- Merci d'être venus aussi vite, déclara sobrement une voix passe partout.
Le Den Den Mushi était posé sur une table de réunion ovale, devant une chaise vide. Dans la pièce éclairée chichement par quelques lampadaires, une ambiance pesante se faisait ressentir. Déjà assis sur quelques chaises, des figures connues de Luvneel attendaient patiemment la suite des événements. L'escargophone retransmit les paroles avec une moue ennuyée :
- Quelqu'un sait-il si Menma et sa bande ont décidé de venir ? Nous aimerions commencer dans les plus brefs délais.
Alia Swifthauer - Aben'Gal
Une jeune femme en armure jouait avec un couteau dans un coin. Elle leva les yeux distraitement vers le gastéropode et soupira, avant de ficher la lame dans le bois de la table de réunion. D'une voix claire, elle grogna :
- Lui et ses gars ? Peuh ! Vu le sérieux avec lequel ils prennent ces réunions, on peut bien s'en passer, non ? - Pas cette fois-ci, Alia, intervint d'une voix grave l'homme à quelques pas d'elle. J'ai deux ou trois nouvelles qui pourraient tous nous ennuyer. Et puis, de ce que j'ai compris, je ne suis pas le seul à devoir requérir un vote ?
La voix retransmise par le Den Den Mushi confirma rapidement : la situation nécessitait l'avis de toutes les principales bandes de criminels de Luvneel. Ce n'était pas une simple réunion d'information, mais une cellule de crise pour diverses raisons. Une voix s'éleva à l'autre bout de la pièce, tandis qu'un homme franchissait le seuil des doubles portes en acier.
Clovis
- Toujours aussi optimistes, les gars !
Le nouvel arrivant fut accueilli par quelques salutations, mais bien vite son petit air suffisant attira plusieurs grognements. La mine confiante, le gangster reprit la parole :
- Menma et les autres sont en chemin, je les ai vus sur la route... attablés à un bar en train de boire.
Ici il éclata de rire, avant que son hilarité ne soit stoppée par plusieurs exclamations de mécontentement.
Yapu - Urup - Ouak
- Ces bons à rien de mafioso en banane ! De mon temps, y'avait un peu plus de respect pour les horaires, les conventions, les collègues et... - Ouaaaak ! - Yep, comme tu dis Ouak. - Arrête de parler à ton pingouin, Yapu... Je suis sérieux ! - C'est lui qui a commencé.
D'un soupir, le vieil homme posa sa tête dans sa main, complètement dépité par le comportement de son associé. Il faut dire qu'en tant que vieux de la vieille, il en avait vu d'autres ! Les hauts et les bas de la piraterie, de la marine et des hors la loi sur North Blue ! Il pouvait tout vous en dire, pardi ! Seulement, personne ne souhaitait l'écouter.
- Vous inquiétez-pas, ils avaient presque terminés leurs verres quand je suis passé ! se rattrapa Clovis comme il put. Sinon les affaires sont bonnes les gars ? Non parce que de mon coté... - On sait ! le coupa Alia. Depuis qu'il a été reconstruit, le fight club fonctionne à merveille... on sait. - Si on peut même plus discuter pour passer le temps...
Faisant mine d'être vexé, le maître du Fight Club de Luvneel se cala dans une chaise, avant de placer ses pieds sur la table. Le vieux Urup se retint de lever lui mettre un taquet, tandis que Ouak recommençait à discuter avec Yapu en battant de ses petites ailes. Aben'Gal, toujours aussi pragmatique, croisa les bras et attendit dans un silence de mort.
Keito - Menma - Yamagera
Quelques dizaines de minutes plus tard, la double porte s'ouvrit avec fracas sur le trio de criminels tant attendu :
- Oi ! Ça va les filles ? lança Keito de sa voix suave . - Y'a intérêt à ce que la réunion en vaille la peine ! attaqua Yamagera. Taku ! Pourquoi vous nous avez fait venir, on a autre chose à foutre que de s'asseoir et de papoter ! - Ou alors vous ne pouvez plus vous passer de nous, hein ? surenchérit le premier.
Avant qu'une dispute n'éclate, le Den Den Mushi reprit d'une voix sans appel :
- Asseyez-vous. On a déjà pris assez de retard comme ça et nous avons plusieurs sujets épineux à aborder. - J'rêve ou le gars n'dit même pas bonjour ? s'insurgea Yamagera. Oi, Kuraaa ?! Tu te prends pour... - Yama, ta gueule, trancha net le criminel qui était resté silencieux jusqu'à présent.
Immédiatement, le mafioso aux cheveux gris se tut. Le trio s'installa sans un mot de plus et, une fois les énergumènes en place, le chef des retardataires reprit la parole d'une voix hargneuse :
- On t'écoute, Maku. Mais t'as intérêt a avoir autre chose que les salades habituelles. - Bien, reprit le Den Den Mushi sans se laisser démonter.
Tandis que la réunion débutait enfin, un autre événement se déroulait sur les docks de Luvneel, sans qu'aucun des criminels présents n'en ait encore connaissance.
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Jiva
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Sam 1 Avr - 17:13
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Cela faisait un moment que j'étais arrivé sur North Blue, et oui, aussi étrange que cela puisse paraître je me trouvais bel et bien sur cette mer. En réalité je m'étais simplement foiré en omettant de signaler aux sbires présents sur le navire que nous devions rejoindre la mer de l'ouest. Toutefois, quelques minutes après avoir compris que je ne verrais pas Powder Island de sitôt, je me rendis compte qu'il en était mieux ainsi. Un mal pour un bien, une nouvelle mer afin de débuter la phase la plus palpitante de ma carrière, celle que j'avais tant attendue : l'indépendance. J'étais donc ravi de mon actuelle situation, bien que j'aurais préféré que cette étape de mon parcours de criminel s'effectue un peu plus tard. Néanmoins, le fait que les choses venaient à moi d'elles-même, plus vite que je ne le souhaitais, suffit à me faire esquisser un sourire. Cela renforçait une idée désormais profondément ancrée dans mon esprit, le monde m'avait choisi comme son prochain souverain. Je venais de commettre une erreur sur Namakura en agissant de manière irréfléchie, simplement guidé par mes sentiments, et il me recadra d'un simple geste en me forçant à prendre cette nouvelle direction. Ainsi j'aurais pu tirer tout un tas de leçons de cette première erreur. Je faisais donc fi de ce que Ren pouvait me mettre sur le dos, du fait que le jeune chef d'escouade que j'avais été était désormais un moins que rien aux yeux de l'organisation, un vulgaire félon, et me lançais dans une nouvelle vie à bord de ce navire de guerre subtilisé aux Shadow Ghost. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire afin de mener à bien mes objectifs, puisque jusqu'à maintenant j'avais tout misé sur Ren. Je désirais grandir dans son ombre, me servir de sa réputation, de sa force ainsi que de ses relations afin de me faire un nom et de m'accaparer suffisamment de pouvoir pour le renverser. Néanmoins, et je m'en rendis compte lorsque Mirabelle, Maxence et Big Sister vinrent à moi, ce projet n'allait pas aboutir correctement. Je n'étais qu'un vulgaire soldat de Ren Tao, au mieux son engeance. Dans pareil cas, quand bien même je l'aurais renversé, son ombre pèserait toujours sur mes épaules et j'aurais dû m'en défaire afin de devenir celui que j'aspirais être. Ce qui me restait à faire était donc évident, il me fallait prouver à ceux qui pensaient que j'étais la création de Ren une chose : il avait accouché de sa propre fin.
Un heurt se fit entendre à la porte, je soupirais longuement avant de brailler à la personne de rentrer. Tandis que l'homme se débattait avec la poignée, je retirai le journal primitivement laissé tomber sur mon visage. J'étais exténué à cause de toute cette lecture que je dus me farcir et le quidam qui venait de rentrer dans la pièce pouvait le constater. Lorsqu'il me découvrit avachi sur le fauteuil capitonné, les pieds posés sur un bureau jonchés d'articles froissés, ses lèvres se pincèrent. Je me redressais donc du mieux que je le pouvais, joignant mes mains et posant mes coudes sur le bureau.
-Oui ?
-Ter... terre en vue !-s'exclama-t-il en raidissant son corps tout entier.
-Bien, nous allons donc faire y faire escale afin de nous ravitailler. Je ferai un tour là-bas, tu resteras donc ici et t'assureras que personne daigne rentrer dans cette pièce.
-Oui... mais, vous êtes sûr de ce que vous faites ? - l'homme désigna du doigt l'amas d'escargophones qui se trouvait dans un coin de la pièce - Certains souhaitent passer des coups de fil et ne comprennent pas pourquoi vous leur privez de ce droit.
Mes paumes frappèrent la surface de la table tandis que je me relevais dans un raclement de chaise. D'un vif geste, qui eut le don de faire frémir le sbire, je désignais du pouce un des avis de recherche qui se trouvait derrière moi, attaché au mur. Outre les affiches dédiées à quelques révolutionnaire tels que Erwin Dog, Vadim Oulanov ainsi que Sayouri Taka, était visible mon affiche entre celle de Ren et de Yao.
-Oy, les ordres sont les ordres. Il s'agit de ceux de Ren Tao en personne, tu peux me croire. Alors dis à tes gars une chose simple : si ils tiennent tant que ça à ce que Ren m'ordonne de les trucider, qu'ils prennent ces den-den afin de passer leur stupide coup de fil. C'est bien compris ? - l'homme acquiesça d'un hochement de tête - Quand est-ce que l'on arrive à bon port ?
-Une dizaine de minutes.
J'opinai donc du chef afin de lui faire comprendre qu'il pouvait disposer. Un frisson parcourut mon échine tandis que je posai mon regard sur le visage de Ren Tao, les commissures de mes lèvres remontèrent alors quand un des den-den se mit à sonner, pour la énième fois. Ses sous-fifres pouvaient essayer de contacter ceux à bord de mon nouveau bastion, ils n'auraient plus aucun signe de vie. Fudo avait disparu de la surface de la Terre et tant que mon plan n'était pas au point, tant qu'il me manquait des éléments, je ne me permettrais pas de faire parler de moi dans les journaux. Il ne m'aurait ainsi jamais retrouvé sans que je ne le veuille. Lorsque j'estimais que les dix minutes étaient passées, je me munis d'un banal sac en toile qui contenait la batte de baseball que le Ichi m'avait donnée, ainsi que quelques berrys. Il me fallait faire des achats, notamment un en particulier. Je devais contacter une personne au plus vite afin de concrétiser notre alliance. Bien que l'être diabolique me força quelque peu à accepter sa proposition, il semblait être l'homme idéal pour m'accompagner jusqu'à mon trône. Une fois fin prêt pour quitter le navire, je me dirigeai vers la sortie de mon bureau en récupérant un des maint papier où était inscrit le nom ainsi que le numéro de ce fameux collaborateur, le balafré aux orbites ténébreux. Je claquai finalement la porte, disposai le cadenas sur la poignée ainsi qu'un tas de petit papier dans les gonds afin de m'assurer que personne ne soit rentré dans le bureau durant mon absence. Je ne perdis pas plus de temps, avançai vers le pont et, prenant appui sur ma main, sautai par dessus la rambarde. Mes pieds touchèrent terre, j'examinais déjà le port d'un regard dédaigneux.
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Sam 1 Avr - 18:31
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
L'araignée regardait le navire s'éloigner peu à peu, l'esprit tranquille. Enfin, Maimai Kichigai regagnait les eaux glacées de Yakoutie entre de bonnes mains. Elina attendait patiemment, les bras croisés en forme hybride, que les voiles du navires ne s'éloignent avant de disparaitre. Elle ne serait réellement rassurée que lorsqu'elle recevrait l'appel d'un membre du marché noir pour lui affirmer que l'expert en Den Den Mushi était bel et bien arrivé à destination. En attendant, elle ressassait les événéments de la prison et les multiples informations qu'elle avait obtenue depuis, grace à son contact sur Luvneel. Tetsujin faisait décidémment des merveilles ! Le vieux hors la loi savait dénicher les perles rares et obtenir des faveurs en arguant de son statut et de ses relations... Pour l'heure, elle-même devait s'en remettre à ce vieux renard, en attendant que le nom de Jorogumo puisse suffir à lui ouvrir les portes qu'elle souhaitait.
De leur coté, les mercenaires de la « Herman Compagny » avaient empoché leurs primes avant de s'en retourner vers leur QG sans un mot de plus. Après tout, ce contrat peu conventionnel avait couté la vie à plusieurs des leurs et avait souffert de multiples modifications. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'ils souhaitent s'éloigner au plus vite de la responsable. Leur navire rapetissait également, tandis que le soleil se couchait sur le royaume de Luvneel. Cependant, alors que l'assassin allait s'en détourner, une voile apparut à l'horizon. Comme elle souhaitait encore surveiller son propre navire jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement, l'araignée laissa sa curiosité la titiller.
Au fur et à mesure que le batimen naval approchait, de multiples détails lui sautèrent aux yeux. Loin des modèles gouvernementaux, le voilier n'en demeurait pas moins un navire de guerre comportant plusieurs ponts et mats. Enfin, elle put apercevoir le pavillon et l'emblème marquant les voiles du navire : celui des Shadow Ghosts.
« Qu'est ce que Ren fait ici ? », se demanda-t-elle en pensée. « Je croyais pourtant qu'il avait à faire sur Grand Line ? »
Elle avait un rendez-vous d'ici quelques dizaines de minutes qu'elle devait honorer, mais voir son partenaire débarquer sans prévenir sur North Blue l'inquiétait. Aussi, elle attendit patiemment que vaisseau ne s'amarre au ponton. Alors qu'elle allait hêler les matelots, un homme sauta depuis la rambarde et attérit à quelques mètres d'elle. Un simple coup d'oeil à sa coiffure permit à l'araignée de l'identifier : le nouveau membre recruté par son allié, Fudo. Elle le laissa détailler le port un instant, étonnée qu'il descende avant son leader. Cependant, les secondes passaient et elle ne vit toujours pas poindre la tignasse rousse de l'assassin. Intriguée, la Zoan se déplaça en silence vers le primé avant de prendre la parole :
- Bonsoir, Fudo. Que me vaut le plaisir de voir débarquer les Shadow Ghosts ici ? Et, plus important, où est mon partenaire ? Cela ne ressemble pas à Ren de rester sur le navire tandis que ses hommes descendent.
Elina jeta de nouveau un coup d'oeil vers le pont, mais n'y vit que des matelos affairés et pas l'ombre de Ren Tao. Elle fronça les sourcils en revenant vers Fudo pour le détailler un bref instant. L'affiche de recherche avait été fidèle et, entre tous ses traits, ce serait sans aucun doute sa banane qui le trahirait partout où il irait. Selon les quelques échos rapportés par les journaux, la dernière action de son équipage avait débouché sur la destruction d'une île ! Quelle part Fudo avait-il joué dans cette attaque ? Et pourquoi donc fallait-il que Ren fasse exploser toutes les îles où il se battait ? Certes, leur arrangement stipulait qu'il détournait l'attention des autorités afin de lui permettre de s'insinuer partout sur North Blue en toute quiétude... mais il y mettait peut être un peu trop de zèle. Revenant à la situation présente, la Zoan écouta l'éventuelle réponse de son interlocuteur, sa curiosité piquée à vif.
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Sam 1 Avr - 20:13
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Les ports étaient assez exceptionnels tout de même, et je m'en rendis compte encore une fois tandis que je passais celui-ci au peigne fin par le biais de mes yeux. En se rendant en un tel lieu on pouvait savoir de suite de quoi en retournait le commerce de l'île. Et ce d'un simple coup d’œil jeté en direction des cargaisons fraîchement débarquées ou embarquées dans les bateaux qui venaient se masser contre le quai. Tout cela m'aurait été très utile lors de mon introduction dans l'économie de West Blue, je pouvais très bien me servir d'une telle observation et de l'expérience de mon futur allié, commerçant, afin de trouver des domaines laissés en friche que je pourrais prendre d'assaut. En comblant de tels vides je m'assurerais un bon début dans le commerce, un domaine qui était lui aussi obligatoire afin de mener à bien sa carrière de hors-la-loi. Un autre aspect du pouvoir. Je reluquai donc une énième fois le morceau de feuille froissée que je tenais en main. Edward Lawrence, je ne le connaissais absolument pas et m'étais engagé avec lui sous la contrainte, il était peut-être temps pour moi de me renseigner à son propos. Ce fut quand je m'apprêtais à ranger ce fameux papier dans ma poche que quelqu'un vint à ma rencontre. Elle s'était rapprochée de moi et m'adressa la parole sans la moindre gêne, m'appelant par mon prénom et évoquant les Shadow Ghost comme s'ils s'agissaient de ses alliées. Elle connaissait Ren Tao, le rouquin avait donc des liens sur North Blue ? Une quelconque alliance avec cette jeune femme à l'étrange allure ? Je détaillai son visage, plongeai mes yeux dans les siens et n'y vis rien de très chaleureux. L'hypothèse qu'elle était une camarade de Ren était plausible, je ne savais pas grand chose du rouquin non plus, sa vie ne m'avait jamais réellement intéressé et il paraissait toujours être distant des autres. Du moins ce n'était qu'un ressenti. Il avait essayé de faire un pas vers moi après l'histoire des décimas et de l'île détruite, toutefois nous ne pûmes concrétiser quoique ce soit étant donné ce que je fis quelques semaines après. Je recentrai mon attention sur cette parfaite inconnue, ma relation compliquée avec Ren n'était pas mon plus gros problème pour l'instant, je devais savoir qui elle était. Je me retrouvais en ces instants dans une situation peu commode donc, elle savait qui j'étais visiblement tandis que je n'avais rien de mon côté.
-Bien le bonsoir... mademoiselle ? Je vous prie de m'excuser, Ren ne m'a pas prévenu que j'allais recevoir de la visite lors de mon escale sur Luvneel. Je ne suis que de passage afin de réaliser quelques achats.
Je m'étais efforcé à prendre mon air le plus affable. S'il s'agissait d'une alliée de Ren Tao j'aurais peut-être pu tirer quelque-chose de cette femme. Des informations à glaner concernant le rouquin, ou tout bonnement le monde underground de North Blue. Je mis finalement le bout de papier dans mon pantalon tandis que je contemplais toujours les traits efféminées du visage de mon interlocutrice. Pour le moment elle avait l'avantage sur moi et si je faisais le moindre faux pas alors qu'elle était réellement en relation avec le rouquin, elle aurait très bien pu passer un coup de fil qui me mettrait dans une situation extrêmement délicate. Il fallait donc contrôler chacune de mes paroles tout en restant le plus naturel possible, un exercice compliqué pour un type spontané comme moi. Je réagis néanmoins à ses derniers mots, quant à la présence ou non du leader des Shadow Ghost. Cela l'aurait peut-être mise un peu plus en confiance à mon égard et je gagnerais sans doute plus d'information en plus de son éventuelle sympathie. Il y avait là de quoi faire un bon coup, si Ren possédait une quelconque structure sur North Blue, je pourrais éventuellement m'en servir à mes propres fins. -Ren ne risque pas de descendre du bâtiment, il n'est pas ici. Il réglait quelques affaires sur l'une de ses îles de GrandLine lorsqu'il m'a demandé de me rendre sur North Blue.
Elle aurait très bien pu me demander quels étaient les raisons de ma venue, auquel cas j'aurais dû bidouiller quelque chose ou alors simplement lui dire que ça ne la regardait pas. Ouai, c'était pas top tout ça.
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Sam 1 Avr - 20:51
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
Bien vite, Fudo lui rappela les plus élémentaires notions de politesse. Trop occupée à l'idée d'obtenir des réponses, Elina en avait oublié de se présenter. Mais, après tout, si elle avait parlé à ses associés de Ren Tao, elle aurait pensé qu'il avait fait de même. De toute évidence il n'en était rien, ou bien le jeune hors la loi en face d'elle n'avait pas encore eu le temps d'être mis au parfum. Apparemment, Ren l'aurait envoyé sur Luvneel pour faire quelques achats ? Étrange si l'on considérait les richesses présentes sur Grand Line et absentes des mers bleues... mais qu'à cela ne tienne, elle avait d'autres chats à fouetter. Elle lui répondit d'ailleurs bien vite :
- Mes excuses, je ne me suis pas présentée dans ma hâte ! Vous pouvez m'appeler Jorogumo. Quant à l'absence de Ren... c'est bien dommage, mais cela vous permet de voler de vos propres ailes.
Dans la foulée, elle précisa les éléments manquants à Fudo pour comprendre la situation :
- D'ailleurs Ren n'aurait pas pu vous prévenir, il ignore mes déplacements sur North Blue dans les détails. Nos deux organisations sont liées par le même but et nous travaillons de concert dans l'ombre, mais nous ne partageons pas tous nos plans.
Soudain, la Zoan saisit en un éclair la chance dont elle jouissait, à ce moment précis. Fudo était un hors la loi primé, lié à Ren Tao qui commençait à se tailler une réputation sanglante. Elle-même ne disposait d'aucune prime à l'heure actuelle, puisqu'elle évoluait dans l'ombre et manigançait pour s'approprier le marché noir de North Blue dans sa globalité. Ce soir, elle avait d'ailleurs rendez-vous avec les principales bandes de Luvneel pour tenter de s’immiscer dans les affaires du Royaume... enfin, « rendez-vous » était un bien grand mot. Elle chassa cette idée de la tête et reprit la parole :
- Cependant, si Ren ne vous a rien dévoilé, le timing est fortement à notre avantage. Comme je vous l'ai dit, nos deux organisations sont déjà alliées, or il se trouve que je saurais peut être rendre votre escale sur cette île un brin plus intéressante qu'une simple séance de shopping...
Elle observa attentivement la réaction de Fudo et, si elle voyait poindre la moindre lueur d'intérêt, elle continuerait ainsi :
- À force de travailler avec Ren, je suppose que vous avez déjà dû connaitre des affrontements violents et des coups flamboyants à la vue de tous ! Mais avez-vous déjà exploré les coulisses de ce monde, Fudo ? Avez-vous déjà foulé de vos pieds un des marchés noirs de ces mers, pour tenter d'y défendre ou d'y agrandir votre territoire ?
L'araignée sourit d'un air engageant au membre des Shadow Ghosts, avant de reprendre d'une voix calme et confiante :
- Que diriez-vous de m'accompagner à une réunion, Fudo ? Puisque vous êtes déjà présent, il serait idiot de ne pas coopérer pour tenter d'introduire notre alliance sur Luvneel ? Par ailleurs, cela nous permettra de nous tenir à jour concernant nos agissements respectifs.
Elle ne savait pas réellement pourquoi ce jeune homme était présent ici, ni même si Ren l'y avait réellement envoyé... mais pour dire vrai, elle s'en contrefichait. Seul lui importait l'atout qu'il représenterait aux yeux des autres hors la loi locaux, afin d'augmenter ses chances de mettre la main sur le marché noir de Luvneel.
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Sam 1 Avr - 22:55
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Peu importait qui elle était, si elle représentait une menace ou non, rien ne changeait au fait qu'il me fallait maîtriser ma langue. Eviter de laisser s'échapper par inadvertance des mots qui pouvaient me trahir. Même si je ne voyais pas comment elle aurait pu comprendre ma situation à l'aide de quelques mots égarés. Toutefois j'en apprenais beaucoup ce soir, la tâche était plus compliquée qu'il n'y paraissait. Peut-être que c'était stupide en ces circonstances là, mais ça me servirait pour plus tard, éventuellement durant des négociations avec d'autres magnats de la pègre. Une fois que les mots passent la frontière qu'étaient nos lèvres, il était trop tard pour revenir en arrière. Un sarcasme de travers ou une interjection de trop était en mesure de trahir nos intentions et, de ce fait, nous faire perdre la partie. Alors, comme à mon habitude, je continuais de me mettre la pression pour un rien, simplement dans le seul but d'évoluer le plus rapidement possible. En étant constamment hors de ma zone de confort, je ne pouvais que progresser et combler les quelques failles présentes dans mon esprit. Je me créais donc ma carapace petit à petit, au fil des rencontres et des différentes épreuves que je m'imposais. Ce n'était qu'en agissant de cette façon que je serais en mesure de suivre le rythme ahurissant que m'imposait le monde.
Actuellement, mon regard était suspendu aux lèvres de la femme qui me faisait face. Elle répondit de manière spontanée, ce qui me fit émettre deux hypothèses. Soit elle était franche avec moi, soit elle maîtrisait parfaitement la pratique à laquelle je venais de m'initier. Si les deux étaient crédibles, la seconde pris l'ascendant quand elle finit sa prise de parole. Jorogumo réussit à me captiver dès ses premiers mots, elle semblait partager mes idées. L'indépendance était sûrement l'une des meilleurs choses pour atteindre maturité dans un tel monde après tout, mais là n'était pas le plus intéressant dans son discours. Elle me proposa une offre que je ne pouvais refuser. Toutefois, afin de ne pas paraître trop enjoué par cette demande je me mordis la langue et demeurais de ce fait interdit. Je déglutis un instant tandis qu'elle m'observait, mon regard embrassait toujours ses lèvres charnues. On pouvait aisément y déceler une lueur témoignant de mon excitation. Quand elle poursuivit son discours, je dus crisper ma mâchoire afin de me contenir. C'était mauvais de laisser transparaître tous ces sentiments sur mon visage, mais c'était bien mieux que de répondre "oui" immédiatement. Je laissais les secondes s'égrener, faisant mine de soupeser le pour et le contre. Le choix était déjà fait, participer à une réunion concernant l'économie criminelle de ce royaume était une opportunité en or afin de faire mes débuts dans ce fameux domaine. Si sur les ports nous pouvions directement constater la dynamique du commerce, c'était ce genre de réunion qui constituait les coulisses de l'économie. Refuser sa proposition relèverait de la connerie pure et simple. Ainsi, après un certain temps, je tendis la main à Jorogumo tout en esquissant un franc sourire.
-Je serai ravi de vous venir en aide. Bien que cela n'ait jamais semblé intéresser Ren, j'ai toujours été friand de telles choses. J'aimerais toutefois vous demander, si le temps nous le permet, de faire un léger détour. J'ai besoin d'effectuer quelques achats d'escargophone.
Si elle acceptait, son numéro serait sûrement l'une des premières choses que je me serais assuré d'avoir dans mon carnet d'adresse. Elle aurait ainsi rejoint Edward, la deuxième d'une liste qui ne faisait que de débuter.
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Sam 1 Avr - 23:25
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
Surprise. Envie. Empressement. Excitation. Ce jeune Fudo passait d'une émotion à l'autre très rapidement. Son visage semblait lui crier ses états âmes aussi surement que si le criminel les lui avait hurlés à la figure. Ou tout du moins l'araignée, véritable vétéran dans le domaine, ressentait ainsi la situation dans laquelle elle se trouvait. La lecture des visages, la recherche du mensonge ou du petit secret dissimulé de son mieux par son interlocuteur... Elina était si friande de ce genre de petit jeu qu'elle en aurait presque oublié, elle aussi, de dissimuler ses sentiments.
Mais, elle, n'était pas une débutante.
Si le bref échange ne lui avait permis de comprendre une seule chose, c'était bien que Fudo n'était pas habitué à ce genre de proposition... mais qu'il était on ne pouvait plus intéressé. Il tentait de le masquer, c'était indéniable, mais dès les prémices de son invitation, le hors la loi avait montré tous les signes d'une excitation intense couplée à une agréable surprise. Pupilles dilatées, paupières ouvertes en grand un bref instant, une légère ouverture de la bouche et un pli de lèvres étrange qui ne pouvait signifier qu'une chose : il se mordait littéralement la langue pour s'empêcher de répondre.
« Le voilà qui déglutit difficilement, à présent. », remarqua en pensée la jeune femme.
Décidément, elle avait tapé dans le mille sans s'en rendre compte. Lorsqu'enfin la Zoan se tut, afin de laisser le temps à Fudo de répondre, elle sourit légèrement en le voyant prendre son temps. La technique était vieille comme le monde : s'empêcher de répondre au plus vite et mimer une intense réflexion... Mais quand bien même se débattait-il pour le dissimuler, l'araignée savait qu'elle le tenait. Enfin, il accéda sa demande, tout en émettant une requête à son tour.
- Un Den Den Mushi ? Mais certainement. Allons-y rapidement, je ne tiens pas à être en retard. Si vous voulez bien me suivre ?
D'un dernier regard vers le pont, la Zoan demanda pour la forme à son coéquipier du jour :
- Vos hommes vont rester à bord pour garder le bateau ?
La subtile manœuvre de flatterie servait à non seulement s'assurer qu'aucun quidam ne les suivrait mais, surtout, à brosser Fudo dans le sens du poil. « Ses » hommes sonnait bien mieux que « les hommes de Ren », après tout. Lorsqu'elle aurait sa réponse, elle mènerait le jeune homme en direction du magasin sus-nommé afin qu'il puisse rapidement satisfaire ses désirs. En chemin, alors que le soleil terminait de se coucher, elle garderait ses sens en éveil par habitude, mais ne s'empêcherait pas de partir à la découverte de cette rencontre inopinée :
- Dites-moi, Fudo, j'ai entendu bien des rumeurs sur les deux derniers coups d'éclats de votre équipage. Je suis naturellement curieuse, alors je me questionne... Que pourriez-vous me dire sur Nighty Town et cette fameuse explosion d'ile sur Grand Line ?
Du coin de l'oeil, l'araignée surveillerait les réactions de son interlocuteur. Après tout, elle n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler à Ren, mais les journaux faisaient état d'une arme chimique et de la mort de multiples civils dans un cas ; dans l'autre c'était tout bonnement une île qui avait été rayée de la carte ! Or, elle ignorait que Ren Tao possédait un arsenal de guerre capable d'une telle prouesse... Si tel était le cas, elle devrait se renseigner un peu plus sur la question.
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Dim 2 Avr - 10:11
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Ce fut après avoir haussé les épaules que je détournai mon regard du navire de guerre. Ces sbires n'avaient qu'une mission à remplir : refaire nos stocks de vivres. J'invitai ainsi la criminelle à me mener dans un lieu où je pourrais effectuer mon achat. Nous nous engouffrâmes donc dans les étroites ruelles du royaume, à la recherche de la boutique de den-den mushi. Je m'en remettais à Jorogumo, elle me conduirait à bon port le plus rapidement possible afin que celle-ci soit en mesure de se rendre à son fameux meeting. Pour le moment, je ne me sentais point à mon aise auprès de cette femme dans ces allées exiguës où les commerce étaient légion. De temps à autre, alors que je lorgnais quelques étales parmi la pléthore de marché, j'eus l'affreuse sensation de me sentir épier. Pire même, un jeune marchand à la coupe afro me dévisageait derrière sa petite vitrine. Cela était probablement dû à ma prime, du moins c'était la seule chose raisonnable qui pouvait expliquer un tel phénomène. Ainsi, même sur North Blue, j'étais connu par la majorité des quidams ? Un rictus s'esquissa donc sur ma face de criminel, l'ampleur que prenaient les choses était bien plus importante que ce que j'imaginais. Peut-être même que je pourrais de suite m'implanter dans le monde underground de North Blue en guise d'essai. De cette manière j'aurais acquis un certains montant d’expérience lorsque je viendrais m'installer sur Powder Island. Oui, encore une fois tout s'alignait à la perfection afin de me mener au plus vite sur mon trône. Ma porte d'entrée était toute désignée, et je n'avais même pas eu besoin de la chercher : Jorogumo. Toutefois, avant de considérer cette femme comme telle, une collaboratrice, je devais me renseigner d'avantage sur ses relations avec le rouquin. Je n'en savais toujours pas plus depuis mes premières interrogations, j'eus d'ailleurs la sensation de m'être fait plumé. Elle sut obtenir de moi ce qu'elle désirait : un soutien pour sa réunion, le nom des Shadow Ghost. Et, encore une fois, elle tenta de me soutirer de nouvelles informations à propos de nos méfaits. Si rencontrer Ren Tao était un plaisir pour elle, le fait qu'il ne soit pas là aujourd'hui semblait être une aubaine. Un jeune expérimenté duquel on pouvait aisément tirer les vers du nez, voilà ce que j'étais actuellement. Ainsi, il était temps de renverser la tendance et de m'imposer en tant que réel criminel, un electron libre à part entière. Je commencerais donc par faire simple, puis testerais directement ses liens avec le rouquin.
-Nighty Town constitue le premier échec de ma carrière. Nous avions attaqué frontalement, comme dit dans les journaux, Elème dans le seul but de donner à Ren l'opportunité d'en découdre avec le contre-amiral Ericken. Nous devions donc attirer la majorité des effectifs de la marine sur le port, mais nous nous retrouvions bien assez rapidement en difficulté malgré mes pouvoirs ainsi que les capacités d'Ayabusa. Nous fûmes ainsi contraints de sacrifier un de nos dirigeables afin de causer un maximum de perte chez les mouettes.
Je soupirai, las de ressasser cet autre souvenir, celui de ce fameux sous-marin que j'avais envoyé au fin fond de l'océan malgré moi. Causant de ce fait la mort de mon camarade le plus cher. Je repris donc avec moins d'entrain.
-Ren a vaincu Ericken d'après ce que m'a dit Ayabusa. Toutefois, pour des raisons qui me sont inconnues, il ne l'a pas éliminé. D'un autre côté, Yao Ming a pris d'assaut Terèse dans le but d'y déloger le fameux Big Jack. Sans grand succès.
Nous continuâmes notre route jusqu'à atteindre la boutique en question. Je fis signe à la jeune femme de m'attendre devant l'enseigne, cela n'allait pas prendre beaucoup de temps. Je me présentai donc à la vendeuse au teint basané et lui fis part de ce que je désirais. Un simple den-den all sea. Une fois celui-ci en main, je le disposai dans la poche interne de ma veste. Bien, il me manquait qu'une seule chose désormais. Un den-den blanc. Je sortis du commerce et retrouva Jorogumo en lui indiquant d'un hochement de tête que nous pouvions dorénavant nous diriger vers le lieu de sa réunion. Je repris alors le cours de notre discussion, en espérant faire naître en elle le germe du doute. Après tout, même si je ne savais pas grand-chose sur les agissements de Ren vis-à-vis de North Blue, j'étais sûr d'une chose : jamais il aurait démenti ce qui avait été dit quant à la destruction de l'île.
-Vous savez, le gouvernement à la mainmise sur les médias. Ils peuvent y dire tout ce qu'ils souhaitent, déformer la réalité en leur faveur. Ils peuvent nous tourner en dérision comme nous augmenter en omettant quelques détails. Jorogumo, à quel point connaissez vous les décimas ?
Je m'étais arrêté et fixais désormais mon interlocutrice. Il était temps de commencer mon ascension dans ce monde, et dans un tel environnement cela ne signifiait qu'une chose : il me fallait diminuer autrui afin de m'en retrouver grandi.
Jiva
Kokuro Elina
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Dim 2 Avr - 12:51
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
Fudo venait apparemment de mordre à l'hameçon. Il suivit l'araignée sans rechigner - mieux encore ! - il lui emboîta le pas d'un air décidé et enthousiaste. Elle le mena à travers le labyrinthe de ruelles de Luvneel tout en gardant ses sens aux aguets. Ainsi, tout en écoutant les réponses de son coéquipier, elle put remarquer plusieurs personnes en train de les surveiller discrètement. Ces espions n'étaient pas des débutants et savaient pour la plupart se montrer furtifs, mais quelques uns se trahirent par maladresse ou insistance. Elina eut le plaisir de voir que Fudo ne semblait pas dupe lui non plus, notamment lorsqu'il remarqua un homme doté d'une certaine masse capillaire derrière une vitrine. Néanmoins, ce dernier sourit devant sa découverte, comme s'il était fier de quelque chose... d'avoir trouvé un mouchard, ou bien d'en être la cible ? L'araignée ne put trancher. Dans tous les cas, ce petit détail vint confirmer ce qu'elle supposait : Fudo commençait son périple dans le monde des hors la loi.
Ses éclaircissements concernant Nighty Town furent les bienvenues. Ils avaient sans doute vu trop gros, ou manqué de prudence, car lancer des attaques frontales sur plusieurs cibles fortifiées simultanément relevait du suicide. Ils pouvaient d'ailleurs se sentir chanceux d'y avoir réchappé, de son point de vue ! Que Ren ait pu vaincre le contre amiral Ericken demeurait un exploit dans ces conditions. Néanmoins, l'intervention de Fudo ne permit pas de corroborer la thèse de l'arme chimique. Il rentra alors dans la boutique de Den Den Mushi pour faire quelques emplettes.
À ce moment, Elina tourna lentement la tête sur sa gauche, jusqu'à dévisager un homme caché dans les ombres, au coin de la rue. Elle sentait son regard insistant sur sa nuque depuis quelques temps, et ce petit jeu commençait à l'irriter. Elle lui servit un sourire froid, accompagné d'un discret signe de la main. Ce dernier s'éclipsa sans demander son reste. Fudo revint rapidement et continua la discussion là où il l'avait laissée, tandis qu'Elina les menait en direction de la fameuse réunion. Il resta évasif quant à l'explosion de l'île et la questionna plutôt sur les Decimas.
- Ah ! Les Décimas... Des esprits ravagés par l'ambition d'un homme qui se prend pour le roi du monde. Ils sont dangereux et menacent l'équilibre obtenu entre la marine, les pirates, la révolution et le monde de l'ombre. Centes Decima ne doit pas être pris à la légère, son pouvoir est plus redoutable que la plus tranchante des lames. Preuve en est qu'il a réussi à contrôler les anciens amiraux de la marine.
Elle planta son regard rouge sang dans les prunelles de Fudo, avant de reprendre d'un ton emprunt du plan grand sérieux :
- Les fanatiques ont cela de particulier qu'ils sont imperméables à la raison. La logique ne leur sied guère, tandis que les maximes serinées par leur gourou leur servent de guides. Ne vous approchez pas d'eux, Fudo. Ne pensez pas pouvoir les vaincre seul, réussir à les tromper, ni même obtenir un quelconque avantage grâce à eux. Vous seriez broyé, usé jusqu'à la moelle... voire asservi.
Elle reprit tout un coup un air plus léger, avant de progresser de nouveau en direction du lieu secret où se déroulait la fameuse réunion. Soudain, elle adressa une petite pique à Fudo par dessus son épaule :
- Quant à ces fameux médias, leur travail a toujours été la propagande, Fudo. Seulement, il n'a jamais été question de promouvoir nos idées.
D'un ton à nouveaux sérieux, la jeune femme termina sa tirade, alors qu'elle arrivait devant un édifice aux allures quelconques :
- Les journaux sont une partie seulement de l'information. Le vrai pouvoir est d'être capable d'obtenir les secrets du monde avec un minimum d'intermédiaires, mais un maximum de sources.
Elle se tourna enfin vers lui, avant de l'inviter à la suivre d'un geste :
- Venez, je n'aime pas m'inviter en retard.
Et sur ces mots elle franchit le seuil de la maison, devant deux hommes taciturnes qui la laissèrent passer sans un mot.
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Dim 2 Avr - 20:17
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Jorogumo s'exclama dès que mes mots atteignirent ses tympans. Conformément à ce que je lui avais demandé, elle me parla des décimas et souleva probablement la solution à mon problème. Elle venait de mettre le doigt sur l'inconnu qui me faisait défaut. Je l'écoutais donc tout en conservant l'information dans un coin de ma tête, le fait que Centes manipulait les précédents amiraux. Si cette information s'avérait être vraie alors tout serait devenu clair dans mon esprit : John Pacifique nous épargna, Yao et moi, parce qu'il devait se confronter à l'un de ses prédécesseurs. Sûrement dans le but de le capturer et de le ramener au gouvernement qui aurait ainsi essayé de le ramener à la raison. Mon respect pour Centes Decima s'en retrouvait donc grandi. Il titillait de plus en plus mon intérêt, lui aussi désirait reprendre son dû, un trône que le gouvernement lui avait subtilisé. Contrairement à ma personne le monarque possédait quasiment tout ce qui lui fallait pour parvenir à ses fins. Cet être et Konan constituaient ainsi mes deux grands modèles de réussite, je désirais devenir leur semblable. Oui, c'était mon plus grand rêve. Etre fait du même bois que les plus grands de ce monde, des créatures d'essence royale, les seuls êtres qui mettaient tout en moyen afin de s'accaparer leur couronne respective. Comparés à eux Ren n'était qu'un grossier criminel aveuglé par le peu de force dont il était doté. Si lui aussi souhaitait graver son nom dans le sombre panthéon underground, alors il ne faisait pas grand chose pour y parvenir. Après tout il se contentait de vulgaires conquêtes, des actions illogiques qui lui servaient simplement à satisfaire son ego. Il n'était d'ailleurs même pas capable de tenir une île correctement, c'était ce que Banaro et Kenzan m'avaient révélé. Un type incapable de tenir un peuple sans effusion de sang ne pouvait se permettre de prétendre au titre de souverain. Le rouquin n'était qu'un pitre, une grossière personne, un déviant. Il perdit de cette façon le peu de grandeur que je lui avais imputée.
-Soyez rassurée, je ne compte pas me confronter aux décimas. A vrai dire j'en parlais parce qu'ils étaient présents sur cette fameuse île. Ren avait reçu une convocation quelques jours avant ce sombre événement. Nous nous rendîmes donc sur cette île afin de savoir de quoi il en retournait. Il y avait visiblement d'autre leader d'organisation, je ne pus suivre la réunion car les gardiens n'acceptaient que les chefs.
Mes lèvres se fermèrent un instant, je jaugeais Jorogumo du regard. Peut-être n'avait-elle pas été mise au courant par Ren, cela était en fait une certitude. Il était ainsi temps de fragiliser leur relation dont je ne connaissais ni les tenants, ni les aboutissants.
-Nous avions été pris entre deux feux. Le gouvernement voulaient se farcir les décimas, probablement pour récupérer un de ces fameux amiraux. Du moins c'est ce que je peux en déduire après vous avoir entendu. Durant l'affrontement chacun de nous fit un choix concernant ce qu'il devait faire afin de survivre. Yao et moi étions sur un port en train de maintenir les renforts de la marine du mieux qu'on le pouvait. Je ne sais donc pas en quelles circonstances Ren a participé à la confrontation opposant décimas à marines, mais je peux vous assurer une chose : lorsque je l'ai récupéré il était inconscient et physiquement inapte au combat.
J'humectai mes lèvres, tournai ma langue quelques fois dans ma bouche et finis mon discours.
-Ce qui détruit l'île et fit fuir le gouvernement était la malédiction d'un décima. Cette image restera à jamais gravée dans ma mémoire, croyez moi, il s'était élevé dans les cieux afin de faire couler un épais filet d'une substance qui m'était inconnue. Le fluide se répandit sur une grande partie de l'île, puis l'explosion eut lieu.
Je repris alors la marche en ayant le feu vert de Jorogumo, pour finalement conclure quant aux articles publiés après la destruction de cette fameuse île.
-Le gouvernement a donc protégé la réputation d'un de leurs anciens cadres. C'est la seule chose qui puisse justifier le fait qu'ils n'ont pas tout mis sur le dos des décimas, leur plus grand ennemi. Ils ont fait de nous leur bouc-émissaire, rien de plus.
Concernant l'obtention d'information, j'étais sur la même longueur d'onde qu'elle. Les messages transmis par den-den mushi, de bouche à oreille, étaient bien souvent frelatés par de nombreuses salives et, finalement, quand ils arrivaient à vos oreilles ils avaient perdus tout leur intérêt car ils ne correspondaient plus du tout à ce qu'ils étaient au départ.
Finalement nous atteignîmes le bâtiment où la réunion se tiendrait. Je laissais donc l'honneur à mon hôte de rentrer en premier, une fois cela fait je m'engouffrais à mon tour dans la demeure.
Jiva
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Dim 2 Avr - 20:54
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
Bien qu'il semblait assez inexpérimenté pour le moment, Fudo dénotait du reste des criminels qu'elle avait côtoyés par une certaine capacité d'analyse et une pertinence qui restaient tout à son honneur. Ainsi, il avait déjà compris toute la dangerosité des fausses rumeurs, de même qu'il appréhendait avec beaucoup de sérieux la menace des Decimas. Il lui relata effectivement une toute autre histoire que celle colportée par les journaux : l'île avait été détruite par un Décima et, si elle en croyait Fudo, ni plus ni moins que de la main d'un ancien amiral ! C'était dire la puissance de ces légendes vivantes... Elle le rejoignait également lorsqu'il émit l'hypothèse que le gouvernement avait trouvé en la personne des Shadow Ghosts un bouc émissaire parfait.
Ce jeune homme prometteur lui plaisait.
- Vous avez de la suite dans les idées, Fudo. Je ne doute pas que vous gravissiez rapidement les échelons de ce monde. Prenez garde, cependant, à ne pas tenter d'aller plus vite que vos jambes ne peuvent vous porter. La précipitation et l'outrecuidance sont les pires de vos ennemis, soyez en certain.
L'araignée laissa ainsi la rue derrière elle, avant de pénétrer dans un grand hall. Plusieurs criminels armés et parés de costumes montaient la garde sans un bruit, mais aucun ne s'offusqua de la présence de la femme araignée. Après tout, son contact avait prévenu qu'elle viendrait en retardataire. De son pas feutré elle parcourut les dalles en silence, s'approchant du fond de la pièce éclairée par un lampadaire central. Pour être déjà venue une fois, elle savait que la salle de réunion se trouvait au premier étage sous bonne garde. Sans même regarder si Fudo la suivait bel et bien, elle grimpa lentement les escaliers en colimaçon qui l'amenèrent dans un long couloir dotés de plusieurs embranchements ponctués de lampes grésillantes. Les murs aux peintures défraîchies se ressemblaient tous, mais la Zoan trouva son chemin sans embûche. L'aspect de la battisse était volontairement laissé en piteux état, de manière à tromper l'oeil peu attentif. Alors qu'elle s'approchait dangereusement de la double porte blindée et insonorisée, Elina se retourna et, s'il l'avait suivie, lança à son coéquipier du jour :
- Que ce soit clair, Fudo : vous êtes ici en observateur. Mon contact vient probablement de les prévenir de mon arrivée et une partie d'entre eux seront sans aucun doute hostiles. Après tout, je viens pour réclamer des parts du marché noir en tant qu'outsider. Je procéderai avec des pincettes et par voie détournée, mais cette opération est capitale pour moi. L'échec ne m'est pas permis, et je vous conseille d'aller en ce sens.
Si Fudo avait une question, elle l'écouterait rapidement et y répondrait peut être, mais les choses sérieuses débutaient à présent. Le jeune homme pourrait sans doute s'apercevoir, en observant le regard de l'araignée, que toute trace d'humour avait disparu de ses yeux. Elle était ici pour affaires, et elle serait intransigeante.
Sans un mot de plus, Jorogumo ouvrit les doubles portes et en franchit le seuil.
- Te fous pas d'nous, oi ! On a jamais été d'accord pour ça ! C'est même la première fois que j'en entends parler ! Taku ! - C'est quoi c'délire, Maku ? demanda sobrement Menma.
Contrairement à son acolyte aux cheveux cendrés, le chef du gang savait contenir sa rage et non la déverser à tout va. Cependant, il devait bien admettre qu'il tentait de se maîtriser pour ne pas écraser le Den Den Mushi sans plus de formalité ! Le criminel serrait le poing et attendait de son mieux les explications de l'espion. On nageait en plein délire ! Sous prétexte qu'ils avaient loupé la dernière réunion parce que, eux, avaient autre chose à foutre que de s'asseoir pour causer des heures dans le vent... une outsider allait se ramener ? N'importe quoi !
Avant que la voix à l'autre bout du combiné ne puisse répondre, ce fut deux autres hors la loi qui s'en chargèrent.
Alia Swifthauer - Aben'Gal
- Si vous étiez présents un peu plus souvent, vous auriez pu dire que vous n'étiez pas d'accord, bande de singes ! - Doucement, Alia, la tempéra Aben'Gal. Ne va pas nous les énerver un peu plus.
Le doyen de la réunion dut se lever pour faire barrage au trio de hors la loi, prêts à sortir de leurs gonds. Avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche cependant, l'homme au teint basané reprit d'une voix conciliante :
- La proposition a été débattue puis votée la dernière fois : trois voix pour, une voix neutre, une objection. Si vous aviez été présents, vous auriez pu effectivement voter contre et expliquer pourquoi. Mais vous aviez apparemment mieux à faire.
Le criminel se tut devant le regard venimeux de Menma, qu'il soutint sans sourciller. Il n'appréciait pas les méthodes de cet homme et se sentait bien plus proche d'Alia. Même ce rat de Clovis lui paraissait plus fiable en tant que partenaire commercial, c'était dire ! Quant aux autres crétins et leur pingouin... il préférait ne pas y penser. Aben'Gal termina de calmer Alia, tandis que le gang des « Skimos » s'occupait de tempérer les ardeurs des « Banana Boyz ». Lorsque la salle retrouva un climat plus propice à la discussion, la question tomba finalement de la part de Keito :
- Bon, puisqu'apparement on a plus le choix, on sait au moins qui c'est ? Et pour quand est la fameuse rencontre ?
Den Den Mushi
Le dénommé Maku, à l'autre bout du fil, profita de l'accalmie pour reprendre de sa voix passe partout :
- Une figure montante de North Blue qui a réussi à passer entre les doigts de la marine jusqu'ici. Elle s'appelle Jorogumo.
La réponse ne se fit pas attendre de la part du groupe de retardataires :
- Qui ça ? lança Keito d'un air mi amusé mi offusqué. - Oi, c'est une blague ? Une putain d'inconnue ?! - Jamais entendu parler... Maku, c'est quoi ces conneries ? C'est qui cette femme ?
On sentait que Menma rongeait son frein, mais que sa patience approchait de ses limites. Aussi, l'espion au bout du fil pesa ses prochains mots :
- Elle possède un réseau d'informateurs, d'assassins et de trafiquants qui s'étend rapidement. De ce que j'ai réussi à glaner, elle a fait ce qu'aucun de nous n'a été capable de réaliser : s'allier à la révolution de North Blue.
La révélation jeta un froid dans l'assemblée. Son auditoire à présent attentif, l'homme voulut continuer mais fut coupé par Menma :
- La révolution de North Blue ? Tu veux dire l'Inquisition ? - Exactement, elle connait Erwin Dog. C'est pour cela que je l'ai proposée : à travers elle, nous pourrions peut être ouvrir encore plus notre éventail de clients et soutenir l'effort de guerre des révolutionnaires sous cape. - C'est... Putain...
Estomaqué, Yamagera en oublia de s'énerver. Il jeta un coup d’œil inquiet vers son boss, mais ce dernier gardait la mâchoire crispée et la mine fermée. De toute évidence, la nouvelle ne l'enchantait guère. Ce fut Keito qui revint à la charge :
- Okay... et donc, on la voit quand ? - Elle ne devrait plus tarder, maintenant.
Ce fut à ce moment précis que les portes s'ouvrirent. Tous les regards se braquèrent sur la nouvelle venue. Si les trois gangsters écarquillèrent les yeux de dégoût, les réactions des autres participants furent plus diversifiées.
Clovis
Clovis lampait quelques gorgées de Whisky dans sa flasque qu'il trimbalait souvent avec lui. Il écoutait les échanges calmement depuis tout à l'heure, ou tout du moins en apparence. Si les autres ne semblaient pas la connaitre, lui avait déjà rencontré la femme araignée de North Blue un peu plus d'un an auparavant. À l'époque, il faisait office de manager et de barman dans un petit fight club qui était souvent découvert par la marine et qui devait alors se reconstruire ailleurs. Il avait ri au nez de la jeune fille aux cheveux blancs qui lui avait parlé de Jorogumo, lorsqu'elle avait affirmé vouloir unifier tout le marché noir de North Blue... jusqu'à ce qu'il voit ce monstre de ses propres yeux.
Une putain de Zoan.
Depuis, sa position avait changé... dans tous les sens du terme. Clovis s'était débrouillé pour évincer ses concurrents et falsifier un ou deux documents pour que, à la mort « malencontreuse » de l'ancien boss du fight club, il finisse par rafler tout le pactole ! Mais il avait la mémoire longue et le sommeil léger. Il s'était donc renseigné sur cette femme qui pourrait venir l'emmerder... et ce qu'il avait découvert l'avait retourné. Cette salope était une assassin, et pas une débutante. Elle avait zigouillé la famille Giabor pour Doburo Gaimo ! D'ailleurs, il la suspectait de l'avoir égorgé lui aussi... de même que certaines rumeurs la disaient responsable de la mort de Joël Oudot, même pas deux semaines auparavant. La disparition des deux principaux armateurs avait permis à Menma de reprendre le monopole du trafic d'armes. Et le pire c'était qu'à chaque fois, la marine et les gars du coin ne l'avaient pas repérée. Il avait discrètement demandé à ses hommes de le tenir au courant si elle revenait sur l'île, car son avis avait changé à son sujet. Alors, quand Maku leur avait dit qu'il voulait la faire participer au commerce de Luvneel... il avait compris.
« Elle a acheté notre réseau d'espionnage. », avait-il pensé.
Et il ne s'était pas trompé. Le timing était trop parfait pour n'être qu'une coïncidence. Tout ce qui s'était passé avant ne pouvait avoir été qu'une mise en scène de la part de l'homme au bout du fil. Il savait qu'elle était déjà là, que les autres gus aux cheveux bourrés de cire n'allaient pas du tout apprécier... et il savait l'effet qu'une Zoan ferait sur l'assemblée. La simple vue de la jeune femme raviva ses souvenirs, et il ne put soutenir son regard lorsqu'elle commença à sourire d'un air froid. Même s'il savait à quoi s'attendre, la vue de ce monstre lui arracha un nouveau frisson, comme à l'époque.
Il allait devoir jouer finement.
Yapu - Urup - Ouak
- OUAK ! OUUUAAAK ! - Du calme, Ouak ! Du calme, putain !
Voyant que son pingouin s'affolait à la vue de la nouvelle venue, Yapu décida de lui coller un vigoureux taquet pour le faire taire. Urup, de son coté, regarda d'un œil torve Jorogumo... avant de faire mine de bailler. Il préférait attendre et voir ce qui allait se passer avant de l'ouvrir. C'était l'expérience qui parlait.
- Putain de... OI ! C'est quoi ÇA ?! s'exclama Yamagera, toujours sous le choc. - Si t'écoutais, tu saurais que c'est la nouvelle, Yama. - Nan mais...
Un simple regard du boss suffit à le faire taire. De son coté, Keito avait perdu son air joueur et, tout comme Menma, il jaugeait les deux nouveaux venus... lorsque soudain :
- QU'EST CE QUE ... NOM D'UNE BANANE ! s'exclamèrent Keito et Yamagera en même temps.
Ils venaient d’apercevoir Fudo et sa coiffure si caractéristique. Menma, qui jetait déjà un regard noir à Elina, fusilla du regard son coéquipier à peine la porte passée. Avant que leur colère n'éclate, Aben'Gal et Alia les rappelèrent à l'ordre en leur demandant de se calmer : ils régleraient leurs différents d'ordre capillaire après la réunion.
Enfin, la voix de Maku résonna dans la salle, juste après que le double vantail ne se ferme derrière les deux nouveaux venus :
- Bienvenue, Jorogumo. Nous vous attendions. - Merci, répondit-elle d'une voix amusée. Je me suis permise d'amener un invité en observateur, j'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénient ?
Comme l'annonce ne déclencha aucune réelle opposition, la voix de Maku résonna à nouveau :
- Asseyez vous et commençons par des présentations rapides. Ensuite nous pourrons poursuivre avec l'ordre du jour, puis le reste des questions nécessitant notre avis.
Un à un, il lista les hors la loi présents de manière très succincte, ces derniers saluant la nouvelle venue lorsqu'ils étaient appelés :
- Alia Swifthauer, qui dirige une organisation de mercenaires. Aben'Gal, blanchiment d'argent et recèles divers. Les « Skimos », Urup le doyen, Yapu le jeune et... Ouak le pingouin, spécialisés dans le trafic de drogues. Les « Banana Boyz », Yamagera celui aux cheveux gris, Keito le blond, Menma leur boss, trafic d'armes. Clovis, gérant du Fight Club. Moi-même, Maku, responsable de l'espionnage et du contre-espionnage.
Après un bref silence, il reprit la parole :
- Jorogumo, assassinats, vols et corruption. Quant à votre ami, j'aimerais qu'il se présente rapidement afin que nous puissions commencer.
La femme araignée, tout comme le reste de l'assemblée, se tourna alors vers Fudo dans l'attente que le primé s'annonce.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Jiva
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Lun 3 Avr - 22:26
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
En à peine quelques minutes cette femme réussit à me séduire. Son attitude ainsi que ses paroles contrastaient avec le rouquin, il était évident qu'un monde les séparait. J'écoutais presque religieusement chacune de ses maximes auxquelles j'étais quasiment toujours en adéquation. Peu m'importait si certaines paraissaient évidentes, chacune su trouver place dans mon esprit auprès d'un exemple à chaque fois bien défini. A l'excès de confiance était ainsi associé ma confrontation avec l'homme à l'harmonica. Il constituait la preuve qu'en ce monde rien n'était acquis, même si tout portait à le croire. Yao et moi nous étions ainsi faits remettre à notre place par John Pacifique, ce fut d'ailleurs un miracle que cet amiral ne nous ait pas tué. L'autre point, lui, m'arracha un pouffement que je ne pus qu'étouffer à moitié. Je ne pouvais effectivement me permettre d'aller plus vite que la musique : celle qui m'était imposée possédait déjà un tempo très rapide. Accélérer ce dernier aurait ainsi été contre productif, il s'agissait après tout d'une course de fond et non pas d'un sprint. Pour se créer un empire on ne pouvait se permettre de lésiner sur les moyens, il fallait agir avec minutie et mener à bien tout un amas de projets. Chaque pas effectué sur cette longue et sinueuse route qui me séparait du trône était une épreuve dont la finalité demeurait incertaine, et ce jusqu'à ce que pied touche complètement le sol. Une bien triste réalité qui en rebutait plus d'un, mais c'était ce qui me plaisait.
Je restais donc interdit durant le reste du trajet et m'en remettais à ma préceptrice du jour. Lorsque nous franchîmes le seuil d'une vétuste maison, je fis fi des quelques pions armés et suivis la criminelle dans les escaliers. Mes yeux ne purent s'empêcher d'examiner l'austère couloir dans lequel nous nous trouvions désormais. Rien, si ce n'était la porte blindée au bout du corridor, ne pouvait porter à croire que des cadres se rassembleraient ici afin d'y prendre des décisions qui se répercuteraient directement sur l'économie de l'île, voire de North Blue toute entière. Il me fallait graver cela dans mon esprit dans le but de la reproduire la même chose un jour, j'étais encore en phase d'apprentissage après tout. Nous étions en plein dans ce que j'avais rêvé depuis gamin, j’acquiesçai donc silencieusement à Jorogumo juste avant qu'elle ne pose ses mains sur les portes. Je déglutis tandis qu'une mince ligne de lumière apparut puis s'élargit progressivement. Jorogumo fut la première à s'engouffrer dans la fameuse salle de réunion, je lui emboîtai donc le pas. La réalité accusa d'un léger retard, si bien que mon homologue avait déjà été presentée quand je compris finalement ce qui se trouvait en face de moi, juste derrière la table.
<< Hey, tu te foutrais pas un peu de ma gueule là ? Qu'est-ce qu'un putain de pingouin fait ici ?! >>
Heureusement pour la femme de l'ombre, je sus contenir ces mots. A vrai dire, c'était plutôt l'avertissement de la criminelle ainsi que le poids de tous ces regards qui refrénèrent cette pulsion d'impertinence. Mon doigt ne s'était donc pas levé afin de désigner l'animal de compagnie des deux hommes emmitouflés dans de la peau de bête. Mais, à mon grand regret, et probablement à celui de tous ici présent, mes yeux furent captés par une tignasse grisâtre. Un léger dézoom s'opéra après quelques secondes et je pus enfin cerner l'ensemble du tableau : trois gars, trois bananes. Si j'étais en mesure d'accepter les esquimaux accompagnés de leur foutu volatile, je n'aurais jamais permis que l'on daigne me voler ce qui m'appartenait. Cette touffe de cheveux précautionneusement agencée, il s'agissait là de mon identité. Ma main au niveau de mon bas ventre, mon index se leva en direction de ma précieuse tandis que ma bouche s'ouvrit. Pour mon propre bien ainsi que celui de Jorogumo, il fallait me présenter de la plus classieuse des manières. Si mon nom ne pouvait être connu de tous, pour sûr celui du groupuscule que j'avais rejoins l'était. Après tout, personne ne pouvait se targuer de détruire une île à part nous, du moins selon les journaux.
-Chef d'une des branches des Shadow Ghost, Fudo.
Jiva
Kokuro Elina
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Lun 3 Avr - 23:17
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
- Chef d'une des branches des Shadow Ghost, Fudo.
Intérieurement, l'araignée jubilait : elle ne l'aurait pas mieux décrit elle-même, si elle avait souhaité le présenter comme un argument de choix dans les discussions à venir. Bien entendu la Zoan n'avait rien montré de son allégresse. Elle s'était contentée de prendre place autour de l'énorme table ronde juste en face de Clovis, qu'elle avait reconnu, avant de fixer ce dernier d'un air amusé. Il avait bien vite détourné le regard, avant de reprendre une gorgée de sa flasque. Tandis que des étincelles semblaient jaillir des yeux des trois malfrats aux coupes hideuses lorsqu'ils regardaient Fudo, l'araignée promena son regard dans la salle pour détailler ses opposants. Car il s'agissait bien de cela : une lutte intestine, où les mots et la ruse remplaçaient les pieds et les poings.
Les trois clowns sur sa gauche lui semblaient passablement hostiles, tant leur langage corporel trahissait le mépris et l'antipathie qu'ils lui vouaient. Le pingouin se calmait à peine malgré les remontres salées du dénommé « Yapu » qui semblait se soucier d'elle comme d'une guigne. De son coté, l'ancêtre semblait s'ennuyer ferme et piquait du nez peu à peu... Clovis fuyait son regard comme la peste et se tenait en retrait sur sa chaise, comme s'il tentait de s'éloigner le plus possible d'elle ; il n'avait lui non plus pas oublié leur précédente rencontre, ce qui signifiait qu'il devait également se rappeler de son but sur cette mer : unifier le marché noir de North Blue sous sa coupe. Restait à savoir quel camp il finirait par joindre.
Mais ce furent les deux hors la loi à sa droite qui l'intéressèrent bien plus. La femme en armure présentait un visage austère et la toisait de haut en bas, comme pour la jauger du regard. De toute évidence elle devrait batailler ferme pour gagner, sinon son acceptation, au moins sa tolérance. Quand à l'homme basané à ses côtés, ses yeux recelaient une lueur d'intelligence qui fit frémir l'araignée : enfin quelqu'un qui semblait pragmatique au milieu de ces zouaves ! Il n'était d'ailleurs pas anodin qu'ils aient choisi de se placer proches l'un de l'autres, tandis que Clovis faisait bande à part à coté du Den Den Mushi... et que les trois énergumènes aux cheveux hirsutes s'étaient assis à l'autre bout de la table, comme de véritables antagonistes au reste de la troupe.
La simple analyse de choix conscients ou non, parfois banals à première vue, pouvait donner nombre d'informations. La posture du corps, l'orientation de son buste vers une personne, l'intonation de la voix, les regard à la dérobé et même, tout bêtement, la place que l'on choisissait autour d'une table de réunion. Ce fut donc tout naturellement qu'elle s'était positionnée en face de Clovis et de l'escargophone, là où elle pourrait détailler les réactions de chacun et présider l'assemblée. Du moins en théorie. Pour l'heure, l'assassin se contenta de présenter patte blanche car, après tout, mieux valait ne pas montrer les crocs tout de suite... Elle reprit donc un air sérieux, avant de déclarer d'une voix calme :
- Trêve de plaisanteries... Mes excuses pour ce retard. Je suis tout ouïe à présent.
S'ils s'étaient attendus à ce qu'elle tente dès le début d'imposer sa voix, les criminels locaux se seraient gravement trompés sur son compte. Elle préférait leur laisser l'illusion qu'elle resterait passive dans un premier temps, qu'ils pourraient tenter d'imprimer leur marque sur leur futur accord... alors qu'elle analyserait leurs dires et leurs comportements peu à peu, pour en tirer profit au moment opportun. Cela dit, ce n'était pas comme si elle ne s'était pas déjà renseignée au préalable ! C'eut été mal la connaitre.
Les Banana Boyz étaient sens dessus dessous. Ils allaient de déconfiture en déconfiture... Tout d'abord l'annonce d'une outsider qui s'incrustait dans leurs rangs et venait contrarier leurs plans concernant le marché noir local, et maintenant ça ? Un mec avec une coiffure sensationnelle, presque aussi stylée que les leurs, mais néanmoins différentes et un brin plus sobre ?
Ils ne pouvaient le supporter.
Cette coupe de cheveux était leur marque de fabrique, leur bannière de ralliement, leur honneur et leur fierté. Voir un étranger tenter de copier leur style les retournait ! Instantanément, une haine viscérale à l'encontre de Fudo naquit dans les entrailles des trois hors la loi. Tant et si bien qu'ils en oublièrent presque de hair tout autant Jorogumo. Néanmoins, l’enchaînement des faits les força à se concentrer de nouveau sur la réunion, au risque de se faire couper l'herbe sous le pied à nouveau.
Leur seconde pensée commune, après celle qui consistait à raser la tête de Fudo, fut de se demander ce qu'un « Shadow Ghost » foutait là ! Mais même leurs cerveaux relativement peu utilisés finirent par comprendre : Jorogumo leur présentait son alliance avec Ren Tao de manière implicite. Cette salope les menaçait indirectement d'entrée de jeu ?!
Elle allait payer.
Alia Swifthauer - Aben'Gal
Alia et Aben'Gal avaient affiché un air neutre l'arrivée des deux nouveaux hors la loi.
La mercenaire n’appréciât pas l'air arrogant de cette Zoan qui, en plus de s'immiscer dans les affaires de l'île, amener sans prévenir un autre comparse ! Néanmoins, en apprenant l'identité du second nouveau venu, elle se tint à carreaux. Ren Tao n'était pas connu pour faire dans la dentelle, alors avant de se déclarer ouvertement hostile elle attendrait son heure. Il le fallait, quoi qu'il en coute à sa fierté, afin de protéger ce qu'elle avait de plus cher : ses hommes, sa compagnie... sa famille.
Quoi qu'il lui en coûte, elle tirerait profit de l'arrivée de Jorogumo pour maintenir sa famille en sécurité.
Aben'Gal était un homme pragmatique. Il l'avait toujours été et avait donc naturellement réussi à se hisser tout en haut de son gang pour le contrôler d'une main de fer. Rien, ou presque, de ce qui se passait sur Luvneel ne lui échappait. Ainsi, en apprenant l'arrivée de Jorogumo par Maku, il s'était réjoui. Non pas de compter un nouveau membre, mais de pouvoir profiter de la diversion qu'une fraîche arrivante générerait à coup sûr. Il connaissait le caractère sanguin de Menma et de ses deux acolytes et, tout comme il l'avait prévu, ces babouins avaient commencé à semer la zizanie. Cela lui laisserait d'autant plus de temps pour régler la petite affaire qui le turlupinait depuis quelques temps... car il aurait besoin de faire trainer cette réunion un tant soit peu. Maintenant que les loups avaient quitté leurs antres, il avait champ libre pour mener ses investigations.
Nulle doute que ses hommes étaient déjà en train d'agir.
Clovis
Le patron du Fight Club attendait fébrilement que la réunion ne se termine, avant même que celle-ci n'ait réellement commencé. Il devait parler à l'araignée après, quel que soit le résultat de ce briefing. L'homme était un rat, un opportuniste de première et un criminel mal vu du reste du marché noir local. Il le savait, mais s'en contrefichait totalement. Du moment qu'il arrivait à ses fins, sa réputation ne lui importait guère. Les morts ne racontaient pas d'histoire alors que, de leur cotés, les gagnants l'écrivait avec un grand « H » !
Clovis était faible physiquement, il en était cruellement conscient et c'était pour cette raison qu'il s'était si frénétiquement entouré de gardes du corps compétents. Néanmoins, plus le temps passait et plus il découvrait les profondeurs de l'Ombre. Or, plus il s'aventurait loin dans cette aventure sinistre... plus il devenait conscient de sa propre incapacité à se protéger. Les grands de ce monde, dévorés par leurs ambitions, n'auraient qu'à claquer du doigt pour les faire disparaître de la surface du globe lui et son empire ! Et cette idée le glaçait.
Il avait besoin, non pas d'un garde du corps, mais d'une figure de proue derrière qui se cacher. En prenant le contrôle d'une branche du marché noir, il n'avait pas prévu d'être si fréquemment pris pour cible par ses concurrents ! Il tremblait lors des attaques, sursautait souvent face à des bruits inhabituelles et peinait à s'endormir... Il avait besoin de retrouver la position qu'il occupait le mieux : derrière un bouclier dont il se servirait pour grandir. Clovis avait donc prévu de la tester, cette femme qui se targuait de rallier sous sa coupe tous les criminels de North Blue... et si elle faillait à la tache - Eh bien ! - il se tournerait vers quelqu'un d'autre.
Den Den Mushi
- Bien, déclara de sa voix passe partout Maku. C'est une surprise, mais l'invitation était également pour vos alliés, Jorogumo. J'aurais simplement apprécié d'être tenu au courant...
Il se racla la gorge, avant de continuer:
- Quoi qu'il en soit commençons avec l'ordre du jour. Comme vous le savez tous, le réseau d'esclavagisme est déchiré entre les différents gangs qui souhaitent reprendre la part que se disputaient Doguro Gaimo et Joel Oudot. Ils sont tous les deux morts assassinés et, si Joel trempait plus volontiers dans le trafic d'armes, il entretenait quelques relations avec les cartels de ventes d'êtres humains pour les garder sous contrôle. À présent libres, ils se sentent pousser des ailes et capturent à tout va.
Les différents intervenants se renfrognèrent. Apparemment, ce n'était pas la première fois que ces mauvaises nouvelles arrivaient à leurs oreilles. Maku continua tout de même d'un ton monocorde :
- Nous avons plusieurs options et j'aimerais entendre l'avis de chacun pour ramener le commerce d'esclave sous contrôle et continuer d'en tirer profit.
Immédiatement, Menma opta pour la solution la plus radicale :
- On bute tous ceux qui respectent pas les règles qu'on avait fixées, pour l'exemple, et on force les autres à prendre l'un de nous comme leader.
De son coté, Clovis avala une lampée de Whisky avant de reprendre d'un air détaché :
- Il faut chercher ce qu'ils veulent et leur faire une proposition équitable, en échange d'un retour à la normale des kidnappings et d'une ligne de conduite pas aussi dégueulasse à l'avenir.
Alia fut concise :
- Faites comme vous voulez.
Aben'Gal soupira en direction de la mercenaire qui, depuis longtemps, avait affirmé son aversion pour l'esclavagisme. L'homme basané s'éclaircit la gorge avant de proposer :
- Le tout est de comprendre ce qu'ils recherchent, comme le dit Clovis. On ne peut pas marchander avec eux sans déjà comprendre la manière dont ils fonctionnent et leurs objectifs. Ensuite on pourra réfléchir à une solution qui arrangerait tous les partis, afin de ramener un peu de calme sur Luvneel et les iles avoisinantes. - Tu t'foures le doigt dans l'oeil si tu penses qu'ils vont t'écouter, Oi ! gueula Yamagera. - Une autre preuve que vous êtes tous des lâches, surenchérit Keito.
Menma jeta un regard colérique à l'assistance et lança d'un ton cinglant :
- Vous êtes vraiment des criminels, bande de taches ? Ces mecs font n'importe quoi sur vos territoires et s'en tireraient avec un arrangement ? Les derniers qui ont tenté de capturer un gars de notre coté de l'île ont fini en bouilli et on a envoyé des morceaux à leurs potes, pour faire passer le message. Ces cons ne comprennent rien d'autre !
Yapu - Urup - Ouak
- Pour une fois, je suis d'accord avec Menma, lança Urup d'une voix calme.
Le vieil homme avait ouvert un oeil, comme sortant de sa sieste improvisée, afin de participer un tant soit peu au débat. De leurs cotés, Ouak et Yapu chahutaient en silence sans montrer grand intérêt envers la discussion. Enfin, la voix de Maku résonna à travers l'escargophone :
- Votre avis, Jorogumo ? Ou peut être notre ami des Shadow Ghost a-t-il du déjà gérer une situation similaire avec son équipage ?
Tous les regards se tournèrent de nouveau vers les deux intéressés, impatients de découvrir leurs methodes de procéder.
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Jiva
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Sam 8 Avr - 11:59
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
A mieux y regarder, leurs bananes étaient bien moins esthétiques que la mienne. Elles semblaient n'être qu'une vulgaire touffe de cheveux amoncelées au moyen d'une cire, probablement de piètre qualité au vu de certains reflets visible sur la banane brune. La mienne était bien plus élégante, mes cheveux gominés étaient rassemblés en une banane que je ramenais délicatement vers l'arrière chaque matin. Après plusieurs secondes mon regard se déporta sur les autres personnes présentes, outre les esquimaux et ce trio de plagieurs, il y avait quatre autres partis qui avaient tous eu le droit à une rapide présentation de la part de ce den-den mushi. Il y avait une jeune femme à la chevelure maculée qui sortait un peu du lot, autrement ce fut un noir avec une carrure plutôt imposante et un type détestable dans un costard neuf. Là où le basané semblait être parfait pour le métier, un air passe partout sans pour autant faire pâle figure devant autrui autour de la table, le dernier me parut un peu plus fébrile de par ses expressions faciales : on pouvait y observer un bon nombre de grimaces en partie contenues. Cela trahissait grandement son caractère, comme dans beaucoup de livre que j'avais eu l’occasion de lire, il devait être une fouine qui tirait profit d'une situation jusqu'à ce que cette dernière ne devienne trop dangereuse pour sa pomme. Un être qui mangeait à tout les râteliers : une petite merde qui réussissait à se faire une place dans ce monde. Concernant le maître-espion il n'y avait pas grand-chose à redire, il n'était présent qu'au moyen de cet escargophone posé sur la table. J'arquai un sourcil tandis que ce dernier relayait les paroles de Maku qui évoquait quelques événements passés, deux assassinats. A vrai dire j'étais un ignare dans ce domaine, toutefois l'absence de den-den blanc - connus des hors-la-lois afin de réaliser des appels sans risque de se faire capter par autrui - me posa un léger problème. Un seul den-den suffisait-il ? Sinon, notre bande venait de commettre une erreur. Il me fallait donc me renseigner quant à l'utilisation de ce genre d'instrument, cela m'éviterait de me faire épier par quelques curieux lors de conversations importantes qui se lanceraient bien assez tôt après avoir quitté cette île.
Un sujet sensible, au vu de la réaction de chaque personne attablée, fut amené par Maku, celui qui s'était érigé comme étant le maître de la conférence. Il était question d'un domaine bien particulier, le trafic d'esclaves. Les copieurs fulminèrent instantanément et firent part de leur avis bien tranché sur la question, tandis que la fouine ainsi qu'Aben'gal proposèrent une approche plus mesurée : il s'agissait de comprendre son éventuel adversaire afin de le conduire là où ils le souhaitaient. Je ne comprenais toujours pas pourquoi la traître d'êtres humains faisait autant débat au sein de ce monde. Bien évidemment il posait un problème éthique de taille, pour un non criminel. Vendre de la drogue à des toxicomanes, vendre des armes à des terroristes, ces deux choses soulevaient autant de questions éthiques, mais on s'en contrefichait ici. L'objectif était de se faire le plus de fric possible, être rentable, devenir un poids dans l'économie souterraine. On n'avait pas à se poser ce genre de question, le monde nous forçait la main, ceux qui désiraient respecter leurs valeurs pouvaient aller retourner à leurs occupations de civils aliénés par les frasques du gouvernement mondial et des révolutionnaires. Notre univers n'était pas compatible avec l'humanité, il possédait d'autres normes qui se contrefichaient de cet aspect humain. Si vous souhaitiez parvenir à votre but il faudrait traiter avec l'esclavagisme, d'une façon ou d'une autre, directement ou par pion interposé. Il y avait toujours un groupe pour s'atteler à cette tâche, ainsi pour tenir la distance dans cette compétition économique on devait bien sûr plonger dans ce domaine, il n'y avait pas de concession à avoir : c'était interdit. Voici ce que prescrivait notre monde, seul un être sachant faire fi de sa candide morale possédait le droit de devenir un souverain. Il était impossible de rayer la traître des êtres humains des activités underground, y adhérer était une nécessité. Et si vous n'étiez point contents, il vous fallait changer de veste et devenir révolutionnaire. C'était un autre combat, coûteux en temps et en argent, et ces deux choses nous en avions besoin afin de perpétuer d'autres actions qui nous auraient fait évoluer vers notre but. Tout comme pour les civils, nos normes reposaient sur l'habitude et pas tellement sur la réflexion, ici elles tenaient leur force d'un consensus implicite par nos ancêtres criminels. On pouvait donc constater de la force de cette tendance humaine qu'était l'habitude par laquelle l'inacceptable, le néfaste, devenait acceptable et se mettait insidieusement à faire partie de notre vie. C'était là toute la cruauté de ce monde.
Maku me questionna quant à ce que pensaient les Shadow Ghost à propos d'un tel sujet. A vrai dire je n'avais pas de réponse à telle question, Ayabusa et Ren ne m'avaient jamais fait par de leur opinion là dessus. Ainsi il me fallait m’intéresser aux actions menées par Ren qui auraient un rapport, de près ou de loin, avec les esclaves. Seul un fait me vint à l'esprit, il était bien particulier puisque ce fut la toute première information que j'appris à propos de l'organisation du rouquin, tandis que j'acheminais vers Shabondy dans le but de m'y faire recruter par le binoclard. L'attaque d'une vente aux enchères sur l'archipel, Yao Ming y avait aussi participé et de ce fait je pouvais directement savoir ce qui avait intéressé le groupe de criminels : le butin. Aucun élément de réponse aux interrogations de Maku. Peu importait, j'haussais donc les épaules afin de soupirer. Pourquoi se soucier de ce que pensait Ren ? J'étais mon propre leader désormais, il me fallait donc agir en conséquence. Je m'avançai quelque peu et fit un tour de table d'un simple regard. Puisque tout le monde ici ne partageait visiblement pas mes idées je n'allais pas en faire part, du moins pas explicitement. Apporter ma pierre à l'édifice était pourtant essentiel, cela m'aurait permis de gagner les faveurs de Jorogumo et peut-être d'autres personnes ici présentes. Je n'allais donc pas promouvoir les bienfaits que pourraient avoir un tel commerce en nous permettant de toucher une clientèle bien spécifique : les nobles. Il ne fallait pas directement prendre parti contre eux, ne pas les offusquer plus qu'ils ne l'étaient déjà par la proposition de Maku.
-L'effusion de sang n'apportera rien de bien à vos affaires, cela ne fera qu'attirer plus de problèmes en donnant une raison à ceux qui cherchent désespérément des conflits de venir vous affronter. Toutefois il est vrai que ces criminels, envieux de prendre en main ce domaine si particulier qu'est l'esclavagisme, peuvent effectivement représenter un léger danger pour l'actuelle situation économique et la stabilité de l'île. Afin de juguler cette menace il serait préférable de travailler avec ces personnes, garder près de soi son éventuel ennemi a toujours été plus bénéfique que de prendre les armes afin de mener un conflit aux conséquences incertaines.
J'inspirai une ultime fois et lançait un rapide regard à Jorogumo afin de voir une éventuelle réaction de sa part. Puis je conclus finalement dans la fin de me ramener à un discours qui plairait sûrement à ceux qui ne partageait point mon avis sur le traître d'esclaves.
-Il m'est avis que donner une place et un temps de parole autour de cette table à ces criminels est la meilleure chose à faire. Vous leur donnerez, à leurs yeux, de l'importance au sein de l'économie du Royaume. Il sera dès lors plus facile de les reconduire là où vous le désirez, de les aliéner petit à petit jusqu'à en faire vos propres esclaves.
Un léger rictus apparut sur ma face d'hors-la-loi, je m'étais auto-satisfait, mes talents d'orateurs semblaient évoluer au fur et à mesure de mes rencontres, jusqu'à m'amener ici à un niveau correct. Un qui me permettrait peut-être de me faire entendre par mes homologues.
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Sam 8 Avr - 13:10
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
Elina avait patiemment écouté ces hors la loi discuter d'un sujet qui la révulsait profondément : l'esclavagisme. Si certains prônaient la destruction pure et simple des fauteurs de troubles, d'autres préféraient une approche diplomatique pour tenter de les manipuler ou, pire encore, les amener à cette table. Fudo n'avait pas tort, en théorie, concernant la marche à suivre. Pour tout dire, c'était d'ailleurs ainsi que l'araignée procédait la plupart du temps : garder ses ennemis proche de soi avait effectivement du bon. L'astuce vieille comme le monde permettait de les garder sous contrôle et surveillance continue, ce afin de mieux réagir aux futures tentatives de putschs qui ne manqueraient pas de jaillir de l'ombre. Le problème majeur restait qu'en cette occasion, elle ne traiterait en aucun cas avec les esclavagistes. Par ailleurs, ils semblaient tous ne pas voir plus loin que le bout de leurs nez... et elle ne se priva pas de le leur rappeler :
- Vos raisonnements tiennent la route et se valent, qu'il s'agisse de faire un exemple ou de procéder avec tact et mesure. Cependant, je pense que vous vous fourvoyez tous en manquant de clairvoyance.
La remarque arrogante ne manquerait pas de créer quelques réactions houleuses, aussi la Zoan leva-t-elle les mains en signe de pourparler pour calmer les ardeurs. Elle reprit d'une voix calme et mesurée :
- Permettez-moi de revenir sur le postulat de base : « Nous avons besoin du commerce d'êtres humains pour prospérer »... Il est doublement faux. Sans parler d'éthique ou de morale, je pense que vous oubliez clairement deux points indispensables à une approche globale de notre problème.
Elle leva un premier doigt :
- Premièrement, notre capacité à tirer profit de nos affaires frauduleuses repose sur la paix apparente. Notre force repose sur la discrétion et notre talent à passer entre les mailles du filet. Nous sommes des professionnels, pas de bêtes pirates sanguinaires ! Si les civils et les autorités étaient au courant du quart de nos activités, nous serions réduits à néant. Après tout, il n'existe nul être plus vulnérable qu'une proie persuadée d'être en sécurité. Or qui sont les cibles principales de ces esclavagistes ?
Elle marqua un bref silence avant de reprendre, sûre d'elle :
- Les civils. Quel problème me direz vous ? Ce sont également les civils qui régulent le dynamisme d'une cité. S'ils fuient le royaume de Luvneel, à cause de l'insécurité chronique, et emportent avec eux leurs femmes, enfants, amis et commerces... nous serons tous exposés et nous perdrons toute possibilité de faire du profit à long terme.
Elle laissa ses paroles imprégner les autres criminels présents. L'assassin leva ensuite un second doigt, avant de reprendre d'une voix légèrement plus marquée par le ressentiment :
- Par ailleurs, vous partez du principe que le gouvernement mondial - qui autorise l'esclavagisme pour ce que nous nous en soucions - restera au pouvoir durant encore des années. Vous faites fausse route à nouveau. La révolution a été éparpillée, mais ne croyez pas qu'elle est devenue impuissante. Entre les décimas, les pirates et nous mêmes, la marine a suffisamment à faire pour ne pas s'occuper de chaque groupuscule de révolutionnaires.
Elle avala sa salive un bref instant, avant de reprendre avec un sourire :
- Maku a déjà dû vous le dire, mais je suis alliée à Erwin Dog. Pourquoi croyez-vous que j'aurais pris ce risque, si je n'étais pas persuadée qu'il allait triompher ? Un changement de leader implique une modification de paradigme. Concernant l'esclavagisme, Erwin a un avis très tranché sur la question : il refuse tout contact avec quelqu'un ayant attrait de près ou de loin avec cette pratique.
L'araignée croisa les bras un instant, avant de terminer son long monologue par une conclusion logique :
- Nous sommes avant tout des hommes et des femmes d'affaires. À courte échéance, le commerce d'esclaves pourrait nous convenir, en effet. Mais sur le long terme, cette pratique nous desservira plus qu'elle ne nous apportera. Je rejoins l'avis des Banana Boyz et des Skimos. Je peux d'ailleurs m'occuper personnellement de prendre la tête des leaders à problèmes sans laisser la moindre trace.
Cette dernière partie était plus un caprice personnel qu'un véritable service rendu à l'assemblée : elle abhorrait les esclavagistes ! Leur briser les os, les égorger et les éviscérer était juste un petit bonus, en plus de les voir disparaître du royaume de Luvneel.
Les trois malfrats s'attendaient bien à ce que les autres ne soient pas d'accord avec leurs façon de faire. Après tout, c'était tous des fiottes ! Des guignols s'amusaient à faire ce qui leur chantait sur leurs territoires, et ils jouaient les diplomates à tenter de comprendre comment machin fonctionnait, ce qu'il voulait et tout un tas de conneries sans nom... Le respect, ça se gagnait ! Pas étonnant qu'ils en aient aussi peu. Y'avait qu'une réponse à avoir face à ce genre de cons : la violence.
Et contre toute attente, la nouvelle fut bien de leur avis.
Les trois mafiosos n'en revinrent tout d'abord pas. Après avoir déblatéré des plombes, la Zoan avait opté pour la force ? C'était une blague ? Ils auraient pensé qu'elle serait du camp des moux des genoux ! D'ailleurs Yamagera ne se gêna pas pour le dire haut et fort :
- Bande de larves ! C'est quand même une honte que ce soit la nouvelle qui veuille fracasser ces cons, alors que vous... vous leurs tendez l'autre joue, Oi ! - C'est pas pour ça qu'elle est d'accord avec nous, Yama, lui rappela Menma.
Avant que la brute ne réagisse, Keito déclara sobrement :
- Elle est pour annihilation pure et simple de cette branche du commerce, alors qu'on voulait les remettre au pas. - Ah...
Yamagera sombra dans une réflexion intense, tandis que Keito restait effacé. Seul Menma reprit la parole :
- Si je comprends bien, t'as peur du Dog et donc tu vas lui lécher les pompes jusqu'au bout ? En quoi c'est différent des autres ? Je reste sur ce que j'ai dit, on les tabasse juste ce qu'il faut pour leur remettre les idées en place !
Le leader du gang n'avait jamais caché son coté machiste assumé. Il ne pouvait accepté de se faire imposer quelque chose par une femme, quand bien même serait-elle un monstre doté d'un fruit du démon passablement dégouttant. Il était parti pour contrer bec et ongle la solution de l'araignée qui ne l'arrangeait pas du tout !
Mais les autres ne l'entendaient pas de cette oreille.
Yapu - Urup - Ouak
Urup était décidément gêné dans sa sieste avant le souper. Ce qui se disait là était, pour une fois, riche en rebondissements ! Il massa son genou douloureux avant de reprendre la parole :
- Il n'empêche que, pour son jeune âge, elle a des arguments intéressants. Les principaux clients de notre commerce sont les civils et, s'ils ne peuvent pas consommer en paix et s'enfuient... nos recettes vont chuter drastiquement. - Ouaak ! - Il est d'accord, traduit Yapu d'un air sérieux.
Le doyen de l'assemblée soupira avant de reprendre :
- Maintenir un certain quota de kidnapping pourrait être tout aussi nuisible, au long terme, pour cette impression de « sécurité » que vous décrivez... Vous avez notre vote, Jorogumo.
Clovis
L'opportuniste de service observait la scène d'un oeil circonspect. Cette femme avait, en quelques instants, démonté les arguments de toute la salle... mais s'en sortait malgré tout ? Il avala une autre gorgée de whisky, pour se donner du corps au ventre, avant de participer au débat :
- Donc, si on résume... Vous venez d'arriver mais vous connaissez mieux que nous ce qui est bon pour l'île ? Ce ne serait pas un peu précipité comme conclusion ?
Le rat avala sa salive en réfléchissant. Malgré tout, même s'il trouvait quelques failles dans le raisonnement de Jorogumo, il devait bien admettre que ça l'enchantait. Non seulement la manœuvre empêcherait Menma et ses boyz de récupérer en douce le commerce d'esclaves comme ils le souhaitaient surement, mais en plus ça éviterait que ses propres combattants ne se fassent choper à la sortie du Fight Club, lorsqu'ils seraient au plus mal physiquement... Car, les autres salopards avaient beau le nier, il savait que ce genre de coup bas s'était déjà produit plus d'une fois. Et puisque les esclavagistes refusaient de l'admettre, il ne pouvait pas agir sans se prendre un retour de flamme carabiné ! Alors, entre la raison et la vengeance sous cape, Clovis choisit le poison le plus doux :
- Cela étant dit... et même si j'aime pas votre ton, y'a du sens dans ce que vous dites. Après quant à dire qu'Erwin Dog a des chances contre le gouvernement mondial et que ce soit un argument, vous allez encore un peu vite en besogne, là ! M'enfin, c'est pas le sujet...
Il se racla la gorge et déclara solennellement :
- J'vote pour.
Alia Swifthauer - Aben'Gal
Alia s'était crispée au début du discours de Jorogumo.
La jeune femme avait déjà dû faire face à la disparition inexpliquée de trois membres de sa famille au fil des mois, dont deux ces dernières semaines ! Déjà qu'elle ne pouvait pas voir en peinture ces salopards d'esclavagistes... là elle avait failli exploser. Mais comme elle n'avait aucune preuve, elle s'était contentée de ce qu'elle pouvait : bloquer toutes les demandes de ces chiens galeux et accepter tous les contrats à leur encontre. Cependant, plus l'araignée parlait et plus ses doigts se détendirent, relâchant la pression sur ses bras croisés. Enfin, lorsqu'elle proposa de purement et simplement rayer de la carte ces bâtards, la mercenaire n'hésita pas un seul instant, pour le bien de ses hommes. Elle hocha ostensiblement la tête tout en lâchant un accord laconique :
- Ok pour moi.
De son côté, l'homme basané était embêté.
Aben'Gal avait beau être d'accord avec la Zoan, sa fierté l'empêchait d'accepter de voir ses arguments et sa logique contredits aussi simplement ! Malgré tout, il avait beau retourner le problème dans tous les sens... il était bloqué. Quatre votes pour, c'était plus qu'il n'en fallait pour faire passer la proposition. Même si Maku s'affichait contre, ce qui l'aurait étonné, les esclavagistes seraient exterminés malgré tout. Et se ranger contre elle à présent n'avait aucun sens : il ne pourrait pas prolonger la discussion comme il le souhaitait. Mais il avait besoin de gagner du temps... Aussi préféra-t-il tenter le diable :
- Jorogumo, vous avez parlé un certain temps, mais je n'ai toujours pas compris votre position envers l'esclavagisme. Vous avancez des arguments qui semblent logiques, mais ne vous positionnez pas personnellement. Vous mettez en avant Erwin Dog et l'intérêt commun, comme des points essentiels à être pris en compte... mais ne serait-ce pas votre envie avant tout que vous voulez satisfaire ?
Il pensait avoir cerné assez bien le genre de femme qu'elle était pour comprendre une chose : elle ne laisserait pas passer cette insinuation sans réagir. Et comme les Banana Boyz s'enflammaient pour un rien, peut être arriverait-il à prolonger le débat qui, selon ses calculs, aurait du s'étendre sur plusieurs dizaines de minutes au lieu d'être réglé en un clin d'oeil ! Cette femme était dangereuse à plus d'un titre... il devrait s'en rappeler lorsqu'il la garderait à l'oeil.
Den Den Mushi
La discussion avait pris un tour qui ne plaisait pas à Maku. Il était le maître de cérémonie justement pour éviter tout débordement et, commençant à cerner le caractère de Jorogumo, il savait que celle-ci réagirait forcément à la pique d'Aben'Gal. Aussi, afin qu'ils restent tous efficaces, il coupa presque la parole à l'homme basané :
- Si vous avez des réclamations, merci de me les adresser directement. Quant à vous Jorogumo, merci de ne pas répondre. Restons productifs, voulez-vous ? Même si tu étais contre Aben'Gal, ton vote ajouté à celui de Menma et potentiellement au mien ne suffiraient pas pour contre-balancer. Nous allons donc nettoyer les esclavagistes de Luvneel. Des objections pour que Jorogumo s'en charge ?
Il n'y en eut aucune.
- Très bien. Passons au sujet suivant. Aben'Gal et Alia voulaient prendre la parole.
La mercenaire fut la plus rapide, et la plus directe :
- J'aimerais que la nouvelle signe aussi la clause qui lui demande de passer par ma compagnie en priorité. - Je vais vous demander de voir ça en privé, si cela ne concerne que vos deux partis, décréta Maku. Autre chose Alia ?
Cette dernière ne lâcha pas des yeux Jorogumo, avant de déclarer que c'était tout pour elle. Aussi le Den Den Mushi reprit :
- Aben'Gal ? - J'aurais une demande prioritaire, puis nous pourrons sans doute passer aux prévisions pour la prochaine réunion. - Nous t'écoutons, déclara la voix via le gastéropode.
L'homme basané décroisa enfin les bras, avant de les plaquer contre la table. Le regard vif, il parcourut l'assistance avant de lâcher :
- Outre les disparitions, mes gars et moi avons remarqué des morts suspectes dans tout le royaume de Luvneel. Les premiers macchabées remontent à deux semaines auparavant, peu après la mort de Joel... Aucun d'entre nous ne les a revendiqués, ce qui me fait dire qu'il y a un souci. Je voudrais une dérogation pour enquêter sur toute l'île.
L'homme basané savait pertinemment ce qu'il faisait en demandant de but en blanc quelque chose qui ne lui serait jamais accordé : provoquer une dispute violente. Aucun chef de gang n'accepterait de voir les espions d'un de ses collaborateur-concurrent fouiner chez lui ! Mais, plus qu'un accord, ce qu'il recherchait était tout autre.
Alors que les discussions continuaient dans la salle de réunion, une poignée d'hommes discrets se faufilait dans les ombres de Luvneel. Leurs peaux basanés et leurs cheveux crépus les trahissaient et signaient leur appartenance au gang d'Aben'Gal. Néanmoins, la discrétion naturelle de ces espions leur avait permis de s'infiltrer dans un bâtiment peu fréquenté... après avoir neutralisé quelques gardes aux allures patibulaires. Bien vite, ils se dispersèrent dans les lieux pour couvrir le maximum de terrain. Leur chef les avait prévenu: il tenterait de prolonger la réunion le plus possible, mais ne pourrait pas étirer les discussions plus que de mesure sans paraître louche, lui qui d'habitude était clair et concis.
Jin'Ro était un membre du clan « Manioc » depuis qu'il était môme. Il avait suivi l'ascension fulgurante d'Aben'Gal comme un petit frère s'extasie devant la réussite de son ainé : des étoiles pleins les yeux. Il était son membre le plus fidèle et, sans être son bras droit, il était très souvent envoyé en mission d'espionnage ou en tant qu'éclaireur. Il en tirait une fierté sans nom ! Aussi avait-il pris cette nouvelle tache très à coeur : enquêter sur les disparitions qui se multipliaient et les cadavres retrouvés parfois même en pleine rue.
Si certains enlèvements par les esclavagistes pouvaient expliquer qu'une personne se volatilise, un mort ne rapportait rien aux trafiquants d'humains ! Au bout d'un certain temps, il avait fini par trouver un point commun à tous les macchabées : des junkies. Sauf que les Skimos étaient extrêmement pointilleux sur la qualité de leur came. Y'avait jamais eu un seul mort, jamais ! Ils utilisaent même Ouak comme cobaye quand ils avaient un doute, ce qui en faisait le pingouin qui planait le plus de tout North Blue ! À force de fouiner, Jin'Ro avait fini par mettre la main sur une seringue encore à moitié pleine, juste à coté d'un mort de plus. Il l'avait faite analyser et, surprise, c'était effectivement la même came que les Skimos ! À une exception prêt...
« Les salopards... », enragea-t-il en pensée. « J'suis sûr qu'ils ont toute une putain d'installation dans leur sous-sol ! »
Il fallait à tout prix qu'il trouve de quoi contenter son boss. Aussi s'enfonça-t-il dans les escaliers menant aux caves d'un des repères des Banana Boyz.
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Jiva
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Dim 9 Avr - 10:50
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Quelle ne fut pas mon état lorsque j'entendis Jorogumo prendre verbalement d'assaut l'assemblée. Bon orateur ? Je pouvais me couper la langue face à la prestation de mon homologue. Elle se fichait visiblement de caresser chacun dans le bon sens du poils, de se parer d'un masque différent en fonction de son interlocuteur du moment. Non, elle imposait sans le moindre remord ses convictions et se mettait, de ce fait, en avant. Elle m'enseigna ainsi une autre leçon. Comme le soulignerait plus tard Maku, Jorogumo possédait en ces instants une position de pouvoir indiscutable : sa voix ferait pencher la balance d'un côté de façon irrémédiable, si bien que Aben'gal fut contraint de se résigner et de laisser Maku passer à un autre sujet. Elle se démarqua donc en tranchant la pomme en deux d'un vif geste, en une seule intervention. Toutefois, là où elle se différenciait des vulgaires personnes comme l'était par exemple le rouquin, c'était qu'elle sut choisir son moment et ses mots. Afficher ses idées contre-courant, oui, mais pas de n'importe quelle manière. Jorogumo mena son raisonnement de sorte à faire passer la pilule le plus aisément possible, en appuyant celui-ci sur de solides arguments plutôt que de simplement s'en remettre à sa force physique comme aurait pu le faire Ren Tao. C'était là son seul moyen de négocier, du moins ce que je pus voir de lui. La jeune femme réussit donc l'exploit de faire marcher tout le monde, du mois la majorité, du même pas : le sien. Elle n'avait heurté personne, si ce n'était peut-être Clovis qui s'offusqua légèrement lorsque elle fit montre de ses connaissances du royaume qui semblaient être plus développées que celle de l'homme d'affaire qui y avait élu domicile depuis un bon moment. Je fus encore une fois subjugué par la criminelle, lorsque Maku annonça sa victoire en comptabilisant les votes, je trouvai ce que j'avais perdu de vu après les événements concernant les décimas : une personne de prestance royale.
Face à un tel spectacle je me contentai donc de faire quelques pas en retrait, m'extirpant de ce fait de la scène. Après tout j'étais ici en tant que soutien à Jorogumo, prendre la parole avait peut-être été stupide, surtout pour afficher des idées contraires à celle de ma soi-disant alliée. Je me plongeai donc dans un silence sépulcral et suivais le reste de la réunion d'une oreille attentive. Il me fallait enregistrer cette scène dans mon cerveau afin d'en tirer le plus d'enseignement possible a posteriori. Pour l'heure mes pensées se recentrèrent sur un point évoqué par Jorogumo ainsi que l'être basané : la révolution. Depuis la mort d'Arias, ce mouvement mua en une toute autre chose, le gouvernement avait coupé la tête de la créature verte, mais naquit de cette acte de barbarie autre chose, bien plus dangereux, bien plus chaotique. Contrairement aux organisations criminelles les plus puissantes, qui possédaient une structure gigogne, une tête en cachant une autre et ainsi de suite, les révolutionnaires étaient bien plus difficile à saisir : un flot de serpents s'insinuant partout dans chaque structure sociale afin de s'y ancrer profondément. Une chose était donc évidente, et ma collègue du moment le rappela : il fallait composer avec les révolutionnaires.
Non pas que cela était une obligation, puisque même si ces types arrivaient finalement à renverser le gouvernement mondial afin d'établir un nouvel ordre mondial, nous pourrions toujours nous passer d'eux et agir dans l'ombre comme on le faisait actuellement. Toutefois, il était bien plus intéressant de s'allier avec eux dès maintenant, tandis que leur avenir était encore incertain. Premièrement nous nous servirions directement de leur combat contre le gouvernement afin de se faire de l'argent, en leur vendant nos services, que ce soit du trafic d'armes comme une aide pour réaliser un attentat particulier, à la manière de ce que nous avait proposé Sayouri Taka. Nous pouvions aussi profiter de leurs querelles intestines, aider une branche à en anéantir une autre par le biais d'une attaque frontale ou d'une manière plus insidieuse, en s'infiltrant dans le parti ciblé pour le détruire de l'intérieur. Deuxièmement, s'ils arrivaient au pouvoir avec notre soutient, nous aurions peut-être eu le droit à de sympathique contrepartie. Evidemment de ce côté là rien n'était garanti, les retournements de vestes étaient une possibilité, rien ne nous assuraient qu'ils ne deviendraient pas comme leurs prédécesseurs dans ce cas là. Enfin, le plus intéressant, Jorogumo se targuait d'être alliée avec le fameux Erwin Dog, un jeune révolutionnaire qui fit connaître son nom durant la guerre de Baltigo. Il avait trahi le gouvernement mondial à un des moments les plus cruciaux de la guerre. Le Dog ne put toutefois pas empêcher la victoire des bleus, mais il contribua grandement à la conservation et à la mue du mouvement révolutionnaire en sauvant ses principales têtes d'affiches. Il se dressa alors à la tête d'une des nombreuses branches de ce mouvement nouveau, l'Inquisition. Une branche qui sembla diamétralement s'opposer à ce que représentait Sayouri Taka. Néanmoins, je ne pus certifier cette assertion, je n'étais pas encore suffisamment renseigné à ce sujet. Mais pour sûr, le rouquin primé à 250 millions de berrys constituait un allié de taille et peut-être qu'un jour j'aurais dû imiter Jorogumo en venant quémander la sympathie de l'Inquisition. Si celle-ci pouvait impacter d'une façon ou d'une autre West Blue, puisque mon intérêt résidait là-bas.
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Dim 9 Avr - 11:53
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
L'araignée les regardait se débattre un à un, mais il était déjà trop tard. Les « Skimos » se rallièrent rapidement à l'argument principal qui leur était destiné : si leurs clients ne pouvaient plus consommer en paix... ils iraient chercher ailleurs de quoi déverser du poison dans leurs veines. De même, Clovis rechigna devant la forme employée et certains arguments, mais il était bien trop lâche pour s'opposer directement au mouvement... comme elle s'en était rappelé : c'était un rat opportuniste. Le soutien d'Alia fut une demi surprise, puisqu'elle la devinait légèrement antipathique, sinon méfiante, à son égard. Cependant, la posture si fermée de la jeune femme lorsque le sujet de l'esclavagisme avait été amené ne pouvait signifier qu'une chose : elle les haïssait presque autant qu'Elina. Ainsi, un simple calcul lui avait permis de centrer son discours sur les quelques personnes qu'elle pourrait facilement rallier à sa cause, de quelques arguments bien placés... et le tour était joué.
Elle ne se formalisa pas des remarques désobligeantes de Menma et Aben'Gal, laissant glisser sur elle les insinuations de lâcheté ou de fourberie. Si le premier se trompait de bout en bout, le second avait par contre du flair. Mais Maku la sauva en usant de son statut de maître de cérémonie... aussi préféra-t-elle attendre patiemment la suite des événements. Lorsque la mercenaire lui mit presque le couteau sous la gorge pour obtenir un contrat, elle sentit une nouvelle fois une opportunité. Elle s'était déjà renseignée sur Alia et ses hommes, et savait qu'ils ne représentaient qu'une petite force de frappe qui peinait parfois à garder la tête hors de l'eau face à la concurrence...
- Bien entendu, Alia. Si nous ne nous soutenons pas, qui le fera ? Faites moi parvenir un contrat et je le signerai.
L'abdication si rapide de la Zoan pourrait sans doute lui mettre la puce à l'oreille, mais la manœuvre était mûrement réfléchie. La jeune femme venait de se jeter elle-même dans sa toile. Cependant, lorsqu'Aben'Gal reprit la parole, Jorogumo tourna vers lui un visage effaré ! Elle ne s'était pas du tout attendu à ce genre de demande, et certainement pas venant de celui qui semblait le plus réfléchi et posé de l'assistance ! Que manigançait-il ? Inévitablement, la requête allait susciter des déferlements de colère ou d'indignation de la part des autres malfrats. Qui plus est, elle n'avait pas encore son mot à dire, puisqu'elle venait à peine d'être acceptée dans le marché noir de Luvneel et, donc, ne possédait pas encore de territoire clairement défini.
« C'est comme s'il souhaitait volontairement déclencher une dispute ! », s'étonna l'araignée en pensée. « Mais qu'est-ce qui lui prend ? Il n'espère pas vraiment que les autres vont accepter aussi simplement ? »
S'il était bien un défaut que la Zoan n'aurait pas prêté à cet homme, c'eut été la naïveté. Tetsujin le connaissait de réputation, et les quelques informations qu'elle avait glanées grâce à Maku le lui confirmaient : Aben'Gal n'avait rien d'un débutant ou d'un utopiste ! Ainsi, il pensait réellement pouvoir les convaincre de la nécessité d'une enquête ? Mais comment ? Et pourquoi se mettre en avant comme investigateur principal ? Ou bien... prenait elle le problème à l'envers ? Et si, justement, il souhaitait tout simplement échauffer les esprits ? C'était insensé !
Soudain la précédente pique d'Aben'Gal à son encontre lui revint. Il avait déjà tenté de relancer le débat sans en avoir l'air, en emportant la réunion vers les idéaux de chacun ce qui, immanquablement, aurait provoqué une perte de temps certaine... Et à présent, il recommençait avec une demande qui pouvait sembler nécessaire après tout : enquêter sur des morts suspectes. Mais la manière de procéder ne pouvait pas aboutir à une réussite tangible et rapide, mais plutôt à des débats houleux sur la confiance entre les différents représentants ici présents. Simplement, si elle même pouvait prendre du recul car elle n'était pas concernée... les autres criminels allaient partir au quart de tour !
« Il essaye de gagner du temps... mais pourquoi ? », se questionna à nouveau la Zoan.
Comme elle n'avait pas à participer à la demande d'Aben'Gal, elle s'enfonça légèrement dans sa chaise, croisa les bras... puis se concentra sur toutes les personnes présentes et leurs arguments. Le débat risquait d'être long... mais peut être pourrait-elle glaner quelques informations importantes !
La demande d'Aben'Gal fut tout d'abord accueillie par un silence de mort. Les Banana Boyz restaient estomaqués, comme s'ils espéraient que l'homme basané ne se rattrape et ne leur dise que c'était une blague. Mais la contre annonce ne vint pas. Au contraire ! Il semblait on ne pouvait plus sérieux ! Après avoir cligné des yeux plusieurs fois dans le vide, ce fut Yamagera qui réagit en premier :
- OIIII ! TE FOUS PAS D'NOUS, BATARD ! De quel droit t'irais fouiner chez nous ?! - Yama... commença à tenter de le raisonner Maku, en vain. - TA GUEULE ! Y'a aucune raison qu'on laisse ce mec entrer sur notre territoire, t'entends ?! D'où tu nous suspectes, déjà ?! J'te jure que si...
Un solide coup de tonfa sur le crane de la brute épaisse le ramena à la raison. Tandis que le gueulard de première se massait le cuir chevelu au niveau de la bosse qui commençait à pousser, son patron ramena son arme dans son fourreau. Menma, auteur de ce rappel à l'ordre aussi violent que rapide, fixait intensément Aben'Gal avec une lueur farouche dans le regard. On le sentait bouillir intérieurement, lutter pour ne pas exploser et sauter à la gorge du chef des « Manioc ». Keito mis son grain de sel à sa façon :
- T'as participé aux tests des Skimos ou quoi, Bengou ? Ah ! C'est vrai que t'aimes pas que je t'appelles comme ça... Nan mais, sérieusement, t'as fumé quoi avant de venir ?!
Le ton du blond s'était refroidi brutalement, et il continua d'un air glacial :
- T'as cru qu'on allait ouvrir nos portes comme si c'était une fête foraine ? Trois péquenots sont morts... et après ? T'as aucun droit sur nos territoires, et personne t'as désigné inspecteur en chef !
Yapu - Urup - Ouak
- Pareil ! le soutint vivement Yapu.
Ce dernier s'était sorti de sa séance de jeu avec Ouak à contre-cœur en entendant la demande d'Aben'Gal. Il était retenu physiquement par Urup qui lui intimait de s'asseoir. Au bout d'un moment, le Skimo le plus jeune finit par écouter son aîné et retourner jouer avec son pingouin... non sans lancer un regard assassin au fauteur de trouble. Le doyen soupira avant de lancer à son tour :
- Je refuse purement et simplement d'ouvrir mes bâtiments, Aben'Gal. Tu le sais pourtant bien. Si j'autorisais un de tes gars à rentrer dans nos labos, vous pourriez tout aussi bien nous voler nos secrets de fabrications.
Alors que l'homme basané s'apprêtait à répliquer, le vieil homme leva une main dans sa direction pour l'arrêter :
- Ooooh, je sais bien ce que tu vas m'dire, mon petit. Tu leur diras de ne rien regarder... mais ils verront ce qu'ils veulent. Tu vois, que c'est pas agréable de se faire accuser à tort ? Tu comprends donc que c'est pas la peine de demander, aucun de tes gars ne rentrera chez nous.
Clovis
- Pour ma part c'est ok.
La prise de parole de Clovis en surprit plus d'un. Le criminel en costume flambant neuf lampa une nouvelle fois une gorgée de Whisky avant de reprendre d'un air détaché :
- J'ai rien à cacher dans mon Fight Club, et les morts c'est mauvais pour le business... J'veux juste que mes affaires ne soient pas gênées quand tes gars fouilleront partout, que mes gars les surveillent et, bien sûr, que mes coffres restent sous scellés. Et enfin, il faudra que tes gars nous disent ce qu'ils trouvent.
Il coula un regard indéchiffrable en direction d'Aben'Gal, avant de reprendre d'une voix de conspirateur :
- Ou ce qu'ils ont déjà trouvé... pour que tu veuilles fouiner un peu plus loin.
Il sourit avant de reprendre sûr de lui, l'alcool lui donnant des ailes :
- Pour que tu balances ça d'entrée de jeu, t'as forcément déjà des détails ou des preuves qui t'ont mis la puce à l'oreille. Si tu nous en parlais un peu, plutôt ? Ça permettrait peut être d'aider les récalcitrants à se décider ?
Alia Swifthauer - Aben'Gal
Clovis parlait trop quand il aurait mieux fait de la fermer... Voilà la conclusion d'Alia qui, sans surprise, soutenait la démarche d'Aben'Gal. Les deux hors la loi semblaient être les seuls à réellement s'intéresser au devenir du royaume de Luvneel dans son ensemble, et à ne pas limiter leurs préoccupations à leurs seuls territoires. Ainsi, la jeune femme en armure prit la parole à son tour :
- Je suis d'accord pour que tu enquêtes sur mon territoire.
L'intéressé la remercia d'un signe de tête, avant de fixer de nouveau le reste de la salle. Il devait jouer serré. S'il tentait de trop pousser, ils comprendraient que quelque chose n'allait pas, car cela n'était pas dans ses habitudes. Par contre, s'il s'effaçait un peu trop vite, la réunion se terminerait bien trop rapidement et ses gars n'auraient pas le temps de lui rapporter quoi que ce soit ou, pire, se feraient repérer ! Il déglutit, avant de se tourner vers Clovis qui, décidément, était fidèle à sa réputation de rat. Le dirigeant du Fight Club devait déjà avoir compris qu'il se tramait quelque chose... mais s'il n'avait pas déjà parlé, il ne le ferait pas. Au contraire, il avait l'air de donner une occasion à Aben'Gal de s'expliquer un peu plus et, donc, de broder. Il saisit la perche tendue :
- Le souci ne vient pas que quelques « péquenots » soient morts. C'est la nature de leur mort et ce qui les lie qui m'ennuie.
Le reste des hors la loi semblèrent attentifs et moins enclins à lui sauter à la gorge... C'était un début. Il tritura rapidement le bas de sa veste, avant de continuer :
- On a retrouvé des traces similaires sur tous les cadavres, des trucs pas communs et que je n'arriverais pas à vous décrire. Ça ne peut signifier qu'une chose : ils sont morts de la même façon, ou de la même main...
Il jeta un coup d'oeil circulaire vers l'assemblée, avant de continuer :
- Y'a pas trente six solutions, nous devons fouiller partout pour trouver peut être d'autres cadavres et quadriller le secteur pour savoir ce qui se passe.
Den Den Mushi
Maku lui sauva la mise :
- Tu penses à un tueur indépendant ? - Possible vu les marques. Ça serait un déséquilibré, ou un mec qui sacrifie ses victimes de la même manière... je n'en sais rien. C'est pour ça que j'ai besoin de chercher. - Ça pourrait poser problème, en effet...
Après un long silence, Maku reprit la parole d'un ton plus diplomate :
- Urup, Menma. Que faudrait-il pour que vous acceptiez que les hommes d'Aben'Gal participent aux recherches sur vos territoires ? - Pour ma part, mes laboratoires doivent rester inaccessibles, réagit en premier l'ancêtre. Pour le reste, il faudrait que quelques uns de mes gars les accompagnent. - Ça me semble raisonnable. Aben'Gal ? - Ma foi... pourquoi pas, si mes gars peuvent travailler en toute discrétion. Le tout serait de ne pas alerter les civils et le coupable éventuel.
Menma, pour sa part, se renfrognait de plus en plus. Il n'aimait pas du tout l'idée de voir ce gars traîner chez lui, avec ses yeux de fouine et sa manie de retourner toutes les pierres. Il ne se gêna pas pour le faire savoir :
- Moi c'est clair et net, le premier de tes gars que je vois chez moi sans avoir été prévenu, je te l'envoie en bouillie. - Garde tes menaces pour toi, tu veux ? s'obligea à répondre l'homme basané. Ce qui m'intéresse plutôt, c'est pourquoi tu refuses de trouver un compromis ?
Il était peu désireux de se frotter aux Banana Boyz dans une altercation directe, mais il n'avait pas le choix et ne pouvait pas laisser passer un tel affront. Avant que Maku ne puisse tenter de ramener le calme, Menma sortit de ses gonds et hurla :
- Dis clairement ce que tu penses, sale macaque ?! T'as cru qu'on avait que ça a foutre de dégommer quelques cons qui traînaient ? Tu te crois où pour jouer les saints, HEIN ?!
C'est ainsi que la réunion échappa à tout contrôle durant de longues minutes, avant qu'enfin un son strident ne s'élève du Den Den Mushi. Lorsque le calme finit par revenir et que les insultes arrêtèrent de fuser, les nerfs de tous les hors la loi étaient à vifs et seules des mines tendues se rassirent plus ou moins calmement sur leurs chaises. Enfin, le gastéropode reprit la parole :
- J'ai peine à croire que je sois en train d'écouter autre chose que des gamins dans une cour de récréation ! On parle de la pérennité de toute l'économie parallèle de Luvneel, ce ne sont pas des chamailleries de bac à sable !
Puisque personne ne répondit, Maku trancha :
- Tu peux commencer à enquêter sur les territoires de ceux qui t'ont répondu favorablement, Aben'Gal. Concernant Menma, il serait bon que vous trouviez un accord d'ici la prochaine réunion et que nous puissions avancer !
Les deux partis hochèrent la tête sans se lâcher des yeux, avant que le Den Den Mushi ne grimace et ne termine par un rappel global :
- La prochaine réunion sera exceptionnellement rapprochée pour dans deux jours. D'ici là, Jorogumo doit s'occuper des esclavagistes, Aben'Gal et Menma doivent trouver un terrain d'entente et nous devons tous progresser sur cette série de meurtres inexpliquées qui pourrait nuire à nos affaires. Si vous avez des sujets supplémentaires à apporter comme ordre du jour, vous savez comment me contacter.
Après un bref silence, Maku déclara solennellement :
- Ce sera tout.
Et il raccrocha sans plus de préambule.
Jin'Ro suait à grosses gouttes.
Il avait réussi à descendre dans les sous-sol crasseux du bâtiment des Banana Boyz et, après plusieurs tours et détours, avait réussi à repérer une porte étrange. En réalité, ce furent surtout les éclats lumineux et les bruits bizarres qui s'échappaient derrière le vantail qui le firent tiquer. Il était remonté pour appeler discrètement plusieurs de ses collègues qui furetaient eux aussi dans le coin. À présent, ils venaient d'entrer sans un bruit avec lui dans la fameuse pièce.
- Putain de merde... avait murmuré quelqu'un.
Kan'Sa n'avait jamais été doué pour retenir un juron bien senti, surtout lors de situations stressantes. Devant le trio « Manioc » se tenait un spectacle qui leur glaça le dos. Un homme en blouse se tenait debout devant une ribambelle de fioles, d'alambics et de divers ustensiles de chimie. Il baragouinait tout seul et ne semblait pas les avoir entendu entrer. Les yeux de Jin'Ro finirent par se poser sur un petit tas d'objets dans une caisse non loin de l'établis chargé de verre et d'outils étranges. Son cœur se serra et un sourire commença à fleurir sur son visage mat.
« Bingo ! », s'écria-t-il en pensée.
Aben'Gal avait vu juste, une fois de plus. Les marques sur les cadavres des junkies ressemblaient aux traces laissées par de trop nombreuses piqûres. Et ces derniers n'avaient jamais été retrouvés proches de la zone classique des dealers réguliers des « Skimos », mais plus volontiers vers le territoire des Banana Boyz. Ces crétins avaient engagé un scientifique au rabais pour reproduire la came des Skimos, voire la couper avec des saloperies pour diminuer les coûts... Pire que tout, la saloperie était instable et tuait les consommateurs ! Comme s'ils allaient laisser passer ça !
D'un commun accord silencieux, les trois hommes se jetèrent sur le chimiste et l'assommèrent. Ils le ligotèrent et partirent en quatrième vitesse. Il ne devait plus leur rester beaucoup de temps avant que les propriétaires ne reviennent... et si Menma les choppait, ils allaient finir écrasés avant de pouvoir réagir !
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Mar 11 Avr - 20:22
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Mon poing menaça de cogner le dossier de la chaise sur laquelle Jorogumo avait pris place. Cette nouvelle esclandre m'arracha brutalement à mes pensées, faisant se volatiliser le bilan que j'étais mentalement en train de dresser, la synthèse du peu de connaissances récemment acquises à propos de l'Inquisition. Les pièces s'étaient tant bien que mal emboîtées, et cet énergumène à la banane cendrée se permit d'y asséner un puissant coup, déchirant le puzzle faits de coupures de journaux. S'il continuait à geindre de la sorte, en de telles circonstances, je ne me serais pas contenter de faire bonne figure auprès de mon alliée : je l'aurais saisi par le col avant de l'envoyer six pieds sous terre. Si je n'aimais pas un truc, en plus des stupides plagieurs comme lui, c'était bien les impertinents. Heureusement pour tous ici présent, et sûrement moi même, Menma s'occupa de ramener son bruyant collègue à la raison en un bon coup de tonfa. Il me permit ainsi, en se faisant un peu plus correct que l'idiot, de rattraper le peu de retard que j'avais sur la discussion. Il avait été question de réaliser une enquête, visiblement il y avait quelques déconvenues. Je soupirai donc avant de m'adosser contre les deux portes de la salle. De cette nouvelle position je pus reprendre du recul et donc éviter les excès de colère en consacrant moins d'intérêt à cette situation nouvelle qui se profilait.
Visiblement quelqu'un autour de la table, ou alors un autre parti, venait d'éventuellement mettre à mal les affaires de tout un chacun. Je regardais un à un les différentes têtes d'affiches en présence, seul Menma ainsi que le vieil esquimaux me paraissaient suspects. Ils ne voulaient pas coopérer avec Aben'Gal. Le Skimo sut tout de même trouver un accord avec Maku afin qu'Aben'gal puisse mener son enquête. Il pourrait ainsi mettre le doigt sur la cause de toute cette perturbation. Je fus tout de même surpris de voir à quel point quelques cadavres pouvaient causer tant de problèmes. Ainsi, la situation ayant retrouvé son calme grâce à l'intervention du maître espion, je haussais les épaules. J'avais pour le moment autre chose sur le feu : une partie de ma conclusion me revint à l'esprit. Mon regard se posa sur le crâne de Jorogumo. Je devrais lui faire une demande particulière afin de mener à bien un de mes nombreux projets, toutefois ce n'était pas le bon moment pour lui faire part de ma requête. Elle n'avait toujours pas atteint son objectif du moment, celui pour lequel elle m'enjoint à la suivre ici. Il me fallait lui demander ce service plus tard, lorsqu'elle aurait acquis ce qu'elle désirait, afin de maximiser mes chances. En effet, ma demande la positionnerait dans une position inconfortable, la probabilité qu'elle accepte était de ce fait très faible. Je devais donc rester auprès d'elle, la suivre durant tout son périple dans le seul but de la soutenir. En jouant sur l'amicalité je pourrais sans doute changer sa réponse. Selon moi, si elle me voyait comme autre chose qu'un porte drapeau qui débarque au bon moment, elle aurait été plus à même de me répondre par la positive. Si c'était le cas j'aurais sûrement fait un pas de plus vers l'un de mes nombreux buts.
-Enfin. -soupirai-je.
Maku venait de mettre fin à la réunion après avoir programmé la prochaine. Deux jours, c'était le temps dont je disposais afin de faire pencher la balance vers un "oui". Lorsque certains se levèrent dans un raclement de chaise, je faufilai l'une de mes mains derrière mon dos afin de saisir la poignée d'une des portes. Je m'avançais finalement vers Jorogumo tout en tournant la poignée, la porte se mit à suivre mon mouvement tandis que mes phalanges se glissaient dans mes poches. Mes lèvres étaient à quelques centimètres de l'oreille gauche de mon acolyte. -Bien, j'imagine que tu as une idée de ce que l'on va faire durant ces quarante-huit heures.
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Mar 11 Avr - 21:35
Le soleil ne sait rien de l'ombre.
L'araignée s'amusait, exultait même ! Elle devait d'ailleurs être la seule personne présente à devoir retenir son hilarité. Voir ces idiots s'invectiver devant elle, étaler toutes leurs faiblesses et les liens qui les unissaient sous cape était un spectacle non seulement enrichissant mais presque jouissif. Refrénant son enthousiasme, Elina se concentra un peu plus sur les discussions. Ses yeux virevoltèrent de corps en corps, de visage en visage, à l’affût de signes évident de tromperie ou de mensonge... mais également d'antipathie ou de connivence.
Ainsi, elle perçut le mouvement à la dérobée d'Aben'Gal, juste avant qu'il n'évoque le sujet des corps retrouvés. Il tritura sa veste avant de parler, signe subtil de manipulation de l'information donnée. De prime abord, elle n'arriva pas à déterminer quelle partie des données était faussée par cet homme futé, ni pourquoi il ne désirait pas voir la réunion se terminer. Mais à mesure que les débats se prolongeait, elle sentait sa ferveur à défendre le bien fondé d'une investigation... et elle comprit : il retardait le retour dans leurs repères des autres membres. Ergo, il soupçonnait l'un d'entre eux d'être la cause des meurtres !
« Ce qui confirme mon impression première : il cherchait simplement à gagner du temps. », détermina en pensée l'araignée en coulant un regard en biais dans sa direction. « Car ses hommes n'ont pas attendu l'aval de cette réunion. »
Seul Clovis semblait soupçonner l'action qui se déroulait dans les coulisses. D'ailleurs, le rat parut soutenir la démarche en aidant l'instigateur de cette forfanterie à s'enfoncer dans son mensonge. Ah ! Quel plaisant spectacle que de voir des intrigants à l'action ! La Zoan se délectait de cette ambiance tamisée et des roueries sous capes... elle en aurait frissonné ! Mais elle tint bon, pour le bien de son image qui se voulait impartiale pour le moment. Acquiesçant simplement aux dires d'Aben'Gal lorsqu'il tenta d'amener ses arguments pertinents aux oreilles de son public mal informé... mais qui se révélèrent fallacieux aux siennes propres.
Si Urup, le doyen de l'assemblée, se laissa passablement attendrir et trouva un compromis, Menma ne l'entendit certainement pas de cette oreille. Il resta campé sur ses positions, telle la brute qu'il semblait être. Néanmoins, il ne fallait pas se fier aux apparences et Elina le soupçonna d'être doté d'une intelligence, certes moins perverses que celle du basané ou la sienne, mais plus pragmatique et brutalement efficace. Elle plissa les yeux en le sentant presque s’arque-bouter pour insulter une nouvelle fois son opposant. Il était dangereux pour l'équilibre de Luvneel, un insecte misérable qui s’enorgueillissait bien trop de sa propre importance pour apprécier le tableau dans sa globalité.
Fort heureusement, sa toile venait d'atteindre l'île.
Maku sonna la fin des hostilités et libéra tout ce beau monde. Elina ne se fit pas prier et, alors qu'elle plaçait ses mains sur les accoudoirs de sa chaise pour se lever, entendit Fudo lui murmurer quelques mots à l'oreille. L'assassin sourit, tant face à la remarque du jeune hors la loi qu'à sa familiarité, et lui répondit sur le même ton :
- Ne t'inquiètes pas, Fudo... nous aurions de quoi nous occuper pour une semaine. Régler nos affaires en deux jours, voilà le véritable défi !
Sans un mot de plus, elle le gratifia d'un sourire et d'un regard enivré, emportée qu'elle était grâce à cette fin de réunion et ces manigances dont elle raffolait. Elle se fendit d'un simple au revoir à ses nouveaux collègues, avant de sortir de la pièce de son pas silencieux et mortel.
- Bougez de là ! Kuraaaa ! annonça bruyamment Yamagera.
Les Banana Boyz en avaient leur claque. Ils se tirèrent sans même demander leur reste, manquant de bousculer quiconque serait sur leur passage en affichant des airs furieux et agressifs. Leurs démarches vulgaires et les échos de leurs grommellements s'amenuisèrent à mesure que leurs longs pas les emmenèrent loin de la réunion.
Yapu - Urup - Ouak
- À dans deux jours, conclut sans sourciller Urup.
Le doyen des hors la loi sortit en tirant Yapu par l'oreille, obligeant ce dernier à tirer lui-même Ouak par le bec. Le trio déjanté finit par disparaître dans le long couloir sans demander leur reste ni même adresser d'autres mots au reste de la salle. Seul Ouak se fendit de quelques gestes d'adieux, au milieu de ses jérémiades incessantes :
- OUUUAAAAAK !
Clovis
Lorsque Clovis passa devant Jorogumo il lui lança discrètement, sans même ralentir, un petit bout de papier d'un habile geste de la main. Continuant sa démarche sans même tituber, malgré tout l'alcool qu'il avait ingéré, le criminel leva juste une main sans se retourner avant de s'écrier d'un air guilleret :
- À bientôt ! J'suis sûr qu'on s'amusera beaucoup la prochaine fois aussi ! Haha !
Le patron du Fight Club disparut à son tour le long d'un couloir en ricanant tout seul.
Alia Swifthauer - Aben'Gal
La mercenaire se leva d'un air solennel, avant de s'adresser rapidement à Jorogumo :
- Je vous ferai parvenir le contrat pour la prochaine réunion.
Sans se fendre d'autres paroles, la jeune femme continua son chemin en adressant simplement un petit geste de la tête à Fudo, pour lui dire au revoir également. Elle s'enfonça de son pas claquant et énergique dans le corridor avant de passer derrière le coin d'un mur.
Aben'Gal fut le dernier à quitter la salle. Il salua sobrement Fudo et Jorogumo en passant devant eux, avant de s'arrêter tout à coup. Il se retourna calmement avant de lancer, l'air de rien :
- Si je peux vous donner un conseil, à vous et à votre ami, Jorogumo... ne vous mêlez pas de l'enquête durant ces deux jours. Vous avez déjà bien assez à faire avec les esclavagistes ! De plus, je n'aimerais pas vous ajouter tous les deux à la liste des suspects...
Il jeta un coup d'oeil étrange à Fudo, dans doute à cause de la triste réputation de son équipage, avant de simplement terminer par :
- Enfin bref... à dans deux jours.
Et il s'en alla sans un mot de plus. À vrai dire, l'homme basané n'avait pas encore terminé sa nuit et devait retrouver ses agents au point de rendez-vous. Il espérait bien obtenir satisfaction après cette mission risquée, dont il s'était plutôt bien tiré pour sa part !
Jin'Ro jubilait.
Depuis son plus jeune âge, il avait toujours regardé les malfrats plus âgés que lui réussir à gagner de l'argent facile, puis gagner en réputation et en influence... avant de finir par tomber tout aussi vite. C'était la première fois, depuis qu'Aben'Gal avait accédé à son poste, qu'un boss des « Manioc » réussissait à se hisser si haut et si durablement. Et il servait cet homme grandiose de son mieux, au jour le jour. Homme de main attentif et discret, mais également avide de reconnaissance, Jin'Ro savait qu'il était très utile.
En cette nuit glorieuse, il avait capturé un chimiste louche dans le sous-sol d'un des hangars appartenant aux Banana Boyz, mais avait également ramené quelques échantillons de la foutue drogue qu'ils fabriquaient en douce... Ces mecs violaient les accords entre les différentes bandes en empiétant sur le commerce des « Skimos » ! Pire encore, il était persuadé, sans avoir besoin de faire les tests, que leur saloperie était coupée de la plus horrible des façons... et qu'elle était responsable de ces morts en chaîne.
Son boss serait content. Il pourrait voir ce sourire fier orner son visage et, peut être, obtenir quelques mots gratifiants ! Il ne lui restait plus grand chose d'autre que son admiration maladive et son envie de se montrer indispensable, après tout... Chacun avait son poison. Mais certains restaient plus doux que d'autres.
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Jiva
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Ven 14 Avr - 15:57
- Les soleil ne sait rien de l'ombre -
Ma spontanéité prit l'ascendant une nouvelle fois, j'en vins donc à oublier les fameuses règles de politesses que je m'efforçais de respecter durant tout ce temps. Tout cela dans la seule fin de devenir expert dans ces jouxtes verbales auxquelles je devrais participer dans un avenir plus ou moins proche, selon ce que ce monde me réservait. Mais pour le moment j'étais loin d'être prêt à ce genre de discussion, contrairement à Jorogumo je n'étais pas accoutumé à évoluer dans les eaux troubles des sous-entendus. L'hypocrisie ne me seyait guère, et lorsque ma nature refit surface je violai ces règles de bienséances que la société nous imposait. Mais cela ne sembla pas poser de problèmes à mon interlocutrice, elle me répondit sur un ton bien moins cordial qu'auparavant, me promettant de futurs jours forts intéressants avec un enthousiasme non dissimulé. Mon visage se fendit donc lorsque je réalisai que, malgré mon écart, je parvins à avancer vers mon but du moment : l'amicalité. Celle-ci devait nécessairement se réaliser dans une relation d'égal à égal, et non pas dans une qui impliquait qu'au moins l'un de nous se range en dessous de l'autre terme de la relation. En mettant donc la politesse au placard nous pouvions finalement aborder ce genre de liaison purement amicale, basée sur un sentiment de bienveillance mutuel et réciproque. Et c'était là mon but : la réciprocité. L'amitié constituait ainsi le meilleur type d'alliance possible si l'on suivait mon postulat. La politesse, elle, exigeait bien plus que l'application mécanique d'une règle, bien plus que le fait de prononcer certains mots dans certaines circonstances, comme le tutoiement et le vouvoiement. Elle était fondamentalement animée par la nécessité d'une soumission à une instance qui se voulait supérieur. La politesse prenait son sens par la soumission, même si celle-ci n'était que partielle, momentanée, et hypocrite puisque l'on ne se soumettait qu'en apparence. Cela montrait que la société demandait à chacun de s'obliger, de se soumettre en permanence pour qu'elle puisse fonctionner. Ce faisant, et dans une certaine mesure, la politesse n'était que l'occasion par laquelle je rendais vivant, par laquelle j'actualisais mon allégeance et donc ma soumission à la société en général, en m'en remettant à ses moeurs désuets au sein de notre monde underground. Monde qui serait un jour mien.
La pièce se vida bien assez vite dans un raffut qui ne cessa de m'étonner, compte tenu du cadre dans lequel nous étions supposés nous trouver. Je me raidis un instant tandis que la mercenaire vint à la rencontre de Jorogumo afin l'informer qu'elle lui ferait part de cette fameuse clause d'exclusivité lors de leur prochaine rencontre, dans deux jours. Une autre personne se manifesta finalement, lorsque les gémissements agaçants du pingouin s'estompèrent, Aben'gal s'était arrêté dans l’entrebâillement de la porte pour nous mettre en garde. Il serait, selon lui, préférable que nous ne nous mêlions point de son enquête. Soit, c'était compréhensible : il ne voulait pas qu'un tiers vienne perturber le travail de ses hommes probablement déjà sur le terrain. Ce qui me dérangea chez cet homme n'était donc pas son conseil, mais plutôt son attitude à mon égard. Il venait de me dévisager, comme bon nombre l'avait fait lorsque je débarquai aux côtés de ma nouvelle acolyte plusieurs instants auparavant. Ainsi, alors qu'il se retournait et s'apprêtait à quitter les lieux une bonne fois pour toute, je me permis un second écart. Un contrôlé, cette fois-ci, puisqu'il visait à atteindre Jorogumo en soulevant un point important pour ma future demande.
-Ce n'est pas parce que je fais parti de l'organisation de Ren Tao que je cautionne tous ses agissements. Nous sommes différents sur bien des points, et c'est justement ces différences qui font que nous ne cessons d'évoluer. Dans notre monde il faut des êtres comme vous, mais sans des Ren Tao vous ne serez pas en mesure de faire grand chose : il faut bien que quelqu'un tienne le rôle du soleil afin que certains soient en mesure d'agir dans l'ombre.
Après avoir réagit à une éventuelle réponse de l'homme à la couleur ébène, je me tournerais vers ma première interlocutrice afin de l'inviter à sortir d'ici et de nous mettre dès maintenant au travail. Elle l'avait fait remarquer, nous disposions de quarante-huit heures afin d'effectuer un grand nombres de choses. Toutefois, de ce que j'avais entendu, nous n'avions qu'à nous occuper de ces esclavagistes. Jorogumo possédait-elle donc d'autres choses en réserve ? Des activités qui devaient s'effectuer dans le dos de certains anciennement présents dans la pièce ?