William Lancaster, ex-Akainu, et Amirale Fujikujaku.

Suite à son attaque, Akainu se plaça donc face à la nouvelle amirale, bien qu'étant quelques mètres plus bas qu'elle puisque celle-là se trouvait encore et toujours perchée sur une sorte îlot de neige. S'il avait été capable d'éprouver des émotions et des sentiments, ce qui était évidemment impossible compte tenu de l'état dans lequel Centes l'avait plongé pour en faire le plus parfait des petits soldats, il aurait sans nul doute été grandement agacé... Et c'était compréhensible ! Bien entendu, la chasseuse de primes n'était pas sortie de nul part et faisait parler d'elle depuis désormais des années, notamment sur Shabondy où elle avait été presque adulée par la population locale pour le calme que leur offrait sa simple présence, mais pour autant le fait de tenir tête à l'un des plus puissants marines de tous les temps avait de quoi étonner : c'était probablement ce tour de force qui ragaillardit les troupes de la marine, lesquelles poursuivirent leurs assauts à grands coups de canons sur les navires ennemis. Ainsi, Jasmine, son habituel arrogance de pimbêche gravée sur le visage, ne tarda guère à renchérir, bien consciente que rester sur la défensive ne pourrait jamais lui profiter face à un ennemi aussi redoutable : elle leva la main gauche et la ferma soudainement. La neige qui se trouvait autour de William s'éleva à son tour, mais avant qu'elle n'ait le temps de se resserrer en un carcan très certainement mortel, le logia généra une puissante explosion de mercure, projetant du métal liquide sur un large périmètre tout en soulevant un nuage de neige plutôt opaque. Rendue désormais aveugle, Fujikujaku n'eut d'autre choix que de se référer totalement au haki de l'observation que lui offrait son subordonné... Et elle fut on ne peut plus satisfaite d'avoir acquis ce réflexe avec le temps. En effet, profitant de ce brouillard intempestif pour progresser, le chien rouge avait bondi et se trouvait désormais à seulement quelques mètres de la jeune femme et de son acolyte, le bras tendu en arrière, prêt à réitérer la même attaque que précédemment.

Mécaniquement, considérant ses chances d'esquive comme pratiquement nulles, l'ancienne chasseuse de primes décida d'agir en deux temps. Premièrement, elle usa de sa malédiction pour propulser le nuage de neige sur lequel elle se trouvait sur la gauche, brutalement. L'objectif était d'atténuer le choc qui allait se faire, de faciliter son travail pour écarte le danger, mais aussi et surtout de permettre à Dereto de conserver sa concentration et de continuer à lui transmettre des informations. Si son haki s'éteignait, Jasmine perdait par le même coup sa seule chance de victoire en combat solitaire... Alors il n'était pas question de laisser cela arriver. Secondement, elle recouvrit Caesarius, son sabre fétiche, d'une couche de haki de l'armement et tenta de frapper la colonne de mercure lorsqu'elle fut à sa portée en biais, dans un mouvement millimétré, d'une grande précision et d'une vigueur effarante, démontrant purement et simplement que l'amirale était bel et bien la meilleure combattante du côté du Gouvernement Mondial. Pourtant, cette même déviation ne fut pas totalement suffisante pour l'épargner de quelques désagréments : outre une douleur subite et soudaine qui raisonna tout le long de son bras droit, elle anticipa mal l'onde de choc qui naquit de l'offensive brutale de l'ex-amiral et perdit l'équilibre, entraînant son subalterne avec elle, en direction du sol. Elle sentit alors le haki de l'observation se brouiller, signe du fait que Dereto se déconcentrait, mais n'eut pas besoin dudit fluide pour anticiper la suite des événements : Akainu, au-dessus d'elle, était prêt à la transpercer en profitant de la situation avec l'animosité qui était propre aux pions. Malheureusement, même en tant que bonne sabreuse, Fujikujaku n'était pas certaine de pouvoir bloquer l'attaque de son rival sans contre-coup... Sans parler du fait que si elle tentait de parer, elle heurterait lourdement le tapis de neige un peu plus bas qui, à la vitesse à laquelle elle serait projetée, aurait très certainement la consistance d'un mur en béton. Les mâchoires serrées, la demoiselle cherchait donc à chercher toutes les possibilités à exploiter lorsqu'elle entendit une voix, juste derrière elle, se manifester :

Vice-amiral Dereto.

-Geppou.

Sans crier gare, Dereto usa d'une arcane du rokushiki tout en attrapant fermement sa supérieure, l'attirant avec lui au dernier moment. L'offensive d'Akainu, déjà lancée, sous la forme d'une épée de mercure recouverte de haki, percuta le sol en-dessous d'eux et fendit l'île elle-même, générant une vaste fissure qui ne fut nullement camouflée par la neige. Alors que l'ex amiral retombait au sol, prêt à repartir à l'action, Jasmine, surprise, mais étrangement heureuse, ne put s'empêcher de poser une question à son subordonné :

-Le geppou ? Tu le maîtrises ?
-Pas que... John Pacifique est un homme bon, Ojou-sama.

Les deux marines retombèrent alors agilement sur le sol, faisant face à leur opposant, miraculeusement en pleine forme. Il s'en était fallu d'un cheveu pour que cette mission de défense ne vire au drame, et apparemment, ce cheveu, ils le devaient à Shirokuma... Pourtant, l'amirale était relativement surprise de savoir que le vice-amiral avait eu le temps de progresser physiquement parlant : il avait en effet eu à s'occuper de toutes ses paperasses, qu'elle avait l'habitude de lui refiler depuis leur arrivée à Marineford... Autrement dit, Dereto avait probablement passé un certain nombre de nuits blanches à parfaire ses capacités. Lorsqu'il passa devant elle pour la première fois depuis des années, recouvrant ses avants-bras de haki et lorgnant Lancaster d'un regard froid et déterminé, elle ne put s'empêcher de frissonner :

-J'ai conscience du fait que vous finirez un jour ou l'autre par éveiller l'observation... Vous êtes douée, c'est un fait indéniable. Mais je ne veux pas me contenter de vous servir jusque-là. Vous m'avez offert une seconde vie, et j'ai juré de vous servir au mieux : c'est pour ça que je me suis entraîné. Laissez-moi vous ouvrir la voie, Ojou-sama.

Colonel Skronk et Pacifista Alphabeto.

-Whoaw, c'est pas passé loin !

Skronk avait suivi l'affrontement entre Akainu et Fujikujaku avec sérieux, le souffle court, tant l'intensité de l'échange l'avait mis en situation de stress. S'il comprenait aisément que les deux amiraux jouaient dans une cour qui n'était pas la sienne, il parvint également à comprendre que le vice-amiral Dereto n'était pas arrivé à ce grade uniquement pour faire plaisir à Jasmine : il portait cette fonction avec plus de brio que la majorité des gradés de la marine ne parvenaient à le faire. Quand il prit les devants, prêt à partir à l'assaut, le barbu se sentit alors pousser des ailes : laisser un duo de chasseurs continuer à triompher ainsi tout en subissant l'échec, c'était déplorable ! Il continua donc à beugler quelques ordres en direction des canonniers, se rendant compte avec effroi que les navires des Decimas seraient bientôt sur eux, et que la mêlée générale serait dès lors effective.

De son côté, une fois totalement remis sur pied, le Pacifista eut l'occasion d'avancer en direction de la flotte de quelques pas. Lorsqu'il fut à une distance relativement raisonnable, une soixantaine de mètres tout au plus, il procéda à un scan complet de la zone et des silhouettes sur les navires, usant de ses capacités sensitives extraordinaires pour comprendre la situation en une poignée de secondes. Lorsque cela fut le cas, il progressa encore et toujours, jusqu'à arriver au niveau des canons disposés par les marines, et qui faisaient activement feu sur les bateaux des Decimas sans parvenir à en couler un seul. Une nouvelle série de bips sonores, et un trou d'ouvrit au niveau de son ventre, dévoilant un missile d'une taille imposante... S'ils ne voulaient pas y laisser leurs peaux, les gouvernementaux sur les navires du centre avaient tout intérêt à se tirer de là fissa.

Ex-commandant Rebo et exécuteur AOI Milosephko Yonass.

Si passer entre les jambes du pion fut manifestement suffisant pour le prendre de court, ce qui s'expliquait notamment par le fait que cette esquive audacieuse au possible était rarissime et que les pions n'étaient capables de répondre qu'à ce qu'ils avaient déjà affrontés, la suite de l'offensive fut en revanche bien moins glorieuse pour Caligula. En premier lieu, le coup qu'il tenta de porter une fois dans le dos de son ex-collègue ne s'avéra pas aussi fructueux qu'il n'aurait pu l'imaginer, puisque Rebo pivota brutalement et interposa son avant-bras brutalement, lequel sembla certes sévèrement touché, mais pas assez pour être tout-à-fait inutilisable. Suite à cela, le colosse fut contraint de céder quelques pas à son opposant, reculant par précaution avant de se ressaisir, prêt à repartir à l'assaut derechef. Et une nouvelle fois, il n'en eut pas l'occasion, puisque le sergent-chef fondit droit dans sa direction, prêt à en découdre... Pourtant, le coup de pied dans les parties génitales, redoutable coup parmi tant d'autres, n'eut aucun effet... Ou il n'eut plutôt pas l'occasion d'en avoir. Réactif, le commandant percuta le tibia de la jambe menaçante de la paume de sa main, forçant le gouvernemental à revoir ses exigences à la baisse : il ne pourrait pas triompher aussi facilement face à un homme qui avait obtenu un grade supérieur au sien, cela allait de soi. L'aide de Nanao, qui ne tarda guère à s'imposer, lui permit toutefois d'avoir un peu plus de liberté et d'opportunités.

Le coup qui menaçait sa nuque, Rebo l'écarta comme les autres, interposant ses propres bras sur la trajectoire de ceux de Caligula pour l'empêcher d'atteindre son objectif... Mais le dial ne rencontra aucune opposition. Et pour cause : le commandant ignorait tout de cette arme, et avait considéré l'attaque du sergent-chef comme étant prioritaire, puisque visant un point vital. Sans haki de l'observation ni autre artifice pour lire dans les intentions de l'assassin, il fut donc incapable de cerner la dangerosité de celui-là avant qu'il ne soit trop tard : à peine le zoan du titanoboa repoussé, une cuisante douleur fit son apparition sur le genou gauche de l'ex-gradé de la marine, qui recula ainsi violemment, tenant péniblement debout sans pour autant sembler se plaindre. Son visage, toujours plombé par la même concentration, la même intransigeance... Ne tarda alors guère à rejoindre le pont du navire sur lequel il se trouvait. Yonass, en effet, avait eu tout le temps nécessaire pour s'occuper du pion tireur d'élite d'une puissance pitoyable, et avait alors profité de la hauteur du mât pour retomber sur le commandant et le clouer au sol. Une fois à nouveau bien dressé sur ses deux jambes, il adressa quelques paroles à ses deux collègues présents tout en se tournant vers le reste des navires :

-Ils ont déjà attaqué les navires du centre... Foutus chasseurs. Pas le moindre intellect... c'était évident que les pions les plus dangereux seraient proches des tours et des fous... Enfin, c'est ainsi. Vous deux, vous avez réussi à arriver jusqu'ici, je considère donc que vous serez capables de faire le chemin inverse... Retournez vous placer près du pacifista et de Skronk. Les Decimas vont bientôt donner l'assaut, et lorsque cela sera le cas, vous serez-là pour les accueillir.

Sur ces paroles, le Milosephko se tourna en direction du navire à la dérive et bondit dans sa direction en transformant ses jambes en gigantesques pattes de grenouille, avec la même dextérité qu'auparavant. Il lui fallait nettoyer les quelques survivants qui s'y trouvaient avant de retourner prêter main forte à Fujikujaku... Elle risquait d'en avoir besoin.

Eresone, 50M de berrys, et Sacristilia, 20M de berrys.

Si la protection imposée par Ja'far fut suffisante pour bloquer l'assaut du longue-jambes, elle ne le fut évidemment pas pour retourner la puissance son attaque contre lui : Eresone, comme tous les membres de sa race possédant quelques capacités martiales, savait jauger la puissance de ses coups et jouait davantage sur la portée que sur la force brute... Sans parler du fait que ses jambes elles-mêmes étaient d'une solidité extraordinaires, à force d'éclater des rochers. Quoi qu'il en fut, le chasseur prit la décision indéniablement sage de prendre ses distances pour accueillir la seconde pirate, laquelle possédait une rapière. Elle en prit en revanche une autre nettement plus candide, songeant qu'il pourrait, grâce à sa vitesse et à son agilité, parvenir à attraper et à briser l'arme de Sacristilia. Si l'idée en elle-même n'était pas mauvaise sur le papier, elle était, dans les faits, pratiquement irréalisable : il eut l'occasion de s'en rendre compte lorsque, tandis que sa main était sur le point d'emprisonner la lame pointue de la rapière, la demoiselle usa d'un mouvement d'une célérité effarante pour retirer son arme de ce traquenard. A force de coups d'estoc, elle possédait une habileté en la matière nettement supérieure à la majorité des sabreurs de son niveau... Et puisque ses talents d'escrime n'étaient plus à vérifier, il allait sans dire que ce tour de passe-passe ne la gênait plus depuis belle lurette. Ainsi, à peine son arme fut-elle hors de portée qu'elle réitéra, visant cette fois l'épaule gauche de Ja'far pendant que le longue-jambes essayait de passer derrière l'homme et le percuter d'un coup de tibia au niveau du bas-dos, pour le propulser sur la rapière et le forcer à se faire embrocher.

Ovelondoroboledo Okotentorebo, 30M de berrys et Ive, 29M de berrys, tours des Decimas.

Ive avait donc tenté de profiter d'un assaut combiné avec son vieux compère pour abattre l'un des intrus, mais cela n'aboutit pas : en effet, le type fut en mesure d'anticiper son coup et en profita pour l'éviter, s'en écartant précipitamment. La hache du chauve percutait alors à peine le sol que Ghetis, se redressant, en profitait pour rétorquer... Et grâce à ses réflexes, l'homme à la hache fut également en mesure de s'en défendre. Partiellement, tout du moins. En effet, même s'il eut le réflexe de placer l'imposante lame de son arme devant lui et en tirant soudainement sur le manche de son arme, la lame d'air sur assez violente pour le forcer à reculer et l'entailler légèrement au niveau des côtes. Cela n'allait pas le tuer, mais était nettement suffisant pour donner le ton : ce chasseur de primes était assez doué pour leur poser problème, alors que cela n'était pas prévu... Pendant que le type prenait la décision de cramer la barbe Okotentorebo, lequel coupa précipitamment une partie de sa pilosité faciale pour empêcher le reste de flamber tout aussi bien, la tour solide se mit à siffler soudainement. Suite à cela, il réalisa un vaste mouvement horizontal en direction de son opposant, lui envoyant une lame d'air aux larges dimensions pour le forcer à reculer.

Kitisiri, ex contre-amirale, et Sotechan, 34M de berrys.

La contre-amirale, le visage aussi impassible que sa condition de pion ne le nécessitait, fut en mesure de dévier la première attaque de son ennemi, recouvrant son éventail mais aussi ses avants-bras de haki de l'armement pour se protéger de la lame et du poison. Un réflexe salvateur et plus intelligent qu'il n'y paraissait, digne d'un guerrier compétent, sans nul doute... Mais le reste de l'offensive d'Agon risquait en revanche de lui poser davantage problème. Kitisiri, moins vive que son ennemi, était en effet dans l'incapacité de se retourner à temps pour contrer à nouveau... Ce qui n'était pas le cas de Sotechan, l'autre pion présent sur le navire. Celui-là, vif, se projeta droit vers la marine et la poussa du bout de son pied, l'écartant à temps pour ne pas être blessée sans pour autant le faire avec trop de violence. Contre toute attente, ils avaient probablement reçu l'ordre de combattre tout en se prêtant main forte, faisant d'eux des combattants compétents et extrêmement efficaces... le chasseur risquait d'ailleurs de s'en mordre les doigts puisqu'à peine son alliée du jour écartée, l'ex-révolutionnaire se tournait dans sa direction en tirant un pistolet de sa ceinture et en visant le front de l'ennemi. Il tira alors une balle, menaçant de la lui planter dans le crâne.

William Lancaster, ex-Akainu, Amirale Fujikujaku, et vice-amiral Dereto.

S'il avait conscience qu'il ne faisait encore pas le poids face à Jasmine et qu'il était par conséquent encore plus démuni face à William, Dereto semblait déterminé à tenir tête à ce dernier pour ouvrir une voie à sa supérieure. Selon lui, la chose était simple : s'il parvenait à protéger la maudite et à lui permettre de livrer quelques dévastatrices offensives à leur ennemi, ils gagnaient. Dans le cas contraire, s'il l'exposait d'une manière ou d'une autre ou tout simplement qu'il était terrassé trop rapidement par un ennemi bien plus puissant qu'il n'aurait souhaité l'imaginer, les Decimas avaient de grande chance de l'emporter... Car il était certain que personne d'autre n'avait les moyens de tenir tête à l'Akainu sur Drum, pas même le garde du corps personnel du Roi, spécialement dégoté pour l'occasion. C'était donc le cœur battant, animé d'une certaine appréhension qui n'avait d'égal que sa volonté qu'il fronça les sourcils, les avants-bras toujours recouverts du haki, usant son observation pour scruter les moindres pensées et intentions de son adversaire... Et il fut heureux d'avoir cette possibilité. En effet, le pion sembla brutalement quitter sa torpeur calme et placide afin d'entrer dans un état d'agitation extrême, témoignant d'une offensive imminente... Et une fraction de secondes plus tard, en un battement de cils seulement, le Lancaster était d'ores et déjà sur lui, prêt à lui asséner un revers du poing horizontal. Pour toute réaction, l'ex chasseur de primes eut tout juste le temps d'imposer ses propres avants-bras sur la trajectoire de l'excellent combattant et, grâce à ce réflexe, il évita sans aucun doute à sa nuque d'être broyée et réduite en poussière... Mais sa parade inespérée eut malgré tout son lot de conséquences.

Outre la douleur oppressante qui s'empara immédiatement de ses avants-bras, Dereto se sentit immédiatement puissamment soulevé, témoignant ainsi de la puissance brute de son opposant pourtant reconnu comme étant un maudit... C'était là la preuve que les véritables amiraux n'avaient rien en commun avec le reste des mortels, que leur puissance les surclassait en tout point. Passant du rôle de salvateur à celui de victime, le pauvre homme-de-main de Jasmine fut bientôt brutalement repoussé sur son côté gauche, entamant alors une série de roulés boulés à une vitesse astronomique, laissant difficilement son corps rebondir sur la neige devenue semblable à un tapis de bitume, tant la vitesse accentuait la dureté des chocs. Fujikujaku, de son côté, n'eut pas le temps de s'inquiéter pour son subordonné tout juste écarté que William semblait avoir jeté son dévolu sur elle... Quoi de plus naturel ? Il avait rapidement compris que le vice-amiral, bien qu'étant un ennemi talentueux et compétent, n'était pas à même d'entraver sa mission... Contrairement à elle, clairement la plus dangereuse des gouvernementaux présents. Il bondit donc dans sa direction comme il avait pu le faire face à Dereto, transformant son avant-bras en une épée et la recouvrant de haki. Alors qu'il s'apprêtait à l'abattre sur la demoiselle pour la couper en deux au niveau de l'épaule gauche, celle-ci plaça Caesarius sur la trajectoire du coup, usant également du haki pour se protéger plus correctement. La chose fut suffisante pour empêcher Akainu de lui couper le bras mais à peine le sabre improvisé de l'ex amiral rencontrait le sien et elle se retrouvait un genou au sol, dans une bien périlleuse situation : la force brute du pion n'avait rien à voir avec la sienne. Ledit pion transforma alors son autre bras en une sorte de pieu, prêt à porter un coup fatal à l'ancienne chasseuse, lorsqu'un mot fendit les cieux dans sa direction :

-Soru.

Dereto engloutit la distance qui le séparait de son ennemi avec la même vitesse qu'il n'avait pu le faire lorsqu'il avait été projeté et se trouva bien rapidement à un petit mètre de celui-là, sur sa droite. Il s'apprêtait à donner au logia un puissant coup de poing lorsque celui-là réagit, donnant un coup de pied dans le ventre de Fujikujaku pour la repousser avant de redonner leur véritable apparence à ses bras. La seconde plus tard, il interposait la paume de sa main sur la trajectoire du coup du vice-amiral, le déviait, bondissait tout en pivotant et lui fournissait un violent coup de pied retourné en pleine mâchoire, l'envoyant valser de la même manière que précédemment. Cependant, Akainu était toujours en l'air lorsque Jasmine, tout juste redressée, pointait sa main dans sa direction avec un sourire sadique. La neige devant le chien rouge prit la forme d'un poing géant et le percuta de plein fouet. Malgré le réflexe inhumain qu'il eut de placer ses bras et ses jambes devant son torse et son abdomen, le prestigieux combattant fut repoussé sur une bonne trentaine de mètres avant de réussir à se redresser à nouveau, tandis que le subordonné de la chasseuse essuyant le sang qui perlait au bout de ses lèvres d'un revers de manche. C'était mal parti...

Eresone, 50M de berrys, et Sacristilia, 20M de berrys.

Les deux pions Decimas tentaient donc d'attaquer Ja'far de deux manières différentes, mais surtout à deux endroits différents. Prendre un ennemi en tenaille était une option judicieuse de élémentaire, la majorité des tactiques lorsqu'il s'agissait d'un combat en supériorité numérique en traitaient... Et même si les soldats de Centes n'étaient pas réputés pour leur vivacité d'esprit, leur passé guerrier demeurait. Ainsi, les deux primés avaient instinctivement synchronisés leurs actions, pour tenter de prendre l'avantage... une tentative pas tout-à-fait vaine, mais loin d'être aussi éclatante qu'ils n'auraient pu l'espérer. D'abord parce que même si le chasseur de primes avait été exposé au coup de pied d'Eresone, il n'avait pas particulièrement bronché, témoignant d'une certaine solidité physique probablement grandement accentuée par son haki. Ensuite parce que le coup d'estoc de Sacristilia déboucha sur un échec cuisant, sur une esquive de la part du défenseur de la justice qui en profita d'ailleurs pour rétorquer. Malheureusement pour lui et malgré sa position pour le moins délicate, l'agile demoiselle eut le temps de se pencher en arrière en anticipant le coup le plus efficacement possible. Suffisant pour éviter d'être mise hors-jeu d'emblée, pas pour ne prendre aucun dommage : entre le poing qui l'effleura au niveau de la joue gauche et la puissance brute déployée dans cette action, elle fut sèchement repousser deux ou trois bons mètres en arrière. Et pendant qu'elle se redressait, le longues-jambes tenta de réitérer son attaque, usant cette fois-ci d'une technique particulière : sa jambe droite sembla tripler, et tenta de percuter son opposant trois fois, une au niveau du front, une au niveau du torse et une au niveau de l'abdomen.

Ovelondoroboledo Okotentorebo, 30M de berrys et Ive, 29M de berrys, tours des Decimas.

De l'autre côté du navire-mère de l'offensive, au niveau des tours, la bataille faisait toujours rage : et pour cause, ces satanés chasseurs de primes ne voulaient pas jeter l'éponge ! Lorsque la lame d'air d'Ive fut simplement déviée par son opposant, Okotentorebo planta sa barbe dans le parquet proche de lui pour s'écarter plus vivement qu'il n'aurait pu le faire en marchant, ne restant pas simplement sur la trajectoire de l'attaque. Si le feu, une nouvelle fois, manqua de lui cramer quelques poils, le reste de l'esquive se fit sans la moindre difficulté puisque la vieille tour avait été jusque-là un spectateur relativement isolé et privilégié de cette lutte : il avait anticipé et observé le mouvement avant de s'en écarter intelligemment. Observation, réaction, et mise en sécurité : une esquive parfaite pour un vieillard presque parfait. Malheureusement, l'autre chauve de l'équipe était de son côté dans une situation un poil plus menaçante : après s'être redressé, Ghetis s'était en effet projeté dans sa direction. S'il eut les capacités visuelles nécessaires pour suivre son opposant du regard, le lieutenant Decima n'eut toutefois pas tout à fait les capacités physiques suffisantes pour se mettre hors de portée : lorsque la lame tenta de lui taillader le dos, il eut juste le temps d'esquisser un pas en avant, évitant la blessure invalidante d'un cheveu mais n'empêchant pas sa blessure de s'enflammer immédiatement. En remarquant que l'ennemi était sur le point de réitérer, la tour ouvrit immédiatement la bouche et Oko en comprit la signification : il rembourra l'intérieur de ses oreilles de poils de barbe avant d'envoyer le reste de sa jolie touffe éteindre le feu qui prenait sur le dos de son collègue en l'étouffant. Quoi qu'il en fut, Ive n'attendit pas ce sympathique coup de main pour réaliser ce qu'il voulait faire : il poussa alors un puissant hurlement, qui n'avait absolument rien d'humain. C'était là son fruit du démon, qu'il avait découvert récemment et qui lui avait offert une place aux côtés de Centes : le paramecia du hurlement.

Ce hurlement qui quitta donc sa gorge déployée n'allait pas tarder à percuter les tympans de tous les combattants présents sur le navire, de Ghetis à Yzis en passant par Kitisiri, Agon et Sotechan. Le seul qui en était prémuni était alors Okotentorebo, rendu subitement sourd par la présence de poils dans ses oreilles. L'objectif de ce cri était simple : désarçonner ses imposants, les assourdir temporairement, perturber leur équilibrioception, le sens de l'équilibre, lié à l'ouïe, et ainsi empêcher l'homme au gunbai de poursuivre ses mouvements offensifs. Suite à cela et après avoir éteint les flammes, tandis que le premier chauve, le costaud, continuait de hurler aussi puissamment que possible, tant et si bien qu'il serait très probablement possible de l'entendre partout dans l'arène, le second chauve tenta d'attraper Ghetis par les chevilles et les poignets grâce à sa barbe. Mais cette fois-ci, si cela réussissait, il n'allait pas se contenter d'ouvrir la voie à son collègue : il entendait bien régler la situation en le fracassant contre le pont du navire autant de fois qu'il ne faudrait le faire.

Kitisiri, ex contre-amirale, et Sotechan, 34M de berrys.

De l'autre côté et avant que le hurlement n'ait lieu, Sotechan tira en direction de son ennemi qui fut en mesure d'éviter la balle avant de planter sa hache dans le sol. Comprenant que la suite n'allait pas nécessairement être plaisante, le pion se plaça immédiatement sur la défensive. Réflexe intéressant puisqu'il lui permit d'interposer sa main libre, la gauche, sur la trajectoire du coup de genou. Si la chose fut suffisante pour éviter une blessure, l'ancien révolutionnaire fut en revanche nettement repoussé en arrière. De surcroît, sa garde s'ouvrit naturellement, et Agon en profita pour le percuter en plein visage d'un coup de la main. Si le primé n'eut pas le temps de se ressaisir à temps, il n'en eut pas le besoin : Kitisiri, d'un coup de pied, dévia la main de l'ennemi après s'être rapprochée de lui et alors que l'ex révolutionnaire tombait au sol un peu plus loin, temporairement incapacité, elle s'apprêta à fournir un coup d'éventail recouvert de haki en plein front de son ennemi. Échec critique, puisque le hurlement retentit à l'instant même, la paralysant brutalement et la coupant dans son élan.

Pacifista Alphabeto et colonel Skronk.

Le missile pointé en direction de la rive où les navires des Decimas étaient quasiment arrivés, le Pacifista était sur le point de tirer lorsque les deux agents du Gouvernement Mondial revinrent se placer non loin d'eux. Ne leur prêtant guère attention, l'Alphabeto balança le projectile en direction du navire-mère, après une légère minute passée à viser pour s'assurer d'éviter autant que possible les dommages collatéraux. Pendant ce temps, le colonel Skronk s'assurait que chaque marine était bien prêt à prendre les armes et à combattre ces saletés de soldats Decimas : maintenant, il était trop tard pour finir de les décimer à coups de canons, c'étaient aux épées et aux fusils de parler ! Malheureusement, même avec les chasseurs de primes et les agents AOI, il restait quelques grandes têtes susceptibles de leur poser problème... y compris les deux fous, bien évidemment, et Akainu. Après un léger regard en direction de Jasmine, le barbu décida de la laisser se débrouiller avec son adversaire. Il ne tenait pas à affronter Lancaster et de toute manière, même s'il l'avait voulu, il aurait certainement été plus un poids qu'un atout pour Fujikujaku. Dans l'idéal, il fallait que Yonass et Flais ne reviennent rapidement de leur mission pour lui prêter main forte : grâce à leur aide, la majorité des troupes étaient déjà hors d'état de nuire, il n'était guère nécessaire d'enfoncer le clou davantage de ce côté-là... Ses soldats pouvaient gérer le reste, après tout, ils étaient justement là pour ça !

Ilifili, 63M de berrys, et Patero, 44M de berrys.

-Wowowo, il vient de nous tirer dessus !
-Bah... Il ira aider Ive ensuite.

Ilifili avait répondu à un Patero légèrement désarçonné de voir que la Section Scientifique avait apparemment souhaité les mettre dans la merde autant que leurs moyens techniques ne le permettaient : s'il avait dû répondre seul à ce projectile explosif, il aurait certainement pu s'en mordre les doigts ! Mais fort heureusement, ce n'était pas le cas, et si les navires disposaient tous de ressources martiales, le leur, le principal, en était encore bondé... Et ce malgré le départ précipité de William Lancaster quelques instants plus tôt. Du coup, le fou des Decimas n'hésita pas à donner l'ordre de s'occuper de ce contretemps au soldat qui se trouvait juste derrière lui, lequel ne tarda pas de dévoiler sa silhouette à l'Alphabeto qui réagit immédiatement, informant ses collègues présents à ses côtés de l'identité de cet homme réellement redoutable :

-Bidip. Vice-amiral Tanaka Ysaak identifié.

Tanaka Ysaak, ex-vice amiral.

Le colonel Skronk poussa un soupir à moitié désespéré en entendant ce nom qui, au même titre que celui de Lancaster, lui était bien entendu familier : ce type avait été son supérieur, et un supérieur faisant partie de la prometteuse nouvelle ère ! Au même titre que le vice-amiral Elimane, c'était un type qui revenait fréquemment dans les rapports, et le savoir face à eux n'avait pas de quoi le rassurer... Savoir que Centes pouvait prendre la capture de Drum tant au sérieux l'inquiétait d'ailleurs profondément : en comparaison, Alabasta n'avait eu qu'à s'occuper du vice-amiral Wakai Tsuki... Un vice-amiral de légende, dont le nom était fréquemment comparé à ceux de Pacifique du côté de la marine et de Mifune du côté des épéistes, mais tout de même ! Les dents grinçantes, le colonel ne put rien faire d'autre que regarder l'ancien vice-amiral balancer un rankyaku parfaitement exécuté éclater la roquette en plein air, à mi-chemin. Cette parade inattendue eut bien entendu la conséquence de réduire à néant cette tentative de l'Alphabeto de mettre à terre les deux fous... Mais aussi celle de rendre la contre-attaque Decima imminentes. Les premiers navires s'arrêtaient enfin au niveau de la neige, et les soldats sautaient à terre, se ruant en direction des marines. La bataille n'allait pas tarder à atteindre son point culminant.

William Lancaster, ex-Akainu, Amirale Fujikujaku, et vice-amiral Dereto.

Cette bataille, si elle n'était pas carrément la dernière qu'il aurait à livrer, était très clairement l'une des plus importantes de toute la carrière de Dereto... Et probablement même de celle de Jasmine. Même des combattants émérites comme eux n'avaient que très rarement de telles occasions pour prouver leur valeur et améliorer leurs compétences : à condition de tenir bon, cette expérience serait d'une aide incontestable et même inquantifiable pour progresser par la suite. De facto, le vice-amiral s'était rapidement redressé et s'était à nouveau approché de sa supérieure lorsque celle-ci avait envoyé Lancaster au loin, les laissant jouir d'une légère période de repos. S'ils avaient l'habitude de rythmes effrénés au sein de sanglantes batailles et si John Pacifique, durant leurs entraînements, avait également durement malmené l'ancien chasseur de primes, ils ne s'attendaient probablement pas à une telle épreuve, ni l'un, ni l'autre... Autrement dit, le simple fait de voir leur opposant se redresser encore et encore sans le moindre signe de fatigue ou de faiblesse étant à la limite du décourageant. Pour autant, le duo ne pouvait pas se contenter de baisser les bras et de laisser leurs autres subordonnés réparer les pots cassés : non seulement ils ne fonctionnaient pas ainsi mais de surcroît, cela aurait scellé le destin de toutes les forces gouvernementales présentes de façon irrémédiable. Bref : même à bout de force, éreintés et endoloris, ils devraient se faire une raison et continuer à combattre, car ils étaient les seuls à pouvoir le faire aussi bien, de leur côté. Un constat sinistre, pas forcément galvanisant, mais d'un réalisme absolument véridique.

Ainsi, lorsqu'Akainu fondit une nouvelle fois dans leur direction, comme auparavant, ce fut Dereto qui prit les devants en bondissant à son tour, brandissant son poing comme pour tenter de le supplanter et de l'empêcher d'attaquer. Grossière erreur née d'une légère naïveté, puisque le logia accentua violemment sa course via ses capacités de maudit et l'expédia plus loin d'un coup de pied en plein dans la joue. A peine à nouveau sur le sol, le mercure enchaîna les esquives malgré toute la détermination de la demoiselle, qui lui envoyait autant de créations de neige que possible, aussi bien colonnes et épées que piques acérées et poings solides. Il n'eut toutefois pas le temps de repartir à l'assaut que d'un soru expert le vice-amiral se plaçait derrière lui, son pied percutant la neige avec fureur pour stopper son avancée inouïe. Il passa alors à l'attaque, usant d'une technique extraordinaire, totalement apprise aux côtés de Shirokuma, son poing fendant les cieux en menaçant l'ex amiral, recouvert de haki. Le mouvement, simple en apparence, consistait à transformer l'énergie cinétique pure et brute pour fournir au poing une condition transperçante. Oui, pour le coup, le compagnon de Jasmine entendait bien perforer le torse d'Akainu depuis l'arrière, histoire de le calmer d'un coup d'un seul... Mais premièrement, il savait pertinemment que tout ne fonctionnerait pas autant qu'il ne le souhaitait et secondement, il savait également que la résistance corporelle d'un tel combattant était largement suffisante pour lui permettre de survivre dans le cas de figure où il recevait des soins efficaces et compétents. Autrement dit, même s'il atteignait sa cible, le subordonné de Fujikujaku savait qu'il survivrait probablement... Malheureusement, tout ne se déroula pas aussi correctement que prévu : certes, son poing traversa bien le corps du logia mais ce fut uniquement parce que le maudit en question l'ouvrit littéralement, laissant ainsi la main passer au travers sans lui causer le moindre dommage. Une tactique relativement audacieuse et complètement folle, que seule les meilleurs dans le domaine pouvaient gérer face à d'aussi compétents combattants puisqu'elle nécessitait un timing à la seconde près. Bref : William dominait son homologue.

Et il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, oh que non ! L'ex amiral pivotait déjà, le poing droit recouvert de haki, prêt à cogner Dereto en plein dans l'épaule quand un autre gouvernemental fit son apparition, un homme sur l'épaule.

Exalva Flais, Exécuteur AOI.

Tombant véritablement du ciel, le gouvernemental en question percuta la main du Lancaster d'un coup de pied, l'empêchant de frapper le vice-amiral aussi sévèrement qu'il ne le souhaitait. Un colonne de neige acheva de mettre Dereto hors de danger, repoussant William quelques dizaines de mètres plus loin pendant que l'exécuteur balançait le type qu'il tenait jusque-là sur l'épaule au sol :

-Ce mec m'a donné du fil à retordre, j'ai dû m'y reprendre à trois fois pour éviter de le tuer...

Le mec en question ? Un colonel, qui avait rejoint les troupes de Centes en même temps que les autres hauts-gradés de la marine, lors de l'attaque de Merveille qui s'était soldée par un brutal échec. S'il avait été si long à le neutraliser, c'était tout simplement parce que le logia avait dû éviter de le tuer. Certes, ce n'était pas dans ses habitudes naturelles, mais Aston avait été clair quant à l'ordre de mission, cette fois-ci : il fallait ramener autant de pions que possible à Impel Down. Ce colonel en faisait partie... Et ce Lancaster aussi. S'étirant lentement, comprenant douloureusement que le logia qui lui faisait face ne jouait pas dans la même cour que lui, Flais prit la parole à l'intention des deux marines à qui il allait devoir prêter main forte, entendant immédiatement le sbire de Jasmine lui rétorquer :

-Vous avez pas intérêt à me gêner...
-Essaye de tenir le rythme, d'abord.
-Pour un type à qui je viens de sauver les miches...

Ils n'eurent toutefois pas le temps de poursuivre leur querelle : Akainu fonçait droit dans leur direction et même à trois, ils allaient devoir se serrer les coudes.

Pacifista Alphabeto et colonel Skronk.

-Un gaz avec du granit ? Mais mon p'tit gars, si un truc pareil existait, les logias poseraient plus le moindre problème depuis des lustres ! Et si quelqu'un tient à approcher Akainu pour lui passer les menottes, il peut le faire, mais c'est sans moi ! ET VOUS LA-BAS, SORTEZ VOUS LES DOIGTS DU FION !

Injuriant copieusement quelques soldats qui demeuraient à l'écart du conflit pour les remettre dans le bain, le colonel poussa un soupir à la limite du désespoir. Leurs ennemis n'étaient pas nécessairement plus nombreux qu'eux, mais possédaient visiblement plus de pointures... En tout cas si l'on considérait que Lancaster valait bien une trentaine d'entre eux. Mais le véritable problème, c'était que la majorité des pointures du navire mère ne s'étaient pas encore donné la peine de passer à l'action... Les deux fous, pour commencer, rester gentiment à l'écart de la bataille. Skronk attrapa le revolver qui trônait au niveau de sa ceinture jusque-là et le chargea immédiatement, ne tardant guère à le pointer en direction d'un soldat Decima pour lui tirer en plein dans l'épaule. Même lui allait devoir se donner un peu de mal, même si cela ne lui plaisait que très moyennement... Malheureusement, il n'eut pas le temps de comprendre ce qui arrivait qu'un ennemi d'une toute autre puissance fondait droit dans sa direction, bien décidé à l'abattre d'une manière ou d'une autre.

Tanaka Ysaak, ex-vice amiral.

L'ancien vice-amiral était sur lui. L'homme en question avait usé d'une série de geppous pour passer au dessus des troupes de la marine à une vitesse effarante, alliant cette capacité formidable à son agilité innée lui permettant d'éviter sans trop de mal les quelques soldats qui tentaient alors de le prendre pour cible. Il ne laissait aucun doute que les intentions d'Ysaak étaient particulièrement agressives à l'intention de Skronk : celui-là n'eut pas le temps de froncer un sourcil que la jambe de son opposant fendait les cieux, lui envoyant un rankyaku des plus affûtés. Il fut toutefois sauvé par la carcasse mécanique dont personne n'attendait plus rien : le Pacifista, bougeant avec une certaine lenteur mais suffisante pour défendre le gradé de la marine compte tenu de la distance que le rankyaku avait à avaler, bloqua la lame d'air en interposant tout simplement sa main sur la trajectoire de celle-ci, sans difficulté aucune. Un nouvel affrontement hors du commun se dessinait alors...

Ilifili, 63M de berrys, et Patero, 44M de berrys.

-Il nous reste qui sur ce navire, du coup ?
-Turtle... Et deux ou trois sacrifices.

Patero avait posé la question à sa camarade tout en se curant l'oreille grâce à l'auriculaire de sa main gauche, d'un air absent. Maintenant qu'Akainu et Ysaak venaient de foncer en direction de leurs principaux opposants, ils avaient moins de gardes compétents à leurs côtés... Et à en croire l'état des navires qui les avaient accompagné, ils n'allaient pas être un luxe. Milosephko Yonass, l'un des deux exécuteurs, était en train d'annihiler les quelques rescapés étant parvenu à se hisser jusqu'à l'un des navires restants. Outre celui-là, il s'était occupé en binôme d'un autre bateau tandis que Flais, seul, en avait nettoyé un troisième. Ils n'en restaient donc plus que trois : celui qui était à leur gauche, et où un chasseur de primes inconnu au bataille affrontait actuellement deux pions sans grand intérêt, le leur, évidemment, et celui qui était sur leur droite, qui avait été le navire des tours et qui était actuellement assiégé par un autre chasseur de primes, plus connu que son homologue, et accompagné de quelques joyeux lurons. Bref, leur flotte avait pris un sacré coup, mais ça n'était d'aucune importance : ils ne comptaient pas rentrer à Merveille, de toute façon. Drum allait bientôt être leur maison...

Eresone, 50M de berrys, et Sacristilia, 20M de berrys.

Si Eresone ne s'était pas attendu à un tel mouvement de la part de son opposant, qui brisa le pont du navire pour empêcher le longues-jambes de l'atteindre, il n'en fut toutefois pas mis hors-course : usant de ses membres d'une taille démesurée et notamment de son pied gauche qui avait été son pied d'appui pendant son offensive, il prit une impulsion sur quelques poutres qui se trouvaient non loin, épargnées par le carnage de son ennemi, et réalisa une acrobatie d'une agilité indéniable pour se replacer non loin. Malheureusement, il n'eut pas le temps de prêter main forte à Sacristilia qu'un projectile, manifestement une pièce, lui perfora l'épaule gauche, plaçant immédiatement tout ses sens en alerte. Cela lui fut drôlement nécessaire pour se placer hors de danger lorsqu'il eut localisé son nouvel opposant qui le canardait, évitant les blessures trop sévères mais subissant tout de même un flot de contusions et de coupures en tout genre. De son côté, l'épéiste eut bien les capacités martiales nécessaires pour tenir son ennemi à distance, mais cela ne dura qu'un temps : elle fut bien rapidement submergée et désarmée, placée à la merci de Ja'far alors que le longues-jambes, tout juste à couvert, donnait un coup de pied millimétré dans une planche issue des éclats provoqués plus tôt par le chasseur de primes en propulsant ladite planche droit vers l'homme qui menaçait sa camarade, pour le forcer à s'en écarter.

Ovelondoroboledo Okotentorebo, 30M de berrys et Ive, 29M de berrys, tours des Decimas.

Lorsqu'ils se rendirent compte que leur opposant ne comptait plus les prendre pour cible directement mais qu'il profitait de l'assaut imminent des Decimas sur Drum pour lever les voiles, les deux tours changèrent immédiatement de stratégie. Ive cessa de hurler en remarquant qu'Agon avait été renvoyé sur l'île et que Ghetis entamait un drôle de ballet autour de leur navire, et Okotentorebo déboucha ses oreilles, laissant sa barbe reprendre place tranquillement. Lorsque les mouvements du chasseur engendrèrent une sorte de tornade, menaçant de les envoyer valser d'un instant à l'autre, l'homme à la hache, aidé par Kitisiri, bondit en usant du bastingage comme d'un tremplin et, une fois dans les cieux, usa de son arme pour générer un tranchant vertical violent et soudain. Appuyé par la contre-amirale, il eut l'occasion de bouleverser la création du chasseur de primes pendant un bref instant... instant suffisant pour le vieillard qui, en usant de sa propre barbe, se propulsa via le même bastingage en direction du navire-mère, attrapant Ive et Kitisiri au passage. Malheureusement, ils furent contraint de laisser Sotechan sur place mais si celui-là n'était pas trop idiot, il allait avoir le réflexe de se placer dans la cale du navire en attendant que cela ne passe.....

Ils retombèrent donc bientôt tous les trois aux côtés des fous, lorgnant les combats déjà en cours d'un regard inquisiteur : ils allaient bientôt devoir y prendre place.

Amirale Fujikujaku.

Si le changement d'arène, relativement imprévu, promettait de rajouter un peu de piment à la bataille, d'un côté comme de l'autre d'ailleurs, il ne changea sur le coup pas grand chose aux diverses actions qui se déroulaient : le clash entre l'ancien vice-amiral et le pacifista était sur le point de débuter et les soldats de la marine s'en étaient rapidement écartés, par précaution, l'assaut des soldats Decimas avait également été donné et ils affrontaient en grande majorité les sous-fifres du Gouvernement Mondial, et enfin les courageux héros qui tenaient tête à Akainu étaient toujours aussi droits et déterminés qu'au préalable. Alors que Dereto et Flais, à quelques mètres seulement de William Lancaster, s'apprêtaient à littéralement jouer des coudes avec le prestigieux chien rouge pour gagner du temps, Jasmine, quant à elle, était encore et toujours en retrait, assimilant rapidement et efficacement le nouvel environnement à l'intérieur duquel elle se trouvait. Les armes en elles-mêmes n'avaient pas grand chose de stupéfiant, et ne lui arrachèrent pas d'autre expression qu'un léger soupir, mais la lave était un élément plus anodin et inédit qu'elle n'avait pas véritablement l'habitude d'utiliser. En soi, l'aide du chasseur de primes pourrait donc lui donner un léger coup de pouce pour avancer dans la bonne direction, mais... Cela n'allait pas changer grand chose à la direction que prenait la bataille en elle-même. A vrai dire, et puisque son pouvoir de gravité était quasiment omnipotent, elle n'aurait eu aucun mal à faire venir ses armes depuis l'autre bout de la planète si elle en avait eu l'envie. De surcroît, la présence d'un logia en la personne de l'exécuteur AOI lui aurait permis d'en avoir une quantité astronomique sous la main. Pour finir, la lave n'allait pas nécessairement atteindre Akainu, de la même manière que la neige n'avait pas réellement réussi à le blesser : l'armement était une plaie, lorsqu'il était aussi bien utilisé.

Bref : l'arène était un léger plus, c'était incontestable, mais le plus dur restait à faire. Ainsi, quand Ghetis lui balança une petite provocation, mêlant insulte et Dereto, la demoiselle poussa un soupir courroucé et leva les yeux au ciel avant de lui envoyer une mise-en-garde, brutale mais sans doute légèrement plus désespérée qu'elle n'y paraissait :

-Si on perd celle-là, tu finiras pendu à l'entrée de Marineford.

Si malheureusement la défaite était une option, dans ce cas de figure, la survie et la liberté le semblaient nettement moins... D'autant plus pour elle, actuelle amirale de la marine et chasseuse de primes de légende, que Centes allait probablement tenter d'obtenir en tant que nouveau pion. Du coup, Fujikujaku posa en tout premier lieu sa main sur le sol, à ses pieds, avant de s'avancer en direction de la lave, tout en grimaçant lorsqu'elle fut exposée à la terrible chaleur que la matière en fusion dégageait. Touchant celle-ci du bout du doigt en n'oubliant pas de recouvrir celui-là de haki de l'armement, elle recula ensuite de quelques pas avant de demeurer droite et stoïque, les yeux rivés sur les trois hommes à quelques mètres de là, prête à saisir la moindre occasion pour tenter de faire basculer l'affaire en leur faveur.

Eresone, 50M de berrys, et Sacristilia, 20M de berrys.

Ainsi exposée et incapable de se défendre, Sacristilia n'avait pas fait vraiment long feu, même si elle avait bien tenté une ou deux esquives au début du déluge de coups, probablement motivée par quelques restes d'instinct de survie ou par les règles élémentaires de bon sens que Centes avait pu épargner : elle fut donc percutée de toute part et termina sa course quelques mètres plus loin, inconsciente. De son côté, le longue-jambes, qui avait vu sa tentative d'assistance être bêtement réduite à néant à cause de l'intervention inopinée du fameux tireurs aux pièces, semblait de plus en plus pâle : et pour cause, Ja'far ne tarda guère à lui faire remarquer, même si Eresone n'avait pas l'intellect suffisant et nécessaire pour comprendre le sens de ses mots, qu'il souffrait désormais d'un poison dont les projectiles avaient été imbibés. Au même titre que sa subordonnée un instant plus tôt, le primé posa un genou à terre, haletant, avant de s'effondrer lourdement, mais temporairement : il ne faisait aucun doute que si aucune disposition n'était prise, une fois que les effets du poison se seraient estompés, le pirate repartirait à l'assaut pour asseoir l'autorité du tout-puissant Decima... Au même titre que sa collègue, d'ailleurs, qui n'avait pas été heurtée assez violemment pour en mourir.

Ilifili, 63M de berrys, et Patero, 44M de berrys.

Sur le navire, encore préservé des affres des combats et des dangers ambiants, les deux fous analysaient la scène aussi calmement que possible. Force était d'admettre que les gouvernementaux étaient probablement plus soudés, plus organisés et nettement plus redoutables qu'ils n'auraient pu l'imaginer de prime abord : la conquête de Drum n'était donc pas gagnée, même s'il leur restait encore quelques atouts à dévoiler. Pour cause : Akainu faisait désormais face à quatre ennemis tous plus ou moins réputés, Eresone et Sacristilia venaient tout juste de tomber face à deux intervenants que personne n'attendait, un dernier agent de l'AOI s'amusait à massacrer les troupes restées sur les autres navires, en retrait, et quelques gradés qui se trouvaient du côté de l'Alphabeto et de l'ancien vice-amiral répandaient le sang de leurs soldats sans la moindre difficulté. Lorsque l'un d'entre eux tenta d'ailleurs de prendre une pose intimidante à leur intention, Patero ne put s'empêcher de bailler ostensiblement tandis qu'Ilifili le lorgnait d'un air semi-dépitée. Celle-ci, qui appréciait grandement la chaleur délicate de la lave qui ne la brûlait pas vu la distance qui la séparait des divers bassins, ne tarda guère à donner quelques ordres aux tours qui étaient venus les rejoindre sur le navire-mère quelques secondes plus tôt, lorsqu'ils avaient été pris d'assaut par Ghetis :

-Kitisiri reste là, son travail est d'assurer notre protection maintenant que les deux autres sont sur le front. Vous deux, vous assurez la protection et vous portez assistance à Tanaka dès que possible. Et pour les pions restants... Ils ont leur cible aussi, visiblement.

Elle appuya ses dires avec un regard appuyé en direction de Ja'far, qui risquait d'être une épine dans le pied plus imposante qu'ils ne l'auraient souhaité. En théorie, ces renforts auraient dû permettre à Akainu de bénéficier d'un déficit numérique peu important, qui leur aurait de ce fait assuré une victoire certaine... Mais pour l'heure, ils ne pouvaient pas faire autrement que d'espérer qu'il tienne bon.

Ovelondoroboledo Okotentorebo, 30M de berrys et Ive, 29M de berrys, tours des Decimas.

-J'm'occupe des rigolos !

Ive, après un sprint le long du pont du navire sur lequel il se trouvait, usa du bastingage dudit navire pour bondir puissamment dans les cieux, s'élevant à une vitesse surprenante. Ce bond ne tarda guère à le rapprocher de Caligula et tandis qu'il retombait droit en direction du sergent-chef, il leva sa hache et l'abattit brutalement, menaçant de trancher le pauvre marine en deux d'un instant à l'autre. Une chose était sûre : vu la puissance dont regorgeait le chauve, essayer une parade serait terriblement risqué...
Ainsi, le barbu poussa un léger soupir avant d'hausser les épaules, se faisant une raison. Ils avaient tous un rôle à tenir, après tout... Comme précédemment, il vint attraper le bord du navire avec ses poils faciaux et rétracta ceux-là violemment pour se propulser en avant, ne tardant guère à retomber sur le sol quelques pas plus loin, relativement proche d'un Skronk qui se ruait en direction de Caligula, certain que la clé de leur victoire se trouvait en la survie de ces deux petits gars.

William Lancaster, ex-Akainu, et Exalva Flais, exécuteur AOI.

Le clash entre les trois hommes n'allait pas tarder à débuter, et il n'y avait clairement aucun autre combat au sein de cette bataille qui présentait plus de testostérone et de détermination : Dereto et Flais semblaient en regorger, mais le côté calme de William imposé par la domination de Centes avait également de quoi faire froid dans le dos. Ce fut d'ailleurs lui qui sembla vouloir reprendre les hostilités, brandissant son poing en arrière avant de le balancer en avant, son bras se transformant dans la foulée en mercure, se solidifiant de haki et grandissant à une vitesse astronomique, menaçant de percuter le duo avec férocité. L'exécuteur, réactif, imita l'assaut de l'ancien amiral avec autant de hargne que possible, mais n'eut droit qu'à une demie réussite : sa parade fut suffisamment effective pour empêcher Akainu de toucher le vice-amiral mais pas assez pour l'épargner de toute blessure puisqu'il fut repoussé en arrière avec violence, dans un torrent de force qui le supplantait en tout point. Souhaitant avant toute chose profiter de l'occasion, le subordonné de Jasmine usa d'un soru pour fondre en direction de son opposant... Mais contre toute attente n'en eut pas le temps. Ses yeux s'écarquillèrent tandis que la main de l'ennemi se posait sur le haut de son crâne, retransmettant parfaitement le sentiment d'impuissance qui sembla courir le long de son échine. Le Lancaster, la tête en bas et en équilibre sur le marine, commença alors à retomber dans le dos de celui-là, le genou droit recouvert de haki. Grâce à ses réflexes, le chasseur de primes parvint à recouvrir à son tour la partie de son corps ciblée via l'armement, mais cela ne fut pas tout-à-fait suffisant non plus : il fut propulsé en avant et cracha un flot de salive soudain. Il n'eut pas le temps de reprendre contenance que le pion, qui semblait décidé à passer à la vitesse supérieure, se tournait en direction de Jasmine, laquelle pointa sa main dans sa direction avec un air profondément agacé :

-Faut tout faire soi-même...

La rivière de lave sortit ainsi de son lit et menaça de brûler William au passage mais celui-ci, vif, transforma ses deux bras en gigantesques épées et trancha brutalement la lave qui se présentait à lui avant de profiter de cette brèche pour se ruer en direction de l'amirale et de Ghetis. Si Dereto et Flais venaient de se redresser et allaient sans doute tenter de l'intercepter à temps, l'initiative ne pouvait pas venir d'eux...

Ive, 29M de berrys, tour des Decimas.

Cette attaque, vive, brutale et agressive à souhait, n'aurait pas dû échouer. Techniquement, cela était même de l'ordre de l'impossible, mais ce que la tour des Decimas avait omis dans son calcul, c'était l'intervention de personnes extérieures : alors certes, seul, Caligula aurait certainement connu quelques supplices durant les secondes qui allaient suivre, mais il eut alors la chance de compter sur le soutien de combattants plus aguerris et talentueux que lui... Combattants qui surent le sortir de cette épineuse situation avec brio.
Car le premier d'entre eux eut l'habileté et la force nécessaires pour contrer l'assaut d'Ive, chose qui était déjà un exploit en soi. Le chauve serra les mâchoires, l'air courroucé, tandis que son homologue s'en laissait aller à quelques provocations sans grande importance : ce n'était jamais le plus bavard qui gagnait sur le champ de bataille, mais simplement le plus fort, ou le plus astucieux ! Si ce type continuait à perdre son temps en discussions, il risquait d'y perdre sa gorge... Mais avant que le Decima ne puisse mettre ses sombres desseins à exécution, une forme sortie vivement du sol : un bras. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il en était lorsqu'un torrent de flammes en sortit, menaçant de l'engloutir tout entier. Fort heureusement, doué de grands réflexes, il eut le temps de se pencher en arrière... Pas assez pour éviter d'être blessé, mais assez pour ne pas finir totalement carbonisé : ainsi, seule la partie gauche de son visage laissait apparaître une brûlure plus ou moins grave, lui arrachant d'ailleurs au passage un hurlement de douleur. Si les vêtements qui recouvraient son torse étaient également en train de flamber, il n'eut pas vraiment le temps de s'en préoccuper : un autre homme intervenait déjà, menaçant de le percuter dans le dos avec fermeté, et il n'était pas capable de réagir à temps...

Jilia, 34M de berrys, et Moldoron, inconnu.

Mais lui aussi, jouissait du soutien d'un certain nombre d'alliés... Lui aussi avait la chance de posséder de redoutables combattants à ses côtés : avant que Ja'far n'ait le temps de porter son coup, une silhouette menaça de le percuter de la même manière. Jilia s'était propulsé dans sa direction en anticipant le geste du chasseur de primes et menaçait désormais de lui fournir un violent coup de pied en plein dans le dos. La situation était simple : si le chasseur poursuivait son geste, il arriverait à atteindre Ive, bien entendu, mais il aurait également à souffrir de quelques douleurs de son propre côté. Pour autant, la demoiselle, également un pion à en croire son faciès vide d'expression, n'avait pas été assez sotte pour partir à l'assaut : elle possédait le soutien d'un homme qui, rapière à la main, prit la décision de sauter au-dessus de la scène pour dominer Agon, et éventuellement Pride s'il se trouvait toujours au même endroit. Cet homme, Moldoron, semblait en revanche beaucoup plus expressif : après un clin d'oeil délicat et romantique destiné à son principal adversaire, Agon, il fendit les cieux d'une dizaine de coups d'estoc, faisant pleuvoir des lames d'air droites sur son ou ses ennemis, menaçant ainsi de les transpercer de toutes part et ce à plusieurs reprises.

Ilifili, 63M de berrys, et Patero, 44M de berrys.

-Hmph... Heureusement qu'ils sont réactifs, Ive a failli y passer !
-On y va aussi, du coup ?

Les deux fous fixaient avec une attention toute particulière l'affrontement qui se déroulait en contre-bas, Kitisiri à leurs côtés. Ils étaient les derniers de leur camp à n'avoir pas agi... D'une certaine manière, ils avaient une raison de s'en vouloir ! Mais leur rôle n'était pas forcément de monter aux combats dès la première occasion, contrairement aux pions qui ne servaient qu'à cela... En attendant, le plus urgent semblait de prêter main forte à l'ancien vice-amiral Isaak : le combat des titans n'était pas à leur portée et de toute manière, Akainu était bien assez résistant pour retenir ses ennemis même en claire supériorité numérique assez longtemps pour cela... De facto, les deux jeunes hochèrent la tête en se jetant un bref regard, se mettant d'accord sur leurs cibles respectives. L'ancienne contre-amirale, quant à elle, les suivrait où qu'ils iraient.

Ovelondoroboledo Okotentorebo, 30M de berrys, tour des Decimas et Skronk, colonel de la marine.

-Une telle envie de meurtre... Je pourrais en faire un infarctus, jeune homme !

Si le vieillard semblait avancer de manière tout-à-fait décontractée, il n'était pas assez sot pour endormir totalement sa méfiance lorsqu'il progressait au milieu de troupes adverses... Garder un œil sur les antagonistes principaux était une règle de base, et en observant rapidement les gouvernementaux combattre, il avait promptement compris que cet assassin roux était l'unes des cibles à abattre. Ce qu'il avait en effet pris pour un fruit du démon, instinct juste, rendait Nanao particulièrement redoutable pour le commun des soldats Decimas puisqu'ils étaient incapables de lui porter le moindre coup. En vérité, cela ressemblait un peu à l'intangibilité des logias... En moins offensif. Mais du coup, si Oko n'était pas certain de pouvoir porter une attaque à son ennemi, il était sûr qu'en restant sur la défensive, l'inverse serait également vrai : ainsi, quand le jeune assassin menaça de le trancher en traître, il usa de sa barbe comme d'un appui pour bondir par-dessus le Tokeyshi, retombant alors plus agilement que prévu derrière le CP9. A partir de là, il décida simplement de mettre sa prétendue intangibilité à rude épreuve, envoyant dans la direction du membre de la couronne une mèche de sa barbe sous forme de pique... Mais fut contraint d'arrêter son action en se baissant au dernier moment, lorsqu'une balle menaça de se planter en plein dans son crâne. Skronk, un sourire aux lèvres, pointa son arme en direction de la tour des Decimas et donna quelques ordres aux deux membres de la couronne, l'air aussi angoissé que résolu :

-Vous deux, aidez le pacifista, ralentissez le pion qu'il combat ! Si vous parvenez à le faire et que le pacifista triomphe... On aura un atout de plus, et eux un gros problème sur les bras !

Pour autant, le colonel était certain que seul face à ce vieillard, il n'allait certainement pas s'en sortir en un seul morceau... Le but allait donc être de le ralentir et de le bloquer aussi ardemment que possible.

William Lancaster, ex-Akainu, Amirale Fujikujaku, et vice-amiral Dereto.

Il avait plus de courage que de bon sens, il fallait le reconnaître ! En voyant Ghetis foncer frontalement sur Akainu sans prendre davantage de précaution, Jasmine en alla même jusqu'à se demander s'il n'avait pas perdu la dernière case qu'il lui restait... Pourtant, elle devait admettre que le chasseur de primes semblait nettement plus rapide qu'auparavant... Cela n'allait pas forcément lui permettre de terrasser le Lancaster, et il risquait fort de le comprendre d'un instant à l'autre. Restant toutefois aux aguets, prête à saisir la moindre opportunité pour atteindre l'ancien amiral, la demoiselle se mit en position, tendant une main en direction du duo dont la rencontre était imminente.
Et en effet, à peine allaient-ils arriver au contact que Ghetis entama un mouvement à but clairement offensif : si vaincre William avec une telle attaque était impensable, dans le meilleur des cas, il pouvait profiter de son élan pour envoyer le chien rouge valser... Lequel se retrouvait alors pris en tenaille entre Dereto, Flais et Ghetis, avec Jasmine en soutien. Une formation idéale pour le quatuor de gouvernementaux, mais le pion des Decimas, fort de son expérience martiale indicible, n'avait pas besoin de ses neurones pour comprendre que cela était un très mauvais plan : simplement d'instinct et d'expérience, il avait appris à éviter ce genre de situations lorsqu'il affrontait des ennemis en surnombre. Cela sembla notamment le motiver à passer à l'action sans plus se faire prier...

Car l'Archer n'avait pas encore porté son coup lorsque le pied gauche du Decima éclata, lui permettant de réaliser une acrobatie en plein dans les airs. Il se plaça parfaitement à l'horizontal et fit bouger ses jambes dans un mouvement cyclique, usant de son du même pied, le gauche, pour frapper les mains du chasseur de prime avant qu'elles ne l'atteignent. Pas suffisant pour blesser Ghetis, bien entendu, mais largement assez pour dévier l'attaque et gagner une demie-seconde : son bras droit était déjà recouvert de haki et menaçait de fracasser le visage de l'autre maudit d'un instant à l'autre. Cela aurait certainement eu lieu si, à quelques mètres de là, Jasmine n'avait pas soudainement levé la main : une colonne de magma en fusion menaça alors d'englober Akainu qui, par réflexe, usa d'une nouvelle détonation pour s'écarter de son opposant. Il n'était toutefois pas à une dizaine de mètres lorsque Dereto bondit afin de se retrouver dans son dos, menaçant de le frapper d'un coup de pied. Avec vigueur, le Lancaster usa du même mouvement que précédemment pour modifier sa trajectoire et frapper le vice-amiral avant qu'il ne le fasse, l'expédiant directement en direction du magma.

-Dereto !

Fujikujaku avait hurlé sans réfléchir lorsqu'elle avait remarqué que son subordonné risquait de tomber dans la lave d'une minute à l'autre. Pourtant, cette diversion fut nécessaire : Flais, à distance, projeta une colonne de plomb droit vers le pion, le percutant en plein ventre et l'envoyant alors vers Ghetis.
Dilemme, dilemme : le chasseur avait en effet le choix entre prêter main forte à Dereto, ou essayer de profiter de l'occasion pour blesser Akainu...