrait Ishtar, même si elle serait toujours compréhensible, du fait de l’urgence de la situation, et ne permettrait pas encore à la bilcane de comprendre le dérèglement de la compréhension inhérent à l’étrange personnage qu’elle avait rencontré aujourd’hui.

-Peut-être qu’en nous perdant dans ces rues nous trouveront un passage vers une cave ou une impasse étroite où nous pourrions nous faire oublié et ainsi nous mettre hors d’atteinte. Si nous tardons trop à nous mettre en route, ils vont certainement nous rattraper !

Ainsi, si d’une façon ou d’une autre la De Lérhane captait une validation de la part de Nils, la bilcane attendrait quelques instants de voir si la Faucheuse comptait prendre la tête du binôme pour les mener vers un tel endroit dont il aurait connaissance. Si jamais cela ne venait pas, c’est elle qui s’imposerait en partant plus ou moins à l’aveuglette dans la direction opposée à celle où se trouvait normalement les soldats. Dans ce cas-ci, la demoiselle ailée ferait appel à sa mémoire pour essayer de déterminer si elle avait eu le temps de voir une impasse étroite durant son vol afin de pouvoir déterminer s’il y en avait une proche d’eux. C’était bien le cas, néanmoins la zoan mythique ne possédait pas une mémoire parfaite et ne pouvait donc pas dire quel chemin précis pourrait la mener jusque-là. Il fallait simplement espérer ou prier. Peut-être quelques nouvelles surprises allaient jaillir de nulle part pour s'imposer au binôme et leur faire vivre une nouvelle péripétie incongrue, peut-être aussi rapide que la précédente ou une de plus grande envergure qui se tramait quelque part dans les environs et n'attendait que d'être mise à la lumière.

Lorsque la main du vieillard vint se refermer sur son poignet, la fille des cieux se laissa guider par son camarade du jour qui semblait savoir où il voulait se rendre. Même s’il n’avait pas pris la peine de communiquer leur destination, Ishtar décida de lui faire confiance et de le laisser mener à bien cette opération de fuite. L’Archange du Typhon observait le chemin choisit, essayant de mémoriser un minimum le chemin pour le prendre ou à l’inverse l’éviter ultérieurement. Néanmoins, le trajet dans le dédale ne fut pas des plus simples à retenir et, lorsqu’ils arrivèrent au tunnel, la bilcane n’était plus certaine du trajet parcouru et laissa cette idée tomber à l’eau. La demoiselle ailée observa le tunnel et ne se plaignit pas de ses dimensions la contraignant à se contorsionner pour passer. En effet, avec une telle taille, la majorité des lieux où elle se rendaient avaient un plafond trop bas pour qu’elle puisse se mouvoir en toute liberté. Se courber étaient devenu une habitude qui lui donnait régulièrement mal au dos, néanmoins elle ne s’en plaignait pas. Il fallait faire avec ce que la vie lui avait donné et l’ancienne révolutionnaire n’en voulait à personne de disposer de pièces calibrées sur la taille commune.

L’odeur nauséabonde n’était pas très accueillante, néanmoins cela servirait de défense supplémentaire contre les soldats qui n’auraient certainement pas extrêmement envie de s’immerger dans ce miasme poisseux qui lui ferait certainement frissonner l’échine de dégout si elle passait sous forme hybride, l’odorat étant un sens plus développé chez le serpent. Pénétrant dans les lieux pour s’y mettre à l’abri en compagnie du vieil homme, la De Lérhane observa l’inquiétude du Gratz qui fut suivit d’une imitation de sa forme hybride. Voir le barbu mimer de cette façon une créature mythologique était assez drôle, ce qui amena la bilcane à sourire tout en essayant de deviner de quoi il parlait. Etant donné ce qu’il s’était passé, la réponse vint assez rapidement, mais Ishtar ne prit pas immédiatement la parole pour pouvoir profiter un peu plus longtemps de la tentative de communication du papy. Un petit rire filtra entre ses dents avant qu’elle ne finisse par répondre étant donné que le vieillard cessa la chose pour s’assoir.

-C’était un Serpent à Plumes, déclara-t-elle entre deux rires.

L’Archange du Typhon tourna la tête vers l’extérieur lorsque l’écho des recherches les atteignit. À priori, il devait y avoir plus que trois hommes qui les poursuivaient. C’était somme toute logique et la De Lérhane c’était attendu à cela. Les corrompus avaient appelés du renfort et sa transformation les avaient certainement conduits à lancer une alerte pour retrouver les fuyards. Néanmoins, l’avis de l’originaire de l’océan céleste était de l’avis que cela demeurait la meilleure chose à faire. Si en quittant les lieux en courant elle aurait pu s’extraire à la vue des membres de la Marine de par ses immenses jambes, le vieil homme n’aurait certainement pas pu aboutir à une telle vitesse de pointe et serait tombés aux mains de l’ennemi. L’emporter en se repliant par les airs pour semer les soldats demeuraient la meilleure chose à faire pour leur binôme selon elle et, même s’il était possible qu’elle soit désormais recherchée dans toute la ville, la bilcane ne le regrettait aucunement. C’est ainsi que le Gratz reprit la parole pour lui poser une question qu’elle ne comprit pas immédiatement avant de faire le lien grâce aux bruits de pas dans le lointain. Selon l’Archange du Typhon, Nils demandait là si tous les soldats à leur poursuite étaient corrompus.

-Aucune idée, avoua-t-elle, mais il vaut mieux rester sur nos gardes au cas où. Etant donné que l’on risque de rester là un moment, on pourrait discuter un peu. Je m’appelle Ishtar, Ishtar De Lérhane. Et vous ? Vous habitez sur l’île ?

Pour faire passer le temps, rien n’était mieux que de s’informer sur une nouvelle connaissance et générer quelques échanges.

C’était donc un natif de l’île, chose non exceptionnelle et peu étonnante en soit mais qui avait son importance dans le cadre de la situation présente. De plus, la ferme mentionnée plus tôt était la sienne. Enfin, sa femme y vivait et c’était pour échapper un peu à la vie conjugale qu’il était parti en ville. Le fait que le vieillard s’inquiète pour les siens étaient aussi très logique. De plus, si jamais le grand-père était connu de quelques soldats, même si le descriptif pourrait certainement correspondre à plusieurs vieillards si on omettait la faux, ils pourraient tout à fait remonter jusqu’à sa ferme et mettre en danger le reste de sa famille. Certaines histoires anodines tournaient parfois à la catastrophe et certaines vies prenaient fin prématuraient alors que tout allait pour le mieux. Ainsi, la bilcane s’apprêtait à manifester son souhait de l’accompagner jusqu’à chez lui pour protéger sa famille quand le Gratz se mit à parler de « ces bestioles ». Il ne parlait donc pas de la Marine… Cela mettait en lumière sa question précédente sur le nom de l’espèce qu’elle avait revêtu en passant en forme hybride. Certes, elle avait rencontré de nombreuses personnes pour qui les fruits du démon étaient de simple légende, des mythes urbains, et qui étaient fortement choqué de la métamorphose de la zoan mythique quand celle-ci était amené à l’employer, mais là il ne semblait pas avoir enregistrait que la bête était elle-même. C’est ceci qui amena la De Lérhane à comprendre que Nils ne comprenait pas forcément les choses comme elle l’était. Cela pouvait peut-être expliquer ce qu’il avait fait dans la ruelle pour observer la blessure. En tout cas, l’Archange du Typhon mettait cela sur le compte de l’âge. Tenter de lui expliquer complétement les choses amènerait certainement à se perdre en détails et ainsi embrumer encore plus l’esprit du Gratz. Cependant, dans un premier temps, la fille des cieux allait répondre à la question du papy.

-Oh. Je ne fais que voyager et partir à l’aventure mon cher Nils. Je n’ai actuellement aucun but précis.

C’est alors que le barbu hurla face à la vision reptilienne d’une branche de bois. La blonde aux iris argentés fronça d’abord les sourcils avant de chercher à calmer son camarade et lui éviter quelques désagréments issus de sa mauvaise compréhension des choses. L’ancienne révolutionnaire posa ses mains sur les épaules de Nils pour l’amener à se concentrer sur elle et lui faire cesser de se concentrer sur la source de sa paranoïa.

-Ce n’est qu’une branche ! Ils sont en train de partir ! Calmez-vous et tout ira bien ! Si vous continuez à crier, ils vont venir vers nous !

Là bilcane avait fait ces déclarations en mêlant le vraie et le faux. Même si elle avait conscience que pour le vieil homme elle parlait certainement des bêtes, il était ici question des hommes de la Marine. Enfin, ce que l’Archange du Typhon avait négliger jusqu’alors lui revint à l’esprit des suites de cette courte conversation. Le reste de sa famille était peut-être en danger et il fallait aller l’aider pour calmer et apaiser la situation.

-Il nous faut nous hâter. Si on veut aller protéger votre femme et votre ferme, il vaut mieux ne pas trop s’attarder à discuter.

L’ange se leva alors en tout hâte et attendrait que le Gratz la conduise jusqu’à sa demeure. La demoiselle ailée se demandait ce qui les attendaient là-bas et espérait pouvoir parlementer avec les renforts gouvernementaux en priant pour qu’ils ne soient pas tous des corrompus. Et pendant que tout ce capharnaüm régnait en ville, un ballon rouge survolait la cité. Avait-il été lâché par un enfant ?

Une réaction qui marquait un certain impact sur sa fierté de s’être ainsi tromper. Ce n’était que bien peu important et la bilcane ne lui en tenait pas compte. L’âme ainsi apaiser, le binôme put se mettre en route pour retrouver les lieux où vivait le vieil homme à la barbe blanche. Une nouvelle fois, la grande blonde aux iris argentées se laissa guidé par sa nouvelle connaissance. La demoiselle ailée avait pris conscience des problèmes cognitifs que ce dernier rencontré et espérait qu’il connaissait suffisamment les lieux pour ne pas se perdre en raison de sa mémoire qui aurait enregistré une fausse route. Heureusement, il n’en fut rien et les deux hurluberlus arrivèrent jusqu’à la rue principale. Cela ne plaisait que bien peu à la De Lérhane étant donné qu’ils étaient exposés à la Marine, surtout elle vu qu’elle se démarquait de la foule avec sa taille extravagante. Etrangement, il n’en fut rien. Cela fit froncer les sourcils à la fille des cieux qui craignait une entourloupe. C’est alors que le Gratz fut interpellé. D’en un premier temps sur ses gardes, prête à frapper, elle remarqua assez vite que l’homme aux galons de sergent était une connaissance proche de Nils, voire peut-être même un de ses fils étant donné que la mémé dont il était mention pouvait tout à fait être sa femme qui attendait à la ferme. Cela n’avait rien de certain, mais c’était une hypothèse qui traversait l’esprit de l’Archange du Typhon tandis qu’elle saluait l’homme en montant dans la charrette comme indiqué.

-Merci, lâcherait-elle sobrement en souriant.

Tandis que le soldat de la Marine passait une arme au docteur, Ishtar vint poser par réflexe ses doigts sur Ashunera. C’était la claymore de son père, une épée mesurant deux mètres de long à elle seule, qu’elle emportait partout avec elle, même si elle ne se battait pas avec, et qui lui servait à se souvenir de son passé, de ses origines ainsi que de symboliser son objectif. Lorsque le Gratz lui tendit l’arme à feu, l’Archange du Typhon leva un sourcil. Cependant, elle accepta l’outil de mort et ne fit pas étalage de questionnement quant au fait qu’il lui donnait. Certainement encore un truc qu’il voyait sous un jour différent ou une omission visuel dû à des problèmes de vues intrinsèques au grand âge. La bilcane observa les lieux défiler tandis que la charrette avançait et demeurait surprise par le fait que personne ne vienne vers eux. Les trois corrompus avaient-ils étaient tellement surpris par la métamorphose et la bête qui en avait résulté qu’ils n’avaient fait pas que de cela à leurs collègues. Cela lui paraîtrait fort étonnant. Cela ne disait rien qui vaille à la De Lérhane qui passerait le temps de voyage à guetter les alentours, surveillant la direction de la ville tout en lançant des regards en direction de la ferme en espérant que rien ne s’y soit passé.




C’est ainsi qu’elle finit par remarquer un ballon rouge qui traversait la voûte céleste, un ballon rouge qui était suivi par un homme qui était porté à ses quatre membres par d’autres ballons de baudruches de grandes tailles. La demoiselle ailée ne pouvait pas le voir depuis sa position, mais c’était un cadavre tué il n’y a pas longtemps étant donné que du sang gouttait depuis son corps pour s’écraser dans les rues et sur les toits en contrebas. Tournant la tête une nouvelle fois en direction de la ferme, l’ancienne révolutionnaire remarqua le nuage de poussière qui s’élevait non loin de la demeure du barbu.

-J’y vais !

Ni une ni deux, la bilcane sauta de la charrette et s’élança à vive allure dans cette direction, lançant ses immenses jambes l’une après l’autre pour avaler la distance le plus vite possible en espérant que rien ne soit encore arrivé à la famille de Gratz par sa faute. Si elle arrivait au niveau du mercenaire et du nobliau, la guerrière céleste sourirait en coin. C’était assez rare de tomber sur d’autres personnes qui faisaient sa taille, même si l’amplitude que la De Lérhane gagnait grâce à ses immenses ailes anormales pour le peuple des anges lui donner une envergure encore supérieure. Ce serait apparemment une nouvelle fois dans le cadre d’un conflit en plus.

-Que faites-vous ? demanderait-elle en arrivant à leur niveau.

La céleste observa le guerrier au casque à corne en face d’elle lui offrir une réponse assez primitive et nébuleuse. Elle avait déjà eu l’occasion de croiser une personne comme celle-ci qui parlait en employant un seul mot. Cela conduisait parfois à ce qu’on l’appel selon ce nom que la personne répétait toujours et celui-ci ne faisait pas exception aux quelques cas quelle avait eu l’occasion de croiser durant ses longues et nombreuses années à parcourir toutes les mers du globe, en dehors du Nouveau Monde où l’ancienne révolutionnaire n’était allé qu’en de biens rares occasions. C’est alors que deux cœurs prirent la place des yeux de Krom. Un soupir quitta les lèvres de l’asexuelle qui, en garde, craignait les pensées ignobles qui pouvaient venir à l’esprit de certaines personnes qui entraient dans un état d’attirance poussée. Il fallait juste espérer que ses désirs seraient limités durant le temps de l’affrontement. Néanmoins, si la maudite pensait avoir à faire face à un farouche mercenaire désormais décider à s’occuper de son cas pour se la « procurer » d’une façon horrible, il n’en fit rien puisque le doute le tint quand le nobliau à ses côtés lui ordonna d’attaquer. Le petit morveux était donc bien l’instigateur de cette situation précaire. Il fallait donc trouver un moyen de régler cette affaire pour que Nils et sa femme puisse retourner paisiblement à leur vie. C’est alors que la menace du riche garçon transforma complétement Krom. Que lui arrivait-il ? C’était l’idée d’exploser qui lui faisait si peur et le poussait à entrer dans un tel état d’énervement ?

La De Lérhane se métamorphose pour revêtir sa forme hybride tandis que son regard demeurait rivé sur l’homme en armure qui lui fonçait dessus. D’un puissant battement de ses quatre ailes, l’Archange du Typon recula de quelques mètres pour esquiver la hache qui cherchait à s’abattre sur elle, ce qui généra en même temps une bourrasque d’air qui viendrait percuter son opposant et dont les répercussions iraient peut-être même jusqu’à soulever la chevelure du nobliau.

-Si tu me tue, nous exploserons ensemble.

La blonde tentait un bluff sur ce qui faisait apparemment peur à son assaillant. Si d’habitude elle aurait pris plaisir à entrer dans une telle confrontation, la situation avec les Gratz l’amenait à essayer d’arriver le plus rapidement possible à la conclusion. La céleste espérait que cela amènerait peut-être Krom à rendre les armes ou même à se retourner contre son employeur. Si cela ne menait à rien, l’ancienne révolutionnaire passerait alors par la phase de combat. Usant de l’envergure démentielle de son corps de huit mètres de longueur sous cette apparence, la bilcane enverrait sa queue vers le sol en direction d’un angle mort du mercenaire tandis que la main de la demoiselle ailée irait se planter dans le sol, envoyant ainsi son buste au niveau de la terre. L’appendice tenterait de s’enrouler autour d’une jambe de l’ennemi pour lui appliquer l’effet de constriction tandis qu’elle retournerait le sol sur une superficie de six ou sept mètres carrés grâce à sa force surhumaine, couplé à la puissance musculaire supplémentaire qu’octroyait sa forme hybride, pour tenter de faire basculer l’adversaire. Son autre poing pourrait alors pulvériser la roche et la terre pour venir frapper le torse de l’ennemi qui se trouvait derrière si la tactique avait marché. Suite à ce mouvement, ses ailes battraient à nouveau pour s’éloigner d’un mètre dans le cas où Krom s’étaient extrait à l’étau terrestre. Sa prise sur la jambe pourrait lui offrir à ce moment là d’autres options pour enchaîner en fonction du déroulement des événements.

Ce n’était pas un mercenaire, c’était un esclave. Voilà quelque chose de bien triste qui faisait monter la colère dans le cœur de l’être céleste. Enchaîner ainsi quelqu’un pour le soumettre à ses ordres par la menace et la terreur était quelque chose d’ignoble que la bilcane ne pouvait guère tolérer. Malheureusement, elle devait défaire cet homme pour atteindre le garnement qui faisait des siennes et semblait être un élément majeur des événements en cours. L’étau de l’appendice se referma sur le membre inférieur de l’adversaire ce qui déclencha progressivement une folie guerrière dans un style différent de celui des traditionnels berserker mais avec un fonctionnement quand même assez semblable à première vue. La De Lérhane lâcha progressivement son emprise sur la jambe de son opposant pour reculer. Une faux voltigea pour se figer dans la terre. L’Archange du Typhon comprenait bien ce que cela impliquait. Le vieillard croyait à une histoire de monstre et forcément il la prenait pour l’un d’eux. La fille des cieux avait une solution simple qui ne devrait pas plaire au petit nobliau en arrière-plan. En quelques coups d’ailes, la blonde aux iris argentées s’éleva dans les airs, mètres après mètres, battant de ses immenses toisons de plumes encore et encore. Elle se mettait hors de porté de ceux qui l’attaquait, faisant bien attention à tirer profit de ses aptitudes de maudites. À priori, même en disposant d’une force incroyable similaire à la puissance surhumaine de la bilcane, Krom ne pourrait pas faire un bond hors norme pour arriver à sa hauteur. Stratégie : tenir en respect l’ennemi par l’absence de combat. Ainsi, la bilcane faisait un vol stationnaire observant la situation et observant son évolution pour essayer de comprendre comment cela se passait. Bien évidemment, au besoin, la guerrière du firmament pourrait fondre sur le champ de bataille et s’impliquer dans le conflit pour x ou y raisons.

Le vent s’engouffrait dans le plumage vert émeraude de la créature mythologique qui, à son zénith, guettait les intentions diverses qui allaient émerger de son choix. Depuis les hauteurs, la grandeur du monde se faisait plus tangible et les gens prenaient une place bien plus proche de leur véritable impact : minuscule. Oui, la grande majorité des gens avaient un impact imperceptible voir négligeable sur l’univers. Si cette constatation pouvait être déprimante, c’était surtout une raison pour exploiter au mieux ce que la vie avait à offrir afin de faire le bien autour de soit en trouvant le bonheur. C’était le point de vue de l’Archange du Typhon. Dans un univers sans limites, les frontières à braver étaient de l’ordre de l’humaine, ou de l’animal, et c’était à chacun de prendre partie pour savoir la voie que l’on va emprunter. Le jeune homme aux grandes prétentions ne devait pas être bien aventureux et ses ambitions bien sombres ne lui attireraient que peu de sympathie. Au final, il était perdant dans son comportement, mais avec un caractère comme le sien on ne pouvait pas espérer forcément davantage.

Le chaos s’étendait tel une masse informe et le malheur faisait son œuvre tandis que le Gratz rejoignait les opposants de celle qui désirait seulement l’aider. La fille des cieux observait la situation. Ainsi, le fait que le petit noble sorte un stylet ne lui échappa pas. Ses muscles se raidir alors que la mère des lieux n’avait pas encore surgi, étant encore en train d’ouvrir la porte de sa demeure. C’est ainsi que les deux ailes de la bilcane s’étendirent dans les cieux pour venir remplir l’espace à son maximum tandis que les deux iris dorées de ma guerrière maudite mythologique se mirent à rayonner à la manière de deux soleils éclatant en supernova. Le firmament autour de la ferme de Nils se recouvrit alors de nuages pour laisser une fine pluie se diriger vers le sol. Cette armée de gouttes n’étaient pas seules. En effet, elle fut accompagnée d’une chaleur incandescente, une canicule de désert qui s’étendait petit à petit dans la zone de l’affrontement. La température élevée s’insinua dans l’être ailée, atteignant son sang reptilien, celui-là même qualifié de sang froid qui permettait de réguler la température corporelle en l’harmonisant avec celui de l’environnement. En accroissant la chaleur des lieux, la De Lérhane permettait donc à son métabolisme de fonctionner à son plein potentiel. Une sensation de puissance se répandait en même temps que l’empire thermique conquérait l’entièreté de son fluide pourpre, tant et si bien que lorsque la gardienne de la ferme émergea de sa maisonnée pour menacer les personnes présentes, attirant à elle l’attention de tous les protagonistes, la créature mythique fondit dans l’instant.

Son liquide écarlate bouillonnant tel le charbon animant la locomotive pour la transformer en une machine de guerre fonçant vers l’ennemi, l’Archange du Typhon chargea l’Aimar de son corps imposant et constricteur. L’appendice se dirigea vers le membre qui tenait la télécommande afin de s’enrouler autour de celui-ci et venir refermer un étau surpuissant sur celui-ci afin qu’il lâche le terrible objet. L’ancienne révolutionnaire faisait de son mieux pour retenir sa force et éviter de casser le bras. De l’autre côté, sa main se dirigerait vers la dague afin de s’en emparer, se moquant bien de subir quelques lacérations au passage sachant qu’elle avait les écailles pour se protéger. Si cela marchait, l’ange de la météorologie se saisirait également de la télécommande, avant de repartir en direction de la voute céleste en tout hâte en amenant avec elle le jeune homme. Traversant les lieux en toute hâte, la bilcane redescendrait en direction du sol entre cinq cents et huit cent mètres plus loin. Reprenant forme humaine lors de la descente, Ishtar toiserait le nobliau en lui tournant autour, s’attendant une réaction des plus agressives de la part d’une telle peste.

-Cela t’amuse donc de jouer des tours à des vieillards et des étrangers innocents pour ton propre profit. De tels personnes son de véritables plaies pour la société…

La bilcane n’avait qu’une seule idée de punition à infliger au jeune homme pour tenter de le ramener sur une voie plus saine, le dialogue n’étant généralement pas une arme suffisante sur ce genre de caractère extrême. Le plan serait simple : le serpent à plumes s’envolerait en direction d’une toute autre île pour laisser le garnement perdu et s’en repère, contraint de se débrouiller par lui-même pour retrouver le chemin de sa demeure. Oui, c’était certainement ce qu’elle allait faire.

D’un mouvement habile, la De Lérhane esquiva le crachat de l’être qui faisait la moitié de sa taille. Il était vraiment irrécupérable, mais au moins elle l’avait neutralisé et ses méfaits s’arrêterait là pour l’instant. Ses ailes se remirent à battre et le corps immense du reptile volant mythologique retourna dans le royaume des cieux pour se diriger vers l’étrange et petit royaume de Maniralie, cette terre où le sol était mauve et spongieux et où les arbres étaient de pierre tout en offrant un lin de grandes qualités aux agriculteurs. Une contrée assurément surnaturelle jusqu’à ses entrailles puisqu’en lieu et place de minerais existaient des perles de bois faisant office de pépites et qui disposaient de particularités bien étonnantes comme faire office de pile. Le royaume avait connu une réforme suite à une rébellion il y a quelques années et la monarchie avait été destituer pour qu’un système nouveau naisse. Un pays où les gens ne céderait pas facilement à la revendication de fortune du paternel du garnement, ce qui aurait pu être le cas en bien d’autres endroits étant donné que les récompenses attisent la curiosité de beaucoup de gens. C’est dans ce qu’il restait de ce qui avait jadis était l’immense palais du monarque que la bilcane laisserait le nobliau avant de faire une halte pour manger pour ensuite revenir à Toroa, précisément à cette ferme pour retrouver le Gratz et sa femme. Cette rencontre fortuite avait été surprenante et agréable dans un certain sens. La difficulté de compréhension de Nils l’avait mise dans une position assez difficile dans la situation qui avait la leur, mais cela était rafraichissant et de toute manière le danger était omniprésent dans ce monde. Ainsi, l’ancienne révolutionnaire avait envie d’en savoir plus sur lui. C’était par ce genre de personnages étonnant que les rebondissements de la vie étaient les plus surprenants.

L’être céleste faisait fi du nobliau qui se débattait et tentait d’invoquer sa richesse pour se sortir de sa situation. Ishtar n’en avait cure et observait son reflet sur la surface de l’océan qui défilait sous elle. Plus jamais la De Lérhane n’aurait l’occasion de plonger dans les eaux de l’étendue marine en raison de sa malédiction. C’était une contrepartie du pouvoir qu’elle avait haki, une contrepartie qui l’attristait même si le monde était ainsi fait. Il demeurait que la demoiselle ailée pouvait admirer la splendeur océanique depuis la voûte céleste. C’était un spectacle incroyable dont elle se délectait et qui lui permettait d’oublier les problèmes liés à l’Aimar. Descendant jusqu’au niveau de la surface en faisant attention à maintenir Jean plus en hauteur, la blonde aux iris argentées laissa sa main frôler l’eau qui lui renvoyait son image à la manière d’un miroir liquide. Un sourire se dessina sur le visage de l’être mystique qui continua son périple sur l’océan avec cette mission qu’elle s’était imposée pour donner une leçon au nobliau. Elle serait bientôt de retour et les aventures sur West Blue reprendrait leur cours.

Pendant ce temps, dans un cirque qui avait élu domicile non loin de la cité, la troupe riait aux éclats en partageant leur boisson, une boisson auquel un liquide rougeâtre rajoutait un gout particulier. Dans un chapiteau auquel était accroché des dizaines de ballons de baudruches, les rires s’élevaient tandis que le patron du groupe attendait avec impatience la prochaine représentation. Leurs affaires allaient continuer pour leur plus grand plaisir et celui de leur créature. Le soir approchait inéluctablement. Bientôt sonnerait l’heure du spectacle !