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Race : Humaine
Équipage : Badlands Outlaws / Kujas
| Dim 1 Fév - 16:55 L'obscurité ne peut chasser l'obscurité; seule la lumière le peut. - Akimitsu, debout ! Nous n'avons pas de temps à perdre, dépêche-toi !
Attrapant le sabre désigné dans ma main, je le secouais dans tous les sens en espérant qu'il allait se réveiller. Un être sensé qui aurait pu m'admirer m'aurait probablement prise pour une folle. Non pas que je ne l'étais pas, mais dans ce cas précis, ce que je faisais ne manquait pas de logique. Parler à un sabre était quelque chose de tout à fait normal lorsqu'on connaissait toute l'histoire et ce qu'il y avait derrière. En effet, cette lame pouvait bien vous entendre, vous comprendre et bien plus encore. Alors, quoi de plus normal ?
Soudainement, sans prévenir, le sabre s'éleva, s'agrandit, s'étira, s'allongea. Et nous voilà face à ce qui ressemblait à un être humain, à ceci près que son teint lui donnait un air de malade. Lui tapotant doucement l'épaule, j’arborai un sourire plein de fierté. Ce fut tout en exprimant un bâillement qu'il me glissa quelques mots :
- Laisse-moi enfiler des habits et nous pourrons partir.
Le regardant se diriger vers la salle de bain, je tapotai le sol de mon pied, exprimant le plus simplement du monde mon impatience. Nous n'avions pas de temps à perdre. Je ne pouvais tolérer que nous perdions plus de temps. En effet, le soleil n'était même pas encore levé et je n'avais pas dormi plus de quelques heures. Cela importait peu. Tant que j'avais encore la capacité de tenir sur mes deux jambes et de me battre, rien n'importait.
Alors que l'arme sortait, je lui saisis rapidement la main et l’entraînais vers l'extérieur. Il se laissa faire, non sans pousser un long soupir d'exaspération. Prenant une profonde expiration une fois dehors, j'admirais le ciel tout en lui disant :
- Tu m'as dit que tu m'apprendrais quelque chose de nouveau aujourd'hui ! J'attends cela avec impatience !
Se grattant la tête d'un air pensif, il ferma les yeux, comme pour savourer la brise qui passait sur son visage et prit la parole d'une voix paisible :
- Il n'est pas certain que tu sois en capacité de maîtriser ce genre de chose. En plus de cela, il n'y a pas assez de lumière pour que tu puisses commencer. En attendant, comme tu sembles impatiente de progresser, nous allons entamer cette journée par un entraînement physique. Lorsque le soleil se lèvera, nous pourrons faire ce que tu souhaites.
Ce fut ainsi que nous commencèrent donc la journée par de la course. Un rythme assez rapide donné par le sabre que je me devais de tenir. Cela dura une heure tout au plus, jusqu'à ce que nous arrivions à un endroit assez isolé de la population pour pouvoir y commencer tranquillement la suite du programme. S'approchant de moi, mon arme saisit dans sa main le plus petit de mes katanas restants. Je sus donc que le moment était venu pour un petit affrontement et je pris dans ma main droite le meitou que j'avais remporté lors d'un tournoi.
Me mettant sur mes gardes, je me préparais à un jeu d'endurance dans lequel nous avions l'habitude de nous mêler. Nous commencions alors à échanger des coups. Le bruit des fers qui se rencontraient créait une douce mélodie de combat. Fermant doucement les yeux, je tentais alors de me laisser guider par ce bruit envoûtant, y mêlant une danse dont le rythme était donné par nos pas. Cela demandait une grande concentration de ma part, mais je parvenais à prévoir d'une façon assez exacte les coups de mon adversaire et, soudainement, la symphonie s'arrêta.
- Le soleil se lève.
Ouvrant à nouveau les yeux, je pus me rendre compte que cela était bien le cas. J'en avais presque oublié ce pour quoi je m'étais réveillée. Souriant doucement, j'admirais le soleil alors qu'Akimitsu me glissait une petite remarque :
- Tu m'as l'air bien calme aujourd'hui, c'est surprenant.
Lui jetant un coup d’œil, je lui répondis le plus simplement du monde :
- Je garde ma colère et ma haine pour les choses qui n'en valent pas la peine.
L'arme me regarda, l'air surpris, comme s'il ne comprenait pas vraiment ce que je venais de lui dire. En effet, ma phrase ne semblait pas vraiment avoir de sens, j'étais peut-être la seule à pouvoir la comprendre, mais, pour moi, elle avait tout son sens. Une fois l'étonnement passé, Akimitsu se décida à commencer à m'apprendre cette fameuse capacité.
Il entama cela par des explications sur l'objectif à atteindre. Rien de bien simple en vérité. Il se contenta donc de me dire qu'il me suffisait d'être en capacité de guider les rayons lumineux à l'aide de mon arme. Je ne voyais pas vraiment où il voulait en venir, ni même si cela allait être possible. Néanmoins, il semblait avoir beaucoup plus d'expérience que moi et, même si je ne savais pas grand chose de lui, j'étais presque persuadée que je pouvais lui faire confiance pour m'apprendre ces nouvelles choses.
L'écoutant avec attention, j'avais l'air d'une élève très assidue, notamment car je savais que si je parvenais à bien retenir ses leçons, je parviendrai à progresser plus vite et à réaliser mes rêves le plus rapidement possible. D'après Akimitsu, je ne parviendrai certainement pas à maîtriser la technique en une journée, néanmoins, il ajouta à cela que je parviendrai sûrement à acquérir les rudiments si j'étais faite pour cela. Nous allions rapidement le découvrir.
M'ordonnant de m'asseoir par terre, je m'exécutai immédiatement et il s'installa en face de moi. Il prit alors la parole :
- Avant de pouvoir maîtriser cette capacité, il va falloir que tu puisses t'approprier la lumière qui t'entoure, que tu sois en capacité de la comprendre et la sentir pour pouvoir la diriger comme tu le sens. Une fois ceci fait, le reste ne sera rien que de l'utilisation pure qui, je pense, ne sera tout de même pas une partie des plus faciles.
Hochant la tête affirmativement, j'étais prête pour la suite. Il reprit alors :
- Pour commencer, je veux que tu te concentres sur la lumière et que tu essayes de percevoir, de ressentir quelque chose de différent par rapport à ce que tu vois en général.
C'était une chose que j'avais plutôt l'habitude de faire à présent. Essayer de me concentrer, de ressentir quelque chose de nouveau. Simplement, cette fois-ci, j'avais du mal à voir où il voulait en venir. Après tout, il était resté très vague et je songeais que c'était certainement fait exprès. Après tout, c'était certainement à moi de découvrir ce que j'étais en train de rechercher.
Poussant un long soupir, je tentais donc de porter mon attention sur les choses qui m'entouraient, essayant de trouver un moyen d'y voir quelque chose de différent. Néanmoins, la tâche était bien plus compliqué qu'elle n'en avait l'air et, plus le temps passait, plus j'avais l'impression que cela était d'une inutilité des plus aberrantes. Mon impatience commençait doucement à se faire ressentir et j'eus bien envie de tout laisser tomber assez rapidement et, alors que j'étais encore plongée dans mes réflexions, la voix de l'arme résonna dans l'espace.
- Il est temps de manger un petit quelque chose je pense.
Le fixant, l'air surprise, je dus bien me rendre à l'évidence. Le temps avait beaucoup avancé et le soleil était bien haut. À en juger par l'astre d'or, il devait être midi passé et je n'avais encore rien mangé de la journée. Il était vrai que la faim commençait à tenailler mon estomac et ce fut avec joie que j'acceptais donc la nourriture que me tendait le sabre. Celle-ci fut avalée assez rapidement afin que mon estomac soit satisfait en rapidité.
Soupirant de satisfaction, je savourais le plaisir d'avoir le ventre bien rempli et m'allongeai sur le sol pour reprendre là où je m'étais arrêtée quelques minutes auparavant. C'était exaspérant. Je n'avais vraiment pas l'impression de progresser. J'étais juste là, à regarder autour de moi comme une idiote et à attendre que le temps passe en espérant voir un changement. J'avais beau tout essayer, rien ne venait. N'avait-il pas dit que je devais être en mesure de comprendre la lumière qui m'entourait ? Peut-être était-ce la première chose à chercher. Essayer de me remémorer tout ce que je savais, rassembler toutes les informations possibles pour trouver peut-être quelque chose. Néanmoins, il fallait se rendre à l'évidence, je ne savais pas grand chose. J'avais presque envie de tout laisser abandonner.
Alors que je faisais de mon mieux pour me concentrer, tout ce temps passé à ne rien trouver finit par me mener dans les bras de Morphée. Je ne m'étais même pas rendu compte que je m'étais endormie et ce ne fut que lorsque je fus secouée par mon arme que je pris conscience de mon erreur. Akimitsu prit alors la parole :
- Je crois que nous n'avançons pas beaucoup... Il va bien falloir se rendre à l'évidence.
Me frottant les yeux en le regardant avec un air surpris, je n'avais pas l'intention de tout laisser tomber si facilement. Non, s'il pensait que j'en étais capable, alors, j'allais lui prouver qu'il ne s'était pas trompé. Faisant un geste de la main pour lui montrer mon désaccord, je pris une profonde inspiration pour me concentrer à nouveau. J'allais y parvenir, j'étais persuadée que j'y arriverai dans les heures à venir, avant que cette journée ne s'éteigne. Je ne pouvais me permettre de perdre plus de temps, c'était une course qu'il me fallait remporter et j'allais prendre la victoire, je le sentais.
Me redressant, je fixai le ciel d'un air rêveur. La lumière n'était pas une chose facile à saisir à vrai dire. Je voyais plutôt ça comme une multitude de rayons, de petites particules qu'on ne pouvait percevoir à l’œil nu, mais qui réunies, nous donnait cette vision du monde que nous avions. C'était une sorte de magie plutôt surprenante et à laquelle nous ne faisions même plus attention, tant nous y étions habitués. Après tout, la lumière, la vision, tout ceci n'avait rien d'étonnant pour nous tous, c'était une chose toute naturelle et qui, pourtant, était merveilleuse. C'était peut-être cela qu'il me fallait comprendre. Prendre conscience que ce qui m'entourait n'était pas forcément inné, mais était le résultat surprenant de toute une logique extraordinaire.
Songeant à cela, je commençais tout doucement à me rendre compte de toutes les choses qui m'entouraient, que je n'étais pas simplement dans une petite bulle, mais que tout ceci autour de moi, pouvait aussi m'appartenir et m'appartenait déjà dans un certain sens. Mon corps empêchait la lumière de le traverser et, dans un certain sens, avait un certain impact sur celle-ci.
Bougeant doucement ma main devant moi, j'avais soudainement l'impression de me trouver dans un autre monde où les choses m'apparaissaient si différentes que c'en était déroutant et que j'avais presque l'impression que je ne pourrais jamais me repérer dans un tel monde. Me mettant sur mes deux jambes doucement, je clignai des yeux à plusieurs reprises. Soudainement, je sentis une main se poser sur mon épaule et, sursautant, tout disparu et je me retrouvai à nouveau dans un monde sombre et triste. La voix d'Akimitsu se fit alors entendre derrière moi :
- Tout va bien ?
Me retournant vers lui pour acquiescer, je me rendis compte que le soleil était en train de se coucher. Il devait déjà être tard et je n'avais absolument pas vu le temps passer. Prenant la parole avec détermination, je dis alors :
- Je veux recommencer demain, j'y suis presque, j'en suis sûre.
Se grattant la tête, Akimitsu semblait être plongé dans une profonde réflexion. Il n'avait toujours pas l'air convaincu en vérité et il exprima rapidement ses doutes :
- J'ai peur que cela soit plus dangereux pour toi qu'autre chose, tu n'étais même plus consciente de ce qui se passait autour de toi.
Secouant la tête négativement, je refusai de me résigner à laisser tomber et même si Akimitsu n'était pas totalement d'accord, je recommencerai le lendemain et j'arriverai à progresser dans le bon sens. Il suffisait simplement d'être assez attentif, et entraînée pour pouvoir faire plusieurs choses à la fois. Je savais que j'en étais capable.
La soirée passa très rapidement, en effet, celle-ci se résuma à quelques choses de la routine : manger, se doucher et dormir. Rien de bien palpitant en soi et le lendemain arriva à grande vitesse. Suivant le rythme de l'astre d'or, je me levai à peine quelques minutes avant que celui-ci ne se lève et j'attrapai mes armes pour me retrouver au même endroit que la veille, à faire la même chose que la veille. Cet étrange impression et cette nouvelle vision du monde ne tarda pas trop à me revenir et je savais que plus je l'utiliserai, plus cela me viendra rapidement.
Tout en demeurant dans cet état quelque peu second, je tentai de garder mon attention fixé sur le monde extérieur. C'était plus facile à dire qu'à faire. D'autant que le regard de Akimitsu, assis en face de moi et qui n'avait pas vraiment l'air satisfait, était pour le moins décourageant. D'ailleurs, il prenait un malin plaisir, lorsqu'il se rendait compte que je n'était plus très attentive, à me surprendre. Il me fallut une longue journée pour maîtriser proprement cette nouvelle capacité, du moins, une partie de celle-ci, parce qu'une autre partie, qui allait encore plus corser les choses, m'attendait.
En effet, le lendemain, malgré sa réticence, Akimitsu accepta de m'expliquer ce que je devais faire pour la suite des opérations. Cela fut rapidement expliqué, en effet, il s'agissait simplement de parvenir à interférer avec la lumière autour de moi à l'aide de mes armes tranchantes. Cela avait l'air plutôt simple en apparence, mais, en vérité, le plus dur était d'être capable de me maintenir dans le bon état pour parvenir à faire ce que je voulais. Prenant mon inspiration, mes premières tentatives furent pour les moins infructueuses.
Je faisais des gestes lents qui ne changeaient absolument rien au monde extérieur. Je devais certainement m'y prendre de la mauvaise manière et mon mentor sembla rapidement s'en rendre compte. Prenant la parole, il m'offrit quelques conseils :
- Je pense que ce n'est pas en faisant des gestes lents que tu parviendras à quelque chose, bien au contraire, je suppose que la force et la vitesse ont leur importance ici. Essaye d'y mettre un peu plus de conviction !
Acquiesçant brièvement, je fis de mon mieux pour faire des gestes qui se voulaient plus brusques, plus violents, néanmoins, lorsque je cherchais à mettre trop de force, j'avais l'impression que je perdais totalement cette nouvelle vision des choses que j'avais acquise. Soupirant, je pris conscience que je devais encore plus m'habituer à cela, même s'il me fallait une grande concentration. Si je voulais bien utiliser cette technique, il fallait que je sois capable de modifier mon état en l'espace d'un millième de seconde.
Les heures qui suivirent furent une répétition de geste, jusqu'à que je parvienne enfin à saisir à peu près comment cela fonctionnait. Néanmoins, je n'étais pas au bout de mes peines, si je parvenais à avoir une petit influence sur les rayons lumineux, je n'en étais pas encore à pouvoir utiliser cela de la bonne manière dans un combat et il allait encore me falloir m'entraîner d'arrache-pied assez régulièrement pour totalement maîtriser cette capacité. Cela allait être une pratique à réaliser régulièrement et probablement quelque chose que j'allais pouvoir améliorer tous les jours un peu plus.
Évidemment, les jours qui suivirent ne furent pas les plus reposants de m vie, mais ils avaient au moins le mérite de me donner l'occasion d'acquérir une expérience nécessaire à ce qui allait probablement m'attendre dans un avenir proche. Je me devais donc d'être assez assidue dans mon travail et je ne tardais pas à faire de grands progrès et à parvenir à maîtriser cette technique avec une certaine dextérité. Néanmoins, j'étais bien consciente que j'avais encore un certain chemin à parcourir pour pouvoir faire ce que je voulais de cette capacité avec facilité.
_________________ >> Dans la vie, il ne s'agit pas nécessairement d'avoir un beau jeu, mais de bien jouer de mauvaises cartes. << |