Saba était une contrée aride sur laquelle régnait le Cheh. Cette nation pouvait être qualifié de royaume, mais une appellation plus officielle serait certainement « Chehifat ». En tout cas, le pays était au centre de certains trafics d’homme-bêtes, ce qui expliquait peut-être la présence des hommes-loups du clan Ookami à East Blue plutôt que sur le Nouveau Monde. Ishtar devrait certainement relayer l’information à Karim quand elle pourrait pour lui informer que la famille dont il était issu menait ses opérations sur cet océan depuis cette nation, mais il fallait que son ami sorte du coma avant cela. Posté sur le toit de l’habitation où elle logeait avec Lucina depuis la veille, la bilcane observait la ville au style architectural oriental qui se dessinaient devant elle. Une immensité, une véritable capitale d’une ancienne civilisation… Un pays qui existait déjà pendant le Siècle Oublié. En effet, il y a huit cents ans c’étaient les Qdis qui régnaient sur Saba. Ce nom n’était rien aux oreilles de ce qui ne se préoccupaient pas de la politique mondiale et qui ne suivait guère ce qu’il se passait à Marijoa, mais les Qdis était ni plus ni moins que l’une des familles de Dragon Célestes. Ce pays était donc l’une des vingt nations fondatrices du Gouvernement Mondial à l’instar d’Alabasta, Dressrosa, Ka no Kuni ou encore Flevance. Il n’était donc pas étonnant que constater sa grandeur, que ce soit sa richesse économique ou démographique.

-Ce ne sera pas simple de localiser le repère des Ookami dans cette jungle urbaine d’habitations. Je crains que l’on va devoir se servir de moi comme appât pour les attirer à nous et ainsi les suivre par la suite jusqu’à leur repère, expliquait la bilcane à sa camarade de voyages de ces derniers jours si elle était avec elle sur le toit ou au moment de rentrer dans la chambre que l’Archange du Typhon louait à une sympathique vieille dame propriétaire de l’appartement. En plus, ils nous ont peut-être déjà repéré… Si tu sors faire un tour au marché avant que le soir ne vienne, fais bien attention à toi au cas où ils seraient là.

C’était à la Delalande de décider ce qu’elle avait faire de sa fin de journée : aiderait-elle la zoan mythique à concevoir une stratégie pour délivrer Féliora ou préférerait-elle profiter de son temps libre pour découvrir un peu la ville tant qu’il en était encore temps ? La demoiselle ailée ne comptait aucunement imposer à la vampire de rester enfermé pour préparer son plan et, en vérité, suivrait certainement Lucina pour veiller sur elle si cette dernière se décidait à sortir dans les rues bien peuplées de la cité.

-Lorsque nous en aurons finit avec cette mission de sauvetage, il nous faudra partir immédiatement sous peine de nous mettre encore plus en danger avec d’autres Ookamis à nos trousses. C’est donc peut-être ta dernière occasion de profiter de la ville pour découvrir ce que donne un riche pays désertique dans ses aspects les plus quotidiens.

Tandis que la vampire sortait de la bâtisse, l’Archange du Typhon monta sur le toit et déploya le fluide perceptif dans la petite maîtrise qu’elle commençait à en avoir. Focalisant son analyse sur la voix de Lucina, l’Archange du Typhon suivit son parcours tandis que ses ailes revêtaient la couleur vert émeraude du Serpent à Plumes. Elle se mit alors à voler de toit en toit pour veiller sur la Delalande en se montrant le plus discrète possible. Dans le lointain, le palais majestueux du Cheh se dressait sur la ligne d’horizon au milieu des tours orientales des habitations de cette capitale. Est-ce qu’à l’époque où le Gouvernement Mondial avait été créé cette cité était déjà aussi grande et peuplée ? La grandeur de la nation d’origine des Qdis ne datait pas d’hier quand bien même une partie de la richesse de la caste nobiliaire semblait d’une origine vraisemblablement non légale. S’arrêtant au bord des créneaux d’une toiture, la bilcane se mit accroupi et se pencha dans le vide pour observer l’artiste en contrebas qui commençait à prendre des croquis des lieux. Le style architectural et pictural de ce pays n’était en effet pas le plus commun. Les nations désertiques ou arides n’étaient pas très nombreuses sur les Blues et c’était un climat plus proche de celui qui régnait globalement sur l’estivale mer méridionale. En effet, chacun des océans cardinaux avait un climat prédominant : l’hiver pour North Blue, le printemps pour East Blue, l’automne pour West Blue et donc l’été pour South Blue. C’était pour cela que les contrées septentrionales étaient pour la plupart si glaciales et celles du sud si chaudes, même tropicales par endroits. En tout cas, il était sûr qu’ici les plantes des contrées tempérées ou montagnardes ne pousseraient pas.

D’ailleurs, la demoiselle ailée se demandait si jadis il n’y avait pas eu ici une grande oasis. Ce serait en effet un emplacement de choix pour établir une cité. Si c’était le cas, c’était peut-être devenu une sorte de nappe phréatique sous la cité qui alimentait en haut les quartiers riches… À moins que l’oasis ne soit devenue carrément la salle de bain, ou le harem, du Cheh. Vu les fantasmes et désirs de certains riches, ce ne serait pas étonnant qu’ils aient détournés de leur fonction première un élément d’un tel intérêt pour la vie de la communauté. Néanmoins, Ishtar ne pouvait que se perdre en conjecture, n’ayant pas d’élément concret pour appuyer la moindre hypothèse. Il faudrait même qu’elle fasse des recherches historiques dans des livres ou auprès de chercheurs pour savoir s’il existait réellement une oasis ou non en ce lieu il y a des siècles. Si ce n’était pas le cas, elle serait fortement intéressée par les raisons ayant poussé à s’établir en pareil place. Alors que le soleil poursuivait sa course pour rejoindre l’horizon, la De Lérhane continua de suivre sa protégée jusqu’à découvrir ces trois personnes encapuchonnées qui bloquaient la route de la peintre. La zoan mythique était prête à bondir, néanmoins il ne fallait pas agir précipitamment. S’ils étaient liés où Ookami, la blonde aux iris argentées pour alors les suivre. Cela impliquait de laisser la jeune demoiselle avec eux et donc de la laisser subir le danger, néanmoins cela pouvait à terme leur faire gagner du temps et donc en conséquence moins les exposer aux menaces du clan d’hommes-loups en résolvant la situation le plus tôt possible.

Malheureusement, un combat s’engagea. Un affrontement que la jeune vampirette ne pouvait pas remporter. Cela faisait mal au cœur à la bilcane de ne pas intervenir, mais pour le bien de la suite des événements elle se devait de ne pas flancher et suivre ces Ookami qui allaient certainement emporter Lucina. La De Lérhane devait demeurer discrète et s’employa donc à le rester, observant la scène depuis les hauteurs sans que les ombres ne trahissent sa présence. En effet, le soleil s’approchant de l’horizon, les silhouettes n’étaient pas portées droit vers le sol. Les rayons étant beaucoup plus horizontaux, l’ombre était transporté pour se dessiner sur la façade d’un autre bâtiment, position qui n’était pas directement dans le champ de vision au sein de cette jungle urbaine aux hautes structures. Fermant les yeux un instant, sachant que le moment décisif était arrivé, l’ancienne révolutionnaire sentit presque dans sa chair le coup porté pour assommer la demoiselle au pinceau. Eleona ne serait certainement pas ravi de la tournure des événements, mais c’était ainsi. L’originaire de la mer blanche observa donc les êtres encapuchonnés s’enfoncer dans une ruelle et se mit à les suivre jusqu’à ce qu’ils tournent dans une autre petite rue et ainsi de suite dans un dédale de chemins sinueux au sein de ce quartier réputé pour être malfamé. La reptilienne avançait toujours de toit en toit, gardant le plus possible à l’œil les criminels et cherchant à trouver leur voix avec son haki de l’observation lorsqu’ils n’étaient pas vraiment dans son champ de vision. Des vagues de sables survolaient les habitations de temps à autre et la blonde aux iris argentées fut ainsi contrainte de fermer ses paupières à quelques reprises pour traverser ces nuages de grains de sables qui auraient assurément gêné sa vision et aurait pu lui irriter les yeux.

Finalement, le trio pénétra dans une impasse au bout de laquelle se trouvait l’arrière porte d’une série d’entrepôt désaffecté qui servaient autrefois à stocker du pétrole et d’autres marchandises devant être par la suite exporté. Aujourd’hui laissé à l’abandon, c’était assurément un repère parfait et un point de rendez-vous très discret et donc utile pour les transactions de la pègre. L’originaire de la mer blanche ne pensait pas que les Ookami s’installeraient dans un tel endroit. Comme quoi, le cliché pouvait être une parfaite couverture. Les trois inconnus arrivèrent ainsi au niveau d’un homme-loup qui gardait cette entrée cachée. L’Archange du Typhon ne pouvait pas les entendre parler, mais c’était le moment d’intervenir. Si c’était bien la planque de ceux qui la cherchait, ils pourraient se servir de Lucina en plus de Féliora pour la menacer et si ce n’était pas le cas ils pourraient juste chercher à la vendre. Ayant découvert l’endroit où ils transportaient la Delalande, l’angélique n’avait plus besoin de se retenir. Passant en forme hybride, elle s’élança dans la ruelle sinueuse, étendant ses ailes qui raclaient sur les murs.

La surprise prit de court les ennemis qui eurent à peine le temps de se tourner vers elle avant qu’elle n’atterrisse. Sa main gauche vint saisir le visage de l’adversaire directement à sa droite et la main droite celui de l’opposant à sa gauche, se retrouvant ainsi avec les bras l’un au-dessus de l’autre. Dans un mouvement allant dans le sens inverse, faisant presque coulisser ses avant-bras l’un sur l’autre, la zoan mythique vint planter le crâne des deux ennemis dans le mur, les tirant avec tant de force que le corps se retrouve à l’horizontal et purent ainsi se diriger vers les parois où ils se retrouvaient encastrer sans s’entrechoquer. Suite à cela, la demoiselle ailée avait repris forme humaine et s’élança sur les deux survivants. Giflant le premier qui perdit instantanément connaissance en tourant trois fois sur lui-même, la guerrière céleste leva le genou et vint frapper sous le menton le dernier antagoniste tandis que sa main se refermait sur la vampire. Tandis qu’il chutait en arrière suite au coup, la fille des cieux pu déplier la jambe dans la continuité de son mouvement de genou afin de placer la plante de son pied au-dessus du visage de l’adversaire en train de tomber pour abattre son poids sur lui et encastrer sa tête dans le sol. Elle retint malgré tout sa force pour éviter d’exploser le crâne sous sa puissance physique.

-Lucina. Lucina, déclarait la bilcane en ne parlant pas trop fort pour réveiller sa camarade de voyage tandis qu’elle avait récupéré le pinceau au préalable.

Avec l’épaisseur des murs d’un bâtiment comme l’entrepôt, avec cet action rapide et direct la maudite ne devait pas avoir été entendue par les ennemis à l’intérieur à priori.

Le visage fermé et sérieux, la bilcane ne répondit pas à la jeune vampire qui s’excusait avant d’entamé une première discussion avec Eleona toujours inaudible des autres en dehors de Lucina elle-même. Fronçant les sourcils, la demoiselle ailée remarqua l’approche d’ennemis grâce à son fluide perceptif très peu maîtrisé. La fille des cieux avait essayé de faire attention pour éviter que ses actions soient audibles à la manière de menaces clair si les Ookamis se trouvaient dans le cœur de l’entrepôt, mais cela semblait avoir échoué. Pestant, la De Lérhane répondit de manière brève car il n’y avait aucun instant à perdre à s’épancher en paroles inutiles. D’ici à ce qu’elles ressortiraient de ce bâtiment, chaque instant compterait et pourrait être décisif. Si Tully ou un autre Ookami de ce niveau se trouvait à l’intérieur, le combat serait d’une ampleur cataclysmique et rien ne pouvait dire s’il n’y avait pas d’autres adversaires de ce niveau cachés en ville ou dans la base. Pour que tout se passe au mieux, il allait falloir être efficace et qu’elle attire l’attention.

-J’en avais un, mais tu as un peu précipité les choses. Nous n’avons pas beaucoup de temps vu qu’apparemment ils nous ont entendu et donc toute tentative d’infiltration sans se faire repérer est morte du moment qu’ils soupçonnent quelques choses. Nous allons devoir improviser de manière optimale. Je vais m’occupé de la personne qui viens vers nous et essayer de lui soutirer des informations avant de l’assommer. Je vais ensuite foncer à l’intérieur et attirer leur attention, quitte à les combattre tous. Tu vas en profiter…

Elle plongea dans le silence deux ou trois secondes, fermant les yeux et fronçant les sourcils en se concentrant pour localiser un peu plus de voix.

-S’il la garde quelque part c’est à un endroit où ils ne sont pas gênés avec sa présence. L’une des voix au sous-sol doit être elle. Tu vas devoir trouver l’accès au niveau inférieur pendant que je retiens tout les autres. Libère Féliora si tu as les moyens de la libérer, que ce soit une clé ou trancher des cordes qui la maintiendrait en place. Si ce n’est pas dans tes compétences, viens me chercher et fuis. Dans le cas où tu arrive à la sortir d’ici, rentrez à l’appartement et quittez la ville au plus vite. Si jamais j’en sors vivante, je vous retrouverai en chemin.

Une fois qu’elle eut fini de parler, la porte s’ouvrit et l’Archange du Typhon saisit immédiatement l’homme-loup à la gorge pour le plaquer contre un mur tout en l’étranglant.

-Est-ce que Tully Ookami est ici ?

Cherchant sa respiration, l’individu hocha la tête et se retrouva assommé l’instant d’après. La tension était palpable dans l’air et la bilcane prit une inspiration, puis une expiration. Se perdant quelques instants dans ses pensées, elle ferma ses paupières pour les rouvrir finalement quelques secondes plus tard.

-Es-tu prête ? demanda la grande blonde aux iris argentées d’une voix froide qui montrait à quel point elle était concentré.

À l’intérieur, les ennemis se demandaient déjà ce que faisait leur homologue pour être aussi long.

Pénétrant à toute allure dans le repère, la bilcane éjecta d’un coup de queue les hommes-loups les plus faible et capta l’attention de tous et notamment du fameux ennemi qu’elle avait déjà affronté lorsqu’elle aidait Karim. Tully se dressait là, au milieu de l’entrepôt, ses couteaux sorties et coincés entre ses doigts. Il envoya une multitude de lames d’air que la De Lérhane esquiva en grimpant jusqu’à la charpente en quelques coups d’ailes sous sa forme hybride. Cependant, la dernière attaque était imprégnée de la capacité spéciale du Sauvage. Ce puriste utilisait un tranche-gravité et accentué ainsi se principe physique au point d’envoyer la reptilienne droit dans le sol où elle s’encastra. Il déploya alors son fluide perceptif, chose que l’Archange du Typhon ne parvint pas à faire tout de suite de par sa mauvaise maîtrise de ce principe.

-Je me demandais combien de temps cela allait encore te prendre avant de tomber dans notre piège. Vous êtes vraiment risible à vous inquiéter pour les faibles. Regarde-moi : est-ce que je m’inquiète pour Marlo ? Si elle a été trop faible pour te ramener à nous, elle ne méritait de toute manière de ne pas revenir ici vivante.

-Vous êtes vraiment des pourritures, pesta la demoiselle ailée en soulevant tout un pan du sol pour le dressé devant elle.

-Nos minables sbires, les bâtards de notre véritable lignée, ponctua-t-il en observant tout les sous-fifres qui s’étaient fait vaincre en une seule attaque par leur ennemie, ne sont rien comparés nous. Alors ne crois pas que je sois le seul véritable Ookami qui soit au sein de cette ville. Lorsqu’Orslan et Shargar arriveront ici, tu seras fini. Tu n’auras plus aucun moyen d’échapper à ton destin : ta mort. Je serai ravi d’être ton bourreau.

-Ne rêve pas oreille pointu, répliqua la reptilienne en donnant un coup qui propulsa le bloc de pierre vers l’adversaire qui trancha le projectile dans difficulté avant de parer le coup que l’originaire de la mer blanche enchaina derrière.

Lors que le poing de la zoan mythique rencontra les lames courtes entouré d’une gravité accrus de Tully, l’onde de choc fit vibrer toute la structure et les fissures s’étendirent sur le sol et même au travers de celui-ci pour apparaître dans certains coins des geôles. Si le combat se poursuivait, il était certain que la structure allait s’effondré et que les deux combattants atterrirait même dans ce sous-sol en explosant le terrain. C'était le commencement d'un nouveau duel au sommet qui menacerait assurément de ravager tout le quartier.


-Attention ! lança la chanteuse lorsqu’elle se rendit compte qu’on venait l’aidé et que le garde était encore conscient.

Manipulant sa propre voix, elle la concentra pour envoyer une simili onde de choc dans les jambes de l’ennemi qui fut alors ralenti, ce qui laissa le temps à la vampire de faire volteface. Sortant de la cellule, la femme en rouge aida sa sauveuse en faisant un croche pied au larbin homme-loup avant que Lucina ne referme la porte et que tout l’environnement se mit à nouveau à trembler sous la rencontre des corps des deux combattants au rez-de-chaussée.

-Qui êtes-vous ? interrogea la Di Marta en se dirigeant vers les escaliers avec la Delalande. Comment saviez-vous que j’étais ici et pourquoi m’avoir sauvé ?

Au fond d’elle, elle était inquiète. Les Ookamis était suffisamment vicieux pour lui faire croire qu’elle était sauvée alors qu’au final ce serai un piège pour la tourmenter.

Ayant repris forme humaine, la demoiselle ailée para d’un bras celui de l’ennemi et le frappa en pleine cage thoracique. Ce dernier appuya sur le sol afin d’encaisser au maximum les dégâts. L’impact généra un soulèvement du sol qui fit tomber certains des larbins du combattant du Nouveau Monde. Profitant de l’occasion, il leva simultanément ses deux pieds et frappa la De Lérhane en plein ventre tout en se propulsant vers l’arrière en un saut acrobatique durant lequel il fit une roulade en l’air pour finalement fendre l’espace avec ses lames. Ainsi, avant même qu’il ne retouche le sol, plusieurs attaques gravitationnelles s’étendirent pour clouer au sol la bilcane qui résista tant bien que mal à l’aide de sa force herculéenne. Elle fut malgré tout contrainte de poser un genou au sol à cause de l’enchainement et ne se releva pas suffisamment rapidement pour contrer l’assaut de son antagoniste qui fonça sur elle et vint lui lacérer la joue avec l’un de ses épées-griffes. Voyant l’impossibilité d’esquivé face à un adversaire d’une telle célérité, l’originaire de la mer blanche usa donc de cette réception de coup pour engager elle-même une technique. Ainsi, son bras vint crocheter le poitrail de l’Ookami en plein mouvement, l’empêchant de fuir. De ce fait, elle put lui enfoncer son genou dans le dos avant de passer sous forme hybride pour chuter de tout son poids sur Tully dans la seule optique d’écraser ce dernier. Sous la pression, il fut contraint de faire appel à son pouvoir gravitationnelle, altérant cette force vectorielle pour repousser suffisamment la zoan mythique afin de rouler sur le côté. Il posa ses deux mains dans le sol afin de prendre appuis pour se redresser en un bond et finalement abattre ses lames pour tenter de trancher en plusieurs morceaux la reptilienne. Cette dernière battit des ailes et envoya une vague d’air contré l’assaut de l’animal dans un mouvement qui lui permit également de s’extraire à sa position précaire pour finalement tournoyer et envoyer un fouet d’air que Tully dissipa en plantant des lames dedans pour ensuite les écarter.


Féliora essayé de comprendre ce qu’il se passait et était assez perdu. Que signifiait ces tremblements ? Qui pouvait bien être cette sauveuse ? Tressaillant et étant tiré in extremis par la vampire, la chanteuse s’interrogea encore davantage et pivota la tête à quarante-cinq degré sur le côté quand la Delalande la nomma « dame ».

-Soit, hoqueta le femme en manteau et robe rouge.

Tiré littéralement hors du niveau des cellules par la demoiselle armée de son pinceau, la Di Marta observa avec surprise la situation au rez-de-chaussée. Sa vieille connaissance, la femme volante aux ailes d’émeraude, faisait face à l’un des hommes qui était venu la capturer sur l’archipel Orgao. Ecarquillant les yeux, Féliora fut emmené jusqu’aux rues par la demoiselle à la chevelure rose qui se mit alors à lui expliquer très rapidement la situation que la femme originaire de Lunas dû remettre en ordre dans son esprit petit à petit.

-Ils sont très dangereux. On ne peut pas l’abandonner ! Il faut l’aider, lança la Di Maria quand elle comprit qu’il lui était demandé d’abandonner sa correspondante pour sauver leurs vies alors que la bilcane avait donné des instructions qui n’allaient pas en ce sens.

Il fallait que Lucina parvienne à convaincre la chanteuse de fuir pour respecter la volonté de la céleste ou bien suivre l’idée courageuse de cette dernière quand bien même ils ne seraient pas d’une grande aide. Le choix devait se faire vite car le vacarme allait assurément attiré les autres Ookamis qui rodaient dans les parages et qui allaient rejoindre le combat contre l’une de leurs cibles principales, Karim et Ishtar étant les deux plus gros obstacles à leurs projets pour ce pays.


Posté aux sommets de deux bâtiments, les deux frères observèrent l'une des tours de l’entrepôt s'écrouler.

-On devrait rentrer Orslan. Il semble se passer quelque chose à la base de Tully.

-En effet Shargar, mettons nous en route, sourit l'exalté en bondissant sur un autre toit.

La guerre s’étendait entre terre et cieux, recouvrant vents et pierres des cris de la chair, des plumes, des poiles et des écailles. Les coups s’échangeaient dans un ouragan de violence primaire et bestial. Les murs s’écroulaient et l’entrepôt désaffecté se transformaient progressivement en un amas de ruines branlantes. Les habitants des demeures voisines couraient dans les rues afin d’aller chercher les autorités compétentes afin de faire face au véritable fléau qui s’abattait sur leur quartier. Néanmoins, une certaine partie d’entre eux eurent le malheur de tomber sur Orslan Ookami, le loup à la crinière rougeoyante. Pendant ce temps, Tully déployait sa maîtrise du geppou dans une valse sinistre qui l’amena à fendre cieux et vents sous une pluie diluvienne invoqué par la bilcane. La gravité s’abattit, implacable, sur la maudite qui se retrouva directement propulsé vers la terre ferme. Le sol se fissura et s’écroula de toute part pour finalement emmener l’angélique jusque dans les fondations de la bâtisse. Chutant de toute sa brutalité, le Sauvage vint abattre son pied au milieu du carnage en pleine chute vers les tréfonds, néanmoins l’Archange du Typhon esquiva en se tractant sur le côté à la force de son bras en s’accrochant à l’une des pierres. Se redressant promptement, elle unifia ses ailes dans un mouvement fulgurant qui généra une vague d’air qui balaya l’espace pour emporter l’homme-loup plusieurs mètres plus loin. Remontant vers le firmament, la De Lérhane se dressa à une dizaine de mètres au-dessus du niveau du sol tandis que la foudre commençait à jaillir des nuages que l’originaire de la mer blanche avait appelé grâce à son pouvoir mythologique. La chaleur extrême continuait également de s’accroître sur toute la zone, portant la chose à degré caniculaire encore plus conséquent qui régnait pourtant en temps normal sur cette contrée aride.

Le corps du guerrier du Nouveau Monde suintait de sueur et il avait bien compris que son opposante cherchait à diriger les éclairs contre ses lames pour le foudroyé, néanmoins il comptait sur les effets de son tranche-gravité pour contourner le danger. Il s’élança donc dans une série de geppou pour gravir les airs et monter au niveau de la céleste. Comme habité par un feu ardent, les deux antagonistes se chargèrent l’un l’autre pour se percuter dans un choc cataclysmique qui fit trembler tout l’environnement, repoussant les gouttes de pluies plusieurs mètres plus loin pour faire naître durant quelques instants une sphère vide de la présence du déluge pendant quelques instants. Avant-bras contre lames, leurs corps demeuraient tendus dans une position semblant pourtant de loin être statique mais qui était pleine d’un tiraillement organique, de chaque côté le corps fournissant les efforts nécessaires pour prendre l’ascendant. Finalement, leurs forces s’annulèrent et ils se repoussèrent mutuellement tout en restant à plusieurs mètres au-dessus du sol, offrant aux deux autres guerriers Ookami venant en renfort une précieuse indication sur la nature de leur ennemi. L’air semblait se déchirer à chaque fois que le corps des deux assaillants se rencontraient, un bruit furieux qui remplissaient les tympans et venait secouer les corps de ceux qui se trouvaient dans les environs alors que le son résultait seulement d’un affrontement. C’était comme si l’on se trouvait sur un champ de bataille, l’incarnation du Serpent à Plumes et le Sauvage générant avec leurs assauts un festival sonore semblable à de l’artillerie. Bientôt, une lame de gravité accrue fila dans les cieux et émit un sifflement strident à nulle autre pareille, projectile que la demoiselle ailée esquiva tout en chargeant Tully afin de le plaquer en le ceinturant. L’attrapant au niveau de la taille, elle l’emmena au sol, traversant au passage un mur avant de s’écraser tel une météorite, créant alors un cratère au point d’impact. La poussière se souleva dans ce qui était auparavant une salle, retombant lentement et créant ainsi un voile de brume temporaire.


-Ishtar !

La voix de la chanteuse transperça le brouillard poussiéreux pour faire écarquiller les yeux de la De Lérhane. Le voile commençant à retomber, chacun des protagonistes pourraient découvrir l’environnement et les personnes en présence. Lucina venait juste de se redresser tandis que l’homme-loup auquel elle faisait face se trouvait de l’autre côté de l’Archange du Typhon. De son côté, Féliora avait repoussé les assauts de son adversaire en envoyant des vagues d’ondes de chocs sonores qui s’étaient mêlée au torrent de la cacophonie environnante. Enfin Tully se redressait tandis que l’originaire de la mer blanche comprenait que ses deux connaissances n’étaient pas à l’abri.

-Qu’est ce que vous fichez encore là ?! Il vous faut partir ! déclara dans la précipitation la blonde aux iris argentées toujours sous forme hybride et prise de panique par l’état de la situation.

-Mais nous ne pouvions pas te…

La Di Marta n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase car le Sauvage bondit sur elle en un claquement de doigts. Déstabilisée et déconcentrée, la bilcane n’avait pas pu l’arrêter. D’un coup sec du tranchant de la main il frappa nettement la nuque de la chanteuse à la robe rouge qui perdit instantanément connaissance sans que l’Ookami n’ait à y mettre particulière de force, l’écart de niveau étant trop massif.

-Ta vie en échange de la leur. Si tu te laisses tuer, elles pourront s’en aller, je t’en donne ma parole.

La reptilienne grogna. Elle avait merdé. Les deux demoiselles n’avaient pas quitté la zone contrairement au plan qu’elle avait donné et se retrouvaient donc dans une situation précaire et la De Lérhane devait trouver une manière de rebondir pour leur sauver la mise. Devait-elle vraiment accepter ce marché terrible ?

-Lucina… pesta la bilcane tandis que son regard restait plongé dans celui de l’Ookami qui se tenait prêt à exécuter Féliora et ne prenait lui non plus pas la peine d’observer la tentative courageuse mais désespéré de la vampirette.

La fureur est un ouragan qui tiens son essence des sentiments foudroyants. Le cataclysme s’étends en une spirale infernale, patientant avec l’espoir que les cieux s’ouvrent sur un châtiment approprié. La De Lérhane n’avait guère besoin de voir pour comprendre, tout comme Tully. Leurs autres sens leurs permettaient largement de suivre le déroulement de l’échange qui opposait l’autre homme-loup à la brave jeune demoiselle tandis que tout deux semblaient demeuraient statique, figé dans un instant du temps et de l’espace. Comme deux cow boy qui attendaient de voir qui dégainerait en premier dans un duel de tirs, les deux combattants scrutaient chaque micromouvement pour saisir l’instant propice à prendre l’ascendant sur l’autre. Alors que la Delalande voyait sa chair se couvrir de fleuves de sang, l’Archange du Typhon passa à l’action. D’un bond elle atteignit la position de son antagoniste qui réagit à la perfection et vint planter l’une de ses lames dans l’épaule de la reptilienne qui serra les dents pour encaisser la douleur ainsi que la gravité accrue qui lacérait son être. Une plaie importante mais qui offrait une voie pour renverser la situation et sauver les deux autres demoiselles. Profitant du fait que le bras soit positionné et l’acier fixé dans l’épiderme et le fluide pourpre, le bras de l’angélique fendit le vide pour venir saisir le bras du Sauvage dans une frappe tonitruante, contraignant ce dernier à relâcher sa mise en joug de la Di Marta. Soulevant alors la bête et l’enfermant dans une étreinte constrictrice, la maudite en profita pour lancer un fouet d’air sur l’adversaire de Lucina qui fut propulsé contre le mur sur lequel il finit par glisser, inconscient. Il avait beau dominé la vampire, l’élite des combattants du clan et la bilcane se situaient dans la strate encore supérieure.

-Prends Féliora et part sans te retourner cette fois, ordonna l’ancienne révolutionnaire avant que ses yeux ne se retrouve exorbiter et que du sang jaillisse de sa bouche.

-Je ne vais pas vous laisser vous en tiré comme ça mes mignonnes, grinça Tully qui venait d’enfoncer avec brutalité une lame à la gravité exacerbé dans le ventre de l’angélique et ceux avant de donner un coup de tête phénoménale dans le torse de son ennemie, menant cette dernière à lâcher son étreinte.

L’homme-loup leva les deux jambes et vint frapper avec ses pieds la blessure qu’il venait de rajouter au corps de l’originaire de la mer blanche, l’envoyant ainsi valser plus loin dans le décor tout en se servant de la puit pour faire un saut en arrière. Grâce à son geppou, il put alors ricocher sur l’air pour fondre jusque la Delalande, néanmoins il se fit surprendre par la De Lérhane sous forme hybride qui revenait à la charge et se plaça sur la trajectoire pour prendre l’attaque à la place de sa protégée. Serrant les dents pour encaisser au mieux l’assaut, du sang passa entre ses dents et vint couler sur sa lèvre inférieure afin de ruisseler sur son menton. La guerrière en profita pour répliquer avec un direct du droit phénoménal qui envoya le bestial droit dans l’un des murs qu’il traversa, provoquant l’effondrement de celui-ci. Comme-ci cela n’était rien, l’Ookami jaillit des gravats qu’il envoya ainsi dans les airs, créant alors une pluie rocheuse sur la zone. Plongeant sa queue dans le sol, la blonde en sortit des pierres volumineuses qu’elle envoya sur la trajectoire du Sauvage qui s’y faufila à coup de geppou, mais en prenant une trajectoire par conséquent plus prévisible, ce qui permit à la zoan mythique de cueillir son ennemi à la sortie d’un coup descendant qui envoya le visage du bestial dans la terre.


-On dirait que tu as besoin d’un coup de main Tully, déclara une voix qui sortit de nulle part.

Deux silhouettes émergèrent alors du reste des ruines de l’entrepôt. Le regard du roux brilla de mille feux de rage.

-C’est donc toi la pimbêche qui t’es occupé de ma fille ? Où as-tu emmené Marlo ? beugla Orslan.

Le corps de l’Archange du Typhon se raidit. Trois contre une. Un d’entre eux qui souhaitait se venger de la défaite de celle qui se révélait être sa fille. La situation s’envenimait encore un peu plus…

Ishtar n’avait aucune chance de l’emporter. Elle le su pertinemment dès le moment où les deux autres hommes approchèrent. La demoiselle ailée inspira, puis expira longuement. Lançant un dernier regard en arrière, la bilcane sourit en constatant que les deux autres femmes allaient pour s’en tirer. Toute l’attention était tournée vers la zoan mythique qui fit face au trio. La gravité s’abattit, contraignant l’Archange du Typhon à ployer. Le roux en profita pour fondre vers elle et lui administrer un coup de genou en plein visage. Celui qui ressemblait le plus à un loup acheva le travail en abattant sa jambe sur l’arrière du crâne de la De Lérhane qui roula sur le sol quelques instants après. Tentant de se relever, elle sentit la douleur de la plaie dans son ventre se répandre, la tétanisant un instant qui fut suffisant pour laisser le père de Marlo venir octroyer un uppercut qui souleva l’intégralité du corps massif de la reptilienne qui retomba dans les instants qui suivirent sur le genou de Shargar. La souffrance qui lacérait ses vertèbres l’empêcha à nouveau de réagir avant que la main de Tully ne vienne couvrir le visage écailleux de la céleste. Ses lames vinrent pénétrer l’écaille au niveau de la joue, laissant bientôt sur celle-ci une griffure bestiale. La nuque de l’ancienne révolutionnaire rencontre également le pied d’Orslan. Des étoiles commencèrent à apparaître dans la vision de la créature volante. C’est une pluie de coup qui s’avéra être la suite du programme. Les poings chutèrent à un rythme effréné, martelant les écailles comme pour essayer de jouer une mélodie macabre. Se retrouvant finalement dos au sol, la blonde tenta de rouler pour ensuite se mettre en position semblable au « à quatre pattes », mais en étant sous forme hybride. L’un des hommes, Ishtar ne parvenant même plus à deviner lequel, agrippa alors son plumage lui servant de chevelure pour tirer la tête vers l’arrière en la maintenant sous tension. Une jambe vint à nouveau fendre l’air pour fracasser le visage de la guerrière qui retomba lourdement sur le sol sous les ricanements des Ookamis.

Le sang jaillissait des narines de la demoiselle dont le nez était cassé. Une série d’hématomes couvrait son visage tant et si bien que certaines parties étaient tuméfiés. Sa lèvre supérieure s’était ouverte et une de ses oreilles sifflaient. Au bord de l’inconscience, la demoiselle ailée sentait le monde tournoyer autour d’elle. Son esprit dérivait, cherchant à reprendre conscience de l’espace et de la situation. Frappant la terre du poing, la De Lérhane chercha à se redresser un minimum, mais la plante du pied de Shargar vint s’abattre violemment à l’arrière de son dos, la contraignant à se dresser brusquement. Tully agrippa à nouveau la chevelure de son antagoniste et la garda en main, dévoilant pleinement la gorge de la proie. L’une de ses lames vint caresser la seconde joue de l’Archange du Typhon pour finalement la traverser complétement. L’esprit de l’originaire de la mer blanche était envahit par des vagues déferlantes de douleur brute contre lesquels il ne fallait pas reculer. Tel le vaisseau qui traversait la tempête, sa conscience devait tenir le cap et ne pas flancher. Tout était encore possible. Il lui suffisait de saisir la bonne occasion quand les deux autres femmes se seraient éloignées, mais il lui fallait alors demeurer consciente pour comprendre et agir. Finalement, un uppercut frappa de plein fouet le ventre de la céleste qui chercha par pur réflexe à se plier en deux, mais le trancheur de gravité en profita pour raffermir sa prise sur la chevelure et tiré un coup sec en arrière à l’opposé, augmentant la douleur qui pourfendait les muscles de la reptilienne. La respiration irrégulière, la bilcane ouvrit ses paupières pour essayer d’observer les environs, mais tout ce qu’elle eut le temps de voir c’est un coude qui s’abattit sur son front. C’est alors que le Sauvage attrapa l’une des ailes de la maudite et la tendit face à Orslan qui voulait toujours se libérer de sa rage.

Le coup fut d’une brutalité extraordinaire et la fille des cieux sentit son membre se briser en deux. Lâchant, Tully ricana en regardant la si redoutable combattante qui l’avait malmené la dernière fois tomber pitoyablement le visage dans le sol, couvert de poussière et de bleues comme la minable larve et proie qu’elle était. Il posa son pied sur le crâne de la blonde et appuya pour enfoncer un peu plus l’humiliation.

-Tu vas faire quoi maintenant la pouffe ? Olala que j’ai peur. Tu n’aurais jamais dû nous empêcher de nous charger de Karim.

Les deux autres attrapèrent la créature par la queue et la soulevèrent pour quelle retombe sur un mur à la manière d’une hache qui allait coupé une bûche. La pierre se fendit et le corps de l’ancienne révolutionnaire s’enfonça entre les briques, frottant contre la roche et laissant des traces de brûlure sur la décima qui sentait son être s’alourdir de secondes en secondes.

Tandis que Lucina rencontrait de nouvelles difficultés sans que Féliora n’émerge de l’inconscience dans laquelle elle avait été plongée, la main de la bilcane s’éleva sous le regard du trio qui s’arrêtait au milieu de son assaut afin d’observer la misérable condition de leur proie. Les doigts vinrent s’accrocher à la pierre du mur qu’elle avait fendu de son corps et au milieu duquel elle gisait toujours. Se redressant en se servant de cet appui pour tracter sa masse corporelle, la demoiselle ailée, haletante, reprit forme humaine et stabilisa plus ou moins son poids sur ses deux pieds pour demeurer debout. Se tenant le triceps avec la main de l’autre bras, la De Lérhane avança, chancelante, avec une démarche qui n’était pas s’en rappeler les histoires de morts-vivants. Les rires des hommes-loups, leurs moqueries sans aucune compassion, fusèrent et immobilisèrent le trio dans leur moment de profiter de l’instant qui ridiculisait leur ennemie. Enfonçant son pied dans le sol pour prendre appui, la céleste s’élança en un saut vers ses adversaires, surprenant ces derniers. Shargar reçu alors de plein fouet un uppercut en plein visage et fut envoyé plusieurs mètres plus loin. Néanmoins, la maudite était affaiblie par la douleur qui la traversait de part en part et les deux autres combattants purent répliquer avant même que la reptilienne ne puisse tenter autre chose. Ainsi, la jambe du père Marlo vint frapper les cuisses de la femme aux quatre ailes tandis que le Sauvage envoya son poing droit dans le ventre de la femme qui mesurait trois mètres de hauteur. Arrivée au sol, la blonde dû esquiver en une roulade arrière le pied de Tully, forçant sur son corps parcourus par la douleur. À peine arriva-t-elle sur ses genoux que le genou du roux vint la frapper en plein visage, la propulsant sur deux ou trois mètres où elle finit par rouler sur le sol.

L’ancienne révolutionnaire se redressa à nouveau, tant bien que mal, pour faire face aux trois hommes-loups, Shargar étant revenus en crachant sur le sol une de ses dents, brisée par le dernier coup de l’angélique à son encontre. Bien décidé à prendre sur elle sa propre souffrance, se préparant à encaisser plusieurs coups, l’Archange du Typhon fit un pas vers les hommes-loups qui fondirent sur elle. La demoiselle ailée accueillit Tully avec un coup de poing faramineux pendant que les deux autres touchaient leur cible. La situation se poursuivit durant une ou deux minutes : pour un coup qu’elle donnait, l’originaire de la mer blanche en recevait deux autres. Si comparé à des affrontements habituels pour un tel niveau cela semblait être assez peu, dans la situation déséquilibrée d’un contre trois c’était à l’inverse une résistance éprouvante qui pouvait sembler longue. Les secondes défilaient avec lenteur et le corps de la bilcane souffrait le martyr, subissant assaut après assaut alors que les blessures par les lames de Tully continuaient à se multiplier, les précédentes continuant de saigner. Chutant finalement sur le sol, cueillit par une balayette d’Orslan, c’est une véritable pluie de coups qui mit à terme à son élan vaillant de résistance vaine. Pendant que les assauts se multipliaient, sa conscience se figea sous l’afflux de douleur. Incapable de se protéger, elle resta là à subir de plein fouets les attaques de ses ennemis qui s’en donnaient bien entendu à cœur joie sur la De Lérhane. Néanmoins, petit à petit, la souffrance causée localement autour de la plaie qu’elle avait au ventre devint un phare au travers des courants ravageurs, permettant à l’esprit de la maudite de se frayer un chemin pour revenir du néant. Prenant subitement sa forme hybride, son appendice vint frapper balayer l’espace environnant pour repousser les trois hurluberlus tandis que l’Archange du Typhon se redressait en haletant d’une respiration lourde.

Le sang, la sueur, la guerre, la mort. Une valse funèbre et tournoyante qui emporte tout dans un tourbillon noir de cendres et de suie. Les fleurs poussent sur les damnés et le vent emporte les mots. L’existence passe sous le fil de l’épée et l’oubli s’impose en un siècle. Rage et désespoir son l’ordre et le mot. Impose ton esprit au glas et qu’à jamais perdure l’inutilité. Grâce au chaos, le verbe s’étire. Grâce au fléau, la vie s’étiole. Douce ombre, étreinte juste. Les flots sont le royaume de la cruauté et les terres celui de l’injustice. L’empire des âges fend l’éternité de ses frontières gelées. Au bord de l’effroi vit le trépas.

La bilcane observait la prison animale qui l’entourait, une geôle aux barreaux vivants, aux barreaux guerroyant, aux barreaux courroucés. La lutte n’allait toujours pas toucher sa fin et l’Archange du Typhon n’allait en aucune façon rendre les armes, que ce soit par l’abandon par la mort ou par la reddition. Fière et franche, la maudite avait ainsi repoussé ses assaillants après s’être tiré des bras de la Faucheuse qui menaçait de l’emporter jusque dans les limbes d’un tourment sans fin. Jetant un regard reptilien au trio auquel elle faisait face dans cette bataille sans victoire, où toute perspective de défaite n’était qu’une assurance salutaire, une destinée véridique et sincère. La créature mythologique chargea la meute, pulvérisant dans son sillage le corps du plus faible des antagonistes. S’écroulant en plein vol car ses forces demeuraient faibles, la De Lérhane fit volteface et accueillit avec rage le coup furieux du père de Marlo qui enchaîna avec un coup de pied que l’angélique contra en abattant son avant-bras sur le genou de son opposant. Elle enchaîna avec un uppercut fulgurant qui souleva le massif roux à la crinière chatoyante qui retomba lourdement un mètre derrière, sûr de ses appuis et déjà prêt à continuer le combat. Néanmoins, Tully était au contact avant même cet instant. Le trancheur de gravité lacéra le bras emplumé de la demoiselle ailée qui riposta avec un coup d’aile surpuissant qui fit reculer l’ennemi, mais qui ne fut pas assez rapide pour empêcher Shargar de venir frapper de toute sa force le dos de l’originaire de la mer blanche qui fut alors contrainte de tomber vers l’avant, accueillis par un sol qui n’était pas des plus réceptif. L’Archange du Typhon fit du mieux qu’elle put pour rouler, cela l’amenant à utiliser son épaule blesser par le Sauvage un peu plus tôt.

Pataude en raison de la souffrance qui la traversait, la céleste ne fut pas assez consciente pour contrer ou esquiver d’une quelconque manière l’assaut suivant qui fut orchestré par le trio d’une seule et même voix. L’ancienne révolutionnaire fut alors propulsé jusqu’un mur qu’elle traversa de part en part avant de rouler grossièrement dans les débris. Quand elle ouvrit les yeux, Tully était déjà sur elle et lui plante une de ses lames droit dans la seconde épaule. Un cri tonitruant qui fendit l’espace pour atteindre les oreilles des autorités de la ville qui pénétrait dans les ruines de l’entrepôt afin de comprendre la situation. Bien entendu, la fille des cieux ignorait cela et ne faisait que baignait dans la douleur tandis qu’un peu plus de son sang quittait son corps. Croyant en avoir enfin finit, Tully se redressa, satisfait d’avoir clouer au sol celle qui l’avait malmené en duel. Les deux autres Ookamis le rejoignirent et ensemble ils observèrent le corps de l’incarnation du Serpent à Plumes dont le destin semblait scellé. Luttant en elle, la zoan mythique essayait de rassembler ses forces pour un dernier baroude d’honneur, son champ du cygne et sa dernière tentative pour survivre.

Le mal gangrène le monde tel un feu ardent. Alors que le trio se délectait de leur domination, une voix nouvelle finit par jaillir des ruines.

-Ici les autorités de Saba. Veuillez vous rendre. Vous êtes en état d’arrestation pour dégradation volontaire d’une propriété privé.

Il suffit d’un unique instant pour changer le monde. Une seconde peut en contenir mille. C’est ainsi que les trois Ookami faillirent, prit de court dans un moment unique. Shargar et Orslan n’avait pas développer le fluide perceptif, mais Tully, qui en maîtrisait le stade standard, se voyait déconcentré par les émotions de satisfaction et d’excitation qui troublait la lecture de la voix de la dame ailée ainsi que la détection des hommes qui approchaient. Ainsi ils furent tout trois surpris par cette interpellation, mais quand il remobilisa son esprit pour libérer son haki de l’observation standard il était déjà trop tard. Sentant grâce à ses sens reptiliens le mouvement de surprise dans le corps de ses trois adversaires, la bilcane bondit littéralement en frappant de toutes ses forces avec ses ailes dans l’optique de générer une propulsion suffisamment puissante. Fendant l’air, le corps massif de la bête mythologique percuta le ventre du Sauvage, dégageant ce dernier du passage, et continua son chemin dans les cieux tant bien que mal. Avec une aile brisée, le déplacement était bien moins facile et la trajectoire plus hasardeuse. Il fallait donc que l’Archange du Typhon s’adapte en permanence pour essayer de tenir son cap le plus longtemps possible. Cependant, Tully était efficace avec son geppou et il revint bien vite vers elle tandis que ses deux confrères hommes-loups disparurent avant que les autorités ne les aient en vue. C’était le moment décisif. Si elle ne se débarrassait pas de l’Ookami suffisamment longtemps pour lui échapper, c’était finit pour elle.

En plein vols parallèles, ils s’échangèrent un regard dur et franc. C’est ainsi que commencèrent les ricochets au-dessus de la ville. Quand les deux ennemis se percutèrent, le choc fut aussi violent que lors de la première rencontre. Une partie des toits volèrent en éclats tandis que de larges fissures s’étendirent sur les façades de la rue. Toutes les lames du brutal guerrier du Nouveau Monde s’enfoncèrent dans la chair de la bilcane durant cette terrible rencontre. La demoiselle ailée de son côté, blessé aux deux épaules, avait choisit d’usé de ses terribles crocs dans un mouvement qui seraient plus dévastateur qu’un coup de poing avec le peu de force qui lui restait. Les dents s’enfoncèrent dans l’épiderme et d’un mouvement du cou elle arracha alors la peau et le muscle au niveau du torse de son adverse. Une gerbe de sang naquit tel un geyser alors que Tully lâcha un cri monstrueux. La douleur fut telle qu’il ne put continuer à user du geppou et chuta tel une météorite dans une demeure plus loin. Lâchant le morceau des abdominaux qu’elle avait dans les dents, l’originaire de la mer blanche continua son vol avec difficulté jusqu’à atteindre le toit d’où elle était partie. S’écroulant avec les couteaux toujours plongé dans la peau, la demoiselle se mit à ramper pour essayer de rejoindre l’appartement quand la logeuse monta sur le toit, alarmé par le bruit généré par le corps massif de la bête qui rentrer en contact avec la demeure.

-Oh mon dieu ! s’exclama cette dernière.

-Aidez…. Lucina… déclara la bilcane.

Alma, une des voisines de Madame Sidb Ah Utk, la logeuse, qui avait la particularité d’être médecin, pénétra dans l’appartement et aida la propriétaire de celui-ci à débarrasser la table pour y déposer le corps de l’Archange du Typhon qui était sur le fil entre la raison et l’inconscience. Elle semblait pouvoir perdre totalement connaissance à tout moment. Les yeux d’Ishtar s’entrouvraient encore à intervalle régulier, mais cette dernière ne pouvait même plus articuler davantage que quelques mots. La doctoresse observait les blessures en même temps et essayait d’établir mentalement la liste des opérations et manipulations à faire pour sauver l’ancienne révolutionnaire. Néanmoins, face à l’ampleur des dégâts, une question taraudait Alma et rongeait son esprit. Elle devant s’assurer qu’elle ne sauverait pas une personne malveillante et que cela ne lui retomberait pas dessus. On ne pouvait décemment pas obtenir de telles blessures sans être impliqué dans une sombre histoire et il lui fallait savoir la manière dont l’originaire de la mer blanche s’était retrouvé dans un tel contexte.

-Qui vous a fait ces blessures.

-Les… Les… Hommes-loups…

Le visage de la Aktun’ah se ferma alors. Ses dents s’enfoncèrent dans sa lèvre inférieure.

-Tous des crevures ces hommes-bêtes.

La discrimination était fortement implanté dans l’esprit de cette femme qui considérait que tout les maux de ce pays revenaient à ces moins que rien, cette espèce largement inférieure selon elle et qui ne méritaient pas d’être libre. La haine vit partout sous diverses formes et tous les résidents sur lesquels des aventuriers peuvent tomber ne sont pas ouvert d’esprit comme lesdits aventuriers pourraient l’être. Cependant, il n’était ici pas l’heure de parler philosophie et d’essayer de faire entendre raison à la médecin qui était convaincue par l’affirmation et se préparait à sauver la vie d’Ishtar, une manière pour elle de combattre les hommes-bêtes. La logeuse, elle, observait dans le couloir Abdel Manouk, un autre voisin assez costaud, travaillant dans une forge en plus d’être potier à ses heures perdus, qui terminait de se préparer pour aller retrouver et ramener Lucina dont la madame Sibd Ah Utk avait fait une description détaillée pour l’aider dans sa tâche. L’artisan descendit deux à deux les marches de l’escalier pour quitter au plus vite le bâtiment et se mettre en marche vers le quartier qu’avait indiqué difficilement la De Lérhane en pointant un doigt pour expliquer où se trouvait sa camarade de voyage. Pendant ce temps, la guerrière maudite avait bel et bien sombré alors qu’Alma passait à l’acte en commençant par mettre une perfusion de sang à la demoiselle ailée qui en avait perdu beaucoup trop.

-Je vais faire des points de suture, puis je dois remettre en place cette… aile. Après je m’occuperait des épaules.

Deux de ses confrères devaient venir l’aider d’ici quelques minutes. En effet, Alma n’était pas certaine qu’à elle seule elle pourrait sauver l’étrangère en temps et en heure. Quelques perles de sueurs commençaient déjà à apparaître sur son front tandis qu’Abdel s’enfonçait dans la zone résidentielle où se cachait Lucina avec Féliora.