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Lun 8 Oct - 17:26
OPA Agressive
Feat. Dead-End, Tsukiyo
Les mains du singe s’étaient crispées sur son briquet lorsque l’Eden avait dévoilé sa malédiction. C’était là que la situation plus que tendue pour eux pouvait tourner au désastre. La Kokuro était protectrice d’une bien grande île ; il ne faisait aucun doute qu’elle disposait au grand minimum des bases nécessaires de connaissances sur ces fruits de légende pour savoir en reconnaître l’œuvre, et être certaine de leur dangerosité. Elle s’était cependant reprise, malgré une première réaction inquiétante, et avait fini par reprendre avec une méfiance parfaitement compréhensible le luxueux vêtement. Le jongleur avait alors pu relâcher son souffle, voyant que la jeune femme n’avait pas renoncé à l’idée de régler l’affaire sans bain de sang supplémentaire.
Big Bear interrompit son geste à la demande de la demoiselle. Si Francis semblait parfaitement outré par la vue de la nudité, elle ne semblait pas s’en émouvoir le moins du monde. Il resta immobile quelques instants, hésitant, ne comprenant pas ce que voulait cette femme, à changer ses directives aussi rapidement. Finalement, il haussa les épaules et reboucla sa ceinture, avant de se baisser pour récupérer la chemise et la veste, grimaçant sous le masque tandis que le tissu humide entrait en contact avec sa peau.
Entreprenant de reboutonner sa chemise, il s’arrêta après le premier bouton, interpellé par les paroles de la Kokuro. Ils avaient visiblement quelque affaire avec des criminels ; quelle était la probabilité que ceux-là n’aient strictement rien à voir avec ceux qu’eux-mêmes étaient venus trouver ? Faible, à tout le moins. Si Elina Kokuro et son acolyte masqué partaient s’occuper de ces brigands, il n’était pas de luxe d’en profiter pour tenter d’entrer en contact avec eux. D’autant qu’il pouvait difficilement espérer pouvoir les atteindre suite à l’altercation. Il avait après tout pu observer de près les résultats du dernier coup porté par la protectrice de l’île sur le semi-géant.
-Je serais plus qu’heureux de vous seconder dans cette recherche, Dame Elina. J’ai été chasseur dans une autre vie, vous savez. Voyez cela comme des excuses pour le désagrément causé par mes collègues.
Si la perspective d’un bain forcé à l’eau de mer ne l’enchantait pas plus que cela, il ne s’en inquiétait pas plus que de raison, malgré la confirmation d’une compréhension poussée des fruits du démon de la part de la demoiselle. Il y avait fort à croire qu’Elina avait effectivement été responsable de la fin prématurée et explosive d’Omicron. Cela n’avait cependant que peu d’importance ; les utilités de sa malédiction, dont ses deux vis-à-vis ne pourraient quoi qu’il en soit déduire qu’une infime partie, étaient loin de s’arrêter à son utilisation active. La fuite était donc toujours envisageable dès l’instant où il se retrouverait en surveillance limitée… Mais ce n’était de toute façon pour l’instant pas ce qu’il souhaitait.
Que la jeune femme accepte ou non sa proposition, le grand ours avait donc en tête plusieurs scénarios possibles concernant la suite de cette journée. Et, contrairement à ceux envisagés par son compagnon, aucun n’avait de quoi le paniquer. Restait à voir qui aurait obtenu raison, lorsque le soleil se coucherait.
Un petit rire rauque échappa du masque à la boutade du pistolero. La moquerie d’un défunt était chose impardonnable mais pour l’heure, l’être aux cheveux roses allongé dans la neige un peu plus loin était simplement inconscient, aux yeux de tous. Nul besoin donc de s’en préoccuper, et c’est ce que confirma d’ailleurs le tireur en s’en désintéressant, pour poser explicitement la question qui pendait à ses lèvres. Big Bear fixa un instant les pupilles rouges qui perçaient le blanc du visage impassible de l’homme, avant de soupirer d’un air faussement désolé en haussant les épaules.
-Ah, Francis… Le monde est plein de merveilles, nous n’avons pas assez d’une vie pour toutes les découvrir ! Vous ne fumez toujours pas, je suppose?
Et sa main plongea dans sa poche, à la recherche de son paquet de cigarettes.
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"Avant moi rien n'était, nul ne fut enfanté, Hors les êtres crées d'éternelle substance, Et moi je suis comme eux, car j'ai l'éternité, Vous qui passez le seuil, laissez toute espérance." Dante Alighieri, La Divine Comédie
Eden Chapter
Kokuro Elina
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Équipage : Tsukiyo
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Jeu 11 Oct - 0:42
OPA Agressive.
Les yeux de la Zoan furetaient entre les deux énergumènes. Elle avait, bien entendu, gardé en tête la mise en garde de Francis mais s'était bien gardée de répondre ; elle s'était plutôt contentée d'un hochement de tête dans sa direction lorsqu'il avait rappelé la dangerosité des explosifs... Sa propre chair en gardait le cuisant souvenir. En revanche, elle ne put retenir un bref rire de nez à l'évocation des goûts vestimentaires pour le moins surprenants de cet être révulsant.
Mais, bien vite, l'araignée se replongea dans un sérieux aussi froid que la glace.
Tout d'abord absorbée par la surveillance du corps inanimé à ses pieds, Elina n'en avait pas moins entendu la proposition étonnante faite par « Big Bear » : l'accompagner au sein d'une expédition punitive. Elle était tout d'abord restée interdite, ne comprenant pas s'il la moquait ou tentait simplement de se racheter via une manœuvre malhabile. Néanmoins, ce drôle d'oiseau dégingandé ne semblait pas se complaire dans la malice et la petitesse... aussi était-elle tentée de le ranger dans la seconde catégorie : celle des maladroits bien intentionnés. Mais la raison de sa demande importait peu, au final, puisqu'il demeurait vital qu'il reste en vie et sous les verrous jusqu'à ce qu'ils puissent lui extorquer les réponses nécessaires afin d'expliquer cet imbroglio. À la différence de Francis qui, certes, l'avait suivie un peu plus tôt dans la matinée et attisé sa prudence dans un premier temps, l'homme coiffé d'une tête d'ours ne pouvait se targuer d'un curriculum vitae aussi approprié que celui du Maestro. Là où l'un brillait par sa discrétion, son sens aigu de la balistique et sa soif évidente de prouver sa valeur à la protectrice de l'île, « Big Bear » partait d'un bien plus mauvais pied. Associé à des criminels ennemis inconnus jusqu'à lors et dotés d'intentions hostiles, sinon louches, elle ne pouvait plus le moins du monde lui accorder une once de confiance ! Ou en tout cas, pas assez pour l'emmener avec elle sur un champ de bataille, ce malgré ses manières impeccables et sa propension à opter pour une résolution pacifique après cette sanglante altercation avec ses collègues. Le geste, bien que tout à son honneur, ne suffisait pas à laver la tache laissée par le semi géant et le maudit volant sur son île. Aussi, elle répondit d'une voix douce :
- Je vous remercie de votre prévenance, Big Bear, et vos excuses sont acceptées. Néanmoins, votre proposition est irrecevable en l'état : vous êtes un prisonnier de guerre, en lien avec des malfaiteurs inconnus qui ont, de toute évidence, tenté de semer ruine et destruction sur cette île.
Ici elle pointa les restes fumants de l'explosion du semi géant, ou tout du moins les dégâts causés par celle-ci.
- Malgré toute votre bonne volonté, je ne peux pas emmener un criminel avec moi pour en combattre d'autres. Je ne mettrai pas en danger mon équipe et donc, indirectement, les civils de Yakoutie. Je vous enjoins au calme et à la patience lorsque la troupe chargée de vous escorter en prison vous y amènera. Nous serons prompts à revenir pour trouver le fin mot de cette histoire.
Après un bref instant, la jeune femme conclut par un bref :
- Considérez plutôt toutes les informations que vous pourrez nous divulguer comme autant d'excuses au comportement inqualifiable de vos deux collègues.
L'araignée entendait bien démêler cette pelote de laine inextricable qu'était devenue l'arrivée impromptue de ces trois larrons sur son île. Pour ce faire, elle devait récupérer le maximum d'informations en usant d'autant de sources qu'elle le devrait ! En attendant, il lui fallait ronger son frein et attendre, tout comme « Big Bear » et Francis, que l'escorte n'arrive enfin. Les deux hommes semblaient d'ailleurs sympathiser de plus en plus, ce qui réjouissait intérieurement l'araignée : elle voyait ainsi se profiler peu à peu une autre fenêtre pour rentrer dans l'esprit de son captif et lui dérober les informations tant convoitées.
De longs moments passèrent, avant qu'enfin des bruits de pas n'attirent l'attention d'Elina. Elle leva les yeux vers la route menant à Rinekin et, bientôt, aperçut une dizaine d'hommes qui ouvraient la marche, juste devant la silhouette massive de Jack, le yéti mécanique de Mokuso, ainsi qu'en queue de peloton une poignée d'hommes qui traînaient sur un chariot à roulettes une bassine d'eau de mer tout en avançant. Sans lâcher des yeux ses deux prisonniers rescapés de l'explosion, la Zoan attendit que la troupe n'arrive sur le lieu des affrontements pour interpeller le lilliputien. Tandis qu'elle résumait la situation à l'ingénieur, le reste de l'escorte s'était dirigé vers le corps à ses pieds et vers Big Bear. Un dernier avait commencé à récupérer les éventuels débris du Den Den mushi, dans l'espoir que Maimai Kichigai saurait en tirer quelque chose lorsqu'il se réveillerait, selon les instructions de Tetsujin. Après avoir été briefé, Mokuso s'exclama de sa voix aiguë :
- Magglebak ! C'est qu'on ne s'ennuie jamais avec vous, patronne ! Très bien, je vais surveiller le gros nounours !
Et ce faisant, le lilliputien se dirigea à grands pas de yéti vers le principal intéressé pour lui servir un sourire enfantin alors qu'il tentait d'être sérieux :
- Je vais vous escorter jusqu'à la prison, monsieur le grand nounours ! Soyez gentil avec moi, et je le serai avec vous. Elina n'veut pas qu'on vous blesse, alors ne m'obligez pas à le faire.
Après un bref instant de réflexion, l’ingénieur reprit d'une voix consciencieuse :
- Bon, les gars vont mettre votre ami dans la bassine et l'y sangler pour pas qu'il s'y noie. Apparemment, il en faudrait une pour vous aussi... mais si vous me jurez d'être sage, on vous réservera plutôt un bain chaud à l'arrivée, pour vous vous réchauffer et vous retirer toute la saleté. Ah, et vous retirez vos pouvoirs aussi, hein.
Il regarda alors « Big Bear » d'un air attentif avant de lui demander :
- Vous avez l'air d'aimer les ours. Ça vous dérange si on parle d'ours pendant le voyage ? J'aime plutôt les yétis, mais c'est pas si loin des ours, au final... non ? Pis ça fera passer le temps ! Enfin bon, on y va ?
S'il se laissait faire, il serait escorté sans brutalité vers la capitale, là où il serait placé en détention provisoire dans une cellule dotée d'une bassine d'eau de mer réchauffée régulièrement qui aurait été aménagée spécialement pour l'occasion. Cette situation durerait le temps qu'Elina et Francis ne reviennent l'interroger. La protectrice de l'île lui adressa un signe d'au revoir, en signe de politesse, avant de retourner à ses affaires plus pressantes. Les deux criminels sous couverture avaient d'autres chats à fouetter ! Bien consciente de cet état de fait, la jeune femme s'avança donc vers le tireur d'élite et lui demanda d'un ton affable :
- Et bien, Francis, nous ferions mieux d'y aller nous aussi, qu'en dites vous ? Nous avons d'autres criminels à appréhender.
Et sans doute cette traque là leur réserveraient d'autres surprises tout aussi déplaisantes.
Résumé : Elina refuse poliment la demande de Big Bear, argumentant du manque de confiance qu'elle peut lui accorder vu la situation. Elle lui propose plutot de se faire pardonner en acceptant gentiment de se rendre en prison et en lui divulguant toutes les informations nécessaires dont il a connaissance pour remonter jusqu'à Dead End (même si elle en ignore toujours l'existence et même le nom IRP).
L'ellipse narrative a été vue avec Chapter et Francis : ils étaient tous les deux d'accord sur Discord.
Mokuso s'approche de Chapter et engage la discussion, il est un peu niais et gentil au fond, et tente d'avoir l'air sérieux sans réellement y parvenir normalement vu son caractère. Lui et les PNJs lvl 1 récupèrent Seta et Chapter, puis commencent à se diriger vers la capitale pour les y emprisonner si Chapter se laisse faire. Un PNJ s'occupe de ramasser les restes du Den Den Mushi pour les amener à Maimai Kichigai lorsqu'il se réveillera, au cas où.
Carte de Yakoutie :
Spoiler:
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Kokuro Elina
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Mer 17 Oct - 18:50
”A new Band to play with”
- Toujours pas, très cher, confirma-t-il d'un geste élégant, mais négatif, de la main droite. Un artiste doit rester en bonne santé.
Il accompagna son affirmation d'un sourire qui se ressentait dans ses derniers propos, avant de se tourner vers Elina. Cette dernière rejeta aimablement la proposition de leur invité haut en couleurs : oh, dommage. Le Levignac ne pouvait qu'admettre qu'il était brûlant de curiosité quant aux capacités extraordinaires de cet illustre individu jusque là déjà bien singulier. Il imaginait déjà une multitude de coups bas, de pitreries macabres et de dramatiques surprises à échafauder comme autant de rebondissements dans des scènes encore inexploitées et pleines de promesses. Son esprit, diaboliquement efficace pour imaginer la mort, ne pouvait s'empêcher de désirer ardemment de voir à l'oeuvre l'étendue des capacités de leur hôte. Cela étant, il devait s'en remettre à l'autorité de la Kokuro : elle jouait de prudence. C'était naturel... et cela ajoutait une certaine tension à cette relation qui, sous-couvert d'une bienséance et d'une politesse certaines, n'avait rien de bien étranger à celle de prédateurs s'endormant entre eux pour mieux se sauter à la gorge.
- La dernière étincelle, chuchota-t-il à lui même. Oh, non ! "Explosera bien qui explosera le dernier". Non, ça ne colle pas... dois-je insister sur le drame, ou sur le ridicule ?
Se frottant le menton, le peintre écarlate réfléchissait au nom de cet événement, tentant de nouer des liens entre les différentes détonations, la mort relativement stupide du semi-géant qui avait frôlé la quintessence de l'art tout en s'en éloignant de par sa volonté impropre et abrutie de mettre fin à ses propres jours, se privant ainsi de son propre spectacle. Les personnes en présentes ne pourraient jeter qu'un oeil circonspect aux divagations du pistolero, jusqu'à ce que le ramdam des forces armées ne les sortent de leurs interrogations. Observant les nouveaux venus, Francis s'arrêta visiblement sur l'énorme créature d'acier et de boulons qui transportait un gnome tout à fait curieux à regarder. Cet automate était... splendide ! Il allait sans dire que le coeur d'ingénieur de l'assassin ne pouvait rester bien insensible à ce genre de délices visuels, tant la bestiole semblait bien rodée. Ce nabot était donc sous les ordres de la protectrice de Yakoutie Island ? Quel plaisir ! S'ils pouvaient s'acoquiner pour préparer ses prochains spectacles, alors les effets spéciaux seraient d'une qualité tout à fait effarante !
- C'est une vraie oeuvre d'art, que vous avez là... et je suis connaisseur, dit-il en feignant l'admiration, celle qu'il était capable de ressentir n'étant qu'une pale copie. Un goliath d'acier, piloté par son David... fascinant...
Tournant autour du Yeti artificiel, sans jamais le toucher, comme on observe une peinture rare, le sniper se trouva bientôt interpellé par l'injonction de sa nouvelle employeuse. Cette dernière lui rappela rapidement la raison initiale de la formation de leur petite équipe : se débarrasser des bandits qui trônaient sans doute dans les montagnes de l'île, ou dans un quelconque coin sombre et crasseux où leurs postérieurs vils et malfaisants se réconfortaient d'être impossibles à débusquer. Du moins, c'était sans doute ce qu'ils pensaient... cette entracte était finie, il était temps de reprendre la pièce qu'il avait voulu monter depuis plusieurs jours déjà : celle dans laquelle il se lierait d'une relation de professionnalisme et de confiance avec l'araignée, pour mieux voir quelles circonstances fatidiques et insurmontables les amèneraient un jour à se séparer... qui pouvait bien le savoir, après tout ? La vie n'était qu'une grande scène dans laquelle il brillerait toujours, sans la moindre once de doute. Savoir de quel côté venait la lumière n'avait aucune forme d'intérêt : seule la grandeur de son ombre lui importait, ainsi que l'éclat de sa parure.
- Bien entendu, ma Dame. Il est impératif de maintenir l'ordre et la sécurité des bonnes gens de Yakoutie Island, répondit-il sur le même ton élégant et engageant.
Pourtant, dans le creux de sa voix, une note plus sombre que les autres marquait les prémices d'un nouveau spectacle écarlate.
HRP:
Blabla !
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Eden Chapter
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Feuille de personnage Niveau: (36/75) Expériences: (49/350) Berrys: 1.868.951.002 B
Mer 24 Oct - 13:06
OPA Agressive
Feat. Dead-End, Tsukiyo
Si Big Bear se trouva déçu, il ne put que hocher la tête d’une air compréhensif face à la réponse de la jeune femme. Une fois de plus, celle-ci faisait preuve d’une logique implacable ; quel protecteur digne de ce nom s’allierait avec des criminels qui venaient tout juste de s’en prendre à son île ? Il ne pouvait pas argumenter face à cela. Dommage.
Et ce fut donc le bain salé qui s’imposa au programme. Si la perspective n’était pas particulièrement alléchante, elle n’était rien de plus qu’une formalité désagréable, pour le vieil homme qui avait passé près d’un tiers de sa longue vie en isolement, confiné dans deux mètres cubes de terre froide et humide. Quant à la neutralisation de son pouvoir… bah, peut-être s’en mordrait-il les doigts plus tard, mais il n’y avait pas lieu de s’en inquiéter pour l’heure.
-Vos désirs sont des ordres, dame Elina, répondit-il donc d’un ton mielleux, accompagné d’une courbette maladroite.
Restait à voir ce qu’il pourrait bien lui dire. La froide jeune femme risquait fort de se retrouver déçue par son utilité toute relative en ce domaine. Sans doute l’être étrange aux cheveux roses s’avérerait-il plus satisfaisant, lorsqu’il se réveillerait… s’il se réveillait effectivement.
Ce fut le grand écran, toujours actif au sein du hall du château, qui dévoila à ses occupants la présence des nouveaux arrivants. Le vieux fossoyeur les observa en silence un long moment, jusqu’à ce que l’énorme créature velue qui semblait les diriger ne s’approche de lui pour lui adresser la parole d’une voix étonnamment fluette. Il lui fallut de longues secondes pour remarquer la présence du minuscule humanoïde sur son dos, et réaliser qu’il était bel et bien celui qui parlait. Il se tourna alors vers l’individu inerte, en train d’être pris en charge, et le fixa quelques instants d’un air pensif.
-Oh vous savez, il n’est pas à proprement parler mon ami… Mais faites donc à votre aise. Je promet de n’en pas faire des miennes… et de ne pas prendre froid!
Visiblement, les habitants de cette île avaient un intérêt tout particulier pour son état de santé. C’en était presque touchant… et absolument superflu. Le grand ours baissa les yeux vers son torse, sa chemise encore ouverte à l’exception des deux premiers boutons ondulant doucement sous le vent léger et continuant de dévoiler les bandages en dessous. Le froid ne faisait pas partie de ses principales préoccupations. En ce qui concernait la saleté… Ce n’était pas à lui d’en décider. Mais peut-être n’était-il pas si mauvais d’être dans un état soigné pour sa conversation à venir avec la maîtresse des lieux.
La question suivante du petit être le prit de court. Il se surprit à réfléchir à la connexion effectivement toute particulière qu’il avait eue malgré lui, tout au long de sa vie, avec les créatures ursidées ; du vieux chasseur qu’il suivait dans son adolescence à la peluche gigantesque que tenait sa fille lorsqu’il était sorti de la tombe, puis à ce nouveau masque qu’il avait obtenu quelques jours auparavant. Quel nouveau rôle étonnant ces animaux allaient-ils jouer dans sa vie à l’avenir ? Peut-être la conversation avec le lilliputien pourrait l’éclairer sur ce point. Mais il ne devait pas s’y perdre.
-Avec grand plaisir, très cher, répondit-il, imitant inconsciemment la formule du pistolero, mais n’hésitez pas à me parler également de Yétis! Je ne suis pas un grand connaisseur en la matière, mais je suis toujours prêt à apprendre...
Il était après tout crucial de gagner l’appréciation de ses nouveaux hôtes. S’il aimait à croire qu’il avait un tant soit peu réussi cette tâche avec Francis, Big Bear ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin… D’autant qu’une longue marche l’attendait apparemment ; il n’avait rien d’autre que du temps devant lui, en compagnie du petit homme et de son yéti.
Il lui emboîta donc le pas, après un signe qui se voulait chaleureux en direction de la Kokuro et de son acolyte masqué. Si cette journée se résumait à suivre docilement divers personnages aussi haut en couleurs les uns que les autres, qu’il en soit ainsi ; il n’y avait qu’à espérer que cela payerait par la suite. Il s’efforcerait donc, tant bien que mal, à entretenir la conversation, répondant au petit ingénieur avec cette même politesse mièvre dont avaient bénéficié les autres personnes en présence.
Une fois arrivé à destination, il se laisserait sagement escorter à sa cellule, puis se déshabillerait à nouveau si personne ne l’en privait, comme le ferait toute personne sensée avant d’entrer dans une baignoire. S’assurant de la fermeture correcte de toutes les portes à la surface de son corps, peu désireux de voir le château s’emplir d’eau, à l’exception des meurtrières toujours ouvertes autour de son masque, il prendrait alors place dans la bassine à gestes aussi lents qu’à son habitude. Si la version miniature de lui-même située à l’intérieur du château disparut instantanément au contact de l’eau, le singe et ses enfants y restèrent, prêts à réagir en cas de besoin. S’installant aussi confortablement que la longueur de ses jambes et le retrait progressif de son énergie le lui permettait, Big Bear tenterait malgré la situation de profiter autant que possible de son bain en attendant le retour de ses nouveaux amis.
Résumé:
Petit post pour clôturer, rien de spécial.
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