L’étendu se faisait magistrale, culminant en la majesté suprême de l’océan. Le Serpent à Plumes fendait les airs comme à son habite, accroissant sa vitesse de voyage d’île en île d’années en années, de mois en mois. Combien de temps cela prendrait-il de traverser Alabasta par les cieux avec une telle accélération ? La céleste se posait cette intriguant question car, alors que le journalier Soleil s’éclipsait progressivement afin de tirer sa révérence en passant derrière la mer via cette frontière qu’était l’horizon, c’était bien la splendide et désertique Alabasta qui serait la prochaine escale que de la demoiselle originaire de la mer blanche. Les iris dorées de la créature mythique pulsèrent dans l’abstrait, intimant l’ordre au ciel de se soumettre à l’ordre du pouvoir régissant la météorologie. En quelques instants, l’étendue claire qui prenaient ses sombres teintes nocturnes se vit recouverte d’un épais voile de nuages blancs qui, dans les derniers instants du jour, se voyait coloré des lueurs oranges crépusculaires. L’heure d’amorcer la descente était venue. En effet, loin d’Ishtar l’idée de s’en aller dormir en ville tandis que, à cause du plus puissant des Dragons Célestes qui répondait au doux nom d’Octave de Thermopolis et voulait l’ajouter à sa collection d’esclaves, une mise à prix de plus de 120.000.000 de berry trônait sur sa tête via les avis de recherches de la Marine. La De Lérhane ne comptait offrir l’occasion à des chasseurs de primes ou des gouvernementaux avides de gloire une occasion de l’attraper, d’autant plus qu’il était hors de question pour la Kuja de s’en prendre gratuitement à des personnes qui aidaient à capturer les plus sombres individus et à rendre le monde plus vivable pour les innocents.

Chutant presque comme un météore droit en direction de la périphérie de Nanohana, la bilcane freina au dernier moment en déployant ses quatre ailes juste avant de reprendre son apparence humaine. Culminant avec une taille de trois mètres de hauteur, qui ne comptait pas ses larges et longues ailes, la plus récente recrue des amazones était loin d’être la personne la plus discrète qui soit. Alors pourquoi ne pas avoir atterrit dans le désert finalement pour ne s’attirer aucun ennui ? L’Archange du Typhon s’était en effet rappeler que son ami le professeur Azukis vivait dans cette ville et qu’elle devait retourner le voir afin d’apprendre les avancés qu’il avait fait au sujet de l’étude du Temple du Neth. Férue tout autant d’histoire, de sociologie, de philosophie que de lettres, la femme en quête de sagesse était grandement passionnée par ce genre d’études et avaient été ravi de recevoir le courrier de cette vieille connaissance qui remontait à l’époque où elle faisait partie de Révolution d’Arias en tant que membre de l’équipage du Centaurus. Cela la rendrait assurément nostalgique de se remémorer un événement si ancien de son odyssée qui avait commencé il y a un peu plus d’une décennie. Onze années de voyages, de rencontres, d’amitiés, d’affrontements. De la Gorge Polaire à Tir na Crann en passant par Maniralie et Uk-nuuha… Tant d’aventures vécus et de rencontres diverses et variés, tout autant des bonnes que des mauvaises. La question était de savoir si ce nouveau passage au sein du pays désertique serait annonciateur de nouveaux liens ? Et seraient-ils positifs ou négatifs ?

Mettant une capte ample qui peinait à cacher ses ailes même rétracter au maximum, son visage caché par la capuche, une silhouette de trois mètres de hauteur se baladait donc non loin du port, remontant les quais en regardant les numéros de rue des bâtiments qui faisaient face à la mer.

-Le 259, murmura la bilcane à sa propre intention.

Proche de la jetée, l’angélique trouva enfin le bon numéro et tapa une fois à la porte… Cependant, avec sa force assez spécifique, ce seul coup fit craqueler le bois qui composer la porte. Elle jeta un regard à droite puis à gauche à la recherche de quelqu’un qui l’aurait repéré et s’inquiéterait de cela.

Le vieil homme entrouvrit la porte à moitié fracassé, craignant qu’on vienne l’attaquer, et fut des plus surpris de voir une vieille connaissance.

-Mais qu’est ce que tu fais là ?! Entre-vite, se précipita l’homme qui savait que l’angélique était désormais primé.

Se baissant, la demoiselle ailée passa dans l’encadrement de la porte tandis que le professeur passa sa tête à l’extérieur et observa les environs à la recherche de personnes qui auraient pu voir ce qu’il venait de se passer. Il referma rapidement et conduisit la maudite jusqu’à son salon. Il lui proposa un fauteuil et ils s’assirent autour du chandelier qu’Azukis avait allumé.

-Je suis là pour savoir où en sont vos recherches sur le Temple de Neth.

-Bien entendu, comme la dernière fois, mais je me demandais pourquoi tu arrivais en pleine nuit… Mais la question est idiote vu que tu es… recherchée, nota le vieillard en allumant sa pipe et en la portant à ses lèvres. Et bien ma foi, je vais essayer de te faire un récapitulatif.

La De Lérhane s’enfonça dans son siège, prête à écouter le récit de l’archéologue.

-Tu te souviens des poteries que mon ancien apprenti Plessi avait trouvé il y a six ans ? Nous avons réussi à évincer un peu du mystère qui les entouraient. Il s’agissait d’urnes qui ont accueillir les restes de quatre des Prêtres de Neth ayant officiés au service du Cinquième Grand Prêtre de Neth. Ainsi, d’après leurs positions, leur répartition aux quatre points cardinaux, et les stèles déterrés l’année dernière nous avons pu déterminer qu’à l’origine le sarcophage de ce dernier devait se trouver au milieu de la salle centrale du niveau intermédiaire et qu’il en a été retiré par le Sixième Grand Prêtre de Neth. Ce dernier, ayant effacé le nom de son prédécesseur sur tous les murs du Temple, il a certainement dû vouloir l’effacer de l’histoire et je parierai personnellement qu’il est allé jusqu’à brûler sa momie et a récupérer son sarcophage. C’est pour cela que l’on a toujours eu du mal à faire le lien entre l’identité donné par les textes du registre des scribes et certains événements narrés sur les côtés de la sépulture. Il s’est approprié les exploits d’un autre, qu’il a certainement assassiné lui-même mais je n’en ai aucune preuve c’est juste une intuition, mais malheureusement les scribes n’ont pas suivi et ont conservé l’existence du Cinquième ainsi que la dissociation de leurs tâches.

-Ainsi donc ce serai pour cela que vous n’avez jamais réussi à découvrir où avait été enterré le Cinquième…

-Oui. Nous avons aussi pu éclairer un aspect de la Chute du Culte de Neth. Nous savions déjà que c’est l’équivalent d’un ministre d’un dirigeant d’Alabasta qui a mit fin à cette secte qui commençait à influencer le peuple, mais nous ne comprenions pas réellement comment il avait procédé alors qu’il avait prétendu avoir détruit les lieux. En déblayant une partie du niveau inférieur dans l’espoir de trouver un autre sous-sol, nous avons trouvé des messages gravés dans la paroi. Cela nous a pris du temps pour déchiffrer vu que ce n’était pas très visible. Néanmoins, le roi à fait condamner le Temple et à enfermer les prêtres à l’intérieur. Ces messages étaient les prières de celui qui avait survécus le plus longtemps et qui a vainement essayé de se créer une sortie. Ils ont quand même essayé de raconter comme le noble les à enfermer avec une partie de leurs fidèles en prétextant qu’il les libérerait si jamais ils acceptaient de monter le peuple contre le souverain pour prendre sa place. Le prêtre à également expliqué qu’il refusait de trahir Neth et a tué ses collègues lorsque ces derniers décidaient d’accepter la proposition…

Le plafond se craqua et une silhouette chuta au milieu du salon de l’archéologue qui tomba de son siège. La De Lérhane elle s’était dressée, les poings noirs couvert de fluide offensif, le regard solaire et reptilien illuminant les yeux de l’Archange du Typhon qui craignait d’avoir été retrouvé par un chasseur de primes. Observant la malheureuse se redresser et lever son poing en l’air, la maudite du Serpent à Plumes leva un sourcil et laissa le fluide se dissiper.

-Il faut se réceptionner avec une roulade lorsque l’on fait chute qui n’était pas prévu. Et la posture n’est pas vraiment optimale pour lancer une confrontation dans la précipitation… Mais pourquoi dites-vous que nous nous appelons Constantin ?

-J’imagine qu’elle doit vouloir dire Constantinistes, déclara le vieillard qui n’était pas des plus sereins à voir cette inconnue être au courant de ses liens avec une femme recherchée.

-Oh ! Vous n’aimez pas les constantinistes ? Chacun n’est il pas libre de choisir en quoi croire ? s’interrogea-t-elle.

-Vous venez pour moi ? s’interrogea l’archéologue.

-Oh tu es devenu constantiniste ? C’est vrai que votre religion s’est beaucoup répandu ces deux dernières années.

-Oui. C’est la religion des hautes sphères de l’état maintenant que nous avons été libérer de l’influence des décimas sur le pays… Enfin c’est ce qu’il se raconte que les décimas avaient des liens avec le précédent roi. Du coup, c’est plus simple comme cela, d’autant plus que cette foi véhicule des intentions humanistes. Grâce à Saint Constantin, on déclarera peut-être bientôt l’abolition de l’esclavagisme ! J’imagine que les membres de ton peuple devraient être ravi de ne plus pouvoir être vendus légalement aux Dragons Célestes.

-En effet, l’Ordre avait des intérêts ici il me semble, déclara la demoiselle qui cachait son passé de l’Ordre Décima, n’ayant jamais partagé les idéaux véhicules en son sein d’ailleurs, qu’elle avait quitté pour rejoindre les amazones tandis que la guerre finale entre Centes et Chairoka s’était annoncé. Malheureusement pour moi, Octave de Thermopolis m’a fait primé officiellement et cette loi ne changera rien sur le fait qu’il pourra s’approprier une criminelle. Mais, j’ai entendu parler de cela et c’est une bonne chose que des politiciens puissent réussir à pousser la Noblesse Mondiale à accepter d’abandonner la possession d’esclaves.

Si ishtar dialoguait comme si de rien n’était, le professeur était bien plus nerveux et ne quittait pas des yeux celle qui s’était auto-proclamé chasseuse de croyants à son apparition. D’ailleurs, si l’inconnue avait tenté d’attaquer le vieillard durant la discussion, la demoiselle ailée aurait anticipé avec son fluide perceptif qui lui permettrait de bloquer au vol toute attaque, tout en continuant la discussion.

-Alors, pourquoi donc voulez-vous vous en prendre à des personnes sur le seul fait qu’ils croient en quelque chose. C’est une forme de discrimination vous savez ? nota l’Archange du Typhon qui se dit mentalement que c’était logique que des ennemis de ce courant de pensée soient discriminants vu que le messie de cette foi luttait ardemment pour l’égalité des races et la fin des discriminations. Comment tu t’appelles et que fais-tu dans ce pays ? demanda l’ancienne révolutionnaire.