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Mar 17 Mai - 19:48


La douleur

Milieu 1507 ~ Grand Line




Le rire nerveux ne parvint pas à se frayer un chemin vers l’extérieur. Comment aurait-il pu ? Les muscles de mon visage eux-mêmes semblaient incapables de se mouvoir. Non, c’était chaque fragment de mon corps qui s’enracinait progressivement dans une inertie totale. L’espace d’un instant, mes yeux tentèrent de virevolter. Mais ils ne parvinrent pas à retranscrire correctement le paysage qui m’entourait. Le monde était devenu difforme et incolore. Mes pensées vacillèrent. Seule une émotion semblait perdurer dans cet univers qui s’effondrait sur lui-même. La douleur.

J’avais mal, putain.

J’avais tellement mal.

Elle me brulait, consumait chacun des pans qui composaient mon être et se propageait sans cesse. Et elle ricochait, inlassablement. Cette irrémédiable douleur qui m’habitait.  

La douleur d’être en vie.

Ma mâchoire tenta de se crisper en vain. Existait-il un moyen de m’extirper de ces tourments ? De revenir à cette stase indolore ?

Mon seul désir était que tout cela cesse.

Vivre m’était devenu insupportable. Et seule la mort saurait me délester de ces infinis supplices. Chaque battement de mon cœur m’infligeait la plus grande des souffrances. Chaque seconde qui s’égrainait me martyrisait. Chacune de mes cicatrices me brulait. C’était comme si mon âme était sur le point de céder.

Et puis, mes yeux se fermèrent. Il était temps. Mon ultime souffle de vie me délivrerait du mal.
Alors, enfin, je deviendrais libre.

Plus libre que quiconque.


__________









Explications / Résumé :
/

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Dim 22 Mai - 16:21


Le naufrage

Milieu 1507 ~ Grand Line




Il avait suffi d’un rien pour embraser l’inextinguible mèche : tout s’était joué à un détail, un détail qui avait alors tout chamboulé. Le battement d’aile d’un papillon et… le désastre avait été amorcé.

Oui, un simple coup de fil avait suffi à tout déclencher. Un simple appel et le compte à rebours s’étaient mis à s’égrainer. En étais-je conscient à ce moment-là ? Avais-je réellement mesuré la portée de ces faits ? Les conséquences amenées par une telle décision ? Ce n’était qu’un coup de fil. Pourquoi aller aussi loin ? C’était d’une banalité… Et pourtant, il pouvait s’agir là du point convergent vers mes derniers instants d’existence.

Un spasme moqueur vint ébranler ma carcasse. J’entendis une nouvelle fois la voix hésitante émaner du gastéropode noir. Un appel que je n’étais pas supposé prendre : ce n’était pas mon rôle habituellement, après tout. Pourtant, j’étais passé à côté et… la curiosité m’avait happé.

« … Navire 2… en position… »
« … Navire 1… verrouillé sur la cible. »
« Bien… descendez-moi ces troufions et ne revenez pas sans la tête de cette pouffiasse… »


Le combiné qui luisait d’un noir de jais m’échappa soudain, et demeura quelques instants durant suspendu dans le vide.

Ce timbre de voix… Se pouvait-il que…

[…]


Les marins s’affairaient sur le navire qui était malmené par le début d’une tempête et tentaient tant bien que mal de garder le cap. Certains d’entre eux pestaient envers leur navigatrice et cette décision soudaine de leur commandant de bord… Suivre la direction opposée d’un Log Pose c’était une chose… mais maintenant ils devaient suivre la direction indiquée par… un bout de papier en train de cramer ?! Tch cela n’avait plus aucun sens !

Pendant ce temps, le responsable de cette agitation lançait des regards anxieux entre le fameux bout de papier détenu par sa navigatrice et la surface de l’océan qui oscillait furieusement. Une dizaine de longues-vues étaient armées, elles aussi en quête de la silhouette qu’ils poursuivaient. La tension était palpable… il fallait qu’ils se dépêchent… ou ils finiraient par arriver trop tard.

Et puis, enfin, des cris vinrent accompagner les premières découvertes qui s’amoncelaient sous les yeux les plus fins. Des planches de bois éventrées ou brûlées, des débris éparpillés, et même des corps inanimés qui flottaient dans une eau qui arborait une teinte légèrement pourpre. Et puis la lueur de ce qui fut jadis un mât éclaira les contours obscurs d’un drapeau partiellement brûlé, en centre duquel apparaissait un emblème reconnaissable entre mille.

Celui des Edwards Pirates.


__________









Explications / Résumé :
/

« Aigle royal, dernier voyage
Fais péter le son dans la gov’, rends-moi hommage
J’ai tout ce que je mérite, trouve pas ça dommage
Ni putes, ni soumises vont se réjouir ces sales conasses
Banlieusard dans le sang, peu importe ce que Sarko fasse
92 sur le sarcophage
Et le piano m’endort, Terminator est mon mentor
Récupérer mon or, j’en rêve encore »

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Jeu 26 Mai - 20:36


La tempête

Milieu 1507 ~ Grand Line




Les flibustiers s’affairaient et continuaient de récupérer leurs comparses qui avaient réussi à survivre à ce cataclysme. Mais déjà, le capitaine du navire venu les secourir s’était désintéressé d’eux. Emmuré dans un silence sinistre, il s’approcha de la femme qui avait été sortie de l’eau, quelques instants plus tôt, et dont les vêtements trempés ruisselaient d’une inquiétante teinte carmine. D’une main ferme, il agrippa l’avant-bras de la rescapée, comme pour mieux inspecter la blessure.

« … »

« Même en faisant passer ma sécurité au second plan, je n’ai pas réussi à tous les sauver… »

« Je me fiche d’eux. »


Répondit sèchement le nébuleux après avoir lancé un regard noir à sa supérieure. Lui en voulait-il pour cette déroute historique qui sonnait le discrédit de leur équipage ?

« Ed… »


La femme à la chevelure ébène tenta de plonger ses iris dans les siennes, comme pour entrevoir les contours de son âme, comme pour déchiffrer les émotions qui animaient son être.

« Ed… ne fait pas ça… »

« Ils ont fait couler ton sang… »


Elle tenta de le retenir, empoignant son bras. Mais, déjà, le forban s’était détourné d’elle, le faciès balafré par la haine.

« … alors je ne trouverais pas le repos tant qu’ils n’auront pas baigné dans le leur. »

« ED ! N’Y VA PAS ! C’EST UN ORDRE ! »

« Reste à ta place, Lilith ! Il y a des ordres que tu ne peux me donner. »


Rétorqua le maudit, qui commença à s’éloigner, sous le regard horrifié de la bretteuse, bien consciente de cette insidieuse pulsion qui l’animait, celle qui allait le pousser à récidiver. Oui, ce soir, il avait l’intention de tuer.

« OY ! VOUS TOUS ! EMPÊCHEZ-LE DE PARTIR ! »


Alors que les pirates accourraient vers leur général, galvanisés par la voix désespérée de leur capitaine, ce dernier éleva l’un de ses pieds avant de l’abattre brutalement sur le sol. Une explosion ébranla tout le navire et propulsa le Nébula hors d’atteinte de ses paires.

« Non… ?! NE LE LAISSEZ PAS S’ÉCHAPPER ! POURSUIVEZ-LE !! »

« … qui croyez-vous être pour oser entraver ma colère ?! Restez à votre place, insectes. »


L’espace d’un instant, il sembla comme suspendu dans les airs. Puis, un éclair zébra le ciel, comme pour symboliser la colère qui ruisselait de son visage. Et dès lors, une onde de choc d’une puissance insoutenable vint sceller les manœuvres des pirates, qui demeurèrent comme cloués au sol par l’ambition impitoyable de ce roi vengeur, et dont la majorité sombra dans les ténèbres. Et alors, qu’il avait atteint le point culminant de son saut, et que l’océan semblait être devenu son seul point d’atterrissage possible, sa voix détonna dans le ciel.

« OY ! RIDLEY !! »


Quelques secondes plus tard, une créature sombre fit son apparition après avoir fait résonner son cri menaçant. Alors, ailes toutes déployées, le dénommé Ridley vint réceptionner son maitre et ils s’enfoncèrent dans l’obscurité de la nuit.  


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Explications / Résumé :
HdR lvl 3.

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Jeu 26 Mai - 22:47


Colère

Milieu 1507 ~ Grand Line




Le doux crépitement du bois grignoté par les flammes faisait langoureusement écho aux lueurs incandescentes qui dansaient le long des débris boisés. Une très forte odeur de fer, mêlée au fumet particulier de la chair brulée empestaient la carcasse fumante du navire qui, malgré le cataclysme qu’il venait de traverser, flottait toujours. Le même sort avait d’ailleurs été réservé à son frère jumeau, qui lui tenait compagnie durant leur traversée. Le même funeste constat s’appliquait ainsi : ils avaient été le théâtre d’une boucherie insoutenable. Des débris d’êtres humains jonchaient les sols qui étaient inondés de sang, comme si tous les occupants avaient été vidés du leur.

Un soupire s’extirpa du responsable de cet effroyable massacre. Ses pulsions meurtrières semblaient s’être légèrement calmées après ce petit défouloir. Il lança un regard dénué de toute humanité à l’intention de son ultime victime, à qui il avait pris le temps d’arracher un maximum d’informations, avant de lui arracher le cœur. Il se fraya alors un chemin hors de ces lieux, tandis que ses doigts imprégnés du noir de sa colère ruisselaient encore du sang de ses victimes.

Le temps était venu de s’occuper du commanditaire de tout ceci.

[…]


Le vent fouettait mon visage, comme pour étirer les balafres qui le parsemaient, sans toutefois parvenir à m’extirper de la stase silencieuse dans laquelle je m’étais emmuré depuis le début du voyage. Concentration, accalmie et visualisation : telles étaient les préceptes que je mettais en œuvre durant cette méditation qui avait tout du rituel d’avant-guerre. De temps à autre, mes yeux vibraient, comme pour tenter de distinguer les premiers contours du lieu qui viendrait bientôt embrasser destruction et désolation.  


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Explications / Résumé :
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Sam 28 Mai - 18:36


Galaad au bouclier

Milieu 1507 ~ Grand Line




Ridley n’eut pas à attendre de se poser sur la terre ferme pour se voir délester de ma présence. D’un pas vif et assuré, je me frayai un chemin en direction de la voix qui me parvenait, sans même prendre le temps de visualiser l’environnement dans lequel je venais de mettre les pieds. Il y aurait sans doute eu des choses à dire de cette île inhabitée, mais en cet instant, aucune de toutes ces facéties ne m’importait. À quoi bon ? Tout ce qui existait ici était voué à être éphémère. C’était ce que j’étais venu chercher, après tout.

Mes pas me guidèrent finalement vers la bordure nord de cette petite île sans intérêt, où je me retrouvai face à un petit arbre qui se trouvait lui-même face à l’océan et son horizon infini.

Et puis, je le vis.

Il était là, avachi contre un arbre, les yeux clos. De loin on aurait pu croire qu’il somnolait. Mais il n’en était rien. C’était son rituel d’avant-guerre. Il méditait.

Lui, le chevalier de Kingadomu.



Sa chevelure hirsute oscillait au grès de la brise estivale, agitant ses mèches qui brillaient d’un pourpre insipide. Il arborait une armure imposante, donc les hargneux contours suffisaient sans doute à dissuader bon nombre d’assaillants. Si la menaçante armature luisait d’un gris terne et usé, les segmentations qui la composaient étaient pareilles à des enluminures, renvoyant sans peine à la noblesse que l’on pouvait attendre de son statut de vaillant combattant au service de son royaume majestueux.

Galaad.

Il ne comptait certes pas parmi les plus fameux chevaliers de sa terre natale, mais quelques chansons narraient tout de même ses épiques croisades, et l’héroïsme avec lequel il repoussait ses ennemis, armé de son titanesque bouclier, qu’il maniait avec une surprenante dextérité. Ce dernier trônait d’ailleurs à ses pieds et semblait s’étendre sur plus de deux mètres, symbole de sa force et de sa légitimité.

« Yare, yare… Regardez qui voilà… »

« … »


Galaad au bouclier.

« Ça faisait longtemps, Lawrence… »

« … »

« Tu pourrais montrer un peu plus d’enthousiasme à l’idée de me revoir, non… ? Petit frère ! »

 

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Dim 29 Mai - 20:07


Le même sang

Milieu 1507 ~ Grand Line




Edward Galaad.



Il était sis là, son visage cintré par cet insupportable sourire tandis qu’il me toisait de son regard mauvais et suffisant. Les années avaient fait murir ses traits, mais au fond, il restait le même. Hautain et détestable, comme tous ceux avec qui il partageait son nom.    

« C’est bizarre… je ne vois pas la dépouille que tu étais censé m’apporter. »

« Tu ne l’auras pas… »

« Alors je la traquerais moi-même. Et lorsque je l’aurais éviscérée… j’exhiberais la tête de cette garce au bout d’un pique ! »

« Je ne te laisserais jamais toucher à un seul de ces cheveux ! »


De farouches émotions firent vibrer mon âme lorsqu’il évoqua la femme qu’il désirait meurtrir. Son expression faciale se chargea de mépris : sans doute venait-il de sonder mes intentions et émotions à l’aide de son Haki. Un profond dégout se dégageait de ses traits.

« De tels sentiments… Comment oses-tu… ?! »


Il cracha au sol.

« Je la défendrais de toutes mes forces, même si je dois y laisser la vie… »

« Alors je vais te tuer, Lawrence. Et ensuite, je m’occuperais de cette trainée de roturière ! »

« Tu ne toucheras pas à Lilith !!! »


Dès lors, mon Haki entra en ébullition et mes bras se recouvrirent de plaques noires. Tout mon être rugissait, fulminait envers l’existence de cet homme qui, par son existence, menaçait la vie de Lilith. Mais il était hors de question qu’il parvienne à ses fins. Telle était ma résolution. Telle était la raison pour laquelle je m’étais risqué à venir ici. Alors je m’élançai avec rage et mon poing vint s’abattre dans une onde de choc tonitruante.

L’assaut fut paré par Galaad et son propre Haki de l’armement, qui fut tout de même repoussé de quelques mètres. Je venais de briser l’un de mes plus fidèles préceptes, l’une de mes plus farouches habitudes. Cette fois, j’entamerais l’affrontement en y allant directement à fond. Il était hors de question de me retenir. Pas cette fois, pas contre lui.

« Quel déshonneur envers ton sang… »

« Tu veux dire, ce sang empoisonné par le déni ? »


Et devant cet affront, l’homme en armure ne put réprimer sa colère. C’était un point sensible. Le déni était ce qui avait lentement consumé l’illustre Norton et qui continuait de gangréner l’existence de ses descendants.

La faiblesse était héréditaire.
 

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Dim 29 Mai - 20:47


Le Mur

Milieu 1507 ~ Grand Line




Le souffle vint à me manquer. De nombreuses heures s’étaient écoulées depuis le début des hostilités. De nombreuses heures durant lesquelles j’avais mené une multitude d’assauts et fait déferler ma puissance destructrice, ravageant allégrement les alentours, qui étaient méconnaissables. Du sang s’écoulait de mes poings endoloris par les coups que j’avais porté.  

« Alors Lawrence, déjà fatigué ? »

« … »

« Ton Haki est inférieur au mien. Tu ne peux pas m’atteindre. »


C’était vrai. Je ne parvenais pas à l’atteindre pleinement tant sa garde était efficace. Il était de ces combattants qui plaçaient la défense au-dessus de tout : son immense bouclier, qu’il combinait avec son Haki, remplissait ce rôle à merveille. Il excellait dans les combats d’usure et usait de son endurance et son impénétrable défense pour épuiser son adversaire.

« Laisse-moi te montrer, Lawrence… le fossé qui nous sépare ! »


Une teinte amarante vint nuancer le noir profond des plaques qu’il arborait en guise de protection. Je pressentis le danger qui entourait ce nouvel artifice. Pourtant, je me décidai tout de même à m’élancer dans un nouvel assaut avec mes poings : si je voulais briser sa défense, il me suffisait juste de frapper plus fort.

Le souffle de la puissante explosion se dissipa, laissant apparaitre toujours la même scène : il avait encore paré mon coup. A un détail près.

Des effluves ensanglantés s’extirpèrent de mon corps tandis qu’une douleur lancinante me foudroya. Qu’est-ce que c’était ?! Je venais d’être… touché ?! La panique vint se mêler à mes maux, tandis que j’avais toutes les peines du monde à comprendre ce qui venait de se produire.

Bordel. Qu’est-ce que c’était !? Une onde de choc ?

Son bouclier semblait être devenu encore plus solide, sa défense encore plus insurmontable. De toute évidence, l’écart entre nos deux hakis s’était creusé. Se pourrait-il que… ?

Ma nouvelle tentative se heurta violement à la même réalité, matérialisant les soupçons que je portais déjà à son encontre. Une gerbe de sang s’extirpa de mon carcan, tandis que je peinais à calmer la douleur. Ce haki… Il venait de lui octroyer une toute nouvelle propriété. Celle de me contrer et de me blesser à chaque impact. Avec cette sorte d’onde de choc qui avait suivi mes deux premiers assauts.

Je pestai.

« Tch... »


Et, comme je refusais de me soustraire à une pareille déconvenue, je réitérai mes assauts, encore et encore, frappant toujours plus fort. Comme si la répétition effrénée et la puissance croissante seraient à même de plier la réalité à ma volonté, comme si je finirais par être en mesure de faire fluctuer cet irrémédiable résultat.

« TE FOUS PAS DE MOI !! »


Mon hurlement de douleur vint déchirer les cieux.

C’était beaucoup trop douloureux pour que je puisse réellement le supporter. C’était comme si chaque coup atteignait mes points les plus sensibles. Non. C’était même pire que ça. Il semblait pouvoir atteindre mon âme et mon esprit. Mes cicatrices hurlaient comme jamais. C’était comme si son Haki ravivait mes plus profondes blessures. C’était insupportable. Chaque blessure manquait de me faire sombrer dans la folie.

[…]


Le combat continua tranquillement de s’étirer : mon endurance exceptionnelle et mon Haki me permettaient de continuer... Mais à quel prix ?

Mon adversaire, contrairement aux apparences n’était pas si fort que ça. C’était juste un putain de tank dont je ne parvenais pas à percer les défenses. Offensivement parlant, il n’était pas particulièrement dangereux, il n’avait que peu d’ouvertures qui lui permettraient de passer outre mes propres défenses : mon Haki, bien qu’insuffisant, absorbait une bonne partie de ses quelques offensives. Mon Haki de l’Observation, tout comme le sien, nous permettaient de nous tenir respectivement en échec à chaque fois que nous tentions un assaut quelque peu ambitieux. Non, ce qui lui donnait un avantage indéniable, c’était cette faculté qu’il avait de me blesser à chaque coup que je m’efforçais de lui infliger : chaque offensive se soldait par un échec et m’octroyait des dommages considérables en retour, tant à mon corps qu’à mon esprit.

Une douleur lancinante qui faisait écho à mon âme, me renvoyait à mes douleurs passées, celles-là même qui s’étaient inscrites au-delà de mon épiderme, ces cicatrices qui jamais vraiment ne guérissent.

Mes cicatrices sont ma mémoire, elles me rappellent.

Et je me revoyais à cette époque, la pire de mon existence.


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Galaad prend clairement le dessus sur Ed

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Jeu 2 Juin - 17:22


Lettre à mon père

Milieu 1490 ~ Grand Line




« Bwaargh ! »


Mon corps chute sur le sol douloureusement. De terribles tremblements me tiraillent, de toute part. Je ne saurais même plus dire où j’ai mal tellement la douleur est omniprésente. Ma vue se trouble, des larmes dégringolent sur mon visage tuméfié, boursoufflé par ces excès répétés de violence. J’ai si mal putain… faites que ça s’arrête…

« Relève-toi. »


Non… je ne peux plus… je ne veux pas…

« Debout Lawrence !! »


Ta gueule.

Je t’ai dit que je veux pas, t’es sourd ou quoi vieux connard de mes deux ?! Va juste crever…

« Cesse de tirer au flanc et relève-toi Lawrence ! Affronte ton destin comme un homme au lieu de continuer à trainer notre nom dans la boue ! Ne persiste pas dans ta médiocrité… »


Je tente de rassembler mes forces pour essayer de me mouvoir. Pas pour suivre ses élucubrations, mais pour fuir. Avant qu’il ne… pas encore…

« … où crois-tu pouvoir aller comme ça ? La peur est l’apanage des faibles et des lâches. Ne les laisse pas te souiller, fils ! Tu dois t’endurcir et encaisser ce coup ! Endurcis-toi, Lawrence. Endurcis. »


Une vague d’effroi se mêle à la peur qui s’écoule parmi mon sang. Endurcir ? Ne voit-il pas qu’il ne contribue qu’à davantage me détruire ?

Fais chier !

Je sais ce qu’il prépare. Et je sais que je ne vais pas pouvoir y échapper.

Merde, je veux pas…

« Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. Endurcis, endurcis, endurcis. »


Le coup de poing plaqué noir s’enfiche violemment dans mon ventre, manquant de me l’arracher. À l’intérieur, je crois ressentir mes organes se comprimer, se distordre sous la violence du choc. Cette fois encore, l’univers se vrille dans une horripilante tornade de couleurs ensanglantées. La douleur explose dans chacun de mes pores, mon hurlement lui-même me déchire les poumons. De violents spasmes me secouent, me faisant me rouler à terre.

Cette souffrance…

Cette souffrance est grande, trop grande. Beaucoup trop pour ce petit corps qui est le mien et qui ne parvient toujours pas à flancher. Pourquoi ne puis-je pas simplement mourir ?

La mort est la seule délivrance.

« GWAAAAAAAAAAAAARGH !!! »

« TROP FAIBLE LAWRENCE !! »


Un cri d’agonie, symbole d’une douleur sans fin, mais rapidement couvert par un beuglement aussi inhumain que puissant.

« Tu dois t’endurcir ! Tu dois pouvoir résister, encaisser ! Et pour ça, tu dois éveiller ton haki, tu m’entends ? Cesse de faire l’enfant… »


Cesser de faire l’enfant… ?

Mais…

T’es con ou quoi ?

Je suis encore un enfant espèce de sale sénile dégénéré de vieillard de merde.

« Tu veux que la douleur s’arrête ? Alors accepte mon héritage, accepte qui tu es, trouves cette force qui s’écoule à travers ton sang, domptes cette force imprimée dans tes gènes. »


Non.

Jamais.

Je te hais.

Tu n’es pas mon père, ni même mon géniteur. Juste une pourriture de souverain de mes deux, un tortionnaire avide et aveuglé par son pouvoir, au point d’avoir pris la vie de celle qui m’a mis au monde.

Au nom de quoi, au juste ? Parce qu’elle caressait le dessein de te destituer ? Mais t’es-tu déjà demandé pourquoi ?  

Pourquoi s’est-elle mise à te haïr ? Pourquoi s’est-elle mise à me haïr ?

Tu es le responsable de tous mes maux, ceux du passé, ceux du présent, et ceux de l’avenir.

Tu es le souverain de notre déchéance, le monarque responsable de la chute des tiens.

Je te hais, Edward Norton.

Comment peux-tu prétendre être mon père après avoir fait ça ? Tu ne m’as pas seulement pris mère, tu as pris l’amour qu’elle aurait dû me porter pour le changer en haine. Ce n’est pas ton héritage que je vais perdurer, mais le sien, sa haine et sa colère sont légitimes et tu as beau l’avoir tué, ses sentiments continueront à vivre à travers moi.

Jamais je ne te pardonnerais ce que tu nous as fait. Jamais.

Je te hais, tu m’entends ?!

Non, bien sûr, tu ne m’entends pas…

Comment pourrais-tu ?

Tu ne m’as jamais écouté, tu ne t’es jamais soucié de moi. Il n’y en avait que pour toi, et tes idéaux grandiloquents. Là-haut, sur ton trône, il n’y a pas de place pour les sentiments ni pour les autres.

Et puis merde, même si tu tendais maintenant l’oreille, tu ne pourrais pas m’entendre : j’ai trop mal pour pouvoir émettre le moindre son, trop mal pour esquisser le moindre geste.

Tu parles de me construire un avenir, tu parles de m’endurcir, de me rendre plus fort, plus souverain, de me rendre toi.

Me construire ? De la sorte ?

Laisse-moi rire, tout ce que tu fais, c’est de me détruire davantage.

Vois ce que tu me fais devenir : je ne peux même plus me mouvoir, je ne peux même plus m’exprimer. Tout mon monde est en train de devenir douleur, rancœur, peur, aversion, colère, haine, désespoir, amertume, rejet, solitude, inhumanité, et bientôt… Je ne serais plus qu’une dépouille dénuée d’émotion, dénué de cette vie qui est supposée m’animer.

Ton existence a ruiné la mienne.

Je te hais, Norton.

Je te hais de tout mon être. Je te hais plus qu’il ne m’est permis de haïr.

Je te hais au point de vouloir m’éviscérer sur le champ, je te hais au point de vouloir me vider de mon sang, je te hais au point de vouloir me bruler le visage jusqu’à ne plus partager aucun de tes traits, je te hais au point de vouloir m’arracher tous les gènes que tu m’as transmis, je te hais tellement que j’ai honte d’être issu de cette lignée fétide, putride. Toi et ce nom ne m’inspirez qu’un infini dégout.

« Tu es celui qui doit me succéder Lawrence, tu m’entends ?! »


Non, jamais. Je refuse.

Jamais je ne me plierais à ta volonté, jamais je n’accepterais ton héritage. Je préfère mourir.

Non.

Pourquoi attendre, au juste ? Je veux juste mourir là, maintenant.

Je veux que la douleur cesse. Je veux l’assurance de ne plus jamais te revoir, même si ça signifie que je dois cesser d’être.

Et cette fois j’y suis presque, je le sens.

J’ai déjà cessé de voir, cessé de sentir, cessé de toucher, cessé de parler, cessé d’ente…

« OY ! Lawrence ! Ne te laisse pas endormir par cette fatigue présumée ! Ne la laisse pas obscurcir ton jugement : tu dois rester conscient ! »


Tch… Fous-moi la paix….

« Ton corps descend du mien, ne croit pas avoir atteint ta limite aussi facilement ! Tu es ton propre souverain, forces ton corps à se soumettre à ta volonté ! Et ainsi ton Haki… éveille-le ! Dompte-le ! Tu trouveras en lui la force qui te fait défaut. Celle de détruire… ou celle de protéger. »


Foutaises…

« Lawrence, tu dois trouver la conviction qui t’anime… tu dois trouver… ta raison de vivre. »


Ma raison de vivre, hein ?

Tu as cru que j’en avais encore une, après tout ça… ?

J’aimerais juste mourir, bordel.

Mais je ne peux pas.

Mon maudit corps… celui qui tu m’as légué… Il s’y refuse. Comme s’il faisait écho à ta volonté, celle de me voir te succéder.

Tss, c’est ridicule.

Tu crois peut-être que je vais te laisser faire ? Tu crois peut-être que je vais laisser mes gènes me dicter ma vie ?

Si je ne peux pas mourir aussi facilement alors…

Alors… Je vais simplement continuer à survivre.

Et surtout… à te décevoir, jusqu’à la fin de ta misérable existence.

Je serais tout ce que tu ne veux pas que je sois.

Je ferais tout ce que tu ne veux pas que je fasse.

Je continuerais à te défier, toi et tes misérables projets à mon égard, je ne te laisserais jamais gouverner ma vie.

Je m’obstinerais encore et encore à te renier, à réfuter ton entrainement, à refuser ton héritage, à me détourner du chemin que tu m’as tracé.

Je ne serais jamais ton héritier.

Et toutes tes aspirations… je les bafouerais.

Tu ne réussiras pas à former un grand pugiliste, car je deviendrais un tireur. Mon haki ne sera pas celui de l’armement, mais celui de l’observation. Et là où tu espéreras me voir devenir fort, je serais faible.

Le plus faible de tous.

Et je continuerais à chuter dans ton estime jusqu’à ce que tu aies honte de moi. Jusqu’à ce qu’à travers mes échecs, tu réalises que cette seconde vie hors de ton trône aura été vide de sens.  

C’est ça ma raison de vivre, finalement.

De faire en sorte que ta vie ait été gâchée et que tu ne partes qu’avec des regrets.  


__________









Explications / Résumé :
Amour père-fils.

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Mar 7 Juin - 17:45


La limite

Milieu 1507 ~ Grand Line




Je peinais à reprendre mon souffle, naviguant tant bien que mal entre de putrides souvenirs et la douleur omniprésente. Quelle était supposée être l’issue à ce combat ? Pourquoi étais-je supposé endurer ces blessures ?

« […] Écoute bien Lawrence, le haki de l’armement peut se manifester selon deux partis pris distincts : la volonté de détruire, de vaincre, d’outrepasser, ou bien celle de protéger, de préserver, de repousser. […] »

Les paroles de ce pourri qui avait poussé mon corps à ses limites me revenaient en tête. Elles ciblaient ce qui me dissociait de mon opposant, ce qui creusait cet écart entre nos capacités respectives, ce qui m’empêcherait de le vaincre.

Pourquoi ressentais-je cet espoir ? Pourquoi m’étais-je mis en tête de vaincre ?

Vaincre ou périr. Souffrir ou mourir. Régner ou se libérer.

Je pestai.

Était-il vraiment concevable de m’arrêter ici ? Était-il vraiment envisageable de lui abandonner Lilith ?

Encore… encore un peu.

Mon destin ne semblait pas encore tout à fait scellé.

Mon haki de l’armement semblait se renforcer à mesure que la bataille s’étirait. C’était d’ailleurs cette sensation de progression qui me poussait à continuer malgré cette terrible douleur qui me détruisait de l’intérieur.

« […] Il viendra un moment où ton haki commencera à plafonner. Tu penseras alors qu’il aura atteint sa limite… mais il n’en est rien. Il existe un moyen d’outrepasser ces limites et de mettre la main sur un pouvoir bien plus puissant. Le haki de l’armement avancé. »

C’était là mon seul espoir.

Mais tiendrais-je suffisamment longtemps pour espérer le surpasser ? Peu à peu, ma conscience vacillait. Ma volonté s’émiettait. Mes convictions se désagrégeaient tandis que l’incertitude me gagnait.

Pourtant, inévitablement, mon ultime souffle se rapprochait. Avais-je atteint ma limite ? Où se trouvait-elle au-delà de ce guerrier au sang impur qui continuait à contenir mes offensives et me conduisait lentement au trépas ?

Une violente quinte de toux m’ébranla et me fit éructer une gerbe de sang.

Encore… encore un peu…

Mon Haki… Mon Haki s’éveillerait-il avant que la mort ne vienne me délivrer ?  


__________









Explications / Résumé :
La question est légitime.

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Mar 7 Juin - 20:18


Death Notes

Milieu 1490 ~ Grand Line




Les spasmes du garçon s’affaiblirent, instiguant à son instructeur un soupir de déception. De toute évidence, il était à l’article de l’inconscience ce sale faible, songea-t-il. Son regard balaya alors la silhouette enfantine couverte de sang, d’ecchymoses, entailles et autres hématomes, symboles des chocs violents qu’il avait essuyés jusqu’à maintenant.

Le plus cruel des pères s’avança alors vers lui, le toisant de son regard si dur et méprisant, un de ces regards qui ne lui inspireraient aucun réconfort. Les faibles n’en avaient pas le droit, après tout.

« Pourquoi faut-il que tu sois si faible, Lawrence ? »


Interrogea-t-il, sans réellement attendre de réponse de la part du concerné qui était aux portes de l’inconscience. Visiblement, cet entrainement se terminait une nouvelle fois sur un échec : ce marmot demeurait incapable de s’éveiller au haki de l’armement. Un échec que le patriarche ne savait expliquer.

Pourtant, s’il avait tendu l’oreille, s’il s’était servi de son Haki de l’Observation pour s’ouvrir aux émotions qui parcouraient son fils, alors il aurait entrevu quelques explications.

Il aurait entrevu la couleur de ses ambitions, ses aspirations de liberté, mais aussi les barrières qu’il avait érigées à l’encontre de ce haki. Pas seulement le refus de se conformer à son père et de prendre sa succession, mais aussi la volonté de ne pas blesser les autres en les combattant frontalement. Les anticiper, les contourner, les esquiver, et sans doute même, comprendre leurs intentions. Une approche moins directe et brutale en somme, pour un enfant qui avait sans doute hérité de ces facettes de sa génitrice.

« Pourquoi… pourquoi continues-tu à être aussi faible, Lawrence… ? »


Comme s'il tentait vainement de combler ce manque que son absence occasionnait.  

______


Milieu 1507 ~ Grand Line

« Si faible… Lawrence… C’en est pathétique. »


Il m’adressa un regard dédaigneux, empli de mépris, tandis qu’il lâchait ces mots, puis il soupira, comme déçu par ce à quoi il assistait. Et, quelques instants durant, il me toisa encore, comme s’il était tiraillé par la suite à établir.

« À tel point que j’en ressentirais presque… de la pitié. »


Rengainant finalement son Haki, il se contenta finalement de lâcher, la sentence qu’il avait finalement retenue :

« À quoi bon me salir les mains en mettant fin à tes souffrances ? Tu n’en vaux même pas la peine. Autant te regarder tranquillement agoniser, ce sera une juste fin pour un traitre de ton espèce qui a osé renier son sang.»


Il cracha à terre avant de s’éloigner de quelques mètres, visiblement décidé à mettre en application ses paroles.

[…]


Alors… c’était finalement la fin du voyage, hein… ?

Le constat limpide s’était érigé à la suite de l’ultime assaut que j’avais entrepris et qui venait de sceller le combat. Car cette fois-ci, mon Haki ne s’était même plus matérialisé. Réserves vidées ? Limites outrepassées ? Ou esprit combatif écorné ? Quelle qu’en fût la raison, cela m’importait peu désormais, puisqu’il n’y aurait plus de suite à donner.

Mon corps s’était écroulé lourdement, alourdi par une énième blessure, sans doute celle de trop. Cette fois je le sentais : je ne serais plus capable de me relever.

C’était un sentiment étrange qui m’habitat lors de cette chute, un épineux mélange entre soulagement et frustration. L’échec cuisant, lancinant, honteux s’entremêlait de cette libération, de cet engouement d’avoir dérogé à mon destin.

Comment ne pas se réjouir de cette fin ?

Le fils qu’il avait choisi, sur lequel il s’était décidé à tout miser, son préféré, son héritier. Celui qui devait reprendre son flambeau pour ensuite le surpasser…

Il était supposé être l’élu.

Voir ce fils prodigue échouer ainsi et mourir comme une merde…

Mais quelle extase.

Cette vie, cet échec… n’était-ce finalement pas ma plus grande réussite ?

Tel avait toujours été le sens de mon existence.

[…]




Quelques bribes de ma vertueuse vie se mirent à défiler, les captures de ces instants particuliers, qui avaient su rythmer et façonner ma destinée.



La Piraterie et ses quêtes de pouvoir, le Nouveau Monde, ce mélange unique de dangers, liberté et mystères.

Toutes les vies qui gravitaient autour… Toutes les gouttes de sueur versée, de sang et de larmes, aussi. Cette évolution contrastée, remarquable. Ces promesses d’un futur exaltant. Et puis le toit du monde.

Tout ce potentiel qui ruisselait de mon être…

Tout ce potentiel ?



Quel gâchis.

Quel gâchis de s’arrêter en si bon chemin, quel gâchis de faire une croix sur toutes ces perspectives, ces promesses qui demeureront non tenues.

Comment étais-je supposé m’en réjouir ?

Une quête non menée à son terme ? Une liberté non consommée ? Une ambition bafouée ?

Je pestai.

La vue depuis le sommet ?

Laissez-moi rire. Quel rêve de merde.

Quelle hérésie. N’était-ce pas là le symbole de mon ultime déchéance ? Je m’arrêtai bien avant d’avoir accompli quoi que ce soit au final. Dès lors, mon existence avait-elle un sens ? Y avait-il une trace que je laisserais en ce bas monde ? Une preuve que j’avais été en vie ?



Mais quel avait été le sens de mon existence ?

Était-ce vraiment de finir comme ça ?

« Quand t’entends vie y’a la mort qui va avec. »



Et quelle était la raison derrière toutes ces peines, toutes ces souffrances, tous ces tourments endurés, derrière ces sacrifices ? Qu’étais-je parvenu à obtenir ? Le jeu en valait-il la chandelle ?

C’était cela.

Cette mort insipide, quelconque, aux enjeux d’autant plus désuets était là pour le confirmer.

Le réconfort d’avoir entraver les projets de Norton suffisaient-ils à combler ce vide qui s’instiguait dans mon âme ? Me délivrerait-il des tourments endurés après que j’eusse basculé dans le néant ?

Les regrets sont le sang de l’âme, disait-on.

Mouais, peu importe. De toute façon tout était sur le point de s’achever. Il était trop tard désormais pour songer à avoir des regrets ou de se torturer davantage.

Ma mort annonçait avant tout ma délivrance. Et le reste n’avait que bien peu d’importance.



Et puis, les larmes dégringolèrent sur mes joues. Mon cœur venait de rompre.
 


__________









Explications / Résumé :
Ce rp, c'est mon Death Note.

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Dim 12 Juin - 20:02


Edward Norton

Milieu 1490 ~ Grand Line






Froid.

Il avait froid.

« La sélection naturelle. »


Alors, d’un geste minutieux, l’homme dressa une couverture sur l’enfant qui grelotait après l’avoir rapproché du feu de camp qui crépitait non loin de là. La chaleur lui apporterait sans doute un peu de réconfort alors que la lune s’était mise en quête de chasser le jour.

« Ce concept ne laisse pas de place aux faibles dans ce bas monde. Je l’ai senti lorsque tu es né, à quel point tu étais chétif et faible. Ton avenir semblait alors déjà compromis et j’étais supposé me débarrasser de toi, comme j’ai pu le faire avec tes ainés, ces progénitures imparfaites. Mais, déjà, tous les regards étaient tournés vers toi : car contrairement à eux, tu n’es pas né dans l’anonymat : d’emblée, tu as été annoncé comme héritier légitime. »


« Et pourtant… Encore un échec, c’est ce que signifiait ta naissance. »


L’homme posa son regard las et inexpressif sur l’enfant. Lui aussi avait froid, bien qu’il ne le montrait pas. En vérité, ce froid n’avait rien de comparable : il n’était pas physique, mais psychique.

« Pourtant, en posant une nouvelle fois le regard sur toi, j’ai refusé de l’admettre. Je me suis dit que tu serais différent des autres échecs. Que tu serais l’élu. Et en cela, tu surpassais déjà tous les autres : c’est ce qui m’a poussé à croire que tu deviendrais réellement mon héritier. »


Il soupira, avant de délivrer l’une de ses maximes.

« Les hommes… ne naissent pas égaux ! »


Alors, lentement, il apposa sa main sur la tête de l’enfant et ses doigts glissèrent, caressant la chevelure hirsute et ténébreuse.

« Peu importe que tu n’aies pas eu ce pouvoir dès le départ : il me suffisait de te le transmettre en guise d’héritage, après tout tu es mon fils : mon sang coule dans tes veines. C’était là ton privilège sur tes ainés. Oui, tu étais l’élu… ! »


Il le dévisagea d’un regard blafard et frustré.

« Mais aujourd’hui encore, tu échoues à endosser mon héritage, à te conformer à mes idéaux, à accueillir ce pouvoir que je veux te léguer. Comment peux-tu être aussi faible ? Comment ne pas croire que tu ne seras jamais capable de te succéder ? »


Le courroux embrasa ses yeux et assombrit ses traits.

« Les faibles n’ont pas le droit de vivre. Alors assez perdu de temps avec toi… Au nom de la sélection naturelle, et pour t’épargner une existence honteuse et miséreuse, je devrais te tuer ici et maintenant. C’est ce que j’aurais dû faire depuis le début. »


Il leva son bras et rassembla ses doigts pour former ce qui pouvait s’apparenter à une lance, avant de la pointer dans la direction de son fils, dans un geste menaçant. Il n’aurait nul besoin de plus pour lui pourfendre le crâne dans la seconde, et ainsi mettre fin à son calvaire : vivre n’avait pas de sens lorsqu’on était faible.

« Tu as beau avoir hérité de mes yeux et de l’essentiel de mes traits… Tu as les cheveux de ta mère. Et son sourire aussi. Tes expressions sont identiques aux siennes. Alors, comment pourrais-je… ? »


L’une des buches qui alimentaient le brasier crépita tandis que sa voix semblait s’être brisée.

« Tu comprends, Lawrence… C’est pour ça que tu dois devenir le plus puissant des rois. Tu dois me succéder, tu dois hériter de ma force et de mon pouvoir, jusqu’à même… me surpasser. »


Ses pupilles luisaient d’une lueur nouvelle, inhabituelle.

« Tu dois devenir plus fort que je n’ai jamais pu l’être. Tu dois voler de tes propres ailes et prendre l’ascendant sur ce monde, tu dois accomplir ce que je n’ai pu accomplir. »


Le constat était sans équivoque : même lui n’était en mesure de lutter contre ce formidable adversaire qu’était le temps.

« Je ne pourrais pas te protéger éternellement… »


Une quinte de toux l’ébranla, puis un spasme manqua de le faire tituber. Son visage, d’ordinaire si implacable et si froid, n’avait jamais semblé aussi humain : des émotions transpiraient de ses traits durs tandis que son regard se voulait chaleureux, presque suintant. Et puis, une irrévocable détresse émanait de son âme.

« Vois… ce que je suis devenu… vois à quel point je suis faible et pathétique… Je sens le déclin s’emparer de mon corps, je sens mes poings s’alourdir, je sens mon cœur s’essouffler. »


Le poids des années semblait vouloir creuser davantage son visage, qui n’avait jamais semblé aussi craquelé.

« Tout ça… à cause de ces émotions de merde… Ces sentiments auxquels j’ai honteusement cédé… »


Il pesta, comme pour répudier tout ce qui l’empoisonnait.

« Mais le pouvoir de l’amour n’est rien face à l’amour du pouvoir ! »


Il reprit de sa superbe et ses yeux s’envenimèrent de cette langoureuse démence en qui il trouvait habituellement réconfort. Oui, le pouvoir était le salut, le pouvoir était l’ultime remède à tous les maux. Et s’il avait souffert, c’était uniquement car il en avait manqué, et qu’il n’avait pas su le conserver. Le pouvoir.

« C’est pourquoi, tu dois obtenir plus de pouvoir que quiconque ! Mes échecs… mes échecs mèneront à ta réussite. Je refuse de te voir échouer comme moi, je refuse que cette douleur te consume et te fasse trébucher jusqu’à te faire ramper parmi ces êtres inférieurs qui pullulent autour de nous… Non ! Nous, et notre lignée… Nous sommes plus que ça, nous sommes l’élite de ce monde, nous sommes des êtres supérieurs, nous existons pour dominer. Et toi, mon fils, tu verras ton règne t’amener à tutoyer les étoiles jusqu’à ce qu’enfin, tu deviennes le plus fort de tous… un roi sans égal… le souverain ultime. »


Ses pupilles rouges continuaient d’incinérer son héritier.

« Alors je continuerais à te frapper, encore et encore, jusqu’à y laisser toutes mes forces. Je te frapperais jour et nuit afin que tu t’endurcisses, je te cognerais jusqu’à t’en briser les os pour que par la suite, plus jamais ils ne se brisent. Jusqu’à ce que plus aucune arme ne puisse t’atteindre, jusqu’à ce que plus rien ne puisse te blesser. Je te rendrais invulnérable, incassable, inflexible, indestructible, invincible. »


« Et je te frapperais jusqu’à détruire toute notion de faiblesse en toi. Jusqu’à anéantir tout sentiment, toute émotion qui pourrait altérer ta suprématie, qui pourrait t’empoisonner à ce fléau qu’est la faiblesse. Tu deviendras ce que je n’ai pu être. À la force de mes poings, je te forgerais la plus solide et la plus imperméable des armures et te débarrasserais de toutes ces futilités qui ont précipité ma chute : tu ne ressentirais plus jamais aucune douleur, plus aucune peine, plus aucune tristesse. »


Le roi déchu expira péniblement, comme s’il ressentait pleinement les fissures qui parsemaient son cœur meurtri. Il adressa alors un nouveau regard à son fils alors que son âme se déchirait entre douleur et tristesse, entre regrets et espoirs.

Son fils avait toujours été à la fois son remède et son poison. Son bonheur, et son malheur. Il était le reflet de sa réussite et en même temps de son échec, il était le dernier souvenir de cette femme qu’il avait tant aimé, et tant haï à la fois. Chaque regard, chaque geste envers lui était là pour le lui rappeler : ses contradictions étaient immuables, éternelles.  

Tel était le paradoxe qui continuerait à le consumer jusqu’à ses derniers instants.

« Tel est l’héritage que je veux te léguer. Je te ferais en sorte que toi, mon fils, tu ne puisses jamais plus souffrir. »


Paradoxal.

__________









Explications / Résumé :

J'écris ce rp comme si c'était le dernier.

Mais comment conclure sans compléter ce qui manquait à l'histoire ?

[...]

La fin du livre, la dernière page




PS :

Ce poste est à aller lire (ou relire pour vous rafraichir la mémoire), car il complète lui aussi à merveille l'histoire d'Edward Lawrence.

https://www.op-seken.com/t7578p50-l-histoire-est-ecrite-par-les-vainqueurs-groupe-nm

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Lun 13 Juin - 18:51


Ma raison de vivre

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Après de nombreux instants à voir toutes ces images du passé, le torrent de souvenir commença à faiblir, ne crachant plus que partiellement ses reflets antérieurs, ces fragments de mémoire qui avait façonnés ma vie. Alors, une à une, les couleurs finirent par s’estomper, comme dévorées par une lumière d’une intensité croissante. Comme si j’étais sur le point d’atteindre la destination finale de ce voyage sensoriel.

La fin des souffrances, la fin des peines, la fin des maux. Enfin, je vais l’atteindre, la paix intérieure. Et puis, surtout, la liberté.

La liberté absolue.

[…]


La lumière aveuglante s’estompe peu à peu, me laissant entrevoir les contours d’une prairie parsemée de fleurs qui oscillent paisiblement, bercées par un vent des plus chaleureux. La vision multicolore et parfumée me transporte, me transcende, m’enivre d’une paix et d’un bien être indescriptible.

Le vent des jours heureux.  

Oui, à cet instant, une conviction s’affirme par-dessus toutes les autres : c'est ici que je veux reposer pour l’éternité.

Et puis, des rires d’enfants résonnent. Des éclats de joie de ces petits êtres qui gambadent ainsi, innocemment, au sein du champ floral. Leurs émotions me gagnent et me bercent, leur bien-être me contamine. Et lorsqu’ils m’aperçoivent, ils finissent par s’enfuir au loin, comme gagnés par une excitation encore plus enjouée.

En les poursuivant, mon regard me mène vers le soleil qui illumine ce petit brin de paradis. En haut d’une petite colline, ils finissent par rejoindre une jeune femme tranquillement assise, ses cheveux carmin dansants au vent. Mon âme chancelle alors que je contemple les traits fins de celle qui demeure l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir. Et lorsque ses yeux pommes viennent s’empoisonner aux miens, ma cage thoracique manque d’imploser. Alors, la petite fille s’extirpe des bras de sa mère, dont elle est le portrait craché, et se met à courir dans ma direction, les bras tendus vers moi. Sa petite voix résonne.

« Papa ! Papa ! Tu es enfin rentré ! »

[…]





Et alors je compris.

Et je me souvins de tout.

De qui ils étaient.

Et quelle place ils occupaient dans ce cœur qui continuait de battre irrémédiablement.

De nombreux hommes avaient pris la mer afin de mettre la main sur le plus fabuleux des trésors, le One Piece.

Mais mon ultime trésor à moi se trouvait là, sur cette île.

Alors pourquoi avais-je pris la mer, au juste ?

Pourquoi m’étais-je séparé de ce qui comptait le plus à mes yeux ?

Pour me mettre en quête d’un trésor encore plus grand ? Pour m’emparer d’une liberté et d’un bonheur encore plus fort ? Ou alors, comme Norton, d’un pouvoir que je ne saurais trouver en ces lieux ?

Facéties.

Il n’y avait rien en ce monde qui pouvait davantage me combler.  

Alors… pourquoi ?

Le monde était gangréné par le mal, par la souffrance, par la destruction, voilà pourquoi.

Ma raison de vivre était donc de les préserver de cela.

C’était pour cela que j’avais pris la mer. Pour les protéger.

Mais était-ce vraiment pour les protéger du monde extérieur que j’étais parti ?

Ou bien était-ce…

Pour les protéger de moi ?

Après tout, deux malédictions se cumulaient en moi : celle de la destruction, et celle de mon sang.

Non.

Je ne représentais rien face à la menace qui continuait de croitre par-delà les mers.

La menace de ces hommes, avides de rêves, guidés par leurs intérêts, aveuglés par leur désir de pouvoir qui se lançaient dans cette quête effrénée et saccageaient les vies de ceux qu’ils laissaient dans leur sillage.

Sois maudit, Roger.

Sois maudit pour avoir redonné aux hommes des ambitions après lesquelles courir, sois maudit pour les avoir rendus cupides et violents. Leur quête de pouvoir et de richesse n’est qu’une quête entachée de sang.

La liberté ?

Ce sont eux qui m’ont permis de me libérer de mes tourments, de mon héritage, de ma destinée.

Alors… sois maudit pour avoir mis en danger ma famille.

L'enfer, c'est les autres.

[…]


Toi aussi, Norton.

Je te prouverais que tu avais tort.

Je continuerais à mettre en jeu ma vie pour les protéger.

C’est cela, ma raison de vivre.

[…]


Ma raison de vivre, hein ?

Mais alors…

Peut-être que moi aussi, je dois me protéger.

Peut-être que moi aussi je dois vivre, finalement.

[…]


Car si je venais à mourir… comment étais-je supposé les revoir ?

__________



« Oy ! Norton… »

« … »



__________








Edward Lawrence : mémoire 97% → 99%


Explications mémoire:

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Edward Lawrence
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Edward Lawrence
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Edward Lawrence
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Mar 2 Aoû - 16:52


L'héritage d'Edward Norton

Milieu 1507 ~ Grand Line


« Oy, Père. »


« Mh ? Qu’est-ce que tu veux ? »


« Ton héritage… je le prends. »




« Mmmf. Comme si tu en étais capable, faiblard de fils… »


« Je suis un pirate. Ce que je veux, je le prends. »


« Alors quoi, fils indigne, tu crois pouvoir me succéder ? Tu crois pouvoir devenir Roi aussi facilement ? Il est 20 ans trop tôt pour ça, gamin. »


« La ferme ! C’est pas à toi d’en décider, le vieux ! Ma place est au sommet. »


[…]


« Lawrence… Sais-tu comment on obtient le pouvoir ? »


« Le pouvoir… n’est donné qu’à ceux qui sont prêts à s’abaisser pour le ramasser. »


« M’abaisser pour le ramasser ? Ouvre les yeux, vieux sénile ! Je suis déjà au plus bas, à ramper parmi les insectes. »


[…]


« Je vois… Alors dans ce cas… Encore une fois… »


« Debout ! Fils. »


« Stand up to be strong, my son. »



__________



BOUM BOUM.

Deux battements vinrent secouer la carcasse inerte de l’homme précédemment vaincu. Dès lors, une aura bleuté sembla s’extirper de son être et se propagea aux alentours.

« Mh… ? »


L’espace d’un instant, le chevalier stationné à peine plus loin cru ressentir ce changement dans l’atmosphère, sans finalement y porter tant d’intérêt que cela. Il n’y avait plus la moindre menace sur cette île. Et il avait laissé pour mort l’autre faiblard, alors…

Les paupières volèrent en éclat lorsque les pupilles rougeoyantes entrèrent de nouveau en éruption. Alors, sa paume heurta le sol, pour le repousser, comme pour s’extraire de cette insoutenable pesanteur qui pour l’heure le maintenait cloué face contre terre. Et un nouvel écho azuré se répandit autour de lui, comme pour confirmer ce qui se profilait.

Son retour.

« Tch… encore vivant… ? »


Et, péniblement, le vaincu rassembla ses forces afin de s’extraire de sa léthargie avec l’objectif de se redresser, sous le regard lassé de son bourreau. Au prix de quelques minutes de lutte acharnée, il parvint finalement à sortir vainqueur, et pu enfin se déployer, les pieds tremblants, les bras ballants.

Mais il se tenait debout.

« Erf… encore debout… Décidément… »

« Père… ton héritage… je le prends. »


Il écarta les bras et resserra ses poings, comme s’il voulait agripper l’air qui l’entourait, pour s’approprier une force qui de toute évidence lui faisait défaut ? Ou bien pour s’éviter de chuter une nouvelle fois au sol ? Son adversaire continuait à le toiser d’un air suffisant et supérieur. Un frisson parcourut l’épiderme du Nébula. Et puis, ses poings se teintèrent d’ébène.

« Hein… ? Alors comme ça tu as encore du Haki en réserve… ? Eh bien… »


Il frappa ses poings l’un contre l’autre en les rassemblant devant lui, tandis qu’une veine gorgée de sang était venue s’instiguer sur son front.

« Busoshoku… »

« Tu perds ton temps… Ton Haki est trop faible pour espérer passer au travers du mien… Aucune technique ne saurait contredire ce fait. »


Et puis, les ténèbres se mirent à grignoter son corps, glissant inlassablement le long de ses bras pour venir envelopper son buste, ses membres inférieurs jusqu’à finalement dévorer sa tête, ne laissant derrière elles qu’un homme teinté d’obscur.

« … King’s Armor. »


Son orgueil explosa alors et il fit déferler intentionnellement les vagues azurées qui en découlaient en direction de cet être cintré de métal qui s’était prétendument décrit comme supérieur pendant tout ce temps. Un temps qui était désormais révolu maintenant qu’il était finalement parvenu à s’approprier ce pouvoir après lequel il courait depuis ses derniers pas dans le Nouveau Monde.

Quelques instants durant, le chevalier demeura interdit, comme intimidé par l’esprit combatif et conquérant de son adversaire dont la pugnacité ne semblait pouvoir faillir.

« Un héritage… ? Ça… ? Te fous pas de moi, Lawrence ! Que crois-tu pouvoir faire avec ça ?! Tu crois pouvoir te protéger ? Tu crois vraiment que ça va t’aider ? À la limite, si tu avais pu obtenir un avancé offensif, ça aurait pu pallier ton manque de puissance… »


« Mais tu es à l’image de ton haki, finalement. Une déception, un échec. »


« C’est le pire avancé… ! Il n’a rien de spécial, rien d’extraordinaire : c’est l’armement avancé des pauvres et des combattants médiocres. Comment oses-tu parler d’héritage ? Tu n’es pas digne de porter notre sang ! Jusqu’à la fin de ta misérable vie… tu es l’échec de notre famille, la honte absolue. Je vais t’éliminer pour laver notre honneur… »




Il cracha au sol, comme pour éructer tout le mépris qui suintait de son être suite à cette insidieuse désillusion.

« La puissance… hein… ? »


« Un roi n’en a pas besoin… »


« Je suis la puissance. Je suis le pouvoir. »


À cet instant précis, Galaad esquissa involontairement un geste improbable : il fit un pas en arrière. Ce simple pas, bien qu’anodin en apparence, marqua un tournant décisif dans leur affrontement fraternel, puisqu’il démontrait que pour la première fois depuis le début des hostilités que le chevalier était sous pression, comme s’il se sentait menacé par cet être qu’il avait toujours considéré comme inoffensif.

« Qui crois-tu que je sois… ?! »


Mais quelque chose avait changé chez lui, quelque chose qui appelait ses instincts à s’en prémunir, comme s’il constituait une menace sans précédent pour son existence. A chaque seconde qui s’écoulait, la pression s’intensifiait.  

« Ore wa… KING EDWARD DAAA !! »


La proclamation royale se répandit en même temps que son aura conquérante à plusieurs centaines de mètres à la ronde, comme pour enjoindre le monde à se plier à son avènement. Frappé de plein fouet par la déferlante, Galaad fut contraint de reconsidérer les ambitions de son opposant qui de toute évidence était muni de facultés qui le prédestinaient à de grandes choses. Était-ce en cela que Norton l’avait choisi lui parmi tous leurs frères ? Il pesta rageusement et son sang ne fit qu’un tour. Ce même sang empoisonné par le déni.

« Ce haki te donne peut-être le droit de régner sur les faibles… mais il ne te rendra pas plus fort contre moi ni contre l’élite de ce monde ! »


Oui, il devait s’en convaincre, il devait réaffirmer sa suprématie… Qu’avait montré Lawrence de concret depuis son retour ? Rien qui ne puisse réellement le menacer : tout cela n’était que du bluff, du vent.

« Silence. Tu n’existes que pour ramper à mes pieds. »


Des sueurs froides assaillirent le chevalier. Son intervention rugueuse avait recentré l’attention du roi autoproclamé sur lui. Ce qui densifiait la tension entre les deux hommes et nourrissait davantage l’atmosphère pesante qui l’oppressait.



« Incline-toi devant ton roi, insecte. »


Alors, une nouvelle salve royale déferla. Mais elle n’avait plus rien de commun avec les précédentes. La pression était devenue électrique, brulante, écrasante, inextricable. Des éclairs rouges et noirs s’inséminèrent dans l’atmosphère qui les englobait et gagnaient indéfiniment en intensité.

Le conquérant fit un pas. Des craquements zébrèrent un sol qui en devint rapidement parsemé. Alors, les genoux du chevalier fléchirent lentement.

« Non… qu’est-ce… »


« Pas moi… pas comme ça… pas maintenant… ce pouvoir… »


« Impossible… ma volonté… ne peut pas être… aussi faible… Pas… pas face à… toi… ! »


Il contemplait, médusé, cet être, qui en cet instant, le surplombait. Il le réfutait, reniait son avènement. Mais son corps ne parvenait à s’en soustraire…

« Hors de mon chemin, créature inférieure. Je vais te détruire. »


« Comme si… j’allais te laisser faire… ! »


Le monarque fit un pas. Puis un autre. Des spasmes agitaient son bras droit.

« Mais… ?! Je ne peux plus bouger… ?! »


« Que… ?! Cette posture… Impossible… ! »


L’effroi le dévora.

« Oy ! Lawrence… tu ne peux pas… Tu ne dois pas… Je suis ton frère… ! Nous partageons le même sang ! N’approche pas… ! »


« EDWARD… »

« Lawrence ! Arrête-toi… ! Je suis désolé… ! Je m’excuse… je ne voulais pas te foutre en rogne… ! Pardonne-moi Lawrence… ! On pourrait naviguer ensemble… On pourrait joindre nos forces… Le monde ne nous résisterait pas… Je t’en supplie… Lawrence… ! »


« KIIING… »

« LAWRENCE ! YAMELOOOOOO !!! »


« PUUUUUUNCH !!! »


[…]



L’espace d’un instant, le temps demeura comme en suspens alors que le poing s’approchait dangereusement de son point d’impact.

Des éclairs rouges et noirs quadrillèrent les alentours.

Et, alors même que sa cible ne sembla pas être atteinte, il se stoppa net dans sa lancée. Et libéra finalement l’incommensurable puissance qu’il renfermait.

Une explosion capable de tout raser dans un rayon de 2 km à la ronde. Une explosion contenue dans cet unique coup de poing. Un effroyable pouvoir destructeur concentré pour être libéré d’un seul coup.  

Tel était le Edward King Punch.

La lumière jaillit et enveloppa une bonne partie de l’île qui fut happée dans un silence pesant, morbide, assourdissant, annonciateur de l’apocalypse, imminente.

C’était la fin d’une ère.  

Et puis, la terre se tordit, éprise d’un épouvantable tremblement. L’océan se déchaina, comme s’il était pourfendu de toute part. Une masse sombre, sertie d’éclat orangée tournoya et avala tout l’espace environnant, jusqu’à tout faire disparaitre.

C’était la fin d’un monde.

[…]


__________








Edward Lawrence - lvl 40
Edward Galaad lvl 42

Success Unlocked :
- Haki des Rois lvl 4
- Armement Avancé
- Edward King Punch


Enchainements techniques réalisés
Hdr 0 → Hdr 1
Armement Avancé → Hdr 2
Hdr3
Hdr4 → Edward King Punch ==> Fin du combat

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Edward Lawrence
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