???Quelques heures après le passage d'Elisabeth - Sainte Anne des Trois Chasses dans le Royaume de PheovadiaLe pied lourd d’une masse informe broya le crâne du squelette de taille enfantine. A y regarder de plus près, il s’agissait sûrement d’une créature hybride, mais il fallait avoir des connaissances anthropologiques sur les races pour le déterminer. Laissant échapper un cri étouffé, il se tourna vers l’homme vêtu d’une chemise aux manches longues retroussées jusqu’aux coudes et au pantalon de toile se terminant sur des chaussures de soirée qui détonnaient dans le cadre actuel.
- De si beaux vitraux… Ils étaient pourtant parfaits il y a un siècle de cela, commenta l’homme en passant devant l’ouverture qu’Elisabeth avait franchie quelques heures plus tôt.
A l’extérieur, les cadavres des habitants se mêlaient à ceux des Hurleurs qui avaient péri sous les coups de masse de la créature informe aux côtés du gentleman. Les portes de l’église barricadée étaient défoncées. Le massacre allait ralentir l’effet voulu par les locaux d’exploiter les terres, mais c’était dans l’ordre naturel des choses.
Passant son doigt sur le symbole effacé, l’homme fronça les sourcils. Ses lèvres se retroussèrent à la vue du sang humain, dévoilant des canines qui menaçaient de se planter dans l’invisible. Les souvenirs l’assaillaient, ceux du récent massacre des derniers survivants du village dont il s’était nourri avant d’éliminer ses marques.
- Quelqu’un est venu… Maître, dit la créature en montrant la poussière qui avait été balayée par l’aller-retour de la Mac Tales.
- Est-ce qu’ils ont découvert…S’élançant dans les sous-sols restés ouverts et protégés par la pseudo malédiction qui pesait sur les lieux, l’homme s’élança seul dans les tréfonds de la cave où les Hurleurs avait élu domicile. Ils n’étaient plus que des souvenirs douloureux à présent. Observant les alentours, il ne put que soupirer de soulagement, appuyant fortement sur le mécanisme usé par le temps qui se déclencha tant bien que mal. La porte s’ouvrit alors sur une scène horrifiante : des dizaines de squelettes étaient entassés, d’autres enchainés contre le mur. Au fond de la pièce, un corps conservé dans une cuve alimentée par un circuit d’énergie auto-généré semblait encore intact.
- Il est encore là, dit avec soulagement l’homme.
La peau mat de l’individu se voyait encore à travers la vitre. Était-il vivant ? Ou mort ? Il était difficile de le dire, tant le mouvement continu du liquide donnait à cet être un air vivace.