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Dim 3 Juil - 20:46
Ce jour où la neige tomba [1]
- Agente Olsen, c’est vous qui avez été envoyée par le Cipher Pol 6 pour réaliser un état des lieux de mon équipage ? - Effectivement, sur votre demande, Lieutenant Rayles.
La jeune femme était adossée à un mur du port, entre deux entrepôts, et discutait avec l’homme à la stature droite et au regard pénétrant. Il semblait être encore en proie au doute quant à cette requête, mais il avait l’impression qu’un de ses soldats fixes était mêlé à de sordides histoires de détournement d’armes. Or, en l’absence de preuves tangibles, il avait dû appeler une de ses connaissances au Cipher Pol 6 pour résoudre ce problème.
Il soupira finalement et donna un uniforme à la demoiselle, qui se déshabilla sans attendre pour l’enfiler, mettant dans son sac le reste de ses affaires. Elle mit son sac sur l’épaule, et se dirigea vers la caserne où elle l’enferma dans un casier que le Lieutenant lui avait attribué, au sein de son escadron. Les personnels qui allaient entrer sur le navire à la fin de la journée étaient pour la plupart nouveaux. Seul le cœur de l’escouade, une petite douzaine de marines, était présent de manière permanente. Et pour la jeune lectrice de pensées, il s’agissait là d’une excellente source d’informations.
Enfin, elle devait aussi construire son dossier. Que lui avait dit Mathilda déjà ? Des preuves tangibles. Elle avait apporté de quoi prendre les preuves en photo, et enregistrer une conversation. Il fallait juste qu’elle monte à bord du navire dans les temps, et elle pourrait faire le voyage tout en menant son enquête. Sûre d’elle, la demoiselle n’en était pas à sa première infiltration, mais elle n’avait que rarement eu l’occasion de prouver son utilité de cette manière. Elle avait déjà volé des preuves… Cependant elle n’avait pas besoin d’être aussi pointilleuse d’habitude.
- Très bien, nous allons pouvoir réaliser des équipes. Il y a du ravitaillement à faire avant de partir, j’espère que vous êtes prêts.
Le Lieutenant était arrivé et avait commencé à parler de manière autoritaire. Ce ton invitait clairement au garde-à-vous, et Lidy imita ainsi la posture des autres soldats présents dans la salle. Passant dans les rangs, l’homme tenta de ne pas dévisager celle qu'il savait être une agente infiltrée. Il tourna la tête vers les nouvelles recrues et tenta d’identifier chacune d’entre elles, cependant certaines têtes ne lui revenaient pas.
Qu’importe, il avait perdu assez de temps à faire le transfert d’informations avec la bleue pour s’embêter à retenir chacun des prénoms. Il se tournerait vers l’entrée, irait se positionner devant ses soldats et dirait sur un ton qui n’invitait pas à la concession :
- A l’appel de votre nom, vous vous joindrez à une équipe, et je vous attribuerai votre mission.
Ainsi, après plusieurs appels, il désigna la Olsen, deux hommes qu’il suspectait ainsi qu’un nouvel élément pour tenter de réaliser une forme d’équité. La jeune femme s’approcha et observa ceux qui se trouvaient devant elle. Ils avaient l’air assez normaux, en tout cas pour les deux premiers qui faisaient partie depuis longtemps de l’équipage. Le troisième ne l’intéressait pas puisqu’elle n’enquêtait pas sur lui, et elle lui adressa seulement un sourire et un regard de circonstances.
- Soldate Green, ferait-elle en levant le regard. Mélody Green, et vous ? - Soldat Pirée, répondrait le second. Je n’ai pas de nom de famille. - Oh, vous ne seriez pas originaire d’Akropolis ? - Comment le savez-vous ? S’étonnerait-il. - « Pirée » m’a l’air d’être un nom de là-bas, et votre apparence me donne ce sentiment. On dirait que je ne me suis pas trompée.
Elle rigola et l’homme rougit en tournant la tête vers son collègue.
- Moi c’est Maxence Bonaventure, je suis originaire de Seppen Town, mais mes grands-parents sont originaires de Flevance, dirait-il comme pour anticiper toute question.
Flevance était actuellement fermée, depuis l’année dernière. Lidy avait bien connaissance de cette situation puisqu’elle avait enquêté dans ces lieux deux ans auparavant et avait trouvé trop de problèmes pour y implanter un commerce d’armes. Heureusement, d’une certaine manière.
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Lidy Olsen
Seiran Yurei
Le Trublion
Messages : 226
Race : Humain mi-Cornu
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Mer 2 Aoû - 1:43
Ce jour où la neige tomba
ft. Lidy Olsen
Il est grand temps. Il n'y a plus rien à faire ici. Seppen Town c'était une histoire complexe pour le mi-cornu. D'aucuns diraient que des racines nous liaient à la terre qui nous avait vu naître. Si l'on devait étudier ton cas Yurei, cet argument aurait du faux. Ces racines, tu les as brûlées. Il n'y avait pas vraiment de lien entre cet homme et sa famille. Loin des histoires dramatiques de parents violents ou absents, ils ne se sont juste jamais compris. Une mère qui n'a jamais semblé être autre chose qu'une coquille vide et un père qui aura servi de personnification de ce que le Maudit ne voudra pas devenir. Au moins, il a eu des parents. Pas tant de monde que ça ne peut se targuer d'avoir eu cette chance, en ce monde. Mais que serait-il advenu si ça n'avait pas été le cas ? Peut-être que les perdre aurait rendu ce lien plus précieux ? À vrai dire, ce n'était pas tant qu'il n'était pas précieux mais plutôt qu'il n'avait simplement jamais été là.
D'aucuns diraient que des racines nous liaient à la terre qui nous avait vu naître. Si l'on devait étudier ton cas Yurei, cet argument aurait du vrai. Après tout, c'est aussi ici que tu es devenu qui tu étais. En devenant gosse des rues puis artisan, l'homme s'est forgé une personnalité, des aspirations et un horizon. Cela a peut-être pris un peu de temps mais au final il est bel et bien né ici, le divin enfant. Mais c'était à travers cette éclosion que qu'il allait également comprendre qu'il ne pouvait rester ici, qu'il ne le devait. Quelque chose de plus grand l'attendait, les mers l'attendaient. Il voulait voir le monde changer. Tel qu'il le voyait, il n'était pas satisfait de la direction qu'il prenait. Alors c'était à lui d'essayer de le faire changer.
Essayer. C'était un bien grand mot. Par où seulement commencer ? D'abord Seppen Town, puis North Blue, puis le monde ? Non, son île ne l'intéressait pas spécialement et il fallait considérer que le monde tournait autour de soi pour que le changement vienne d'abord de chez nous, et ce, de notre propre facture. Non, Yurei se voyait plutôt intégrer un collectif convaincu, efficace et organisé : l'Armée révolutionnaire.
Seppen Town est sous engeance marine. Bien sûr le pouvoir y est aux mains du peuple mais c'est bien à travers lui que la complaisance avec le gouvernement s'est installée. Depuis bien longtemps maintenant cette terre enneigée voit sa poudreuse se faire marquer par les bottes de cuir des mouettes en uniforme et les esprits se faire piétiner par la pression du culte rendu à Sa Sainteté Constantin. On comprendra donc qu'il n'était pas commun d'entendre ici parler des quelques coups d'éclats révolutionnaires sur les mers de ce monde. C'était tu. C'était mal vu.
Les choses auraient-elles étaient différentes sans l'attaque de Ja'far Al'tair sur l'île plus tôt dans l'année ? Yurei aurait-il réalisé les mêmes conclusions ? Probablement, mais peut-être pas aussi tôt. Ses convictions ont toujours été fortes et présentes, il lui doit juste d'avoir indirectement été l'aiguille qui a crocheté d'une simple caresse le fragile loquet qui retenait ses ambitions. Si un jour leurs routes se croisaient la sienne, Yurei ferait bien de venir remercier l'élément déclencheur que fut cet homme.
Quitter l'île était donc la prochaine étape. Par bateau, c'était une évidence. Tous ceux qui s'y intéressaient savaient qu'il fallait atteindre Luvneel pour espérer entrer en contact avec la Révolution. Naviguer seul jusqu'au Royaume ? Sur une simple barque ? Non, trop peu intéressant. Faisable mais long, ennuyeux et possiblement dangereux. S'infiltrer dans un des nombreux navires de la Marine quittant l'île ? Rapide, amusant, stimulant mais probablement hasardeux et encore plus dangereux. Parfait. Voici un des premiers choix qui forgera ce pourquoi Seiran Yurei sera appelé "Le Trublion". Une apparente imprévisibilité et une appétence pour les chemins les plus risqués. Pourtant dans son esprit tout lui semblait bien organisé.
Il ne s'en rendait pas bien compte mais d'un point de vue extérieur c'était évident : l'idée était stupidement dangereuse. Pourtant Yurei n'était pas spécialement bête, pas moins qu'un autre (pas plus non plus). Il n'avait juste pas la même sensibilité face au danger. Les signaux rouges qui s'allument dans le cerveau d'un individu face à un taureau en pleine charge, il les voyait mais toujours d'un air désintéressé. Puis s'il souhaitait rejoindre la Révolution, il fallait bien qu'il se prouve qu'il en avait le coeur.
Malgré la bêtise qui d'un point de vue extérieur semblait l'animer, son plan avait déjà été réfléchi. La base serait de subtiliser un uniforme quelque part. Son objectif n'était pas de se fondre dans les rangs et se faire passer pour un soldat. Non, il voulait être vu le moins possible, toujours caché. Mais si à un instant la fatigue ou les conditions le forçaient à s'exposer, autant le faire en uniforme. Ou même au cas où il serait découvert. S'il devait se déplacer quelque part, il le ferait discrètement ou en sabotant quelque chose quelque part qui attirerait momentanément l'attention de ceux présents là où il souhaitait se rendre.
Il fallait dire que la mission était facilitée (mais pas rendue facile pour autant) par le Lieutenant en charge du bâtiment. Rayles était un homme droit, fier et respecté mais qui interloquait toujours les non-initiés par ses récurrentes et extravagantes démonstrations d'affection. Bruyantes et toujours déclenchées de manière non annoncée, ces explosions sentimentales à l'intention de ses Hommes attiraient toujours le regard. Même si celle des plus habitués ne l'était que pour un très court instant, leur attention était divertie.
Après s'être procuré un uniforme parmi ceux traînant dans les rechanges, le Nivéen (ou celui qui allait devenir le Nivéen) profitait de la présence de chaque soldat dans la même salle pour gagner un semblant de liberté. Les lieux ne seraient pas moins surveillés qu'à ce moment là. Mais au lieu de vagabonder comme bon lui semblait, il resterait au plus près de la porte servant d'entrée et de sortie à tout ce beau monde, ses petites cornes cachées sous la casquette subtilisée. Loin de leur regard mais proche des sons émis, il écoutait les ordres transmis, les unités assignées et lorsqu'il le pouvait les noms et les conversations. Ces derniers éléments étaient les plus fugaces et rarement complets.
La foule était un atout. Hors de question de s'infiltrer dans une équipe dès ce premier jour. Tous venaient d'être présentés. Les visages étaient frais, les mémoires vives. Non, il allait falloir attendre encore quelques jours et prétexter pourquoi pas un transfert lorsque le doute sera permis. Pour le moment, il allait falloir profiter du mouvement créé lorsque tous quitteront la pièce pour se fondre dans le tas. C'était au plus proche d'eux qu'il serait le moins visible. Puis, s'extraire de la foule tout aussi discrètement lorsque les unités commenceront à se séparer. Yurei retournerait alors dans les ombres, les meubles et les pièces les moins gardées pour quelques jours encore.
Lorsque vint le moment de se joindre à la masse au passage de cette dernière à travers la porte, le Révolutionnaire-en-devenir se retrouva non loin d'une soldate aux cheveux bleus et pas bien grande. Quelques pièces plus tard il disparaîtra, son extraction emportée par le mouvement de la foule. Il n'avait pas l'impression d'avoir manqué de discrétion. Se trompait-il ?