1506 - Pa no Kuni

Les gerbes d’eau volaient dans tous les sens à la surface. La queue du monstre marin frappait la surface, semblant indiquer une forme d’activité. Mais qui dans ce coin paumé de North Blue pouvait se douter de ce qu’il se passer. La Té Ra esquiva le coup de nageoir de la créature qui tentait de la fuir. Battant des jambes à grande vitesse, la rousse envoya son bras vers l’avant afin de se propulser. Ses doigts manquèrent de peu sa cible, l’eau ralentissant beaucoup ses mouvements. Mais Rébéna était une nageuse professionnel. Tournoyant sur elle-même, elle généra un courant suffisamment attracteur pour retenir la créature le temps qu’elle remonte chercher de l’air à la surface. Replongeant directement, la demoiselle inspira un grand coup et relâcha le haki de l’armement à ses pieds afin de générer une explosion. L’eau s’éleva comme un geyser tandis que la navarque vint planter sa main couverte de haki de l’armement entre les écailles de la chose aquatique. Celle-ci hurla tentant de se débattre, alors que les ongles du « lion de feu » s’enfonçait entre son ossature de poiscaille. Se servant de cette ouverture, l’originaire d’Himitsu Shima arracha d’un geste un pan de l’épiderme du monstre et s’en servit pour diriger l’animal via la douleur qu’il ressentait. Celui-ci se mit alors à remonter vers la surface et à fendre les flots à toute vitesse pour se diriger vers la terre la plus proche. Tournant son regard pour observer la voûte céleste, Rébéna nota la position du soleil pour en déduire l’heure et les points cardinaux. Elle était partis du monastère des Wan il y a environ seize heures et avait nagé vers l’ouest jusqu’à rencontre cette créature il y a une vingtaine de minutes environ qui l’avait conduit un peu vers le sud… Donc, d’après ses souvenirs de son dernier tour de North Blue, Pa no Kuni ne devait pas être très loin au sud-est.

Grimpant sur le dos du monstre qui avait eu le malheur de croiser sa route, la rousse arrive à l’air libre alors que son destrier du jour pivotait, sous ses instructions, afin de rallier les côtes du Pays des Orchidées. Les minutes défilaient, les forces de l’animal faiblissait et sa vitesse décroissait, jusqu’à ce que finalement il finisse par rendre l’âme à cause du trou béant dans son corps. Se jetant dans l’eau, la navarque plongea la main dans la mâchoire, saisit une dent et se mit à nager à un bras pour traverser les dernières centaines de mètres à la nage en tirant la carcasse de son repas. Arrivant finalement non loin d’un des villages, l’ancienne championne de la Salle de Combat se redressa en balançant sa chevelure en arrière pour en chasser le maximum d’eau. Elle termina de tirer le cadavre sur le sable, arracha un morceau de sa chair via l’ouverture qu’elle avait faite, puis se dirigea vers le village en mangeant, laissant le reste aux locaux qui trouveraient ces restes. Traversant la petite bourgade en cherchant quelque chose d’intéressant à rapporter aux moines qui avaient fait d’elle une Psyjique. Mais bien vite elle fut contrainte de constater qu’il n’y avait rien d’assez fascinant qui soit suffisamment résistant pour survivre au voyage retour. Il faudrait s’enfoncer un peu plus loin dans l’île, chose qu’elle allait de toute manière faire afin de savoir s’il y avait besoin de se rappeler aux bons souvenirs de Tandag Davao. Alors que Rébéna s’apprêtait à quitter les lieux, son regard croisa celui d’un jeune homme qui la regardait. Fronçant les sourcils, son instinct lui disait qu’elle allait le revoir d’ici peu…

1506 - Pa no Kuni

Finalement, le jeune homme se décida à s’approcher de la navarque qui commençait à se détourner pour partir vers l’intérieur des terres. L’individu se plaça sur sa route et l’aborda. Une aura ? Voilà quelqu’un qui avait de l’instinct. Intéressant de trouver une personne de ce genre dans une telle partie du monde.

-Je suis la navarque de la Ligue Egéenne de Milon, Rébéna Té Ra. Et toi qui es-tu petit ?

Rébéna n’atteignait même pas les deux mètres de hauteurs mais se permettait de traiter certaines personnes de « petit ». Une forme de rappel de leur condition « inférieure » à elle. Même le colossale Movor’ach, l’homme-poisson monstrueux des abysses qui atteignait bien les 5 mètres, avait été appelé ainsi la première fois qu’il avait rencontré la rousse… Et ce dernier avait pris quatre défaites cuisantes avant d’accepter de laisser la dirigeante de cet Etat stratocratique du Nouveau Monde l’appeler ainsi. C’est alors que les objets que portait ce jeune homme se mirent à être particulièrement loquace même si aucun ne fut réellement volubile. Un maudit donc, à moins qu’il n’ait volé tous ces objets à un maudit leur ayant donné vie. Les fruits du démon donnait véritablement une pléthore de pouvoirs variés. Si les distinctions entre paramécia, zoan et logia dévoilaient déjà cette diversité, la pluralité au sein même des paramécia approfondissait ce large chemin des possibles qui s’offraient en fonction du fruit dont on avait hérité. Mais la rousse était bien loin de ces chemins… Beaucoup trop de maudits se reposaient sur leur pouvoir pour assurer leur force. Qui avait-il d’intéressant à laisser un pouvoir obtenu par hasard guider sa vie ? Ce genre de personnes étaient des paresseux trop flémard pour tenter de forger leur corps, leur combativité, leur volonté. Pour la Té Ra, il fallait prendre soit même son destin en main, mériter pour réussir. Alors rien n’excluait pour autant que des maudits soient plus légitime que certains non maudits, certains civils le démontrant régulièrement. Mais subitement, l’individu devant elle s’énerva et dégaina son arme, la menaçant de fait. Rébéna ne broncha pas, terminant le morceau de « poisson » qu’elle avait arraché pour se libérer les mains.

-Eh bien. Vas-y frappe. Tu attends quoi ? Tu fais un truc, vas jusqu’au bout.

Si l’Archer s’exécutait et lui donnait un coup, l’originaire d’Himitsu Shima se contenterait de couvrir la zone frappé de haki de l’armement en déterminant celle-ci grâce au fluide perceptif. Ainsi, le coup semblerait rebondir sur elle sans générer le moindre dommage et sans qu’elle n’ait à bouger le petit doigt pour agir. Les gens autour d’eux c’étaient arrêté pour regarder cette scène étrange. Une mère cachait son enfant et d’autres essayaient de s’en aller discrètement, craignant d’être pris dans une échauffourée. La Té Ra vint alors saisir la lame de Yashin tout en plantant son regard dans le sien.

-Ne pense pas pouvoir me battre si tu ne maîtrise même pas le haki petit. Mais si tu tiens tant que cela à te faire pulvériser je peux toujours prendre la peine de voir ta médiocrité à l’action.

Un sourire en coin se dessina sur son visage tandis que de la malice brillait dans son regard. La navarque pensait ce qu’elle disait, mais si elle prenait la peine de le dire c’était pour provoquer cet énergumène, tester son esprit et sa façon d’être. Il y avait comme ça certaines personnes qui à travers les mers avaient une étincelle dans le regard, une étincelle qui prouvait non pas leur ambition mais une forme de potentielle latent. Ils étaient prêt à se donner les moyens de réussir et la rousse voulait voir si elle ne se trompait pas en percevant cela chez cet individu. Après tout, aucun des polémarques ne parvenait actuellement à la mettre en difficulté, alors Rébéna n’allait pas juger la capacité des gens uniquement sur leur faculté à lui nuire en affrontement. C’est en cela que veiller sur Ishtar et s’assurer que cette dernière devienne une adversaire de valeur pour lui donner du challenge était pertinent à ses yeux.

1506 - Pa no Kuni

-Oh la famille Archer du vice-amiral éponyme. Mais tu ne sembles pas être de la Marine à première vue. Tu m’as donc l’air bien loin d’Hunter Island.

Répondant alors au sourire de son interlocuteur par un sourire, elle profita de la confirmation que ce dernier lui apportait. C’était bien lui-même qui était maudit. Un pouvoir intéressant en plus. Donner la vie à des objets pourrait avoir une utilité pour bien des situations. C’était un pouvoir intéressant que Phoenicia saurait certainement exploiter.

-Ce n’est pas gentil d’utiliser les cadeaux que l’on m’a fait comme ça, railla la rousse. Last Man Standing.

Utilisant le tekkai kenpo plutôt que le haki, la guerrière vint attraper les deux armes par la lame, faisant fi des coups qu’ils lui donnait, et les balança sur le côté avant d’invectiver la foule qui les entourait sans même leur jeter un regard, se contentant d’observer l’individu qui était donc l’un des membres de la famille Archer

-Le premier qui me vole un de ces souvenirs aura de mes nouvelles… Alors petit, tu bénéficie des gênes d’une famille qui porte de grand nom. J’ai dû me forger toute seule personnellement. J’ai écrit ma destinée sur les corps des combattants croyant leur destinée déjà tracé. Ce ne sera pas la première fois que je massacrerai quelqu’un qui se croit avantagé.

Rien n’était écris dans le marbre. Il fallait se battre nuit et jour pour écrire son histoire, sa vie. C’était ainsi que la demoiselle avait toujours fonctionné. C’était une autodidacte en haki, ayant découvert et créé par elle-même son haki avancé, ayant développer le tekkai et le shigan en voulant améliorer son style de combat centré sur l’attaque. Son père adoptif qui l’avait kidnappé à sa famille afin de l’élever pour emporter des paris à la Salle de Combat, ceux qui l’avaient trahis dans s ce grand Fight Club, les idiots qui l’avait défié dans des combats à morts, ses parents retrouvés qui n’étaient que de misérables mendiants d’Himitsu Shima, tous avaient été des étapes clés dans sa marche vers le sommet.

-Allons-y, déclara-t-elle en jetant sa veste en cuir au sol

Repliant ses bras, on eu pu croire qu’elle voulait les croiser, mais elle attrapa son tee-shirt au niveau des biceps et arracha d’un coup les manches pour les jeter au sol à leur tour, ce qu’elle reproduit avec le bas du tee-shirt. Puisqu’il pouvait animer des choses, les vêtements était dans le lot. La rousse réduisait ainsi l’espace exploitable qui aurait pu tenter de l’étrangler ou de gêner son visage. Toujours en tekkai kenpo, elle plia son bras tout en appliquant à son poing le shigan, afin de pouvoir réaliser un jugon avec une peau ayant la dureté de la pierre. Elle aurait pu y ajouter le haki de l’armement, mais ce n’était qu’un premier test après tout.

-Lethal Iron Punch.

La Té Ra bondit ainsi sur Yashin, faisant mine de se préparer à le frapper au visage, mais son pied qui visa l’intérieur du genou de son adversaire toucha un premier. Cherchant ainsi à le faire chuter, la technique meurtrière viendrait s’abattre de bas en haut en direction du visage de l’Archer, mais finalement la rousse dévia l’attaque pour impacter le sol qui était à côté du crâne de ce dernier. Des fissures partirent dans toutes les directions, l’air projeté renversa la plupart des spectateurs de la scène tandis qu’un étal s’effondra sur lui-même. Un cratère se forma dans le dos de Yashin. La main de la rousse vint directement saisir l’arrière du crâne de son interlocuteur et elle le redressa alors elle-même, pendu par sa tresse de cheveux. Son regard chercherait celui de sa proie pour voir sa réaction suite à cela et en tirer un jugement. Et surtout, savoir si elle devait continuer l'enchainement qu'elle venait d'enclencher ou libérer cet individu. La rousse ne sous-estimait pas ses adversaires, même lorsqu'ils étaient inconnus, donc pour tâter le terrain Rébéna n'avait pas ménagé les feintes sans réaliser de véritable frappe afin de jauger les capacités.

1506 - Pa no Kuni

-Je respecte les capacités de chacun, assura nonchalamment l’ancienne championne de la Salle de combat. Je n’ai simplement pas de raison de les craindre la majorité du temps.

Les armes se jetèrent dans le dos de la rousse qui, usant toujours de Last Man Standing depuis une minute auparavant, ne semblait rien sentir. Elle finit malgré tout par pivoter pour faire aux deux objets animés par la malédiction de l’Archer.

-VOUS AVEZ PAS BIENTOT FINIS DE ME CHATOUILLER ! lâcha-t-elle, une flamme d’agacement embrasant son visage tandis que sa chevelure rousse se dressait presque sur son crâne, faisant ressembler celle-ci à une crinière de la flammes ondulantes.

À voir si son intimidation serait suffisante pour effrayer les armes animées. Et alors que Succubi déployait son souffle glaciale, la rousse se contenta de couvrir sa main de haki de l’armement.

- Neamhain : Fureur Inébranlable.

Sa main libre fondit donc sur sa cible afin de saisir le Homie glacial en forme globale de flocon de neige. Les doigts couvert de fluide offensif se refermerait ainsi sur la créature née d’une malédiction pour l’empêcher de bouger et s’il s’évertuait à souffler son souffle glaciale, du gel viendrait couvrir l’épiderme durcit et sombre qui semblait pourtant inviolable.

-Cette force ? Elle me vient d’un entrainement constant. Je me suis fabriquée cette force moi-même à force d’années de combats mais surtout d’entrainement perpétuel. Les combats d’arène ou ceux clandestins à mort m’ont bien servis également, répondit finalement la Té Ra à sa proie tout en observant son visage. Tu ne te défile pas de terreur malgré notre écart. Tu fais plutôt partis de ceux qui continue de lutter jusqu’au bout. C’est intéressant ma fois.

Soudainement, la rousse fronça les sourcils et lâcha vers le sol tant le homie que le jeune homme, pour pivoter et se tourner vers un homme mesurant un peu plus de deux mètres, à la musculature développé sans être celle d’un athlète, qui se dirigeait vers elle en levant une masse à deux mains.

-Partez de notre village ! haranguait celui qui était connu comme l’un des meilleurs pêcheurs de cette partie de l’île.

-Raem : Isamat Urbur.

Attrapant simplement l’arme qui voulait s’abattre sur elle au vol, Rébéna usa des capacités de son Brise-pression, déployant localement une pression tellement intense que la massue sembla implosé en une quantité indénombrable d’éclats. D’un seul doigt, la Té Ra frappa la pomme d’Adam du bonhomme plus grand qu’elle. Celui-ci hurla de douleur en libérant une gerbe de sang et en étant propulsé dans le mur d’une maison quelques mètres plus loin. Si les spectateurs étaient déjà apeurés, un plus grand nombre détala face à la déchéance absolu de leur voisin si vaillant. La navarque pivota alors, sa silhouette bercé par la lumière solaire se distingua par ses deux iris scintillant en un brasier insatiable dévorant du regard la proie qui avait brandit son arme vers elle. Ses doigts dansaient tandis que sa paume était dirigée vers le ciel. Le sol se craquelait sous ses pas, ses pieds déployant Raem, augmentant la pression au point que la matière ne le supportait pas.

-Quel est ton prénom, petit de la famille Archer ? siffla-t-elle. Aurais-tu l’amabilité de relâcher mes souvenirs que sont ces deux armes ? À moins que tu désire réellement que je mette fin à tes jours.

Un sourire carnassier fit ainsi son apparition alors que l’originaire d’Himitsu Shima arrivait au niveau du maudit du Soru Soru no Mi.

1506 - Pa no Kuni

-Yashin Archer donc. Ravi de faire la connaissance de quelqu’un qui sait ce qu’il veut.

Suite à cela, l’originaire d’Himitsu Shima se dirigea vers les armes qui venaient de perdre leur vie. Les rangeant toutes deux à sa ceinture, même l’épée à deux mains dont la lame menaçait de trainer sur le sol.

-Voilà qui est mieux, nota-t-elle. Les habitants d’Aub Beothu n’auraient pas été très content que je perde leurs symboles d’amitiés.

Ce qui suivit était plus ou moins ce qu’attendait la rousse, ou du moins ce qu’elle espérait qu’il puisse advenir. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle faisait signe au jeune homme de la suivre afin de s’éloigner du village et pouvoir converser plus calmement, sans la horde de villageois autour pour les écouter.

-L’entrée dans la Ligue est plutôt ouverte. Il s’agit en fait d’une sorte de combinaison entre une fédération sportive, ou plutôt de gladiateurs, et une alliance pirate. Le principe du point de vue alliance est simple : il faut s’entraider en partant du principe que l’union fait la force et que le principe du « gagnant-gagnant » l’emporte sur des initiatives isolés. Du côté « sportif », la hiérarchie est déterminer par les capacités démontrés au sein des jeux de nos arènes. Chacun des hauts placés, les polémarques, peut perdre sa place s’il est défait dans un duel approprié par un challenger qui récupère alors lui-même la place de polémarque. Même mon poste de navarque, c’est-à-dire de la personne à la tête de la Ligue, est soumis à cette règle. On ne peut pas me défier dans l’arène aisément, sinon je passerai mes journées à affronter tout ceux qui veulent me battre, mais il y a plutôt régulièrement un combat qui est organisé, visant à me détrôner. Je suis d’ailleurs la seconde navarque de la Ligue : j’ai obtenu ma place en offrant à mon prédécesseur la mort qu’il attendait.

Cette explication visait à montrer plusieurs choses : le concept de la Ligue correspondait parfaitement au désir que le jeune homme venait de manifester de mettre fin au règne de la rousse, mais aussi que en offrant son aide aux causes de la Ligue, des membres de la Ligue pourrait lui rendre l’appareil en le soutenant dans certains de ses propres projets.

-Un bon entrainement se profile… D’ici un ou deux ans, nous déclencheront le plan que nous préparons depuis plusieurs années. Nous nous préparons en effet à faire tomber l’un des quatre empereurs pirates du Nouveau Monde afin de remplacer son Empire par la Ligue. C’est l’occasion de se confronter au gratin de la piraterie pour t’améliorer et essayer, comme beaucoup d’autres, de me rattraper, sourit-elle. Ce qui veut aussi dire que la personne qui parviendra à me détrôner deviendra un yonkou.

Cela insinuait également autre chose : une forme de stabilité. Les Empires pirates du Nouveau Monde se succédait souvent, seule une vision dynastique pouvait permettre de transmettre facilement l’un d’eux à quelqu’un d’autres, comme ce que Taka Kouji était parvenu à faire pour Eko Taka. Dans les autres cas, la fin de l’empereur signait la fin de l’Etat qu’il a bâtît. Si la Ligue en devenait un, avec son principe de remplacement du navarque par son successeur, les notions d’alliances pour défaire un empire entier pourraient être abolit au profit du simple enjeu de remporter la compétition en intégrant soi-même la Ligue. Celle-ci pourrait se pérenniser bien au-delà de la mort de Rébéna, plus qu’aucun des empires pirates révolus n’avait pu le faire.

-La Ligue siège sur le Nouveau Monde, dans la ville d’Agnôstos sur l’archipel de Tír na Crann. Il ne fait pas partie des îles pointés par les Trilog poses, alors si tu veux rejoindre l’arène de l’Amphithéatrion et prouver ta valeur au sein de la Ligue, il te faudra voguer jusqu’au Nouveau Monde.

La rousse s’arrêterait alors et chercherait à observer la réaction de son interlocuteur avant de sortir un Eternal pose qui arborait le nom Tír na Crann.

-Atteindre l’île fait en quelque sorte guise d’épreuve pour mériter de nous rallier, vu la réputation des mers dangereuses de Grandline...

1506 - Pa no Kuni

Yashin se voyait déjà yonkou à sa place. C’était un peu prématuré et il était tout sauf le seul au monde a rêvé détrôner la tête d’affiche de la Ligue Egéenne de Milon, il fallait avoir des rêves et des ambitions pour se dresser jusqu’au sommet du monde. Elle-même n’avait jamais hésité face à l’adversité et avait tracé sa route a coup de poings, s’améliorant tout en mesurant ses forces et sa progression pour toujours évoluer et s’améliorer. Le jeune était visiblement pressé d’en découdre en tout cas. Il n’avait pas bien retenu le nom de l’archipel et se révélait un peu méprisant, mais il y avait de tout dans les caractère de la Ligue. Movor’ach, le colossale homme-poisson mesurant cinq mètres de haut, ne pouvait guère dire le contraire vu l’insubordination dont il avait longtemps fait preuve.

-On se retrouve là-bas alors, si tu survis jusque-là, souris la rousse.

Y parviendrait-il ? Cela n’importait pas pour la navarque. S’il survivait, cela ferait une recrue prometteuse de plus au sein de son armée émergeante. Dans le cas contraire, c’est qu’il n’en valait pas la peine. Le destin était capricieux.

-Que les vents nous soient favorable, ponctua la Té Ra.

C’est ainsi qu’elle se dirigea vers les vasières de Pa no Kuni, n’ayant plus la tête à aller choisir un cadeau. Un petit peu plus d’entrainement ne pouvait qu’être profitable. Ainsi, Rébéna s’allongea entièrement dans la vase, roulant dedans et se couvrant de la matière, s’alourdissant le plus possible. Suite à cela, l’originaire d’Himitsu Shima se mit à ramper dans la vasière, avançant à la seule force de ses bras, n’utilisant absolument pas ses pieds. Les mouvements étaient encore plus complexe à réaliser que dans l’eau. Cette difficulté supplémentaire poussa la combattante à sourire avidement. Quelle idée intéressante elle avait eu en pensant à cela. Les minutes défilèrent, puis bientôt se fut les heures. Rébéna continuait à ramper, immuablement, faisant des tours complets de la vasière au point que son corps laissait un sillon dans la matière, permettant de marquer la trace de son déplacement… Même si cela impliquait de pouvoir se trouver en hauteur pour pouvoir le remarquer. Au fil du temps, des habitants insulaires qui passaient par là avaient remarqué sa présence et c’étaient arrêté, l’observant, s’interrogeant sur les motivations d’une telle absurdité. Ils furent de plus en plus nombreux au fur et à mesure que le temps défilait. Certains s’en allèrent finalement, ne désirant pas perdre tant d’heures à attendre de comprendre les raisons derrière cette attitude. Néanmoins, les plus curieux restèrent là en quête d’une réponse, avide de percer le secret derrière le comportement de cette chose qui remuait. Couverte intégralement de vase, il était en effet difficile de dire si la rousse était une femme ou un homme, et même si c’était plutôt une humaine ou plutôt une femme-poisson, voire un sirène vue qu’elle rampait. En tout cas, lorsque l’originaire d’Himitsu Shima se redressa, elle remarqua ses spectateurs qui enfin trouvèrent le courage d’approcher.

-Pourquoi faîte-vous cela ? interrogea quelqu’un.

-Comment pouvez-vous tenir aussi longtemps alors que je peine déjà à traverser une seule fois la vasière à pied, releva un autre paysan.

-Je fais cela pour entraîner mon endurance, muscler mes bras et pratiquer les déplacements et mouvements entravés, déclara la Té Ra le plus simplement du monde avant de quitter les lieux à la recherche d’une rivière ou d’un marécage afin de se débarbouiller un peu dans de l’eau relativement propre.