Les flots cristallins défilaient sous l’Archange du Typhon. Les eaux des contrées lointaines du nord reflétaient tel un miroir de saphir le trio qui quittait la calotte de sel pour retrouver le monde plus civilisé qui se trouvait au sud, dans le reste d’East Blue. Féliora, Ishtar et la jeune Delalande avaient suffisamment attendu dans ces terres perdues et oubliés pour échapper à la traque des Ookami et être libéré de cette chasse pour un certain temps. La zoan mythique avait décider de s’approcher de Redline afin de longer le continent sur une bonne partie du trajet, cela offrait une certaine certitude sur les directions à apporter à un moment donné.

-Selon mes calculs, nous devrions atteindre Slapjack Town ce soir. Nous pourrons nous arrêter là pour la nuit et demain nous quitteront les falaises pourpres pour se diriger vers l’intérieur d’East Blue, hurlait la blonde ailée aux deux demoiselles qu’elle transportait sur son dos.

Non loin d’elles, Lucina pourrait observer les vagues venir s’effondrer sur l’immense murailles de roches qui s’élever jusqu’aux cieux sans qu’on ne puisse parvenir à en distinguer le sommet. S’arrêtait-elle réellement au bout d’un moment où continuaient-elles jusqu’à l’infini pour s’étendre à travers l’espace ? La De Lérhane qui avait déjà user de ses capacités de maudite pour passer au-dessus de Redline savait pertinemment que non et pourrait le confirmer à la vampire si cette dernier l’interrogeait oralement à ce sujet. Elle pourrait également discuter avec Féliora, la chanteuse sauvée des mains des Ookami au royaume de Saba, afin d’en apprendre plus sur ses projets et ce qu’elle faisait de sa vie en ce moment durant ses voyages. La bilcane, de son côté, jetait régulièrement des coups d’œil vers la mer afin de voir si jamais il y avait un navire qui se dessinait entre les vagues. Cependant, l’originaire de la mer blanche observait également les immenses étendues rocheuses verticales du continent écarlate, scrutant la roche de ses pupilles reptiliennes. Elle s’était toujours demandé comment cette planète pouvait être doté d’un tel continent qui s’éparait parfaitement la planète en deux hémisphère, tout comme l’équatoriale Grandline qui permettait donc au final de générer ces quatre grandes zones… La nature était décidemment bien étrange à toute les échelles, que ce soit celles d’îles, comme sur Grandline ou avec la Gorge Polaire ou la calotte de sel, ou à l’échelle planétaire avec cette catégorisation parfaite dû à ces deux cercles qui englobaient le monde.

Les heures passaient progressivement et le soir arrivait à grand pas. Quand soudain, sur le flanc des falaises, des constructions commencèrent à apparaître. Slapjack Town était une petite cité de pêcheur construite sur un petit promontoire qui dépassait du reste de cette muraille. Les habitations les plus importantes de la ville se trouvait au-dessus de ce promontoire tandis que la ville pauvre se situait principalement au-dessous, battis sur des pilotis trouvant leurs fondations dans le récif rocheux qui existait dans la continuité de cette formation naturelle. Des chemins avaient été taillé entre les deux et on voyait quelques grottes ici où là dans la paroi. La ville ne devait pas être habité par plus de deux cents habitants, la quantité d’habitation était largement comptable à l’œil nu. Des lanternes citrouilles pendouillaient ici et là, remplaçant les plus traditionnelles lanternes à huile. On pouvait observer quelques bateaux de pêches se trouvant en mer à proximité du village.

-Voici donc Slapjack Town. Nous allons dormir ici cette nuit, expliqua la demoiselle ailée qui se dirigea bientôt vers le promontoire où elle reprendrait forme humaine sur la place principale sans que cela ne choque les quelques personnes présentes.

En fait, le maire de la ville se dirigeait vers le trio, un grand sourire sur le visage.

-Elle fait complétement le tour du monde et s’élève à plusieurs kilomètres au-dessus de la surface de l’océan. Imagine-toi la planète comme étant une boule, et bien ce grand continent rouge, Redline, est un anneau qui épouse la forme de ce globe et qui vient croiser perpendiculairement la fameuse Route de tous les périls, cette mer équatoriale du nom de Grandline. Ainsi, ensemble ces deux anneaux délimitent quatre zones de même taille, quatre zones qui sont nulle autre qu’East Blue, West Blue, North Blue et South Blue, expliquait Féliora qui grâce à ses voyages avait développé des connaissances géographiques certaines. De l’autre côté de cette immense muraille rocheuse extrêmement épaisse, c’est North Blue, l’océan hivernale où on trouve une multitude d’île baignant dans un grand froid. Il existe malgré tout des îles au climat plus tempéré, mais globalement c’est comme cela.[/b]

Ensuite, Lucina évoqua sa tristesse que l’endroit semble si pauvre. Après la chanteuse, ce fut donc autour de la guerrière de fournir une explication sur les conditions de vie à cet endroit.

-Nous vivons dans un monde où la vie se déroule majoritairement sur des îles… Néanmoins, certains se sont installé comme ici sur les bords de Reldine. Il n’y a que très peu d’espace et aucunes terres cultivables. C’est pour cela que la grande majorité des cités qui se sont battit aux flancs du continent écarlate sont assez pauvre et vivent majoritairement de la pêche. Ils n’ont pas vraiment de moyen de développer leur économie et se varier leur alimentation eux même. Même les marchands les plus riches savent que cela ne leur sert à rien de venir ici et ce sont les petits négociants qui prennent la peine d’importé des denrées bons marchés jusqu’ici. Malheureusement, en l’absence d’une grande entreprise qui parviendrait à installer une usine, comme à Bolwn Village, ou une personnalité importante qui s’installerait là pour profiter de tranquillité, comme l’ingénieur et scientifique qui a quitté Grandline pour s’installer à Vilne Witch, la situation ne risque pas de grandement évoluer. Le bâtiment en briques que tu vois aux bords du port est un entrepôt dont j’ai payé la construction à l’emplacement de l’ancien afin qu’ils bénéficient de meilleures méthodes de conservation de leurs poissons. Je n’ai pas assez pour faire une autre contribution en l’état. J’aimerai en effet faire bâtir une tour de défense armé de quelques canons au niveau de leurs quais pour qu’ils aient un moyen de défense contre d’éventuelles attaques pirates. La Marine n’a pas beaucoup l’occasion de passer par ici alors il vaut mieux qu’ils aient de quoi repousser un assaut.

C’est après ces échanges que le groupe atterrit finalement sur la place et que diverses personnes s’approchèrent.


-Amère ! Amère McMace ! Je suis le maire de cette bourgade mademoiselle Delalande. Ravi de vous rencontrer. Je suis bien content de vous voir dame De Lérhane et mademoiselle Di Marta.

Les habitant connaissez en effet les deux femmes étant donné que suite à une lettre évoquant ce village portuaire Féliora avait fait le projet de venir donner un genre de concert gratuit pour les habitants afin d’égayer un peu leur quotidien banal. Même s’ils se sentaient plutôt bien de vivre avec peu de communication avec le reste du monde, ce genre de spectacle était toujours apprécié.

-Nous avons un problème, peut-être accepteriez-vous de nous aider, révéla alors le maire.

-Que se passe-t-il monsieur McMace, interrogea l’amazone.

-La famille Desponts a décidé de faire une randonnée dans les grottes pour les explorer. Néanmoins, cela fait déjà deux jours et ils ne sont pas revenus. Nous avons peur de nous y rendre à notre tour, ne sachant pas ce qui nous attends. Accepteriez-vous, vous qui êtes forte, de vous en occupez ?

Ishtar n’eut pas eu besoin de réfléchir pour répondre à demande du maire.

-Bien entendu, nous allons même nous en occuper à trois.

La question que posait la Delalande était bien entendu pertinente bien que tourné assez maladroitement. Ishtar eu un rictus au coin des lèvres en s’inquiétant, mais que très faiblement, de la réaction qu’il y aurait en face. Quelques-uns eurent un soupire, mais le maire et les autres se mirent à rire.

-Ne vous inquiétez pas jeune Lucina. Nous sommes bien conscients d’être peu nombreux… À vraie dire c’est même une fierté. Nous sommes tranquilles entre nous. Nous nous connaissons tous. C’est bien plus agréable que vivre dans une grande ville où l’on ne dit même pas bonjour aux passants que l’on croise. Vous n’êtes pas d’accord ?

Rassurée, Ishtar décida de répondre.

-Je ne connais malheureusement pas personnellement chacun des habitants et j’imagine que Féliora non plus, s’exprima l’Archange du Typhon en tournant la tête vers la chanteuse qui secoua la tête pour confirmer.

-Nous allions vous donner une photo de leur famille, déclara Amère en lançant un regard vers un concitoyen qui hocha la tête avant de se diriger vers la demeure de cette famille avant de ramener une bonne minute plus tard un cadre où l’on voyait une photo de famille au moment d’une fête. La petite sœur s’appelle Nowal, la grande Alowen, le père Pêcque et la mère Anoverzaire, expliqua-t-il en pointant un à un les membres qui se tenaient sur l’image avec des cadeaux dans les mains. Nous comptons sur vous, conclut le McMace en tendant finalement l’objet à la grande asperge de trois mètres de haut qui accepta le présent afin de mener cette quête à bien.

-J’imagine qu’ils ont emprunté la caverne du jack Jack pour aller dans les grottes.

Un hochement de tête suffit comme réponse, néanmoins la De Lérhane décida d’expliquer comment elle avait pu deviner à ses deux amies.

-Il y a plusieurs cavernes à flanc de paroi aux alentours du village, néanmoins la plus facile d’accès est celle du jack Jack. Il y en a deux autres qui sont directement accessible depuis le promontoire, néanmoins ils sont beaucoup plus dangereux, l’un à cause d’une très forte pente et le second car il y a un gouffre une dizaine de mètres après l’entrée. En tout cas, il est l’heure de se mettre en route.

Faisant un signe à l’attroupement de la population, l’originaire de la mer blanche fit un signe à ses deux amies de la suivre alors qu’elle s’emparait d’une main d’une des lanternes citrouilles qui pendaient à la façade d’une des maisons.

-Nous allons avoir besoin de s’éclairer. Il n’y a aucune lumière naturelle là-dedans, commenta la zoan mythique pendant que la chanteuse en robe rouge imitait déjà le geste afin de récupérer elle-même une des lanternes.

Arrivant finalement face à la falaise de Redline qui s’étendait droit vers le ciel, le trio était face à l’entrée de la caverne sombre. On s’attendait à ce qu’il y ait un nuage de chauve-souris qui émergent des ténèbres à tout moment.

-Restons bien ensemble, c’est assez labyrinthique à l’intérieur selon mes souvenirs.




-Ma bougie est presque éteinte Alowen, s'inquiétait la plus jeune en fixant sa citrouille.

-MAMANNNNNN ! PAPAAAAAAAAAAA ! hurlait l'ainé. Ne t'éloigne pas de moi, déclara Alowen qui elle aussi arrivait au bout de la cire...

Les arachnides apparurent, jaillissant des ténèbres pour imposer leur vue effroyable aux damoiselles ici présentes. Un retentissement, une pulsion jaillissant du néant qui emportait dans une bourrasque impétueuse le courage et engloutissaient sous les monts et rivières la bravoure pour se soumettre à la primalité. Lucina sauta dans les bras de la chanteuse qui la réceptionna, mais cette dernière aussi se mit à hurler et lâcha la vampire qui tomberait alors au sol tandis que la Di Marta fit demi-tour pour se recroqueviller et trembler tout en se mettant dos à la menace. Elle n’osait même plus regarder en direction de la caverne. La De Lérhane, de son côté, observa la scène avec étonnement mais n’en voulut pas à ses deux camarades. Nous avons tous des peurs profondes qui ressurgissent dans es pires moments, des choses qui nous inspire une crainte disproportionnée alors que nous serions en mesure de gérer ces problèmes sans se mettre en danger. Il n’y avait donc plus que l’Archange du Typhon pour faire face aux deux créatures velues aux multiples pattes. Ni une ni deux, la main de la blonde aux quatre ailes fonça vers la tête de la première… et la paume se posa sur le sommet du crâne. L’ancienne révolutionnaire caressait l’arachnide géante tranquillement.

-Excusez-moi, j’aurais dû vous prévenir. Ces grottes pullulaient de ces araignées massives, alors les habitants ont appris à les dompter pour se déplacer. On en trouve certaines dans le village d’ailleurs qui sont utilisé pour se déplacer. Ils remplacent les chevaux en somme et sont traité avec autant de délicatesse par les habitants. C’est dommage que vous en ayez une telle peur, cela aurait été très pratique pour se déplacer dans les profondeurs.

Si la réaction de Lucina n’impliquait pas encore une réelle phobie, le cas de la Di Marta était beaucoup plus inquiétant et cette dernière risquait de ne pas vouloir s’approcher des bêtes. Ainsi même si la Delalande parvenait à surpasser la peur, ce n’était pas certain que le dernier membre non emprisonné dans un pinceau du quatuor parvienne à le faire. Il faudrait ainsi s’engager à pieds vers les profondeurs sombres et caverneuses du continent pourpre. La demoiselle ailée, la seule parvenant à ne pas craindre ces bestioles, après tout elle avait affronté bien pire comme animale « dégueulasse », éloigna donc les arachnides apprivoisés afin de laisser le passage libre pour le groupe qui pu ainsi s’engager dans la grotte. Les lanternes taillées dans les citrouilles éclairaient les parois du premier couloir qui bientôt se scinda en deux.

-Nous devrions peut-être trouver un moyen de marquer notre passage pour réussir à faire le chemin inverse quand nous les auront retrouver, proposa Féliora qui se remettait progressivement de la rencontre qui l’avait chamboulé.

-Bonne idée. Ce serait malheureux que l’on se perde aussi.

Ishtar sortit Ashunera, la claymore de son paternel qu’elle n’utilisait pas pour se battre, et tailla comme elle pu une croix dans le mur de la paroi du couloir d’où elles venaient afin de savoir que c’était là où il faudrait aller.

-Bon… Droite ou gauche ?

La noirceur étouffante guettait les âmes en perdition tandis que le hurlement insonore se déversait sur la roche comme une pluie de larmes. Le froid tiède des landes ténébreuses s’abreuvait de la terreur sur le chemin sombre des terres oubliés, dans une réalité où la création n’avait de place qu’au sommet. La main de l’Archange du Typhon caressait la chair du continent, la roche pourpre qui le composait. Le silence était omniprésent, s’éclipsant uniquement quand les lèvres des femmes se mettaient en action. Douce torpeur, que l’esprit s’arrête au seuil. Les regards se tournèrent vers le fluide coloré qui couvrait désormais la pierre, l’œuvre de la Delalande. Un bonbon unique, marque d’un esprit enfantin que portait la jeune à la chevelure rose. La décision également de la part de cette dernière qui orienta la troupe vers la droite. Elles s’immiscèrent ensemble un peu plus dans les méandres de ce dédales caverneux qui n’était en réalité pas naturel… ou presque en tout cas.

En effet, le réseau d’origine était composé de seulement trois grottes qui se croisaient. Bien avant qu’un village ne s’établisse là, à une époque désormais oublié, une ou des personnes se sont occupés de l’agrandir, sortant les grands moyens pour parvenir à creuser un chemin dans le continent pourpre. Au fin fond de ces cavités se cachaient un trésor qui patientaient, attendant qu’on le retrouve. Ce n’était ni de l’or ni un savoir ancien, c’était les vêtements et meubles volés à une des grandes royautés, peut-être l’une des vingt à l’origine de la fondation du Gouvernement Mondial. Est qu’aujourd’hui à la revente ces biens seraient d’une valeur suffisamment importante ? Pourquoi avoir caché ce « trésor » ? Les réponses à de tels questions avaient disparu depuis bien longtemps et en attendant que quelqu’un tombe par hasard dessus, personne ne se poseraient lesdites questions.

Soudainement la jeune vampire tomba sur ce qui était ni plus ni moins qu’une dalle… Quelqu’un était parvenu à installer un système d’interrupteur en plein milieu de caverne creusés dans la paroi ? C’était fascinant si c’était le cas. Néanmoins, cela ne l’était pas. La main de la bilcane se posa en effet sur la dalle qu’elle souleva bientôt pour révéler que ce n’était pas une plaque de pression mais un pavé posé là pour cacher quelque chose. Le creux qui se situait en dessous formait une cachette. On y trouvait de nombreux bonbons, récoltés par un groupe d’enfants du village qui cachait ses trouvailles ici pour les dégustes en secret. D’ailleurs il y avait plein d’emballages vides dans le lot. Un sourire s’inscrivit sur les lèvres de la demoiselle ailée qui allait reposer la dalle avant de voir que quelque chose était écrit dessous. Son regard se posa dessus. C’était un début de plan du labyrinthe… Ce n’était pas les enfants qui avaient fait ça, néanmoins ils avaient dû s’en servir. Quelqu’un aurait-il jadis fait cela pour explorer sans se perdre et aurait abandonné la plaque de pierre dans les couloirs du dédale ?

-Je pense que ce n’est pas un problème de droit mais de limites. Ce n’est pas très bien de laisser les enfants manger trop de sucreries, donc les parents doivent limiter la consommation. Les petits garnements en cachent donc ici pour en manger d’autres en douce j’imagine. Il y a des petits coquins en ville, ricana la demoiselle ailée.

Vint ensuite la découverte du pseudo plan qui permit au groupe de s’orienter un peu plus loin au milieu de ce dédale, malgré le fait que la zoan mythique continuait de marquer le passage afin qu’elles puissent revenir facilement sur leurs pas malgré tout. Finalement, elles attinrent le bout du chemin et Féliora ainsi que Lucina captèrent des voix lointaines mais bien réelles.

-HE OOOOOH ! ON EST LÀ ! hurla ainsi l’originaire de la mer blanche.

Se précipitant à travers les couloirs des âges révolus, marqués par les décennies et le souffle de ceux ayant traversés ces tunnels d’une ère oublié, les femmes parvenaient enfin à leur objectif. Le temps filait, les larmes versées dans le sablier vivaient dans l’espace transcendant la réalité. Les doigts caressant la roche, le chemin se dessinait pour le meilleur comme pour la destinée. Un pied devant l’autre, la flamme vivait dans l’âme comme la lame glissait sur le souffle. Un ralentissement, une suspension, un instant. Figé dans une chronologie, hors de toute temporalité, dans l’obscurité chtonienne des tréfonds se dessina progressivement la silhouette des voix, la silhouette de l’identité, la silhouette d’une existence. Les lanternes pour guide, les rayons s’érigèrent en monolithe pour couvrir de leurs bras de dolmens les enfants qui attendaient avec inquiétude le retour de leurs parents.


-Qui êtes-vous ?! interrogea avec crainte l’ainé sous la surprise alors que sa lanterne était désormais éteinte.

-C’est la chanteuse et l’ange tombé du ciel ! répondit sa sœur qui visiblement avait été fortement marqué par les visites des deux correspondantes.

-Vous savez où son vos parents ? demanda la Di Marta.

-Malheureusement non… soupira Alowen.

La Delalande aurait le temps d’échanger quelques phrases avec les deux jeunes si elle le désirait pour prendre état de leur situation physique par exemple, si elles n’avaient pas été mise en danger ou savoir pour quelles raisons elles s’étaient perdus et avaient été séparés de leurs parents. En tout cas, la De Lérhane elle réfléchissait à la suite de l’exploration.

-Féliora… Est-ce que tu peux t’occuper de ramener nos jeunes amies jusqu’aux villages ? Avec ma vue reptilienne et les sens vampiriques de Lucina, nous avons plus de chance de retrouver leurs parents.

-Je comprends, répondit la femme en robe rouge.

-Tu te souviens de quel côté sont les repères ?

-Oui, ne t’inquiète pas Ishtar. Dépêchez-vous de les retrouver.

La Di Marta posa sa main sur l’épaule de la Delalande avec un certain sérieux.

-Je compte sur toi, lâcha-t-elle en offrant à la fois confiance et amitié à la vampire.

-Merci ! répondirent en cœur les deux enfants avant de suivre leur guide.

La partie la plus complexe allait commencer, naviguer à l’aveugle au milieu du rempart ancestral, de ce continent millénaire.

La balade dans les ténèbres était assez glauque. Et dire que vue la taille de la ville ils n’avaient pas d’autre endroit pour faire des balades, les villages vivant ainsi au pied de Redline dans un des océans cardinaux n’avaient pas la vie la plus simple qui soit. Avec ses trois mètres de haut, la tête de la De Lérhane vint cogner contre un plafond. Une bosse apparaissant finalement, l’originaire de la mer blanche passa ses doigts dessus afin de vérifier s’il y en avait une ou non et constata ainsi sa présence. Rallant intérieurement de ne pas avoir fait attention, l’Archange du Typhon continua à errer avec le jeune vampire à la chevelure rose au milieu des ombres denses et entre les parois rocheuses de ces tunnels taillés bien aléatoirement dans la roche. Plus ça allait, moins la bilcane trouvait la configuration naturelle. Néanmoins, les demoiselles de choc arrivèrent à une pente assez raide où la Delalande manqua de louper la marche. Une marche ? Etrange.

-Je ne vois rien, avait rétorquer la céleste en usant de la vision thermique de ses yeux de reptile pour observer les environs au moment où Lucina s’était exprimé.

Il fallut attendre d’arriver en face de la grande pièce vide pour que la peintre déclare sentir une sensation étrange au niveau de sa jambe, ou en tout cas le fis comprendre à l’ancienne révolutionnaire qui descendit son regard vers la main qui saisissait la pâle.


-Aidez… Aidez ma femme… Hrrrrrg

Après ces quelques paroles, il sembla s’écrouler, presque de manière théâtrale d’ailleurs. Il était possible que Lucina panique en croyant que le père des deux filles était mort, néanmoins la bilcane essaya de garder son sang-froid et s’agenouilla pour tâter la gorge du bonhomme. Trouvant son pouls, la bilcane constata que le cœur battait en cœur et à un rythme plutôt correct. Il était juste tombé inconscient et la grosse bosse qu’il avait au front signifiait peut-être qu’il s’était cogné trop fort contre un mur. C’était peut-être pour cela qu’il n’avait pas répondu à leurs appels, se trouvant à la limite de l’inconscience il n’était pas parvenu à crier.

-Il est en vie. Il dort simplement, déclarerait l’angélique avant d’attraper Pêcques et se mettre à le porter sur son dos pour le transporter avec eux. À tout les coups sa femme a dû trouver cette grande salle et s’est aventurer par là. Nous devons poursuivre, commenta la zoan mythologique avant de commencer à descendre dans cette cavité énorme.

La situation ne tarda pas à dégénérer. Une abomination naturelle se présenta dans les limbes, émergeant de la noirceur des profondeurs obscures, le groupe le dérangeait dans les tréfonds du continent écarlate. La vampire attira son attention en s’exprimant un peu trop fort, ce qui poussa la De Lérhane à se mordre la lèvre en signe d’inquiétude. Certes il se détournait de la femme qui se cachait sur un petit promontoire dans la paroi, mais était-ce pour autant gérable. Il fallait trouver les motivations de cette créature si jamais elle tenait plus de l’animal que de l’humain… D’un coup de main, il frappa le sol qu’il souleva, ce qui rappela à la bilcane ses propres techniques usant du sol. En tout cas, maintenant qu’elle le voyait de près l’ancienne révolutionnaire pouvait juger sa taille et notifier leur différence.

-Il m’a tout l’air d’être un hybride entre un géant et un homme-bête… Peut-être un homme-ours… déclara l’Archange du Typhon. On a du mal à concevoir des hybridations entre des espèces de tailles si opposés, mais pourtant cela existe bien, comme les Wotan qui sont né d’un parent géant et d’un parent homme-poisson. Il y a aussi des gens qui naissent de l’union de gnomes avec un humain.

C’est alors qu’un rocher emporta la Delalande, poussant l’originaire de la mer blanche à lâcher un cri de surprise.

-LUCINA !

La blonde aux quatre ailes ne fut pas assez rapide pour empêcher l’événement d’avoir lieu et se tourna alors vers la créature. Faisant craquer son cou, elle se posa de nombreuses questions. Qu’est ce que faisait cet être là ? Pourquoi il ne savait pas parler ? Une théorie émergea dans son esprit et la fit prendre en pitié la bête colossale. Issue d’une union pour ainsi dire contre-nature aux yeux de ceux parmi lesquels ils vivaient, ou juste les familles d’origine des deux parents, il avait peut-être été abandonné dans cette grotte pour l’empêcher de vivre. Une mort bien atroce… Si c’était cela, le garnement avait trouvé le moyen de survivre mais n’avait jamais pu apprendre à parler ou toutes autres choses. Un enfant sauvage gigantesque. Quel âge avait ce goliath également si sa conjecture, qui demeurait jusqu’à preuve du contraire une simple hypothèse, était bonne ? Les géants pouvaient vivre jusqu’à trois cents ans de ce qu’on lui avait raconté, alors un hybride géant avait peut-être une espérance de vie de cent cinquante vois deux cents ans ! Ce n’était cependant pas le moment de pousser la réflexion plus loin et la zoan mythique fonça sous forme hybride comme un bolide pour percuter le poilu et le repousser jusqu’à la paroi. Jetant un regard vers la Delalande, la De Lérhane établit sa stratégie pour faire face à cette bête qui était au final peut-être psychiquement qu’un animal sauvage se défendant ou ayant faim.

-Récupère Anoverzaire et filez avec Pêcques pendant que je le retiens, déclara la demoiselle ailée qui envoya d’abord un poing d’air pour fracturer la roche bloquant Lucina, ne sachant pas qu’elle avait mal à la jambe.

Si cette dernière lui disait, la grande asperge réfléchirais davantage pour savoir quoi faire. Elle ne voulait pas blesser le goliath mais ne pouvait pas transporter tout le monde sans avoir suffisamment réduit les possibilités de mouvements de son adversaire qui lui revint à la charge et fut accueillit par un coup de queue qui fit trébucher le béhémot.

Tandis que Lucina faisait évacuer le couple, Ishtar faisait face à la créature. Elle esquivait chacun de ses assauts, détruisait les roches qu’il pouvait balancer et demeurait silencieuse. La bilcane réfléchissait, encore et encore. Avide de savoir, aventurière intrépide, le mystère qui s’épaississait l’intriguait trop pour qu’elle n’y réfléchisse. Des serpents en guise de poils et des yeux totalement rouge. Était-ce vraiment un métis en géant et homme-bête ? La probabilité se réduisait bien qu’elle existait toujours. Un géant maudit ? Elle ne voyait pas quelle malédiction pourrait aboutir à un tel résultat. Les animaux étaient le domaine des zoans et cela n’en était clairement pas un. Même si la fille des cieux connaissait déjà le principe des éveils de fruit du démon, l’éveil prenait une forme qui ressemblait malgré tout à un mixte entre humain et animal et pas une déformation si particulière en se recouvrant de serpents. La demoiselle ailée en vint à réfléchir à une déformation involontaire du zoan mythique de la gorgone, cette créature de légende à la chevelure de serpents et dont l’une d’entre elle avait un regard qui pétrifiait en pierre ceux qui le croisait. Est-ce que le pouvoir appliquer à la chevelure s’était finalement appliquer sur tout le corps car le mi-géant était extrêmement poilu ? Une hypothèse peut être tiré par les cheveux. Au final c’était peut-être simplement une créature naturellement comme cela… Néanmoins que faisait-elle ici dans ce cas. Car c’était typiquement le genre de chose qu’on pouvait trouver sur Grandline ou dans le Nouveau Monde de ce qu’elle en savait, mais des monstres exotique et virulent de ce calibre sur les Blues étaient bien trop rare, des exceptions. Faisait-il vraiment partie de ces exceptions ? Si oui pourquoi se trouvait-il enfermé dans cette grotte ? Châtiment ancestral pour sceller la bête ? Ou c’était peut-être un grand voyageur qui avait ramené de la Route de tous les périls cette pauvre bestiole qui avait finit par grandir et qu’il avait été contraint de l’enfermer dans ce labyrinthe pour qu’il puisse vivre sans faire de ravage ?

Esquivant encore, ce sont les mots de la Delalande qui tirèrent l’Archange du Typhon de ses pensées. C’est ainsi que la De Lérhane prit connaissance de la blessure à la jambe de la vampire qui était survenu au plus mauvais moment, assurément. A quel moment c’était-elle fait cela ? Un faux mouvement ? Non, c’était le rocher qui avait été balancer plus tôt. Déviant d’un coup de queue un autre projectile qui vint s’écraser sur la paroi plus loin, la sifflante reptile répondit à sa protégée.

-Je te porterai pour sortir, répliqua-t-elle avant de se résigner, las et triste de devoir en arriver là. Je suis désolé mon gros, j’aurais voulut pouvoir mieux comprendre ce qui ne va pas et t’aider, mais il semblerait que tu sois trop dangereux pour cela.

Fonçant droit vers le visage du goliath, l’ancienne révolutionnaire envoya son poing droit vers le visage de la créature qui était aussi lente que grande en comparaison avec la bilcane qui était dans le même cas avec des humains lambdas. Néanmoins, le béhémot bougea le bras pour essayer de repousser ce serpent qui venait le gêner. C’est ainsi que l’appendice de la mythologique s’enroula autour du poignet de la bête et qu’elle dévia son geste vers lui-même pour accompagner son propre uppercut. Les deux assauts vinrent toucher leur objectif. Est-ce que cela serait suffisant pour l’envoyer dans les pommes ? La force surhumaine de la De Lérhane associait à la puissance physique de forme hybride était normalement suffisante pour outrepasser toutes les défenses. L’Archange du Typhon retira sa queue qui n’avait pas eu à subir de morsure de la part des « poils » du goliath grâce au fait qu’elle était elle-même un serpent bien qu’à plumes.

Une surprise. Ce fut une complète surprise. L’assaut n’avait quasiment rien fait au goliath. C’était alarmant. Très alarmant. Cette créature était bel et bien du niveau du Nouveau Monde et semblait plus redoutable que les Ookami vu l’absence de réaction face à la force de l’Archange du Typhon qui était en mesure d’envoyer valser un géant standard sans difficulté et le clouer au sol par sa seule force. Elle n’était pas encore au stade de pouvoir fendre les roches au point de se créer progressivement un tunnel à main nue entre Pucci et San Faldo, niveau qu’elle atteindrait plusieurs mois plus tard lorsqu’elle fuirait l’affrontement face à une chasseuse de prime semblant du niveau d’un amiral car l’Archange du Typhon refusait le combat, néanmoins sa puissance physique sous forme hybride était déjà dangereuse. Des gouttes de sueur perlèrent sur le front de la zoan mythologique. Il fallait que la jambe de Lucina soit cassée par-dessus le marché. Les paroles de la vampire ne percèrent même pas la psyché de la céleste qui réfléchissait à toute vitesse pour analyser et théoriser. Il fallait qu’elle sauve la Delalande et la conduise en lieu sûr avant de revenir retenir la bête. Filant droit vers Lucina, la De Lérhane l’attrapa avec peu de ménagement et l’emmena dans les tunnels, traversant les lieux à toute vitesse en se fiant aux marques sur les murs pour rejoindre l’entrée de la grotte alors que les secousses déferlaient dans ces parois rouges pourtant extrêmement résistante. Elle attraperait les deux parents au passage et les déposeraient à la sortie avant de faire volteface dans l’instant suivant tandis que la Di Marta était perdue.

-Je te confis la suite Féliora. Si jamais je ne ressors pas de cela… Ramène Lucina à l’archipel Konomi à ma place s’il te plait.

Sur ses mots, le reptile à plumes fila à toute allure pour s’engouffrer dans les tunnels, esquivant la pluie de roches pour retourner dans les tréfonds de l’inébranlable Redline qui pourtant vibrait aujourd’hui. La zoan mythique était plutôt en panique. Si elle ne parvenait pas à vaincre la créature, la mettre hors d’état de nuire pour l’extraire calmement de cette zone, même si elle ne savait pas comment la faire passer jusqu’à l’extérieur vu la dureté des murs, alors ce serait la fin pour le village et pour sa propre vie certainement. L’originaire de la mer blanche craignait même les ravages que cette créature pourrait faire sur East Blue. Qui pourrait l’arrêter ? Si Ishtar échouait, le vice-amiral Hérail serait-il vraiment en mesure de faire mieux ? Peut-être qu'en étant moins stressé qu'elle actuellement oui, après tout elle ne savait pas ce qu'il valait spécifiquement sur le terrain. C’était tout l’océan qui serait en danger en tout cas.

Arrivant finalement face au monstre, la bilcane rasa le sol en volant pour se rendre plus difficile à atteindre pour un être d’une telle taille et passer derrière les jambes de son adversaire afin de remonter frapper l’arrière des genoux, histoire de le forcer à les poser par terre et réduire sa capacité de déplacement temporairement. Elle ne réfléchissait plus à le calmer. Vu sa résistance, le risque était bien trop grand. Elle n’allait pas le tuer, mais un instant d’inattention pourrait lui être fatale. Vu que la pierre composant Redline était plus solide que celle classique, il lui serait difficile d’arracher des morceaux du sol ou des murs, ce qui allait réduire ses initiatives et capacités défensives. L’angélique grimperait jusque le milieu du dos de la créature pour y donner une attaque avant de s’écarter et se mettre à tournoyer autour du Goliath telle une mouche autour d’un humain afin de délivrer une multitude de coups puissants en mesure de briser des crânes humains de simples marines. Cependant, cela restait bien inférieur à l’uppercut précédent qui avait envoyé le géant dans le mur. Le tout était de l’affaiblir progressivement pour arriver à l’arrêter et gagner.

Fléau des cieux, hurlement de la montagne, déferlement de violence dans le sein minéral. Les roches chutaient dans un flot continue et la brutalité était monté en crue. La guerre était aux portes de l’âme et la bataille mené au point. Les limbes s’offraient à un chagrin retentissant et bruyant, les parois vibrant sous le joug du temps. La vampire et la chanteuse, la seconde aidant la première en la soutenant sous son bras, avançaient dans le dédale instable et précaire. Légendes et traditions se voulaient mortuaires. L’écho parvenaient jusqu’à leurs oreilles tandis que le temps filait tel une métaphore. La crainte pouvait les gagner tandis qu’hurlement et tremblement étaient les seuls choses qu’ils pouvaient discerner dans ce chaos sonore, brouhaha de roche et de temps qui s’emmêler dans l’esprit vaillant.

Dans la grotte, Ishtar confrontait la bête, cette créature originaire de contrées lointaines, dans un affrontement flamboyant. L’appendice vint frapper l’arrière du pied avant que le coude ne s’enfonce dans la chair, bousculant les appuis du goliath aux poils de serpent et au regard rouge. Les poings s’enfoncèrent dans la chair avant que la paume ne rencontre l’être ailée qui fut propulsé contre le mur. S’inscrivant dans la paroi, l’Archange du Typhon s’en dépêtra et s’approcha à nouveau de la monstruosité incontrôlable. Dure labeur que d’affronter le béhémot. L’originaire de la mer blanche esquiva une attaque gratuite et trop lente pour ses réflexes reptiliens, lui permettant d’envoyer son poing dans l’épaule de son ennemi. Affaiblir progressivement pour mettre hors d’état de nuire là où certains cherchaient à viser les points vitaux et à obtenir une victoire prompte, rapide et véloce. Une ambition présomptueuse du point de vue de la guerrière expérimenté qui voyait dans de telles stratégies une sous-estimation de l’adversaire. Même quelqu’un semblant plus faible pouvait surprendre et il fallait s’attendre au cas où un retour de bâton pour ne pas être surpris si cette personne nous prenait finalement au dépourvu.

La demoiselle ailée stoppa dans sa paume un uppercut du colosse, déployant sa force pour opposer résistance à son adversaire avant de donner un coup à la perpendiculaire du membre pour dévier l’attaque et l’envoyer dans la paroi. Arrivant derrière la tête, la De Lérhane donna un coup de queue violent dans la nuque de son ennemi afin de l’envoyé se reposer dans les bras de Morphée, là où il ne pourrait causer de dégâts. C’était sûrement à ce moment là que Lucina et Féliora arriverait aux portes, enfin façon de parler, de la grande pièce où était prisonnier le colosse.

La chair, les écailles, les plumes, les poils, tout vrombissait dans ce carnage discordant, dans cette horripilant affrontement qui faisait amener de gloire à trépas l’une des deux entités. S’accrochant à la fraternité face à l’infamie du sacrilège, la lutte grandiloquente se faisait orageuse. Dans des mouvements abstraits, l’Archange du Typhon repris l’affrontement car l’attaque à la nuque semblait ne pas avoir suffi. La paume propulsa l’être ailée droit vers la paroi qui s’ouvrit, non pas par elle-même, pour accueillir la guerrière des cieux qui dans une élancée lyrique s’extirpa de pierres et de minerais pour se tenir la tête et d’un geste incertain se poser sur le crâne chancelant de la maudite qui tituba sur places, ses jambes semblant danser un bal féérique durant quelques instants.

-Putain !

Comment briser la poésie et l’abstraction en une seule et unique intervention. Bah bravo mademoiselle... J'vous jure... Les jeunes comme dirait l'autre. Enfin reprenons... Hum hum... Néanmoins, la bataille ne touchait toujours pas à sa fin et c’est ainsi que la créature gargantuesque manœuvra avec l’espoir d’empêcher la zoan de voir le soleil se lever le lendemain. Une tempête humaine, un désastre ambulance, la férocité incarnée arrachant l’infâme à l’horrible pour en tirer l’omniprésence et l’intolérance. Une gracieuse frappe éventra la pierre pour répandre poussières et fracas dans une insolence provoquante. La guerre se jouait entre les serpents, furieux assaut imparable qui généra une onde qui se répandit, repoussant l’air pour faire voler les débris entourant les deux antagonistes de ce duel au cœur des limbes. L’abîme attendait avec impatience d’engloutir celui qui échouerait, patientant que la fin vienne mordre l’âme du déchu pour s’enfoncer dans les ténèbres et la noirceur crépusculaire. Jamais plus lumière n’irradierait l’encens. Jamais plus la souffrance serait la constante. Esquisse d’une terre défrichée et d’un monde désolé, les poings se rencontrèrent à nouveau dans un impact sifflant comme la foudre lancé par un dieu vers une ville depuis le sommet d’une montagne où la cité sacrée des déités serait érigé. L’écho se faisait entendre, se répandant au travers du dédale comme le minotaure qui en cherchait la sortie dans les mythes anciens d’une tout autre contrée. L’esprit combattif matérialisé en aura autour du corps de la bilcane, c’est tel une harpie qu’elle se jeta dans la mêlée pour pourfendre le fléau de sa main propulsé comme une lance avant qu’un membre vînt la frapper comme une batte géante.

Haletante, Ishtar repoussa les rochers qui la recouvraient, reprenant sa respiration longuement tout en observant la bête qui hurlait plus loin et s’apprêtait à lui envoyer un grand rocher dans la figure, en un saut l’ancienne révolutionnaire vint à la rencontre du projectile qu’elle fracasse d’un coup d’un seul avant de continuer sa route pour venir faire un placage à la jambe du colosse, faisant basculer ce dernier qui se retrouva bientôt les quatre fers en l’air. S’élevant grâce à ses ailes, la femme ailée tenta une nouvelle fois d’envoyer dans l’inconscience son adversaire dans ce moment où il ne pouvait pas répliquer. Elle chargea purement et simplement le front de son antagoniste, l’épaule dressé vers l’avant et la gravité ainsi que sa vitesse de vol lui faisant gagné en énergie potentielle qui fut libérer à l’impact tonitruant qui fit se soulever poussières et pierres sur plusieurs mètres.

Le poing de la bilcane, ayant repris forme humaine, frappa le sol tandis que l’Archange du Typhon haletait bruyamment. Se tractant le long de la roche avec ses mains et la puissance de ses bras, cet acte marqua sa stabilisation alors qu’elle se servit du contact entre son poing et le sol pour se dresser sur l’un de ses genoux pour finalement se mettre accroupi avec un genou en contact avec la pierre. L’être ailée tourna lentement la tête vers la créature gigantesque qui semblait avoir plongé dans l’inconscience. Un soupir de soulagement quitta les lèvres de la De Lérhane qui se releva doucement, titubant à plusieurs reprises. Entre la douleur dans son épaule, celle dans sa cuisse et celle dans son ventre, il y avait à faire, néanmoins ce n’était pas des blessures particulièrement graves. Cet adversaire avait eu beau être résistant et coriace, finalement c’était malgré tout elle qui s’en tirait plutôt bien. La céleste avait réussi à gérer la confrontation pour qu’elle ne s’étire pas durant toute une journée. Elle avait peut-être légèrement surestimé le goliath, même si ce dernier demeurait une menace majeure. En tout cas, heureusement elle s’en tirait plutôt bien même s’il lui faudrait plusieurs heures de repos et un long sommeil réparateur à Slapjack Town avant d’emmener Féliora et Lucina sur la prochaine île.

Chutant en arrière, la demoiselle ailée tomba sur ses fesses en lâchant un « aïe » et se laissa finalement aller à poser son dos contre le mur pour regarder le monstre. L’hypothèse qu’elle conservait était qu’il s’agissait d’une espèce du Nouveau Monde que des criminels avaient jadis ramené et caché dans cette grotte, peut-être en attendant de le vendre. Il y aurait eu des problèmes après cela. Et comme les géants pouvaient vivre jusqu’à 300 ans, le triple d’un humain classique, il n’y avait rien d’extraordinaire qu’on pouvait considérer que certains animaux du Nouveau Monde vivaient bien plus longtemps que des humains, ce qui expliquerait que personne au village ne savait son existence vue que cela pouvait dater de bien plus longtemps avant. L’être ailé regarda les serpents qui faisaient office de poil à la créature gargantuesque. L’ancienne révolutionnaire avait certes réussi à le neutraliser, mais cela ne résolvait aucunement la situation. Après s’être réveillé il pourrait recommencer à tout moment. Si on le sortait il serait une menace pour beaucoup de gens à moins d’être envoyé sur le Nouveau Monde, mais se posait toujours le problème de le faire quitter la caverne, les couloirs menant à la sortie n’étant clairement pas adapter à la taille de cette créature à la taille adulte. Si finalement la vampire à la chevelure rose se montrait et s’approchait, Ishtar froncerait les sourcils, toujours adossé au mur et cherchant à reprendre sa respiration.

-Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’es pas à l’abri ? s’interrogea la protectrice. Comment va ta jambe ? demanda-t-elle en observant le membre inférieur concerné. En tout cas… Je ne sais pas ce qu’il lui a pris, mais il faut trouver un moyen de gérer son cas sinon ce serait une trop grosse menace pour la ville et les habitants des Blues.

La blonde aux quatre ailes excluait la mise à mort, mais encore en pleine redescente de l’affrontement, l’esprit embrouillé en partie par de l’adrénaline, elle ne trouvait toujours pas de vraie façon de régler la situation calmement et de la meilleur manière autant pour les humains que pour la pauvre bête géante.