Feuille de personnage Niveau: (45/75) Expériences: (345/500) Berrys: 24.402.430.000 B
Ven 6 Oct - 21:58
Spoiler:
Basil Baxter
-Et toi, quel est ton univers ? De ce qu’il me semble je dirais un terrain vague, tout au plus.
A plusieurs il parait que définir son propre cadre, sinon choisir de s’insérer dans un, permet de mieux profiter de la vie. Puisque le monde est bien trop vaste pour qu’une personne puisse l’arpenter de fond en comble et pleinement en tirer profit, autant se contenter d’une zone limitée dont on pourrait au mieux épuiser le contenu sur l’ensemble de notre existence.
Certains se contentent de se bâtir un chez eux et de l’entretenir. Au mieux, ils s’élancent sur un plan d’expansion douce, dans le cas où leur propre évolution rend l’endroit trop étroit à leur goût. D’autres sont trop agités pour se figer dans l’espace, aussi leur est préférable de convenir d’une trajectoire à laquelle se rattacher chaque instant de leur vie. Pour ce faire il fallait se définir un objectif se devant d’être entre lointain et près. Le premier pour ne pas risquer de l’atteindre et se trouver démuni, à devoir à nouveau trouver de quoi s’occuper ; le second afin de pouvoir se visualiser l’accomplir à tout instant, cette image nourrissant un espoir moteur.
Sans ce cadre de l’être, il semble difficile de pouvoir mener une vie passionnante. Avancer à tâtons, tantôt vers là, plus tard vers ici, avancer, reculer, sans jamais savoir concrètement où on se situe, où l’on est déjà allé, vers quoi on peut se rendre. S’extasier d’une découverte une seconde, puis la délaisser pour vite passer à autre chose afin de se stimuler en permanence. Mais à trop chercher la moindre stimulation pour meubler ses jours sans but, on s’expose à la lassitude et à l’aigreur.
Le jour devient ainsi pénitence, et la nuit une promesse de tout balayer encore une fois. Une remise à zéro, pour nous proposer un autre jour qui pourrait nous surprendre.
L’attente. Toujours et encore.
De trouver quelque-chose. Pas n’importe quoi, mais bien ce quelque-chose.
Plus que trouver, se faire happer par.
Ce truc qui aurait transformé une journée en épopée.
Mais, rien.
Jamais.
Les secondes enflent en minutes, les minutes s’endorment en heures pour mourir en jours.
L'ennui. Le néant. Le vide.
C’est donc ça, l’excès de liberté ?
Une vie à la saveur volatile, superficielle.
Sans hauts ni bas.
Sans aucun rythme pour l’animer, sans même une routine pour la meubler.
Une vie plate.
Nulle.
-Parfois il vaut donc mieux être en cage. Se laisser vivre sans trop se poser de questions, tu vois.
Pour cette raison je m’estime heureux que le monde m’ait amené cette fille. Elle a l’air encore plus perdu que moi, mais semble avoir la motivation nécessaire, au moins la naïveté, pour s’élancer vers n’importe laquelle des carottes qu’on voudrait bien lui tendre.
___
Fuyant l’inconfort dans lequel l’humeur du Baxter la plongeait, Jiva quitta en trombe l’habitacle pour se rendre sur leur pont. Elle fit son possible pour ne pas trop balader son regard à l’horizon, tant cette ville sous-marine la perturbait : si la fine pellicule de savon l’entourant venait à céder, pour toute raison dont sa malchance, la pirate se serait retrouvée dans une situation bien plus merdique qu’elle ne l’était actuellement. La céruléenne fixa alors un petit être rosâtre qui s’affairait à quelques mètres d'elle sur leur caravelle. Ce type, de la taille d’un buisson et à la gueule détonante, c’était Basil qui l’avait débauché sur Shabaody au moment de leur départ pour cet endroit. Ce gamin s’était présenté comme un flibustier talentueux habitué à arpenter les mers de Grand Line. Était-il raisonnable de le croire ? Certainement pas, mais un vieil adage disait que la vérité venait de la bouche des enfants. Aussi, ce mioche pouvait valoir le coup d’être cru, d’autant plus qu’il réussit à les endormir à coup de termes techniques qui leurs étaient inconnus et sonnaient suffisamment étranges pour paraître réels. Puis, considérant l’actuelle situation de Jiva et de Basil, tout était à bon à prendre.
Pour l’humeur comme pour l’aide.
Spoiler:
Arty Rouzé
-Tout est OK pour l’départ ! Ricana le petit être à l’allure diablotine. Qu’est-ce qu’on fout, du coup ? Fit-il, en zieutant les diverses aiguilles s'agiter sur son poignet.
La question tira la jeune femme hors des gluantes pensées dans lesquelles l’avaient plongée les réflexions peu optimistes de Basil. Si Jiva l’avait invité à s’élancer sur le Nouveau Monde avec lui, c’était bien parce qu’elle était assez désespérée pour se rattacher à n’importe quelle bouée de sauvetage. D’autant plus que le bonhomme parut avoir déjà une certaine expérience avec ce qui les attendaient au-delà de Red Line. La pirate comprit bien qu’elle avait énormément de lacune et ne savait pas quoi faire pour rechercher son ami disparu : elle se remémorait parfois ses derniers souvenirs de lui et ce qu’il s’en rattachait. Se renseigner dans les journaux, apprendre à lire, donc. Pour la première fois de sa vie, la céruléenne réalisait des efforts en ce sens : accepter ses défauts évidents et investir de son temps en des tâches rebutantes et jusqu’alors impertinentes. On lui avait dit que les efforts payaient souvent, alors ça aurait dû le faire… A cette idée son souffle sembla ralentir, sa paume droite s’écrasa sur sa tempe avant de s’affaler jusqu’au menton. Pour l’une des rares fois de sa vie, l’anxiété s’était immiscée en son for intérieur. Elle s’y baladait timidement dans l’obscurité, tissant sa toile dans un recoin jusqu’alors inexploré.
Ce n’était que bénin, donc. Rien de bien problématique, pas de quoi avoir peur. Et, pourtant, une fois qu’on avait constaté qu’une petite bête était certainement chez nous, on ne pouvait se défaire de son image. La trouver et s’en débarrasser, sinon se laisser submerger par la frustration que son espace vital était occupé par un autre.
Sensation irritante des plus désagréables.
-Hey j’t’ai posé une question. On fait quoi ? -On part à sa recherche.
Lui, Galéon Toth. Son ami. Son guide. Seul phare dans ce monde bien trop grand, cet immense océan duquel chaque vague menaçait de la percuter pour lui rappeler sa petitesse. Pire encore, l'emporter toute entière et la noyer dans sa solitude, la confrontant à son vide intérieur pour l'éternité.
-Mais où ça ? Répondit le garçon.
Elle se rappela alors ses deux oncles, Lao et Pico. Qu’auraient-ils fait à sa place ? Qu’auraient-ils au moins dit ? Avancer pour ne pas stagner, quitte à aller dans la mauvaise direction ?