L’effervescence se répandait dans toute la salle, un fléau des vivants en l’honneur de ceux qui leur offrirait la mort en sacrifice sur l’autel de la violence. L’arène était bondée et la foule hurlait à plein poumon pour soutenir les combattants. Une joie immuable qui vivait constamment au travers de la fameuse Salle de Combat d’Himitsu Shima s’étendait de manière habituelle, remplissant l’air où la sueur et le sang régnaient en empereurs depuis de nombreuses années. Les hurlements déferlaient sur les corps tels des vagues qui s’unissaient en un tsunami sensé venir ébranler le corps de la personne qui se dressait comme l’antagoniste du favori. La chair tremblait, les frissons donnant vie à l’immensité organique. La fureur s’exprimait dans un bain de tonnerre humain, dans une avalanche qui couvrait l’abîme, dans cette cage intangible et mouvante qui se dressait pour enfermer le cœur de l’arène et ne laissait aucune chance de repli aux deux participants. La gloire ou la mort. Le triomphe ou le déclin. Le panthéon des vivants ou la fosse des cadavres damnés. En effet, il y avait de grandes chances que dans cette lutte à mort, la personne qui perdrait se retrouverait à nourrir les monticules putrides qui se dressait en décharge de désolation et de trépas à proximité du bâtiment connu comme étant le plus important lieu de combats clandestins au monde. Le brasier naissait dans les âmes et s’éteignait sous le fluide pourpre venant étouffée toute trace de vie dans ce véritable enfer où les flames formaient une tempête et où jamais les vents glacés ne s’engouffré. Le sable sur le sol de la pièce était encore marqué des traces de pas et du liquide écarlate coagulé des affrontements précédents, la Salle de Combat d’Himitsu Shima fonctionnant en continue de jour comme de nuit sans jamais s’arrêter. D’ailleurs quelle heure était-il ? Faisait-il jour ou nuit dehors ? Les deux adversaires n’auraient pas su le dire et c’était en vérité bien le cadet de leurs soucis.

Rébéna, qui se nommait toujours Kassandra à ce moment-là, esquiva le coup de son adversaire en sautant en arrière. Ses deux pieds vinrent se poser sur le rebord constituant les limites de la zone d’affrontement et qui était donc l’extrémité de la structure de base soutenant les gradins qui s’étendaient autour. Sautant alors sur son adversaire en se propulsant, la combattante pivota en l’air pour déployer sa jambe. Si la jambe visa la gorge, la Cainéghys tourna à nouveau juste à la fin tandis que son ennemi se préparait à parer. Pivotant autour de l’axe formé entre son crâne et la tête de son ennemi, c’est la seconde jambe qui vint en réalité porter une attaque et ce à l’opposé de l’endroit visé à la base puisque c’est sur la nuque que s’abattit la jambe de la lutteuse. Brock Cormac, celui que la rousse avait défié en duel une trentaine de minutes plus tôt, encaissa l’assaut et envoya son poing dans le ventre de la demoiselle qui vola sur plusieurs mètres avant de rouler dans le sable pour finalement se relever en un salto arrière pendant que le mastodonte aux muscles saillants et à l’abondante chevelure verte foncée chargeait dans sa direction. Sautant par-dessus celui-ci en faisant appel dans ses jambes à sa grande force, elle abattit ses deux pieds joints entre les épaules du guerrier afin de rebondir tout en portant un coup. Tournant sur place, la demoiselle vint refermer ses deux jambes pour enlacer le cou du Cormac pendant qu’elle se laissait tomber de tout son poids vers l’arrière. Dirigeant ses mains vers le sol, elle employa la gravité et sa puissance physique pour alors faire décrire un arc de cercle à son adversaire et allait planter la tête de ce dernier droit dans le sol de l’arène. Relâchant son étreinte, elle ramena ses genoux contre sa poitrine avant de les envoyer, les propulsant tels une lance, en plein dans le dos de son ennemie, là où elle avait déjà frappé en passant au-dessus de lui.

Se remettant debout, la Cainéghys observa Brock se redresser en crachant du sable, le visage recouvert par la rage. Les veines des deux adversaires gonflaient tandis que leur chair étaient soumis à une excitation extrême, l’adrénaline déferlant en eux sous les acclamations transcendantes de la foule qui s’épanchaient de la violence de ce spectacle enivrant les esprits de toute cette plèbe. Qui était le plus monstrueux au final ? Ceux qui réalisés l’horreur ou ceux qui l’acclamaient tout en voulant en voir encore plus ? Tant de questions qui n’avaient pas leur place dans de tels conditions face à la rage frénétique du lutteur qui venait de se faire malmené par celle qui serait un jour appelée Rébéna. Les deux antagonistes se jetèrent l’un vers l’autre, les poings venant à la rencontre l’un de l’autre tandis que les jambes firent de même l’instant suivant. Chaque rencontre entre les deux corps libérés une onde de choc, ou en tout cas un déplacement d’air qui soulevait le sable pour l’envoyer vers l’extérieur.

Donnant un coup de tête, Kassandra profita de l’ouverture pour venir enlacer la poitrine de son opposant. Dressant son corps à l’horizontale, la rousse effectua une torsion et usa de ses abdominaux pour envoyer ses deux genoux joints frapper le ventre à la perpendiculaire sur le côté gauche. Serrant les dents tout en maudissant intérieurement son adversaire, l’homme musclé abattit son propre coude à la perpendiculaire du ventre de la femme à la crinière rougeoyante grâce à la position de cette dernière en raison de l’attaque qu’elle venait de porter. Tombant au sol, la Cainéghys roula sur le côté juste à temps pour esquiver le pied du mastodonte qui avait pour objectif de venir écraser sa cage thoracique grâce à sa puissance physique comparable à celle de la femme qui se dressait en ce jour comme son adversaire. Profitant qu’en raison du coup le Cormac doivent attendre quelques instants pour se remobiliser et retirer sa jambe, la guerrière envoya la sienne frapper l’arrière du mollet tout en posant la plante de son pied au sol et envoyer son avant-bras droit dans les parties intimes de l’homme à la chevelure verte tout en se redressant. Prenant ainsi tout le poids du colosse sur son bras, elle le souleva par là à la force de ses muscles pour ensuite le propulsé vers le sol où il tomba lourdement en soulevant le sable environnant.

Brock balaya immédiatement l’air avec son bras, venant ainsi faucher les jambes de son antagoniste pour la faire également chuter. Tournant sur le côté, il tenta de venir écraser de tout son poids le corps de la combattant qui recouvrit alors son poing d’une couche de fluide offensif avant de venir stopper son ennemi dans son mouvement frappant avec le tranchant de la main entre deux côtes du combattant bestial. Ce dernier recouvrit à son tour sa main de haki de l’armement et tenta de l’abattre sur le visage de la femme qui lui tenait tête. Cette dernière l’intercepta avec son avant-bras blindé également par une couche sombre témoignant de l’usage de cette capacité particulière sommeillant au fond de chaque être de la même manière que le fluide perceptif que les deux assaillants venaient également de libérer au cours de l’échange pour prévenir les actions de l’autre et s’adapter du mieux possible en conséquence. D’un mouvement ample, ils se relevèrent tout deux de concert pour finalement pivoter l’un vers l’autre et se toiser du regard en marchant en cercle pendant une dizaine de seconde, se jaugeant l’un l’autre sur les actions qui seraient mises en œuvre durant les instants qui suivraient ce petit interlude.

-Catin, pesta le vaurien.

-Gros porc, rétorqua en conséquence la combattante.

Tournoyant sur eux même, ils développèrent leur jambe pour finalement donner un semblant de coup d’estoc en envoyant le plante du pied vers l’autre, faisant rencontrer ces deux derniers dans un choc qui généra une nouvelle onde choc suffisamment puissante pour faire tomber les spectateurs du premier rang qui, après un instant de constatation de leur situation, se relevèrent pour hurler de plus belle, galvanisé par l’événement qui venait d’avoir lieu. Les minutes défilèrent à nouveau où les coups étaient échangés, où le sang et la sueur s’imposaient à l’homme comme la voie du salut, où les âmes étaient des canons crachant dans un cri de poudre leurs projectiles embrasés au milieu d’un capharnaüm où éclairs et tonnerres s’abattaient sur le monde en une symphonie mortelle. Les assauts étaient le déluge, les poings la pluie, les phalanges les gouttes qui composaient cette armée de coups aussi sombres que les ténèbres. L’air vrombissait, la peau tremblait, l’espace se déformait, mais les regards eux étaient aussi assurés que des phares guidant les esprits dans la plus terrible des tempêtes. Les yeux étaient portés sur ceux de l’adversaire dans un duel au sein du duel, une confrontation de volonté brute où les pupilles n’étaient que les armes de la conscience, les arcs qui tiraient à chaque instant pour flèche ce focus insistant qui ferait tressaillir ceux n’ayant pas la volonté suffisante pour faire face à ces vagues de certitude de la part de ces guerriers expérimentés.

Kassandra laissa son opposant venir à elle. C’est ainsi que la Cainéghys se saisit du poignet de ce dernier avec ses deux mains qui filèrent vers l’articulation pour empêcher le poing de venir fracasser la poitrine de la rousse. D’un mouvement sec, elle fit pivoter tout le bras de son adversaire tout en levant la jambe qu’elle abattit tel une guillotine sur le coude du Cormac, dans le sens où ce dernier ne pouvait pas se plier. Un hurlement quitta la bouche de Brock lorsqu’il sentit l’articulation être sur le point de rompre sous toute la pression qu’exerçait la demoiselle sur son membre. Il donna lui-même un coup de pied dans la jambe de son assaillante qui tressaillit alors pour aller à la rencontre de la terre. Levant son bras, le lutteur se laissa tomber vers la combattante afin que son poids et la force de son bras viennent écraser la gorge de la future Rébéna et ainsi l’étrangler pour l’envoyé dans la mort. Cette dernière ne se laissa aucune faire puisqu’elle envoya directement ses jambes dans le visage du Cormac alors que celui-ci était en pleine chute. Le repoussant ainsi, retournant son usage de la gravité contre lui et rendant ainsi le coup plus violent, elle planta sa main dans le sol pour aller crocheter l’arrière du genou et faire pivoter le colosse musclé tout en accélérant sa chute. Désorienté pendant quelques instants par le combo de ces deux actions, il ne fut pas en mesure de contrer l’assaut suivant.

Se dressant en position de poirier, les deux mains prenant appuis dans le sol, juste à côté de son ennemi, Kassandra laissa à son tour le phénomène gravitationnel entrer en jeu dans une chute étant donné qu’elle plia les jambes et propulsa ses deux genoux dans une chute vers le ventre de Brock, les membres de la demoiselle s’enfonçant dans celui-ci qui cria de douleur tout en se redressant sur le coup. C’est un coup de coude en pleine joue qui l’accueillit avant d’être suivit l’instant d’après par un uppercut de l’autre main dans un mouvement rotatif global. Du sang jaillit de la bouche du combattant qui tomba face contre terre avant de grommeler tout en se redressant.

-J’en ai assez, passons à la phase finale.

C’est alors qu’un phénomène étrange eut lieu. Un phénomène dont était témoin pour la première fois la pugiliste. Une couche de haki de l’armement naquit aux poings du guerrier. Jusque-là, rien d’anormal. Cette dernière s’étendit peu à peu, recouvrant bientôt les avant-bras, puis l’intégralité des bras jusqu’aux épaules. C’était plus ou moins le maximum que la Cainéghys pouvait elle-même faire en termes de surface de fluide offensif. Cependant, ce n’était pas finit. En effet, le blindage continua de se répandre, couvrant bientôt à la fois le torse et le dos pendant que le noir remontait la gorge pour s’étendre jusqu’au visage du Cormac et même jusqu’à sa chevelure qui passa du verdoyant à la couleur des ténèbres. Pendant ce temps les abdominaux avaient été entièrement recouvert et le fluide offensif de répandait plus bas, venant finalement aux jambes, longeant les cuisses pour étendre l’empire de la noirceur jusqu’aux mollets, puis finalement aux pieds. L’entièreté du corps de cet homme n’était plus que haki de l’armement, la couleur noire ayant tout emporté sur son passage pour prendre sous son emprise l’intégralité de ce qui se trouvait à la surface de l’être ayant fait appel à ce pouvoir mystérieux qui réservait encore de nombreuses surprises à la future Rébéna. La rousse n’en revenait en effet toujours pas. De part l’affrontement, la rousse savait qu’il n’était pas hors de sa portée et donc pas excessivement plus fort qu’elle, pourtant il parvenait à contrôler le fluide offensif aussi bien. Comment expliqué ce gouffre là où leurs compétences étaient sinon très similaires ? Pour l’heure la lutteuse ne le savait guère et devait simplement admettre l’évidence : Brock était maintenant recouvert d’une immense armure totale, une défense pour ainsi dire impénétrable sauf à priori par un haki encore supérieure, chose que la combattante savait ne pas posséder.

Une chose était cependant évidence : il ne pouvait pas avoir une réserve de fluide infini. Aussi résistante cette armure pouvait-elle être, elle devait l’épuiser progressivement et le vider de sa substance jusqu’à ce qu’il ne puisse plus y faire appel, comme lorsque quelqu’un utilise excessivement l’armement et l’observation et s’en retrouve dépourvu pendant plusieurs minutes. La stratégie gagnante était donc certainement de jouer sur l’endurance, éviter de foncer tête baisser et patienter le temps qu’il fallait pour que cette étrange capacité disparaisse et que la demoiselle puisse mettre un terme au combat selon ses conditions, donc sa victoire en mettant au tapis le Cormac après que ce dernier se soit épuisé tout seul. Esquivant un premier coup, la future Rébéna Té Ra recula de plusieurs pas pour une certaine déception de la part du public qui voyait qu’il y allait avoir beaucoup moins d’action si l’un des adversaires se mettait à fuir l’autre. Cependant ces deux derniers se moquaient bien de l’avis du public, quand bien même leur soutien peut galvaniser un guerrier. L’objectif de Brock était de terminé le plus vite possible, coincé son antagoniste pour donner le coup de grâce, là où à l’inverse la Cainéghys s’était donc rabattu sur faire durer le conflit. Tout ce temps allait permettre à la rousse de faire quelques hypothèses et commencer à réfléchir au phénomène aboutissant à cette botte secrète à laquelle l’autre combattant faisait appel pour clore le match.

Plusieurs possibilités se profilait déjà. Qu’il dispose d’un talent naturel pour le haki de l’armement, comme une quantité assez astronomique de ce dernier lui permettant de l’utiliser de cette manière, était la première qui venait à l’esprit, néanmoins cela ne réglait pas la question lorsqu’on s’attardait sur cette idée. En effet, en soit en mettant bout à bout le fluide offensif utilisé au court d’un combat, il y avait largement de quoi recouvrir tout le corps du combattant qui l’utilise. Le véritable défi de ceci était de parvenir à déployer le haki non pas sur une zone locale mais étendue à tout le corps. Ce n’était pas une question de quantité mais de capacité à maîtriser ce puissant pouvoir. Serait-il donc possible de dompter cette capacité de cette manière ? Est-ce qu’à force d’efforts et d’entrainements tout le monde pourraient parvenir à déployer son armement sur l’intégralité d sa chair et même plus ? Une idée possiblement saugrenue mais plutôt intéressante. Les autres conjectures qui sortaient de l’esprit de la rousse étaient beaucoup moins crédible que ce constat intéressant. Cette justification serait donc la meilleure explication et celle ayant le plus simple rapport avec la situation présente. C’était presque une révélation en tout cas : on pouvait détourner le haki de l’usage que tous en faisaient de manière standard. C'était possible et une personne comme Brock en abattaient les limites pour concevoir sa propre manière d’aborder le sujet. Était-ce la seule manière de faire ou l’armement pouvaient-ils encore être déclinés en d’autres usages divers particuliers et inattendues ? Est-ce que l’observation également pouvait bénéficier de ce genre de maîtrises avancées ?

Il avait fallu plusieurs minutes pour que la future Rébéna porte le raisonnement suffisamment loin pour s’assurer que c’était la solution la plus logique et qu’elle ne se trompait dans l’espoir que cette optique offrait pour encore améliorer ses capacités de combat. Durant ce temps, sous les huées du public qui en avait assez et voulait voir les ennemis s’échanger des coups, le Cormac avait essayé en vain d’abattre son adversaire qui lui échappait encore et encore. Obstiné, il s’affolait à mesure où il sentait ses forces s’amoindrir et se précipitait, tentant des actions idiotes qui se retournaient vite contre lui et ce jusqu’au moment où il abandonna finalement son armure totale. Comme théorisé par son adversaire, les plaques sombres se dissipèrent pour laisser la chair reparaître tandis que Brock n’était plus en mesure de tenir cette forme particulière plus longtemps. Dès l’instant suivant, Kassandra fondit sur son ennemi. D’un croche pied, elle fit choir ce corps lourd et las dont les muscles étaient tiraillés par la fatigue et une forte dépense d’énergie durant les dernières minutes. Il voulut contrer l’attaque, mais son corps ne réagit pas suffisamment vite. Comme d’habitude, la mort s’abattit, froide et rapide comme elle l’était souvent. Le pied vint exploser le crâne et le sang se répandit dans le sable sous les hurlements de la foule et la frustration de ceux qui avaient pariés sur le Cormac. La Cainéghys l’aurait bien gardé en vie pour l’interroger sur son pouvoir, mais les règles des combats à morts étaient ainsi faites que deux adversaires ne trouvaient pas le repos avant d’avoir terrasser l’autre. Le combat se poursuivait jusqu’au jour où l’un des deux mourraient et d’ici là ils leurs étaient impossibles de reparaître à la Salle de Combat pour mener un autre affrontement. Ne pas l’achever n’était donc pas une option. Après son geste, la rousse resta quelques instants immobiles avant de lever le regard vers un autre combattant présent dans les tribunes… Conor Nurmagomedov, un combattant qu’elle souhaitait défier et qui lui avait promis de l’affronter si jamais elle vainquait Brock Cormac en duel.

-Qu’est-ce que tu veux ? pesta la rousse alors qu’un hurluberlu mesurant dans les deux mètres, un combattant qui était inscrit depuis pas très longtemps, se mettait sur sa route, profitant du fait que ce couloir soit à l’écart dans les coulisses. C’est pas toi qui t’es fait démonter par Thunder avant-hier ?

-La ferme ! Tu as ruiné la vie de mon frère sale connasse ! Je ne laisserai pas son honneur être bafoué par une salope dans ton genre !

-Toujours aussi charmant les petites frappes qui rejoigne le coin en se disant que cela va être une partie de plaisir.

Lâchant un soupir, la demoiselle esquiva le bras de son assaillant en passant sous celui-ci. Son pied vint s’enfoncer dans le creux à l’arrière du genou, faisant plier la jambe pour que le grand gaillard touche terre. Prenant appui sur le dos du scélérat comme si elle partait en course, la rousse sauta tout en faisant demi-tour pour que finalement son pied vienne rencontrer le crâne ennemi dans la chute. Associant la gravité, la vitesse et la propulsion générée par les muscles de la jambe, la demoiselle envoya le visage du malheureux à la rencontre du sol dans lequel il s’encastra.

-Bonne nuit mon brave, siffla la lutteuse avant de se diriger vers la sortie qu’elle voulait atteindre depuis le début, laissant derrière elle l’homme en quête de vengeance inconscient.

La lune dominait la voûte céleste au-dessus d’Himitsu Shima quand la future Rébéna sortit de la Salle de Combat par l’une des portes arrière pour prendre un peu l’air. L’écho des affrontements et de la foule joyeuse de se repaître d’un spectacle aussi violent n’était ici plus qu’un simple écho qui mourrait dans les oreilles de la combattante qui laissa s’échapper un soupir de soulagement. Cela faisait du bien de s’extraire des méandres des lieux pour profiter de l’air frais de l’extérieure. Enfin, il ne fallait pas que la rousse oublie son objectif. En effet, elle avait une raison autre que ses entrainements habituels de venir s’exercer dehors. La Cainéghys savait que même si elle se sentait en mesure de tracer sa voie à la force de son corps, en écrasant ceux qui se dressaient sur sa route, il lui fallait continuellement progresser davantage. La combattante savait cependant que pour allait encore plus loin, ses entrainements physiques qu’elle enchaînait durant des heures ne suffirait pas forcément, surtout dans les combats à mort auxquelles elle participait en ce moment. Il lui fallait un atout supplémentaire. Son affrontement contre Brock Cormac cinq ou six heures plus tôt lui avait ouvert une nouvelle voie, un nouveau champ des possibles. Le haki de l’armement avait été utilisé d’une manière inédite et cela avait conduit la demoiselle qui l’avait développé facilement à se questionner à son sujet : pouvait-on réellement se limiter à ce que les fluides perceptifs et offensifs permettaient de faire ou pouvait-on les exploiter, les détourner, pour aboutir à un atout encore plus important ? Ayant un rapport très spécial avec le haki de l’armement dont elle disposait depuis la naissance même si elle avait appris à l’utiliser qu’au fil des affrontements, c’est naturellement autour de celui-ci que la Cainéghys voulait essayer de créer quelque chose de nouveau, d’autant plus qu’elle basait ses hypothèses sur l’usage de ce dernier au court du dernier duel.

-Bon alors. Essayons…

La future Rébéna avait déjà une idée en tête. En effet, en réfléchissant à comment exploiter davantage son fluide offensif, elle avait pensé à faire converger ce dernier dans une seule partie du corps. L’idée était de s’en servir pour augmenter exponentiellement la résistance du blindage en déchargeant tout le haki en une seule fois sur l’ennemi, que ce soit pour contrer la défense ou l’attaque adverse. Ainsi, la lutteuse, debout dehors sous les rayons lunaires, se mit à se focaliser sur la sensation pour suivre les déplacements du haki selon ses demandes. Ce n’était pas quelque chose de forcément précis, c’était un ressentit assez complexe étant donné la nature même de ce pouvoir sommeillant en chacun. C’était seulement cela qu’elle allait faire durant les prochaines dizaines de minutes : suivre les mouvements du fluide offensif en elle en fonction des actions qu’elle voulait faire, comme blinder telle ou telle partie du corps, pour comprendre le schéma de répartissions et son comportement. Ce n’était pas quelque chose de facile et la lutteuse savait qu’elle devrait faire cet exercice régulièrement si jamais elle souhaitait être à l’aise durant le développement d’une technique domptant le haki pour l’amener, ou carrément le porter, à un nouveau stade. Essayer de suivre un phénomène se déroulant de manière organique et naturel au sein de son propre corps était assurément plus que complexe, comme si quelqu’un essayait de ressentir son système digestif en plein travail, néanmoins, grâce à son affinité particulière avec le fluide offensif, la demoiselle progressait d’heure en heure tant et si bien qu’au bout de deux ou trois nuits d’exercices la Cainéghys pensait avoir plus ou moins prit la main.

La sensation se précisait, comme un liquide qui glissait le long des muscles, traçant son chemin au sein même de la matière. Est-ce que le fluide avait réellement une consistance physique lorsqu’il n’était pas déployé où le métabolisme le générait à la force de la volonté ? La genèse même de cette capacité demeurée mystérieuse, mais pour l’heure il était bel et bien présent, étendant son royaume au sein de l’être, se montrant mouvant selon les souhaits de celle qui était son hôte. C’était des sortes de vaisseaux allant sous l’eau, des sous-marins, qui fendait cet océan ambiant qui n’était autre qu’un corps en vérité. Cette puissance vivante et organique avait des réactions particulières, un aspect non uniforme qui la rendait plus tangible et moins abstraite. C’était une harmonie placide de déplacement qui attendait d’atteindre le terme de son trajet pour revêtir une forme plus physique et concrète, celle sous laquelle les utilisateurs de haki l’utilisaient de manière générale. Pour lui en donner une autre que cette apparence standard, la combattante allait devoir manier ces déplacements. Les ressentir n’était qu’une première étape, il fallait encore les comprendre, puis les manipuler à sa guise. Un exercice qui s’avérerait certainement d’une complexité particulière, quelque chose de plus introspectif que les entrainements dont elle s’était accoutumée depuis son enfance où elle fut disciplinée à devenir une grande combattante afin que son père adoptif, qui l’avait arraché à sa vraie famille, puisse l’envoyer à la Salle de Combat et toucher beaucoup d’argent de ses victoires. Gardant les paupières closes et les yeux plissés, la rousse passa à la phase deux de ce qu’elle avait prévu maintenant qu’elle s’était familiarisée avec la sensation de cette chose qui était répartis dans tout son corps et se déplacé au sein de l’être d’une manière insoupçonnée pour un non initiée.

Recouvrant sa main d’une plaque sombre, la jeune femme créa le cocon qu’elle comptait remplir. Se concentrant sur les mouvements du haki, elle chercha à diriger celui-ci massivement vers la partie déjà blindé, ce qui était une manœuvre non habituelle et qui n’était pas un usage normal de cette puissance sommeillant en chacun. Bien évidemment, cela ne marcha pas du premier coup. Ressentir et savoir diriger les mouvements du fluide n’était pas la même tâche. Pourtant la concernée ne baissa pas les bras et y passa de longues heures, que ce soit cette nuit-là. Si elle ne maintenait pas le peu de contrôle qu’elle réussissait à obtenir sur le haki une fois dans la main, ce dernier cherchait à rejoindre l’épiderme afin de s’y appliquer comme blindage. C’était son usage normal après tout, alors il fallait que Kassandra contienne la partie ayant déjà convergé afin d’amener continuellement plus de fluide offensif. Cela demandait de l’entraînement pour être réalisé plus facilement, sachant que demandé à tout le fluide de se discipliner de cette manière était comme provoqué un embouteillage dans les mouvements de cette flotte de sous-marins qui se lançaient tous pour rejoindre la même route et la même destination.

C’est donc sans surprise que la demoiselle s’y attela de manière répétée dès lors, se vidant régulièrement de son haki et comblant ses pauses avec ses exercices habituels. Il lui fallut attendre la semaine suivante pour parvenir à stabiliser plus ou moins correctement le haki dans l’enveloppe de blindage sans que ce dernier ne puisse se diriger vers la peau, contenant ainsi, dans la vision imagée, toutes les embarcations dans une baie dont le port était la peau et les pontons les pores. La masse obtenue à l’intérieur de la couche renforçant l’épiderme devait se maintenir lorsqu’elle conduisait davantage de fluide offensif à l’intérieur pour la faire grossir. Cependant, la rousse voulait d’abord tester la différence entre sa technique spéciale et un usage standard du renforcement. Plaçant une plaque d’acier pour lui servir de cible, la Cainéghys blinda son poing et frappa le métal avec une attaque basique, évitant d’y déployer trop de force pour éviter de briser la surface et ainsi pouvoir faire un comparatif. Elle se concentra ensuite à faire converger le haki de l’armement dans la main pour donner un second coup après avoir retourné la plaque pour frapper l’autre extrémité. Fermant les yeux, la demoiselle inspira, puis expira. Rouvrant les yeux, sa chair vibrant sous l’air traversé qui déferlait dessus comme une tempête à une échelle de taille plus réduite, celle qui se ferait appelée Rébéna Té Ra envoya un uppercut bien ciblé sur la plaque. Les phalanges s’enfoncèrent dans le métal, le déformant progressivement sous la pression déferlante de la puissance physique déployé par les muscles de cette machine à combattre qu’était la lutteuse.

-Merde… pesta la rousse.

La différence était loin d’être nette, l’enfoncement ayant été contrebalancé et était plus revenu à son état plat de base plutôt qu’à une inversion du creux. La conclusion évidente était que, à puissance égale avec le précédent, son coup n’était pas plus puissant grâce à la technique. Même si cela avait tout l’air d’un échec, la lutteuse put en faire des déductions. C’était donc la peau blindée qui donnait sa force aux attaques et la quantité de fluide offensif accumulée derrière cette couche d’épiderme renforcé n’accroissait pas tant que ça les dommages générés par l’assaut. Ajouté de la densité à l’intérieur ne servait à rien dans la pratique pure. Il fallait simplement recouvrir l’épiderme pour faire comme si on remplaçait celui-ci par de l’acier, ce qui, couplé aux capacités de l’utilisateur, décuplait presque la puissance d’une attaque. À l’inverse d’un boulet de canon, remplir l’intégralité de la sphère de matière n’alourdissait pas et ne permettait pas de rendre l’impact plus violent. La combattante s’était donnée beaucoup de peine pour un résultat assez décevant finalement. Cependant, Kassandra n’avait pas l’intention de baisser les bras. Il y avait moyen d’exploiter ce qu’elle avait déjà fait. Il suffisait de trouver une autre idée à partir de ce qu’elle était déjà parvenue à produire comme résultat qui lui confirmait qu’on pouvait bel et bien pousser le contrôle du haki plus loin. Cela mobilisa son esprit durant les jours suivant, même durant ses combats puisqu’elle essayait d’analyser directement les confrontations pour trouver de nouvelles possibilités. C’était l’une des toutes premières idées que la Cainéghys choisit d’explorer : user du haki de l’armement hors du corps. En effet, le fluide offensif était directement lié au corps et ne pouvait ainsi pas quitter celui de l’utilisateur. C’était pour ainsi dire une de ses limitations primaires, tout comme la surface réduite dont il était possible de s’affranchir comme l’avait prouvé Brock Cormac avec son armure totale. Donc, si on pouvait détourner le fonctionnement, pourquoi ne pourrait-on pas brisé une des limites fondamentales en se focalisant dessus ? C’est ce sur quoi travailla la concernée durant ses séances d’entrainements suivantes.

La masse qu’elle pouvait contenir dans le blindage à force de concentration, bien que cela ne soit pas encore complétement stable, lui permettait de faire des expérimentations. Cela servait de réserve et offrait des possibilités en termes de test. De plus, à la fin, cela lui permettrait certainement de pouvoir doser la quantité de haki qu’elle expulserait hors de son corps si elle parvenait à atteindre ses objectifs en la matière. Néanmoins, avant de parvenir à un résultat, il fallait visualiser ce qui était attendu. Hors de l’enveloppe corporelle, le fluide offensif aurait-il des propriétés similaires à lorsqu’il blindait un membre ? Tiendrait-il sur place ou se répandrait-il comme un gaz pour finalement se dissiper ? Serait-ce une masse que l’on pourrait envoyer vers l’ennemi ? Serait-il d’une consistance suffisante ou encore aurait-il la même couleur noire que quand il couvrait la chair pour la renforcer ? Kassandra n’avait pour l’heure pas les réponses à ces questions, mais la Cainéghys pouvait tenter d’en créer une elle-même en partant sur un concept qui l’intéressait. Si le haki de l’armement était fait pour demeurer normalement dans le corps, son passage hors de son contenant devait être assez violent et anormale… Une brutalité qui jaillit de l’effort…. Alors elle pouvait tenter d’en faire une explosion puisque cela serait certainement l’une des façons de propulser avec puissance le fluide offensif à l’extérieure de l’hôte.

Dans ce phénomène, le haki serait ainsi expulser brutalement et pourrait passer en force, ce qui permettrait de le faire se détacher de ses attaches physiques et matérielles habituelles qu’étaient le corps de la personne qui avait appris à en user. De plus, si cela se manifestait physiquement comme une déflagration, cela offrait des possibilités supplémentaires en combat, autant pour propulser un membre en générant l’explosion au niveau de l’articulation qu’en la déployant directement sur l’ennemi dans la continuité de l’impact une fois que les deux corps étaient rentrés en contact. Avec un peu de chance, la rousse pourrait même essayer d’envoyer la déflagration directement derrière la peau de l’adversaire et causer de gros dommages internes… enfin s’il n’était pas recouvert de son propre fluide offensif qui pouvait certainement faire barrage à une telle manœuvre. Malheureusement, la théorie ne suffisait pas. Il fallait voir si cela pouvait être mis en pratique.

La sueur coulait sur la peau de la Cainéghys pendant que les rayons lunaires entouraient son être. Ses poings fendaient l’air encore et encore tandis que la rousse s’exerçait inlassablement, tentant de faire jaillir le fluide offensif hors de l’enveloppe de chair et de sang. La demoiselle se concentrait sur la sensation, n’essayant pas simplement d’amener le haki contre la paroi pour le faire sortir étant donné qu’elle cherchait à ressentir le passage du fluide hors du corps, cette transition devant assurément être bien différente du reste des manipulations habituelles. C’est ainsi qu’au terme de nombreux essais, Kassandra parvint à son premier objectif. Serrant les dents, c’est dans un hurlement qu’une petite quantité de masse sombre sortit du blindage de sa main pour se répandre à l’extérieure alors que le visage de la combattante se couvrait d’une grimace à cause de la douleur généré par ce passage hors du corps de l’hôte. Si cela n’eut que peu d’effet et que le haki de l’armement se dissipa plus que rapidement, la lutteuse avait pu découvrir ce qu’était le ressentit de cette fameuse transition. C’était quelque chose de brutal, d’anormal, comme un rejet imprévu. La première comparaison qui venait à l’esprit de la future psyjique était un vomissement. Oui, son poing avait vomi du haki. L’avant-bras de la combattante tremblait suite à cette révélation comme si cela avait généré une véritable décharge électrique qui avait remonté son épiderme jusqu’à atteindre son échine en générant alors un frisson dans tout le corps de la future Rébéna.

La jeune femme décida de faire une pause afin de laisser ses membres supérieurs se reposer. S’installant non loin de sa position de départ, la rousse observa Himitsu Shima qui s’étendait autour d’elle, cette ville infâme et tyrannique où la loi du plus fort s’était installé il y a bien longtemps et qui la nuit ne s’endormait jamais totalement vu les trafics et magouilles qui gangrénaient les rues. La guerrière avait évolué dans cette société particulière durant tant d’années… La lutteuse n’avait à vraie dire rien connu d’autres. Si elle avait vu le jour sur une île bien plus paisible, peut-être ne serait-elle jamais devenue celle qu’elle était. L’impétueuse conquérante aurait pu être une serviable et gentille soldate de la Marine. Cette idée répugnait presque l’indépendante rousse qui refusait de laisser les autres dicter sa vie. C’était elle seule qui était en mesure de forger son destin, tout comme elle concevait sa propre technique avancée du haki de l’armement.

Le vent s’engouffrait dans la chevelure de la jeune dame qui avait fini par faire quelques exercices avec ses jambes afin de passer le temps tout en mettant celui-ci un minimum à profit. Dans ses mains, elle tenait le journal du jour qu’elle avait pris dans les coulisses un peu plus tôt. Depuis cette terre isolée qu’elle n’avait jamais quittée, la Cainéghys ne pouvait se mettre au fait des événements qu’il se passait sur la planète qu’à travers les articles de la presse. C’était également le cas de ses camarades nés directement à Himitsu Shima. Néanmoins, la Salle de Combat était réputée en matière de combat clandestin et on pouvait donc y trouver des lutteurs venant d’un peu partout sur la planète. De temps à autres, certains de ces étrangers racontaient ce qu’ils savaient sur le monde, sur les aventures qu’ils avaient vécues et sur les capacités des adversaires qu’ils avaient rencontré dans les océans cardinaux. De temps à autres, certains avaient rencontré certaines figures célèbres, que ce soit un grand primé ou un haut gradé. Il y avait même eu un ancien révolutionnaire qui avait travaillé sous les ordres d’Eken Sor dans les troupes d’Arias. S’étant fait expulser en raison de sa conduite virulente envers ses propres camarades et son zèle, il avait pu raconter à ceux qui s’étaient réunis pour l’écouter comment fonctionnait l’armée révolutionnaire ainsi que décrire les commandants importants du mouvement. Ces informations demeuraient sommaires en vérité, mais cela suffisait largement aux enfants du pays pour en apprendre un peu plus sur le reste du monde. C’était également par des voyageurs venant observer les spectacles de la Salle de Combats que la réputation de célèbres combattants arrivait aux oreilles des natifs de l’île. La rousse espérait pouvoir en rencontrer certains un jour et les affronter en duel. Il y avait notamment ces fameux quatre empereurs qui semblaient être l’élite des guerriers de la planète. Kassandra comptait bien pouvoir s’élever un jour à ce niveau afin de pouvoir affronter de nouveaux défis, de nouvelles personnes qui viendraient l’affronter afin de prouver leur valeur et de la vaincre.

Conor Nurmagomedov se tenait là au milieu de l’arène, les bras croisés. Cet homme svelte portait une armure de cuir légère le laissant libre de ses mouvements. Un kilidj et un cimeterre trônaient fièrement à sa ceinture fait d’une long tissu orange enroulé autour de sa taille qui se mariait bien avec le turban rouge qui ornait sa tête et venait cacher sa chevelure noire et bouclé qui s’avérait être compléter par une barbe et une moustache assez fine et brossé. D’une stature toute particulière, c’était le fils d’une femme des sables et d’un marchand d’Alabasta issue descendant d’une dynastie d’aristocrates déchus du royaume de Roshwan. Il était réputé en son pays pour être un guerrier du désert particulièrement redoutable ayant mis en déroute bien des pillards, ce qui avait amené certains à s’intéresser à ses compétences et à lui proposer de tester ses capacités fasse à de véritables combattants. Ayant refusé, il finit par être gagné par la curiosité qui le poussa à partir pour Alubarna où il se tailla sa réputation au sein des différentes familles nobles qui l’accueillirent et l’engagèrent pendant un temps comme garde du corps. L’un d’eux l’emmena ainsi jusqu’à Himitsu Shima pour certaines affaires peu légales et le poussa à s’essayer à la Salle de combat. Après une prestation excellente face à un dénommé Dunger Krown, Conor devint le centre d’intérêt de plusieurs combattants réguliers ou à temps pleins de l’arène et notamment Rébéna qui dont triompha de de Brock Cormac afin que le Nurmagomedov accepte finalement de répondre à son défi. Un combat qui cette fois-ci ne serait pas à mort, mais ce n’était pas pour autant que la rousse ne se jetterait pas corps et âmes dans la bataille pour faire face à cet épéiste sortit tout droit des contrées désertiques et qui semblait se croire bien meilleur que tous ces lutteurs qui avaient fait du combat leur vie là où lui faisait simplement louer ses services pour que des nobles soient rassurés sur leur sécurité.

-Nous y voilà donc, déclara avec sérieux l’étranger en observant la Cainéghys pénétré dans l’aire de combat.

-Oui. Il est l’heure de voir si vos capacités son si intéressante qu’on le prétend ainsi que de vous prouver que vous ne nous êtes pas supérieur alors que vous êtes comme nous.

-Ça c’est toi qui le dis. Vous vous complaisez dans la douleur alors que vous pourriez également avoir une vie de luxe sans avoir à vous battre plus que de raison.

-Mercenaire, c’est cette mentalité qui fait de toi un faible, lâcha avec dédain la future Rébéna.

-Tu verras bien qui se tiendra debout à la fin du combat et est donc le plus fort de nous deux. Tu devrais retourner faire le ménage tant qu’il est encore temps femme.

Un ricanement se répandit au sein d’une partie du public.

-Un petit conseil : évite de me sous-estimé tout comme je le fais pour toi. Tu n’as beau avoir aucune chance de l’emporté, tu es malgré tout une menace.

-C’est l’hôpital qui se fout de la charité, c’est toi qui n’as aucune chance d’atteindre la victoire… Mais cela ne m’étonne guère d’une minable combattante qui passe son temps dans la violence et ne sait même pas profiter convenablement de la vie. Je vais t’envoyer à la retraite et, tu verras, tu m’en remercieras, déclara finalement le barbu en posant ses mains sur les manches de ses sabres qu’il dégaina d’un mouvement ample pour se mettre en garde, le cimeterre pointé vers l’ennemi et le kilidj gardé en retrait pour préparer un enchainement.

Les deux ennemis se toisèrent durant un instant avant de s’élancer l’un vers l’autre dans une course d’à peine quelques instants. Leurs pieds foulèrent le sol de l’arène l’un après l’autre, rapprochant inéluctablement les deux êtres pour entamer cette nouvelle confrontation au sein d’Himitsu Shima. La foule retenait son souffle tandis que l’inévitable combat s’annonçait. Il ne restait plus que deux mètres qui séparait les deux adversaires. Les lames de l’étranger se mirent alors à briller d’un éclat des plus sombre, une couche de ténèbres ayant recouvert les lames. Voyant que cela était utilisé d’entrée de jeu, la rousse fit de même en déployant une plaque de fluide offensif sur ses deux mains et avant-bras. C’est ainsi que l’acier renforcé trancha l’air pour finalement aller à la rencontre de la chair envoyé pour bloquer son assaut. L’impact fut violent et balaya les environs, soulevant le sable autour d’eux dans une onde de choc qui fut suivit d’une suivante lorsque la seconde arme vint terminer sa course dans la poigne de fer de la lutteuse. Si le premier bras n’avait aucunement souffert, le haki de l’armement de la combattante étant à minima d’un niveau équivalant à celui de l’adversaire, en s’emparant ainsi du tranchant en métal dans sa main, la demoiselle fit pression sur cette dernière et l’amena donc à fendre son épiderme dans sa paume. Du sang ruissela le long de l’acier froid tandis que la future Rébéna tenait sa position en gardant un visage sérieux et impassible ne laissant transparaître en aucune façon la douleur qui s’insinuait en elle, fixant droit dans les yeux son ennemi qui ne parvenait pas à retirer son arme de l’étau vivant s’étant resserré autour. Il abattit alors sa seconde épée afin d’essayer de trancher le membre qui maintenait cette geôle organique sur l’autre sabre, néanmoins la Cainéghys déploya sa jambe et vint frapper perpendiculaire le coude avec son pied, repoussant de ce fait l’attaque pour enchainer avec un second coup du même pied en plein dans l’abdomen du guerrier des sables qui recula alors de deux mètres.

-Alors, tu tiens tant que cela à me donner ton sabre ? provoqua Kassandra avec toujours dans sa main la lame du kilidj qu’avait lâché son opposant à cause de la douleur provoqué à l’impact par le coup soudain et violent de la lutteuse. Tu pourrais faire plus attention à tes affaires, la prochaine fois je ne te le rendrais pas, conclut-elle en lançant l’arme à l’ennemi qui lui lança un regard noir mais s’abstint de faire un commentaire, essayant de ne pas trop rentré dans ce jeu là afin de garder la tête froide et ne pas se laissé excessivement emporté par la colère.

Récupérant l’outil de mort, Conor fondit sur son adversaire en quelques instants pour finalement tournoyer sur lui-même et frapper horizontalement en joignant ses lames. D’un saut, la combattante recula. Le Nurmagomedov enchaîna alors avec une frappe verticale qui généra une lame d’air que la future Rébéna dévia de sa trajectoire en la frappant perpendiculairement à son axe. Néanmoins, la rousse ne parvint pas à esquiver complétement le coup suivant et l’acier vint lacérer sa cuisse avant qu’elle ne se retire du trajet de la lame. Fronçant les sourcils et retenant un grognement, la guerrière répliqua à son tour en frappant le sol d’un violent coup de poing. Déséquilibrant ainsi son assaillant, la femme à la chevelure aux couleurs du brasier vint lui faire une balayette, fauchant les jambes du bretteur avec la sienne pour ensuite venir abattre son poing comme un météore sur le corps de son adversaire. Ce dernier roule alors sur le sol, esquivant l’attaque pour dans le mouvement venir trancher la chair de la Cainéghys au niveau des côtes. Le liquide pourpre perla sur l’uniformité rose qui servait d’enveloppe aux corps humains. Ne se laissant pas abattre, la lutteuse profita de cette attaque pour donner un coup de genou dans le cimeterre ayant percé son corps. Le repoussant ainsi, elle empêchait l’originaire d’Alabasta de pouvoir enchaîner dans l’immédiat. Tournant sur elle-même tout en se laissant tombé dans le prolongement de son action précédente, Kassandra envoya son coude frapper la gorge de l’homme au turban au terme de sa chute sur le corps de ce dernier. Suite à cela, elle prit appuis sur son autre main, tout en rebondissant à la suite de la rencontre entre les deux corps, pour se dresser à la verticale la tête en bas puis lâcher tout son poids pour que ses jambes s’abattent sur la poitrine de l’épéiste.

Se pliant en deux sous la douleur, Conor chercha à profiter du moment pour refermer ses deux bras et essayer de trancher en deux son opposante, néanmoins cette dernière se déroba à la trajectoire en roulant sur le sol et en se relevant pour se remettre en garde et attendre que l’autre homme en face de même. Ils plongèrent alors dans un affrontement sans pause de quelques minutes où ils se rendaient coups pour coups, contre pour contre et esquive pour esquive. Ce long échange trouva son terme quand, posant son pied sur le genou de l’ennemi, la future Rébéna sauta et vint frapper avec son propre genou la joue de son ennemi qui comptait la trancher verticalement mais qui fut ainsi arrêté dans son élan par la douleur qui l’envahit tandis qu’une dent fut délogée et deux autres brisés à cause de la puissance du coup. Le semi-homme des sables cracha sur le sol ces morceaux d’émail perdus tandis que son regard se retrouva injecté de sang et d’une certaine fureur immanente qui poussa la demoiselle en face à sourire sans pour autant qu’elle sous-estime la puissance nouvelle qu’un sentiment si puissant pouvait insuffler en un être humain. Ce n’était pas vraiment de la satisfaction qui envahissait les lèvres de la rousse, mais plutôt un certain amusement se dessinant dans l’affrontement, de nouvelles possibilités et un défi plus grand à surpasser. La Cainéghys vint alors arrêter entre ses deux paumes le kilidj pour ensuite repousser avec un coude le cimeterre avant de donner un coup de pied dans le ventre de l’originaire d’Alabasta et de poursuivre en montant le genou pour frapper le menton du Nurmagomedov avec. Ramenant sa jambe, elle la redéploya immédiatement pour donner directement après un coup de pied en plein dans le visage du bretteur qui vola alors sur plusieurs mètres avant de rouler dans le sable. N’attendant pas qu’il se redresse, la rousse sauta vers lui, prête à abattre son poing qu’elle brandissait déjà en levant son bras.

C’est alors que Kassandra remarqua quelque chose alors qu’elle faisait converger le fluide offensif vers sa main. Depuis le début du duel, ses usages du haki de l’armement étaient différent de d’habitude. S’étant habitué durant ses séances d’entrainement à rassembler une grande quantité en un membre spécifique, la Cainéghys l’avait fait de manière instinctive à diverse reprise aujourd’hui. Cela s’imprimait tellement en elle au fil des jours que la combattante ne s’en rendait compte que maintenant en pleine action. Elle se focalisa durant quelques instants sur cette sensation qui l’envahissait progressivement, sur le ressenti de cette volonté qui traversait son être et se déplaçait selon ses souhaits pour s’unir en une masse qui n’attendait que l’instant où elle serait exploitée. C’était presque grisant tout en étant étrange et inexplicable puisque bien loin des sensations habituelles de l’être humain standard. Le flux galvanisait l’adrénaline qui s’étendait dans ses veines et lui donnait encore plus envie de rabattre le caquet à cette vermine qui avait insulté sa profession par sa considération du mercenariat comme étant une activité supérieure à celle qu’exerçait la lutteuse ainsi que tous ses homologues de la Salle de Combat d’Himitsu Shima. Cet instant de déconcentration se montra plus décisif que l’on aurait pu le croire et les deux antagonistes le savaient déjà au moment où celui-ci touchait à sa fin. Conor s’était engouffré dans la faille pour envoyer ses deux lames imbibées de haki de l’armement droit sur l’adversaire, refermant un étau dont la demoiselle se rendit compte de la présence que le moment suivant sa formation. En solution de dernier recours, elle ouvrit les deux mains et vint prendre appuis sur les lames comme s’il s’agissait de barres de gymnastes. Soulevant rapidement tout son poids, la combattante se dressa en poirier à la verticale tandis que les deux lames se percutèrent sans toucher la chair. D’un mouvement de balancier, la femme à la chevelure flamboyante envoya ses pieds dans le visage du Nurmagomedov qui continuait d’encaisser les coups encore et encore.

La bataille reprit de plus belle durant de longues minutes sous les cris d’extase d’une foule avide d’en voir davantage, attendant tant bien que mal que le sang jaillisse de nouveau ou qu’une nouvelle fois une partie du corps se brise. Aucun des deux partis ne lâchait prise et les mouvements ne cessaient de croître en violence et en déferlement de puissance. Les plaques noires multipliaient leurs apparitions les chocs se faisaient si brutaux que certains spectateurs ne purent s’empêcher de tressaillir face au déploiement de forces des deux camps qui menaient leur danse guerrière pour découvrir qui de deux triompherait et, au passage, qu’elle vision l’emporterait. La sueur déferlait en vague le long de la peau, ruisselant en rivières dont les corps étaient les cartes. Les coups pleuvaient et l’humidité frappait. Le combattant du désert abattit son kilidj sur l’adversaire, mais cette dernière croisa ses deux avant-bras, recouverts de fluide offensif, pour bloquer l’acier qui la menaçait. C’est alors que l’étranger profita de la situation pour amener son cimeterre par le bas et enfonça son arme au travers de l’estomac de la rousse qui écarquilla les yeux en sentant la douleur affluée tout en comprenant ce qu’il se passait grâce au haki de l’observation. La lutteuse ne tarda pas à réagir, déployant toute sa puissance dans ses membres supérieures, elle brisa le kilidj qui n’était plus recouvert de fluide car l’adversaire c’était trop concentré sur l’autre sabre afin d’effectuer sa frappe le plus rapidement possible de manière décisive. L’acier vola en éclat à la surprise du semi-homme des sables qui se prit alors un coup de tête en plein visage, ce qui explosa son nez. Le liquide écarlate jaillit abondamment de ses narines tandis que l’un des bras de la Cainéghys chuta sur celui de l’opposant afin de lui faire lâcher le cimeterre qui demeura planter dans l’estomac de la guerrière.

-Merdeeeeee, pesta sans pouvoir se retenir le Nurmagomedov.

-Bien joué, rétorqua de son côté la demoiselle sans cherché à retirer l’arme qui était encore plongé dans son être.

C’est alors que la femme à la chevelure flamboyante s’élança dans un ultime assaut qui se voulait triomphal. Se propulsant à l’aide de la musculature développé de ses jambes, elle parvint au niveau de Conor qui chercha immédiatement à s’emparer du manche de son sabre pour terminer son œuvre en ouvrant en deux son adversaire. Kassandra pivotant en plein mouvement, le manche se déroba sous les doigts de l’originaire d’Alabasta qui vit alors le poing fondre sur lui. Il était recouvert de haki. Remplit de haki même étant donné qu’encore une fois, sous la tension et la nécessité de se dépasser constamment, la demoiselle avait fait converger le fluide offensif à l’intérieur de sa main. Alors que les phalanges n’étaient plus qu’à une quinzaine, voir bientôt une dizaine, de centimètres de la cible, le désir de toucher son ennemi se répandit dans l’esprit de la future Rébéna. Le frisson parcouru l’échine, se répandit dans la chair au niveau de l’épaule, remonta le long du bras et se déversa dans la masse sombre qui attendait son heure. Elle voulait l’atteindre. Elle voulait que l’attaque le touche maintenant. Comme pour prendre les devants, le haki se mit en mouvement, se dirigeant droit vers le Nurmagomedov plus rapidement que le poing. De la vapeur ténébreuse sortit des pores de la peau, une masse informe et sombre comme le néant qui s’unifia en une masse embrasée et explosa au contact du visage de l’ennemi. Les particules noires, des braises infernales, qui avaient été propulsés dans toutes les directions suite à l’impact se dissipèrent en quelques instants tandis que le corps inconscient de Conor s’écroula sur le sable sous les acclamations d’une foule en ébullition.

Elle avait eu la volonté littérale de lui exploser la figure. Une volonté si forte qu’involontairement elle avait pris le contrôle de son fluide offensif et l’avait modelé en une explosion terrifiante. La rousse ne l’avait pas fait exprès, mais elle était parvenue à son objectif. Elle avait réussi à propulser le haki hors de son corps pour le faire déferler sur l’ennemi. Pourrait-elle le refaire intentionnellement ? Pour l’heure, rien n’était moins sûre. S’effondrant à son tour, la Cainéghys se rattrapa avec son second bras tandis que celui qui avait abrité la masse sombre tremblait et souffrait de l’énorme vomissement qui venait d’être effectué… Un vomissement bien plus clair que les petits résultats qu’elle avait obtenus brièvement où le haki s’était envolé presque instantanément. Haletant, Kassandra porta sa main au cimeterre et l’extirpa d’un coup bref à l’aide de son meilleur bras tandis qu’elle avait un genou à terre. Jetant l’arme plus loin et se redressant progressivement, son regard défila sur l’assistance. Une folie. Une fureur. Une joie. Elles se moquait bien de leur plaisir, mais ils avaient au moins conscience de qui elle était : la meilleure. Tremblant pourtant toujours, la future Rébéna ferma le poing, puis le brandit en l’air d’un geste assuré pour marquer sa victoire de manière officiel, lançant de ce fait un vent de cris, la célébration d’un triomphe qui pour la lutteuse n’était au final qu’une étape. Elle était parvenue à user de ce pouvoir auquel elle s’entraînait depuis un bon mois, depuis ce moment où elle avait vu Brock Cormac et son armure totale, mais il lui fallait encore le maîtriser et ce ne serait en aucune façon une mince affaire. La femme à la chevelure flamboyante fit volteface et se dirigea vers les coulisses sous le regard intéressé de trois ou quatre autres combattants de la Salle de Combat qui ne prirent pas le temps de la félicité ou la remercié pour avoir infligé cette correction à cet homme du désert. La Cainéghys s’enfonça dans les coulisses avec une seule idée en tête bien qu’elle devrait réaliser après s’être fait soigner : sortir s’entraîner.

Aujourd’hui, l’astre de la nuit était complet. Kassandra était assis contre l’un des murs de la Salle de Combat. Les bandages enlaçaient toujours son ventre, même deux jours après l’affrontement avec Conor qui avait quitté Himitsu Shima avec son seigneur le matin même. Avant de partir, il avait pris le soin de s’excuser auprès de tous les combattants luttant à longueur d’année sur cette île comme il l’avait promis en engageant le combat contre la future Rébéna. Cette dernière n’avait de son côté pas eu le désir d’assister à la scène, la défaite de son opposant ayant déjà été des excuses aux yeux de la lutteuse à la chevelure flamboyante. Le regard tourné vers la pleine lune, elle se demanda si Thunder profitait encore de l’occasion pour affronter une ribambelle d’ennemi dans une Battle Royal où il utilisait sa forme Su Long. Au sein des vestiaires des combattants réguliers, ils appelaient cela la Moon’s Battle Beastly et Thunder avait promis que celui qui le vaincrait obtiendrait une centaine de millions de berrys, de quoi motivé des gens à venir le confronter. L’élite qui était véritablement en mesure de défaire Thunder se désintéressait cependant de cette affaire et préférait défier l’homme-bête maître en Electro en un contre un. Ils préféraient assister au massacre perpétrer sous la forme Su Long et se délecter de l’incompétence des combattants qui osaient défier le guerrier électrique. Cela faisait cependant quelques temps que la Cainéghys ne s’y était pas rendu étant donné que depuis sa confrontation avec le champion venu du Nouveau Monde Brock Cormac elle s’entraînait à développer son haki de l’armement en dehors de ses frontières classiques. Dans son combat contre Nurmagomedov, la demoiselle avait franchi une étape bien que cela eut lieu de manière involontaire. Il lui fallait désormais continuer ses efforts pour parvenir à une maîtrise plus complète qui lui permettrait de plier le fluide offensif à sa volonté et y faire appel au moment qu’elle le désire. Il lui fallait aller toujours plus loin et en faire un atout pour les combats les plus important.

La lutteuse se releva donc et s’étira tandis qu’un nouvel ensemble de hurlements pourfendit les airs pour s’étendre hors des murs de la Salle de Combat. Thunder devait certainement avoir vaincu un ou des ennemis de manière spectaculaire et avoir de cette manière déclenché l’extase dans la foule des amateurs de violence qui se réunissaient à Himitsu Shima afin d’assister aux affrontements dans ce lieu qui ne dormait jamais, où les confrontations s’enchaînaient à tout heure du jour et de la nuit sans jamais qu’il n’y ait de pause. Rien que depuis son combat contre l’originaire d’Alabasta, la redoutable femme avait envoyé au tapis au moins cinq ou six autres adversaires qui avaient pourtant essayés de tirer parti de la blessure de leur adversaire afin de faire pencher la balance en leur faveur. Malheureusement pour eux, ce genre de stratégie n’était pas suffisant pour venir à bout des meilleurs combattants s’ils n’en faisaient pas eux même déjà partie. Beaucoup trop de nouveaux venus surestimés leurs capacités et visaient directement les têtes d’affiches actuels de la Salle de Combat, négligeant la progression qu’ils devaient faire pour mériter leurs opportunités et développer suffisamment leurs capacités en prévision de ces duels au sommet. Une imprudence qui valait à certains d’entre eux de perdre la vie ou dans les meilleurs cas d’être rabaissés par une défaite prompte et décisive. Ils y avaient dans le lot également des spectateurs qui se disaient que cela devait être facile de se battre et recevaient alors une bonne leçon. Il y avait parfois tant d’idiotie dans l’être humain que s’en était affligeant. Au moins, cela permettait à Thunder ou d’autres des leurs de s’entraîner, de tester des enchaînements et techniques pour essayer d’exploiter leur potentiel et mieux les adapter pour le moment où elles seraient utilisées face à des antagonistes ayant un véritable poids dans la balance. Cela se résumait à un échauffement au final. Cela ne ferait certainement pas plaisir à tout ces challengers, néanmoins c’était la triste vérité qu’aucun des membres de l’élite ne saurait nier tant la dureté de la réalité était une chose primordiale.

La Salle de Combat d’Himitsu Shima était plus qu’un ensemble d’arène, c’était une véritable salle de spectacles. On y trouvait rings, fosses, aires sableuses, bassins d’eaux et diverses autres pièces aux conditions d’affrontements différentes permettant de théâtraliser et rendre encore plus spectaculaire les confrontations. Une véritable culture de la violence qui se poursuivait année après année dans des conditions toujours plus particulières. Du divertissement tel que l’on en trouvait dans les jeux antiques mais de plus en plus innovant. Les organisateurs ne cessaient de trouver de nouvelle façon de rendre les choses encore plus brutales pour le plaisir de la foule qui consommait parfois ces spectacles comme s’il s’agissait d’une drogue qui leur permettait de se sentir vivant. Et pourtant, derrière ce déploiement de moyens spectaculaires, la pyrotechnie ayant par exemple été très développé par les équipes techniques du staff, les participants principaux de ces combats ne se concentraient que sur ce qui les intéressaient et pour la majorité d’entre eux c’était les batailles pures et dure. Kassandra comme bien d’autres n’avaient que faire des artifices qui ne convenaient qu’à ceux qui pétaient plus haut que leur cul et se ravissait de leur supériorité, s’affaiblissant par orgueil en se complaisant dans leur luxe en laissant tombé le reste pour finalement être détrôné lorsque leur égo les avait amenés à relâchés leur attention. Même si la future Rébéna disposait également d’un grand orgueil, elle faisait partie de ceux qui demeuraient sérieux et à l’affut, ne sous-estimant jamais leurs adversaires quand bien même ils sont persuadés d’être supérieures et de remporter la victoire. L’abus de confiance était une faiblesse trop facilement contournable pour que la majorité de l’élite ne s’y laisse aller sans prendre conscience des risques que cela comprenait de laisser cela remplacer la raison. La rousse expira donc lourdement tandis qu’elle observait plusieurs mètres plus loin deux techniciens s’essayaient à produire des colonnes de pseudo-flammes faites à partir de feux d’artifices.

-Encore ces idioties, soupira la Cainéghys.

La rousse prit alors un chemin pour s’éloigner de la salle. Si la lutteuse avait continué à s’entraîné simplement à l’extérieur, elle aurait encore davantage attiré l’attention des curieux qui avaient déjà commencé à tourner autour d’elle pour savoir à quoi elle s’essayait. Bien entendu, la demoiselle n’avait aucunement répondu et s’était dirigé vers un endroit plus calme pour réaliser ses exercices dans l’optique d’atteindre son objectif de maîtrise avancée du haki de l’armement. Ainsi, la femme à la chevelure flamboyante avança dans les rues de la cité pauvre d’Himitsu Shima jusqu’à atteindre la cour intérieure d’une vielle bâtisse abandonnée. Si en apparence c’était le lieu rêvé pour être à l’écart, c’est justement un endroit qui attirait bon nombre de criminel pour faire quelques magouilles discrètement. Ainsi celle qui dans le futur se nommerait Rébéna Té Ra avait dû déloger une troupe de bandits notoires pour s’approprier les lieux et faisaient un tour de repérage avant de passer à l’entraînement afin de s’assurer d’être seule. Un petit tour de repérage qui en même temps lui permettait d’observer les dégâts qu’elle avait causé à la structure. En effet, en se battant dans l’enceinte de ce qui devait autrefois servir de caserne ou d’entreprise avec pas mal de salarié, peut-être une fabrique de textile aux vues de certaines outils présent au sein des pièces abandonnées, la rousse avait pas mal endommagé de nombreuses parties. De plus, si elle parvenait à reproduire l’explosion de fluide offensif qu’elle était parvenue à générer dans l’optique de défaire Conor Nurmagomedov, le brasier s’emparerait certainement des poutres et autres éléments de charpentes et déclencherait dans certaines pièces un incendie qui continuerait les ravages, achevant l’œuvre du temps qui n’avait pour l’heure pas fini d’emporter dans l’oubli et l’érosion la vielle bâtisse. Des murs étaient déjà branlants et le hall d’entrée s’était déjà effondrée avant que la Cainéghys ne fasse écrouler une petite pièce en donnant un coup de poing dans un mur, un coup perdu non intentionnelle étant donné qu’elle avait à ce moment là eut les yeux fermés afin de se concentrer sur le haki de l’armement accumulé dans son poing.

Evidemment, cela avait attiré l’attention de quelques voisins vu le boucan que faisait un tel événement, mais elle était parvenue à repérer les riverains qui, bercé par leur curiosité, étaient venus voir ce que la combattant de la Salle de Combat venait faire dans cette partie inintéressante et beaucoup abandonnée. De même, certains squatteurs qui logeaient dans d’autre demeures abandonnées du coin avaient tentés de débarquer ici, néanmoins la lutteuse était à l’affut et son haki de l’observation lui avait permis de repérer ces voix qui s’approchaient pour tenter de venir l’espionner. Ils ne lui avaient pas fallut beaucoup forcer pour inspirer la terreur et faire déguerpir l’ensemble de ces curieux qui n’avaient pas à venir fouiner dans de tels affaires, surtout que d’autres pourraient venir leur soutirer ultérieurement des informations et que Kassandra ne désirait pas que les informations circulent de cette manière. Enfin bon… Cela ne dérangeait pas tant que cela la rousse de devoir faire la loi tout en s’entraînant. Si c’était bien rare qu’elle le fasse pour le fluide, la demoiselle passait des journées entières à se renforcer, ne cessant jamais de forger son corps pour devenir à terme la puissante machine de guerre humaine possible. Après tout, la demoiselle comptait briser toutes les limites, s’affranchir des frontières, tracer son chemin vers le sommet en exterminant tous ceux qui se dresse sur son passage pour prouver qu’elle est la meilleure. Afin d’avoir les aptitudes adéquate, de pousser son corps toujours plus loin, la Cainéghys soumettait donc être à toutes sortes d’exercices extrême et ce à longueur d’année. La douleur physique était son quotidien. Les courbatures étaient ses sensations habituelles. Il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne pousse pas son corps à suer à foison sous les efforts colossaux perpétuelles qui formaient son emploi du temps.

La future Rébéna se mit finalement en position après s’être assurée que personne ne se trouvait dans les environs pour l’épier contre son gré. Elle inspira, puis expira, avant de se focaliser sur ses sens et surtout sur les mouvements du fluide offensif au sein de son être, des déplacements qu’elle contrôlait et sentait de mieux en mieux au fil des semaines où elle travaillait à faire converger toute cette masse sombre aux quatre coins de son corps. En effet, la femme à la chevelure flamboyante ne se limitait plus au point et essayer d’envoyer le haki de l’armement aussi bien dans un pied que dans un genou ou même dans les abdominaux ou sur la tête. La combattante ne se limiterait en aucun cas à un usage purement offensif et local : il lui fallait plier les règles pour en faire un outil polyvalent et généralisé utilisable sur n’importe quelle partie du corps. Cela lui prenait encore plus de temps et allait forcément freinée les avancées sur la partie « expulsion » dans laquelle la lutteuse avait fait ce fameux emploi surprenant durant le duel contre l’homme issue du désert d’Alabasta, mais ses progrès dans cette distribution particulière du haki avait été assez significatif durant ces derniers temps et elle pourrait donc mettre cela de côté pendant un temps pour se focaliser sur la propulsion hors de l’enveloppe corporelle ainsi que le modelage du fluide offensif sous la forme d’une explosion. Kassandra sentit ainsi les différentes masses noires qui glissait le long de ses organes, de ses muscles, de ses articulations, et les fit se déplacer pour que la majorité de la quantité en plein mouvement se dirige vers la main droite de la Cainéghys qui ferma son poing. Focalisé sur le ressenti de tout cela, la rousse laissa un sourire se dessiner sur son visage au moment où une quantité suffisante se retrouva amassée dans la paume et les doigts.

Se concentrant encore davantage, au point de froncé les sourcils, la demoiselle essaya de sentir les ondulations du fluide, les infimes mouvements de la masse grouillante qui attendait d’être déployé de manière conventionnelle alors qu’elle n’était en aucun cas destiné à un pareil usage vu ce que tentait de faire la guerrière. L’ombre de l’échec planait une nouvelle fois, mais il était hors de question d’abandonner, de se laisser aller à la facilité. Il fallait surmonter l’adversité car c’est ce qu’avait toujours fait la rousse au court de sa vie. Envoyant vers son épiderme le haki de l’armement, elle essaya de le faire passer de force de l’autre côté. La sensation était terrible, comme si la peau allait se déchirer au passage de la masse sombre, comme s’il s’agissait de projectiles qui demandaient à sortir. Néanmoins rien ne se passa pour l’instant car la lutteuse se mettait encore en jambe. C’est au bout du troisième essai que des particules noires jaillir et se dissipèrent instantanément sous la forme d’une vapeur ténébreuse. C’était là le résultat régulier que la future Rébéna obtenait depuis qu’elle maîtrisait plus ou moins le processus. Inspirant à nouveau pour préparer sa respiration aux efforts qui allaient venir, la demoiselle s’exerça encore et encore, laissant à chaque vomissement de fluide offensif la douleur ravager sa chair, sa main tremblée, un frisson se répandre de manière intempestive. La souffrance se faisait néanmoins de moins en moins virulente à mesure qu’elle s’habituait à expulser le haki, aussi petite la quantité pouvait elle être. Et finalement au bout de plusieurs heures, composé d’une partie d’exercices physiques divers non négligeable vu que la consommation de fluide dans cet entrainement la vidait très régulièrement de ses réserves, une nouvelle douleur immense s’empara d’elle. Focalisant tout son esprit, la Cainéghys envoya la masse sombre traverser son épiderme, modelant dans son esprit et dans son contrôle sensoriel de ce pouvoir inhérent aux vivants les particules, dans une souffrance semblable à une véritable déchirure. C’est alors que les ténèbres s’assemblèrent pour revêtir l’apparence d’une déflagration grandiloquente.

Les flammes filèrent et passèrent au travers du cadre de ce qui avait jadis été une fenêtre. Le bureau se situant juste derrière prit alors feu pendant que Kassandra ouvrait à nouveau les yeux, contemplant le spectacle qui était son œuvre. Elle y était arrivée une nouvelle fois. Le début d’un triomphe ? Il était trop tôt pour se laisser aller à un sentiment de victoire. Dès que son bras cesserait de trembler, la demoiselle reprendrait l’entrainement pour essayer de réussir à nouveau. Il fallait qu’à terme cela ne soit plus un coup de chance mais simplement l’exécution directe et sans bavure d’une volonté absolue. Il lui fallut deux heures de plus avant de réussir à nouveau l’exploit, envoyant un nouveau torrent de flamme noyé un mur des ruines, paroi qui s’effondra sous la force du haki de l’armement constituant le brasier. Pourtant il était déjà l’heure de mettre fin à la séance afin d’aller prendre un bref repos avant que la journée ne commence et qu’elle doive faire face aux prétendants voulant la défier à la Salle de Combat. Sa vie n’était qu’affrontement et entrainement après tout. Quittant les lieux, la combattante sourit en constatant que la douleur ressentit en expulsant et modelant la masse de fluide offensif était inférieur aux deux fois précédente. Petit à petit, elle parviendrait certainement à le faire sans avoir à souffrir excessivement de la réalisation de cette technique qui lui offrirait de toutes nouvelles possibilités dans le futur qui se dessinait à elle.

Les nuits allaient s’enchaîner encore et encore. Les flammes naquirent à des intervalles plus réguliers d’abord trois fois en une seule séance, puis quatre, puis cinq, puis finalement six ou sept. La rousse s’épuisait de plus en plus, néanmoins ce n’était rien à côté des progrès qu’elle faisait. Elle pourrait même tester de le faire avec une autre partie du corps que la main. La Cainéghys se rapprochait de son objectif petit à petit. L’expulsion n’avait toujours pas lieu dès qu’elle le désirait, mais le délai était de moins en moins long. La réussite se rapprochait, la combattante le sentait clairement. Un sourire de satisfaction apparaissait de plus en plus régulièrement alors qu’en journée son quotidien de batailles et duels se poursuivait comme à l’accoutumé.

-Encore un peu… Allez, maugréait-elle en tombant sur un genou, épuisé d’utiliser autant de haki tout au fil de la même journée, se retrouvant quasiment systématiquement à court de fluide vu toutes les dépenses faites.

Les jours continuèrent de défiler. La folie de la violence reprenait son court. La technique avancée devenant petit à petit une partie intégrante du quotidien de la lutteuse à l’emploi du temps très précis en matière d’entrainement. Elle était la seule à pouvoir forger son avenir et les autres n’étaient que des obstacles. Bientôt, très bientôt, la future Rébéna pourrait les exploser de manière littérale. Lune et soleil se succédaient dans le cycle des journées qui s’enchaînaient encore et toujours dans la valse guerroyante de la femme à la chevelure flamboyante. Finalement, l’aube se leva au milieu des restes calcinés de la cour dans laquelle l’originaire de cette île célèbre pour ses combats clandestins avait développer une technique toute nouvelle. Ce n’était pas seulement l’astre du jour qui allait se lever sur Himitsu Shima, s’était également une domination encore plus écrasante qui se levait pour irradier les inscrits à l’arène de sa puissance en pleine ascension. Assise sur les pierres composant jadis un puit, Kassandra observait le jour se levait, un sourire venant couvrir ses lèvres face à la constatation que le futur commençait aujourd’hui.

-Aujourd’hui commence un nouveau règne. Aujourd’hui commence une nouvelle forme de terreur. Aujourd’hui vous allez trembler. Il est venu l’heure de tous vous montrer ce dont je suis désormais capable.

Sans attendre, elle se dressa sur ses deux jambes, défiant de sa seule présence le Soleil avant de se mettre en marche avec une destination en tête. Les murs de la Salle de Combat allaient trembler. Les foules allaient hurler. Les corps allaient chuter. L’effroi venait à leur rencontre.

C’était peut-être la plus grande aire de combat de la Salle de Combat d’Himitsu Shima. Combien de personnes se trouvaient dans ces interminables gradins ? Mille ? Trois mille ? Cinq mille ? Encore plus ? Ne s’étant jamais particulièrement intéressé à cette donnée, aucun des deux adversaires n’avait d’estimation concrète de la quantité de gens qui c’était rassemblé aujourd’hui pour observer leurs déboires. Un défi avait été lancé. Un défi avait été accepté. La pleine lune perlait haut dans la voute céleste, irradiant le terrain de ses rayons pâles. Autour de cette plateforme de pierre se trouvait un bassin d’eau remplis de poissons combattants. Cette configuration de la salle, qui changeait régulièrement pour apporter de la nouveauté aux spectateurs, était clairement inspiré du Colisée Corrida de Dressrosa. Dans une des sections du publique, de nombreux guerriers réguliers des lieux s’étaient rassemblés pour observer cet affrontement majeur. Le reste de la foule était en délire, ayant fortement apprécié le programme de la soirée jusque-là, que ce soit la bataille à trente combattant, les trois manches entre les Glory Shoot et les Freeks Brothers ou encore le « Qui terrassera le plus de bêtes sauvages ? ». Un homme s’invita alors au milieu des restes de la plateforme. La roche était en effet retournée à plusieurs endroits et il faudrait certainement à nouveau engager les réparations dans la matinée suivant afin de tout remettre en état pour la journée suivante. Portant l’escargophone à ses lèvres, le commentateur et présentateur devait faire également office d’annonceur. Le moment était ainsi venu de confirmer à la foule ce qui allait venir se dresser en clou de spectacle pour ce soir. Le brun en tenu de Monsieur Loyal remit en place son chapeau et se gratta un sourcil un instant avant de prendre la parole.

-Mesdames, messieurs, pour terminer cette soirée au sein de l’Arène Principale de la Salle de Combat, je suis ravi de vous présenter nôtre Main Event. Vous l’avez constaté : nous n’avons pas eu notre Moon’s Battle Beastly. La raison est simple : Thunder Jag va affronter un adversaire de premier choix en duel ! Et oui ! Ce soir la forme Su Long va s’opposer à Kassandra Alfitalia Cainéghys !

Suite à ses mots, un tonnerre d’applaudissement retentit alors que la rousse pénétra dans l’aire de combat par le tunnel qui se trouvait à l’extrémité. Le regard de la guerrière balaya les environs pour constater l’état du terrain en cette fin de soirée, puis elle observa la foule qui s’était amassé pour voir l’homme-jaguar utilisait sa fameuse forme de berserker lunaire alors qu’approchait minuit. Les plus avisés savaient certainement que le combat serait assez équilibré, mais ce qui ne voulait voir que de la violence pensaient assurément que ce serait un massacre. Ils seraient déçus, ou on contraire ravi, de voir que les choses ne se dérouleraient pas de manière si simple. Arrivant au milieu de l’arène, la rousse leva la tête vers la voûte céleste pour observer l’astre qui allait conférer sa plus grande puissance au Jag que la demoiselle côtoyer depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvenait. Ce n’était pas pour autant qu’ils étaient proche, surtout depuis que la trahison de Charlotte avait amené la lutteuse à considérer que l’amitié ne servait qu’à planter un couteau dans le dos. Les liens sociaux n’avaient pas d’utilité tangibles et n’étaient que des outils de manipulation pour profiter des autres. Elle refusait donc qu’on se serve d’elle à nouveau et n’avait aucunement l’intention de se servir d’autres personnes. Elle n’avait besoin de personne pour construire sa réussite. Elle n’avait besoin de personnes pour être la meilleure. La solitude était une clef pour survivre dans le milieu intraitable de la Salle de Combat où les alliances finissaient toujours mal. Il fallait savoir tirer des leçons pour conserver sa place dans la hiérarchie des combattants qui s’affrontaient jour après jour, mois après mois, au sein de cette structure faite pour divertir les foules du monde entiers qui se regroupaient ici pour admirer les plus grands combats clandestins du monde entier.

Thunder entra à son tour au milieu de nouveaux cris. Sa fourrure ondulait au vent. Ses oreilles sifflaient. Ses yeux demeuraient dans l’ombre, injectés de sang. Il arborait un chapeau au panache blanc agrémenté de trois plumes, une rouge, une bleue très sombre et une blanche rayée de noir. Sur son torse se trouvait une chemise bleue tenue en place par une ceinture de cuir qui maintenait également le pantalon noir qui plongeait dans des bottes marrons rembourrées de fourrure en bas. Une cape bleu roi trônait finalement sur ses épaules. Pour les chanceux qui auraient connus Zou, il n’aurait ainsi pas été complexe de deviner que le Jag était en fait un ancien mousquetaire de la tribu d’hommes-bêtes au doux nom de minks. Cependant, cette nation mouvante était peu connue et très difficile d’accès, tant et si bien que quasiment personne ne l’avait remarqué. Thunder était donc un minks qui avait trahit les siens et quitté Zou pour survivre en menant sa propre vie. L’homme-jaguar avait même faillit intégrer la flotte d’Erika, néanmoins il s’était fait avoir peu avant et avait dû participer à des combats clandestins pour rembourser ses dettes. De fil en aiguille, cela l’avait amené jusqu’à Himitsu Shima où Thunder s’était progressivement accoutumée de cette vie glorieuse quand bien même il nourrissait toujours le rêve de rejoindre un jour l’équipage d’un des quatre empereurs pirates régnant sur le Nouveau Monde grâce à la notoriété accumulée ici. À son tour, le second combattant observa l’environnement, néanmoins il se passa pour l’heure de lancer son regard vers l’astre de la nuit qui brillait dans le firmament. Ayant depuis bien longtemps abandonné l’usage de la rapière, le Jag avait à sa ceinture une masse d’armes en acier qui conduisait parfaitement l’électricité. En effet, c’était un maître dans l’art de l’électro et il n’était donc pas choquant qu’on avait fini par le nommé « Thunder », lui permettant au passage d’abandonner son ancien prénom : Gonzalez.

-Comment vas-tu Kassandra ? demanda brièvement l’homme en faisant face à son adversaire.

-Très bien. Et toi ? Comment te sens-tu ?

-Je suis prêt à te réduire en charpie. J’espère que tu ne m’en voudras pas. Tu sais ce que c’est, le spectacle, tout ça.

-Je sais bien Thunder, mais c’est à moi de m’excuser pour ce que je vais te faire subir. Tu ne l’emporteras pas.

-Tu verras ça avec ma version Su Long, ricana l’homme-jaguar.

-Que le combat commence ! hurla le présentateur avant que ne retentisse la cloche qui annonçait les hostilités.

Retirant son chapeau qu’il lança plus loin, le Jag leva immédiatement le visage vers le ciel, son regard se dirigeant vers la lune qui remplit alors ses pupilles. Juste avant que le minks ne se transforme, la future Rébéna se propulsa d’un bond pour le prendre de court en envoyant son pied dans le ventre de son antagoniste. Ce dernier vola jusqu’à l’extrémité du terrain, s’écrasant d’un choc tonitruant en levant un nuage de poussière. C’est ainsi qu’on vit sa silhouette changer au milieu de cette fausse brume. Le corps doubla de volume. Une crinière sembla apparaître. Ses griffes et ses gros grandirent et sa queue s’étira pour devenir un véritable fouet. Ses yeux laissèrent leur place à deux grandes billes rouges d’où naissait des éclairs qui parcourait le pelage de la bête à la manière de vagues sur un océan. La créature jaillit de la poussière en un saut, fonçant à très grande vitesse en direction de la lutteuse qui attendait son ennemie de pied ferme. Cherchant à abattre son poing sur la demoiselle, Thunder fut accueillit par un morceau de rocher qui se délogea sur sol en raison d’un coup placé dedans par la Cainéghys. L’avantage clair qu’elle avait été que son adversaire ne pouvait pas réfléchir lorsqu’il revêtait cette apparence monstrueuse qui n’était au final qu’une forme berserk nocturne. Profitant d’avoir déstabiliser l’homme-bête, la rousse effectua des zig zag pour arriver finalement sur le côté du Jag et lui asséner un puissant coup de poing imbibé de haki. Serrant les dents, la créature enfonça immédiatement sa main dans le sol pour ralentir sa course et se propulsé en missile vers Kassandra qui se prit de plein fouet le coup de coude du jaguar. Filant sur plusieurs mètres dans les airs, la femme à la chevelure flamboyante arriva au-dessus des eaux d’où jaillirent deux poissons géants. Effectuant une roulade dans les airs, elle rebondit sur les écailles de l’un d’eux pour revenir à la charge sur le terrain où l’attendait son adversaire.

Immédiatement, Thunder frappa le vide devant lui et envoya ainsi deux vagues d’air que la lutteuse dispersa avec ses jambes pour finalement courir jusqu’au minks qui donna un coup de sa masse d’arme qui semblait assez ridicule dans ses mains agrandit. Pourtant, une véritable décharge électrique vint percuter la combattante avec la fureur d’un véritable éclair. Recouvrant ses avant-bras de fluide offensif, la Cainéghys tenta de bloquer le maximum de l’attaque, cependant l’électricité pénétra sa chair et se répandit dans son corps, la stoppant dans son mouvement durant quelques instants. La créature en profita pour venir donner une attaque gargantuesque avec sa jambe, attaque qui frappa de plein fouet la future Rébéna qui fut à nouveau expulsé au loin mais qui cette fois arrêta son vol en plantant ses deux mains dans le sol. Effectuant une roulade, elle délogea un large morceau de roche qu’elle envoya en projectile droit vers l’homme-jaguar qui l’explosa en un coup de poing. Néanmoins, Kassandra se trouvait déjà derrière et pu donc profiter que son opposant était déjà en mouvement afin d’assener un uppercut surpuissant. Soulevé du sol, le Jag vit son ennemie effectuer une roulade sur place pour déployer sa jambe et l’abattre sur la figure de l’animal qui fut ainsi propulser dans le sol, s’encastrant dans celui-ci après s’y être enfoncé sur deux ou trois mètres. L’onde de choc souleva tous les débris présents sur l’aire de combat tandis que quelques fissures se dispersèrent depuis l’endroit où avait eu lieu l’échange. Un grognement se transforma en hurlement et le Su Long jaillit de la faille, s’élançant à plusieurs mètres de hauteur sous le regard médusé de certains spectateurs tandis que la rousse reculait afin d’avoir suffisamment de distance pour avoir le temps de réagir au prochain assaut.

Les minutes se mirent à défiler dans ce duel sous les rayons lunaires de la lune pleine. Jambe contre jambe, poing contre poing, tête contre tête, ils se rendaient coups sur coups dans une valse guerrière. Leurs mains vinrent finalement s’abattre simultanément sur leurs deux visages et ils s’envoyèrent valser à deux extrémités du terrain. Les deux adversaires s’échangèrent un regard en ignorant les hurlements de la foule. Deux poissons combattants sortirent de l’eau pour essayer de croquer chacun des deux participants. La Cainéghys ne fit même pas volteface pour donner un violent coup de poing derrière elle qui envoya au tapis l’animal aquatique qui vola jusqu’à percuter la base des gradins. De son côtés, Thunder déploya son électricité sur son corps pour foudroyer le poisson lorsque ce dernier referma sa mâchoire sur lui pour tenter de l’avaler. Prenant leur inspiration, les deux antagonistes s’élancèrent l’un vers l’autre, recouvrant leurs membres de haki de l’armement tout en déployant celui de l’observation. Finalement, au centre de l’arène, leur avant-bras se percutèrent dans un terrible impact. L’onde de choc se répandit, détruisant sur son passage toute la partie centrale de l’aire de combat alors que l’air était propulsé vers les spectateurs qui ne parvinrent pas à demeurer debout face au déferlement de puissance, mis à part les autres combattants d’élite qui demeurèrent stoïque dans leur analyse des échanges. Au milieu de deux hurlements qui impliquaient que les antagonistes déchargeaient toutes leurs forces dans la rencontre, se furent les poings qui se rencontrèrent. La nouvelle onde de choc souleva carrément des parties de l’arène qui volèrent en direction du public avant de finalement tomber dans l’eau entourant le terrain. Certains des projecteurs tremblaient et l’un d’eux se brisa avant de chuter sur l’aire de combat. Le Jag généra une nouvelle grande quantité d’électricité, forçant la rousse à répliquer avec un coup de pied en plein diaphragme de la créature qui déglutit alors avant de se prendre un nouvel uppercut.

Les deux bras de la bête se refermèrent alors sur celle qui se nommerait un jour Rébéna Té Ra. Étourdie un instant, elle se prit le coup de pied virulent et électrifié de son adversaire. Son corps traversant le sol, laissant un long sillon derrière son passage, la lutteuse rouvrit finalement les yeux en bout de course pour voir l’homme-jaguar revenir directement à la charge. Ce dernier s’attrapa les bras de la demoiselle avec ses mains et posa son pied sur le ventre de cette dernière pour ensuite tirer dans l’optique de lui arracher ses bras. Recouvrant ses jambes de fluide offensif, la rousse vint attraper le pied qui faisait pression sur elle, les deux membres inférieurs faisant office d’étau. Ils amorcèrent alors un mouvement dans le sens contraire l’un de l’autre, générant ainsi une rotation de la jambe adverse. Le temps qu’il comprenne ce qui arrive, Thunder reçu un coup de genou dans le mollet qui repoussa ainsi le membre et permis aux deux de la Cainéghys de frapper les mains du minks. Libérant de ce fait ses bras, l’originaire d’Himitsu Shima se jeta sur le côté et vint frapper d’un coup de pied la fesse du Jag, attaque qui servait en réalité d’appui pour le saut sur place qu’effectua Kassandra dans l’optique de déplier sa jambe et frapper l’omoplate de l’originaire de Zou qui se protégea avec une décharge électrique qu’encaissa tant bien que mal son antagoniste. Pivotant, le Su Long envoya son poing frapper tout le corps de son adversaire qui vola sur plusieurs mètres avant de se rattraper avec une série de salto qui freina la propulsion et lui permit d’inverser la tendance afin de revenir à la charge le plus vite possible. Esquivant le coup suivant de Thunder, la combattante passa sous son bras et vint lui administrer un coup de genou en plein dans le bas du ventre avant de donner un uppercut au sommet du plexus solaire. La bête vacilla un instant, un seul moment suffisant pour que la femme à la chevelure flamboyante lui fasse un simple croche-pied. Roulant sur le côté, il esquiva le poing qui s’abattait vers lui et se redressa une dizaine de mètres plus loin.

Les deux adversaires s’échangèrent un regard tout en demeurant immobiles pendant plusieurs secondes. Comme figé dans le temps, ils s’adressaient un message par le regard alors qu’ils étaient sur le point de mener un assaut décisif pour la suite de l’affrontement. La Cainéghys dressa son avant-bras vers le ciel, le poing serré et la base du bras toujours dirigé vers le sol. Son poing se recouvrit alors d’une épaisse couche de haki de l’armement luisante. Thunder de son côté fit converger son électricité autour de sa main qui sembla alors entouré d’une véritable aura de foudre en plus de la couche de fluide offensif qui blindait son épiderme. Le temps et l’espace se fendirent quand ils prirent leurs impulsions pour sauter. Le sol se fissura sous leur pied alors qu’ils se retrouvèrent au centre de l’arène en face à face l’instant d’après sans même avoir retouché la terre ferme. C’est alors que l’œil de la créature remarqua qu’une couche de haki se situait également au niveau du coude de la guerrière. Le monstre envoya sa main abattre un éclair sur son adversaire, mais la manière de répliqué de Rébéna surprit l’assemblée. Une explosion naquit au coude de celle-ci, une explosion qui propulsa l’avant-bras à très grande vitesse pour donner encore plus de puissance au coup. C’est alors que les deux attaques se rencontrèrent et que la rousse expulsa le fluide offensif accumulé dans une déflagration titanesque tonitruante. Le feu se répandit en torrent inarrêtable tandis que l’électricité fusait dans toutes les directions en même temps. L’onde de choc fut également conséquente. En déchargeant toute leur force en une seul attaque, ils avaient généré un impact colossal. Toute la plateforme se fissura et la roche qui la constituait fusa dans toutes les directions, certains morceaux étant même projetés jusqu’au milieu des gradins. L’air filait en continue, repoussant même l’eau qui prenait une forme de bol autour d’eux. Figés en l’air poing contre poing, les deux combattants ne lâchaient rien, mais l’une des deux attaques demeuraient supérieure à l’autre.

Les flammes passèrent au travers des éclairs et l’attaqua atteignit le thorax du Su Long dont les poils se virent carbonisé avant que son corps ne soit propulsé tout droit vers le mur. Passant au travers, Thunder jaillit dans les coulisses, du sang sortant en continue de sa bouche alors qu’il avait perdu connaissance. La Cainéghys, elle, était toujours en train de plané dans les airs au milieu des flammes qui mourraient, des roches qui retombaient et de l’eau qui venait prendre la place de la plateforme ayant servit de support aux festivités de la soirée. Reprenant sa respiration, elle envoya du haki dans l’un de ses pieds et généra une petite explosion qui lui permit de se rediriger vers l’une des pierres en pleine chute afin de prendre appuis sur cette dernière avant de se propulser droit vers la zone des gradins où se trouvait les autres combattants d’élite de la Salle de Combat. Certains d’entre eux souriaient à la vue du spectacle et de la démonstration de capacités de leurs deux homologues. Reprenant son souffle un instant, la future Rébéna Té Ra ouvrit finalement la bouche pour prendre la parole tout en dressant son bras, pointant du doigt sans désigner quelqu’un de manière spécifique.

-Alors, qui sera le prochain ?

Une foultitude de ricanements naquit pour disparaître dans la seconde qui suivit. Ils savaient tous ce que cela voulait dire. Kassandra Alfitalia Cainéghys venait de relancer la compétition.

-Je vais vous montrer qui est la seule et unique championne d’Himitsu Shima.