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Rébéna Té Ra
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Rébéna Té Ra
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Ven 27 Mai - 0:48



KoinonConquête






Le brouillard tapissait la mer au large de l’Asphodèle, là où les murs invisibles générés par les pierres si particulières se trouvant dans la couche terrestre étaient érigés. La journée se déroulait tranquillement en ce lendemain de tempête. Les navires amarrés descendaient leur marchandise sur cette structure servant de port à la cité-Etat, il fut un temps la plus puissante cité-Etat du monde, qui trônait dans le ciel un peu plus loin. Les marchands d’Akropolis discutaient avec leurs homologues étrangers, ceux qui bravaient les dangers du Nouveau Monde pour assurer les liaisons commerciales de cet axe économique important du Nouveau Monde dont Burj Babil était le carrefour névralgique, incontournable, emblématique. L’activité de cette matinée était correcte, semblable à bien d’autre jour et rien ne laissait présager la surprise qui allait arriver sous peu.

[Conquête] Koinon Sqdfrd11

La silhouette imposante du Sérénissime fit son apparition dans le brouillard. Le trois mats, digne vaisseau de ligne destiné non à la guerre mais belle et bien au commerce, sortit de la brume comme un vaisseau vêtu d’un revêtement jaillirais de la surface marine. Toutes voiles dehors, l’embarcation faisait cap vers l’Asphodèle, le pavillon de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales battant le vent à son sommet. Peu de navires pouvaient rivaliser avec une telle embarcation, même au sein de la Marine les vaisseaux aussi bien armés étaient rares. Néanmoins, c’était bien les décorations majestueuses, la finesse et la beauté des décors sculpté, peints, couvert de métaux précieux, qui élevait le Sérénissime à un stade qui surpassait les navires royaux et même les navires officiels de Marijoa qu’employaient les Dragons Célestes pour se rendre auprès de nations gouvernementales. Le faste défiait la grandeur dans cette seule apparition, dans ce seul bateau qui allait débarquer au port sous le regard de la population. Néanmoins, si cela était tout, ce ne serait pas une véritable démonstration de puissance économique. L’un des sabords les plus à la proue se souleva et sortit des profondeurs de la coque un canon qui effectua un tir sans boulet, la détonation puissante faisant vrombir l’air tandis que le nuage de fumée causé par l’explosion de poudre commença à se dissiper dans l’air. Cela n’était pas un signe d’agression, c’était le plus ancien des codes d’approches portuaires d’un vaisseau bien armé, une demande d’autorisation pour accoster demandant un autre coup de canon en réponse positive.

[Conquête] Koinon 011
[Conquête] Koinon 010

Cependant, le but de la manœuvre n’était pas uniquement cela. L’un après l’autre, les sept autres navires richement ornés, parés de leurs plus beaux apparats, montrant tous le même pavillon, jaillirent de la brume, s’avançant à la suite du Sérénissime en se dirigeant vers l’Asphodèle. En d’autres circonstances, pareilles flottilles représenteraient une force guerrière menaçante, néanmoins, ici, c’était bel et bien une force de frappe économique qui était mis en avant. L’entrée en scène même de la Ligue Egéenne de Milon était réfléchit. Chacun à leur tour, les navires des indiamens, que ce soit ceux des Ephores ou diplomatiques, effectuèrent le même tir que leur imposant navire amiral. Les secondes défilaient tandis que les voiles et drapeaux dansaient dans le paysage. La vue depuis l’Asphodèle était assurément imprenable, mais la population de la façade ouest de Akropolis pouvait certainement elle aussi assister de loin à ce spectacle rare de huit navires faisant cap vers le même port en s’étalant ainsi dans la largeur avec tant de grâce. C’est alors qu’une silhouette sauta du Sérénissime pour rejoindre la mer à la surprise de tous. L’auguste voilier relâcha alors son ancre qui fut attraper par Rébéna et cette dernière commença à nager. Tractant non seulement le trois-ponts mais aussi les autres navires qui avaient été raccordés par des cordes pour ne pas se perdre dans le brouillard, la Té Ra s’avança vers le port en mobilisant toute sa puissance physique dans un sprint impressionnant. Tirant à elle seule des centaines de tonnes, la rousse se concentra à trouver du regard un emplacement ou tous les navires pourraient s’imbriquer à la file indienne le long des quais de l’Asphodèle qui étaient dépourvus du moindre ponton. Négociant le virage après deux bonnes minutes de nage den crawl, elle s’occupa elle-même d’amortir le choc entre le Sérénissime et la digue blanche, puis fit de même avec les autres embarcations tractées par le même élan issue de la Prédatrice Alpha. Une fois les huit embarcations sécurisés à quai, l’originaire d’Himitsu Shima bondit hors de l’eau pour atterrir sur le port et redressa la tête d’un coup sec afin de chasser l’eau qui y était emprisonner.




[Conquête] Koinon Aspa10
Phoenicia Onassis "L'Armatrice des Armateurs"
Cyclope Ouranien de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales

Alors que les marins s’approchaient des bittes d’amarrage, Phoenicia débarqua sur la terre ferme en tanguant légèrement de droite à gauche durant quelques pas. La Onassis se dirigea ainsi vers la navarque qui observait les alentours pour la première fois de sa vie, là où Phoenicia était déjà venu vendre des navires à des marchands akropoliens. Après tout, Akropolis avait jadis fondé la colonie d’Agnôstos pour en faire son chantier naval. Même aujourd’hui après la chute de l’« empire » d’Akropolis, l’Arsenal Egéen demeurait donc le principal fournisseur de bateaux de la cité-Etat qui ne s’était pas soucié de conserver l’existence de chantiers navals. Les liens entre les deux îles perduraient, tout comme ceux d’Akropolis avec les autres anciennes îles de son empire puisque la cité-Etat avait déployé sa structure étatique et sociale sur l’ensemble du territoire afin de s’inscrire dans la théorie de l’avantage comparatif. Après cette chute, cela se retournait contre la ville qui conservait quelques dépendances vis-à-vis de ses anciens vassaux. En tout cas, un peu chamboulé apparemment, Phoenicia s’adressa à la dirigeante de la Ligue dont la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales demeurait une constituante d’un point de vue du Koinon induit par l’appellation.

-Tu aurais pu prévenir que tu allais faire ça ! Ça secoue beaucoup plus que par temps de tempêtes ! releva la commerçante, politicienne et trésorière de la Ligue.

-Cela ne peut pas te faire de mal, rétorqua la rousse sans quitter la ville posée dans le ciel. Alors, par où on commence ? Nous avions dit qu’avant de chercher à te présenter aux élections on devait trouver des alliés.

-C’est cela. Il nous faudra trouver du soutien auprès de certains des archontes si l’on veut que je sois capable d’en remplacer un.

-Et donc pour cela on doit les convaincre que cela représenterait ainsi l’intégration d’Akropolis dans la Ligue Egéenne et par conséquent permettrait à ses marchands de rejoindre la Compagnie Hellènes des Indes Equatoriales
, déclara la Té Ra en resassant les discussions qu’elles avaient menées.

-Exactement. Il faut à tout pris que je parvienne à les convaincre que cela représente là leur seul et unique moyen de sortir de la pente descendante afin qu’Akropolis, et le monde égéen tout entier, puisse se relever vers un nouvel âge d’or.

-Il nous faut donc monter là-haut.


-Au niveau des autres alliés, nous devons trouver la pègre locale, reprit Phoénicia, les misthios sont des mercenaires, donc cela ne nous intéresse pas pour l’instant. La ligue criminel d’Akropolis de jadis était l’équivalente de la Guilde Marchande de Trader d’aujourd’hui, je sais qu’il en demeure des héritages. La pègre actuelle doit toujours avoir certaines influences sur la sphère politique. Si nous parvenons à établir un accord avec eux, en restant malgré tout sur nos principes, cela pourrait nous aider.

-Il ne reste plus qu’à… Pendant ce temps, les marins et capitaines vont devoir passer le mot le long du port pour montrer tous les avantages qu’apporte la Compagnie et ainsi commencer à convaincre la population par les concernés, les marchands
, rajouta Rébéna.

Le récapitulatif du programme été ainsi effectué. Il ne restait plus qu'à l'appliquer.

-Médolie ! Je te confie la protection de la flottille. En cas de problème, n'hésite pas à m'appeler.

-A tes ordres Rébéna !
déclara la naine qui venait de terminer d'orchestrer l'amarrage des indiamen diplomatiques.

[Conquête] Koinon 04310[Conquête] Koinon Tontat11
Médolie Canondor "The Wind Tale", Maltazard "The Little Black Phantom"
Polémarques de la Ligue Egéenne de Milon





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Conquête : 1 Semaine pour répondre

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Rébéna Té Ra
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Dim 12 Juin - 16:57

L’imposante flotte commerciale de la Ligue Egéenne avait attiré l’œil de l’Asphodèle. La brume avait fini d’être transpercée par les navires, et des personnes intriguées dévisageaient les nouveaux arrivants qui avaient mis un pied sur le port de la Cité-Etat. Drapés de toges en majeure partie, on distinguait les étrangers qui pullulaient sur le port à leurs vêtements atypiques. Le marbre utilisé dans les constructions locales renvoyait à la mer une impression de blancheur et de richesse : certains bâtiments étaient munis de dorures, et semblaient renvoyer un faste comme nul autre pareil. Pourtant, ce n’était rien en comparaison de la Cité volante qui se trouvait à plusieurs mètres au-dessus de la mer. L’ancien centre du Commerce du Nouveau Monde avait aujourd’hui perdu de sa splendeur, et s’il restait un lieu de commerce incontournable, il était peu à peu drainé par les conflits intemporels qui menaçaient de faire s’effondrer l’économie globale.

Navires de Nebulas:

Deux navires célèbres étaient amarrés au port. L’Asphodèle avait l’habitude d’accueillir ici de nombreux Nebulas, et c’était deux d’entre eux qui s’étaient arrêtés, prenant une pause dans leurs longues incursions dans le Nouveau Monde. L’Impardonnable et ses trois mats offrait l’image d’une dévastation. Il avait subi de nouveaux chocs après une navigation approximative autour d’Akropolis, et avait heurté de nombreux murs invisibles qui avaient failli le faire couler. Un nombre impressionnant de charpentiers navals étaient en train de s’atteler à prodiguer des soins basiques au navire mère de Kars Makram, Nebula primé à 575.000.000 de Berrys.

Le Valiant Resolution affichait meilleure mine : l’imposant navire dominait bon nombre de ceux qui se trouvaient à l’Asphodèle. Sa carrure élégante donnait l’impression qu’il pouvait fendre les mers et traverser les intempéries tout en ressortant des tempêtes sans une égratignure. C’était d’ailleurs un des navires qu’avait construit l'Arsenal Egéenn moins d’un an auparavant, un chantier monumental commandé par la célèbre Nebula Titia Lae, primée à 654.000.000 de Berrys… Qui avait disparu des années durant avant de revenir sur le devant de la scène.

Les deux figures de la piraterie étaient déjà montées sur l’Akropolis avec le reste de leur équipage, sûrement dans le but de se ravitailler avant de continuer les hostilités. Récemment, Kars Makram avait été aperçu en plein affrontement contre l’un des lieutenants de Hadès Tenryon : Minerva… C’était un miracle qu’il s’en soit sorti vivant, selon les mêmes sources.

En parcourant les rues du port, Rébéna Té Ra comprendrait l’effervescence qui se jouait ici. Il ne restait plus que dix jours avant l’ouverture des forums politiques qui allaient animer la ville pendant un mois, au terme duquel auraient lieu…

Au sein de la Cité-Etat

Les Douze Archontes:

    - Les élections approchent, déclarerait Dropidas en tenant dans sa main sa longue barbe.

Le dyarque eunomique de la famille Actéonide était assis sur un bout de la table rectangulaire, étant arrivé le premier et présidant la séance du jour. En tant que représentant d’une des deux familles les plus nobles d’Akropolis, il aurait pu se montrer pédant envers le peuple, mais Dropidas avait été longtemps l’un des Archontes les plus appréciés de la cité pour sa sagacité légendaire qui avait permis, entre autres, d’arrêter l’Invasion des Atlantes en 1465. S’il était tourné par son poste vers l’établissement et l’entretien des lois, l’un des trois pouvoirs de l’Etat, on venait très régulièrement lui demander conseil sur tous sujets… Ce qui était loin d’être le cas de l’autre dyarque présent au bout de la table.

    - Nous commencerons à les organiser bientôt, couperait Praxiergos, dyarque eunomique de la famille Néléïde. Pour l’instant, une menace pèse sur notre Cité. Nous devons nous en occuper.
    - Notre ami est ici pour nous proposer quelque chose, n’est-ce pas ? Dirait Telesilla, une aéropage connue pour faire entendre la voix du peuple lors des assemblées, en observant la personne qui était assise dans un des fauteuils de la grande tablée, située dans le Panthéon Olympien.

Spoiler:

Note : Les Archontes sont en pleine réunion, sur Akropolis.
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Rébéna Té Ra
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Dim 12 Juin - 23:09



KoinonConquête




[Conquête] Koinon Aspa10
Phoenicia Onassis "L'Armatrice des Armateurs"
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Alors que les deux femmes s’apprêtaient à se diriger vers Akropolis afin de quitter l’Asphodèle, la Té Ra se tourna vers les autres embarcations présentent dans le port afin de voir qui se trouvait dans les environs actuellement. Naturellement elle remarqua les deux navires arborant des pavillons noirs qu’elle n’eut aucun mal à identifier.

-Titia Lae et Kars Makram, sourit avec intérêt la rousse, amenant Phoenicia à tourner la tête pour observer à son tour les vaisseaux.

-En effet. Je me souviens encore du moment où j’ai reçu les plans du Valiant Resolution, tel que Phéréclos les avaient dessinés en suivant les désirs du client, et où j’ai fixé le prix que Titia me devait. Il m’a l’air bien entretenu. Cela fait plaisir. C’est dommage que Kars Makram ne soit pas venu chez nous pour faire réparer et améliorer son navire cependant.

-L'Impardonnable a dû en vivre de bien pire
, releva Rébéna.

Il n’était pas surprenant de voir les nébulas non affilié à un yonkou à Akropolis, ce qui expliquait facilement que la Té Ra ait voulut vérifier les embarcations présentes. Si l’archipel Shabaody était la dernière étape des supernovas rookies du Paradise, le nom que l’on donnait à la première partie de Grandlien lorsque l’on été dans la seconde partie de la Route de tous les périls, Akropolis pouvait actuellement considérer comme le Shabaody du Nouveau Monde où les nébulas « rookies », ou plutôt les outsiders et autres underdogs, se préparaient aux incursions sur le territoire des Empereurs Pirates. Réfléchissant posément, la navarque décida de tenter le coup, comme elle y était aussi allé au culot jadis quand elle c’était imposé aux tribus d’Aub Beothu.

-Appelle-moi quand tu auras trouvé un moyen d’aborder la pègre, je vais tenter quelque chose.

-Comme tu le désire
, déclara la négociante milliardaire.

Rébéna se dirigea alors nonchalamment en direction des deux embarcations pirates afin d’interroger ceux qui seraient à vus. S’approchant aussi prêt que possible des marins, elle se planterait droite comme un i, sa chevelure flamboyante dansant au vent comme une flamme ravivé par la brise, ses yeux animés d’une soif inextinguible, une excitation impromptue à l’idée de pouvoir rencontrer deux têtes célèbres de ce Nouveau Monde et de voir ce qu’elles valaient.

-Dites-moi, où se trouvent votre capitaine actuellement ? Est-il/elle ici ou en ville ? J’aimerai lui parler.

Si la personne répondait en lui manquant de respect, Rébéna ne manquerait guère de se révéler menaçante physiquement, sa posture passant du prédateur affamé au prédateur se mettant en position pour bondir sur sa proie. Dans le cas où on lui répondrait poliment, elle demeurerait sur le qui-vive et sourirai en coin. Dans tous les cas, peu importe la réponse, elle se pencherait en avant comme pour faire une confidence.

-Dites-lui qu’une certaine Rébéna Té Ra veux le/la voir, lâcha-t-elle en plongeant au même moment son regard dans celui de son interlocuteur, un regard perçant, dévorant, tel une explosion qui viendrait dévorer l’intérieur du crâne de celui qui avait croisé ce regard létal.

Si aucun des deux n’était présent sur son bateau, ou que les marins du ou des capitaine en l’avaient caché, la rousse irait patienter quelques bâtiments plus loin pour observer la situation en attendant l’arrivé de ces figures primés. Dans le cas opposé, elle se redresserait et patientait jusqu’à ce qu’on accepte sa demande en audience, enfin c’était à eux d’accepter d’être reçu en audience.

Dans le même temps, Phoenicia quittait l’Asphodèle et atteignait les dèmes du bas de la cité égéenne originelle. De manière parfaitement logique, celui qui était au plus proche de ce port qu’était l’Asphodèle, le dème de Naucratis, était celui où se concentrait les activités marchandes qui avaient un lieu avec le commerce extérieures, moultes boutiques se trouvant bien entendu malgré tout dans les hauteurs pour vendre aux habitants ce dont ils avaient besoin. Ce dème était donc celui qui gérait l’Asphodèle et d’où étaient envoyés les marchandises extérieures dans tout Acropolis, la véritable interface entre la cité et le monde extérieur. C’était le lieu parfait où installer le Grand Nauclèréion ou Maison des Indes Équatoriales, le siège de la Compagnie Hellène des Indes Équatoriales dont Phoenicia était une des têtes pensantes et qui s’avérait être la composante économique de la Ligue. Selon les plans qu’elle avait conçu avec Dioclès Miltiade « le Bâtisseur d’Arènes », l’un des éphores de la Ligue et plus précisément son architecte et sculpteur le plus talentueux, qui dirigeait les travaux depuis son départ pour Akropolis plusieurs semaines au préalable, la Place du Commerce s’étendant devant le siège devait conserver ses stoas. À l’est, la Stoa d’Attaléos. À l’ouest, la Stoa de Pandroséos.

Le tout avait été de racheter tous les emplacements afin d’y vendre uniquement des produits de la Compagnie. Le luxe impressionnant du bâtiment et cette opération commerciale visait à démontrer à toute la sphère marchande d’Akropolis, des nauclères de la cité aux étrangers installés là, la richesse de la Compagnie et ainsi le bénéfice qui pouvait être tiré à la rejoindre. Plus de marchands de la ville intégrerait la compagnie, plus les marchands pourraient être favorable à l’intégration à la Ligue et à l’élection de Phoenicia, voire faire pression via le domaine économique sur le plan politique pour rallier des nobles et la population à ce même positionnement. Dans cette stratégie de conquête de l’opinion publique, la stratège économique avait bien fait attention d’ouvrir les postes de fonctionnaires au Grand Nauclèréion uniquement à des citoyens d’Akropolis. Lorsque l’on voyait que dans beaucoup d’entreprise le salaire mensuel n’était que de 120.000B, le million que touchait mensuellement chaque fonctionnaire, ou pour les employés de ménages touchant 200.000B, cela devait générer une forte attractivité et poussé de nombreux habitants à se montrer favorable à cette nouvelle grande entreprise qui offrait des perspectives salariales permettant d’envisager un pouvoir d’achat plus grand et une vie améliorée. De plus, si la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales s’imposait, on pouvait même considérer qu’une partie de ce pouvoir d’achat serait tourné vers les marchandises de la Compagnie et reviendrait dans les poches des marchands qui pourrait le redonner dans le salaire suivant. La cerise sur le gâteau sur la partie « populaire » du plan : les possibilités d’évolution. Phoenicia avait demandé à ce que soit clairement dit et connu qu’à partir des deux cents cinquante fonctionnaires employés, cinquante d’entre eux, ceux ayant prouvé leurs capacités, seraient promu intendant avec un salaire, mirobolant aux vues de ce qui se pratiquait en règle générale, de 25.000.000B avec une chance d’être un jour encore promu au rang plus élevé d’Intendant Général. Les 250.000.000B de berrys mensuel que touchaient chacun des intendants généraux pouvaient donc être obtenus méritocratique ment par n’importe quel citoyen qui aurait gravit les échelons. La preuve de bonne volonté était justement que la Compagnie aurait pu prendre des intendants déjà formés mais offraient d’entrer de jeu ces postes à des fonctionnaires fraichement engagés.

En somme, Phoenicia allait attiser la convoitise et l’envie de tous tout en montrant que tout ceux qui la rallierait pouvait améliorer leurs conditions de vie, que ce soit les habitants ou les marchands bercés par les histoires de la prospérité déchue d’Akropolis. Quoi de mieux pour gagner le cœur de la population ? Quoi de mieux pour s’intégrer au paysage entreprenariat du pays, rallié des partisans, des partenaires commerciaux… Mais aussi des bras armés en recherche de travail et des politiciens ayant besoin de financement pour mener à bien leurs campagnes. L’excitation s’emparait de la propriétaire de l’Arsenal Egéen. Sa toile se tissait et elle ferait tout pour prendre dans ses fils l’intégralité des personnes vivant ici.

Le plus amusant, c’est qu’elle ne partait pas de rien. L’Onassis se fondait dans le décor d’Akropolis sans peine. A vraie dire, on aurait pu même penser qu’il s’agissait d’une puissante aristocrate de cette cité. Comme un bon nombre de nauclères d’Agnôstos, Phoenicia descendait de nauclères d’Akropolis s’étant installé dans la colonie. Cependant, la dynastie des Onassis avait un avantage sur les autres. Agnôstos était devenu LE chantier naval d’Akropolis et c’est bien les Onassis qui en avaient pris la tête. Les liens entre cette famille et la cité mère égéenne n’avait jamais été coupés, même après l’indépendance des colonies qui avait suivi la chute de la Ligue Nauclère. Dire que les Onassis étaient les plus Akropolitains des habitants d’Agnôtos était un euphémisme même puisque, afin d’entretenir ces liens avec la ville « volante », les membres de la dynastie se mariaient généralement avec un bon parti des nauclères d’Akropolis. Ces derniers se montraient enclin à cela puisque pour commercer ils avaient besoin de navires et qu’il fallait donc entretenir de bonnes relations avec l’Arsenal Egéen. D’après les dires de sa mère, qui était une Electride d’une branche secondaire, Phoenicia pensait d’ailleurs que l’histoire voulant qu’un Actéonide se trouve dans la lignée des Onassis par mariage était vraie. En tout cas, ce qu’on pouvait en conclure était simple : Phoenicia, étant encore célibataire et disposant d’une richesse et une influence sur le domaine militaire qu’aucun autre Onassis n’avait jamais eu depuis des siècles, pouvait faire jouer une alliance matrimoniale dans la balance pour attirer à elle des alliés potentiels de premier choix. Les possibilités étaient grandes. Le tout était de savoir jongler pour faire patienter les moins intéressants en attendant de dégager des propositions toujours plus intéressantes. La chose la plus incroyable à faire serait de se marier avec un Archonte, de préférence incompétent, avant de devenir elle-même Archonte afin de pouvoir détenir en secret deux voix au sein de ce conseil dirigeant la ville. Si par-dessus le marché ce parti pouvait être un dyarque eunomique, où le successeur d’un de ceux actuelles, l’un de ses enfants, à qui elle donnerait le nom d’Onassis, pourrait prendre sa suite à l’Arsenal Egéen en bénéficiant de l’avantage d’être issu directement d’une des plus illustres familles de l’histoire égéenne. Cela couplé avec la domination navale que voulait Rébéna a terme, sa vision d’un véritable empire entièrement basé sur le maritime, qui, Phoenicia en était convaincu, allait permettre de faire de la Ligue la plus grande puissance navale pirate de ce temps avec des vaisseaux de l’Arsenal Egéen, il y avait là de quoi élever les Onassis au Panthéon des familles égéennes. L’heure pour l’Arsenal Egéen d’écraser en influence et en célébrité la Galley-La s’approchait de plus en plus. Phoenicia allait élever l’œuvre de toute sa dynastie au sommet.

En tout cas, l’Armatrice des Armateurs chercherait à rencontrer ses contacts, les marchands à qui elle avait vendu des navires récemment notamment, afin d’essayer de leur tirer les verres du nez, après bien sûr leur avoir évoquer la prospérité des affaires de toutes les entreprises de la Compagnie pour essayer de les faire rallier celle-ci.

-La Ligue Nauclère de jadis avait des implications criminels… Il n’est guère surprenant que la pègre akropolitaine ait pu survivre. Vous connaîtriez par hasard des personnalités importantes qui toucheraient certains bénéfices de la pègre et pourraient y être impliqué ?





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Rébéna Té Ra
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Lun 13 Juin - 0:21

Le système politique d’Akropolis était plus ou moins divisé en trois pouvoirs. Le pouvoir législatif, la capacité à rédiger, adopter et modifier des lois, était tenu par les dyarques eunomiques, élus par la noblesse, et isonomiques, élus par le peuple, ainsi que par le Synédrion, composé des deux gérontes, conseil des sages qui doit valider toutes les lois et qui reçoivent les doléances de l’aristocratie, et des trois aéropagites, conseil des sages devant aussi valider toutes les lois et recevant les doléances du peuple. Le Synédrion était élu par l’Ecclesia, une assemblée de citoyens aux modalités de réunions qui permettaient de donner la parole au plus grand nombre tout en la contrôlant par un système de représentants.

Le pouvoir exécutif, mettant en œuvre et conduisant la politique nationale, était quant à lui tenu principalement par les deux béotarques, soutenus par dix stratèges, élus pour l’un d’entre eux par ceux-ci et pour l’autre par les Archontes pour une durée de cinq ans. En charge des armées, ils faisaient face aux problèmes liés aux ingérences des Nebulas sur l’île et avaient même mis en place un système qui permettait à des pirates neutres de prendre part aux affaires de défenses de la Cité en échange d’un droit dit « de sol », une expression empruntée à d’autres pays, temporaire.

Enfin, le pouvoir judiciaire était tenu, lorsque toutes les autres instances étaient passées par là, par le thesmothète, seule entité à en bénéficier. Aussi secrétaire des archontes, son jugement était irrévocable, même s’il se faisait sous la surveillance du Synédrion.

S’il n’était cependant pas homogène du fait des réunions au sommet qui permettaient de discuter tous les sujets, les délimitations en matière décisionnelles étaient claires. Chaque archonte possédait finalement une voix dans la Cité, qu’elle soit factuellement venue du peuple ou de l’aristocratie permettait au système qui avait eu un passé glorieux, de tenir jusqu’à présent.

Ce fut au terme d’une longue réunion d’environ quatre heures, de discussions et de tentatives de négociations qu’ils décidèrent de se séparer sans prendre de décision, ayant besoin de temps pour réfléchir aux propositions de Saül de Valroy. Ce dernier sortirait de la pièce en toute discrétion, une rapière honteusement connue jonchant à sa ceinture… D’Artagnan, la lame qui avait autrefois appartenu à Sayouri Taka, puis avait fini entre les mains du Gouvernement Mondial après la bataille finale de Marineford contre les Décimas… Pour être stockée à Marijoa… Et…

Chaque archonte rejoindrait alors son dème, le quartier où était situé sa résidence, à l’exception de Praxiergos et Cyané qui prendraient la direction de l’amphithéâtre nommé l’Eclésia où se déroulerait une assemblée de citoyens issus des dèmes. Si seuls 2000 d’entre eux avaient le droit d’y participer, il était possible pour les étrangers d’assister aux séances en tant que spectateurs… Et une loi particulière leur permettait de prendre la parole en levant la main et en attendant le vote des citoyens présents à main levée. Bien sûr, il fallait faire comprendre sans dire un mot l’importance qu’on revêtait.

A l'Asphodèle :

Deux salles, deux ambiances. L’Impardonnable avait été complètement abandonné par son équipage, comme une preuve de l’impossibilité, de l’inimaginable : aucune personne censée d’esprit ne viendrait abîmer ce navire s’il tenait à la vie. En ces termes, Kars Makram était certainement l’un des « prédateurs alphas » qui sillonnaient l’île. Cependant, les artisans pourraient informer l’impressionnante rousse flamboyante que Kars se trouvait certainement près du Dème de l’Agora, pour assister aux délibérations qui auraient lieu cet après-midi et qui le concernaient. En effet, les Archontes avaient décidé de mettre au vote du peuple le statut d’affilié temporaire de l’équipage du Makram. C’était normalement eux qui le votaient, mais la situation était particulière du fait de la popularité de cet homme sur Akropolis.


King Kong, Nebula primé à 485.000.000 Berrys.

En revanche, près de Valiant Resolution se trouvait bel et bien un membre de l’équipage de la Lae. Et ce n’était pas l’un de ces quidams qui auraient pu en faire partie : en réalité, les membres de cette famille très restreinte étaient peu nombreux… Et tous redoutés. King Kong, surnommé Kuraisaru, primé à 485.000.000 Berrys, descendit de son bâtiment pour faire face à l’Alpha Predator. Il n’eut cependant aucun mouvement de recul, se montrant suffisamment civilisé et respectueux pour qu’elle n’ait pas besoin de montrer ses muscles.

    - Ma Capitaine est en train de finir ses emplettes. Je ne vous connais pas, cependant si vous souhaitez la rencontrer elle sera très ouverte à l’idée de prendre un café. Souhaitez-vous que je lui transmette la raison de votre sollicitation ?

Il ne souriait pas plus qu’il ne tirait la tronche. Semblable à l’attitude d’un secrétaire, il avait cependant pris la précaution de demander la raison pour laquelle Rébéna Té Ra, la représentante de la Ligue Egéenne dont il avait entendu parler lors de leur arrêt à Tir Na Crann l’année précédente contrairement à ce qu’il avait dit, voulait s’entretenir avec sa capitaine.

Au dème de Naucratis :

Les rumeurs allaient bon train, et la Compagnie des Indes possédait une bonne réputation au sein de la Cité Etat, et plus particulièrement du Dème de Naucratis. En effet, les salaires élevés avaient attiré leur lot d’habitants qui cherchaient à améliorer leur niveau de vie, et certains avaient visé les postes les plus prestigieux. Le fait que les locaux aient été visés par le recrutement avait obligé la Compagnie à prendre son temps, cependant elle avait réussi son coup. En revanche, la jalousie de marchands qui avaient été précédemment sur place et qui tentaient de réduire la popularité de la Compagnie était aussi présente, et inévitable. Certains avaient à cœur plus que le profit, une forme d’orgueil personnel à posséder des emplacements et à diriger leur propre entreprise sans personne au-dessus d’eux. Les lois jouaient en faveur de la Compagnie sur ce dème, et Pompianos, le bouleute à sa tête, était favorable à l’implantation de commerces étrangers. Il y voyait un moyen de redorer l’image de leur nation autrefois resplendissante, même si ce n’était pas l’avis de tous.

En s’adressant à divers commerçants, la plupart ne saurait pas de quoi l’Onassis parlait. La chute de Ligue Nauclère était un sujet parfois sensible, mais elle existait toujours sous une forme moins importante. Finalement, ce serait le nom de Saül de Valroy qui reviendrait le plus souvent. Il avait tendance à venir s’intéresser aux marchands chez qui il prélevait un certain nombre de taxes du fait de la protection liée à la Mafia locale. On pouvait même dire que son rôle principal, et le seul qui était d’ailleurs connu à Akropolis, était celui de leader des échanges locaux…

    - On peut le trouver au niveau du Dème d’Alopèce. Monsieur de Valroy est un homme respectable et respectueux, il offre audience aux marchands qui voudraient commercer avec lui…

En se faisant diriger, elle pourrait aisément trouver le chemin du dème d’Alopèce qui était séparé par seulement deux autres dèmes de celui de Naucratis, les dèmes de Prospatta, où le Tribunal des Xénoi était situé et permettait de juger les crimes commis par des personnes n’ayant pas la citoyenneté, ce qui justifiait sa proximité avec l’Asphodèle – un lieu que Kars Makram avait fréquenté plus d’une fois – et celui de d’Erchia où se trouvaient la plupart des résidences des soldats d’Akropolis, ainsi que celle du béotarque Iphicrate.

Le dème d’Alopèce était un lieu intermédiaire d’échanges avec la Cité intérieure, et c’était là où se trouvaient la plupart des Consulats, lieux où plusieurs cités étrangères avaient posé leurs jalons sans posséder les terrains qui étaient alloués à des missions d’intérêts de politiques étrangères. Le siège des échanges internationaux se trouvaient ici, et c’était dans la Maison des Princes que Saül de Valroy avait élu domicile, un endroit drapé de luxe, d’or et de marbre, qui possédait des chambres liés aux Royaumes alliés… Dont les chambres avaient été vidées avec les années passant.

Comment comptait-elle s'annoncer à l'accueil de la Maison des Princes pour être reçue par ce fameux "Monsieur de Valroy" ?

Note : Les Archontes sont en pleine réunion, sur Akropolis.
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Rébéna Té Ra
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Lun 13 Juin - 2:08



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Un sourire en coin se dessina aux bords des lèvres de la rousse quand King Kong lui répondit.

-Fort bien. Faites-lui savoir qu’il serait question d’alliance et d’un certain Hadès. Je vous laisse le numéro de mon escargophone pour qu’elle puisse m’avertir si elle est dans l’impossibilité de me retrouver à 17h30 au Dème de Naucratis au niveau de la Place du Commerce, déclara-t-elle sur un ton dur, mais pas aussi agressif que cela aurait pu l’être si la navarque n’avait pas conscience qu’il fallait se montrer un minimum diplomate, bien qu’elle ait correctement tourné la phrase pour que cela relève plus d’un ordre que d’une demande de sa part, ne demandant pas si la rencontre est possible mais bien d’être prévenu si c’est impossible, mais sans que cela ne paraisse pour autant un ordre.

Quand bien même la guerrière était violente, conquérante et se faisant généralement leader des actions, ce n’était pas une personne sans cervelle qui fonçait dans le tas sans réfléchir. L’instinct devait toujours se coupler de raisonnement pour pouvoir triompher des situations du quotidien.

Quant à la situation face à L’Impardonnable, la flamme de défi qui brûlait dans le regard de Rébéna fit son apparition comme il lui arrivait régulièrement. Que l’on abandonne ainsi son navire pouvait sembler choquant pour certains pirates, mais si c’était ainsi qu’ils concevaient les choses. Elle prit malgré tout pour elle l’absence de membre d’équipage pour l’accueillir et interrogea ceux qui acceptaient de lui répondre, bien qu’elle adoptait avec eux la même posture que si ces derniers avaient été de redoutables loups de mer. L’ancienne championne de la Salle de Combat d’Himitsu Shima se dirigea à coup de grandes enjambés en direction du dème de l’Agora, ses déplacements véloces, plus en raison du niveau de ses capacités globales que d’un talent particulier en vitesse, générèrent du vent sur son passage. Elle gagna Akropolis et se remémora les indications de Phoenicia sur les lieux importants de la cité-Etat.

-L’Ecclésia devrait se trouver par là.

Rejoignant le dème de l’Agora, la rousse finit par repérer l’amphithéâtre massif où se tenait l’assemblée du peuple portant le même nom que le lieu où ils se réunissaient. S’approchant, elle décida d’escalader le mur plutôt que de passer par l’entrée. Faisant fi de la question de savoir si la séance avait commencé ou non, arrivé au sommet, la combattante ayant déjà escalader Redline et effectuer moultes exercices d’escalade emmagasina de la force dans ses bras. Puis elle tira sur eux d’un coup pour se projeter dans les airs, montant à quelques mètres de hauteur en décrivant une trajectoire parabolique sur laquelle elle effectua une roulade en l’air au point de le plus haut pour atterrir sur un pied et un genou au niveau d’un des escaliers montant dans ces tribunes de l’amphithéâtre. C’était une entrée en matière qu’elle avait déjà pu réaliser à l’Amphithéatrion, le fameux « colisée » d’Agnôstos où se déroulaient les événements de la Ligue. Se redressant dans le « filet » de fumée qui était en vérité la poussière, issus des pierres composant le bâtiment, en propulsé en l’air en raison de l’atterrissage, la Té Ra observerait la situation pour voir où cela en était et surtout repérer Kars Makram.



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Le fait que malgré les moyens déployés des marchands orgueilleux et jaloux ne se soumettent pas à la logique était logique et ne l’étonnait guère. C’était naturel que certains réagissent ainsi et ne s’inquiétait pas outre mesure. Il lui fallait compter sur ceux qui étaient gagné à sa cause pour démentir les rumeurs négatives en faisant naître des rumeurs positives. En tout cas, elle espérait qu’un bon nombre de ces détracteurs finiraient par céder face à l’envie et la jalousie de ceux qui auraient obtenus réussites et richesses en rejoignant la Compagnie. Nul doute que des réfractaires demeureraient toujours malgré tout, des irréductibles, alors elle ne comptait pas se battre contre de moulins à vent tout de suite. Chaque chose en son temps : éliminer les plus bruyants, les plus réfractaires qui pourraient réellement nuire, et laisser les moins importants se plaindre. Mais avant de se charger de ses ennemis, il fallait s’occuper de se construire des alliés

Saül de Valroy par-ci, Saül de Valroy par là. Voilà quelque chose de bien intéressant. Oh bien sûr il pouvait s’agir simplement d’un intermédiaire, mais une telle présence et une telle unanimité ne pouvait vouloir dire qu’une chose : cet homme avait une importance primordiale, que ce soit officiellement ou officieusement. C’était en tout cas avec lui qu’elle allait chercher à traiter en premier lieu.

-Je vous remercie amplement pour ces informations mon cher, répondait-elle respectueusement à son interlocuteur.

Elle ne partirait pas rapidement pour autant. Avant de s’éclipser, elle tâcher de s’intéresser à la vie de ceux avec qui elle discutait, que ce soit l’état de leur famille ou de leur finance ainsi que leurs objectifs actuels. La proximité était importante. Il ne fallait pas qu’elle paraisse uniquement intéressée par ses propres projets mais également par ceux de tout à chacun, de s’intéresser à tous pour pouvoir prendre en compte leurs opinions et la manière d’obtenir leur soutien dans le futur. Quitte à perdre des dizaines de minutes, Phoenicia prendrait ce soin. Elle traversera ensuite les dèmes de Prospatta et d’Erchia qui lui était déjà arriver de parcourir lors de ses rares venues précédentes. Surveillant les alentours, elle observerait les quelques misthios, noms des mercenaires akropolitains qui jadis faisaient la fierté de la Ligue Nauclère à l’image des mercenaires de la Guilde Marchande, qui trainaient par-là, certains cherchant certainement à se faire engager pour aider l’armée régulière. Elle atteignit finalement le dème d’Alopèce et se dirigea vers la Maison des Princes dont elle observa avec attention les sculptures et autre décor architecturaux et sculpturales. Les habitations d’Akropolis, même dans les niveaux inférieurs qui n’atteignaient pas le parangon de luxe de la Citadelle Elyséenne, acropole de la cité acropole, était d’un faste notable et assurément la Maison des Princes devait rivaliser avec certaines des demeures de la Citadelle paradisiaque. Inspirant une grande bouffée d’air, la demoiselle se présenta à l’accueil et demanda audience.

-J’aimerai obtenir audience auprès de monseigneur de Valroy. Je me nomme Phoenicia Onassys, Cyclope Ouranien, titre des dirigeants de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales s’installant présentement en ville, ainsi que trésorière de la Ligue Egéenne de Milon d’Agnôstos sous les ordres de la navarque Rébéna Té Ra. Je suis également la propriétaire de l’Arsenal Egéen qui fournit Akropolis en navire depuis la fondation de la Ligue Nauclère. Je viens présenter mes hommages, évoquer le cas des taxes qui concerne les sociétés membres de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales et dont nous devrons nous acquitter ainsi que discuter affaire… Nous mettons en effet au point une nouvelle gamme de navires dont je voudrai faire de monseigneur de Valroy le premier possesseur, sans parler des multiples marchandises produites par la Compagnie qui pourraient l’intéresser...





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Lun 13 Juin - 20:10


King Kong, Nebula primé à 485.000.000 Berrys.

Le Kong acquiesça simplement. La formulation était un peu brusque, et le sujet grave, mais elle avait au moins le don d’attirer l’attention de la personne qui se trouvait en face d’elle. La Lae la rappellerait peut-être, ou si elle possédait le même caractère que l’Alpha Predator, elle risquait de partir sans même s’y intéresser. C’était un risque : les insoumis étaient loin de se laisser faire pour si peu. Enfin, ce n’était de toutes les manières pas au second de l’équipage de prendre une décision.

    - Je lui transmettrai.

Et alors qu’il se saisirait du numéro, et qu’il remonterait sur le navire, un éclair roux viendrait fendre la foule à grande enjambée pour se diriger vers un autre dème, laissant derrière elle des artisans terrorisés. Il ne se poserait pas de question : il était encore assez tôt dans la journée, et il ne doutait pas qu’elle reviendrait à l’heure…

Les membres de l’Ecclésia arrivaient au compte-goutte, dans une organisation assez chaotique. Pourtant, tous trouvaient leur place. L’amphithéâtre ouvert était muni en ses contours de grandes colonnes auxquelles était attaché le drapeau d’Akropolis. Donnant sur le reste du dème, on pouvait aussi voir des bannières qui représentaient les deux plus puissantes familles aristocrates de l’île, occupant à vie la position de dyarque au sein des Archontes.

Les murs qui liaient les colonnes offrirent un excellent appui à l’escalade de la combattante. Des escaliers permettaient d’accéder aux hauteurs de l’amphithéâtre sans avoir à passer par le centre, près de la scène. Quelques loges en haut des tribunes étaient réservées aux étrangers qui voulaient juste assister aux débats sans y participer, et elles étaient principalement occupées par de riches marchands aux temps jadis. Aujourd’hui, peu étaient encore en état d’accueillir du monde. Les contacts avec les étrangers avaient décru au fil du temps, rendant la puissance d’Akropolis moindre. Pourtant, tous ici, représentants du peuple dans les débats, étaient bien habillés et s'offraient aux yeux de tous un signe de richesse, à l'exception des représentants des deux dèmes les plus pauvres.

Lors de l’arrivée de la rousse, un mouvement de panique général se déclencha avec un léger temps de retard, du fait qu'ils ne s'étaient aperçu de sa présence qu'après le nuage de poussière qu'elle avait soulevé en arrivant. Les habitants du coin n’avaient pas l’habitude de voir autant d’agitation. Des misthios venaient d’arriver, armés de lances et d’un bouclier, arborant un air peu rassuré. Ce fut cependant un rire franc qui coupa l’assemblée dans sa panique et la poussa à se poser :

    - C’est pas une façon d’arriver, même moi je le sais !


Kars Makram, "La Bête d'Ebonite" & Eldfjall, "La Forge".
Primés à 575.000.000 B. & 478.000.000 B.

La plaisanterie donnait l’impression que celui qui avait pris la parole, assis sur le siège central de sa loge, n’ayant pas pris la peine de se lever pour saluer l’arrivante, connaissait la demoiselle. Pourtant, il ne l’avait jamais vue. Il n’en avait même sûrement jamais entendu parler. Depuis sa libération d’Impel Down, celui qu’on surnommait la Bête d’Ebonite n’avait pas eu l’envie de s’intéresser à autre chose qu’à cet Empereur qu’il haïssait. Un large pansement qui couvrait un de ses bras, visible de là où se trouvait la prédatrice, était le signe que son affrontement avec Minerva avait bel et bien eu lieu et s’était effectivement mal terminé.

A ses côtés se trouvaient des figures célèbres de la piraterie de la première partie du Nouveau Monde, qui avaient brillé même en son absence. Eldfjall, primé à 478.000.000 Berrys, culminait à plus de quatre mètres de hauteur. Homme-bouc, il était connu pour son caractère destructeur, semblable à celui de son capitaine. Derrière les deux hommes ne se trouvaient que désolation et destruction pour leurs ennemis. Et les quelques autres têtes brûlées qui les avaient rejoints partageaient toutes la même vision des choses. L’Equipage des Crocs-Noirs semblait reproduire leur gloire coupée douze ans auparavant par Hadès Tenryon.

    - T’as du culot en tout cas, t’es qui ? Ferait-il en tapant la discussion comme si la scène qui affolait la population était un lundi habituel pour lui.


A la Maison des Princes :

Phoenica arriverait dans à la Maison des Princes. Le lieu vide de vie faisait office de Consulat mais surtout d’Ambassade : les lieux étaient attribués mais ne disposaient d’aucun droit de sols. Totland avait par exemple encore une personne de représentée ici, malgré son appartenance à l’Empire d’Eko Taka. Si Wa no Kuni avait aussi son ambassade, c’était en raison de l’Accord de Paix de 1465 entre Taka Kouji et Akropolis qu’aucun Shogun n’avait jamais bafoué, destiné à faire front commun contre Hash le Sempiternel, alors Empereur à la tête de l’Empire qu’il léguerait plus tard, de force, à Erika Oratio. Chaque système politique avait sa place dans les Ambassades, mais seuls les Royaumes étaient représentés dans la Maison des Princes.

    - Monseigneur de Valroy ? Très bien, je vais lui transmettre, ferait le secrétaire présent à l’accueil en invitant la jeune femme à patienter dans une loge utilisée pour les rencontres avec des étrangers.


Demos

Un homme viendrait, un fer à la cheville, apportant un rafraichissement et se mettant dans un coin de la pièce si l’Onassis le laissait faire. Il avait le dos droit, et si ce n’était le bracelet en métal muni d’une chaine qui trainait dans le vide, il aurait pu passer pour un servant. Les murs de la loge étaient munis de tableaux représentants différentes étapes de l’Âge d’Or d’Akropolis. On pouvait y noter l’élargissement constant de la Cité représentée en arrière-plan de chacune des scènes. Tantôt une flotte monumentale fendait la mer, tantôt les étrangers étaient invités dans la Cité-Etat, enfin à d’autres moments les citoyens participaient à l’Ecclésia. La logique s’arrêtait aux alentours de 1475. C’était à peu près la date à laquelle la Ligue Nauclère avait commencé à perdre de sa superbe, plongeant les habitants dans une nostalgie de la grandeur d’Akropolis que de moins en moins d’âmes connaissaient à présent.

Le secrétaire entrerait à nouveau dans la salle, après quelques minutes, et dirait sur un ton très sérieux mais surtout un peu blasé :

    - Monseigneur de Valroy est retenu à l’heure actuelle. Il m’a dit de vous informer qu’il en avait pour environ deux heures, mais qu’il est très intéressé à l’idée de vous rencontrer. Il s’excuse de ce fait de ne pas pouvoir vous accueillir. Une Ecclésia a lieu actuellement au Dème de l’Agora, Demos pourra vous y conduire.

L’homme dans le coin de la salle, ou devant y entrer à nouveau, acquiescerait et se tournerait vers Phoenica. Elle pouvait aussi décider de patienter ici, ou de rejoindre l’un des autres dèmes où se faisaient le commerce de la Cité, mais cette fois-ci entre citoyens. Le dème de Melitè ou encore le dème de Daidalidai étaient suffisamment proches pour s’y rendre et faire du repérage en moins de deux heures. D’ailleurs, le dème de Melitè était fréquenté à la fois par des métèques et des citoyens.

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Rébéna Té Ra
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D’un regard incandescent, la demoiselle rousse toisa les soldats qui s’approchaient d’elle, une manière muette de leur faire comprendre de ne pas avancer. Sachant pertinemment qu’un signe d’agressivité corporelle leur ferait penser qu’elle comptait les attaquer, la Té Ra se contenta de croiser les bras, comme si elle attendait patiemment que la réunion commence. Néanmoins, elle se tourna vers Kars dès le moment où la voix de celui-ci retentit.

-Venir par l’entrée normale est bien trop ennuyant.

Puis c’était un moyen d’attirer l’attention, bien qu’elle ne le dirait pas à haute voix. Arrivé simplement en marchant dans l’amphithéâtre alors que la grande majorité ne devait pas connaître son visage n’aurait aucun impact, rien qui permettrait de jouer en sa faveur. Son arrivée spectaculaire était certes peu conforme et critiquable par certains aspects, néanmoins elle marquerait les esprits. Les gens se souviendrait de cela. Ils en parleraient. C’était un moyen de faire répondre son nom dans les rues de la ville et au sein des foyers pour qu’un grand nombre d’Akropolitains la connaisse. Afin de remplir cette optique, la question posée par le Makram tomba à point nommé. Une raison logique de donner son nom, simplement le clamer pour annoncer sa présence se montrant si présomptueux que cela serait plus source de moquerie qu’autre chose. Décidemment, le nébula semblait être assez intéressant, ce qui venait compléter les informations qu’elle connaissait de sa réputation et de celles des meilleurs membres de son équipage.

-Rébéna Té Ra, navarque de la Ligue Egéenne de Milon. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai eu la chance d’échapper aux radars gouvernementaux et ne suis donc pas primé. Et toi, tu es bien Kars Makram, le capitaine des Crocs-Noirs n’est-ce pas ? dit-elle, montant volontairement la voix pour que tous puisse entendre en bénéficiant du fait que les amphithéâtre égéen étaient fait pour que le son porte facilement, en observant le visage de son interlocuteur, la demoiselle s’étant attardé à mémoriser ceux des nébulas indépendants afin de pouvoir essayer de les recruter si l’occasion se présenter. Je suis là afin de parler de certains projets à la population d’Akropolis… mais aussi pour conclure des alliances. Cela tombe bien, j’aimerai bien allez démonter la tronche d’Hadès Tenryon et à ce qu’on dit ce n’est pas le grand amour entre vous, sourit-elle.

L’ancienne championne de la Salle de Combat d’Himitsu Shima se dirigea en direction de l’homme à la prime particulièrement élevé, ne semblant guère craindre son courroux et même les menaces que pourraient faire les Crocs-Noirs pour demander à la demoiselle de ne pas approcher leur capitaine. La Té Ra se moquait bien de ces invectives, aucun d’eux, excepté peut-être le fameux Eldfjall, n’avait la carrure suffisante pour avoir sa considération présentement, seul Kars lui inspirait le désir de le soumettre.

-On pourrait s’entendre…

Jamais un être comme lui ne se plierait volontairement à devenir son subordonné. Il fallait d’abord établir l’alliance, puis ensuite au sein de celle-ci lui montrer qu’elle lui était supérieur et qu’il avait tous les intérêts du monde à la rallier. Restait à considérer l’orgueil des personnes avec des caractères comme les leurs avaient : pour cela il faudrait lui lancer le défi inhérent au fonctionnement même de la Ligue. S’il parvenait à la vaincre un jour, il pourrait prendre sa place de navarque : elle pouvait alors attaquer son orgueil pour le pousser à accepter de rejoindre la Ligue en jouant la provocation de lui dire qu’il ne serait jamais à son niveau à elle, qu’il ne pourrait jamais la vaincre en duel singulier. C’était le plan global qu’elle prévoyait pour ce genre de recrutements. Il faudrait voir sur le moyen terme ce que cela donnerait, et encore avant cela conclure cette alliance première.



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Patientant tranquillement, elle attendit le retour du secrétaire de l’accueil pour voir les modalités qui entoureraient cette rencontre, si on lui accordait. En dépit de toutes ses stratégies, Phoenicia savait que considéré que tout était gagné d’avance amenait à péché par orgueil. Il valait mieux douter régulièrement pour voir comment, même en cas d’échec, rebondir pour atteindre la victoire finale. L’Onassis accepta le rafraichissement, par politesse, et ne le bu pas, préférant éviter de se faire empoisonner bêtement ou d’être influencer avant un entretien par une substance, que ce soit une drogue vouant à être plus commode ou un simple alcool. Elle observerait l’homme du coin de l’œil, notamment la chaîne brisée. Était-ce un ancien esclave affranchi ? Si c’était le cas, était-il un esclave-marchandise ? Un hilote, le nom de Terres Hilotes qui qualifiait parfois la terrible île de Nhóts-vör’ot étant un surnom qui fut originellement attribué par les Akropolitains face à la difficulté à écrire le nom de cette île ? Un esclave de propriété ?

-Quel est votre nom ? eut-elle le temps de demander.

Voyant le secrétaire revenir, elle l’écouta et lui transmit un nouveau message.

-Je comprends parfaitement. Le négoce n’attend guère, il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Je suis ravi de savoir qu’il est enclin à discuter affaire avec la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales. Vous serez bien aimable de lui faire savoir que dans le cas où j’aurais quelques retards je lui laisse quelques documents et échantillons qu’il pourra observer le temps que Demos et moi revenions ici.

Sur ces mots, elle se lèverait, déposerait les feuillets et le petit sac en toile qu’elle tenait à la main. Elle se dirigea à l’extérieur en signifiant d’un hochement de tête qu’elle acceptait qu’il la mène à l’Ecclesia, bien que ses mots précédents signifiaient déjà cela. Elle était venue ici pour faire de la politique aujourd’hui et faisait confiance aux autres éphores, notamment au digne Dioclès Miltiade s’avérant être un des nauclères d’Agnôstos qu’elle préférait, pour faire du repérage. Avec un peu de chance, l’Onassis aurait peut-être l’occasion de prendre la parole devant l’Ecclesia pour soutenir son projet, mais déjà se présenter serait important. Elle comptait de toute manière emménager à Akropolis pour vivre au rythme de la cité. Qu’une personne se présentant à l’élection soit une « étrangère » pouvait déjà pousser à la méfiance de certains, alors si par-dessus le marché elle n’habitait pas la ville cela serait encore pire. Il fallait au moins qu’elle se présente, que les gens sachent qu’elle était là et se souciait de l’avenir d’Akropolis, que la Compagnie ne s’installait pas juste pour faire du profit. Le fait même que le Siège soit érigé dans la cité et non dans la ville de naissance de l’organisation en disait déjà beaucoup malgré tout, mais pour ceux qui n’étaient pas convaincu, Phoenicia devait leur montrer que ses intentions étaient simplement de ramener Akropolis à son âge d’or, d’offrir à la ville ce qu’elle avait perdu. Sortant à l’extérieur, elle décida d’essayer de discuter avec Demos sur le trajet.

-Alors, les affaires vont bien à la Maison des Princes ? Quelle est votre rôle précis ? C’est le travail que vous vouliez faire autrefois ou c’est le destin qui vous a conduit là ?





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Mar 14 Juin - 19:06


Kars Makram, "La Bête d'Ebonite" & Eldfjall, "La Forge".
Primés à 575.000.000 B. & 478.000.000 B.

Au sein de l’amphithéâtre, plusieurs marchands étrangers avaient décidé de ne pas utiliser la loge pour se mêler aux locaux. Être parqué dans ce lieu dédié à ceux qui voulaient faire savoir leur non-appartenance à la Cité avait ses avantages, mais quand on n’était pas aussi connu et apprécié que Kars Makram, c’était presque un handicap. En effet, les plus téméraires des marchands n’osaient pas faire savoir qu’ils n’étaient pas des originaires des lieux. Ainsi seuls leurs voisins les distinguaient réellement, et la plaquette en pierre qu’ils portaient autour du coup leur servait ici de passe-droit.

Quand la Té Ra prit la parole, les membres de l’Ecclésia furent pendus à ses lèvres, attendant la sanction qu’elle allait infliger à cette communauté. La plupart sentait qu’ils ne feraient pas de vieux os, et même les plus orgueilleux taisaient leurs ambitions protestatrices tant leurs instincts de survie criaient à la mort. Le Makram s’était enfoncé dans son siège sans se reculer, donnant l’impression qu’il dominait la situation alors même que la voix de Rébéna envahissait l’amphithéâtre telle l’incursion d’une Générale en terres de conquête.

Son intervention n’aida pas le Nebula à afficher une mine réjouie. Au milieu de toutes les personnalités présentes, deux se hissèrent bientôt sur scène sans pour autant prendre la parole. Le cadran solaire n’affichait pas encore l’heure du début de la réunion. Sur les 2000 hommes et femmes présents, tous étaient à présent tournés vers le seul échange qui valait la peine d’être écouté. Elle parlait. Elle parlait d’alliances, elle parlait de s’exprimer devant Akropolis. Akropolis l’écoutait actuellement.

    - J’ai jamais entendu dire que t’avais levé ne serait-ce que le petit doigt contre Hadès Tenryon. Je crois pas des paroles, je crois des actes, dirait Kars qui semblait réfléchir à la justesse de sa formulation.

Si Rébéna voulait s’exprimer avant que l’Assemblée ne commence, elle pourrait profiter des huit dernières minutes pour tenir en haleine son public… Ou parler au Nebula qui attendait de voir de quel bois elle était faite. De toute évidence, il n’acceptait pas une alliance basée sur du vent. Un des lieutenants de Hadès aurait très bien pu tenter de l’embobiner pour le piéger, et même s’il était plus dans l’action que dans la préparation, ce type de détail ne lui échappait pas.


Demos

L’homme aux côtés de Phoenica se tourna vers elle quand elle l’interpella et lui dévoila sans poser de questions son prénom :

    - Je m’appelle Démos.

Il n’eut ni l’envie, ni le temps de s’étendre que le secrétaire revenait déjà. L’échange rapide qui s’en suivit leur permit de poser des bases de dialogue. Il comprit que la jeune femme était là pour visiter la ville, ou qu’elle devait se tenir occupée pendant les quelques heures qui allaient suivre. Il la mena donc vers l’Ecclésia, où ils arriveraient une douzaine de minutes plus tard. La séance aurait alors sûrement débuté, mais il ne serait pas trop tard pour y prendre part.

    - Je suis un esclave de la Maison des Princes, répondrait-il alors que sur son passage, de nombreux citoyens le salueraient avec enchantement comme s’il était l’un des leurs. Je m’occupe principalement d’occuper les invités. J’étais autrefois citoyen de la Cité, mais j’ai été « élu »… Un ostracisme devait avoir lieu et avait été voté en Mars 1504 pour une fin de Jugement au début du mois suivant, mais la personne qui devait être ostracisée dans les faits est morte entre temps… Cependant, le vote ayant été fait sans être nominatif, il fallait qu’il s’applique sur quelqu’un. Un tirage au sort a eu lieu.

Il s’arrêterait ici pour saluer une vieille dame qui lui serrerait la main, et lui tendrait une pomme parmi les plus belles de son étal. Ils passaient par des chemins rapides, mais occupés par certains marchands. Il avait choisi de montrer à la commerçante les coins invisibles qui peuplaient l'île : les petits commerçants locaux.

Un ostracisme n’était pas forcément voté à titre nominatif : il devait pousser quelqu’un à quitter la Cité, le bannissant de celle-ci. En l’occurrence, il s’agissait sûrement d’une forme d'anticipation réalisée parce que le jugement devait être rendu et que l’Ecclésia suivante n’aurait lieu que trop tard pour voter la punition. Elle avait donc été votée « en prévision »… Or, les lois de la Cité ne permettaient pas de réaliser un vote vide. S’en était sûrement suivi un tirage au sort pour désigner la personne qui serait ostracisée ce jour-là.

    - C’est ma femme de l’époque qui a été désignée. J’ai demandé à prendre sa place, et ça a été accepté. Elle est morte des mains d’un lieutenant de Hadès Tenryon lors d’une incursion dans Akropolis au début de l’année 1505.

Il semblait encore peiné par cette histoire.

    - J’ai demandé à ne pas quitter l’île, mais je n’étais plus autorisé à être citoyen. Alors le Themosthète de l’époque, Platon, a rendu un jugement qui m’a permis de rester sur l’île. La Maison des Princes traitant ses esclaves avec déférence, j’y ai été affilié. A l’époque, j’étais en lice pour devenir l’un des béotarques…

Il n’avait pas dit ce qu’il faisait à l’époque, mais s’il était en lice pour devenir béotarque, c’était certainement qu’il faisait partie des stratèges. Et à en juger par sa proximité avec le peuple, s’il n’avait pas été élu béotarque, il aurait pu faire campagne pour devenir aéropagite. En tout cas, il sembla soudain remarquer des largeurs qu’il avait prises.

    - J’ai parlé longtemps, je m’en excuse, ferait-il en mettant une main dans sa nuque. Nous arriverons d’ici quelques minutes, est-ce que vous auriez l’occasion de me parler de vous ? Qu’est-ce que représente cette Cité pour vous ? En êtes-vous citoyenne ?


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Rébéna Té Ra
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Mar 14 Juin - 21:40



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Rébéna prit une grande inspiration. L’heure sonnait. L’heure de parler. Un sourire immense se dessinait sur ses lèvres. De l’excitation. De l’exaltation. Comme si la remarque que Kars venait de lancer l’enchantait. Elle s’amusait de ses mots. Elle s’amusait de son attitude. Elle était là pour jouer à la domination. Elle était là pour conquérir, pour régner, pour écraser. Elle était là et personne ne pourrait plus l’ignorer.

-Oui ! Tu n’as jamais entendu dire que je me levais contre Hadès. Oui tu n’as jamais entendu dire que la Ligue Egéenne de Milon n’était plus qu’une simple fédération où les gens se battaient pour la beauté du sport mais se faisait progressivement une armée. Car c’est bien cela qu’il se produit. Ô le puissant Kars Makram s’en va affronter Minerva. Ô le puissant Kyo Kara s’en va faire face à la dangereuse Erika. Oui, ces nébulas prestigieux, ces sommités font de leurs mieux, ils mènent la guerre de front, tente de faire s’effondrer les têtes des Empires Pirates ! Et quel est le résultat ? Les Yonkou actuels sont en place depuis plus d’une décennie et demeurent indétrônables. Le Tenryon est le plus ancien de tous est reste aussi solide qu’un roc, expliquait-elle en reculant, descendant quelques marches en écartant les bras théâtralement sans même regarder derrière elle, le regard rivé vers le Makram qui n’allait peut-être pas bien prendre ce qui arrivait mais le ferait peut-être réfléchir. Pour vaincre un empire avec un seul équipage, il n’y a qu’une seule solution… ET C’EST S’APPELER GOLD ROGER ! Ce n’est pas une série de duels et d’escarmouches qui fera s’écrouler l’un des Empereurs Pirates. La raison pour laquelle la Ligue Egéenne demeure dans l’ombre est simple : pour faire tomber un Empire et s’en emparer, il faut déjà un Empire ! Et un Empire nécessite du temps pour être construit. Nous sommes demeurés dans l’ombre pour éviter d’attirer le regard d’Hadès. Nous sommes restés dans l’ombre pour éviter que la conquête n’échoue avant même d’avoir commencé.

Faisant alors volte-face, la rousse descendit les marches en vitesse pour grimper en un saut sur la scène.

-Oh oui… PEUPLE D’AKROPOLIS ! JE SUIS ICI VENU EN CES LIEUX AFIN DE SOUMETTRE MON PROJET. Beaucoup d’entre vous ont dû entendre parler de la construction du Grand Nauclèréion et de l’arrivée de la Compagnie Hellène des Indes Équatoriales dans votre cité. Certains ont su saisir l’opportunité et se rapprocher de nous. Mais je ne doute aucunement que certains ont peur de l’arrivée d’une telle organisation commerciale étrangère. « Viens-t-elle vampiriser notre puissance économique ? » « Qu’est ce qui autorise des habitants d’une de nos anciennes colonies à ainsi prendre notre place ? » « S’ils croient pouvoir s’emparer d’Akropolis, ils se mettent le doigt dans l’œil ! » J’entends ces craintes. Elles sont on ne peut plus légitimes ! Nous ne sommes cependant pas venus vous soumettre. Nous sommes venus vous aider. La puissance du monde égéen ne faisait aucun doute jadis ! Akropolis dirigeait un grand territoire et dominait le monde commercial ! Ce temps-là est désormais révolu et les situations difficiles s’enchaînent. L’influence d’Akropolis diminue. Or Agnôstos, par l’Arsenal Egéen mais aussi grâce à la Ligue qui a généré une attractivité et une visibilité permettant de faire des combattants et autres touristes des quatre coins du Nouveau Monde, a réussi à se lever durant ces dernières décennies. Petit à petit, l’espoir a pu renaître. C’est cet espoir que nous apportons. Nous ne venons pas conquérir, nous venons vous proposer une alliance. Le terme de Ligue, de Koinon, dans son sens hellène originel est bien synonyme d’alliance. C’est ce que je veux faire de la Ligue Egéenne de Milon : une Ligue dans laquelle les cités égéennes s’uniraient pour retrouver leur splendeur d’antan sous l’aura glorieux, céleste et magnifique d’Akropolis, la seule de ces villes en mesure d’en être le cœur politique ! En rejoignant la Ligue, vous ne serez pas soumis, vous retrouverez votre leadership, une manière d’influencer la politique des autres cités égéennes devenu indépendantes qui conserveront leur autonomie mais seront obligé à nouveau d’entendre votre voix.




Son regard parcourait l’assemblée en même temps qu’elle parlait, changeant brusquement de direction à certaines phrases afin de mettre l’emphase et conserver l’attention, monter explicitement qu’elle s’adressait à tous, un jeu de dynamique oratoire comme le lui avait enseigné Phoenicia.

-Qui ne rêverai pas de faire connaître à nouveau à l’Acropole de ce monde à nouveau la puissance et la prospérité. Vous m’avez tous entendu parler de ma proposition à Kars Makram. Je compte en effet faire tomber Hadès. Mais, aussi puissante que je puisse-être, je ne peux pas y parvenir seule.

L’Alpha devait avoir sa horde, sa meute. L’Omega était tout aussi important que l’Alpha dans la dynamique de ces groupes sauvages. Chaque élément de la meute avait son importance. L’Alpha Predator savait pertinemment que son rôle n’était pas d’anéantir un à un tous les soldats obéissants à Hadès, d’autres devaient faire leur part dans cet objectif de meute pendant qu’elle s’occupait de l’autre Alpha.

-Cela peut faire peur. Défier un yonkou n’est pas sans conséquence. Mais Akropolis en est capable. LE MONDE EGEEN DANS SON ENSEMBLE EN A TOUJOURS ETE CAPABLE. L’Empire formé jadis par les cités hellènes n’est pas mort. Il est en sommeil. L’HEURE EST VENUE DE LE FAIRE REVIVRE ! HADES TENRYONS DISPOSE DE LA PLUS GRANDE FLOTTE PIRATE ? QU’A CELA NE TIENNE, L’ARSENAL EGEEN, LE PLUS ANCIEN ET GRAND CHANTIER NAVAL DU NOUVEAU MONDE PEUT CONSTRUIRE ASSEZ DE NAVIRES POUR Y FAIRE FACE ! HADES TIRE DES REVENUS IMPORTANTS DES MINES D’OBSIDIENNE D’OBSIDIA QUI ETAIENT AUTREFOIS VOTRE ? QU’A CELA NE TIENNE, CE SERA LA PREMIERE CHOSE QUE NOUS LUI REPRENDRONS AFIN DE DONNER LE MONOPOLE DE CE METAL A LA LIGUE NAUCLERE ET ASSURER SON RENOUVEAU ! HADES DISPOSE DE LIEUTENANTS REDOUTABLES ? QU’A CELA NE TIENNE, AKROPOLIS S’EST FAITE DE FIL EN AIGUILLE LA TERRE D’ACCUEIL DES NEBULAS AVIDE DE CONFRONTER LES YONKOU, TEL KARS MAKRAM ICI PRESENT, ET LA LIGUE EGEENNE ATTIRE DES COMBATTANTS DE TOUS HORIZONS ! IL N’Y A QU’A S’UNIR SOUS UNE SEULE CAUSE POUR SE FAIRE EMPIRE ET S’EMPARER DE CELUI QUI SE TROUVE JUSTE A COTE DE NOUS ! LE MONDE EGEEN PEUT A NOUVEAU DEVENIR LE PLUS PUISSANT EMPIRE DU NOUVEAU MONDE ! AKROPOLIS PEUT A NOUVEAU DEVENIR LA PLUS PUISSANTE CITE DU MONDE ! LES NEBULAS PEUVENT FAIRE CHUTER UN YONKOU ET REVENDIQUER SA PLACE ! dit-elle en lançant son regard vers Kars Makram.

Semblant se calmer, elle prit une nouvelle respiration alors qu’elle se saisit du couteau à sa ceinture dont elle posa la lame dans une de ses paumes, alors que cette main là devenait noir, avant de la triturer tandis.

-Certains vous dirons que c’est de la démagogie. Que ce n’est qu’un rêve illusoire, irréalisable. Il ne tiens qu’à vous de rester dans l’ignorance. Ce n’est pas en restant passif, en observant la puissance d’Akropolis décliner d’année en année, que les choses changeront. La seule manière de changer les choses, de changer votre situation, c’est d’évoluer, de s’adapter au monde actuel et s’y intégrer pleinement d’une manière nouvelle pour se relever. C’est ce changement que nous vous apportons. Devenez le moteur de la prospérité nouvelle.

Son regard chercha ceux qui sembleraient les plus réfractaires.

-D’autres diront peut-être que je suis une envoyée d’Hadès qui cherche à affaiblir de nombreuses îles par une guerre que je saboterai pour permettre au Tenryon de conquérir toutes ces terres qui ont su résister à son pavillon jusqu’à aujourd’hui… Peu importe la raison qui vous amène à douter, soyez tous sûr d’une chose…

Dans un geste, elle s’ouvrit la main avec le couteau, son sang giclant. Dans le même mouvement, elle leva cette même main, devenu poing, droit vers le ciel et lâcha une explosion de fluide offensif, sa technique de Haki avancé.

-LORSQUE OBSIDIA SERA TOMBE SOUS LES COUPS DE LA LIGUE, IL SERA TROP TARD POUR REVENIR PLEURER ! LES CHANCES SE SAISSISSENT, ELLES NE DEMEURENT PAS ! EMBRASSER VOTRE DESTIN OU REGARDEZ LE S’ENVOLER !

Sur ces mots, elle laisserait la foule s’exprimer, que ce soit des hurlements de personne ayant rejoins sa cause par le discours ou ceux qui s’y opposerait. Elle remonterait les marches en direction de la loge où se trouvait Kars sous cette tempête vocale qui l’entourait, qui l’accompagnait. Elle se planterait alors de toute sa hauteur devant le Makram toujours assit dans son fauteuil.

-Quant à toi. Si tu ne crois pas capable de mener le combat contre Hadès, si tu crains que je vais te conduire à la défaite, lorsque je quitterai cette ville, suis-moi jusqu’à Agnôstos et affronte-moi dans notre arène. Les lois de Ligue Egéenne de Milon sont claires : si le navarque est vaincu en combat singulier, il cède sa place au vainqueur. Bats-moi et tu hériteras de la Ligue que tu pourras à ta guise envoyer toute entière affronter Hadès à tes côtés et sous tes seuls ordres. Cependant, si c’est moi qui te terrasses… commença-t-elle avant de prendre un ton beaucoup plus grave, beaucoup plus impitoyable, beaucoup plus souverain … oublie toute idée de recevoir de ma part le respect d’un égal. Tu ne seras plus pour moi qu’un vassal ou un obstacle qui viens trainer dans mes pattes.



[Conquête] Koinon Aspa10
Phoenicia Onassis "L'Armatrice des Armateurs"
Cyclope Ouranien de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales

Phoenicia écouta les paroles de Demos, mais s’occupait en même temps d’observer les échoppes que lui montrait l’homme. Elle fit ses emplettes rapidement, achetant un ou deux produits à chaque magasin. Avec ses attraits de richesse visible, il était facile de deviner qu’elle disposait de moyen et habituellement ce genre de personnes pouvant littéralement tout s’offrir ne jouait pas les mécènes à acheter des produits des « plus petits ». En somme, elle cherchait à se donner une image proche du peuple par ce biais que lui offrait gracieusement son accompagnant. Tourné chaque situation à son avantage était compliqué mais presque nécessaire en politique. Le moindre échec pouvait être difficile à remonter, prenant des mois ou des années.

-Quelle triste histoire… Certaines lois d’Akropolis sont resté bien archaïque alors que les mœurs comme les gens ont évolué. Certaines dispositions d’antan ne sont plus nécessaire et il faudrait certainement faire quelques révisions pour améliorer la situation de tous.

En tout cas, elle ne regrettait guère de ne pas avoir pris l’homme de haut et de l’avoir poussé à se confier. Les informations qu’il dévoilait étaient intéressantes et sa proximité avec le peuple ainsi que son ancienne position utile. De plus, le meurtre de sa femme par un lieutenant d’Hadès pouvait être un levier. Elle devait le rallier à son projet, par un moyen ou un autre.

-Ce n’est rien mon cher, c’est moi qui vous ai poussé à vous exprimer de toute manière. Je suis Phoenicia Onassis, la propriétaire et patronne de l’Arsenal Egéen à Agnôstos.

S’il était en course pour devenir béotarque et donc lier au domaine militaire, Demos avait dû, en tout cas elle l’espérait, au moins entendre ce nom quelques fois puisque c’est là que se fournissaient toujours en navire les Akropolitains, pas uniquement pour le commerce mais aussi pour le domaine militaire. L’Asphodèle devait être défendu après tout.

-Je ne suis donc pas une citoyenne d’Akropolis mais une nauclère d’une ancienne colonie. Ma famille a toujours gardé des liens proches avec les Akropolitains. Ce n’est néanmoins pas pour des raisons commerciales que j’ai répondu aux souhaits de la navarque Rébéna d’implanter la Compagnie dans cette ville. C’est un désir personnel. Akropolis est le fleuron du monde égéen, de toute celle civilisation et de cette culture venue survivre dans cette ville avant de se répandre à nouveau lors de la vague de colonisations. Ce fleuron se meurt et cela me désole. Je veux voir Akropolis rayonné de nouveau. Cette ville le mérite largement. Ce n’est pas car nous avons pris notre indépendance que nous ne considérons plus cette cité comme notre terre d’attache, c’est notre patrie originelle. Je veux la ramener à ce qu’elle était et même davantage. La Compagnie est un projet pour redresser l’économie internationale qui fait tant défaut à Akropolis ces dernières décennies… Mais il faut aussi se charger de tous les autres pans : l’artisanat local, la culture… la politique, les armées, la sécurité… La situation d’Akropolis en bordure des territoires des yonkous est un grand problème. Le meurtre de votre femme en est la preuve absolue. Le peuple ne peut vivre dans la sécurité à l’heure actuelle. J’en suis venu à considérer que Rébéna Té Ra avait raison. Le seul moyen d’apporter la paix et la prospérité à Akropolis au reste du monde égéen était qu’il devienne lui-même le territoire d’un yonkou. Si nous parvenons à intégrer Akropolis à la Ligue et à unir toutes les cités hellènes autour de leur capitale de jadis, Rébéna pourra entamer sa marche pour devenir yonkou et renverser Hadès pour mettre un terme définitif à ses méfaits. Ma part du travail dans tout cela sera de réussir à faire évoluer la politique d’Akropolis, à convaincre les archontes, même si je parviens à en devenir une, afin de préparer la ville à cette nouvelle ère, à aller plus loin qu’elle ne l’a jamais été, et à éradiquer les institutions archaïques qui, si elles furent utiles jadis en raison des conditions de la vie politique akropolitaine, sont aujourd’hui devenus des boulets qui empêchent la ville d’avancer vers un nouveau destin glorieux. C’est tout cela que représente Akropolis pour moi : l’égide de notre civilisation qui doit apprendre à se détacher de son passé afin de le retrouver avant qu’elle ne s’effondre sous son poids.





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Mar 14 Juin - 23:57


Kars Makram, "La Bête d'Ebonite" & Eldfjall, "La Forge".
Primés à 575.000.000 B. & 478.000.000 B.

L’Oratrice avait pris la parole dans l’amphithéâtre, et sa voix sonnait comme un glas dirigé vers l’Empire de Hadès Tenryon. L’Empereur entendrait conté cet arrogant récit d’une ambitieuse combattante, mais il ne serait pas le seul. La Cité était en effervescence : ses citoyens n’avaient pas décroché un mot, mais leurs expressions étaient passées de la colère d’être renvoyés à leur déchéance, à la stupéfaction devant le courage – ou la folie – montré par la rousse. Si personne ne l’interrompait, malgré les minutes qui défilaient, c’était que ses paroles résonnaient dans chaque personne présente… Y compris dans les deux figures célèbres dans la Cité-Etat, un peu moins pour Rébéna Té Ra.


Archontes : Praxiergos & Cyané
Dyarque eunomique de la famille Néléïde & Dyarque isonomique de la famille Memnonide.

Le dyarque eunomique de la famille Néléïde, Praxiergos, et le dyarque isonomique de la famille Memnonïde, Cyané, étaient respectivement posés contre le bord du cadran solaire, et contre le mur le plus éloigné de la loge de Kars Makram. Leur présence aurait pu paraître anecdotique puisqu’ils étaient chargés d’organiser le bon déroulé de l’Ecclésia, cependant ils étaient les plus hautes autorités de l’île que celle-ci puisse connaître. Ainsi, lorsque la Té Ra eut terminé son discours, et avant que Kars ne réponde, ce serait la voix calme et et douce de Cyané qui s’élèverait pour calmer l’assemblée excitée par la promesse d’un côté et inquiète de la menace de l’autre.

    - Chère Navarque, votre discours enivrant est rempli de bonnes intentions. Je suis une des dyarques isonomiques, Cyané Memnonïde.

Tous s’étaient tus. Cyané avait été élue par le peuple, et ce même peuple lui vouait un grand respect. On avait retrouvé dans leur regard de la curiosité pour Rébéna, mais le peuple ne la suivrait pas. Ils attendaient les paroles de Cyané comme on attend l’annonce d’une libération.

    - Agnôstos fut autrefois l’une de nos colonies, et notre culture y a rayonné. Fort est de constater qu’elle y rayonne toujours. Vous êtes venue jusqu’à nous, et nous vous en remercions. Votre parole ne sera pas vaine de sens. Comme l’a noté Kars Makram, nous n’avons cependant ici que des promesses d’un avenir meilleur. Vous comprendrez notre réticence à ne croire que la parole d’une excellente oratrice, quand bien même ses promesses sont aussi alléchantes que ses menaces sont cinglantes.

Elle faisait référence à la menace de les laisser derrière s'ils ne la rejoignaient pas avant qu'elle agisse, que tout citoyen un peu faible d’esprit avait déjà vu comme une raison suffisante pour s’enrôler. Cyané était loin d’en faire partie : en arrière plan, Praxiergos n’avait toujours pas pris la parole et déglutit. Il avait l’air d’avoir gobé plus des paroles de Rébéna que sa collègue archonte.

    - Le peuple vous a entendue. Le peuple vous a écoutée. Nous laisserez-vous nous consulter pour émettre un avis à transmettre aux archontes, qui permettra une réponse du peuple et de ses représentants ?
    - Nous ne nous engagerons pas dans une guerre ouverte qui permettrait à Hadès Tenryon d’avoir un prétexte de nous envahir ! Dirait alors Praxiergos en ouvrant finalement sa bouche, son visage à moitié décomposé par ce qu’il venait de dire. La gloire d’Akropolis est…

Il ne finirait pas sa prise de parole. Si Cyané avait été écoutée avec diligence, Praxiergos fut interrompu par le rire gras de Kars Makram qui ne prendrait pas la peine de s’excuser. Il avait fini par comprendre que la personne en face de lui parlait le même langage : celui des poings. Elle voulait le soumettre ? Lui ? Il n’avait flanché que contre peu d’ennemis. Il n’aimait pas être pris de haut, mais ses paroles auraient peu de valeurs.

    - Agnôstos, c’est loin. On peut faire ça ici ! Beuglerait-il comme une menace, mettant une main sur la poignée de sa longue lame, avant que la voix de Cyané ne vienne précipitamment dire au Makram qui venait de se lever.
    - L’Olympique n’accueille actuellement aucun jeu. Permettez-nous d’y organiser cet affrontement comme tous bons hôtes que nous sommes. Une audience sera réunie, Navarque, Bête d’Ebonite, pour apprécier votre affrontement.

Si Rébéna acceptait, elle devrait différer le duel qu’il proposait à l’instant. L’Olympique était le lieu où se déroulaient les jeux de combat habituellement organisés sur l’île. Il n’y avait que peu de personnes qui pouvaient se vanter d’obtenir le droit de l’utiliser à son usage hors des jeux, mais Cyané en faisait partie. Kars semblait excité à l’idée de se battre, mais il se retenait de sauter sur la rousse.


Demos

Demos écouta avec une attention soutenue les paroles de son interlocutrice. Il prenait mentalement des notes au fil de la conversation, de sorte à pouvoir répondre de manière organisée à ce qu’elle disait. Il était impressionné de voir que des personnes extérieures portaient une attention si particulière à la Cité, et il ne doutait pas des intentions nobles de l’Onassis, qui ne lui avait pas donné de raisons de douter d’elle.

    - La situation économique d’Akropolis est en effet allée en se dégradant… Jusqu’à l’arrivée de Saül de Valroy. Il a pris les rennes de ces lieux en établissant un système de protectorat des commerces, et en finançant nombre d’entreprises indépendantes. Il s’y retrouve dans ses comptes, je n’en doute pas. La Cité n’a cependant pas recommencée à battre du fait de deux choses : la puissance militaire d’Akropolis s’est effilée dans ses colonies, et celles-ci se sont séparées avec le temps, et même si l’île s’est étendue, sa démographie a cessé de progresser… La citoyenneté est un salut et un frein aux échanges, c’est un statut privilégié, mais qui pousse à se reproduire au sein d’une même communauté. De plus, avec une économie plus faible, le désir de faire des enfants a diminué autant chez les riches que chez les moins aisés. La famille Néléïde, l’une des deux familles les plus influentes de l’île, n’a qu’un seul descendant à son actif par exemple et il est encore célibataire à trente-et-un ans.

Il s’interromprait : lui-même n’avait pas pu trouver la solution idéale pour renforcer la Cité, cependant il avait aidé à mettre en place un système qui favorisait l’intégration des Nebulas, permettant à Akropolis de tirer son épingle du jeu en tant que « Shabaody de la moitié du Nouveau Monde ». Ils n’avaient pas essuyé une grosse attaque d’Empereur depuis le début de leur déchéance, et cela relevait presque du miracle.

    - Remplacer un Empereur est un travail de longue haleine. Surtout pour s’opposer à Hadès Tenryon… Mais s’il y a une chance de le faire chuter…

Une pointe de colère se lirait sur ses traits.

    - Si vous souhaitez devenir une archonte, il vous faudra le statut de citoyenne d’abord. Vous pouvez l’obtenir en vous mariant à un citoyen, c’est le plus rapide chemin, ou vous pouvez devenir une métèque puis faire voter votre citoyenneté à l’Ecclésia. Comme il existe un vote pour expulser quelqu’un, il existe un vote pour intégrer quelqu’un. La dernière solution que je vois est de faire en sorte que les archontes modifient la loi… Mais c’est idyllique.

Il s’interromprait, alors qu’ils arrivaient à l’amphithéâtre où se déroulait la rencontre entre Rébéna, Kars et les deux dyarques.

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Mer 15 Juin - 1:49



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-La seule réponse que je puisse vous apporter à l’heure actuelle est l’instinct. La raison est une part conséquente de l’humain et du processus décisionnel, mais la raison seule ne peut dicter la vie de tous à chacun. Si c’était le cas, le monde serait dirigé par ceux qui détermine les probabilités, qui conceptualisent et maîtrisent la logique pour en tirer des résultats absolus. Or il est clair que ce n’est pas le cas. Ce ne sont pas les scientifiques qui dirigent les Etats mais les politiciens. L’idéologie et les attentes des sphères offrant le pouvoir aux politiques sont une composante non négligeable, mais si les probabilités et le raisonnement pure offrait la réussite, il existerait malgré tout de par le monde des nations prospères et surpuissante dirigé par de tels hommes. L’humain n’est pas un être de logique, c’est un animal d’instinct, le résultat d’une évolution lente aboutissant à ceux que nous sommes aujourd’hui. C’est à cet instinct que je fais appel. Je fais appelle à ce que vous ressentez et ce que vous croyez. Si le Constantinisme a embrasé le Gouvernement Mondial, c’est bien car le fait de croire, qu’il soit question de religion, de conviction ou de confiance, est une clef nécessaire.

La Té Ra se retourna pour observer l’assemblée des citoyens.

-Si vous ne parvenez pas à croire en notre capacité à réussir, si pour vous il ne s’agit que de démagogie et de fantasme irréaliste sans que votre instinct ne vous crie « et si c’était possible », sans que vous pensiez que les plus puissants ennemis d’Hadès puisse le vaincre, alors je ne vous forcerez guère à nous rejoindre. Le choix est votre et il le restera… Car ceux dont leur instinct ne leur fait comprendre que nous pouvons réussir ne seront que des boulets venant enraillés les rouages de notre projet, des boulets plus à leur place à geindre sur leur sort plutôt qu’à trouver un moyen d’agir par eux même, conclut-elle en plongeant son regard dans celui de Cyané, érigeant la maxime qui dictait sa vie : il appartient à chacun de devenir le moteur de son destin, l’acteur et non le spectateur. Mais je n’ai aucune intention de passer outre votre manière de fonctionner. Vous savez ce que je propose, à Akropolis désormais de faire son choix. J’attendrai sa réponse pendant que le reste de notre stratégie se met en branle.

Finalement, l’intervention de Praxiergos permit à Kars de trouver le moment pour lui-même répondre à ce qu’il s’était déroulé devant.

-Je n’y vois aucun inconvénient, répliqua, après l’intervention de Cyané, Rébéna, le sourire au lèvre face à la menace, ne tremblant nullement face à l’arrogance de la Bête d’Ebène, semblant à l’inverse être on ne peut plus réjouis. Je n’aurai pas accepté de mettre en danger la vie des Akropolitains présent en ces lieux, lancerait alors la Té Ra à l’archonte afin de la rassurer la capacité de raisonnement de la lionne flamboyante. A l’inverse des bêtes sanguines qui foncent dans le tas, l’Alpha, même bestial, sait comment protéger la meute, provoqua davantage Rébéna. Convenez d’une heure de rendez-vous et j’y serai.



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-Je suis au courant que la citoyenneté me sera nécessaire, mais disons que les motifs de ma rencontre avec Saül de Valroy sont prioritaires à cette question. J’ai en effet réfléchit à la question et ait envisagé d’épouser quelqu’un… La question sera de savoir qui. Je ne doute pas que ma fortune de propriétaire d’une entreprise rapportant plusieurs centaines de milliards de Berry mensuellement attirera des intérêts, mais je ne souhaite pas non plus me retrouver caché derrière un homme qui s’emparerait un à un de mes biens. J’ai besoin de quelqu’un qui respecte ce que je suis, ce que je veux faire… Je ne veux pas d’un rapace décidé à me vampirisé, mais d’un partenaire.

Elle lorgnait vers lui alors que les pas les amenaient dans l’entrée de l’Ecclésia. Serait-il intéressé ? Voudrait-il tenté sa chance auprès d’elle ? Il était peut-être encore fidèle à sa défunte femme et pour avoir son soutien contre Hadès il faudrait continuer de cultiver ses sentiments pour elle. Néanmoins, garder le souvenir aimant d’une défunte n’empêchait de faire son deuil et de reprendre goût à la vie. En tout cas, s’il avait failli devenir béotarque c’était un parti à considérer et à comparer avec les autres qui se présenteraient. Celui-ci avait l’avantage d’être apprécié du peuple, ce qui lui permettrait de gagner des points pour être élue aréopagite voire dyarque isonomique à plus long terme, et, en raison de son statut d’ostracisé, ne disposait pas d’une puissance personnel propre. Le fait qu’il se soit sacrifier d’un point de vue social pour sa femme montrait également qu’il plaçait des choses au-dessus de la réussite et d’ambitions de richesses ou de gloire. En somme, ce serait justement quelqu’un qui ne devrait pas chercher à s’accaparer la carrière de l’Onassis. Néanmoins, un parti plus aristocratique pouvait avoir des avantages comparables en plus d’un prestige social apprécié dans les hautes sphères. Ce serai à trancher en temps et en heures.

-Ravi d’apprendre que messire de Valroy a su redynamiser l’économie… Et cela semble intéressant puisque justement la Ligue Egéenne de Milon ait une puissance militaire assez… Ah, on dirait que Rébéna m’a devancé pour se présenter à la population… Je vois… Kars Makram était donc là… Je me demande comment va finir cette affaire. En tout cas, ce sera peut-être l’occasion pour vous de voir ce que j’ai pu voir moi-même, vu le visage que Kars et Rébéna tirent. Vous pourrez juger en votre âme et conscience de la capacité notre navarque à confronté Hadès Tenryon… Tandis que la Ligue fondée par feu Milon s’est bâti avec les années et s’est consolidé en tout point de vue avec la fondation de la Compagnie… sourit Phoenicia. Nous nous préparons depuis tant d’années pour devenir un Empire…





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Archonte Cyané & Demos
Dyarque isonomique de la famille Memnonide & Esclave de la Maison des Princes

Demos observait l’Onassis sans réellement penser à se mettre en avant. Il était un esclave, et d’une certaine manière cette condition lui collait aujourd’hui à la peau au point qu’il en avait oublié son individualité. Il y avait peut-être un moyen de lui faire regagner une confiance en lui et une place dans la société, mais il n’y réfléchissait plus. Cela ne l’empêchait pas de se tenir informer de ce qui se déroulait ici, et il pourrait ainsi aider la riche marchande, qu’il n’enviait pas plus qu’il ne la dénigrait, à trouver un parti dans la Cité, si cela servait à la chute de Hadès Tenryon :

    - Le dyarque eunomique Praxiergos est un bon parti, sa famille risque d’être sur le déclin. Il n’est pas réputé pour sa vivacité d’esprit cependant. Quant au second parti le plus intéressant parmi les archontes, et le seul célibataire parmi les hommes à vrai dire, c’est Iphicrate, un béotarque, dont la demi-sœur, Hipparété, est aussi une archonte, la thesmothète. A mon avis, il l’a mise au pouvoir pour étendre son influence. Il est un peu plus jeune que Praxiergos, mais il pourrait vouloir utiliser votre aisance financière pour renforcer son pouvoir.

Il parlait de la manière qu’une personne désintéressée par le pouvoir aurait. Lui-même aurait sûrement fait un excellent membre des archontes, un parti neutre pouvant s’appuyer sur la logique et les actes. Ainsi, lorsqu’ils arrivèrent au niveau de l’Ecclésia il pourrait observe l’Alpha Predator qui faisait face à la Bête d’Ebonite. Il écouterait ce que Phoenica disait, et hocherait de la tête avec un air intéressé :

    - La préparation est importante, et votre puissance économique intéressera Akropolis. Pour partir guerroyer, il faudra cependant une preuve de votre puissance militaire à la Cité. Certains suivront la promesse d’un seul homme, mais Cyané est quelqu’un qui a besoin de preuves tangibles pour se prononcer.
    - L’instinct n’a jamais mené Akropolis au sommet de sa gloire, c'est la sagesse et le savoir qui nous ont poussé à nous étendre, répondrait Cyané en gardant sa contenance, parlant face à Rébéna sans se montrer hostile. Nous vous respectons pour votre courage. Nous vous suivrons pour vos actions, si tant est que le peuple vous suit lui aussi.
    - Et l’aristocratie ne suivra pas n’importe qui non plus, lâcherait Praxiergos que Demos désignerait à Phoenica.

La foule avait commencé à s’agiter à nouveau suite aux paroles de Rébéna. Elle s’immisçait peu à peu dans leur tête, mais cela n’affectait pas ceux qui avaient l’habitude du pouvoir. Ils n’auraient aucun mal à revenir à une situation plus stable. Un statut quo.

Alors, soudain, Demos lèverait la main. Cyané venait de dire à Rébéna qu’elle organiserait le combat très rapidement, le lendemain ou le surlendemain, mais l’ancien citoyen avait demandé la parole. Les regards s’étaient progressivement tournés vers lui, et le dyarque isonomique avait froncé les sourcils quand l’esclave avait demandé à parler. C’était un comportement contraire à tout : non seulement venait-il d’annoncer le début de la séance de l’Ecclésia en y faisant respecter la règle de prise de parole des étrangers, mais en plus un grand nombre de personnes avait voté sans la demande de Praxiergos ou de Cyané. Les deux dyarques étaient soudain gênés de la situation, et Kars s’était assis dans son siège en maugréant quelque chose.

    - Parlez… Esclave, ferait Praxiergos en serrant la mâchoire.
    - J’accompagne aujourd’hui la propriétaire et patronne de l’Arsénal Egéen d’Agnôstos, à la demande de la Maison des Princes.

Il déformait bien sûr les paroles, mais il n’avait pas peur des représailles s’il venait à y en avoir. Tous gardaient dans un coin de leur tête le nom de « Saül de Valroy », et si celui-ci était présent dans les rangs de l’Ecclésia il pourrait sûrement afficher un sourire intrigué… ou intervenir pour arrêter cette mascarade.

    - L’Ecclésia est à présent ouvert, nous parlerons donc en fonction de ses lois. Que quiconque ayant le désir de prendre la parole lève la main. La parole des étrangers sera soumise à un vote à main levée, expliquerait Cyané. Cela vaut pour vous aussi, Ô respectables Navarque et Bête d’Ebonite. Vous pouvez assister à la séance, nous n’avons rien à vous cacher.

Praxiergos acquiescerait simplement d’un signe de la tête, croisant les bras en dévisageant Phoenica un long moment. Il connaissait l’Arsénal Egéen. Ayant été annoncée par Demos, si l’Onassis demandait la parole elle l’aurait sans difficulté. Il s’était montré garant de ce qu’elle dirait, après tout.

Si la Té Ra n’avait pas envie de participer à la discussion, elle pourrait très bien laisser son numéro à Cyané pendant que l’Onassis s’expliquait et aller à la rencontre, plus tôt que prévu, de Titia Lae. Le combat n’aurait de toute évidence pas lieu ce jour même puisqu’il fallait organiser les « festivités ». La Cité voyait cela en grand après tout.

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Rébéna Té Ra
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-Le dyarque eunomique Praxiergos et le béotarque Iphicrate… Je prends bonne note. Merci à vous pour votre aide… Quant à la puissance militaire, j’aurai bien convié les archontes à assistés à l’un des tournois d’Agnôstos, néanmoins j’imagine que tant qu’il ne s’agira pas de la prise d’îles ils ne seront pas convaincu.

Phoenicia le savait, Rébéna n’allait pas précipité ses plans pour qu’Akropolis l’accepte, puisque des deux c’était bien l’Onassis qui était la plus attaché à la « cité volante ». La première attaque devait être une surprise. Le Tenryon devait continuer à sous-estimer la Ligue et considérer que ce n’était que de grandes gueules. En cela, les propos tenus par Cyané l’amusaient. Ils étaient censés, elle ne pouvait pas lui retirer. Mais ce n’était avec cela qu’ils avanceraient, tout comme cette sage Ishtar restait enchainé à sa logique, se pliant au poids de l’existence plutôt que réussir à plier l’existence à ses choix. C’est pour cela que la De Lérhane ne parviendrait pas à la vaincre, car la logique mène au doute et le doute à la défaite si l’on ne sait pas l’accommoder de ses instincts. Si la « sagesse » des Akropolitains actuels refusaient le projet que leur soumettait Rébéna, au final cela ne ferait que la conforté dans son idée qu’Hadès lui-même ne daignerait guère prêté attention à ses mouvements.

-Je doute qu’Agésilas aient brandit Troie pour conquérir les premières îles de l’Empire akropolitain avec uniquement de la sagesse et du savoir, quand bien même ce serai par cela qu’on l’aurait autorisé à agir, releva la Té Ra. Mais de toute manière, si la sagesse de vos Anciens seules est la source de votre expansion, est-ce que cela veut-dire que votre renfermement sur vous-même indique que vous ne disposez plus ni de cette sagesse ni de ce savoir ? poursuivit-elle avec un certain amusement. Je citerai alors la sagesse que je connais moi-même, le savoir des Anciens avec lesquels je suis familière. « Ad·cíu in n-ingin caras libru maithi … » commença la rousse en se remémorant ce que Nemed Cadachtas des Túath Murias, l’Ollamh Fodhla d’Aub Beothu, c’est à dire le plus grand druide ainsi que gardien des rites, lui avait appris durant les cérémonies druidiques et chamaniques auquel la guerrière avait participer. « Indhí gáeth uasal for·chanat bréthir Ind Máthir Grád Sírdaide Dana as·beir is-becc in-bríg fris-san-déntar a-saithar-sin. » Et en tant qu’Ollamh Fian je me dois d’appliquer le Souvenir car « Don bráthir as énirt menme… Fir asa chathach. »

Est-ce qu’un membre dans l’assistance connaissait la langue des Túatha Bile ? Cette langue qu’elle avait appris en côtoyant ce peuple qui lui avait permis de se préparer mentalement à l’œuvre qui l’attendait. Dans ce royaume naturel où le Sauvage est le Quotidien, dans les terres d’Aub Beothu où les Fomhóires et Nadaíg se faisaient face dans un univers où les Fianna étaient les seules en mesure d’aspirer à la renaissance en Nadaíg. Les rites mystiques se couplaient à la sagesse celtique. Si la navarque régnait sur Akropolis, son cœur était depuis longtemps devenu celui d’une membre des Túatha Bile, n’en déplaise à Phoenicia qui observait toujours ces tribus avec dédain, les considérant certainement comme de simples autochtones lui semblant primitif. Mais par bien des aspects, la culture de ce peuple valait bien celle égéenne ou celle de Wa. Sa richesse et sa profondeur était simplement bercé d’une certaine magie chamanique et druidique. Or le terme magie demeurait toujours associer à quelque chose d’irréaliste, une illusion pour l’esprit et qui n’avait pas de logique réelle, pourtant les véritables rites magiques n’étaient en vérité que des applications de la science qui outrepassaient juste la question de la compréhension même du phénomène pour simplement s’intéresser à l’exploitation du phénomène.

C’est à ces mots que Rébéna décida de conclure définitivement sa prise de parole, tournant le dos, afin d’aller trouver un endroit où s’installer, à Cyané pour lui indiquer, ainsi qu’à ceux qui observaient la scène, qu’elle ne répondrait plus aux propos de cette dernière. Ce qu’elle venait de relever, notamment par ses citations, faisait à son sens amplement office de conclusion à sa vision, peu importe les critiques que pourrait y ajouter cette femme élue par le peuple. Demos fit alors la présentation de Phoenicia tandis que la séance se lançait sous le regard de la navarque qui finalement décida de rester debout au sommet des marches, dominant de sa vue toute l’assemblée, plutôt que de s’assoir quelque part.




L’Onassis chercha donc à prendre la parole et leva la main. Une fois qu’on lui octroierait le droit de parler, Phoenicia lèverait la main.

-Comme l’a soulever Demos, je suis la propriétaire et la dirigeante de l’Arsenal Egéen. Les Onassis sont une famille ancienne, la famille d’aristocrate chargé de coloniser Agnôstos et qui quitta Akropolis à cette occasion. C’est assurément grandement grâce à l’Arsenal qu’Akropolis et Agnôstos communique encore régulièrement, nos navires étant encore régulièrement achetés par des Akropolitains… Ces navires de notre Arsenal qui jadis permirent aux hellènes, qu’ils soient nés à Akropolis ou dans l’une des colonies, d’étendre leurs terres, leurs influences, leurs réseaux commerciaux… Aujourd’hui, cet Arsenal Egéen est affilié à la Ligue Egéenne de Milon. Je n’ai point pu entendre l’ensemble de la conversation, mais je peux néanmoins vous affirmer une chose. Au cours de la décennie passé, l’Arsenal a produit des centaines de navire afin de constituer une flotte en mesure de résister aux invasions, mais aussi pour se préparer à envahir, comme jadis.

Elle marqua une pause.

-Néanmoins, je ne suis pas ici pour m’étendre sur les capacités militaires de la Ligue Egéenne de Milon ainsi que sur les équipements toujours plus performant de mes chantiers navals. C’est là davantage le rôle de la navarque. C’est en ma qualité de fondatrice de la Compagnie Hellènes des Indes Equatoriales que je me présente devant vous, mais également en tant qu’une habitante d’une ancienne colonie qui se sent tout autant Hellène qu’Akropolitaine. Je ne suis certes pas né de citoyens akropolitains, je n’ai certes pas eu la chance de pouvoir m’installer avant ce jour dans la ville, néanmoins je descends directement de nobles d’Akropolis. Je peux comprendre que vous avez de la rancœur envers les colonies, envers ces cités qu’Akropolis a battit et qui se sont détaché d’elle afin de décider de leur gouvernance par eux même. Cependant, elles demeurent les filles d’Akropolis. Le monde égéen forme une seule et grande famille. De part et d’autre de la barrière, il est temps d’enterrer les différends du passé. Akropolis a beaucoup souffert de la perte des colonies à qui elle avait donné des activités bien spécifiques qui toutes venez au bénéfice d’Akropolis, tel mon Arsenal où mouilla jusqu’à l’indépendance toute la flotte de guerre de notre Empire. Néanmoins, si les colonies ont gagné l’autonomie, elle a également hérité de troubles, de la stasis, ainsi que d’autres problèmes comme la sténochoria.

La marchande faisait des gestes pour accompagner ses explications et à dynamiser son ton pour que cela ne soit pas monotone.

-Il est temps pour nous tous de resserrer les liens, de reformer le bloc que nous étions autrefois en partageant plutôt qu’en se défiant du regard, d’accepter que nous sommes une seule patrie qui s’est divisé et qui doit agir de concert. C’est là l’objectif de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales. Il ne s’agit pas d’une grande entreprise que je dirige. Loin de là. Il s’agit d’une coalition qui à l’heure actuelle regroupe tout les plus puissants nauclères d’Agnôtos et ce sous la protection militaire de la Ligue Egéenne de Milon que nous avons finis par intégrer. L’objectif de cette coalition entre entreprises différentes est la mise en commun des réseaux et des influences des marchands qui auront décidé de la rejoindre pour vendre nos produits sous une seule étiquette et s’imposer au reste du monde comme une puissance économique à nulle autre pareille. Notre objectif n’est absolument pas de mettre un terme au commerce local ou d’écraser les autres sociétés égéennes, au contraire nous voulons pleinement les intégrer au système pour que tous puissent bénéficier d’un système économique dynamique, vivant et interactif. Les marchands locaux pourront exporter avec l’aide des plus grosses sociétés tandis que les plus grandes sociétés pourront faire appelle aux marchands locaux pour obtenir de la matière première de qualité pour confectionner leurs produits ou des objets artisanaux pour enrichir leurs offres. L’implantation du Grand Nauclèréion, dont nous voulons faire le siège social de la Compagnie et l’épicentre de ce système dynamique où tous les marchands pourront se rencontrer et échanger, n’est pas là pour empiéter sur le marché akropolitain mais pour le souder et le faire se restructurer lui-même afin de trouver de nouvelles stratégies permettant aux nauclères de se sortir des problèmes économiques. Saül de Valroy a insufflé un nouveau souffle au monde commerciale d’Akropolis comme me l’a judicieusement rappelé Demos. Vous pouvez bien entendu vous en contentez, néanmoins les perspectives qu’offre Saül concerne avant tout les relations du négoce interne à la cité, là où la Compagnie se chargerait plutôt des relations externes, que ce soit retisser les liens perdus avec les colonies et facilité la circulation des échanges entre le monde égéen et le reste du Nouveau Monde, à l’image de ce que pu faire la Ligue Nauclère au temps de son apogée et de ce que pratique aujourd’hui la florissante Guilde Marchande du royaume de Trader sur South Blue.

Après cette explication, l’Onassis marqua une pause pour voir les réactions.





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Archonte Cyané & Demos
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Les membres de la ligue égéenne étaient-ils recrutés sur leurs talents d’orateurs ? L’une comme l’autre savait construire ses prises de paroles, au point qu’elles renvoyaient l’aura qu’elles possédaient comme une claque dans la figure des moins talentueux des citoyens. Si Cyané s’était adoucie au rappel de l’histoire de la Cité, après avoir failli s’énerver contre l’insulte envoyée par Rébéna, elle ne semblait pas prête à ouvrir son cœur. C’était des choses qui demandaient du temps, et elle en avait de toute évidence besoin. En revanche, plusieurs citoyens étaient d’accord sur un point… Le commerce international de la Cité était à un point mort.

    - Pour faire rayonner l’économie, ne vaudrait-il pas mieux se concentrer sur l’économie locale plutôt qu’étrangère ? Ferait un citoyen à qui le dyarque isonomique avait donné la parole suite à la clôture du discours de l’Onassis.
    - L’économie locale a beaucoup progressé grâce à Monsieur De Valroy. Il a cependant évoqué lui-même la complexité d’importer des matières extérieures à l’île. Nous, qui vivons dans le dème de Nautica, nous apercevons la pauvreté des étals venues de l’extérieur, rétorquerait un marchand avec qui Phoenica avait eu l’occasion de discuter plus tôt dans la journée. L’aristocratie aussi ne jouit plus des produits exotiques qu’elle aime tant mettre en avant, comme tant de pièces de collections qu’aucun autre sur la Cité ne possède.
    - Il est préférable d’accepter la main tendue. Nous conserverions notre culture. La navarque égéenne l’a dit avec justesse : nous n’osons plus. La perte de nos colonies nous a plongé dans une torpeur dont nous peinons à sortir. Un nouvel essor est nécessaire.
    - Le risque encouru est aussi grand que le bénéfice. Nous devons toujours bénéficier de l’aide des Nebulas indépendants cependant, et garantir dans un statut de libre-échange leur indépendance pour bénéficier de leurs services si les choses venaient à mal tourner, en cas d’alliance échouée.
    - Ne deviendrions-nous pas la cible de Hadès Tenryon lui-même ? Ou d’Erika Oratio ?
    - C’est en partie grâce aux navires de l’Arsenal Egéen que nous tenons depuis si longtemps. Cette valeur a été inchangée, même avec l’arrivée de Saül de Valroy. Nul navire du Nouveau Monde n’affronte aussi bien les mers.
    - A part les navires construits par la Galley-La.
    - Nous n’avons cependant plus d’échanges avec elle.
    - Le temps des colonies a disparu. Nous ne pourrons les récupérer dans notre giron. Un passé glorieux éteint n’empêche pas le brasier de l’avenir de s’élever. Refaire d’Akropolis le centre des échanges commerciaux internationaux serait un rêve, ajouterait une vieille dame qui semblait voir difficilement ce qui se passait devant elle, mais était attirée par la chevelure rousse de la combattante porteuse d'espoir, une larme à l’œil.

Les échanges de paroles étaient si bien organisés qu’on n’aurait pas dit un affrontement de points de vues, mais un échange cordial. Le tout était dirigé par une main de maître par Cyané qui n’influençait pas l’opinion public, recueillant quelques notes. Praxiergos s’était alors éloigné de la scène pour se diriger vers la Cyclope Ouranienne. Il semblait chercher un prétexte pour l’aborder, et profita d’un sujet annexe sur la taxation des commerces étrangers qui revenait à chaque réunion et qui n’avançait pas vers une décision pour s’adresser à la puissante marchande :


Archontes Praxiergos
Dyarque eunomique de la famille Néléïde

    - Madame. J’ai pu assister à votre discours, très inspirant. Les artistocrates apprécient les produits que les étrangers ramènent sur cette île. Je suis moi-même à la recherche de produits particuliers.

Demos à ses côtés n’avait pas eu droit à un regard. Quand elle s’était présentée, Phoenica était devenue une valeur à sauvegarder, un atout dont le dyarque eunomique voulait s’emparer. De son côté, Rébéna avait fini par être ignorée complètement, se fondant dans les débats si elle le souhaitait. Le droit de parole était après tout prolongé jusqu’à la fin de la séance en cours. La commerçante pourrait elle aussi s’intégrer aux échanges : le principal débat n’était bientôt plus de l’intérêt d’intégrer un tel contrat et une telle alliance aux lois de la Cité pour prendre les mêmes précautions que Rébéna prenait : ne pas être la cible d’attaques, ne pas servir d’hommes de pailles à la navarque et ses troupes pendant qu’ils s’apprêtent à conquérir des territoires ennemis.

    - Nous ne pouvons pas encourir des risques sans bénéfices. Nous nous appuyons beaucoup sur nos alliances avec des Nébulas telles que Monseigneur Makram…

Il rit à cette mention.

    - Madame Lae ou encore l’Alliance de Monseigneur Kara et Madame Honula. Si nous bénéficions d’une alliance avec la Ligue Egéenne, pourront-ils remplacer ces figures montantes, qui ne semblent pas vouloir se soumettre à quiconque ? Notre Cité deviendra-t-elle le lieu des tensions entre les Nébulas indépendants ?

Les habitants présents à l’Ecclésia avaient une connaissance assez pauvre des mœurs des Nébulas.

    - De plus, la réponse de Monseigneur de Valroy pèsera dans la décision du peuple. Ne devrions-nous pas ajourner la séance le temps d’obtenir une réponse ?
    - Et attendre un mois avant de pouvoir offrir une réponse à la Navarque et la patronne de la très estimée Arsenal Egéenne ? Raillerait Demos en regardant le peuple qui le regarda à cet instant comme un seul homme.
    - Nous pouvons faire deux votes, interviendrait finalement Cyané qui voyait la séance s’étendre en longueurs, les remarques ayant atteint le début d’une boucle. Le premier en faveur de l’étude de l’intégration de l’Alliance proposée par la Navarque Egéenne auprès des Archontes, et plus particulièrement des béotarques, et le second en faveur de l’étude de la coalition économique proposée par la Compagnie Hélène des Indes Equatoriales par les Archontes, et plus particulièrement les dyarques et le Synédrion. Suite à cela, nous tiendrons un Ecclésia exceptionnel pour faire valider la décision finale par le peuple… Dans une semaine, jour pour jour. Avez-vous quelque chose à ajouter avant le vote, malgré votre vœu de silence à mon égard, Ô estimée navarque, et vous, Ô estimée nauclère dont la famille fut jadis nôtre ?

Si la Navarque n’avait pas réussi à conquérir le cœur de Cyané du fait de l’absence de hauts faits connus, elle était en revanche réceptive à la puissance économique indéniable de l’Onassis. Elle doutait encore, mais peut-être que les bonnes paroles sauraient finir de la convaincre pour qu’elle parle en la faveur des deux femmes devant le Conseil… Ou peut-être attendait-elle simplement la preuve d’un fait d’arme de Rébéna pour croire qu’elle et sa Ligue avaient une réelle valeur.

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Rébéna Té Ra
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Phoenicia Onassis "L'Armatrice des Armateurs"
Cyclope Ouranien de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales

Phoenicia aurait bien entendu pu s’élargir en prises de paroles, essayer d’intervenir et de couper des personnes pour enrichir encore de détails le projet et son discours, néanmoins elle était bien au fait de la manière de fonctionner d’une assemblée populaire à l’akropolitaine. Chacun pouvait avoir voix au chapitre, mais ce n’était pas seulement une question de droit. C’en était presque devenu une question de respect. La parole de chacun, chaque point de vue, se devait de se faire entendre et chercher à interrompre les discussions, d’autant plus pour des personnes pouvant être considérés comme étrangères, seraient considérés comme un clair manque de courtoisie et d’ouverture d’esprit. Rébéna avait été bien briffé par la politicienne et se retenait en se satisfaisant des remarques positives. Notamment, quand quelqu’un exprima clairement que ses propos avaient été entendu, cela ne pouvait qu’être appréciable. Chaque incendie débute d’une étincelle. Et certains se montraient respectifs au choix qu’elle offrait à tout ceux qu’elle croisait au cours de sa vie et qui étaient difficile posture : prendre leur vie en mains en laissant leurs choix les guider plutôt que de laisser les choses se faire. Phoenicia observa l’homme s’approché. De la distance. Il ne fallait pas céder du terrain en premier, sinon on ouvrait une faiblesse. Ne pas se montrer comme déjà vaincue, mener la danse dans un dialogue égal et non se montre prête à sauter sur la moindre opportunité qui daigne s’agiter vaguement devant son regard. Elle patienta donc jusqu’à ce que le dyarque ouvre la conversation et ne fut bien entendu pas étonné du traitement que recevait Demos en raison de son statut et de l’importance que devait prêté le plus important représentant des vieux mœurs à ce genre de comportements sociaux.

-Je suis fort honorer que cela vous ait été agréable, répondit-elle en gage de respect, inclinant un instant la tête devant l’une des deux personnes qui était ce que l’on trouvait de plus proche d’un roi classique au sein du système politique akropolitain, même s’il serait plus juste de parler d’archégète en raison des spécificités ancestrales du modèle hellène. Je suis certains que la Compagnie Hellènes des Indes Equatoriales peut vous fournir des produits exotiques qui devraient satisfaire les appétits des aristoi d’Akropolis. Vous pouvez bien entendu me faire part des produits particuliers que vous désirez afin que je puisse réfléchir à la manière de vous le procurer dans les meilleurs délais, néanmoins dans tous les cas je vous invite à venir me rencontrer au Grand Nauclèréion afin de pouvoir vous accueillir et conclure un accord écrit sur la transaction. Une heure particulière vous conviendrez pour un rendez-vous ?

Rébéna demeura quant à elle au sommet de son escalier à toisé cette assemblée bien décidé à tergiverser. Assurément, prendre des décisions collégiales avait l’avantage de confronter les opinions pour dégager des solutions bénéfiques et enrichir certaines, néanmoins cela n’était pas source seulement de bienfaits. La lenteur de la prise de décision était importante comparativement à un pouvoir décisionnel résidant entre une poigné de personnes. De plus, ce n’était pas forcément les meilleures solutions qui l’emportaient, c’étaient simplement les plus populaires. La démagogie pouvait régner en maître et c’était bien ironique, bien que logique, qu’on cherche à l’incriminer de manipuler les masses là où c’était une véritable tradition de l’art rhétorique de l’antique Akropolis de manipuler les foules pour qu’elles valident les décisions d’un seul homme. L’ostracisme en était certainement le fruit, la manière d’exclure les ennemis politiques, les éléments problématiques, de manière institutionnelle et légale. Un habile stratagème qui était passé à une époque où le peuple akropolitain était certainement moins éduqué en réflexion politique que celui de l’époque actuelle, faisant de cette démocratie antique une oligarchie déguisé derrière des apparats oratoires. La navarque sentit des regards se tourné vers elle ponctuellement, notamment lorsqu’il fut question de savoir si la Ligue Egéenne remplacerait les nébulas si jamais ces derniers refusaient de se joindre à elle. Volontairement, et à l’inverse du Makram qui ne pu s’empêcher de rire, la rousse s’enferma dans le silence, laissant son de feu observer la scène avec une intensité impressionnante. Ce n’était guère du je-m’en-foutisme ou du dédain, sa position corporelle indiquait sa concentration et sa confiance. Quand bien même les personnes mettaient en doute sa vision, son projet, elle ne vacillerait pas d’un millimètre. La conquérante demeurerait inébranlable car elle ne pourrait jamais se prétendre le guide de la meute si elle n’était pas capable de supporter les doutes qui pouvait la parcourir. Ces discussions n’avaient que peu d’importance face aux choix qui serraient pris lorsqu’ils seraient au pied du mur, contraint de constater les événements, de les subir, et qu’ils n’auront plus l’occasion de saisir leur destin à la manière que Rébéna poussait tout un chacun à le faire.




Lorsque Demos effectua une remarque que l’Onassis jugea cinglante en des circonvolutions totalement maitrisées, elle tourna le visage vers ce dernier et le remercia d’un mouvement très subtil qui se voulait invisible aux yeux des personnes plus éloignés.

-Que le peuple fasse son choix, en son âme et conscience, commença Phoenicia. Nous respectons et nous en remettons à vos lois et vos décisions. Sachez néanmoins… que la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales est prête à aider financièrement les commerces qui se joindront à elle, voire l’Etat Akropolitain lui-même s’il en a besoin. En effet, je vous invite à prendre en considération que si vous accepter cette coalition économique nous nous engageons à débourser cent milliards de berry mensuellement, au moins pour une première année bien que cela sera réitérable en fonction de l’évolution de la situation. Cette somme sera allouée à aider ceux d’entre nous qui ont des problèmes, le rachat de dettes ou la couverture de certaines taxes ne pouvant plus être payé par manque de liquidité par exemple, ou pour des travaux de modernisations des commerces. Nous considérons en effet que le bénéfice qui sera tirer à terme d’un tel accord compensera nettement ces dépenses régulières qui permettront d’impulser cette dynamique nouvelle et commune que la Compagnie conçoit. Je suis même disposé à recevoir des marchands et à écouter leurs opinions et doléances au Grand Nauclèréion afin de pouvoir prendre en compte leurs opinions et les présenter aux membres les plus éminents de la Compagnie lors des réunions des actionnaires.

Phoenicia espérait que cette dernière intervention fasse son petit effet. Si chacun voyait du bénéfice dans une décision, logiquement le vote devrait être positif, d’où cette stratégie, cette carte gardée dans sa manche, visant à satisfaire un grand nombre de personne en leur offrant presque une subvention « gratuite », une aide financière sans autre condition qu’une intégration à un système plus large. De plus, la somme était impactante : pour ceux qui pouvait encore ignorait la richesse du commerce de la Compagnie c’était un éclaircissement bienvenue sur les capacités financières de la chose, ceux qui doutaient du système pouvaient voir la relative facilité apparente volontaire avec laquelle l’Onassis lâchait une telle somme et ceux déjà convaincu pourraient se satisfaire d’un bénéfice immédiat et non d’une promesse dont le retour sur investissement serait trop lointain. De plus, le placé en mot de la fin voulait dire une chose : aucune intervention ne viendrait essayer de déconstruire et d’attaquer cette proposition avant le vote.




-Bien entendu, Ô dyarque isonomique Cyané Memnonide, j’ai une dernière chose à dire, déclara Rébéna. Je tiens à ce que le plus de personne possible soient présentes lors de ma victoire contre la Bête d’Ebonite et cela incluant les Archontes… Vous tout particulièrement dyarque isonomique. J’espère néanmoins que vous ne m’en voudrez pas… CAR SI VOUS TENEZ TANT QUE CELA A CE QUE JE VOUS DEMONTRE LA PUISSANCE MILITAIRE DE LA LIGUE EGEENNE DE MILON… COMMENT NE PAS Y VOIR UNE INVITATION A CONVOQUER L’ARMADA EGEENNE AFIN DE VOUS EN FAIRE LA PLEINE DEMONSTRATION. JE N’EN AI RIEN FAIT PAR CRAINTE QUE VOUS PUISSIEZ CROIRE QU’IL S’AGISSE D’UNE INVASION, NEANMOINS SI VOUS-MEME M’INVITEZ A FAIRE NOS PREUVES, JE N'AI PAS DE RAISON DE RETENIR DAVANTAGE CETTE FLOTTE !!!

L’Alpha Predator brandit le poing en l’air et déclencha une nouvelle explosion, suivit quelques instants plus tard d’une série de coups de canons résonnant depuis le lointain. Les canons de la bordée supérieur bâbord du Sérénissime tirèrent les uns après les autres, chacun à leur tour, un par seconde dans un rythme infernale. Les boulets virevoltèrent en direction du large, prouvant la portée dont disposait l’armement de ce vaisseau au décorum inégalé dans la flotte à tous les spectateurs au port de l’Asphodèle. Le tout était orchestré par Médolie Canondor qui haranguait les marins de ce navire marchands avec le même apanage que celui d’un navire de guerre. Elle en profita alors pour faire élever dans les airs, à la force des bras de l’équipage, la flamme, ce long drapeau triangulaire indiquant à une flotte de guerre la présence du commandant de l’escadre à son bord. Le message était simple. Le message était clair. Le message était évident. Même la flotte commerciale avait la puissance d’une force militaire. Appretez

-DANS DEUX JOURS, AU LARGE DE L’ASPHODELE, LE FLEURON DES VAISSEAUX EGEENS DE CETTE ERE EMERGERONT DE L’HORIZON ET VIENDRONT SE POSITIONNER AU SUD-OUEST DU PORT, PRÊT A PROTEGER LA VOIE COMMERCIALE ANCESTRALE VENANT DU NORD OUEST DE TOUT ASSAUT MAIS AUSSI DE POUVOIR VIRER DE BORD ET SE DIRIGER VERS N’IMPORTE QUELLE FLOTTE DE YONKOU QUI APPARAITRAIT A L’EST !!! VOUS DESIREZ SAVOIR DE QUOI NOUS SOMMES CAPABLE, ALORS APPRETEZ-VOUS A ENTENDRE RAISONNER L’ORAGE ANNONCIATEUR, APPRETEZ-VOUS A VOIR JAILLIR DES ENFERS LA TOUTE PUISSANCE MILITAIRE DEFUNTE D’AKROPOLIS !!!!!

Sur ces paroles, Rébéna fit volte-face, pris une inspiration, plia les jambes puis s’élança dans un bond dont elle avait le secret en direction de la voûte céleste où elle déclencha à ses pieds les explosions du haki qu’elle y avait concentré durant la seconde partie de sa prise de parole. Se servant de cette impulsion pour définir sa trajectoire, la Té Ra s’éleva puis commença à retomber pour chuter directement en direction de l’Asphodèle afin d’y atterrir de la même manière qu’elle l’avait fait pour entrer dans l’Ecclésia, à ceci-prêt qu’avec la hauteur de la chute l’impact généra de multiples fissures qui dégénérèrent en cratère d’où s’éleva une voile de fumée composée de poussière. Jaillissant de ladite fumée dans l’instant suivant, elle observerait les spectateurs de la scène.

-Il me semble que les ouvriers dans le domaine du bâtiment ont du mal à trouver de l’emploi en ce moment ici non ? Voilà quelque chose qui saura fournir des emplois aux ouvriers de la voirie, conclut-elle avant de marcher en direction du navire de Titia Lae afin de savoir si la capitaine était libre pour prendre ce café et semblant compté sur l’Onassis pour lui communiquer les résultats du vote.





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Archonte Cyané & Demos
Dyarque isonomique de la famille Memnonide & Esclave de la Maison des Princes


Archontes Praxiergos
Dyarque eunomique de la famille Néléïde

Lorsqu’il entendrait la réponse de Phoenica, le dyarque acquiescerait d’un signe de la tête avec un certain enjouement. Il attendait d’avoir une telle opportunité depuis longtemps, une manière de montrer le faste qu’il jugeait qu’une famille de son acabit devait posséder. Ainsi, il décida de proposer à la jeune femme de la voir l’un des jours suivants, en fin d’après-midi. Il aurait beaucoup de travail avec la préparation liée aux débats qui seraient menées au sein du Panthéon, mais il lui ferait l’honneur de lui libérer un peu de temps. Son ton était à moitié condescendant, mais surtout très suave.

Si Demos fut réceptif à ce remerciement discret, il était surtout convaincu que l’Onassis saurait en tirer partie. Elle profita d’ailleurs de la parole donnée par Cyané pour laisser entendre une proposition alléchante. Certains la perçurent comme un pot de vin, mais il fallait être fou pour ne pas voir ce que représentaient cent milliard de berrys mensuel. Le budget de certains organes du Gouvernement Mondial était à peine plus élevé… au niveau annuel. Personne ne répondit à cette prise de parole, puisqu’il était coutume que le dernier appel soit celui donné par l’un des archontes, mais on pouvait lire chez les marchands qui étaient venus représenter les dèmes de Nautica, Melitè ou Daidalidai une certaine ferveur pour ce type de propositions. Certains n’en avaient pas besoin, mais cela permettrait d’assurer la survie des commerces locaux.

Dans le contrat qui pourrait être proposé, la mention de « l’écoulement des stocks de facture locale » serait d’ailleurs sûrement avancée. S’assurer que les produits importés ne supplantent pas un produit équivalent sur le territoire permettrait de donner une raison supplémentaire aux marchands pour apprécier ce type de traitement. Un autre point qui pourrait être abordé était un taux de taxe lisse pour permettre aux Akropolitains qui voudraient se tourner vers le commerce extérieur de ne pas être submergés. Le travail des populations locales avait été évoqué par l’Onassis, mais il serait sûrement celui qui ferait moudre le plus de grains. Un exécutif sur place devrait être nommé très rapidement, avec un droit de regard – mais pas d’action – sur toutes les transactions, même s’il était choisi par l’Onassis au bout du compte. Il faudrait aussi rendre public les rapports financiers dix-huit mois après le mouvement des fonds, élément inscrit dans les lois de l’île…

    - Vous en avez peut-être trop donné d’un coup, ferait remarquer Demos à mi-mots alors que le dyarque eunomique s’était éloigné pour procéder au vote. La moitié aurait suffi à convaincre la population, et l’autre moitié aurait pu être versée dans l’entretien du patrimoine local. Il est toujours possible d’adapter en fonction des besoins, mais vous devez aussi vous assurer des voix des aristoi. Nous pourrons en reparler, si cela vous intéresse.

Lui-même avait forcément étudié la question s’il était proche autrefois d’atteindre le statut d’archonte. Les faveurs que l’Onassis pouvait offrir aux plus fervents défenseurs de la loi ancestrale étaient surtout la conservation, au moins fictive, de ce qui avait marqué leur existence.

Enfin, Rébéna reprit la parole. Si tous tentaient de garder leur calme, une grande partie de la population était inquiète par la déclaration de la rousse. Nombre d’entre eux étaient incapables de voir une opportunité militaire : s’engager dans l’armée était malheureusement de plus en plus rare, et le peuple autrefois forgé à la guerre avait perdu de sa superbe depuis de nombreuses années, reléguant ce travail à d’autres personnes en s’appuyant sur les restes de sa puissance économique. Pourtant, de nombreux combattants pourraient trouver l’écho de leur voix dans ce que disait la Navarque. Convoquer l’Armada aurait pu être vu comme un signe de guerre, et d’ailleurs Praxiergos tenta d’hurler quelque chose lorsque les canons commencèrent à retentir dans un brouhaha insoutenable pour ses oreilles.

    - C’est une déclaration de guerre, nous devons impérativement…

Les rires gras de Kars Makram et les sourires en coin des membres de son équipage viendraient cueillir la silhouette sortante de la guerrière :

    - Que notre affrontement soit grandiose ! Hurlerait-il avec un air victorieux.

Et les canons se turent. Les citoyens affolés mirent presque une dizaine de minutes à se remettre, et ce fut finalement une énième intervention de Demos qui permit un retour au calme :

    - Silence !

Sa voix portait dans tout l’Ecclésia, interrompant toute discussion.

    - Akropolis ne tombera pas aujourd’hui. La puissance de la Ligue Egéenne de Milon ne pourra être estimée qu’une fois en face à face. Et si ses membres sont aussi puissants que semble l’être la navarque, ils offriront un souffle nouveau à cette île.  Que tous en soient témoins, nous ne perdons rien à leur laisser la chance de nous montrer ce qu’ils valent.

Il n’avait pas fait appel à la logique, mais bien à cette démagogie de l’idée populaire. Il avait, en tant que stratège, déjà dirigé des armées. Calmer deux milles membres du peuple fut une chose aisée, et le vote put se réaliser. Ce fut un moment très solennel qui dura plus d’une heure, alors qu’une heure venait déjà de s’écouler. Au terme de ces deux votes, les deux propositions furent retenues : 1147 pour, 853 contre l’étude de l’alliance avec les troupes de la navarque qui avait instillé beaucoup plus de terreur que de respect pour l’instant, et 1930 pour et 70 contre en faveur de l’étude de l’alliance économique proposée par la cyclope ouranienne.

A ce terme, Phoenica pourrait rejoindre la Maison des Princes si elle voulait être à peu près à l’heure à son rendez-vous avec Saül de Valroy.


Titia Lae
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L’Asphodèle fut étonné de l’atterrissage de Rébéna, et plusieurs cris vinrent cueillir sa prestation sauvage. En revanche, en s’approchant du navire de la Lae, elle pourrait remarquer que celui-ci était à nouveau plein de vie. King, dont les yeux se tourneraient vers la jeune femme avant qu’elle n’arrive, irait chercher sa capitaine dont l’escargophone finit par s’éteindre.

    - Vous êtes Rébéna Té Ra, c’est cela ? Montez donc, mais ne cassez rien s’il-vous-plaît ! Ferait l’amicale Nébula en riant avec amusement.

C’était peut-être la première fois depuis son arrivée sur l’île que la Té Ra verrait quelqu’un d’aussi ouvert.

    - Alors, qu’est-ce qui vous amène ? On m’a briefé mais apparemment y’a quelqu’un qui vient d’agiter l’Ecclésia alors j’ai pas eu le temps de tout suivre.

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-C’est que vous avez loupé l’astérisque qui pour une fois n’était pas écrite en fin de contrat mais au début. J’ai proposé cette somme pour aider les commerces… ET l’Etat d’Akropolis. Je n’ai pas parler de sommes différentes, mais bien d’une seule somme de cent milliards. Une reprise en détail de mon propos l’aurait fait relever, mais puisque cela vient en dernier il n’y en aura guère. Il s’agit au final du budget global que nous offrons à Akropolis… C’est là toute la subtilité de celui-ci : c’est aux Akropolitains de décider la répartition de celui-ci, entre l’Etat et le peuple. J’ai ici développé la partie « peuple ». Si les Archontes et aristocrates acceptent de m’écouter, je leur développerai la partie « Etat », celle qu’ils influencent et dont je suis certains que certains tirent des bénéfices indirectes, expliqua l’Onassis qui était parvenu dans son détournement d’attention à piéger même Demos sans pour autant mentir puisqu’elle l’avait dit explicitement « voire de l’Etat Akropolitain ».

Après cela, Phoenicia fut témoin du phénomène généré par la navarque. Le vent de panique était somme toute logique dans diverses mesures, vu comment la Té Ra avait tendance à gérer les choses. Un bref soupir quitta ses lèvres avant qu’elle ne déclara dans un souffle à Demos :

-Ce n’est pas tout les jours évidents de rendre politiquement écoutable les ardeurs d’un incendie humain.

La Té Ra avait sa manière guerrière de défendre ses positions, des manières inspirantes pour ceux qui avaient un âme combattive. Les questions de personnes posés, logiques, raisonnés, politique en somme, était bien le ressort de la Phoenicia qui devait s’occuper de traduire la vision de cette incarnation de son espoir. Les choses étaient ainsi faites. Après tout, Phoenicia avait envie de se battre jusqu’au bout pour sa propre vision du monde égéen et avait en conséquence embrasser le rêve de la navarque, le faisant sien également pour le porter aux oreilles de ceux qui n’avaient pas l’ardeur, la combattivité, nécessaire pour le comprendre correctement. L’Onassis assista ainsi au vote et fut satisfaite du résultat. Elle aurait l’occasion de plaider sa cause auprès des figures principales du système akropolitain, néanmoins il restait encore Saül de Valroy à convaincre, ce qui ne serait certainement pas non plus une tâche simple à faire à priori, surtout le pan « underground » de la discussion qu’elle comptait amener. Elle suivit ainsi Demos jusqu’à la maison des Princes.




De son côté, la Té Ra, après être passé rapidement voir Médolie pour lui demander d’informer Kosenjobi d’envoyer l’Armada dans les plus brefs délais avec des consignes précises, observa l’agitation sur le navire de la Lae, ce qu’elle apprécia. La vitalité d’un équipage pouvait dire beaucoup de choses selon les leçons qu’elle avait retenus de ses propres observations sur l’Armada Egéenne au fil des dernières années. Saluant son interlocutrice d’un bref signe de la tête signifiant « salut » en quelque sorte, elle ne s’offusqua guère de la remarque et trouva simplement les mots justes pour répondre à la taquinerie de la nébula tout en grimpant sur le pont supérieur de la fière embarcation tout droit sortie des chantiers navals d’Agnôstos.

-J’ai simplement décider de soigner la mise en scène, lancerait-elle à son tour en boutade. Et puis, ce n’est pas un navire de l’Arsenal Egéen qui saurait trembler face à mes pas, ajouta la rousse, presque de manière publicitaire.

Observant les vergues et cordages, la Fian resta silencieuse quelques instants avant de répondre.

-C’est moi qui ait provoqué cette agitation à l’Ecclesia au cas où ce détail n’aurait pas atteint vos oreilles. Puisque l’on ne peut me croire sur parole et sur le potentiel de la Ligue Egéenne, j’ai décidé de leur offrir une petite démonstration et les aient informés que je conviais l’Armada Egéenne à rejoindre Akropolis. Mais c’est logique après tout… Il est difficile de croire que quelqu’un puisse renverser un yonkou, le regard, alors posé sur le bastingage du navire, se tourna subitement vers l’autre nébula pour voir sa réaction. C’est là l’objectif de ma venue. Je cherche à trouver des nébulas indépendants qui accepteraient une alliance pour confronter un Empereur Pirate… En l’occurrence Hadès Tenryon. J’ai déjà proposé cela à Kars Makram, j’ai bonne espoir qu’il se plie à accepter une fois que je l’aurai vaincu à l’Olympique lorsque l’Archonte Cyané auront terminer de préparer la confrontation…

Tournant cette fois-ci les deux épaules vers son interlocutrice, elle conclurait cette explication simple et concise.

-Alors… Des doutes ? Des remarques ?





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Jeu 16 Juin - 22:05



Demos
Esclave de la Maison des Princes

La Maison des Princes portait cette appellation pour une raison principalement : chargée d’accueillir les représentants des royaumes, elle s’étendait sur plusieurs hectares et était construite de manière à privilégier les espaces d’échange vivants. On y trouvait de nombreux jardins intérieurs, et en passant à travers les différents couloirs, Phoenica pourrait remarquer que les cultures étaient représentées de manière inégales. Certains pans du bâtiment étaient d’ailleurs vides, et si elle entrait en politique dans la Cité, la Cyclope Ouranienne pourrait peut-être permettre à cette ambassade de retrouver sa vie d’antan.

A l’époque de son apothéose, la Maison des Princes accueillait jusqu’à quarante-six représentants de royaumes différents, tous ayant de bons rapports avec Akropolis. Les reinaumes avaient d’ailleurs un autre bâtiment dédié. L’appellation de ce lieu venait aussi du fait que les royaumes envoyaient pour émissaire dans ce prestigieux lieu de rencontre et d’échanges les princes nés en deuxième ou troisième, ou plus, qui n’avaient pas de droits de succession. Certains étaient même devenus des citoyens d’Akropolis à force de vivre en ces lieux et de s’y plaire, bénéficiant d’un système dit de « double identité d’habitat ».

    - C’est ici, ferait Demos qui avait gardé le silence une partie de la route en réfléchissant à ce que Phoenica lui avait dit, se décidant finalement à lui répondre. Vous m’avez effectivement perdu, mais Praxiergos sait être sensible à ses privilèges. Je dois avouer avoir rarement rencontré une oratrice aussi performante. Je vous souhaite bon courage, je dois m’arrêter ici.

A partir d’ici, l’Onassis serait seule.


Saül de Valroy
Représentant de la Pègre sur Akropolis.

Elle pourrait pénétrer dans les lieux où se trouvait Saül de Valroy, dans cette pièce qui portait difficilement la marque d’une civilisation qu’elle pourrait connaitre complètement. Baigné dans la lumière d’une ouverture, il se tournerait vers la jeune femme qui entrait dans la salle.

    - « Je vois la fille qui aime de bons livres… Pour les Sages nobles qui enseignent la parole de Ind Mathir Grad Sirdaide Dana, petit est le prix pour lequel est fait ce travail… Au frère dont l'esprit est faible... De l'homme dont c'est l'offense… » J’ai du rouvrir un ouvrage pour traduire une partie de la langue des Tùatha Bile, je suis un peu rouillé, dirait-il en référence à ce que Rébéna avait dit devant l’assemblée de l’Ecclésia… à laquelle il avait de toute évidence assisté.

Ses yeux parcoururent sans se gêner la silhouette de la Cyclope, s’arrêtant non pas sur ses formes mais sur l’expression de son visage. L’Onassis pourrait alors avoir froid dans le dos. Elle était à sa merci, et s’il décidait de lui faire du mal, elle n’aurait personne pour la protéger. Pourtant, son sourire viendrait accompagner une attitude plus ouverte. Saül de Valroy était joueur, et il trouvait son plaisir dans toutes les formes de souffrance qui se trouvaient devant lui, y compris celle de l’attente, celle qu’avait dû subir la Ligue Egéenne à rester terrée dans l’ombre des années durant. D’une certaine manière, il partageait cette souffrance, même si la commerçante n’en savait rien.

    - J’ai pu assister à votre échange. Je suis parti avant la fin du vote, mais mes félicitations. Nous allons pouvoir aller au but, vous m’avez rencontré par les paroles des habitants, vous souhaitez à présent commercer. Que cherchez-vous précisément ?

Il semblait avoir une idée de ce qu’elle voulait, prêt à dégainer sa réponse au moment où elle la demanderait. A sa ceinture, l’absence d’arme le rendait presque inoffensif.


Titia Lae
Nebula primée à 654.000.000 B.

Sur le Valiant Resolution, Titia Lae s’était installée contre le bastingage à l’opposé de l’endroit par lequel Rébéna était entrée. Elles étaient deux pointures, même si l’une était reconnue par le Gouvernement Mondial. D’ailleurs, la Nebula semblait analyser le comportement de la rousse et sourit au petit passage publicitaire, alors que King, à proximité, lâcha un « De toute évidence » on ne peut plus sérieux qui lui valut un « Manque de fun » de la part d’une des mânes qui trainait sur ce navire.

    - Il faut bien qu’il y en ait, sinon les Empereurs ne changeraient jamais… Même si on ne peut pas enlever au Vieux qu’il est là depuis longtemps, grogna la jeune femme en faisant face à la rousse. Je ne souhaite pas me soumette à quelqu’un, on m’a déjà utilisé comme chair à canon la dernière fois… Vous ne devez pas être sans savoir que je faisais partie des troupes de Hadès. Je me suis mis sous son protectorat malgré nos divergences de points de vue. Et puis il m’a jeté dans la gueule du loup.
    - Et tu t’es défendue comme un diable, rappellerait le Kong en soupirant. Sans toi, nous ne serions aujourd’hui plus là. Nous avons certes été dispersés aux quatre coins du Nouveau Monde…
    - Je cherche la liberté, et si je peux avoir la vengeance je la prendrai. Kars, c’est un orgueilleux qui cherche juste la vengeance. Je ne suis pas sûr qu’il accepte de vous rejoindre, même vaincu, son orgueil détruit, mais en tout cas c’est un spectacle que je ne louperais pour rien au monde, s’amusa-t-elle avec un air malin. Quant à notre potentielle alliance, car je pense nous y arrivions, je veux surtout retrouver mon équipage pour l’instant, il me reste quelques membres à réunir avant de véritablement affronter les troupes de Hadès.

Elle n’était pas fermée à la possibilité d’une alliance, surtout si la rousse disait vrai. D’ailleurs, elle s’empresserait de dénicher dans sa poche un papier sur lequel était inscrit son numéro d’escargophone « avant que j’oublie » préciserait-elle.

    - Alors… des doutes ? Des remarques ? S’amuserait-elle à reprendre.

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Rébéna Té Ra
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Jeu 16 Juin - 23:53



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Cyclope Ouranien de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales

Akropolis était un lieu assez particulier. Ce n’était pas véritablement une île. Après tout, il s’agissait simplement de constructions battit les unes sur les autres, à partir du « coussin télékinétique » donnant l’impression que la ville lévitait dans les airs, et qui s’étaient étendues au fil des générations. Il n’y avait donc originellement aucune terre à Akropolis, le concept de faune ou de flore locale n’ayant non plus même pas d’existence. C’était en voulant développer de la botanique et des formes d’agriculture, généralement caché au sein des bâtiments pour conserver la blancheur absolue que la ville renvoyait depuis le lointain, que les citoyens avaient été amené à faire grimper dans la ville de la terre pour créer ce genre de jardins artificiels que l’Onassis observait en traversant la Maison des Princes.

-Je vous remercie pour votre aide Demos. J’espère avoir le plaisir de vous recroiser à l’occasion.

A ces mots, l’Armatrice des Armateurs s’enfonça seul dans le bâtiment pour aller à la rencontre de ce fameux Saül de Valroy dont elle avait entendu le nom revenir plusieurs fois aujourd’hui. L’importance de ce personnage n’était pas à ignorer. Phoenicia entra ainsi dans la pièce et observa cet homme à la chevelure blonde et au teint extrêmement pâle. Un vampire ? Impossible de le savoir et de toute manière cela ne revêtait pas la moindre importance. L’élégance de sa tenue ravissait l’Onassis. Si ses goûts étaient typiquement hellène, elle avait su apprécier les modes diverses arborés par d’autre nauclères. Cela lui évoquait une tenue d’Isabeau, mais beaucoup plus détaillé et raffiné.

-Le style de Flevance vous sied parfaitement… Tout comme vos connaissances sur ces tribus au sein desquelles ma navarque s’est entrainé moulte fois…

Les Tùatha Bile était un peuple ne vivant que sur Aub Boethu, quand bien même les tribus de Dun Muir disposaient de divers liens avec eux. Si Saül tirait ses connaissances sur cette langue de quelque part, cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose : les colons d’Agnôstos avaient rédigé un ou des manuels sur leur langue, ouvrage qui devait se trouver à Akropolis et qu’avait pu consulter cet homme. Pour s’intéresser à quelque chose pouvant s’avérer si « inutile », il fallait de l’érudition.

-Rébéna Té Ra est un guerrière au sens plus véritable du terme, une conquérante dans l’âme, néanmoins une certaine forme de sagesse vit en elle. On attribue la sagacité à des vieillards aux longues barbes, gonflé par l’expérience et l’âge ayant du recul sur la situation… C’est oublié qu’en toute chose il y a une part de sagesse, même au sein de la guerre elle-même.

C’est alors que le regard de Saül parcouru le corps de l’Onassis qui sentit son échine frémir sous cette inspection étrange, comme s’il perçait à travers la chair pour s’attarder sur ses pensées.




-J’ai en effet quelques navires à vendre et diverses histoires de taxes à négocier pour la Compagnie comme je l’ai mentionné à l’entrée de cette édifice… Néanmoins, au diable ces histoires de commerce pour l’heure. Vous l’avez entendu de vos propres oreilles. Nous cherchons à redonner sa grandeur à la civilisation égéenne et ce en passant par la chute d’un yonkou… Et pour cela, malgré tout, la Ligue ne peut se débrouiller seul. Un Empire n’est pas seulement question d’armées ou de finances… Vous vous doutez certainement de mes attentes politiques envers vous, je ne me fais guère d’illusion là-dessus vu la maîtrise que vous avez su déployer pour insuffler une dynamique interne nouvelle au commerce akropolitain. J’aimerai acquérir votre soutien afin de grimper dans la politique d’Akropolis et ainsi pouvoir devenir Archonte rapidement dans l’optique d’avoir des moyens pour coordonner la politique d’Akropolis à celle de la Ligue une fois que la ville l’aura intégré… Si tant est que la proposition est acceptée naturellement, sourit-elle. Lorsque la cité a perdu ses colonies, elle s’est repliée sur elle-même, presque comme un moyen d’auto-défense. Elle s’est repliée encore davantage sur ses lois ancestrales, ses mœurs et ses traditions. Je pense que la libéralisation de l’économie n’est que la continuité de ce que vous avez enclenchez et pourra vous amener à gagner d’autant plus. Si par-dessus le marché vous vous associer à la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales de manière publique afin qu’elle serve d’interface entre Akropolis et le reste du monde, vous pourriez vous ériger comme interface entre les commerçants locaux et le siège de la Compagnie afin de conserver et même augmenter votre influence sur l’économie locale. En somme, le projet que nous avons soutenu devant l’Ecclesia, deux faces d’une même pièce, et pour lequel je souhaite monter dans les strates du pouvoir akropolitain peut entièrement vous être bénéfique…

Elle s’avança vers l’ouverture d’où venait la lumière et chercha à observer l’extérieur tout en continuant sa proposition.

-Néanmoins, notre accord pourrait allez beaucoup plus loin que ces questions internes à la cité. Nous nous attaquons à un yonkou, ce qui est un gros morceau… Un gros morceau qui assurément dispose de ses propres financements et je n’en doute pas doit trafiquer des choses avec la pègre. C’est la raison pour laquelle nous cherchons des alliés au sein de celle-ci… Et il semblerait que vous soyez tout désigner pour en être un représentant, prêt à prendre la tête de la Ligue Nauclère afin de la rebâtir à l’image de ce qu’elle était jadis peut-être ? Votre aisance à prendre la tête des réseaux commerçants et à diriger les transactions plus discrètes ne vous sont pas venu du jour au lendemain. Vous avez su redonner du dynamisme suite à votre arrivée, mais que faisiez-vous avant votre arrivé ? A ma connaissance, vous n’êtes pas primé et vous n’êtes pas spécialement célèbre en dehors d’ici… Votre talent a certainement dû être cultivé ailleurs et j’ai tendance à penser que vous êtes une figure inconnue de la pègre qui y a grandit et qui a décidé de s’implanter ici pour exploiter le potentiel gâché par les années de déclin d’Akropolis. Quelle position occupiez-vous avant ? De quelle organisation relevez-vous ? Êtes vous à la tête de votre propre organisation ou travaillez-vous pour un autre ? Ces questions me taraudent mais je n’ai guère besoin des réponses pour savoir que s’il nous faut quelqu’un dans la pègre pour contrer les financements d’Hadès, c’est vous.

Elle retourna son visage, solennel, en direction du Valroy.

-Nous connaissons la valeur de l’obsidienne. Hâroun ar-Rachîd Ali Cogia, l’un des deux autres Cyclopes Ouraniens de la Compagnie, est un excellent métallurgiste, celui qui s’occupe de fournir les canons garnissant les navires de l’Arsenal Egéen mais qui dirige également les forges et autres bijouteries d’Agnôstos. En clair, je ne doute pas des sommes que peut rapporter la vente des minerais garnissant Obsidia qui jadis a appartenu temporairement à Akropolis… Alors la proposition que je viens vous soumettre au nom de Rébéna Té Ra, certainement occupée à conclure des alliances avec quelques nébulas mais que je peux prévenir si vous voulez pouvoir traiter avec elle, est la suivante… Notre toute première cible dans l’Empire d’Hadès étant Obsidia, nous serions prêts à accorder l’exclusivité de l’achat de l’obsidienne mise à la vente suite aux extractions d’Hâroun ar-Rachîd à un honorable marchand d’Akropolis, vous-même. Une situation inédite conjuguant monopole et monopsone. Une alliance entre une future yonkou et une organisation de la pègre.

Un sourire se dessina.

-En faisant le bon pari, en pariant sur nous, cela vous amènerait, monseigneur de Valroy, à bénéficier à terme de la coopération et du soutien direct d’une Impératrice Pirate. Je ne pense pas que beaucoup de mafieux puissent se targuer d’un lien si étroit avec un Empereur Pirate.




D’un air serein et placide, la rousse dicterait alors les mots lâché au Makram.

-« Cependant, si c’est moi qui te terrasses oublie toute idée de recevoir de ma part le respect d’un égal. Tu ne seras plus pour moi qu’un vassal ou un obstacle qui viens trainer dans mes pattes. » Voici les mots par lesquelles j’ai conclu mon défi lancé à Kars. Leur sens est très clair. Si je le vaincs, je ne pourrai plus le traiter comme un égal car il m’aura prouvé ne pas être un rival digne de ce nom. Maintenant, il vous suffit de renverser le raisonnement pour comprendre… Tant que nous ne nous serons pas affrontés, tant qu’aucune de nous n’aura vaincu l’autre, je suis en mesure de vous proposer une véritable alliance, un accord où nous serions d’égal importance de celui-ci, un partenariat temporaire tant que nous œuvrons dans le même but. Des égales jusqu’à ce que celle qui l’emporte soit désigné dans les règles de l’art de la guerre qui régit le Nouveau Monde. Ainsi, je ne vous demanderai pas de vous soumettre à moi avant que cette alliance ne prenne fin, c’est cependant la situation qui attend Kars Makram.

Elle marqua une pause et observa l’océan.

-Je le répète assez souvent. Selon moi, il ne faut pas subir la vie mais s’emparer à deux mains de son destin pour en être le moteur et non le spectateur. Si, une fois Hadès tombé, votre vengeance accomplit, vous ne désirez pas vous mesurer à moi pour déterminer qui de nous est supérieure à l’autre, je ne chercherai pas à vous forcer à me rejoindre. Si vous aspirer à une autre destinée pour vous-même et que vous tenter de vous en emparer, qui serai-je pour vous en empêcher ? Aucun yonkou ou seigneur des pirates n’est légitime à vous dire de ne pas essayer d’être la maîtresse de votre existence. Néanmoins, si vous finissiez par me rallier, je ferai de mon mieux pour vous protéger comme l’une des miennes.

En effet, l’Alpha n’avait pas à ordonner à des personnes hors du troupeau de le rejoindre. Sa mission était de diriger la meute, de la protéger et de terrasser les ennemis et les obstacles qui se dressait devant elle. Si cette autre prédatrice n’avait ni la volonté de la rallier, ni de la défier, alors il n’y avait aucune raison de la contraindre. Ainsi était la loi de la nature. Ainsi était la loi de la meute. Ainsi était la loi de l’Alpha Predator.

-J’ai moi-même encore des choses à faire avant de me lancer à l’assaut d’Hadès.

Des stratégies prédéfinis devaient être enfin réalisé pour mettre un point final aux ultimes préparatifs au terme de ces années de renforcement économique et militaire. Récupérant le numéro de cette rivale qui la traitait avec respect, ce qui poussait la rousse à lui offrir pour l’heure le même geste tant qu’elle demeurait une rivale, l'originaire d'Himitsu Shima ne pouvait que proposer d'aider cette potentielle alliée si cela pouvait conduire au lancement de leur alliance.

-Si au cours de ces dernières affaires à régler je croise l'un des membres de votre équipage, je vous appellerai pour vous le faire savoir.





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Rébéna Té Ra
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Saül de Valroy
Représentant de la Pègre sur Akropolis.

Le style de Flevance… Reconnaître le style d’un Royaume aussi lointain était une preuve que la commerçante voyait bien loin dans les faits. S’il ne contredit pas les paroles de Phoenica sur la navarque, Saül partageait un autre point de vue sur le personnage. Elle manquait de sournoiserie, de détournement pour parvenir à ses fins. Elle aurait dû utiliser l’art de la manipulation pour convaincre les foules. La vérité n’était pas forcément la plus intéressante à dire à chaque instant : du moins c’était le point de vue d’un menteur expérimenté.

Le vampire écouta avec attention ce que l’Onassis avait à lui dire, lui offrant le temps qu’elle avait gagné en entrant dans les affaires publiques de la Cité. En effet, si elle avait réussi à rencontrer le De Valroy sans précédent, il serait juste aller à l’essentiel. Ici, il était attentif à ses idées et à ses revendications. N’étant pas surpris de voir retomber le sujet de l’Empereur Tenryon, ayant plus que compris le lien entre les deux femmes qui promouvaient leur commerce commun, il fit mine d’être réceptif à ce qu’elle disait en ouvrant de temps à autres la bouche, ou en acquiesçant silencieusement.

Quand ce fut son tour de prendre la parole, un sourire jaillit sur son visage amusé :

    - Et qu’est-ce qui vous fait croire que je ne suis pas un agent de Hadès lui-même, chargé d’empêcher les commerçants avec un peu de toupet comme vous de fleurir sur l’île ? S’amusa-t-il avec un air triomphant. Vous partez du principe qu’une telle alliance ne peut m’être que bénéfique… mais vos objectifs pourraient entrer en compétition avec les miens…

Il avait un regard absorbant, et une pointe de terreur commencerait à pénétrer l’esprit de l’Onassis. Elle sentirait que cette menace pesait sur ses épaules, et peut-être aurait-elle eu une réaction extrême si le contrôle vampirique n’avait pas été brisé par l’homme de l’ombre de l’île.

    - Méfiez-vous de tout le monde et ne croyez personne, conseilla-t-il simplement avec un air satisfait, comme si ce petit numéro avait vocation à l’amuser. Le marché de l’obsidienne est séduisant, mais pourquoi le proposer à un quidam comme moi dans le monde de la Pègre ? Seulement pour gagner Akropolis ? Il est des liens bien intéressants à former avec une telle puissance économique. J’ai certes mes contacts dans la Pègre, mais vous m’attribuez des faveurs que je n’ai pas forcément acquises, soupirerait-il sur un air mélodramatique.

La prime de Saül de Valroy était une histoire vieille de dix ans, qui avait été effacée de la surface du globe au point que seule une poignée d’individus était encore au courant du chiffre qu’il portait. Et avec le retour de son partenaire d’affaire, il était plus que jamais condamné à partir en voyage, et donc à ne pas pouvoir gérer lui-même ce qui se déroulait à Akropolis. C’était pour cette raison qu’un subordonné avait régulièrement la tâche de le représenter, même s’il était absent pour les quelques jours à venir…

    - Mais si vous insistez, je devrais pouvoir utiliser la Ligue Nauclère pour traiter la vente d’obsidienne, si bien sûr votre Ligue Egéenne de Milon offre ses services de mercenariat pour protéger les cargaisons jusqu’à Akropolis puis sur les routes commerciales du Nouveau Monde. En dehors de vos réserves personnelles, il me semble favorable pour la vente de l’obsidienne de se concentrer sur des très petites quantités que vous me vendrez à prix modéré et que je revendrai à très gros prix, de sorte à maximiser la rareté du produit. Cela permettra d’éviter de le retrouver chez vos concurrents le temps que Hadès soit vaincu… Puis nous pourrons démocratiser le produit en lui-même et revenir sur un rendement plus optimisé. Par ailleurs, vous êtes bien sûr au courant que l’exploitation de l’obsidienne demande des techniques spécifiques ?

Il semblait éluder la question de la faisabilité dans la défaite du vieillard.

    - Quant à ma position passée, elle est aussi mystérieuse que ma position future. Je me suis fait moi-même, et à présent je suis à la tête de plusieurs… filiales.

Il avait cessé de sourire depuis quelques instants, un air froid dominant ses traits.

    - Quant à votre souhait de devenir Archonte, je pense pouvoir vous aider à réaliser la première étape. Que diriez-vous de m’acheter la nationalité akropolitaine ? Ou comme on dit ici, la citoyenneté ? Je vous la ferai à un bon prix, et je glisserai en votre faveur une parole bénéfique, mais le reste vous reviendra. Il ne vous en coûtera que trois milliards de Berrys, qu’en dîtes-vous ?

Si elle acceptait, Phoenica devrait sûrement attendre quelques jours avant d’avoir des nouvelles du Valroy, mais c’était une manière rapide et efficace de réaliser ce qu’elle désirait… Cependant, la somme pouvait peut-être lui paraître dérisoire, mais elle n’était pas anodine. A quoi servirait-elle ? Et quelles seraient les conséquences pour l’opinion public et surtout les hauts dirigeants qui finiraient par être rapidement au courant de cette magouille ?


Titia Lae
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Titia opina simplement du chef en observant les remarques de Rébéna. Kars ne la rejoindrait sûrement pas dans ces conditions : il était têtu et sanguinaire, simpliste et manipulable, mais en aucun cas il ne suivrait quelqu’un qui ne l’estimait pas comme le guerrier qu’il était. Aussi puissant soit-on, se battre était un symbole de fierté pour certains, et le Makram préfèrerait sûrement quelqu’un qui échangeait les coups que quelqu’un qui le soumettait. Enfin, peut-être tomberait-il amoureux de la rousse. La surnommée « Shell » sourit alors :

    - Je n’aurai pas besoin de me mesurer à vous pour savoir que vous m’êtes supérieure si vous battez Hadès, cependant je saurai reconnaître la valeur d’une guerrière et d’une leader quand je la verrai en action… Et alors peut-être reconsidérai-je ma position. Nous pourrons coopérer quand j’aurai retrouvé mon équipage, je pense que j’entendrai parler de vous d’ici là, sourit la Lae.

Elle sortit alors un Eternal Pose de sa poche dont l’aiguille pointait vers le début du Nouveau Monde.

    - Je me rends à Kingodamu pour retrouver un de mes alliés. J’ai mis du temps à trouver un Eternal Pose mais le voici enfin… C’est pour cela que je prépare un long voyage. J’ai d’autres alliés, l’un d’entre eux sur Dressrosa, même si je ne sais pas ce qu’il y fait réellement, l’autre dans les geôles de Hadès… Mais je compte bien tous les retrouver. Je lèverai l’ancre après avoir assister à la débâcle de Kars, ajouterait-elle. En attendant, vous êtes la bienvenue à bord pour discuter quand vous le désirez.

King s’approcha de Titia pour récupérer le numéro de Rébéna et le conserver précieusement, saluant la Navarque Egéenne d’un signe respectueux de la tête, et rentrant dans la cabine de la capitaine. Il était aussi stoïque que d’habitude.

La Shell n’aurait plus rien à ajouter de spécifique. Elle avait encore des préparatifs à traiter, mais elle pourrait faire la conversation une dizaine de minutes supplémentaires, par exemple sur la population locale et sur les tenants et aboutissants des politiques locales. Elle n’était pas aussi proche de la Cité que Kars, mais elle percevait très certainement plus de choses que lui…

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Rébéna Té Ra
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Ven 17 Juin - 22:58



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Phoenicia Onassis "L'Armatrice des Armateurs"
Cyclope Ouranien de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales

Un sourire vint répondre à celui que lui adressait son interlocuteur avant que les pouvoirs vampiriques ne viennent perturber la demoiselle qui tangua avant de se rattraper. Chancelante, elle secoua la tête. Elle bascula alors la tête en arrière et déclencha un rire tonitruant tandis que ses paupières demeuraient clause.

-Croyez ce que vous voulez cher seigneur de Valroy. Suis-je une agente de Rébéna Té Ra ? Suis-je celle qui l’a manipule dans l’ombre ? Suis-je une envoyé d’Hadès chargé de l’envoyer elle et ses alliés dans un piège ? Et peut-être que vous chercher à me faire croire qu’Hadès Tenryon n’est pas votre employeur alors qu’il l’est et qu’il m’a envoyé vérifier votre fidélité ? Vous avez on ne peut plus raison, il ne faut croire personne. Alors pourquoi êtes-vous si prompt à croire que ce que j’ai proposé à l’Ecclésia est la réalité ? …

À croire que la proposition qu’elle lui faisait était également aussi sincère que réelle ? Si elle l’avait explicité à haute voix, cela aurait été un questionnement trop évident pour qu’elle le lâche si c’était bien la réalité. Elle ne le retint pas et préféra espérer avoir suffisamment influencé son chemin de penser pour remettre en question cela. Il avait envie de jouer, alors Phoenicia Onassis serait prête à jouer.

-Si vos objectifs entrent en compétitions avec ceux que j’ai présentés à l’assemblée, agissez. Je n’attends que ça. Je suis d’ailleurs déçue que personne n’ait encore tenter d’incendier le chantier du siège de la Compagnie… Me feriez-vous le plaisir d’essayer ? Qui sais, c’est peut-être juste que personne n’y a pensé ? conclut-elle en s’étirant.

Elle se contenta ensuite de l’écouter roucouler et défendre l’idée que sa position n’était pas si intéressante que la marchande en faisait l’hypothèse. Son visage demeurait de marbre. Aucune réaction. Aucune satisfaction. Aucun doute. Un véritable cadavre. Elle finit néanmoins par répondre, puisqu’il posait des questions.

-La Compagnie Hellène des Indes Equatoriales n’a pas besoin de l’Armada Egéenne pour assurer la sécurité de nos navires qui sont armés tel de véritables vaisseaux de guerre, comme j’imagine certains ont dû le remarquer à l’Asphodèle. Si un danger particulier plane cependant, notamment dans les temps de la guerre avec Hadès, il est en effet possible que les convois soient garnis de vaisseaux d’escorte supplémentaires. Quant aux techniques d’extraction de l’obsidienne, c’est Hâroun ar-Rachîd Ali Cogia qui s’en chargera en personne et je ne doute guère qu’il trahisse son proverbe personnel « chaque minerai doit être traiter à l’aune de son unicité ». Quant à votre proposition, je me dois de la décliner. Ce serai en effet la manière la plus pratique et expéditive, néanmoins pratique n’est pas qualitatif. La manière dont j’obtiendrai la citoyenneté jouera un rôle dans la vision que tous auront de mois. Dans la mesure où il s’agit d’élection où le peuple à son mot à dire, je ne peux pas me permettre de perdre ainsi des points pour un raccourci bien mal dissimulable. De plus, je ne doute pas que cela chagrinera mes futures collègues archontes et réduira la valeur de ma parole à leurs yeux durant les délibérations futures. Obtenir le poste, le titre, ne suffit pas, il faut également avoir voix au chapitre dans les discussions.

Un sourire d’amusement se dessina sur les lèvres de l’Onassis qui faisait de son mieux tenter de se placer sur un pied d’égalité avec son interlocuteur dans la négociation. Peu importait qu’il soit en mesure de la broyé en deux, de la faire flancher avec elle ne savait quelle influence, ce qui comptait dans une transaction était les mots et la posture. Si elle laissait une ouverture, une marque de faiblesse, elle serait traitée comme un pion par cet homme. Même s’il parvenait à tirer profit d’elle, il fallait que cela soit réciproque et non qu’elle devienne le vassal d’un tel homme.

-Pendant que j’y pense, il y a-t-il un moyen d’acheter pour quelques temps les services de cet échec ambulant qui se trimbale dans la Maison des Princes ? Ce Demos semble être un pantin utile, demanda-t-elle sans le moindre signe d’empathie.

Il pouvait paraître étonnant de voir la marchande parler ainsi de l’ancien candidat au poste de béotarque après les mots qu’elle lui avait réserver, ainsi que les preuves de respect discret qu’elle lui avait offert. La question était-donc entière. Qui était la véritable Phoenicia ? Une femme ayant à cœur la prospérité d’Akropolis ? Une femme ayant discuté sans orgueil avec un esclave en lui faisant sous-entendre qu’elle souhaiterait abolir le genre de loi qui l’avait conduit à sa condition ? Une femme qui manipulait tout le monde pour tirer son épingle du jeu ? Une femme qui n’avait aucune considération pour ceux qui échouaient ? Ou même juste pour le bas-peuple crasseux ? Une femme qui souhaitait conduire Akropolis à sa ruine ? Une femme qui voulait intégrer la pègre en se servant de Saül ? Une femme loyale ? Une femme qui désirait rejoindre Hadès Tenryon ? Quelles étaient ses vertus ? Ses péchés ? ... Voulait-elle véritablement devenir archonte ? Son objectif était-il de semer la zizanie pour faciliter une invasion ? Qui était Phoenicia Onassis au fond ? A partir des événements récents et sans accès au cœur de sa pensée, son mental s’attardant en circonvolutions de stratégies politiques depuis son arrivée aux pieds de la cité volante, est-ce que quelqu’un serait en mesure de dire quelles étaient les paroles que Phoenicia pensaient véritablement ? Et vous lecteur, le pouvez-vous ? Même...




-Si l’une de ces destinations est dans mes projets, je tacherai d’aider les votre. Pourriez-vous me donner leurs noms ?

En effet, la prochaine destination de la rousse était Dressrosa, mais la Té Ra n’allait pas laisser l’information sortir de sa bouche si facilement. Malgré toute la sympathie que Titia Lae lui accordait, cela pouvait n’être qu’une façade. Les risques de fuite étaient trop importants pour laisser passer le moindre indice sur la stratégie qu’elle avait adopté.

-Avez-vous eu le loisir de croiser certains des Archontes ? Lesquels serez les plus ouvert à discuter avec une étrangère comme moi selon vous, hors du cadre d’une convocation devant l’ensemble d’entre eux ? Avez-vous eu le loisir de parcourir suffisamment de dèmes pour dresser la géographie sociale de la cité ? Que pensez-vous de l’état des forces armées en présence, que ce soit les soldats officiels ou les misthios ? Et avez-vous entendu parler de la présence d’autres nébulas dans les environs ou en villes durant ces derniers temps ?

Après cela, la Té Ra écouterait les diverses réponses que pourrait lui offrir la nébula avant de mettre un terme à la discussion et en lui renvoyant l’invitation.

-Puisque vous m’avez accueilli ici, venez prendre le diner dans la cabine principale du Sérénissime. Phoenicia sera certainement ravi de faire votre connaissance, tout comme Médolie qui vous submergeras certainement de questions sur les aventures que vous avez pu vivre avec votre équipage.

Suite à cela, elle prendrait congé et chercherait à se diriger vers la Maison des Princes afin de rejoindre l’Onassis qui lui avait rapidement indiqué que c’est là qu’elle se rendait pour trouver une ouverture avec la pègre de cette ville égéenne millénaire qui décidemment avait beaucoup de complexités issues de son passé long. En tout cas, en chemin, ses pensées se tournèrent vers Kars Makram et l’Alpha Predator réfléchissait à un moyen d’utiliser ce dernier une fois qu’elle l’aurait vaincu et fait prisonnier, dans le cas bien entendu où il refusait de se soumettre. Pourrait-elle le balancer sur une île d’Hadès et venir une fois qu’il en aurait fini ou aurait été vaincu afin de s’occuper de la conquête. C’était une façon de faire comme une autre.





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Sam 18 Juin - 16:21


Saül de Valroy
Représentant de la Pègre sur Akropolis.

Ce ne fut pas l’étonnement qui se lit sur les traits de Saûl mais bien une forme non dissimulée de plaisir. La scène avait tourné à l’impromptu. Cette femme était soit une excellente actrice, une soit une de ces personnes qui lui ressemblaient, et dans les deux cas il ne pouvait qu’envier ses talents, la désirer pour ses propres actions. Devait-il la briser pour en faire un chien à sa solde ? Il pouvait très bien essayer de mettre en œuvre cette opportunité, mais il se doutait que la navarque ne le laisserait pas faire, et il connaissait la puissance de la Ligue Egéenne de Milon, ce n’était donc pas le moment. Ses jeux d’esprit avaient assez duré, il fit donc en levant sa tête et en bombant son buste :

    - Si vous avez tant confiance en votre forgeron, soit. Je vous laisse mon numéro pour me contacter au moment où vous aurez commencé l’extraction. Evidemment, je vais glisser une parole favorable en votre faveur pour l’alliance commerciale aux Archontes. Quant à l’alliance militaire… J’ose espérer que les démonstrations de violence qui auront lieu d’ici deux jours suffiront à montrer de quoi votre navarque est capable.

Il ne relèverait pas le problème du transport : si elle était certaine de pouvoir supporter les invectives des Nebulas et des Empereurs sans compter sur un renfort, alors soit. Il savait cependant qu’elle perdrait une partie de ses premières cargaisons par orgueil avant d’y revenir. Enfin vint la question de Demos qu’il prit très au sérieux :

    - Demos appartient à la Maison des Princes, mais je peux tout à fait vous le laisser. Considérez cela comme un cadeau, une marque de notre entente d’aujourd’hui. Je suivrai chacun de vos pas à présent, Phoenica Onassis. Nous pourrons écrire notre contrat après le combat de votre navarque.

Il la laisserait prendre congé suite à cela, après avoir convoqué l’esclave, et ordonnerait à Demos de la suivre. Ce dernier ne poserait pas de question. Il se murerait dans un silence qui se voulait être une marque de respect, pour laisser l’Onassis ressasser ce qu’elle venait de vivre, constater que Saül était bien sûr de lui, tel que sa position le lui permettait. Finalement, n’était-il pas celui qui risquait de pêcher par orgueil ?


Titia Lae
Nebula primée à 654.000.000 B.

Titia donnerait les noms de ses collègues à la navarque sans attendre, de sorte à ce qu’elle puisse les localiser au cours de ses péripéties. Elle répondrait finalement aux demandes de la rousse en réfléchissant quelques courts instants :

    - J’ai déjà croisé tous les Archontes, puisqu’ils m’ont reçu pour une entrevue quand j’ai mis le pied sur Akropolis. Ils m’ont proposé plusieurs contrats, mais j’ai refusé à l’exception d’une intervention en leur faveur tant que je suis autorisée à rester sur l’île. Pour les discussions, je pense que Iphicrate ou Thalès sont les deux plus à même de discuter avec des étrangers, et qu’il faut vous méfier de Praxiergos et de Cléopâtre… Pour les dèmes, les plus éloignés de l’Asphodèle sont les plus pauvres, cachés par les plus riches, et il existe des dèmes intermédiaires en s’éloignant du centre de l’île représenté par la Citadelle Elyséenne qui culmine assez haut. Les forces armées sont faibles si on compare à un Empereur sur place, mais je n’ai pas réellement eu l’occasion de m’y confronter, à mon avis c’est un miracle que la Cité tienne toujours… Enfin, il n’existe pas de miracles, il y a sûrement anguille sous roche. Quant aux Nébulas, depuis sa nomination au poste de Corsaire, Akiko n’a pas remis le pied sur l’île. Quant à Kyo Kara, il est passé le mois dernier, il me semble qu’il s’est réuni avec Honula. Y’a aussi eu Tomos et les sœurs Décarie et Sollice mais c’est des plus petits noms. Je crois que les sœurs se sont faites tuer par Carmilla d’ailleurs, il y a quelques jours.

Il y avait d’autres noms qui pourraient surgir, mais en réalité sur l’île ne restait plus que Kars et Titia. Après avoir accepté l’invitation de Rebena dans la bonne humeur, la jeune femme laisserait la rousse quitter les lieux. Elle n’avait pas d’autres informations à lui transmettre pour l’instant… Même si elle aurait une oreille qui trainerait pendant les prochains jours, au cas où des compléments viendraient s’ajouter.

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Rébéna Té Ra
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Sam 18 Juin - 19:47



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Durant le diner avec la Lae se déroulant dans l’opulente et luxueuse cabine principal du Sérénissime qui dégorgeait de statues, gravures et autres moulures donnant presque une dimension de palais à la pièce, Phoenicia n’avait pas lésiné sur les mets à servir durant le repas tandis que, comme l’avait prévu Rébéna, Médolie n’avait pas cesser de poser des questions à Titia pour que cette dernière raconte ses aventures, ce qu’elle avait vécu sur les îles qu’elle avait traversé. De son côté, Rébéna n’avait pas beaucoup parlé, observant les cartes approximatives d’Akropolis que le cartographe-en-chef recruté par l’Onassis avait réussis à dénicher, en attendant que lui-même récolte assez de données pour pouvoir tracer la carte actuelle de la cité. De plus, la rousse avait sorti un vieux grimoire, à la couverture en cuir représentant une tête de bouc, rédigés dans une langue incompréhensible pour toutes les autres personnes autour de la table. Prenant une page vierge à côté, l’ancienne championne de la Salle de Combat prenait des notes dans la langue des Tùatha Bile en se servant de cette compilation de légende pour retranscrire certaines de ses idées sur la manière d’aborder la suite des événements. Phoenicia proposait également à Titia un tarif préférentiel sur l’achat de vivres et autres choses utiles, tel que de la toile, des planches ou des cordages, pour son voyage. C’était un geste commercial s’inscrivant pleinement dans la proposition d’alliance, montrant à la Lae que la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales était prête à fournir ce dont avait besoin les navires des nébulas qui rallieraient la navarque. Au départ de la capitaine, la Té Ra et l’Onassis feraient leurs aurevoirs à la nébula tandis que Médolie proposait de raccompagner la capitaine jusqu’au Valiant Resolution afin de continuer à discuter, racontant ses propres aventures sur des îles diverses et vérités, allant de celles aux volcans crachant non du magma mais de la peinture sur toute l’île jusqu’à cette histoire d’iceberg dérivant sur Grandline qui était composé de glace, celle qui se mange en dessert et non celle composé de molécules d’eau.

Rébéna profita du lendemain pour vérifier que les marchandises rapportés à Akropolis commençaient à bien s’écouler avant de s’intéresser à savoir où en était l’Armada Egéenne dans sa traversée. Suite à cela, la Té Ra partit nager au large de l’Asphodèle afin d’affronter quelques monstres marins, histoire de s’entraîner puisque l’entrainement quotidien était une part importante de la vie de la navarque. Elle rapporta ainsi deux carcasses de monstre marin qu’elle déposa sur les quais en demandant à faire parvenir ces prises au dème de Naucratis afin que la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales puisse s’occuper de vendre ces denrées alimentaires à la population.

De son côté, Phoenicia retourna au Grand Nauclèréion où elle montra son bureau ainsi que son cabinet de travail à Demos. Observant les poissons danser dans l’aquarium constituant l’un des murs de son cabinet de travail, elle expliquerait à Demos son programme de la journée allant de la réception à son bureau de marchands voulant intégrer la Compagnie, de formulaires administratifs à signer et remplir concernant la centralisation de la gestion de la Compagnie à Akropolis ainsi que les accords officiels commerciaux avec les autres éphores pour la vente des produits d’Agnôstos. Avant cela, elle devait cependant envoyer des invitations à une foultitude de marchands locaux des dèmes que Demos lui avait traversé le premier jour afin de les faire venir au Grand Nauclèréion dans une réunion pour convenir de la possibilité de vendre leurs produits aux deux stoas qui bordait la place du commerce sous le label de la Compagnie afin qu’ils puissent avoir plus de visibilité. Bien entendu, la demoiselle comptait demander un pourcentage sur les produits vendus pour les frais de fonctionnement de la Compagnie, pourcentage de 4.6% à l’heure actuelle bien qu’il pourrait être redéfinit une fois la coopération économique validé par les archontes. Afin d’éviter d’écraser ces petits commerçants sous le faste du siège sociale, elle décida que cette réunion puisse s’effectuer directement sur la place du commerce afin de pouvoir se balader le long des stoas tout en évoquant les emplacements. Elle serait néanmoins sensible aux conseils de Demos quant à la manière de traiter avec ces marchands locaux. Durant le temps qu’elle passerait dans son cabinet de travail, l’Onassis ferait également appel à ses connaissances et sa vision afin de préparer certains aspects de son plaidoyer aux archontes et d’autres réunions à venir.



[Conquête] Koinon Bateau10

Finalement, les premiers rayons du soleil berçait l’horizon. Une brume surnaturelle approchait néanmoins massivement de l’Asphodèle, un gros bloc de brouillard assez étrange puisque ne s’étendait que sur une seule partie de la mer. Une brume issue du « Dispositif Nord »… C’est là, dans cet amas de brume qui menaçait de venir percuter et recouvrir le port le temps de la matinée, que deux flammes se mirent à danser, deux yeux qui perçaient le voile de brouillard et qui furent bientôt suivit d’un sourire tout aussi marqué de flammes. La figure de proue du Jugement Dernier s’était allumé, les braseros accueillant le feu avec avarice quelques instants avant de sortir de l’amas d’une manière semblable à ce qu’avait fait le Sérénissime quelque jours plus tôt. Néanmoins, cette fois-ci ce n’était pas un navire marchand luxueux qui s’avançait. C’était un monstre de guerre, encore plus massif que les navires de ligne de premier rang habituel. Les chaînes lâchèrent du leste, abaissant les sabords à l’avant de l’embarcation pour révéler les triples canons qui tirèrent chacun leurs trois boulets en rythme afin d’annoncer son arrivée et sonner en même temps l’ordre de rassemblement.



[Conquête] Koinon JxDLjsH

Un à un les vaisseaux de guerre jaillirent de l’horizon, s’échappant de la brume pour venir prendre position. Les cuirassés et canonnières composant les trois Escadres de Front furent les premières à se mettre en position tandis que les imposants navires de ligne de la Trinité de la Guerre, dirigés par leurs vaisseaux-mères l’Arès, l’Athénaet l’Artémis, suivaient. Les trières ancestrales se mettaient en action pour suivre la cadence imposé par le reste des bâtiments, la Mère des Galères donnant magistralement l’exemple. Des avisos parsemés la formation afin d’assurer la communication entre les différentes parties de l’Armada Egéenne. Les deux lignes de galiottes à bombes, celle là même qui disposaient des uniquement des mortiers, en faisant des armes à très longues distance capable de bombarder aussi bien des navires que des défenses portuaires, furent les dernières à apparaître tandis que, tout canons hors des sabords, l’Armada Egéenne était prête à saluer la cité qui avait fondé son ancêtre il y a plus d’un millénaire. Des milliers de canons vrombirent en même temps, faisant hurler la poudre dans un vacarme assourdissant s’élevant depuis le large où la flotte se mit en position stationnaire afin de défendre la voie maritime menant de Burj Babil à Akropolis. Rébéna était-elle folle de laisser ainsi Agnôstos sans protection ? C’était mal connaître la capacité de son Armada puisque quatre-vingt navires demeuraient dans le bassin de l’Arsenal Egéen, prêts à prendre le large pour défendre la cité sans parler des défenses côtières et des navires appartenant à tous les membres de la Ligue présent sur place.

Seule un vaisseau se détacha se l’armée venu se présenter à Akropolis. Et pour cause, ce n’était pas un navire de l’Armada Egéenne mais le Tales Waker, le bateau de l’équipage de Médolie Canondor qui faisait voile en direction de l’Asphodèle afin de rejoindre les prestigieux navires de la Compagnie Hellènes des Indes Equatoriales à quai afin de venir rechercher leur capitaine. La nef des Gale's Pirates fut suivit par la Néréide de la Victoire qui quant à elle était le véritable vaisseau personnel de Phoenicia, le Sérénissime remplissant pleinement la fonction de navire amiral de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales. Ils laissaient ainsi derrière eux la partie de l'Armada Egéenne qui avait été convoqué par la navarque qui observait ce spectacle depuis le toit du Grand Nauclérèion, un sourire d'exaltation aux lèvres.



[Conquête] Koinon Format10

Tandis que les voiles étaient cargués les unes après les autres, que les cordages volés, quelque chose demeurerait. Quelque chose qu’aucun d’eux n’oserait enlever en de pareille circonstance. Un seul et même emblème dansait au sommet de chaque mat. Un pavillon dansait au vent tandis que les navires étaient ballotés par les flots. Plus qu’un morceau de tissu, un symbole. Cette forêt de mats brandissait avec fierté leur égide, drapant l’horizon des couleurs de la Ligue, des couleurs de la navarque, des couleurs de cet Empire qui s’offrait à Akropolis. Peu importe d’où l’on observait cette escadre impressionnante, c’était cela qui s’imposait à la vue : un crâne à l’unique orbite, aux dents plus acérés qu’un serpent et à la chevelure digne d’une hydre. Certains pirates s’amusaient à créer un Jolly Roger rigolo, cartoonesque, stylisé, montrant des accessoires ou armes aux traits graphiques très marqué de simplicité. Ce n’était pas l’un de ceux-là. C’était une œuvre impactante, visuellement marquante, chargé d’inspirer l’effroi à tout ceux qui observeraient cette représentation d’une puissance redoutable, d’une flotte se voulant incontournable, le message adressé par une conquérante dominant ses mers à tout ceux qui chercheraient à la défier, à contester son autorité, sa férocité, sa domination. Car Rébéna Té Ra n’aurait de cesse de faire trembler le monde sous ses pas d’Alpha Predator.

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Sam 18 Juin - 21:51

Après deux jours de publicité réalisées par les Archontes eux-mêmes à aller admirer la flotte de la Ligue Egéenne, sur les conseils de Saül de Valroy, des milliers de personnes s’étaient agglutinées pour aller assister à l’arrivée des navires. Les défenses de la ville n’étaient donc pas très nombreuses, mais c’était l’avantage d’une telle "île" : les attaques par la mer étaient rarement la réponse pour conquérir les lieux. Titia Lae avait apprécié la soirée avec l’équipage de la Té Ra, au point qu’elle avait invité Médolie plusieurs fois à discuter avec elle sur son navire et à continuer leurs échanges, lui donnant son numéro d'escargophone. Elle avait aussi profité du lendemain pour récupérer des vivres auprès de l’associée de la Navarque qu’elle traitait avec déférence.

Les marchands se bousculèrent pour discuter avec l’Onassis, au point qu’elle n’aurait pas le temps de tous les recevoir. Son intervention avait créé une effervescence. Une petite partie des marchands dut cependant se confronter à Demos qui prédit leurs mouvements, connaissant mieux la population que la marchande d’Agnostos, les empêchant de mettre littéralement le feu aux entrepôts. Etant donné les événements, ils furent rapidement condamnés pour leurs méfaits et déchus de leur citoyenneté. De tels actes ne pouvaient pas rester impunis, et de toute évidence les Archontes montraient à la Compagnie des Indes qu’elle avait toute leur confiance relative. Et Demos conseillerait à la perfection la jeune femme dans ses choix de marchands, la population ravie de voir qu’il était traité d’excellente manière par la Cyclope Ouranienne.

De même Praxiergos, le dyarque eunomique de la famille Néléïde, passa le lendemain à l’improviste pour demander à l’Onassis si elle avait le temps de dîner avec lui. Si elle réussissait à libérer un créneau dans son emploi du temps, il accepterait même de faire des concessions pour ne manger que dans le meilleur restaurant du dème de l’Agora, assez proche, mais si elle pouvait libérer sa soirée entière elle aurait le droit de visiter le dème de l’Elysée, où se trouvait la Citadelle Elyséenne, et le meilleur restaurant de la ville selon les aristocrates. Il parlerait essentiellement de la beauté de la ville, la comparant lourdement à celle de l’Onassis, et parfois glisserait quelques mots sur une affaire courante.

Aux premiers coups de canon, ce fut l’effervescence. Des hurlements liés à l’excitation ambiante s’élevaient tels les chants de gloire qui accompagnaient l’arrivée des navires. La brume et les navires qui s’en détachaient permettait d’offrir un spectacle digne des meilleures mises en scène. Nul doute que l’Arsenal Egéen était l’un des plus grand de tout le Nouveau Monde, même si celui du Tenryon n’avait rien à lui envier pour l’instant. Les clameurs de la foule accompagnaient l’arrivée des navires. Il n’y avait aucune crainte, même si tous étaient impressionnés et terrifiés, car tout avait été organisé pour permettre aux navires d’arriver proche de la Cité sans provoquer de mouvements de terreur. Saül de Valroy était évidemment derrière tout ça, mais c’était aussi et surtout Cyané, la dyarque isonomique de la famille Memnonide, qui s’était chargée de faire passer le mot au peuple.


Archonte Dropidas & Kars Makram
Dyarque eunomique de la famille Actéonide & Nebula

Les tribunes du Colisée étaient remplies. Les habitants s’étaient installés de sorte à profiter du spectacle de violence qu’ils ne pouvaient en général observer qu’à l’été. Cependant, le climat était doux, et la promesse d’un grand combat se faisait sentir. Quelqu’un qui osait affronter Kars Makram était de loin sinon un fou, au moins quelqu’un d’une puissance équivalente. Elle sortait de nulle part cette « Rébéna Té Ra » et pourtant elle disait pouvoir vaincre la Bête d’Ebonite que tous craignaient ? C’était de la folie pure.

Dans les loges les plus prestigieuses, huit des douze archontes étaient présents. Il y avait les deux dyarques eunomiques qui partageaient une loge, ainsi que Cyané assise à côté d’un siège vide. Les aréopagites étaient tous les trois présents, mais les deux béotarques manquaient à l’appel. Enfin, Ménophila, l’une des deux gérontes, ainsi que Hippareté, la thesmothète, étaient là. C’était surtout l’absence des béotarques dans leur loge qui était surprenante à vrai dire, puisqu'ils étaient en charge de l'aspect militaire de la politique de l'île.

    - Ô Peuple d’Akropolis.

La voix de Dropidas, le dyarque eunomique de la famille Actéonide, calma instantanément la foule. Chaque citoyen l’écoutait.

    - Depuis déjà deux jours, la Navarque Egéenne, Rébéna Té Ra, est venue nous proposer d’assister au déploiement de sa puissance. Je lui saurais gré de ne pas détruire notre Colisée dans celui-ci.

Le peuple rit à la blague du vieil homme.

    - Trèves de plaisanterie. L’Olympique a déjà accueilli Kars Makram en ses terres, mais il est d’usage de présenter à nouveau l’un de nos plus fervents alliés. Il s’agit d’un Nebula que l’on surnomme la Bête d’Ebonite. Veuillez applaudir son entrée.

Des applaudissements retentirent et de nombreux citoyens clamaient son nom, lui souhaitant des encouragements. Il était de toute évidence aimé du peuple.

    - De l’autre côté, la très estimée Rébéna Té Ra est la Navarque de Ligue Egéenne de Milon, et nous a offert le spectacle du déploiement de ses navires au bord de l’île dans la matinée. Elle va à présent nous offrir le spectacle de sa puissance. Veuillez applaudir son entrée.

Si le nom de Rébéna résonna moins de fois, de nombreuses personnes l’applaudirent avec ferveur en lui souhaitant un bon courage. Une simple parole de la faveur que Saül de Valroy lui faisait avait suffi à retourner une partie de l’opinion public à son égard. Kars était quant à lui positionné dans son coin de l’arène tandis que son équipage occupait une loge un peu plus en dessous de celles des Archontes. Alors que le combat s’apprêtait à commencer, les deux béotarques firent leur entrée dans la loge et s’inclinèrent pour s’excuser de leur retard.

    - Que le combat… commence.

Kars déploierait immédiatement sa lame. Sa vitesse aurait dû être réduit par le poids de l’ébonite, mais il était extrêmement vif. Il avait l’intention de finir l’ennemi en quelques coups seulement, cependant il ne voulait pas décevoir son public : il la laisserait quand même répliquer… Si elle en était capable.

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Rébéna Té Ra
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Sam 18 Juin - 23:51



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Phoenicia Onassis "L'Armatrice des Armateurs"
Cyclope Ouranien de la Compagnie Hellène des Indes Equatoriales

-Il y a les deux dyarques eunomiques Cyané, les aréopagites, Ménophila une géronte ainsi que la thesmothète Hippareté. L’absence des béotarques m’inquiètent… souleva Phoenicia dans le couloir, plongé dans l’ombre, menant à l’arène.

-Une fois que tu auras fini le spectacle d’usage, tu devrais aller vérifier s’ils n’ont pas profité de l’événement pour préparer quelque chose. Retourne au Grand Nauclérèion au cas où.

-Cela me chiffonne de raté le combat, néanmoins ce n’est pas la première ni dernière occasion que j’ai de te voir dans un duel. Bon j’y vais.

-J’espère que ce ne sera pas trop long… Nous avons déjà assez attendu
, lâcha la rousse presque sur le ton de la remontrance.

-Je vais faire au plus vite.

Alors que l’on citait le nom de la Té Ra et que les cris s’élevaient pour elle, bien qu’inférieur à ceux pour son adversaire, c’est ainsi Phoenicia qui apparu en première, suivit d’une cohorte d’homme avec des tambours qui s’installèrent tandis que l’Onassis prenaient la parole.

-Mesdames et messieurs ! Je suis ravie de pouvoir introduire en ce jour la navarque de la Ligue Egéenne de Milon. Néanmoins, je souhaiterai profiter de ce moment pour vous présenter à tous la manière dont nous pratiquons l’entrée des participants à un tournoi à l’Amphithéatrion au sein de la Ligue… Je n’ai qu’une dernière chose à dire ! Que le meilleur gagne ! déclara-t-elle avant que des combattantes en tenue ne fasse leur entrée






Les tambours résonnèrent avec puissance tandis que les guerrières se replièrent sous deux tirs de feu d’artifice, lancés depuis l’extérieur de l’Olympique. Alors que les notes montaient progressivement, coup après coup des bâtons sur les tambours de guerres et des poignards sur les boucliers de combattantes tandis que quatre hommes originaires de Aub Beothu effectuaient une dans tribale, deux de chaque côté afin de former une sorte de haie centrale pour la navarque. La silhouette de Rébéna Té Ra apparut alors progressivement sortant de l’ombre alors que l’instant signifiait le signal. Sa tenue était celle qu’elle préférait porté par beau temps ces derniers temps. Sur ses épaules trônait fièrement une cape de fourrure violette. Comme la plupart du temps, deux tresses partaient du côté gauche de sa chevelure pour tomber sur son épaule. Néanmoins, dans celles-ci se trouvaient des mèches de canon qui brûlaient en dégageant un nuage de fumée opaque tout en donnant l’impression que l’un des côtés de son crâne irradiait de feu. Un masque d’os druidique se trouvait sur son visage tandis que le contour de ses yeux avait été peint en noir. Mais ce n’était pas tout, puisque tout ceci ne pu apparaître clairement à tous qu’à partir du moment où, pénétrant l’aire de combat entre les danseurs chamaniques, elle retira le casque de navarque qui était l’héritier, l’aboutissement, de la pure métallurgie militaire égéenne. De même, le plastron du navarque qui couvrait sa tenue tomba au sol au moment où les guerrière qui tapaient sur leurs boucliers se la jouèrent cracheuses de feu.

Deux soldats en armure d’hoplites hellènes, armés de lances et de boucliers traditionnels d’Akropolis, s’avancèrent hors des ténèbres à leurs tours pour venir récupérer les deux éléments de la tenue officiel de navarque qu’ils conservèrent dans leurs mains sur un tissu rouge tels des reliques tandis que la Té Ra arrachait le masque d’os de son visage pour le briser dans la poigne de sa main, laissant les restes choir vers le sol. Ce fut alors au tour des danseurs de faire les cracheurs de feu, poussant le brasier jusqu’à la cape que portait l’ancienne championne de la Salle de Combat d’Himitsu Shima. Celle-ci, préparé spécialement pour se consumer assez facilement, commençant à se calciner, les flammes ne tardant pas à remonter jusqu’à ses épaules pour engloutir la fourrure. Protégeant son t-shirt et sa nuque avec du haki de l’armement, c’est au moment où Rébéna arriva au milieu de l’aire de combat, face au Makram, que la cape acheva de se consumer, comme si le timing avait été étudié spécifiquement pour que cela arrive au moment où elle serait à la position pour combattre. Les tambours de guerre en arrivèrent au final de leur partition et achevèrent la musique sur le son des quatre canons placés entre eux par les marins du Sérénissime qui tirèrent à blancs pour conclure l’entrée de Rébéna.

-Pardonne-moi ce décorum inutile pour notre combat, déclara cette dernière à voix normal à Kars, afin que le public ne l’entende pas. Ils tenaient à présenter à la population d’Akropolis la manière dont on rend les entrées divertissantes au sein de la Ligue.

C’est à ce moment là que l’ordre de commencer le combat s’éleva.




Kars déploya immédiatement sa lame et tenta d’utiliser sa vitesse pour atteindre Rébéna rapidement. Mais de son côté la Té Ra s’élança et chercha immédiatement à repousser l’immense lame en frappant le plat de celle-ci avec l’une de ses paumes… Pendant que l’autre bras passait par-dessus le premier, afin d’user de celui qui venait de repousser la lame pour empêcher un angle de riposte ou plutôt de défense pour bloquer sous coup de poing… Qui n’était pas n’importe qu’elle coup de poing puisqu’il venait d’être propulser par une explosion naissant de son coude, la Té Ra ayant profité de l’attente pour y accumuler du haki de l’armement et exploiter son haki de l’armement avancé, tout comme dans le poing qui se dirigeait vers le torse de Kars d’ailleurs.

-Raem’s Lethal Titanium Punch du Balor Gáe Bulg : Impulsion Fatale d’Earleach

Ce n’était pas le nom d’une seule technique, puisque Rébéna combinait trois technique… Ou quatre, cela dépendait du point de vue. Dans un premier temps, dès que la phrase annonçant le lancement de la confrontation avait commencé, Rébéna avait déclenché le Last Man Standing, le nom qu’elle donnait à son tekkai kenpo qui était la maîtrise spéciale du tekkai permettant de bouger tout en utilisant cette rigidification extrême du corps. De plus, elle appliquait le Lethal Punch, plus communément appelé jugon, sur son poing au même moment pour effectuer un effet perforateur à partir d’un membre rigidifier… Mais son utilisation du rokushiki ne s’arrêta pas là car la maîtrise technique du tekkai kenpo de Rébéna permettait à cette dernière de concentrer la rigidification du tekkai, et même en tekkai kenpo déosrmais, en une seule partie du corps, nullifiant la rigidification à l’opposé. Le poing était d’une dureté supérieure à un tekkai classique du niveau de la combattante d’élite. C’était cela le Lethal Titanium Punch. Restait désormais à décortiquer le reste de la nomenclature. L’Impulsion Fatale était une technique du Balor Gáe Bulg, le haki avancé de Rébéna, où elle déclenchait une explosion à l’articulation pour propulser le membre vers l’ennemi avant de déclencher une seconde explosion au point d’impact. Chose déjà amorcé donc. Enfin Earleach était une technique de Raem, le brise-pression de la rousse, où cette dernière accumulait la pression autour de son poing au point d’en faire une sphère dans laquelle se trouvait donc compacter des forces considérables. Rompant ensuite la sphère en un point, la pression était alors relâchée en une déflagration, non de flammes mais de forces vectorielles qui fissuraient l’air autour du point d’impact à la manière du Gura Gura no Mi. Ce qui se trouvait au point de libération était soumis à un déferlement de forces très intense durant quelques instants, certains matériaux se brisant sous les vibrations.

C’est la combinaison de ces trois attaques en une seule qui visait le torse couvert de l’armure de la Bête d’Ebonite. C’est en premier lieu Earleach qui s’activa, générant un déluge de champs vectoriels tandis que l’avant-bras, propulsé par une explosion, vint au contact de la matière avant même que le Makram ne puisse être projeté en arrière. Il subirait alors le Lethal Titanium Punch qui devait certainement être le plus puissant coup de poing qu’il n’avait jamais subit de sa vie, même devant ceux de Minerva, mais cet instant de contact serait également aussi celui où le haki de l’armement jaillirait de la main, couverte du fluide offensif par conséquent, sous la forme d’une explosion, bel et bien de flammes qui, prisent dans la déflagration vectorielle, s’étendit plus que d’habitude pour la même quantité déployée. Face à cette frappe dépassant le mur du son, une onde de choc s’en suivrai et s’étendrait perpendiculairement à l’impact, naissant de l’air chassé par le poing de Rébéna au moment de toucher sa cible. Mais la Té Ra n’avait qu’un espoir : que Kars Makram se relève de cet assaut pour lui prouver qu’il en valait la peine. Ses espérances seraient-elles comblés ?





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